Procédé de déplacement d'une paroi à modules articulés et machine et dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé.
La présente invention concerne le domaine des parois à modules articulés, par exemple des barrières de séparation utilisées pour régler le nombre des voies affectées à la circulation, dans un sens ou dans l'autre, en fonction de la densité du trafic, ou pour la protection de travaux sur une route nécessitant un rétrécissement de la chaussée. On a déjà proposé, à cet effet (US-A-2.931.279) , d'utiliser une barrière constituée d'éléments modulaires articulés bout à bout et de transférer cette barrière articulée parallèlement à elle-même, en uti lisant un véhicule de transfert qui en se déplaçant, soulève pas-à-pas La ligne des éléments modulaires, la déplace t ransversa Le- ment pas-à-pas d'une ou plusieurs voies sur des rouleaux ou similaires au moyen d'un canal convoyeur en forme de S, puis la dépose pas-à-pas à son nouvel emplacement.
Cette barrière articulée connue et son procédé de pose, qui présentent des avantages incontestables de rapidité de déplacement de la barrière, ont été ultérieurement adoptés pour des éléments modulaires en béton de courte longueur en munissant ces éléments de deux épaulements longitudinaux servant au roulement des roues du canal de transfert de manière à maintenir les éléments modulaires suspendus au cours de leur passage dans le canal convoyeur (voir par exemple US-A-4.62 .601 , US-A-4.500.225, US-A-4.498.803 et CA-A-1.208.469) .
Cette adaptation ne permet que l'utilisation d'éléments modulaires en béton relativement courts (de l'ordre d'un mètre) pour conserver un canal convoyeur de longueur acceptable compte-tenu des courbures de la section en S de ce canal. La fabrication des éléments modulaires avec leurs épaulements est rendue coûteuse et ces épaulements, qui sont vitaux pour la sécurité du transfert, sont sujets à des endo magements Lors d'accidents et pendant Les transferts et Les transports. Ces épaulements, qui forment généralement des saillies à l'extérieur de l'élément modulaire, sont en
outre une source d'aggravation des accidents pour les véhicules heurtant la barrière. Cette dernière, a ,par ailleurs, une résistance transversale d'ensemble insuffisante du fait de sa constitution en chaîne à maillons courts et sa pose est diffici lement régulière. Le dispositif de transfert est sujet à vibrations et est très bruyant.
L'uti lisation d'éléments modulaires de grande longueur (de l'ordre de trois mètres et plus) permet de lever les inconvénients structurels des barrières connues et d'économiser un grand nombre d'articulations entre les éléments. Pour le transfert de tels éléments longs, on a encore proposé (US-A-4.955.753) de munir les éléments, à leur centre, d'un câble en saillie vers le haut et terminé par une tête élargie. Selon ce document, la translation des éléments, articulés entre eux, se fait au moyen d'un véhicule muni d'une poutre de transfert en forme de 8 sur laquelle circulent une pluralité de chariots à quatre roues, reliés entre eux par une chaîne ou un câble. Chaque chariot présente un bras dirigé vers le bas et terminé par une plaque de prise. Des moyens sont prévus pour faire venir les plaques en prise et hors de prise avec une tête élargie d'un élément modulaire. Ce système présente de graves inconvénients, de sorte qu'il n'a pu être mis en oeuvre. En effet, la fixation des câbles sur les éléments modulaires doit être parfaitement centrée et elle entraîne un endommagement en créant une zone de faiblesse au milieu de chaque élément modulaire. Le dispositif de transfert est d'une complexité très élevée et son fonctionnement est Loin d'être certain. En particulier, le document US-A-4.955.753 est muet sur l'absorption des différences d'écarte ent entre deux câbles successifs lorsque les éléments modulaires se déplacent en ligne droite et lorsqu'ils sont dans une courbe.
