UTILISATION DE THIOPHENES OU BISTHIOPHENES DANS DES COMPOSITIONS
DESTINEES AU TRAITEMENT DE FIBRES KERATINIQUES HUMAINES,
COMPOSITIONS LES COMPRENANT ET PROCEDES
L'invention concerne l'utilisation de thiophenes et bisthiophenes, à titre d'agents donnant un effet de corps et/ou un effet optique à des fibres kératiniques humaines, en particulier les cheveux, dans une composition destinée au traitement de telles fibres. Elle a de même pour objet l'utilisation de ces composés dans des compositions destinées à la teinture des fibres kératiniques humaines. L'invention concerne également la composition de traitement les contenant et des procédés la mettant en œuvre.
Il existe un besoin de. renforcer les fibres kératiniques humaines, et plus particulièrement les cheveux, altérées par les agents extérieurs naturels (lumière par exemple) et par les agents cosmétiques chimiques ou physiques (permanente, coloration, shampooing, brushing...)
Dans. ce but, on a déjà proposé d'utiliser des monomères insaturés de type éthylénique ou vinylique qui polymérisent à l'intérieur de la fibre.
De tels monomères possèdent malheureusement des caractéristiques toxicologiques peu adaptées aux exigences cosmétiques et leur mise en œuvre nécessite des conditions souvent extrêmes. Par ailleurs, leur instabilité intrinsèque entraîne fréquemment des contraintes de formulation difficilement acceptables.
Il existe donc un besoin de trouver des compositions cosmétiques notamment capillaires capables de donner un effet de corps à ces fibres sans présenter les inconvénients cités ci-dessus.
En outre, il peut également être intéressant d'obtenir un tel effet assorti d'un apport de coloration notamment résistante au shampooing afin de disposer d'un produit "deux en un" qui permet d'éviter une dégradation de l'effet corporisant lors d'un traitement ultérieur et agressif de coloration.
De même, il est avantageux d'obtenir l'effet de corps (corporisation, rigidification) en communiquant ou en augmentant la brillance de la chevelure, et cela de manière naturelle et suffisamment intense, sans présenter les inconvénients rencontrés avec les procédés connus. Ces derniers consistent en général à mettre en œuvre des compositions comprenant des substances hydrophobes lubrifiantes, telles que des huiles ou des cires organiques ou des silicones. Toutefois, l'effet de brillance obtenu manque d'intensité, donne très souvent à la chevelure un aspect artificiel et présente l'inconvénient d'apporter un toucher gras ou collant à la chevelure, ce qui n'est pas satisfaisant.
Il a été trouvé de façon tout à fait inattendue et surprenante qu'il était possible d'apporter un effet de corps aux fibres kératiniques humaines et en particulier aux cheveux, ou autrement dit de rigidifier ou corporiser ou texturiser lesdites fibres, en synthétisant des molécules de hauts poids moléculaires à la surface et ou à l'intérieur de la fibre, via la polymérisation de certains précurseurs "in situ" à la surface et/ou à l'intérieur de la fibre. Lorsque la polymérisation conduit à des molécules colorées, l'effet de corps s'accompagne d'un effet colorant qui est rémanent au shampooing. De plus, on a constaté que l'invention apportait un effet optique aux fibres ainsi traitées, notamment communiquait ou augmentait leur brillance.
Lesdits précurseurs de colorants sont des thiophenes ou bisthiophenes, qui dans des conditions oxydantes, polymérisent en formant des polymères suivant le schéma :
Cette polymérisation est connue et notamment décrite par les auteurs RASMUSSEN S.C., PICKENS J.C. et HUTCHISON J.E. dans l'article tiré de la revue Chem. Mater. 1998, Vol.10, N°7 pages 1990-1999 - "A new, gênerai approach to tuning the properties of functionalized polythiophenes: The oxidative polymerization of monosubstituted bithiophenes".
La présente invention a ainsi pour premier objet, l'utilisation d'au moins un thiophene ou bisthiophene, à titre d'agent donnant un effet de corps à des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux, dans une composition destinée au traitement de telles fibres.
