La présente invention se rapporte au domaine des
barrières de sécurité du type équipant les routes et les
autoroutes, et constituées de modules qui sont préfabriqués
en béton et se succèdent. Plus précisément, elle concerne
un dispositif d'assemblage de deux tels modules
préfabriqués en béton, ainsi qu'une barrière de sécurité du
type précité et un module préfabriqué en béton pour une
telle barrière.
Une barrière de sécurité peut être utilisée pour
diviser provisoirement en deux une chaussée, dans un
secteur où sont effectués des travaux. Elle peut également
constituer une séparation définitive, quoique mobile, entre
deux voies de circulation ou entre une voie de circulation
et une zone viabilisée.
EP-1 162 315 décrit une telle barrière de sécurité qui
est constituée d'une succession de modules préfabriqués en
béton, allongés et élargis à leur base. Les extrémités de
ces modules préfabriqués sont pourvues d'anneaux
métalliques horizontaux, dans lesquels passent des vis de
liaison métalliques et verticales. L'extrémité supérieure
de chacune de ces vis de liaison est pourvue d'une tête en
appui contre l'un des anneaux métalliques. L'extrémité
inférieure de chaque vis de liaison est filetée et vissée
dans un capot inférieur, afin de rigidifier la barrière de
sécurité. Cette dernière est soumise aux intempéries et,
dans une certaine mesure, aux traitements appliqués à la
chaussée, tels que le salage en hiver. C'est pourquoi,
plusieurs années après l'installation de la barrière de
sécurité, les extrémités filetées des vis de liaison
risquent d'être grippées dans les capots inférieurs et donc
impossibles à dévisser. Si tel est le cas, les modules
préfabriqués ne pourront être dissociés les uns des autres
sans que le béton qui les constitue ne soit cassé, puisque
les vis de liaison sont difficiles d'accès. Cela n'est pas
satisfaisant dans la mesure où l'on souhaite pouvoir
réutiliser les modules préfabriqués après les avoir
déplacés.
L'invention a donc au moins pour but de permettre de
faciliter le démontage d'une barrière de sécurité
constituée d'une succession de modules préfabriqués en
béton, en particulier lorsque ce démontage a lieu plusieurs
années après l'installation de la barrière de sécurité.
A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif
d'assemblage de deux modules de barrière de sécurité
préfabriqués en béton et allongés, caractérisé en ce qu'il
comprend des premier et deuxième éléments de liaison, ainsi
que des moyens de traction à même de rapprocher ces premier
et deuxième éléments de liaison l'un de l'autre, au moins
le premier élément de liaison comprenant deux bras de
retenue qui sont dirigés vers le deuxième élément de
liaison et dont chacun définit l'une de deux rampes en
regard de serrage des deux modules préfabriqués l'un contre
l'autre, ces rampes de serrage étant inclinées l'une par
rapport à l'autre de manière à s'éloigner l'une de l'autre
en direction du deuxième élément de liaison.
Selon d'autres caractéristiques avantageuses de ce
dispositif d'assemblage :
- le deuxième élément de liaison comprend deux
bras de retenue qui sont dirigés vers le premier élément de
liaison et dont chacun définit l'une de deux autres rampes
en regard de serrage des deux modules préfabriqués l'un
contre l'autre, ces deux autres rampes de serrage étant
inclinées l'une par rapport à l'autre de manière à
s'éloigner l'une de l'autre en direction du premier élément
de liaison ;
- les moyens de traction comprennent deux tiges
et deux écrous de traction sur ces deux tiges qui sont
fixées à l'un des premier et deuxième éléments de liaison
et passent à travers l'autre, chaque écrou étant apte à
être vissé sur une extrémité filetée et supérieure d'une
des tiges ;
- chacune des deux tiges prolonge l'un des deux
bras de retenue du premier élément de liaison.
L'invention a également pour objet un module de
barrière de sécurité, préfabriqué en béton, allongé et apte
à être assemblé à un autre module de barrière de sécurité à
l'aide d'un dispositif d'assemblage tel que défini
précédemment, caractérisé en ce qu'un passage sensiblement
vertical est prévu dans ce module et en ce qu'à l'intérieur
de ce passage sensiblement vertical, ledit module définit
au moins une rampe inclinée par rapport à la verticale,
vers une extrémité dudit module, et apte à coopérer avec
l'une des deux rampes de serrage définies par le premier
élément de liaison du dispositif d'assemblage.