La présente invention vise en conséquence à proposer un procédé de déplacement des parois en question, ainsi qu'une machine et un dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé, qui ne présentent pas les inconvénients précédents. A cet effet, selon un premier objet, la présente
invention propose un procédé de déplacement d'une paroi à modules articulés deux à deux, consistant à déplacer transversalement progressivement ladite paroi d'une ligne ou file où elle se trouve, pour l'amener sur une nouvelle ligne ou file parallèle à la précédente et distante de cette dernière, au moyen d'un chemin de transfert, par exemple constitué par un profilé en forme générale de S dont les portions d'extrémité sont rectilignes et inclinées vers le sol, ce chemin de transfert étant porté par un véhicule mobile, ce procédé étant remarquable en ce qu'on munit chaque articulation entre deux éléments modulaires successifs d'une tige en saillie vers le haut équipée, à son extrémité supérieure, d'un chariot à au moins deux roues, et on fait rouler successivement les roues desdits chariots sur ledit chemin de transfert au cours du déplacement dudit véhi cule.
Le procédé selon l'invention offre d'importants avantages. En premier lieu, il permet une adaptation, à toutes les barrières existantes et à toutes formes d'éléments modulaires, quelle que soit la longueur de ces éléments modulaires, au moyen d'un dispositif monté en dehors des éléments eux-mêmes, c'est-à-dire sans endommager ces éléments. La mise en oeuvre est peu coûteuse, surtout lorsqu'on prévoit que le chariot et la tige sont démontables, ce qui offre un grand avantage en particulier pour les chantiers où les barrières restent Longtemps au même emplacement. Le transfert de La paroi, d'une ligne à une autre parallèle à la précédente, peut se faire à grande vitesse, sans vibrations, ni chocs. Selon un autre objet de l'invention, dans la machine de transfert, le profilé constituant le che in de transfert, a une section transversale en forme de C couché, présentant deux ailes inférieures rentrantes, les extrémités dudit profilé étant élargies en forme d'entonnoir pour assurer un guidage des chariots à l'introduction et à la sortie dudit chemin de transfert.
Un troisième objet de l'invention est un dispositif de suspension d'une paroi à modules articulés, remarquable en
ce qu'il comprend une tige agencée pour être fixée à demeure ou démontable sur une articulation entre deux éléments modulaires successifs, ladite tige portant à son extrémité supérieure un chariot muni d'au moins deux roues. De préférence, une portion de Ladite tige constitue L'axe de l'articulation entre deux éléments modulaires successifs.
L'invention sera mieux comprise à La Lecture de la description suivante d'un exemple de réalisation, en référence aux dessins annexés dans Lesquels : La figure 1 est un schéma de principe montrant, en vue de dessus, le transfert des éléments modulaires articulés d'une paroi ou barrière avec un chemin de transfert selon l ' invention.
La figure 2 est une vue de côté, à caractère schématique, de la figure 1.
La figure 3 est une vue schématique des moyens de transfert selon l'invention.
La figure 4 est une vue en coupe verticale selon Ligne 4-4 de la figure 3. La figure 5 est une vue en plan et en coupe selon la ligne 5-5 de la figure 3.
La figure 6 est une vue de face d'une extrémité d'un exemple de conformation d'élément modulaire.
La figure 7 est une vue schématique de face d'un chariot faisant partie du dispositif selon l'invention.
La figure 8 est une vue en élévation Latérale du chariot de La figure 7.
La figure 9 est une vue en coupe selon la ligne 9-9 de La figure 8. La figure 10 est une vue de détail, en plan et avec arrachement partiel, montrant la Liaison articulée de deux tronçons modulaires de barrière, au moyen de la tige du dispositif de suspension selon l'invention.
