CATALYSEUR IMMOBILISE POUR CATALYSE HETEROGENE
La présente invention concerne un catalyseur immobilisé pour catalyse hétérogène, et plus particulièrement, pour la catalyse énantiosélective. La présente invention concerne encore plus particulièrement l'immobilisation du catalyseur de type Jacobsen sur silice et le catalyseur ainsi immobilisé pour la résolution cinétique lors de l'hydrolyse de l'épichlorhydrine. Les catalyseurs pour catalyse hétérogène sont souvent formés de complexes organométalliques immobilisés sur des supports divers. Ces catalyseurs dont le métal est complexé à un ligand, présentent l'avantage, par rapport au catalyseur pour catalyse homogène, d'une séparation aisée du milieu réactionnel et également d'une facilité de manipulation supérieure. Il existe déjà différents types de catalyseurs chiraux immobilisés sur des supports variés comme des polymères, tel que le polystyrène, ou du silicagel à partir de silicate par la méthode sol/gel comme décrit dans le brevet français 2728572. Toutefois, le fait d'immobiliser le catalyseur sur un support entraîne le plus souvent, les inconvénients suivants :
- la performance catalytique du catalyseur immobilisé est inférieure à celle du catalyseur non immobilisé, - le catalyseur récupéré après la réaction est devenu pratiquement inactif,
- des interactions néfastes apparaissent entre le catalyseur proprement dit et son support,
- le type de support compatible avec un type donné de ligand n'est pas prévisible, - le rendement de catalyseur ou de ligand immobilisé est faible, et
- la liaison du ligand organique sur un support rigide peut conduire à un isolement des sites actifs entraînant dans certains cas une baisse de l'efficacité du catalyseur.
Un des buts de la présente invention est précisément de proposer un catalyseur immobilisé pour catalyse hétérogène qui permet de surmonter les difficultés ci-dessus.
Un autre but de la présente invention est de proposer un catalyseur du type ci- dessus qui soit au moins aussi efficace que le même catalyseur non supporté et qui puisse être obtenu par un procédé simple et à faible coût. Un autre but de la présente invention est de proposer un catalyseur du type ci- dessus dont au moins 90% est récupérable sans difficulté du milieu réactionnel et qui soit réutilisable car encore actif et efficace.
Un autre but de la présente invention est de proposer un catalyseur du type ci- dessus dont le support soit stable et chimiquement inerte vis-à-vis du milieu réactionnel.
Un autre but de la présente invention est de proposer un catalyseur dont la mise en forme, en particulier sous forme de billes, est aisée et applicable en milieu industriel.
Ces buts et d'autres sont atteints par la présente invention qui concerne en effet un catalyseur immobilisé sur silice pour catalyse hétérogène, sous forme de particules de silice de granulométrie comprise entre 15 μm et 2 mm et comportant un ligand organique lié aux particules par une liaison covalente Si- C.
De préférence, les particules de silice présentent une surface spécifique BET supérieure à 50 m2/g, de préférence supérieure à 150 m /g. Le ligand comporte en outre un métal complexé choisi de préférence parmi un métal de transition des Groupes 3-12, un métal de la série des lanthanides, un métal précieux, un métal alcalin, et un métal alcalino-terreux. On recommande de choisir le métal complexé parmi Na, K, Ca, Mg, Cr, Mn, V, Fe, Mo, Co, W, Pd, Rh, Ir, Ti, Ru et Ni. Les catalyseurs immobilisés selon l'invention sont plus particulièrement utilisables pour catalyser les réactions assymétriques ou non d'oxydation, de réduction, d'hydrolyse, de couplages, de substitution, d'alkylation, de dihydroxylation, les réactions péricycliques, l'agrandissement d'un composé cyclique, l'ouverture énantiosélective de cycles, l'ouverture diastéréosélective de cycles en particulier de cycle époxyde. L'invention concerne encore plus particulièrement l'immobilisation d'un catalyseur de type Jacobsen tel que décrit par exemple dans le brevet WO 96/28402 et le catalyseur ainsi immobilisé étant notamment utilisé pour la résolution cinétique lors de l'hydrolyse de l'épichlorhydrine. Ainsi, le ligand organique L lié aux particules de silice par une liaison covalente Si-C peut répondre dans ce cas à la formule:
AW dans laquelle L est le groupement AW, ou A représente une liaison covalente simple, double ou triple reliant directement W à un atome de silicium et W est un groupe de formule (1) :
W dans lequel:
Z1, Z2, Z3, Z4 sont indépendamment des atomes d'azote, d'oxygène, de phosphore, d'arsenic ou de soufre; R1, R2, R'1, R'2 sont indépendamment des groupements hydrogène, alkyles, alcenyles, alcynes, hydroxyles, halogènes, amino, nitro, thiols, aminés, imines, phosphoryles, phosphonates, phosphines, carboxyles, silyles, éthers, thioéthers, sulfonyles, sélénoéthers, cétones, aldéhydes, esters ou -(CH2)m-R5- Les groupements Z1, Z2, Z3, Z4 ou R1, R2, R'1, R'2 peuvent être liés entre eux pour former des structures cycliques.
R3, R4, R5 représentent indépendamment un groupement aryle, un cycloalkyle, un cycloalcényle, un hétérocycle ou un groupement polycyclique; m est un entier compris entre 0 et 8 inclus. Les groupements B1, B2, B3, B4, B5, B6 identiques ou différents représentent des atomes d'hydrogène, d'halogène, un groupe hydroxyle, amino, nitro, thiol, aminé, imine, phosphoryle, phosphonate, phosphine, carboxyle, silyle, éther, thioéther, sulfonyle, sélénoéther, cétone, aldéhyde, ester ou des groupements hydrocarbonés alkyles, alcenyles, alcynes ayant de 1 à 30 atomes de carbone et éventuellement porteur d'une fonction hydroxyle, halogène, amino, nitro, thiol, aminé, imine, phosphoryle, phosphonate, phosphine, carboxyle, silyle, éther, thioéther, sulfonyle, sélénoéther, cétone, aldéhyde, ester, au moins un des groupements B1, B2, B3, B4, B5, B6 étant un groupe hydrocarbonné lié par une liaison A simple, double ou triple au groupement W. M représente plusieurs atomes d'hydrogène ou un métal choisi de préférence parmi un métal de transition des Groupes 3-12, un métal de la série des lanthanides, un métal précieux, un métal alcalin, et un métal alcalino-terreux. et A' est un contre ion dans le cas ou M est un métal. On recommande de choisir le métal complexé M parmi Na, K, Ca, Mg, Cr, Mn, V, Fe, Mo, Co, W, Pd, Rh, Ir, Ti, Ru et Ni. Dans le cas ou M est un métal, A' est un contre-ion porteur d'une ou plusieurs charges lié à M de manière covalente ou non qui peut être choisit parmi les goupes carboxylates de préférence en Cι-C12, les tosylates, les sulfonates comme par exemple l'ion camphorsulfonate, les halogénures, les ions triflate (trifluométhane sulfonate) et triflimide, les alcoolates de préférence en d- C12, les amidures, les sulfures ou des complexes organométalliques anioniques,
les cyanures ou des sels minéraux tels les silicates, les borates, les phosphates et phosphonates, les chlorates et perchlorates, sulfates, antimonates. Plus particulièrement, A' sera choisi parmi les groupements acétate, tatrate, benzoate, nitrobenzoate, p-toluènesulfonate, camphorsulfonate, triflate, chlorure, bromure, iodure, fluorure, tétrafluoroborate, hexafluorosilicate, hexafluorophosphate. Encore plus particulièrement, A' est un groupement benzoate, acétate, tétrafluoroborate, hexafluorophosphate ou toluènesulfonate. Avantageusement, le taux de greffage du ligand oragnique L sur la particule de silice est d'au plus 2 mmol / g, de préférence le taux de greffage est compris entre 60 et 200 μmol / g.