L'invention a également pour objet une barrière de
sécurité routière ou autoroutière, caractérisée en ce
qu'elle comporte une succession de modules préfabriqués en
béton, allongés, reposant sur le sol, assemblés et tels que
définis ci-dessus, ainsi qu'au moins un dispositif
d'assemblage tel que défini ci-dessus, qui maintient
assemblés des premier et deuxième modules consécutifs parmi
les modules préfabriqués en béton, les deux bras de retenue
du premier élément de liaison pénétrant dans les passages
sensiblement verticaux des premier et deuxième modules,
lesdits moyens de traction serrant les rampes du premier
élément de liaison sur les rampes des premier et deuxième
modules de manière que ces derniers soit serrés l'un contre
l'autre.
Selon d'autres caractéristiques avantageuses de cette
barrière de sécurité routière ou autoroutière :
- le contact entre les premier et deuxième
modules préfabriqués a lieu au niveau d'une gorge
sensiblement verticale que délimite le premier module
préfabriqué et qui a une section transversale sensiblement
complémentaire d'une portion du deuxième module préfabriqué
pénétrant dans cette gorge ;
- au moins une portion d'un des premier et
deuxième éléments de liaison est logée dans des évidements
inférieurs que délimitent les premier et deuxième modules
préfabriqués et dans lesquels débouchent les passages
sensiblement verticaux ;
- les bras du deuxième élément de liaison
pénètrent dans les deux passages sensiblement verticaux,
chacun des premier et deuxième modules préfabriqués
définissant l'une de troisième et quatrième rampes situées
dans lesdits passages sensiblement verticaux et inclinées
l'une par rapport à l'autre de manière à s'éloigner l'une
de l'autre en direction du premier élément de liaison,
lesdits moyens de traction serrant les rampes du deuxième
élément de liaison sur les troisième et quatrième rampes
des premier et deuxième modules préfabriqués.
L'invention sera bien comprise à la lecture de la
description qui va suivre, donnée uniquement à titre
d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés, sur
lesquels :
- la figure 1 est une vue de dessus d'une portion
d'une barrière de sécurité conforme à l'invention et
comportant deux modules préfabriqués en béton ;
- la figure 2 est une coupe partielle, selon la
ligne II-II de la figure 1, et permet de visualiser la
constitution d'un dispositif, conforme à l'invention,
d'assemblage des deux modules préfabriqués en béton ;
- la figure 3 est une vue en perspective d'un des
modules préfabriqués que comporte la barrière de sécurité
des figures 1 et 2 ;
- la figure 4 est une vue partielle, en
perspective, de l'élément préfabriqué de la figure 3
observé selon un autre angle ;
- la figure 5 est une vue de côté d'un élément de
liaison inférieur constitutif du dispositif d'assemblage
visible à la figure 2 ;
- la figure 6 est une vue de face de l'élément de
liaison inférieur représenté à la figure 5 ;
- la figure 7 est une vue de côté, à plus grande
échelle, d'un élément de liaison supérieur que comporte le
dispositif d'assemblage visible à la figure 2 ;
- la figure 8 est vue analogue à la figure 2 et
illustre une étape de l'assemblage des modules préfabriqués
en béton ; et
- la figure 9 est une vue de dessus analogue à la
figure 1 et illustre le fait que les modules préfabriqués
en béton peuvent ne pas être dans l'axe l'un de l'autre.
Dans le présent texte et dans les revendications
annexées, les termes « inférieur », « supérieur »,
« vertical », ainsi que les termes analogues, sont définis
en considérant que les constituants de la barrière sont en
place et que cette dernière est normalement debout.
La barrière de sécurité représentée aux figures 1 et 2
comporte deux éléments préfabriqués en béton armé 1 et 1',
qui se succèdent et que maintient ensemble un dispositif
d'assemblage comprenant un élément de liaison inférieur 2,
un élément de liaison supérieur 3 et deux écrous 4.
Le module préfabriqué 1' est identique au module
préfabriqué 1. Une référence utilisée pour désigner ci-après
une partie du module préfabriqué 1' identique à une
partie référencée du module préfabriqué 1 est obtenue en
ajoutant un « ' » (prime) à la référence repérant cette
partie sur le module préfabriqué 1.
Le module préfabriqué 1, qui est représenté seul aux
figures 3 et 4, est réalisé en béton armé et présente une
forme allongée. Il est élargi au niveau de sa base, dans
laquelle est ménagée une gorge longitudinale et inférieure
5. Cette dernière est tournée vers le bas et relie les
extrémités 6 et 7 du module préfabriqué 1 l'une à l'autre.