La machine de transfert selon l'invention comprend essentiellement un chemin de transfert 1 présentant, vue de dessus, la forme générale d'un S, avec deux portions d'extrémité rectilignes inclinées vers Le bas 2 et 2', et terminées, chacune, par un élargissement 3, 3' en forme
d'entonnoir. Le chemin de transfert 1 est monté sur un véhicule (non représenté) qui peut être automoteur, mais qui est de préférence tracté. La machine est destinée au transfert d'une paroi ou barrière, constituée d'éléments ou tronçons modulaires 4 articulés Les uns aux autres, par le déplacement du chemin de transfert porté ou tracté, dans le sens de La flèche F. La barrière est amenée d'une ligne A à une ligne parallèle B (figure 1), distante de la précédente. On conçoit que le déplacement inverse de la barrière peut s'opérer par un trajet inverse du chemin de transfert. Le chemin de transfert 1 peut être constitué par un profilé présentant une section transversale en forme de C couché, avec son ouverture dirigée vers Le bas, de manière à former deux ailes rentrantes inférieures 6 séparées par une fente 7 et formant deux voies de roulement parallèles.
Le dispositif de transfert selon L'invention comprend une pluralité de tiges 8 fixées chacune à une articulation 9 assurant la Liaison entre deux éléments modulaires 4 successifs. Dans L'exemple de réalisation préféré représenté, La tige 8 forme l'axe de l'articulation 9. Une extrémité d'un élément modulaire porte une ferrure 10 en forme de U couché ou chape d'articulation, scellée dans la face d'extrémité 11 de l'élément 4, par exemple, au moyen de tiges d'ancrage. Les ailes superposées de la ferrure ou chape d'articulation 10 sont munies de trous alignés 12 pour le passage de la tige 8. La face 11 ' en regard de l'élément modulaire 4' adjacent, porte également une ferrure 13 en forme de U couché ou chape d'articulation, moins haute que La chape d'articulation 10 et dont Les ailes superposées sont logées entre les ai les de ladite chape d'articulation 10. Les ailes de la chape d'articulation 13 sont percées de trous oblongs superposés et alignés 14 pour le passage de La tige 8. On conçoit que, de cette manière, les éléments modulaires 4, 4' (figure 2) peuvent pivoter, l'un par rapport à l'autre, aussi bien dans un plan horizontal autour de la tige 8, que dans un plan vertical. Lors du pivotement dans le plan vertical, L'amplitude de basculement se trouve limitée par La butée de la ferrure 13 contre La ferrure 10,
un jeu ou espace étant ménagé entre les surfaces externes des ailes de la chape d'articulation intérieure 13 et les surfaces internes des ailes de la chape d'articulation extérieure 10 pour autoriser ce pivotement. L'extrémité inférieure de la tige 8 est munie d'une tête d'arrêt, par exemple, constituée par au moins un écrou 15 se vissant sur ladite extrémité inférieure filetée.
L'extrémité supérieure de La tige 8 est solidaire d'un chariot 16 muni d'au moins deux roues et, de préférence, de quatre roues 17. Le chariot 16 est constitué, selon l'exemple représenté, par une portion de tube à section carrée munie sur sa face inférieure d'une lumière Longitudinale 18 pour le passage d'une plaque ou pièce 19 prolongeant la tige 8. Le prolongement 19 est articulé sur un axe 20 monté transversalement au milieu du chariot 16, les axes 21 des deux trains de roues 17 étant disposés parallèlement à l'axe 20, de part et d'autre et à égale distance de celui-ci. Le chariot 16 peut ainsi osciller autour de l'axe 20, La tige 8 restant parfaitement verticale du fait de la masse suspendue importante constituée par les éléments modulaires 4, 4'. L'oscillation du chariot est limitée par la longueur de La lumière 18 dont Les extrémités viennent buter contre le prolongement 19 de la tige 8.
Bien entendu, dans le cas où le chariot ne porterait que deux roues 17, la tige 8 pourrait être fixée directement au chariot 16 qui ne serait pas muni de La lumière 18 et oscillerait autour de l'axe 21 des deux roues 17.
De préférence, les roues 17 sont montées sur des roulements à billes ou à aiguilles étanches et leur nombre est fonction de La charge représentée par chaque paire d'éléments modulaires 4, 4', qui sont généralement exécutés en béton armé mais qui pourraient être également, par exemple, en plusieurs parties en matériaux différents, par exemple une matière synthétique résistance lestée par des riblons.