Elle a aussi pour objet l'utilisation d'au moins un thiophene ou bisthiophene susceptible d'engendrer par polymérisation oxydative un polymère absorbant dans le spectre visible, à titre de précurseur de colorant d'oxydation, dans une composition destinée à la teinture des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux.
Elle a également pour objet, une composition de traitement ou de teinture des fibres kératiniques humaines, et plus particulièrement les cheveux, comprenant, dans un milieu cosmétiquement acceptable, au moins un thiophene ou un bisthiophene.
L'invention vise aussi un procédé de traitement pour donner un effet de corps et/ou optique, tel que la brillance, à des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux, consistant à appliquer sur lesdites fibres, sèches ou humides, une
composition de traitement comprenant, dans un milieu cosmétiquement acceptable, au moins un thiophene ou un bisthiophene, l'effet étant révélé à l'aide d'une composition comprenant au moins un agent oxydant, qui est mélangée au moment de l'emploi à la composition de traitement ou qui est appliquée séquentiellement sans rinçage intermédiaire.
Elle vise également un procédé de coloration des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux, consistant à appliquer sur les fibres, sèches ou humides une composition de teinture comprenant, dans un milieu cosmétiquement acceptable, au moins un thiophene ou un bisthiophene susceptible d'engendrer par polymérisation oxydative un polymère absorbant dans le spectre visible, la coloration étant révélée à l'aide d'une composition comprenant au moins un agent oxydant, qui est mélangée au moment de l'emploi à la composition de teinture ou qui est appliquée séquentiellement sans rinçage intermédiaire.
L'invention a enfin pour objet un dispositif à plusieurs compartiments ou "kit" pour le traitement en vue de donner un effet de corps, un effet optique, tel que la brillance, ou pour la teinture d'oxydation des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux, qui comporte au moins un compartiment contenant une composition comprenant au moins un thiophene ou un bisthiophene et un deuxième compartiment contenant une composition comprenant au moins un agent oxydant.
Les nuances obtenues avec lesdites molécules sont par ailleurs satisfaisantes en puissance.
Mais d'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description et de l'exemple qui suivent.
Par "effet de corps" ou corporisation ou rigidification, ou texturisation, on entend, au sens de la présente invention, une modification des caractéristiques des fibres traitées et plus particulièrement des cheveux, se traduisant soit par une augmentation du volume global des fibres, soit par une augmentation de masse des fibres, soit par une amélioration de leurs caractéristiques mécaniques.
L'évaluation de ces caractéristiques peut se faire par une évaluation sensorielle ou par la technique d'imagerie (volume), grâce à des tests de traction, entre autres.
Il est à noter que l'effet optique recouvre des effets de brillance, mais aussi des effets métalliques, goniochromatiques, moirés, fluorescents, thermochromes, électrochromes entre autres. Plus particulièrement, au sens de la présente invention, on entend par brillance, l'intensité lumineuse réfléchie sous un angle lorsque la mèche de cheveux est éclairée
sous un angle -α. L'angle α classiquement utilisé pour mesurer cette réflexion spéculaire, autrement dit la brillance, est égal à 20°. Cet apport de brillance peut être mesuré par utilisation d'un brillancemètre comme il est par exemple décrit dans la norme ISO 2813 - 1994 de l'AFNOR (août 1994, rectificatif février 1997).
Parmi les thiophenes ou bisthiophenes, on préfère selon la présente invention utiliser ceux de formules (I) à (III) suivantes :
formules dans lesquelles :
Ri, R2, R3 et R4, identiques ou différents, sont choisis dans le groupe formé par l'hydrogène, un radical -R\ -OR', -COOR', -OCOR', avec R' représentant un radical alkyle linéaire ou ramifié en C1-C20, un atome d'halogène (choisi de préférence parmi le chlore, le brome ou l'iode), un radical nitro, un radical cyano, un radical alkylcyano, et des groupements solubilisants, étant entendu qu'au moins un radical parmi Ri à R4 désigne un groupement solubilisant,
Z représente -CH=CH2 ou -O≡CH.