La présente invention concerne également un procédé de préparation d'un catalyseur pour catalyse hétérogène immobilisé sur silice, sous forme de particules de silice de granulométrie comprise entre 1 et 500μm comportant un ligand organique lié aux particules par une liaison covalente Si-C, caractérisé en ce que le dit procédé comporte les étapes suivantes : a) on prépare une emulsion inverse eau dans huile (W/O), ou multiple huile dans eau dans huile (O/W/O), b) on ajoute sous agitation à l'émulsion préparée en a) un silane, de préférence hydrolysable, de formule (2): SiR'"4 dans laquelle R'"=CI ou R'"=OR et
dans laquelle les groupes R identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, ou un dérivé carbonylé et un alcoxysilane fonctionnalisé ou un mélange d'alcoxysilanes fonctionnalisés de formule générale moyenne (3):
R'[OSi(R")(L)]nOR' ou LSi(OR')R'2 dans laquelle : n est un nombre entier compris entre 1 et 5, L représente AW, le symbole A et le groupe W ont la même signification qu'à la formule (1 ) ci-dessus, les groupements R' identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, un dérivé carbonylé ou le groupement L, les groupes R" sont R', OR' ou L; et c) le précipité obtenu en b) ci-dessus est séparé et séché en vue d'obtenir les particules de catalyseur immobilisé sur silice.
Le taux de greffage du ligand organique L peut donc être aisément contrôlé en fixant le rapport molaire des réactifs utilisés lors de l'étape b).
Au cours de l'étape b/, il est possible d'ajouter un ou plusieurs additifs. Dans ce cas on utilisera par exemple des sels métalliques, des colorants ou des parfums.
De préférence on utilisera à titre de sels métalliques, des sels de zirconium, de titane, d'aluminium ou de bore, ou des alcoxydes métalliques.
Plus particulirement on peut encore citer à titre d'additif des acides de Lewis ou de Brônsted, des bases de Lewis ou de Brônsted, des halogénures tel que des fluorures.
Dans le cas particulier où n = 1 et R" est OR', la réaction qui a lieu à l'interface de l'émulsion peut être schématisée de la façon suivante :
HO L OH
OR Emulsion Si; Si-O-Si-O- L-Si(OR')3 + RO-Si-OR O. P OR HYDROLYSE Si-n-Si
A titre d'illustration d'alcoxysilane fonctionnalisé répondant à la formule générale (3), on peut citer les composés répondant aux formules générales suivantes (4), (5), ou (6):
formules dans lesquelles A, W, R', et R" ont la signification donnée ci-dessus à la formule (3).
Plus particulièrement, l'alcoxysilane fonctionnalisé répond à la formule (7) :
B1 et B3 sont indépendamment des groupements cycliques parmi les cycloalkyles, cycloalcényles, an/les et hétérocycles qui comprennent chacun de
4 à 8 atomes dans leur structure cyclique;
B2 est un lien diimine représenté par -R12-R13-R14-, où R12 et R14 sont indépendamment absents ou un alkyle, un alcényle, un alcyne et R13 peut être absent, une aminé, une imine, un amide, un phosphoryle, un carbonylé, un silyle, un oxygène, un soufre, un solfonyle, un sélénium ou un ester.
R8 et R10 sont indépendamment des groupements hydrogène, halogènes, alkyles, alcenyles, alcynes, hydroxyles, amino, nitro, thiols, aminés, imines, amides, phosphoryles, phosphonates, phosphines, carbonyles, carboxyles, silyles, éthers, thioéthers, sulfonyles, sélénoéthers, cétones, aldéhydes, esters ou -(CH2)m-R5.
R7 et R9 ont indépendamment la même signification que R8 et R10 ou sont liés à
B1, B2 ou B3 par des fonctions halogène, alkyle, alcenyle, alcyne, hydroxyle, amino, nitro, thiol, aminé, imine, amides, phosphoryles, phosphonate, phosphine, carbonylé, carboxyle, silyle, éther, thioéther, sulfonyle, sélénoéther, cétone, aldéhyde, ester ou -(CH2)m-R5.
R5 représente un groupement aryle, un cycloalkyle, un cycloalcényle, un hétérocycle ou un groupement polycyclique et m est un entier compris entre 0 et
8 inclus.
R11 est un atome de carbone faisant partie d'une liaison simple, double ou triple lié au cycle B3 par une fonction alkyle, alcène, alcyne, ester, éther, thioéther, phosphine, phosphonate, amino, amide, imine, sulfonyle, silyle, carboxyle ou sélénoéther, urée ou carbamate.
Les groupements R' ont la même signification qu'à la formule (3).
R" est R', OR' ou est identique au groupement R11 substitué par le ligand; n est un entier compris entre 1 et 5 inclus.
M représente deux atome d'hydrogène ou un métal de transition et A' est un contre-ion.
Encore plus particulièrement, l'alcoxysilane fonctionnalisé répond à la formule
(8) :
dans laquelle : chaque substituant R
15, R
16, R
17, R
18, R
19, R
20, R
21, X
1, X
2, X
3, X
4, X
5, X
6, X
7, X
8 est indépendamment un atome d'hydrogène, un halogène, un groupement aryle, alcenyle, alcynyle, hydroxyle, amino, nitro, thiol, aminé, imine, phosphoryle, phosphonate, phosphine, carbonylé, carboxyle, silyle, éther, thioéther, sulfonyle, sélénoéther, cétone, aldéhyde, ester ou -(CH2)
m-R
5; où plusieurs substituants
peuvent former un cycle carboné ou un hétérocycle ayant 4 à 10 atomes dans la structure du cycle.
