Procédé pour la préparation de boyaux naturels en charcuterie et le dispositif pour sa mise en oeuvre.
L'invention se rattache au secteur technique de la boyauderie.
Afin de comprendre l'intérêt de l'invention, il y a lieu préalablement de rappeler l'évolution de la technique de préparation des boyaux sur la canule avant l'opération d'embossage de la bande en se référant aux figures 1 à 6.
Initialement, le boyau était présenté en masses salées, puis en saumure permettant ainsi un gain de temps et une meilleure glisse pour l'enfilement du boyau sur la canule. On a également présenté le boyau en forme de plis en accordéon établis dans sa longueur en utilisant en particulier un tube faisant office de support interne.
Selon cette mise en oeuvre, on peut effectuer le transfert direct du boyau du tube sur la canule. Il est possible également, afin d'obtenir de grandes longueurs de boyaux, d'introduire une pluralité de tronçons de boyaux mis en plis et se chevauchant partiellement.
Selon un exemple non limitatif illustré figure 1, le tube est réalisé sous la forme d'une gaine souple (1) généralement en matière plastique, fermée à l'une de ses extrémités. On utilise alors pour monter le boyau, un support rigide (2) autour duquel s'engage la gaine (1) (figure 2 ) . Puis on monte le boyau (3) sur la gaine (1) en introduisant de l'eau ou de la saumure pour faciliter la glisse (figure 3). Pour positionner le boyau sur la canule (C), on enfile alors la gaine sur celle-ci (figure 4 ), puis on retire la gaine en retenant le boyau qui se dépose sur la canule, ceci grâce à une opération de maintien du boyau.
On procède ensuite à l'embossage et formation des saucisses et saucissons ou produits similaires.
En pratique, ces opérations sont longues et fastidieuses. En outre, on a constaté une certaine fragilité de la gaine lors de son montage sur la canule.
Pour tenter de remédier à ces inconvénients, il a été proposé, selon l'art antérieur, d'insérer une languette rigide associée à la gaine pour faciliter le montage. En cours d'utilisation, on ressort la languette par l'arrière et la gaine par l'avant. Cette opération est cependant peu pratique.
Il a également été proposé par le Brevet FR 2.462.871, d'agencer la gaine (5) notamment avec un prédécoupage longitudinal (5.1), de placer l'assemblage de différents tronçons de boyaux sur la canule puis d'enlever la gaine (figure 5). Ainsi lors du montage sur la canule, il suffit de prolonger le mouvement vers l'arrière en tenant le boyau avec deux doigts pour déchirer et évacuer la gaine (figure 6). Ce procédé évite de changer le sens des pliages, permet le montage en un seul geste et en cas de chevauchement des tronçons de boyaux, évite de les défaire, car l'effort de traction exercé pour retirer la gaine comprime les pliages en accordéon dans le sens du montage.
Cette technique présente cependant certains inconvénients. Il faut tout d'abord que le diamètre de la gaine soit proche de la dimension du boyau. De plus, la gaine étant quasiment étanche, à l'exception de la ligne de prédécoupe qui définit des micro-perforations, il est difficile de faire tremper le boyau avant l'utilisation.
Ainsi, toutes les techniques actuelles de préparation des boyaux en vue de leur embossage, présentent certains inconvénients.
Un autre inconvénient lié à l'ensemble des techniques antérieures réside dans la nécessité de
rapporter une gaine à chaque fois que la quantité de boyaux disposés sur la gaine et la canule a été utilisée. En pratique, et selon les techniques utilisées, on peut être amené à rapporter une gaine tous les 18 à 20 mètres de boyaux, ce qui entraîne de nombreuses manipulations.
Le but recherché selon l'invention était donc de proposer une nouvelle méthode, simple, facile à mettre en oeuvre et pouvant accessoirement entrer dans le cadre d'une automatisation de production.
Selon une première caractéristique, le procédé selon l'invention est remarquable en ce que l'on utilise un moyen support faisant office de gaine, préalablement en forme de feuille plate, découpée aux formes et dimensions à obtenir, ledit moyen support formant gaine étant mis en forme tubulaire par une ou des déformations et enroulements successifs avec un faible chevauchement de ses bordures longitudinales, la gaine ainsi obtenue recevant le boyau puis étant disposée sur la canule.