Les groupements solubilisants sont de préférence choisis dans le groupe formé par : • un radical carboxylique (-COOH), carboxylate (-COO-M+ avec M représentant un métal alcalin comme le sodium, le potassium, un métal alcalino-terreux, une aminé organique telle qu'une aminé primaire, secondaire ou tertiaire, une alcanolamine, un acide aminé),
" un radical sulfonique (-SO3H), sulfonate (-SO3- M+, M ayant la même définition que ci-dessus);
• un radical aminé primaire, secondaire, tertiaire,
• un radical ammonium quaternaire tel que -NR'3+ Z- avec Z= Br, Cl, alkyl(Cι-C4)-OSθ3 et R' alkyles identiques ou non, linéaires ou ramifiés en Ci à C20, ou formant un hétérocycle avec l'azote pour deux d'entre eux,
• un radical hydroxyle,
- un radical polyoxyde d'alcène en C2-C3.
Les fonctions acides carboxyliques ou sulfoniques peuvent ou non être neutralisées par une base telle que l'hydroxyde de sodium, l'amino-2 méthyl-2 propanol, la triethylamine ou encore la tributylamine.
Les radicaux aminés peuvent ou non, être neutralisés par un acide minéral, tel que l'acide chlorhydrique, ou par un acide organique tel que les acides acétique ou lactique, par exemple.
Par ailleurs, il est à noter que lesdits radicaux solubilisants peuvent être reliés au cycle par l'intermédiaire d'un groupement espaceur tel que par exemple un radical -R"-, -OR"-, -OCOR"- ou encore -COOR"- avec R" représentant un radical alkyle, linéaire ou ramifié, en C1-C20, comprenant éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes, tels que l'oxygène par exemple.
De préférence les radicaux R, Ri à R4 identiques ou différents, sont choisis parmi l'hydrogène, R', -OR", -OCOR', -COOR' avec R' présentent un radical alkyle linéaire ou ramifié en C1-C6, et parmi les groupements solubilisants suivants, neutralisés ou non : -COOH, -CH2COOH, -CH2OH, -(CH2)6θH, -(CH2)3S03H, -O(CH2)3Sθ3H, -O(CH2)3N(CH2CH3)2, -[(CH2)2θ]χCH2CH2θH, -[(CH2)2θ]χCH2CH2θCH3 avec x nombre moyen compris entre 0 et 200.
Selon un premier mode de réalisation particulier, on met en œuvre un thiophene de formule (I) tel que les radicaux Ri et R2 forment ensemble un cycle éthylènedioxy.
On peut citer plus particulièrement parmi eux le composé commercialisé par la société BAYER sous la dénomination BAYTRON M®. Le BAYTRON M® est un 3,4-éthylène dioxythiophène.
Selon un autre mode de réalisation particulier de l'invention, on met en œuvre un thiophene de formule (I) dans laquelle l'un des radicaux est un atome d'hydrogène, l'autre un radical -CH2COOH, neutralisé ou non. Ce composé présente l'avantage d'être soluble dans l'eau.
Selon un troisième mode de réalisation de l'invention, on utilise un bisthiophene de formule (II) dans laquelle Ri ou R4 désigne un radical -COOH neutralisé ou non, les
autres radicaux représentant l'hydrogène. Ce composé présente l'avantage d'être soluble dans l'eau.
Les thiophenes et bisthiophenes mis en œuvre dans le cadre de l'invention sont des composés connus de l'homme de l'art.
Les thiophenes ou bisthiophenes sont généralement présents dans la composition à des teneurs d'au moins 0,0001 % en poids par rapport au poids total de la composition. Plus particulièrement, la teneur en thiophenes ou bisthiophenes représente au moins 0,1 % en poids par rapport au poids de la composition. De préférence, la teneur en thiophenes et bisthiophenes représente au moins 2,6 % en poids par rapport au poids de la composition.