A son extrémité 6, le module préfabriqué 1 se termine
par une nervure verticale 8. A son extrémité 7, le module
préfabriqué 1 se termine par une surface qui délimite une
gorge verticale 9, complémentaire de la nervure 8 et ayant
une section transversale sensiblement semi-circulaire.
Une fente verticale et longitudinale 10 débouche à la
fois au sommet du module préfabriqué 1 et à son extrémité
6. Ainsi qu'on peut le voir à la figure 2, un passage
vertical et traversant 11 relie cette fente 10 à la gorge
longitudinale 5. A l'intérieur de ce passage 11, le module
préfabriqué 1 définit une rampe supérieure 11a et une rampe
inférieure 11b. La rampe 11a est inclinée par rapport à la
verticale de manière à se rapprocher de l'extrémité 6 vers
le haut, tandis que la rampe 11b est inclinée par rapport à
la verticale de manière à se rapprocher de l'extrémité 6
vers le bas.
Une fente verticale et longitudinale 12 débouche à la
fois au sommet du module préfabriqué 1 et à son extrémité
7. Un passage vertical traversant, non visible sur les
figures, relie cette fente 12 à la gorge longitudinale 5.
Un passage identique traverse de part en part le module
préfabriqué 1' et est référencé 13' sur la figure 2. A
l'intérieur de ce passage 13', le module préfabriqué 1'
définit une rampe supérieure 13'a et une rampe inférieure
13'b. La rampe 13'a est inclinée par rapport à la verticale
de manière à se rapprocher de l'extrémité 7' vers le haut,
tandis que la rampe 13'b est inclinée par rapport à la
verticale de manière à se rapprocher de l'extrémité 7' vers
le bas.
Un creux 14 s'étendant longitudinalement est
avantageusement prévu dans chaque flanc du module
préfabriqué 1 afin de faciliter la préhension de celui-ci
par une pince d'un engin de levage.
Les éléments de liaison inférieur 2 et supérieur 3
sont symétriques par rapport à un plan transversal P et
résultent, par exemple, de l'assemblage par soudage ou de
l'oxycoupage de pièces métalliques.
L'élément de liaison inférieur 2, qui est représenté
seul aux figures 5 et 6, comporte une poutre inférieure et
horizontale 15, dont la section transversale a globalement
la forme d'un U retourné. Deux bras de retenue 16, décalés
longitudinalement l'un de l'autre, s'étendent vers le haut
à partir de la poutre 15 et définissent chacun l'une de
deux rampes de serrage en regard 17, qui sont inclinées
l'une par rapport à l'autre de manière à s'éloigner l'une
de l'autre vers le haut. Une tige 18, filetée à son
extrémité supérieure, prolonge chaque bras de retenue 16
vers le haut.
L'élément de liaison supérieur 3 comporte une poutre
supérieure et horizontale 19, dans laquelle sont percés
deux trous verticaux et traversants 20, prévus pour le
passage des tiges 18 et décalés longitudinalement l'un de
l'autre. Deux bras de retenue 21, également décalés l'un de
l'autre, s'étendent vers le bas à partir de la poutre
supérieure 19 et délimitent chacun l'une des deux rampes de
serrage en regard 22, qui sont inclinées l'une par rapport
à l'autre de manière à s'éloigner l'une de l'autre vers la
bas.
La mise en place des modules préfabriqués 1 et l'est
effectuée à l'aide d'un engin de levage non représenté,
après qu'on a posé sur le sol l'élément de liaison
inférieur 2 dépourvu de l'élément de liaison supérieur 3.
Le module préfabriqué 1', par exemple, est mis en place en
premier, de telle manière qu'une des tiges 18 passe dans le
passage vertical 13'. Le module préfabriqué 1 est mis en
place seulement ensuite, ce qui est grandement facilité par
l'utilisation de la gorge 9' du module 1' déjà au sol comme
guide pour la nervure 8 du module 1, lors de l'abaissement
du module 1. De cette manière, la tige 18 correspondante se
place correctement dans le passage vertical 11. On enfile
ensuite la poutre supérieure 19 de l'élément de liaison
supérieur 3 sur ces tiges 18. Ensuite, on visse
manuellement les écrous 4 sur les extrémités filetées des
tiges 18, après quoi le dispositif d'assemblage des modules
préfabriqués 1 et l'est tel qu'illustré à la figure 8.
