Dispositif analyseur de la teneur en alcool d'un gaz
L'invention se rapporte à un dispositif pour analyser la teneur en alcool d'un gaz, notamment pour le contrôle du taux d'alcoolémie d'un automobiliste; elle concerne plus particulièrement un agencement de circuits de contrôle permettant de s'assurer que le prélèvement d'air expiré s'effectue dans des conditions satisfaisantes de fiabilité et de précision .
On sait que pour assurer la fiabilité d'un contrôle d'alcoolémie, il faut que l'échantillon d'air analysé provienne du plus profond des poumons: on utilise couramment le terme "air alvéolaire" pour désigner la fraction d'air rejetée à la fin d'une période d'expiration complète car il provient des passages alvéolaires des poumons. C'est l'analyse de la teneur en alcool de cet " air alvéolaire " qui p ermet de déterminer l e taux d'alcoolémie du conducteur avec une précision suffisanté.
On connait divers dispositifs destinés à mesurer la teneur en alcool d'un gaz. Par exemple, le brevet US 4.346.584 décrit un appareil d'analyse automatique prélevant un échantillon de gaz en fin d'expiration dès que la pression baisse dans le conduit d'entrée. Le brevet FR 2.449.877 décrit un dispositif pour le prélèvement d'un échantillon d'haleine, comportant un capteur de pression commandant le déclenchement d'une minuterie retardant l'instant de la mesure. Toutefois ces dispositifs connus ne procurent pas une mesure fiable de la teneur en alcool de l'air alvéolaire en toutes circonstances.
L'un des buts de l'invention est de proposer un dispositif susceptible d'effectuer une mesure de la teneur en alcool de l'air rejeté à la fin d'une période d'expiration par un sujet sous contrôle.
Un autre but de l'invention est de proposer un tel dispositif susceptible de prélever une quantité prédéterminée d'air al
véolaire, à la fin d'une période d'expiration, quelle, que soit la capacité thoracique du sujet.
Un autre but de l'invention est de proposer un tel dispositif muni de moyens pour vérifier que le sujet expire continûment et pleinement l'air de ses poumons, notamment sans réinspirer de l'air frais.
Dans cet esprit, l'invention concerne essentiellement un dispositif analyseur de la teneur en alcool d'un gaz, notamment pour le contrôle du taux d'alcoolémie d'un individu; ce dispositif se distingue en ce qu'il comporte un conduit (11) de circulation dudit gaz, un dispositif de pompage (14) commandé, connecté audit conduit pour prélever un volume prédéterminé dudit gaz lorsqu'il est actionné, ce dispositif de pompage étant associé à des moyens de détection et de mesure d'alcool (25) et des moyens de commande d 'actionnement (17) du dispositif de pompage comportant un montage en cascade d'un moyen (27) sensible à la pression qui règne dans ledit conduit et d'un moyen d'évaluation (28) d'un volume de gaz, piloté par ledit moyen sensible à la pression.
Avec un tel agencement, on est assuré que l'air analysé est prélevé vers la fin de la période d'expiration.
Selon une autre particularité importante de l'invention, le dispositif comporte en outre des moyens de détection d'un seuil bas de la pression régnant dans ledit conduit et des moyens logiques pour combiner le signal délivré par ledit moyen d'évaluation et le signal délivré par ledit moyen de détection de seuil bas, en vue de l'élaboration de la commande du système de pompage. Ainsi, avec un tel dispositif le prélèvement d'air à analyser n'a lieu que lorsqu'une quantité d'air minimum a été expirée et que le sujet cesse de souffler dans le conduit, la pression dans ce dernier retombant alors à une valeur proche de la pression atmosphérique.
L'invention apparaîtra plus clairement à la lumière de la description qui va suivre de deux modes de réalisation possibles d'un dispositif conforme à son principe, donnée à titre d'exemples et faite en référence au dessin annexé dans lequel
- la figure 1 est un schéma de principe d'un premier dispositif analyseur conforme à l'invention; et
- la figure 2 est un schéma de principe, analogue à celui de la figure 1, d ' un second dispositif conforme à l'invention.
En se référant plus particulièrement à la figure 1, le dispositif analyseur de la teneur en alcool d'un gaz comprend un conduit (11), muni d'une restriction (12), dans lequel on fait circuler le gaz (autrement dit, on fait souffler le sujet sous contrôle dans l'embout (13) le plus large, de ce conduit), un dispositif de pompage (14), commandé par un électroaimant (15) à équipage mobile (16) et des moyens de commande d 'actionnement (17) de l'électroaimant (15). Le dispositif de pompage (14) comporte un orifice d'entrée (18), dans lequel vient s'ajuster de façon étanche un embout de dérivation (19) du conduit (13) et une chambre de mesure (20) dont une paroi est constituée par une membrane élastique (21) ou analogue.
Un élément de fermeture (22) solidaire d'un piston (23) empêche l'écoulement d'air entre l'orifice (18) et la chambre de mesure (20). Cet élément de fermeture (22) est solidaire d'un piston (23) coopérant avec la membrane élastique (21). Avant utilisation, le piston (23) est bloqué par l'équipage mobile (16) dans une position telle que la membrane (21) se trouve déformée et maintenue dans une position pour laquelle le volume de la chambre de mesure (20) soit minimum. Des moyens de détection et de mesure d'alcool sont logés dans la chambre (20). Il peut par exemple s'agir d'une cellule électrochimique (25) connue en soi, délivrant un signal élec
trique représentatif de la quantité d'alcool introduite avec l'air dans la chambre (20), lorsque l'équipage mobile (16) s'efface et libère la membrane (21). Cette dernière, en se déplaçant, provoque une augmentation de volume prédéterminée de la chambre (20), donc le prélèvement d'un volume prédéterminé de l'air expiré dans le conduit (11).