Le fait que le dispositif selon l'invention est fixé sur l'articulation entre deux éléments modulaires 4, 4' successifs, permet de mettre en oeuvre Le procédé de
l'invention sur des éléments modulaires de toutes formes en particulier une forme non agressive, non fragile et facile à fabriquer telle que représentée à la figure 6. Bien entendu, le procédé de l'invention peut être appliqué à tous les éléments modulaires existants. L'uti lisation de la tige 8 pour constituer l'axe d'articulation, démontable par dévissage de l'écrou 15, autorise Le cas échéant le démontage du dispositif de suspension constitué par le chariot 16 et la tige 8, par exemple dans le cas où la barrière est destinée à rester en place un certain temps. La tige 8 peut être ensuite remplacée, dans ce cas, par un axe d'articulation classique.
La mise en oeuvre du procédé selon l'invention est extrêmement simple et rapide. On amène, suivant Le sens de déplacement du véhicule porteur ou tracteur, l'élargissement 3 ou 3' du chemin de transfert 1 en regard des roues 17 du premier élément 4 ou 4' de La barrière à déplacer, qui se trouve, par exemple, placée sur une ligne A de La chaussée (figure 1) . Pour l'ajustement à des hauteurs différentes, i l est bien entendu uti le de prévoir que la position du chemin de transfert 1 est réglable en hauteur. Puis on fait avancer le véhicule, qui peut avoir la forme d'un enjambeur avec le chemin de transfert suspendu, pour faire engager les roues 17 du premier chariot 16 dans l'entrée 3 ou 3' dudit chemin de transfert. Le véhicule continuant à se déplacer, Les roues 17 s'engagent sur les ailes 6 du profilé constituant le chemin de transfert 1, dans La portion recti Ligne ascendante 2 ou 2' . Le chariot 16 se soulève en entraînant les éléments modulaires 4, 4' entre lesquels i l se trouve relié par la tige 8 de suspension et d'articulation. A La fin de La portion recti ligne ascendante, Le chariot 16 s'engage sur La portion centrale horizontale en forme de S, du profilé 1. A la fin de la portion centrale, le chariot 16 a été déplacé latéralement en entraînant Les éléments modulaires 4, 4' . Ensuite, le chariot 16 s'engage dans la portion recti ligne descendante d'extrémité 2' ou 2, pour ramener Les éléments modulaires 4 au sol sur une file B différente, parallèle à la précédente. Le passage ou retour
à La Ligne initiale se fait par un déplacement inverse du véhicule portant le chemin de transfert 1. L'utilisation d'un véhicule tracté permet de Laisser le véhicule sur place à la fin d'une opération de transfert Lorsqu'un tel transfert a lieu plusieurs fois par jour, comme c'est le cas sur certaines autoroutes en fonction des heures de pointe. Lorsque le chariot 16 change d'inclinaison, au passage entre l'horizontale et une portion inclinée (à L'entrée dans le chemin de transfert 1 et au passage de la partie horizontale dudit chemin de transfert 1 et l'extrémité rectiligne de sortie) ou d'une portion inclinée à l'horizontale (au passage de l'extrémité rectiligne d'entrée à La partie horizontale du chemin de transfert 1 et à La sortie dudit chemin de transfert 1), Les éléments ou tronçons modulaires de barrière 4, 4' s'inclinent l'un par rapport à L'autre grâce à la présence des trous oblongs 14 de l'articulation 9 tandis que la tige 8 reste parfaitement verticale grâce à son articulation autour de l'axe 20. La Longueur du chemin de transfert 1 peut être très Limitée du fait qu'il ne sert de guidage qu'aux chariots 16, lesquels sont extrêmement maniables. On peut donc utiliser un véhicule compact même pour le déplacement d'éléments modulaires 4, 4' de très grande longueur.
La Largeur du chemin de transfert 1 comprise entre deux lignes parallèles passant par ses portions d'extrémité, est déterminée par l'écartement entre Les Lignes A et B, lequel peut être double ou même triple de La Largeur de voie, en fonction du nombre total de voies.