En outre, les thiophenes ou bisthiophenes représentent au plus 50 % en poids par rapport au poids total de la composition, et de préférence au plus 10 % poids par rapport au poids total de la composition.
Il est précisé que les thiophenes et bisthiophenes permettent d'obtenir un polymère dont le nombre moyen d'unités répétitives est d'au moins 5, plus particulièrement d'au moins 10. En outre, le nombre moyen est d'au plus 10000, avantageusement d'au plus 1000, et de préférence d'au plus 700.
Le milieu cosmétiquement acceptable de la composition est de préférence un milieu aqueux. Plus particulièrement, il peut comprendre de l'eau, ou un mélange comprenant de l'eau et un ou plusieurs solvants organiques acceptables sur le plan cosmétique. Parmi les solvants convenables, on peut citer plus particulièrement, les alcools tels que l'alcool éthylique, l'alcool isopropylique, l'alcool benzylique, et l'alcool phényléthylique, ou les glycols ou éthers de glycol tels que, par exemple, les éthers monométhylique, monoéthylique et monobutylique d'éthylèneglycol, le propylèneglycol ou ses éthers tels que, par exemple, le monométhyléther de propylèneglycol, le butylèneglycol, le dipropylèneglycol ainsi que les alkyléthers de diéthylèneglycol comme par exemple, le monoéthyléther ou le monobutyléther du diéthylèneglycol, ou encore les polyols comme la glycérine. On peut également utiliser comme solvant les polyéthylèneglycols et les polypropylèneglycols, et les mélanges de tous ces composés.
La concentration des solvants, s'ils sont présents, peut être comprise entre 0,5 et 20% en. poids et, de préférence, entre 2 et 10% en poids par rapport au poids total de la composition.
La composition de teinture peut encore comprendre une quantité efficace d'autres agents, par ailleurs antérieurement connus en coloration des fibres kératiniques
humaines, tels que divers adjuvants usuels comme des agents tensioactifs bien connus de l'état de la technique et de type anionique, cationique, non ionique, amphotèrê, zwittérionique ou leurs mélanges, des agents épaississants, des agents anti-oxydants, des parfums, des agents dispersants, des agents de conditionnement dont notamment des polymères cationiques ou amphotères, des agents opacifiants, des agents séquestrants tel que l'EDTA et l'acide étidronique, des filtres UV, des cires, des silicones volatiles ou non, cycliques ou linéaires ou ramifiées, organomodifiées (notamment par des groupements aminés) ou non, des agents conservateurs, des céramides, des pseudocéramides, des huiles végétales, minérales ou de synthèse, les vitamines ou provitamines comme le panthénol, des polymères associatifs non-ioniques, anioniques, amphotères ou cationiques.
De préférence, la composition selon l'invention comprend un ou plusieurs tensioactifs qui peuvent être indifféremment choisis, seuls ou en mélanges, au sein des tensioactifs anioniques, amphotères, non ioniques, zwittérioniques et cationiques.