Selon une autre caractéristique, le procédé est remarquable en ce que, dans un processus d'automatisation, la gaine est enroulée en bobine, et son extrémité est déroulée puis introduite dans un dispositif de mise en forme autorisant à sa sortie, une présentation de la gaine en rouleau avec des bordures longitudinales se chevauchant partiellement.
Selon une autre caractéristique, le procédé est remarquable en ce que l'on combine la mise en forme en continu de la gaine et la dépose du boyau.
Selon une autre caractéristique, le dispositif de mise en oeuvre du procédé est remarquable en ce qu'il comprend un premier élément formant entonnoir présentant un côté aplati de largeur égale à la largeur de la bande et un côté cylindrique dont la circonférence est sensiblement supérieure au diamètre de la gaine roulée,
ledit élément de section dégressive étant relié à un second élément de forme tronconique ; et en ce que ledit second élément présente une déformation intérieure autorisant le guidage de la gaine préformée et le chevauchement partiel de ses extrémités longitudinales, et en ce que la gaine étant soit prédécoupée initialement, soit découpée par un moyen disposé à la sortie dudit dispositif. Ces caractéristiques et d'autres encore ressortiront bien de la suite de la description.
Pour fixer l'objet de l'invention illustré d'une manière non limitative aux figures des dessins où :
- les figures 1 à 6 sont des vues à caractère schématique illustrant les différentes techniques selon l'art antérieur ;
- les figures 7A, 7B, 8A, 8B, 9A, 9B sont des vues à caractère schématique illustrant la mise en forme de la gaine selon l'invention en forme de feuille support, d'une position initiale à plat à une position finale enroulée ;
- les figures 10A, 10B, 10C montrent le montage manuel de la feuille support selon l'invention en vue de la dépose du boyau sur la canule ;
- la figure 11 est une vue montrant le dispositif de mise en forme de la feuille support selon l'invention ;
- les figures 12A, 12B montrent la mise en forme de la feuille support dans la première phase d'utilisation d'un premier moyen du dispositif, la figure 12A montrant le début de préformage de la feuille dans le dispositif et la figure 12B la sortie de la feuille support ;
- les figures 13A, 13B montrent la mise en forme de la feuille support dans le second moyen du dispositif ;
- la figure 14 montre la mise en forme de la feuille support dans le troisième moyen du dispositif ;
les figures 15A, 15B, 15C sont des vues en variante du premier moyen du dispositif de mise en forme de la feuille selon l'invention. Afin de rendre plus concret l'objet de l'invention, on le décrit maintenant d'une manière non limitative aux figures des dessins.
Le procédé de préparation et de mise en place des boyaux sur la canule (C) d'un poussoir de remplissage vise à utiliser un moyen support faisant office de gaine préalablement en forme de feuille plate qui est découpée aux formes et dimensions à obtenir, puis mise en forme tubulaire par une ou des déformations, et enroulements successifs avec un faible chevauchement de ses bordures longitudinales, ladite gaine ainsi obtenue recevant le boyau puis étant disposée sur la canule.
La gaine (10) est donc préenroulée en bobine avec les formes préétablies et prédécoupées, ou bien la gaine peut se présenter sous la forme de différentes feuilles à plat après découpage. On a illustré aux figures 7A, 7B, 8A, 8B, 9A, 9B, différentes configurations de la gaine dans une position à plat puis enroulée. Ladite gaine présente ainsi à l'avant une forme en pointe ou biseau (10.1), pour faciliter l'engagement du boyau et dans sa partie arrière (10.2) avec une partie découpée sous forme de languettes (10.2) pour faciliter son engagement sur la canule. La partie arrière peut être définie par deux pâtes en regard ou être conformée lors de l'enroulement de la feuille pour faire apparaître une seule partie d'extrémité. Il y a lieu de noter qu'avantageusement, la forme en pointe (10.1) se trouve dans un autre plan que les languettes préformées, en donnant ainsi le sens de pliage et d'engagement sur la canule. Dans le cadre d'une présentation de la gaine en bobine, les formes découpées
en avant et en arrière de chaque tronçon de gaine sont avantageusement complémentaires.