Par exemple à l'aide d'une clé à choc, on continue de
visser les écrous 4 qui prennent appui sur l'élément de
liaison supérieur 3 pour tirer sur les tiges 18. Ces
dernières tirent à leur tour sur l'élément de liaison
inférieur 2, si bien que ce dernier et l'élément de liaison
inférieur 3 se rapprochent l'un de l'autre, ce
qu'illustrent les flèches F1 à la figure 8. Parallèlement,
les rampes 17 coulissent sur les rampes 11b et 13'b et y
exercent une poussée dont la composante horizontale
provoque le déplacement d'un des modules préfabriqués 1 et
1' vers l'autre (flèche F2). Les rampes 22, qui coulissent
sur les rampes 11a et 13'a, exercent également une poussée
ayant pour effet le rapprochement des modules préfabriqués
1 et 1'. Ce rapprochement cesse lorsque la nervure 8 vient
buter contre la paroi de la gorge 9', après quoi
l'assemblage des modules préfabriqués 1 et l'est achevé,
comme représenté sur les figures 1 et 2.
Il ressort de sa description que cet assemblage peut
être effectué rapidement, ce qui est avantageux.
Une fois effectué l'assemblage des modules 1 et 1', un
capot non représenté peut être disposé de manière à coiffer
la barrière de sécurité au moins à la jonction des modules
préfabriqués 1 et 1', et à protéger le dispositif
d'assemblage composé de l'élément 2, de l'élément 3 et des
écrous 4, notamment contre les intempéries.
Sur la figure 2, les modules préfabriqués 1 et 1'
reposent sur le sol, au-dessus duquel est maintenu
l'élément de liaison inférieur 2 ainsi protégé contre une
corrosion prématurée provoquée par l'humidité du sol. Lors
d'un choc contre la barrière de sécurité, les éléments de
liaison inférieur 2 et supérieur 3 transmettent les efforts
de traction longitudinaux entre les modules préfabriqués 1
et 1'. Les efforts de compression longitudinaux consécutifs
à un choc se transmettent directement entre les modules
préfabriqués 1 et 1' puisque ces derniers sont serrés l'un
contre l'autre du fait de la tension des tiges 18. Les
efforts de cisaillement transversaux consécutifs à un choc
se transmettent aussi directement entre les modules 1 et
1', au niveau de l'emboítement de la nervure 8 dans la
gorge 9' dont la paroi épouse celle de la nervure 8. En
outre, le serrage des modules préfabriqués 1 et 1' l'un
contre l'autre tend à rigidifier la barrière de sécurité,
ce qui est avantageux.
Comme on peut le voir à la figure 2, les écrous 4 sont
d'accès aisé, ce qui facilite leur démontage. Ces écrous 4
sont en outre sensiblement éloignés du sol, ce qui tend à
les protéger contre un grippage prématuré sur les tiges 18.
Dans le cas où les écrous 4 sont néanmoins grippés et de se
fait impossible à dévisser, les tiges 18 peuvent facilement
être découpées au-dessous d'eux, par exemple au moyen d'un
chalumeau.
Il ressort de ce qui précède que, conformément au but
de l'invention, les éléments préfabriqués 1 et 1' peuvent
facilement être dissociés l'un de l'autre, même s'ils sont
en place depuis très longtemps.
Par ailleurs, l'élément de liaison inférieur 2,
l'élément de liaison supérieur 3 et les écrous 4 ne sont
pas ancrés dans le béton des modules préfabriqués 1 et 1'
et peuvent de ce fait être facilement remplacés, ce qui est
avantageux en cas de corrosion importante après plusieurs
années d'installation sur un site.
Comme on peut le voir à la figure 2, la distance
racine - sommet d de la nervure 8 est supérieure à la
profondeur maximale de la gorge 9. Grâce à cela et grâce à
la section transversale sensiblement semi-circulaire de
cette gorge 9 et de la portion de la nervure 8 qui y
pénètre, les modules préfabriqués 1 et 1' peuvent être
basculés l'un par rapport à l'autre dans un plan
horizontal, comme représenté à la figure 9, notamment afin
de faire suivre une ligne courbe à la barrière de sécurité.
Afin de s'adapter à un défaut de profil en long, les
modules préfabriqués 1 et 1' peuvent également être
basculés l'un par rapport à l'autre dans un plan vertical,
tout en étant fermement serrés l'un contre l'autre par le
dispositif d'assemblage et accouplés par l'emboítement de
la nervure 8 dans la gorge 9'.