Les tensioactifs convenant à la mise en oeuvre de la présente invention sont notamment les suivants :
(i) Tensioactif(s) anioniαue(s) :
A titre d'exemple de tensioactifs anioniques utilisables, seuls ou mélanges, dans le cadre de la présente invention, on peut citer notamment (liste non limitative) les sels (en particulier sels alcalins, notamment de sodium, sels d'ammonium, sels d'aminés, sels d'aminoalcools ou sels de magnésium) des composés suivants : les alkylsulfates, les alkylethersulfates, alkylamidoethersulfates, alkylarylpolyéthersulfates, monoglycérides sulfates ; les alkylsulfonates, alkylphosphates, alkylamidesulfonates, alkylarylsulfonates, -oléfine-sulfonates, paraffine-sulfonates ; les alkyl(C6-C24) sulfosuccinates, les alkyl(C6- C24) éthersulfosuccinates, les alkyl(C6-C24) amidesulfosuccinates ; les alkyl(C6-C2 ) sulfoacétates ; les acyl(Ce-C24) sarcosinates et les acyl(C6-C2 ) glutamates. On peut également utiliser les esters d'alkyl(C6-C2 )polyglycosides carboxyliques tels que les alkylglucoside citrates, les alkylpolyglycoside tartrate et les alkylpolyglycoside sulfosuccinates., les alkylsulfosuccinamates ; les acyliséthionates et les N-acyltaurates, le radical alkyle ou acyle de tous ces différents composés comportant de préférence de 12 à 20 atomes de carbone, et le radical aryl désignant de préférence un groupement phényle ou benzyle. Parmi les tensioactifs anioniques encore utilisables, on peut également citer les sels d'acides gras tels que les sels des acides oléique, ricinoléique, palmitique, stéarique, les acides d'huile de coprah ou d'huile de coprah hydrogénée ; les acyl-lactylates dont le radical acyle comporte 8 à 20 atomes de carbone. On peut également utiliser les acides d'alkyl D galactoside uroniques et leurs sels, les acides alkyl (C6-C24) éther carboxyliques polyoxyalkylénés, les acides alkyl(C6-C24)aryl éther carboxyliques polyoxyalkylénés, les acides alkyl(C6-C24) amido éther carboxyliques
polyoxyalkylénés et leurs sels, en particulier ceux comportant de 2 à 50 groupements oxyde d'alkylène en particulier d'éthylèηe, et leurs mélanges.
(ii) Tensioactif(s) non ioniαue(s) : Les agents tensioactifs non-ioniques sont, eux aussi, des composés bien connus en soi (voir notamment à cet égard "Handbook of Surfactants" par M.R. PORTER, éditions Blackie & Son (Glasgow and London), 1991 , pp 116-178) et leur nature ne revêt pas, dans le cadre de la présente invention, de caractère critique. Ainsi, ils peuvent être notamment choisis parmi (liste non limitative) les alcools, les alpha-diols, les alkylphénols polyéthoxylés, polypropoxylés, ayant une chaîne grasse comportant par exemple 8 à 18 atomes de carbone, le nombre de groupements oxyde d'éthylène ou oxyde de propylène pouvant aller notamment de 2 à 50. On peut également citer les copolymères d'oxyde d'éthylène et de propylène, les condensats d'oxyde d'éthylène et de propylène sur des alcools gras ; les amides gras polyéthoxylés ayant de préférence de 2 à 30 moles d'oxyde d'éthylène, les amides gras polyglycérolés comportant en moyenne 1 à 5 groupements glycérol et en particulier 1 ,5 à 4 ; les aminés grasses polyéthoxylées ayant de préférence 2 à 30 moles d'oxyde d'éthylène ; les esters d'acides gras du sorbitan oxyéthylénés ayant de 2 à 30 moles d'oxyde d'éthylène ; les esters d'acides gras du sucrose, les esters d'acides gras du polyéthylèneglycol, les alkylpolyglycosides, les dérivés de N-alkyl glucamine, les oxydes d'aminés tels que les oxydes d'alkyl (C10-C14) aminés ou les oxydes de N-acylaminopropylmorpholine.
(iii) Tensioactif(s) amphotère(s) ou zwittérioniαue(s : Les agents tensioactifs amphotères ou zwittérioniques, dont la nature ne revêt pas dans le cadre de la présente invention de caractère critique, peuvent être notamment (liste non limitative) des dérivés d'aminés secondaires ou tertiaires aliphatiques, dans lesquels le radical aliphatique est une chaîne linéaire ou ramifiée comportant 8 à 18 atomes de carbone et contenant au moins un groupe anionique hydrosolubilisant (par exemple carboxylate, sulfonate, sulfate, phosphate ou phosphonate) ; on peut citer encore les alkyl (C8-C20) betaïnes, les sulfobétaïnes, les alkyl (C8-C20) amidoalkyl (C1-C6) betaïnes ou les alkyl (C8-C20) amidoalkyl (C1-C6) sulfobétaïnes.