R" est R' ou OR'.
R5 représente un groupement aryle, un cycloalkyle, un cycloalcényle, un hétérocycle ou un groupement polycyclique et m est un entier compris entre 0 et
8 inclus;
R22 est un atome de carbone faisant partie d'une liaison simple, double ou triple lié au groupement X7 par une fonction alkyle, alcène, alcyne, ester, éther, thioéther, phosphine, phosphonate, amino, amide, imine, sulfonyle, silyle, carboxyle ou sélénoéther, urée ou carbamate.
M représente deux atome d'hydrogène ou un métal de transition et A' est un contre-ion.
De préférence R" n'est pas lié à X3.
Encore plus particulièrement, l'alcoxysilane fonctionnalisé répond à la formule (9) et (10) ou à leurs énantiomères:
dans laquelle les groupes R identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, ou un dérivé carbonylé et Ac repréente un radical alkylcarbonyle en Cι-C1 . Pour préparer l'émulsion inverse W/O, on prépare une solution maintenue sous forte agitation, de préférence par une turbine cisaillante de type ULTRATURRAX ou MICROFLUIDIZER tournant à au moins 5000rpm, de préférence au moins 8 000 rpm, ladite solution étant formée d'une phase huileuse ou organique, d'eau et d'au moins un tensioactif non ionique et/ou au moins un polymère amphiphile à blocs, les emulsions inverse pouvant être préparées sans polymère
blocs. Selon une première variante, l'émulsion inverse comprend au moins un tensioactif non ionique ou au moins un polymère amphiphile à blocs, ou un mélange d'entre eux.
Plus particulièrement, le tensioactif non ionique est choisi parmi les composés présentant une valeur de HLB (balance hydrophile/lipophile) inférieure ou égale à 8. A titre d'exemples de tensioactifs susceptibles d'entrer dans la composition de l'émulsion inverse, on peut citer les tensioactifs, seuls ou en mélange, choisis parmi les alcools gras alcoxyles, les triglycérides alcoxyles, les acides gras alcoxyles, les esters de sorbitan éventuellement alcoxyles, les aminés grasses alcoxylées, les di(phényl-1 éthyl) phénols alcoxyles, les tri(phényl-1 éthyl) phénols alcoxyles, les alkyls phénols alcoxyles le nombre de motifs alcoxyles (éthoxylés, propoxylés, butoxylés) est tel que la valeur de HLB soit inférieure ou égale à 8. Les alcools gras alcoxyles comprennent généralement de 6 à 22 atomes de carbone, les motifs alcoxyles étant exclus de ces nombres. Les triglycérides alcoxyles peuvent être des triglycérides d'origine végétale ou animale. Les esters de sorbitan éventuellement alcoxyles sont des esters du sorbitol cyclisés d'acide gras comprenant de 10 à 20 atomes de carbone comme l'acide laurique, l'acide stéarique ou l'acide oléïque. Les aminés grasses alcoxylées ont généralement de 10 à 22 atomes de carbone, les motifs alcoxyles étant exclus de ces nombres. Les alkylphénols alcoxyles ont généralement un ou deux groupes alkyles, linéaires ou ramifiés, ayant 4 à 12 atomes de carbone. A titre d'exemple on peut citer notamment les groupes octyle, nonyle ou dodécyle. Quant au polymère amphiphile à blocs, celui-ci comprend au moins deux blocs. Ces polymères amphiphiles, vérifiant la règle de Bancroft et les deux conditions énoncées auparavant, comprennent plus particulièrement au moins un bloc hydrophobe et au moins un bloc hydrophile neutre, anionique ou cationique. Au cas où le polymère amphiphile comprend au moins trois blocs, et plus particulièrement trois blocs, le polymère est de préférence linéaire. En outre, les blocs hydrophobes se trouvent plus particulièrement aux extrémités.
Au cas où les polymères comprennent plus de trois blocs, ces derniers sont de préférence sous la forme de polymères greffés ou peignes. Dans ce qui suit, le terme polymère amphiphile à blocs sera utilisé indifféremment pour les polymères linéaires à blocs et les polymères greffés ou peignes.
Lesdits polymères amphiphiles peuvent de manière avantageuse, être obtenus par polymérisation radicalaire dite vivante ou contrôlée. A titre d'exemples non limitatifs de procédés de polymérisation dite vivante ou contrôlée, on peut
notamment se référer aux demandes WO 98/58974 (xanthate), WO 97/01478 (dithioesters), WO 99/03894 (nitroxydes) ; WO 99/31144 (dithiocarbamates). Les polymères greffés ou peignes peuvent encore être obtenus par des méthodes dites de greffage direct et copolymérisation. En ce qui concerne les monomères hydrophiles anioniques à partir desquels les polymères amphiphiles à blocs peuvent être obtenus, on peut mentionner, par exemple les monomères comprenant au moins une fonction carboxylique, sulfonique, sulfurique, phosphonique, phosphorique, sulfosuccinique, ou les sels correspondants. De préférence, les polymères amphiphiles à blocs présentent une masse molaire en poids inférieure ou égale à 100000 g/mol, plus particulièrement comprise entre 1000 et 50000 g/mol, de préférence entre 1000 et 20000 g/mol. Il est précisé que les masses molaires en poids indiquées ci-dessus sont des masses molaires théoriques, évaluées en fonction des quantités respectives des monomères introduites lors de la préparation desdits polymères.
De préférence, on met en œuvre un polymère amphiphile à bloc de type non ionique.
A titre d'exemple de polymère amphiphile à blocs convenant à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer certains polymères triblocs polyhydroxystearate - polyethylene glycol - polyhydroxystearate (les produits de la gamme Arlacel de ICI en sont un exemple), les polymères à blocs polydiméthylsiloxane greffé polyéther polyalkyle (comme les produits de la marque Tegopren commercialisé par Goldschmidt). De préférence, la teneur totale en tensioactif non ionique, et/ou en polymère amphiphile à blocs représente plus particulièrement de 0,1 à 10 % en poids, de préférence de 2 à 10 % en poids par rapport à la phase aqueuse interne. Dans l'émulsion inverse, la phase huileuse ou organique dont la solubilité dans l'eau ne dépasse pas de préférence 1% en poids à température ambiante (25°C). Comme composé organique insoluble dans l'eau convenable, on peut citer notamment les solvants organiques, les huiles organiques, d'origine animale ou végétale, ou minérales, ainsi que les cires provenant des mêmes origines, ou leurs mélanges.