Selon une caractéristique importante de l'invention, les moyens de commande d'actionnement (17) comportent un montage en cascade d'un moyen (27) sensible à la pression qui règne dans le conduit (11) et d'un moyen d'évaluation d'un volume (28), piloté par le moyen sensible à la pression (27). Dans l'exemple de la figure 1, le moyen (27) est un capteur de pression proportionnel dont l'entrée pneumatique (29) communique avec l'orifice (18) en amont de l'élément de fermeture (22). Un tel capteur pourrait par exemple être un capteur piezo-résistif du type 130 PC commercialisé par la firme Honeywell. La sortie électrique (30) de ce capteur est reliée à l'entrée du moyen d'évaluation (28) qui dans le même exemple de la figure 1 se compose pour l'essentiel d'un circuit d'intégration et d'un circuit de validation à seuil délivrant à la sortie (31) un signal de validation lorsque le signal délivré par ledit circuit d'intégration a atteint une valeur prédéterminée. Ainsi, le signal délivré par le capteur proportionnel (27) est représentatif du débit d'air soufflé dans le conduit (11) et le circuit d'intégration reçoit ce signal et délivre un signal représentatif du volume total d'air expiré de sorte que le signal de validation n'apparaît à la sortie (31) que lorsqu'un volume minimum d'air a été expiré.
Par ailleurs, le dispositif est pourvu d'un moyen de détection d'un seuil bas de la pression qui règne dans le conduit (11).
Dans l'exemple de la figure 1, on met à profit l'existence du capteur proportionnel (27) dont la sortie (30) est reliée à
l'entrée d'un circuit à seuil (35). La sortie (36) du circuit à seuil (35) délivre donc un autre signal de validation. Les so r ties ( 31 ) e t ( 36 ) s on t re li ées à de s e ntr ées co rrespondantes de moyens logiques (38) élaborant à sa sortie (39) un signal de commande de l'électroaimant (15) au moins lorsque le moyen d'évaluation (28) et le moyen de détection du seuil bas (35) ont élaboré leurs signaux de validation respectifs. En d'autres termes, les moyens logiques (38) réalisent, essentiellement une fonction ET à partir des signaux appliqués aux deux entrées. Ils comportent en outre une troisième entrée reliée à la sortie d'un circuit de surveillance (41) des principaux paramètres de fonctionnement du système (tension d'alimentation, retour à zéro du signal de sortie de la cellule (25), température de la cellule, verrouillage du dispositif de pompage, etc...). Enfin le dispositif décrit est pourvu d'un moyen de signalisation (40), par exemple sonore, directement connecté à la sortie (30).
Le fonctionnement est le suivant. Avant utilisation et au début .du contrôle, le déclenchement de l'électroaimant (15) est de toute façon interdit par l'état de la sortie (31), au moins tant qu'un volume minimum d'air n'a pas été expiré dans le tube (11). Par ailleurs, dès le début de l'utilisation, la pression dans le tube (11) dépasse le seuil bas fixé par le circuit (35) de sorte que le signal de validation correspondant n'est pas présent à la sortie (36) tant que le sujet contrôlé n'est pas parvenu à une expiration totale au bout de laquelle la pression dans le conduit (11) retombe au voisinage de la pression atmosphérique. Pendant toute la procédure de contrôle, le moyen de signalisation (40) émet un signal (par exemple sonore) continu qui permet de s'assurer que le sujet contrôlé n'aspire pas l'air frais pour fausser la mesure.
Dans l'exemple de la figure 2, les éléments identiques portent les mêmes références numériques et ne seront pas décrits
à nouveau. Dans cet exemple, le moyen sensible à la pression est constitué par un capteur de pression de type tout ou rien (45), comportant par exemple un simple contacteur électromécanique se fermant dès que le seuil bas de pression est dépassé. Dans ces conditions, le moyen d'évaluation précité peut se résumer à un simple dispositif d'inhibition (46) actionné par le capteur (45) et délivrant son signal de validation au bout d'un intervalle de temps prédéterminé. On estime par exemple qu'une inhibition d'une seconde et demie est convenable dans la plupart des cas. Bien entendu, le seuil de pression est détecté par le simple changement d'état du contacteur électromécanique associé au capteur (45) de sorte que la sortie de ce dernier soit reliée à une entrée des moyens logiques (38), par exemple par l'intermédiaire d'un inverseur (47). Le fonctionnement est comparable à celui du dispositif de la figure 1, le déclenchement du dispositif de pompage ne pouvant survenir qu'en fin d'expiration complète lorsque la pression dans le conduit (11) redevient voisine de la pression atmosphérique et que le capteur (45) revient à sa position. de repos.
Suivant une variante additionnelle, les dispositifs représentés sur les figures 1 et 2 peuvent être complétés par un moyen usuel empêchant toute réinspiration de l'air au cours de l'opération de contrôle. Ce moyen (non représenté) peut être par exemple une soupape, un clapet ou une bille, à l'extrémité du conduit (11) opposée à l'embout (13) le plus large, autorisant seulement la sortie de l'air à ce niveau.