Parmi les dérivés d'aminés, on peut citer les produits vendus sous la dénomination
MIRANOL, tels que décrits dans les brevets US-2 528 378 et US-2 781 354 et classés dans le dictionnaire CTFA, 3ème édition, 1982, sous les dénominations
Amphocarboxyglycinates et Amphocarboxypropionates de structures respectives :
R2 -CONHCH2CH2 -N(R3)(R4)(CH2COO") dans laquelle : R2 désigne un radical alkyle d'un acide R2-COOH présent dans l'huile de coprah hydrolysée, un radical heptyle, nonyle ou undécyie, R3 désigne un groupement bêta-hydroxyéthyle et R4 un groupement carboxyméthyle ; et
R2'-CONHCH2CH2-N(B)(C) dans laquelle : ~
B représente -CH2CH2OX', C représente -(CH2)z -Y', avec z = 1 ou 2, X' désigne le groupement -CH2CH2-COOH ou un atome d'hydrogène Y' désigne -COOH ou le radical -CH2 - CHOH - SO3H
R2' désigne un radical alkyle d'un acide R9 -COOH présent dans l'huile de coprah ou dans l'huile de lin hydrolysée, un radical alkyle, notamment en C7, C9, C11 ou C13, un radical alkyle en C17 et sa forme iso, un radical C17 insaturé.
Ces composés sont classés dans le dictionnaire CTFA, 5ème édition, 1993, sous les dénominations Disodium Coco-ampho-diacetate, Disodium Lauro-ampho-diacetate, Disodium Capryl-ampho-diacetate, Disodium Caprylo-ampho-diacetate, Disodium Coco- ampho-dipropionate, Disodium Lauro-ampho-dipropionate, Disodium Capryl-ampho- dipropionate, Disodium Caprylo-ampho-dipropionate, Lauro-ampho-dipropionic acid, Coco-ampho-dipropionic acid.
A titre d'exemple on peut citer le cocoamphodiacetate commercialisé sous la dénomination commerciale Miranol® C2M concentré par la société Rhodia Chimie.
(iv) Tensioactifs cationiques : Parmi les tensioactifs cationiques on peut citer en particulier (liste non limitative) : les sels d'aminés grasses primaires, secondaires ou tertiaires, éventuellement polyoxyalkylénées ; les sels d'ammonium quaternaire tels que les chlorures ou les bromures de tétraalkylammonium, d'alkylamidoalkyltrialkylammonium, de trialkylbenzyl ammonium, de trialkylhydroxyalkyl-ammonium ou d'alkylpyridinium; les dérivés d'imidazoline ; ou les oxydes d'aminés à caractère cationique.
La quantité d'agents tensioactifs, s'ils sont présents dans la composition selon l'invention, peut varier de 0,01 à 40% et de préférence de 0,5 à 30% du poids total de la composition.
L'agent oxydant peut être choisi parmi les métaux présentant des propriétés d'oxydoréduction comme par exemple le fer, le manganèse le cobalt, le cuivre, le nickel ou le palladium, à l'état libre, adsorbé, complexé ou sous forme de sels, parmi le peroxyde d'hydrogène, le peroxyde d'urée, les bromates ou ferricyanures de métaux alcalins, les persels tels que les perborates et les persulfates, les oxydants organiques comme les quinones, seuls ou en mélanges.
Il est par ailleurs envisageable de mettre en œuvre un activateur d'oxydation, en complément de l'agent oxydant précité. Par mi les activateurs, on peut citer l'oxygène de l'air, l'iodure de potassium.
Lorsque l'agent oxydant est le peroxyde d'hydrogène, il est avantageusement constitué par une solution d'eau oxygénée dont le titre peut varier, plus particulièrement, d'environ
I à 40 volumes, et encore plus préférentiellement d'environ 5 à 40 volumes.
Bien entendu, l'homme de l'art veillera à choisir le ou les éventuels composés complémentaires mentionnés ci-avant, de manière telle que les propriétés avantageuses attachées intrinsèquement à la composition selon l'invention ne soient pas, ou substantiellement pas, altérées par la ou les adjonctions envisagées.