Comme solvants organiques, on peut citer entre autres les coupes pétrolières, les huiles naphténiques, paraffiniques (vaseline ou coupe parafinique ISOPAR M d'Exxon), l'éther de pétrole, les alcanes linéraies ou ramifiés tels le pentane, l'hexane et leurs mélanges, les hydrocarbures aromatiques comme le benzène, le toluène, les xylènes et l'anisole, les éthers comme le tétrahydrofurane, l'éther diéthylique, l'oxyde de méthyle et tert-butyle, les solvants chlorés tels le
dichlorométhane, le chlorobenzène, le dichlorobenzène, le chloroforme ou le trifluorométhylbenzène, et leurs mélanges.
Comme huiles organiques d'origine animale, on peut citer entre autres, l'huile de cachalot, l'huile de baleine, l'huile de phoque, l'huile de sardine, l'huile de hareng, l'huile de squale, l'huile de foie de morue ; les graisses de porc, de mouton (suifs).
En tant que cires d'origine animale, on peut citer la cire d'abeille. A titres d'exemples d'huiles organiques d'origine végétale, on peut mentionner, entre autres, l'huile de colza, l'huile de tournesol, l'huile d'arachide, l'huile d'olive, l'huile de noix, l'huile de maïs, l'huile de soja, l'huile de lin, l'huile de chanvre, l'huile de pépins de raisin, l'huile de coprah, l'huile de palme, l'huile de graines de coton, l'huile de babassu, l'huile de jojoba, l'huile de sésame, l'huile de ricin, le beurre de cacao, le beurre de karité. En tant que cires d'origine végétale, on peut citer la cire de camauba. En ce qui concerne les huiles minérales, on peut citer entre autres les coupes pétrolières, les huiles naphténiques, paraffiniques (vaseline ou coupe parafinique ISOPAR M d'Exxon). Les cires paraffiniques peuvent de même convenir à la préparation de l'émulsion. Les produits issus de l'alcoolyse des huiles précitées peuvent aussi être utilisés ainsi que les huiles essentielles et les huiles silicones. Les acide gras, saturés ou non, les alcool gras, saturés ou non, les ester d'acide gras, ou leurs mélanges sont également utilisables. Plus particulièrement, lesdits acides comprennent 8 à 40 atomes de carbone, plus particulièrement 10 à 40 atomes de carbone, de préférence 18 à 40 atomes de carbone, et peuvent comprendre une ou plusieurs insaturations éthyléniques, conjuguées ou non, et éventuellement un ou plusieurs groupements hydroxyles. Quant aux alcools, ils peuvent comprendre un ou plusieurs groupements hydroxyles. Comme exemples d'acides gras saturés, on peut citer les acides palmitique, stéarique, béhénique. Comme exemples d'acides gras insaturés, on peut citer les acides myristoléique, palmitoléique, oléique, érucique, linoléique, linolénique, arachidonique, ricinoléique, ainsi que leurs mélanges tensioactifs et non- solvants. Quant aux alcools, ceux-ci comprennent plus particulièrement 4 à 40 atomes de carbone, de préférence 10 à 40 atomes de carbone, éventuellement une ou plusieurs insaturations éthyléniques, conjuguées ou non, et éventuellement plusieurs groupements hydroxyles. Les polymères comprenant plusieurs groupement hydroxyles peuvent de même convenir, comme par exemple les polypropylèneglycols. Comme exemple d'alcools, on peut citer par exemple ceux correspondants aux acides précités. Concernant les esters d'acides gras, ceux-ci peuvent avantageusement être obtenus à partir d'acides
gras, choisis parmi les composés nommés ci-dessus. Les alcools à partir desquels ces esters sont préparés comprennent plus particulièrement 1 à 6 atomes de carbone. De préférence, il s'agit d'esters méthylique, éthylique, propylique, isopropylique. Par ailleurs, il n'est pas exclu d'utiliser en tant que phase organique des mono-, di- et tri- glycérides. Enfin, la phase organique peut comprendre une quantité d'eau qui ne dépasse pas la limite de solubilité de l'eau dans ladite phase organique (à une température comprise entre 20 et 30°C). L'émulsion inverse ainsi obtenue est de préférence stabilisée au moyen d'un agent épaississant tel qu'un polymère épaississant. Ce polymère a pour effet d'éviter le crémage et/ou la sédimentation de l'émulsion finale. A titre d'illustration, on peut utiliser des polymères épaississants extraits de végétaux et éventuellement modifiés, tels que les carraghénannes, les alginates, les carboxyméthyl celluloses, les méthylcelluloses, les hydroxypropyl celluloses, les hydroxyéthyl celluloses, les gellanes. On peut de même employer des polymères épaississants du type des polysaccharides d'origine animale, végétale, bactérienne, on peut citer à titre d'exemple non limitatif, la gomme xanthane, le guar et dérivés (tels que l'hydroxypropyl guar par exemple), les polydextroses, ou leurs combinaisons. Lorsqu'il est présent, la teneur en polymère épaississant est plus particulièrement comprise entre 0,1 et 20 % en poids par rapport à la phase aqueuse externe, de préférence entre 1 et 10 % en poids par rapport à la phase aqueuse externe.
La taille moyenne des gouttelettes de l'émulsion multiple huile/eau/huile ainsi obtenue varie avantageusement entre 1 μm et 2 mm, plus particulièrement entre 1 et 300 μm, encore plus particulièrement entre 5 et 50 μm, avantageusement entre 5 et 15 μm. Elles sont mesurées au moyen d'un granulomètre Horiba, et correspondent au diamètre médian en volume (d50) qui représente le diamètre de la particule égal à 50 % de la distribution cumulative. Au cours de l'étape b), on ajoute sous agitation à l'émulsion préparée en a) un alcoxysilane de formule (2):
SiR'"4 dans laquelle R"'=CI ou R"' OR et dans laquelle les groupes R identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, ou un dérivé carbonylé et un alcoxysilane fonctionnalisé de formule générale moyenne (3):
R'[OSi^R")(L)]nOR' ou LSi(OR')R'2 dans laquelle :
n est un nombre entier compris entre 1 et 5, les groupements R' identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, ou un dérivé carbonylé, les groupes R" sont R', OR' ou L;
Ce ligand peut présenter des propriétés catalytiques chirales comme les ligands de type Jacobsen plus particulièrement visés par la présente invention et qui sont décrits notamment dans le brevet PCT WO 96/28402 cité comme référence.
Les silanes de formule (2) et (3) peuvent être ajoutées dans l'émulsion de l'étape a) seuls ou en mélanges. S'ils sont ajoutés séparément, le silane (2) peut être ajouté pur ou en solution dans un solvant organique tel que le dichlorométhane. Selon une variante, tout ou partie de l'alcoxysilane fonctionnalisé de formule générale moyenne (3) peut être ajouté à la phase huileuse lors de la mise en œuvre de l'étape a).