La gaine mise en oeuvre selon l'invention présente plusieurs avantages. Son coût de fabrication est réduit et elle permet une adaptation à tous diamètre de boyaux. En outre, en l'absence d'étanchéité entre les parties se chevauchant, on peut encore procéder à un trempage de l'ensemble avant introduction sur la canule.
La gaine se présentant sous forme d'une feuille support à plat peut être enroulée manuellement pièce par pièce, ou être montée mécaniquement dans le cadre d'un automatisme.
Dans la première mise en oeuvre et en se référant aux figures 10A, 10B, 10C, la gaine (10) est enroulée manuellement et introduite dans un tube (11), les extrémités de la gaine se chevauchant. Puis le boyau (12) est monté sur le tube en pliage accordéon. On procède ensuite à l'enlèvement du tube de manière que le boyau vienne sur la gaine. Celle-ci est ensuite enfilée sur la canule (C). Après mise en place, la gaine est retirée de la canule, de manière similaire à la technique antérieure, et l'opération d'embossage de la viande peut s'effectuer.
Dans une autre mise en oeuvre susceptible d'entrer dans un processus d'automatisation, la gaine est enroulée en bobine, et l'extrémité de la gaine déroulée est introduite dans un dispositif (13) de mise en forme autorisant, à la sortie de ce dernier, une présentation de la gaine en rouleau avec les bordures longitudinales se chevauchant partiellement. Afin d'effectuer la séparation des différents tronçons de gaine, on peut considérer qu'un prédécoupage a été effectué sur la gaine enroulée lors de sa fabrication, et dans ce cas, on obtient des longueurs de gaine préétablies, aux formes et dimensions désirées. En variante, on prévoit à la sortie
du dispositif de mise en rouleau, des moyens de découpage du type ciseaux ou autres pour des formes simples des extrémités de la gaine, ces découpes se faisant avantageusement en oblique pour permettre l'introduction et l'enlèvement de la gaine sur la canule.
Ainsi selon une mise en oeuvre non limitative, le dispositif (13) de mise en forme comprend un premier élément (14) creux intérieurement et présentant un côté
(14.1) aplati de largeur égale à la largeur de la bande et un côté cylindrique (14.2) de telle sorte que la circonférence soit sensiblement supérieure au diamètre de la gaine roulée. Ce premier élément forme un entonnoir de section dégressive, de sorte que la gaine est progressivement mise en forme sans toutefois que ses extrémités se chevauchent, la gaine présentant une forme en tubulure. Le premier élément (14) est connecté ou relié par tous moyen de liaison approprié avec un second élément (15) profilé de forme tronconique. Ce second élément présente en outre une déformation (15.1) intérieure permettant le guidage de la gaine préformée et le chevauchement partiel de ses extrémités longitudinales. A la sortie du second élément, la gaine est définitivement formée. A titre complémentaire mais non obligatoire, la gaine ainsi passe dans un tube cylindrique (16) pour compléter sa mise en forme et la régularité de sa présentation.
En variante, le dispositif (13) peut être monobloc.
Il est également agencé pour recevoir un conduit d'alimentation de fluide (non illustré) assurant un écoulement sur la canule pour faciliter l'introduction de la gaine sur la canule.
Dans une mise en oeuvre particulièrement avantageuse, le tube (16) est celui sur lequel on monte le boyau et l'on obtient ainsi un travail en continu.
On peut également combiner la mise en forme en continu de la gaine et la dépose du boyau sur le support supprimant ainsi toutes les opérations antérieures de rajout de la partie de gaine sur la canule.
Dans le cas d'une automatisation complète, il peut être envisagé d'agencer le premier élément avec des moyens facilitant l'avancement de la gaine. Ces moyens peuvent être réalisés comme illustrés aux figures 15A, 15B, 15C sous forme de petits rouleaux ou billes (17) régulièrement ou non répartis sur la périphérie dudit élément (14).
Les avantages ressortent bien de l'invention. On souligne la simplicité du procédé et sa parfaite adaptabilité à tout type de diamètre de boyaux. En outre, le produit obtenu est d'un prix de revient très réduit compte tenu des modalités de sa fabrication. Il est également possible d'adapter la longueur des boyaux à la dimension de la canule.