La composition conforme à l'invention peut se présenter sous des formes diverses, telles que sous forme de liquides, de poudres, de crèmes, de gels, éventuellement pressurisés, ou sous toute autre forme appropriée pour réaliser un traitement ou une teinture des fibres kératiniques humaines et notamment des cheveux.
Le procédé de traitement pour donner un effet.de corps et/ou un effet optique, tel que la brillance, à des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux, consiste à appliquer sur lesdites fibres, sèches ou humides, une composition de traitement comprenant, dans un milieu cosmétiquement acceptable, au moins un thiophene ou un bisthiophene, l'effet de corps et/ou optique étant révélé à l'aide d'une composition comprenant au moins un agent oxydant et éventuellement un activateur d'oxydation, qui est mélangée juste au moment de l'emploi à la composition de traitement ou qui est appliquée séquentiellement avec ou sans rinçage intermédiaire.
Le procédé de coloration des fibres kératiniques humaines et plus particulièrement des cheveux, consiste à appliquer sur lesdites fibres, sèches ou humides, une composition de teinture comprenant, dans un milieu cosmétiquement acceptable, au moins un thiophene ou un bisthiophene susceptible d'engendrer par polymérisation oxydative un polymère absorbant dans le spectre visible, la coloration étant révélée à l'aide d'une composition comprenant au moins un agent oxydant et éventuellement un activateur d'oxydation, qui est mélangée au moment de l'emploi à la composition de teinture ou qui est appliquée séquentiellement avec ou sans rinçage intermédiaire.
II est à noter que selon un premier mode de réalisation, on applique sur les fibres kératiniques une composition réalisée extemporanément juste au moment de l'emploi à partir de la composition de traitement ou de teinture selon l'invention et de la composition oxydante comprenant éventuellement l'activateur d'oxydation, décrites ci-avant.
Selon un deuxième mode de réalisation, on applique successivement la composition de traitement ou de teinture selon l'invention puis la composition oxydante, ou l'inverse ; l'une et/ou l'autre de ces compositions comprenant éventuellement l'activateur
d'oxydation. L'application séquentielle pouvant être réalisée avec ou sans rinçage intermédiaire.
De préférence le procédé est mis en œuvre appliquant une composition obtenue par mélange extemporané, juste avant l'emploi, de la composition de traitement ou de teinture selon l'invention avec la composition comprenant au moins un agent oxydant, ou bien par application séquentielle de la composition selon l'invention et de la composition oxydante, quel que soit l'ordre, sans rinçage intermédiaire.
Une fois la composition selon l'invention et la composition oxydante appliquées, on laisse agir pendant un temps de pause variant généralement de 1 à 60 minutes environ, et de préférence de 10 à 45 minutes environ.
La température est plus particulièrement comprise entre 20 et 120°C, de préférence entre 20 et 80°C, avantageusement entre 20 et 50°C.
On rince ensuite éventuellement les fibres et on les sèche. Il est de même envisageable d'effectuer un lavage au shampooing et un rinçage intermédiaires.
L'exemple concret illustrant l'invention est indiqué ci-après, sans pour autant présenter un caractère limitatif.
EXEMPLE
On solubilise 5 grammes de Baytron M® de la société BAYER dans un mélange 50/50 en volume d'eau et d'éthanol. Puis on ajoute 5g de chlorure ferrique. On immerge ensuite- dans ce mélange, des mèches de cheveux gris naturels et permanentes à 90% de blancs, à température ambiante (25°C), (5 grammes de solution pour 1 gramme de cheveux). Après une heure de temps de pose, on rince les mèches, puis on les lave au shampooing et on les sèche.
Les mèches ont été teintes en vert mat.
La teinture obtenue a bien résisté aux shampooings, et les cheveux sont apparus corporisés (plus rigides).
Un exemple comparatif sans Baytron M®, réalisé uniquement avec du chlorure ferrique dans les mêmes conditions opératoires a coloré les mèches dans une nuance légèrement dorée.