Pour préparer l'émulsion mutiple O/W/O de l'étape a), on prépare tout d'abord emulsion directe à partir d'une phase aqueuse agitée de préférence par une turbine cisaillante, en dissolvant dans l'eau au moins un tensioactif polyalcoxyle non ionique et/ou au moins un polymère amphiphile polyalcoxyle non ionique.
De préférence, le tensioactif polyalcoxyle non ionique présent dans la phase aqueuse externe présente une valeur de HLB supérieure ou égale à 9, de préférence supérieure ou égale à 10. A titre d'exemple de tensioactif polyalcoxyle non ionique, convenant à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer entre autres, les tensioactifs suivants, seuls ou en mélanges :
- les alcools gras alcoxyles
- les triglycérides alcoxyles - les acides gras alcoxyles
- les esters de sorbitan alcoxyles
- les aminés grasses alcoxylées
- les di(phényl-1 éthyl) phénols alcoxyles
- les tri(phényl-1 éthyl) phénols alcoxyles - les alkyls phénols alcoxyles.
Les motifs alcoxyles sont de préférence des motifs ethoxylés ou un mélange de motifs ethoxylés et propoxylés.
Le nombre de motifs ethoxylés et, s'ils sont présents, propoxylés, doivent être adaptés en fonction de la valeur de HLB souhaitée. A titre purement illustratif, le nombre de motifs ethoxylés et éventuellement propoxylés est compris entre 10 et 100.
Pour ce qui a trait au polymère amphiphile non ionique polyalcoxyle, et comprend au moins deux blocs, l'un d'eux étant hydrophile, l'autre hydrophobe,
l'un au moins des blocs comprenant des motifs polyalcoxylés, plus particulièrement polyéthoxylés et/ou polypropoxylés.
Plus particulièrement lesdits polymères amphiphiles polyalcoxylés non ioniques sont choisis parmi les polymères dont la masse molaire en poids est inférieure ou égale à 100000 g/mol (mesurée par GPC, étalon polyethylene glycol), de préférence comprise entre 1000 et 50000 g/mol, de préférence comprise entre 1000 et 20000 g/mol. A titre d'exemples de polymères de ce type, on peut citer entre autres les polymères triblocs polyethylene glycol / polypropylène glycol / polyethylene glycol. De tels polymères sont bien connus et sont notamment commercialisés sous les marques PLURONIC (commercialisé par BASF), ARLATONE (commercialisé par ICI).
La teneur en tensioactif polyalcoxyle non ionique et/ou en polymère amphiphile polyalcoxyle non ionique présent dans la phase aqueuse externe est plus particulièrement comprise entre 0,5 et 10 % en poids par rapport au poids de la phase organique interne. De préférence, la teneur en tensioactif non ionique et/ou en polymère amphiphile est comprise entre 0,5 et 5 % en poids par rapport au poids de la phase organique interne.
L'émulsion directe obtenue est de préférence stabilisée au moyen d'un agent épaississant tel qu'un polymère épaississant. Ce polymère a pour effet d'éviter le crémage et/ou la sédimentation de l'émulsion finale. A titre d'illustration, on peut utiliser des polymères épaississants extraits de végétaux et éventuellement modifiés, tels que les carraghénannes, les alginates, les carboxyméthy! celluloses, les méthylcelluloses, les hydroxypropyl celluloses, les hydroxyéthyl celluloses, les gellanes. On peut de même employer des polymères épaississants du type des polysaccharides d'origine animale, végétale, bactérienne, on peut citer à titre d'exemple non limitatif, la gomme xanthane, le guar et dérivés (tels que l'hydroxypropyl guar par exemple), les polydextroses, ou leurs combinaisons. Lorsqu'il est présent, la teneur en polymère épaississant est plus particulièrement comprise entre 0,1 et 20 % en poids par rapport à la phase aqueuse externe, de préférence entre 1 et 10 % en poids par rapport à la phase aqueuse externe.
L'émulsion directe stable ainsi obtenue est ajoutée à une solution maintenue sous forte agitation, de préférence par une turbine cisaillante de type ULTRATURRAX ou MICROFLUIDIZER tournant à au moins 5000rpm, de préférence au moins 9 000 rpm, ladite solution étant formée d'une phase huileuse ou organique et au moins un tensioactif non ionique et/ou au moins un polymère amphiphile à blocs.
Plus particulièrement, le tensioactif non ionique est choisi parmi les composés présentant une valeur de HLB (balance hydrophile/lipophile) inférieure ou égale à 8. A titre d'exemples de tensioactifs susceptibles d'entrer dans la composition de l'émulsion inverse, on peut citer les tensioactifs, seuls ou en mélange, choisis parmi les alcools gras alcoxyles, les triglycérides alcoxyles, les acides gras alcoxyles, les esters de sorbitan éventuellement alcoxyles, les aminés grasses alcoxylées, dontle nombre de motifs alcoxyles (ethoxylés, propoxylés, butoxylés) est tel que la valeur de HLB soit inférieure ou égale à 8. Les alcools gras alcoxyles comprennent généralement de 6 à 22 atomes de carbone, les motifs alcoxyles étant exclus de ces nombres. Les triglycérides alcoxyles peuvent être des triglycérides d'origine végétale ou animale. Les esters de sorbitan éventuellement alcoxyles sont des esters du sorbitol cyclisés d'acide gras comprenant de 10 à 20 atomes de carbone comme l'acide laurique, l'acide stéarique ou l'acide oléïque. Les aminés grasses alcoxylées ont généralement de 10 à 22 atomes de carbone, les motifs alcoxyles étant exclus de ces nombres. Les alkylphénols alcoxyles ont généralement un ou deux groupes alkyles, linéaires ou ramifiés, ayant 4 à 12 atomes de carbone. A titre d'exemple on peut citer notamment les groupes octyle, nonyle ou dodécyle. Quant au polymère amphiphile à blocs, celui-ci comprend au moins deux blocs. Ces polymères amphiphiles, vérifiant la règle de Bancroft et les deux conditions énoncées auparavant, comprennent plus particulièrement au moins un bloc hydrophobe et au moins un bloc hydrophile neutre, anionique ou cationique. Au cas où le polymère amphiphile comprend au moins trois blocs, et plus particulièrement trois blocs, le polymère est de préférence linéaire. En outre, les blocs hydrophobes se trouvent plus particulièrement aux extrémités.
Au cas où les polymères comprennent plus de trois blocs, ces derniers sont de préférence sous la forme de polymères greffés ou peignes. Dans ce qui suit, le terme polymère amphiphile à blocs sera utilisé indifféremment pour les polymères linéaires à blocs et les polymères greffés ou peignes.
Lesdits polymères amphiphiles peuvent de manière avantageuse, être obtenus par polymérisation radicalaire dite vivante ou contrôlée. A titre d'exemples non limitatifs de procédés de polymérisation dite vivante ou contrôlée, on peut notamment se référer aux demandes WO 98/58974 (xanthate), WO 97/01478 (dithioesters), WO 99/03894 (nitroxydes) ; WO 99/31144 (dithiocarbamates).
Les polymères greffés ou peignes peuvent encore être obtenus par des méthodes dites de greffage direct et copolymérisation.
En ce qui concerne les monomères hydrophiles anioniques à partir desquels les polymères amphiphiles à blocs peuvent être obtenus, on peut mentionner, par exemple les monomères comprenant au moins une fonction carboxylique, sulfonique, sulfurique, phosphonique, phosphorique, sulfosuccinique, ou les sels correspondants.
De préférence, les polymères amphiphiles à blocs présentent une masse molaire en poids inférieure ou égale à 100000 g/mol, plus particulièrement comprise entre 1000 et 50000 g/mol, de préférence entre 1000 et 20000 g/mol. Il est précisé que les masses molaires en poids indiquées ci-dessus sont des masses molaires théoriques, évaluées en fonction des quantités respectives des monomères introduites lors de la préparation desdits polymères. De préférence, on met en œuvre un polymère amphiphile à bloc de type non ionique. A titre d'exemple de polymère amphiphile à blocs convenant à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer certains polymères triblocs polyhydroxystearate - polyethylene glycol - polyhydroxystearate (les produits de la gamme Arlacel de ICI en sont un exemple), les polymères à blocs polydiméthylsiloxane greffé polyéther polyalkyle (comme les produits de la marque Tegopren commercialisé par Goldschmidt). De préférence, la teneur totale en tensioactif non ionique, et/ou en polymère amphiphile à blocs représente plus particulièrement de 0,1 à 10 % en poids, de préférence de 2 à 10 % en poids par rapport à l'émulsion interne. La taille moyenne des gouttelettes de l'émulsion multiple huile/eau/huile ainsi obtenue varie avantageusement entre 1 μm et 2 mm, plus particulièrement entre 1 et 300 μm, plus particulièrement entre 5 et 50 μm, avantageusement entre 5 et 15 μm. Elles sont mesurées au moyen d'un granulomètre Horiba, et correspondent au diamètre médian en volume (d50) qui représente le diamètre de la particule égal à 50 % de la distribution cumulative. Au cours de l'étape b), on ajoute sous agitation à l'émulsion préparée en a) un alcoxysilane de formule (2):
SiR'"4 dans laquelle R'"=CI ou R" =OR et dans laquelle les groupes R identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, ou un dérivé carbonylé et un alcoxysilane fonctionnalisé de formule générale moyenne (3):
R'[OSi(R")(L)]nOR' ou LSi(OR')R'2 dans laquelle :
n est un nombre entier compris entre 1 et 5, les groupements R' identiques ou différents représentent un alkyle linéaire ou ramifié, un cyclohéxyle, un phényle, ou un dérivé carbonylé, les groupes R" sont R', OR' ou L;
Ce ligand L peut présenter des propriétés catalytiques chirales comme les ligands de type Jacobsen plus particulièrement visés par la présente invention et qui sont décrits notamment dans le brevet PCT WO 96/28402 cité comme référence.
Les silanes de formule (2) et (3) peuvent être ajoutées dans l'émulsion de l'étape a) seuls ou en mélanges. S'ils sont ajoutés séparément et en mélange, le silane
(2) peut être ajouté pur ou en solution dans un solvant organique tel que le dichlorométhane.
Selon une variante, tout ou partie de l'alcoxysilane fonctionnalisé de formule générale moyenne (3) peut être ajouté à la phase huileuse lors de la mise en œuvre de l'étape a).
L' alcoxysilane fonctionnalisé de formule générale moyenne (3) peut être facilement préparé par exemple par réaction d'hydrosilylation de l'alcoxyhydrogéno silane correspondant, sur une liaison insaturée du ligand en présence d'un catalyseur approprié d'hydrosilylation qui est généralement un sel ou un complexe organique d'un métal de la mine du platine, généralement du platine, tel que le catalyseur de Karsted. De tels catalyseurs sont notamment décrits dans les brevets US-A-3220972, 3 284406, 3436366, 3697473 et
4 340 709.
On peut obtenir aussi en mélange avec les silanes de formule (2), des oligomères pouvant être représentés par le polysiloxane de formule:
tels que décrits ci-dessus, ainsi que les alcoxysilanes fonctionnalisés de formule
(7) à (10) décrits ci-dessus..
Les particules précipitées obtenues sont séparées par exemple par filtration, sont lavées à l'eau puis séchées.
La granulométrie des particules de silice est de préférence comprise entre 15 et
150μm et ces particules présentent une surface spécifique BET supérieure à 50 m2/g, de préférence supérieure à 150 m2/g. Le ligand comporte de préférence en outre un métal complexé choisi parmi les métaux de la mine du platine, un métal de transition des Groupes 3-12, un métal de la série des lanthanides, ou un métal de transition des Groupes 5-12. Ce métal complexé est souvent choisi
parmi Cr, Mn, V, Fe, Mo, Co, W, Ru et Ni. La préparation de ce ligand métallique complexé est par exemple aussi décrite dans le brevet PCT WO 96/28402 précité.
Selon une autre variante du procédé il est également possible de réaliser des catalyseurs hétérogènes sous forme de particules de silice, qui comprennent des ligands organiques, tels que défini plus haut, localisés à l'intérieur de la particules, ou à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la particule. Dans ce mode de réalisation particulier, les ligands organiques peuvent être identiques ou différents, c'est à dire catalyser la même réaction ou une réaction différente. Selon cette variante du procédé, à l'étape a , une emulsion directe O/W est réalisée. A cette emulsion, on peut ajouter un premier ligand organique de formule (3). Puis l'émulsion directe est ajoutée à une phase huileuse ou organique et à au moins un tensioactif afin d'obtenir une emulsion multiple. Les conditions pour réaliser cette emulsion sont identiques à celles décrites plus haut pour réaliser l'émulsion multiple telle que décrite précédemment. Puis à l'étape b/, on ajoute le silane de formule (2). A ce stade il est possible d'arrêter le procédé, on obtient alors un catalyseur hétérogène , qui comprend le ligand organique à l'intérieur de la particule. On peut aussi continuer la réaction en ajoutant le silane de formule (2) et le silane de formule (3). Dans ce cas on obtient un catalyseur hétérogène , qui comprend le ligand organique à l'intérieur et à l'extérieur de la particule.
Les exemples suivants illustrent l'invention sans en limiter la portée :
Exemple 1 :
Synthèse du ligand organique de type Jacobsen et de formule: Undéc-10-ènoate de 4-[2-tert-butyl-6-({(E)-(1 R,2R)-2-[(3-5-di-ter-butyl-2-hydroxy- benzylidène)- amino]- cyclohexylimino} -méthyl) -phénol] 1_: Ce ligand est préparé par réaction d'acide undéc-10-ènoïque sur le chlorure d'oxalyle en présence de dichloromethane, de triethylamine et de 4- diméthylaminopyridine (DMAP) suivant le schéma réactionnel suivant :
Dans un ballon purgé sous argon, l'acide undéc-10-ènoïque ( 25.0 mmol, 4.06g) est mis en solution dans 50 mL de toluène. Le chlorure d'oxalyle (1 equiv, 25.0 mmol, 2.2 mL) est additionné goutte à goutte à température ambiante en 2 minutes. L'avancement de la réaction est suivi par chromatographie en phase gazeuse (CPG). Après disparition de l'acide de départ (environ 1h), de la triethylamine (3 equiv, 75 mmol, 10.5 mL) et de la 4-diméthylaminopyridine (0.1 equiv, 2.5 mmol, 305 mg) sont additionnés au milieu réactionnel. Le ligand de Jacobsen monohydroxylé (2-[(E)-(1 R,2R)-2-[(E)-[(3,5-bis(tert-butyl (-2- hydroxyphényl) méthylène) amino) cyclohexyl] imino] méthyl] -6-tert-butyl-1 ,4- benzènediol, 1 equiv, 25 mmol, 12.67g) en solution dans 100 mL de toluène est coulé sur le milieu réactionnel en 10 minutes à température ambiante. L'agitation, facilitée après ajout de 50 mL de dichloromethane, est maintenue 72 heures. Les solvants sont évaporés à l'evaporateur rotatif jusqu'à obtenir un volume d'environ 10OmL. L'ensemble est filtré sur un gâteau de silice (Gel de silice 60 Interchim; taille des particules : 40-63μm; 60g) avec 500mL d'un mélange Cyclohexane/MTBE 90/10. Les solvants sont évaporés sous vide. On obtient 13.21g du produit attendu c'est à dire du ligand organique de type Jacobsen. Exemple 2 :
Préparation d'un triéthoxysilane fonctionnalisé par le ligand organique de type Jacobsen préparé à l'exemple 1 : Le triéthoxysilane fonctionnalisé dénommé 11 -tri-éthoxysilyl-undécanoate de 4- [2-tert-butyl-6-({(£)-(1R,2R)-2-[(3-5-di-ter-butyl-2-hydroxy-benzylidène)-amino]- cyclohexylimino} -méthyl) -phénol] 2 est obtenu par réaction d'hydrosyllilation de l'hydrogénure de triéthoxysilane sur le ligand préparé à l'exemple 1 en présence d'un catalyseur d'hydrosilylation au platine de type Karstedt, suivant le schéma réactionnel :
(EtO)3SiH, Karstedt
A une solution d'ester insaturé 1 (7.43 mmol, 5g) dans 50mL de toluène est additionné le triéthoxysilane (1 equiv, 7.43 mmol, 1.4mL) d'un trait. Après addition d'une solution du catalyseur de Karstedt (solution 0.017M
dans poly(dimethylsiloxane) / toluène 1/6, 2.3 10
"4 equiv, 0.1 mL), le milieu réactionnel est porté à 50°C pendant 10 heures. Après retour à température ambiante, du noir animal (1g) est ajouté et l'agitation est maintenue 1 heure. L'ensemble est filtré sur célite puis rincé au dichloromethane. Les solvants sont évaporés sous vide.
On obtient 6.57g de triéthoxysilane fonctionnalisé sous la forme d'une huile jaune très visqueuse.
Exemple 3 :
Complexation par le cobalt du triéthoxysilane fonctionnalisé obtenu à I'exemple2 :
Ce triéthoxysilane fonctionnalisé est dénommé 11 -tri-éthoxysilyl-undécanoate de 4-[2-tert-butyl-6-({(E)-(1 R,2R)-2-[(3-5-di-ter-butyl-2-hydroxy-benzylidène)- amino]- cyclohexylimino} -méthyl) -phénol]-Cobalt(lll)-acétate 3. Il est obtenu par réaction du triéthoxysilane fonctionnalisé obtenu à l'exemple 2 sur l'acétate de cobalt tétrahydrate dans l'ethanol en présence d'acide acétique suivant le schéma réactionnel suivant :
Le ligand 2 (3.71 mmol, 3.28g) est mis en solution dans 30mL de toluène dégazé. L'acétate de cobalt tétrahydrate (2 equiv, 7.4 mmol, 1.84g) en suspension dans 30 mL d'éthanol absolu dégazé est additionné goutte à goutte à température ambiante. L'agitation est maintenue 10 minutes. De l'acide acétique (2 equiv, 7.4 mmol, 0.4 mL) est ajouté et le milieu réactionnel est laissé sous agitation à l'air pendant 1 heure. L'ensemble est filtré sur célite, rincé au dichloromethane puis les solvants sont distillés. On obtient 4, 06g de triéthoxysilane fonctionnalisé complexé au cobalt sous la forme d'une huile visqueuse noire.
Ce monomère, appelé "CoSalen fonctionnalisé" par la suite, est utilisé sans purification supplémentaire. Exemple 4 : Préparation de catalyseur immobilisé sous forme de microbilles de silice par copolymérisation du tetramethylorthosilicate (TMOS) et du Co(salen) fonctionnalisé alcoxysilane en milieu emulsion multiple. 4A : Préparation de l'émulsion double Huile/Eau/Huile : On dissout dans 12,5g d'eau 0,375g d'un alcool gras ethoxylé de HLB=10 (Genapol XO50 de Hoechst, pur) et 2,404g d'un copolymère tribloc POE-POP- POE en solution 15.6wt% dans l'eau (Arlatone de UNIQUEMA). On ajoute à cette phase aqueuse agitée par une turbine cisaillante (Ultraturrax / 11000rpm) 37.5g d'Isopar M (coupe paraff inique de Exxon), l'opération durant 20 minutes environ. Les surfactants XO50 et Arlatone sont ainsi à proportion de 1% par rapport à la phase organique interne. L'émulsion directe blanche concentrée (ratio massique lsopar/H20=71/29) ainsi obtenue est stabilisée au moyen d'une étape de dilution par une masse équivalente d'eau viscosifiée par 10.7% d'hydroxyethylcellulose. Typiquement, on prélève 15g de l'émulsion auxquels on
ajoute 1 ,8g d'HEC (Mw=250 000, Aldrich) préalablement dissous dans 13,2g d'eau.
L'émulsion blanche stable ainsi obtenue est ajoutée à une solution maintenue sous agitation (Ultraturrax / 110OOrpm) de 0,9g d'un copolymère tribloc PHS- POE-PHS de HLB=5-6 (Arlacel P135/PEG30 Dipolyhydroxystérate, Mw=5000 d'UNIQEMA(ICI)) dans 30g d'Isopar M. On laisse mûrir le mélange sous agitation à l'ultraturrax pendant 5 min. L'émulsion double Isopar/Eau/lsopar de couleur blanche est représentée en figure 1. 4B : Copolymérisation du mélange (tetramethylorthosilicate (TMQS)/Co(salen) fonctionnalisé alcoxysilane) sur l'émulsion double Huile/Eau/Huile :
On ajoute dans un bêcher de 250cc, 34,5g de tetramethylorthosilicate (TMOS 98% de Sigma Aldrich ) à 30g d'une solution à 6,7% en poids dans le dichloromethane du catalyseur Co(salen) fonctionnalisé par le groupement éthoxysilane et tel que préparé à l'exemple 3. Le mélange d'alcoxydes est délivré goutte-à-goutte au moyen d'un pousse-seringue (v=0,8ml/min) sur l'émulsion multiple telle que prépar ée en 4A ci-dessus et maintenue sous agitation magnétique. L'ensemble est laissé mûrir deux heures à température ambiante sous agitation. Le précipité résultant de la copolymérisation des précurseurs alcoxydes est séparé par centrifugation (2500rpm), puis lavé deux fois par de l'ethanol 95%, la séparation solide-liquide étant réalisée de la même manière. Le gâteau est ensuite séché une nuit sous air à température ambiante. On obtient de cette manière une poudre marron clair, constituée de particules sphériques de taille 15-150μm qui constituent l'empreinte de l'émulsion multiple. La taille et la polydispersité des objets est donc directement liée à celle de l'émulsion multiple. Exemple 6 :
Application à la résolution cinétique lors de l'hydrolyse de l'épichlorhydrine. Cette hydrolyse est effectuée en présence du catalyseur de type Jacobsen immobilisé préparé à l'exemple 4 et d'eau, suivant le schéma réactionnel :
L'épichlorhydrine racémique ([106-89-8], 63.9 mmol, 5mL), de l'eau permutée (0.75 equiv, 47.2 mmol, 0.85 mL) et la silice obtenue précédemment (0.8g) sont mélangés dans un tube à essai au sein d'une enveloppe thermostatée à 25°C. L'agitation magnétique est maintenue à 500 tours/minute.
L'évolution de l'excès énantiomérique mesuré en % (EE) et l'avancement de la
réaction mesuré par le pourcentage de conversion de l'épichlorhydrine (CE) en fonction du temps de réaction (T) sont suivis par chromatographie en phase gazeuse chirale et non chirale. Un excès énantiomérique de 100 est obtenu après environ 3 heures de réaction.
Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau 1 ci-après :
Tableau I
Exemple 7 : Test de recyclage de la silice fonctionnalisée.
Les capsules de silice sont recueillies après filtration sur filtre Millipore™ 0.45μm. La silice obtenue est de nouveau mise en présence d'epichlorhydrine racémique ([106-89-8], 63.9 mmol, 5mL) et d'eau permutée (0.75 equiv., 47.2 mmol, 0.85 mL) sous agitation à 25°C. L'excès énantiomérique atteint 98.7% et le taux de conversion de l'épichlorhydrine est de 52.5%.
Exemple 8: Complexation par le manganèse du triéthoxysilane fonctionnalisé obtenu à l'exemple 2:
Ce triéthoxysilane fonctionnalisé est dénommé 11 -tri-éthoxysilyl- undécanoate de 4-[2-tert-butyl-6-({(E)-(1 R,2R)-2-[(3-5-di-ter-butyl-2-hydroxy- benzylidène)- amino]- cyclohexylimino} -méthyl) -phénol]-manganèse(lll)- chlorure 4. Il est obtenu par réaction du triéthoxysilane fonctionnalisé obtenu à l'exemple 2 sur l'acétate de manganèse dans un mélange de dichloromethane et d'ethanol en présence de chlorure de sodium et d'air suivant le schéma réactionnel suivant :
Le ligand 2 (8.63 mmol, 7.22g) est mis en solution dans 30mL de dichloromethane préalablement dégazé. L'acétate de manganèse tétrahydrate (28.7 mmol, 7.03g) en suspension dans 30 mL d'ethanol absolu dégazé est additionné goutte à goutte à température ambiante. L'agitation est maintenue 2 heures. Le chlorure de sodium est ajouté (28.7 mmol, 1.68g) dans le milieu réactionnel qui est laissé sous agitation à l'air pendant 1 heure. L'ensemble est filtré sur célite, rincé au dichloromethane puis les solvants sont distillés. On obtient 10.5g de triéthoxysilane fonctionnalisé complexé au manganèse sous la forme d'une huile visqueuse noire.
Ce monomère est utilisé sans purification supplémentaire.
Exemple 9 :
Préparation de catalyseur immobilisé sous forme de microbilles de silice par copolymérisation du tetramethylorthosilicate (TMOS) et du Mn(salen) fonctionnalisé alcoxysilane en milieu emulsion multiple.
La procédure est identique à celle décrite dans l'exemple 4. Le Co(salen) fonctionnalisé alcoxysilane (6.3 mmol, 5.8g) est remplacé par le Mn(salen) fonctionnalisé alcoxysilane décrit dans l'exemple 8. On obtient 18 g de catalyseur immobilisé sous forme de billes de silice. Exemple 10 : Application à l'oxydation asymétrique d'oléfines
Cette réaction est effectuée en présence du catalyseur préparé à l'exemple 9. Cette hydrolyse est effectuée en présence du catalyseur de type Jacobsen immobilisé préparé à l'exemple 4 et d'eau, suivant le schéma suivant :
Le styrène ( 1.34 mmol, 140 mg), l'oxyde de 4-phénylpyridine ( mmol, 22mg), la silice obtenue à l'exemple 9 (1g) et du dichloromethane sont mélangés dans un tube à essai au sein d'une enveloppe thermostatée à 0°C. Une solution d'hypochiorite de sodium (2.8 mmol, 1.3mL) est ajoutée. L'agitation magnétique est maintenue à 500 tours/minute. L'évolution de l'excès énantiomérique mesuré en % (EE) et l'avancement de la réaction mesuré par le pourcentage de conversion de l'épichlorhydrine (CE) en fonction du temps de réaction (T) sont suivis par chromatographie en phase gazeuse chirale. Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau 1 ci-après :
Tableau I