La lutte chimique quasi généralisée exerce une pression sur l'environnement et présente ses limites d'application avec l'apparition de résistance des bioagresseurs, de la pollution et des effets nocifs fortement soupçonnés sur la santé humaine.
La maîtrise des intrants au niveau d'une exploitation agricole est d'abord un enjeu économique. Leur utilisation doit tenir compte de leur efficacité, qui diminue lorsqu'on approche de l'optimum jusqu'à s'annuler, pour s'inverser au-delà d'un certain seuil, ainsi que de leur coût qui ampute la marge de l'exploitation dans un contexte de concurrence sur les marchés.
Au-delà d'être un enjeu économique c'est également un enjeu environnemental, certaines formes d'agriculture, comme l'agriculture durable cherchent à économiser les intrants sur tous les postes. Tandis que l'agriculture biologique, par le cahier des charges interdit les intrants chimiques sans prendre en compte les intrants énergétiques.
La pénétration des intrants (i.e. substances exogènes) est limitée au travers des épithéliums végétaux, de part leur structure. Ceci conduit le plus souvent, en réponse, à une exposition accrue à ces substances (plus en quantité ou plus en fréquence).
La présente invention permet d'apporter une solution à ce problème grâce à l'utilisation d'au moins un tensioactif non ionique dérivé de polyols comme biostimulant.
Dans le cadre de la présente invention le terme de biostimulant ou biostimulant végétal est défini conformément à l'étude commanditée par le Centre d'Études et de Prospective du Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) et financée par le MAAF dans le cadre du programme 215 (Marché n° SSP-2013-094, Rapport final - Décembre 2014) intitulée « Produits de stimulation en agriculture visant à améliorer les fonctionnalités biologiques des sols et des plantes - Étude des connaissances disponibles et recommandations stratégiques »
Un biostimulant est : « Un matériel qui contient une (des) substance(s) et/ou microorganisme(s) dont la fonction, quand appliqué aux plantes ou à la rhizosphère, est de stimuler les processus naturels pour améliorer/avantager l'absorption des nutriments, l'efficience des nutriments, la tolérance aux stress abiotiques, et la qualité des cultures, indépendamment du contenu en nutriments du biostimulant. ». (EBIC, 2014)
Cette définition est donc bien distincte des produits de biocontrôle qui ont des revendications sur la protection des plantes vis à vis des stress biotiques. En France, la notion de biostimulant a été rattachée, dans le code rural, aux préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) qui font partie des produits de protection des plantes, ce qui entretient une confusion malgré une distinction claire au niveau réglementaire.
Dans le cadre de la présente invention, les tensioactifs non ioniques dérivés de polyols sont notamment choisis parmi les esters de sucre et d'acides gras, les alkyl-mono- et alkyl-poly-glucosides, les esters d'alkyl-mono- et alkyl-poly-glucosides et d'acides gras, les N-alkylglucamides et plus particulièrement parmi les esters de saccharose, les esters de sorbitan, et les esters de glucose.
Dans une mise en œuvre particulière, le tensioactif non ionique dérivé de polyols est éthoxylé ou non éthoxylé.
Dans une mise en œuvre préférée, le dérivé de polyols est le stéarate du saccharose aussi appelé sucrose stéarate.
L'utilisation du tensioactif non ionique dérivé de polyols est réalisée en quantité suffisante pour stimuler ou favoriser la croissance des plantes.
Le tensioactif non ionique dérivé de polyols est le plus souvent utilisé en solution, plus particulièrement en solution aqueuse sous la forme d'une composition dans une gamme allant d'environ 0.01% à environ 80% en poids de la composition et de préférence d'environ 0.05% à environ 30%, de façon encore plus préférentielle d'environ 0.75% à environ 3%.
Dans une mise en œuvre particulière de l'invention, le tensioactif non ionique dérivé de polyols de l'invention est utilisé en combinaison avec un stérol, plus particulièrement le béta sitostérol, la combinaison est utilisée comme biostimulant.
Dans un aspect particulier, le stérol est choisi parmi le cholestérol, les stérols végétaux comme le campestérol, le béta-sitostérol, le stigmastérol, le brassicastérol, le campestanol, le sitostanol, les stérols animaux comme le lanostérol ou les stérols de levures ou champignons comme l'ergostérol.
Dans un aspect particulier, le stérol est le béta-sitostérol.
Dans un aspect de l'invention, l'utilisation du tensioactif non ionique dérivé de polyols est combinée avec des nutriments, un ou plusieurs engrais, un ou plusieurs régulateurs de croissance et/ou produits de biocontrôle.
Dans ce dernier aspect l'utilisation vise notamment à répondre à des stress biotiques. Dans une mise en œuvre particilière, l'utilisation du tensioactif non ionique dérivé de polyols peut être complétée par l'utilisation d'une ou plusieurs substances qui visent à prévenir l'action d'organismes nuisibles pour les végétaux (éliciteurs, fongicides, fongistatiques, bactéricides, bactériostatiques, insecticides, acaricides, parasiticides, nématicides, taupicides, répulsif pour oiseaux ou gibiers), de façon simultanée ou séquentielle.
Dans une mise en œuvre particulière de l'invention, l'utilisation du tensioactif non ionique dérivé de polyols peut être faite en combinaison avec l'utilisation d'une ou plusieurs substances qui visent à détruire les végétaux indésirables ou en ralentir leur croissance (herbicides, antidicotylédones).
Dans le cadre de la présente invention, on entend par stimuler et favoriser la croissance des plantes le fait de favoriser la germination, la croissance végétative, l'élongation racinaire, la formation de radicelles, l'ancrage vertical de la racine la levée de dormance, l'absorption d'eau dans les feuilles, les racines et les téguments et la rétention d'eau, l'étalement à la surface des plantes (parties aériennes et souterraines) en vue d'augmenter la surface de contact, le passage de molécules par la lamelle moyenne ou encore d'augmenter le temps de contact avec les substances actives ou nutritives, limiter l'évaporation d'eau par les feuilles, ou encore de favoriser la tolérance aux stress abiotiques.
Dans le cadre de la présente invention, on entend par substances actives ou nutritives, des nutriments, des engrais, des régulateurs de croissance et/ou produits de biocontrôle.
Dans le cadre de la présente invention, l'utilisation du tensioactif non ionique dérivé de polyols est faite en pré ou post émergence, sur la graine, la plantule (stade juvénile antérieur à la floraison), la plante en cours de floraison (avant, pendant ou après pollinisation), la plante après fécondation, la plante en cours de fructification, le fruit, les fleurs ,les feuilles, les tiges, les racines ou dans le sol, avant ou après semis.
Il est possible de traiter des végétaux cultivés en plein champ ou des végétaux sous serre ou encore des végétaux cultivés en hors sol.
L'utilisation du tensioactif non ionique dérivé de polyols selon l'invention peut être faite sur tout type de plantes, la plante étant choisie parmi les Dicotylédones ou les Monocotylédones et plus particulièrement dans le groupe comprenant les céréales et produits céréaliers (blé, colza, maïs, etc), les plantes à racines et tubercules (pomme de terre, patate douce, etc.), les saccharifères (betterave, canne à sucre, etc.), des plantes légumineuses (soja, luzerne, pois, etc.), les végétaux à fruits à coques (noix, amande, etc.), les plantes oléifères ou oléagineuses (colza, tournesol, etc.), les plantes de culture légumière (tomate, courgette, etc.), les fruitiers (fraise, cerisier, bananier, etc.), les plantes aromatiques et les épices (persil, cannelle, etc.), les plantes de cultures florales (chrysanthème, rosiers, etc.), les plantes de culture industrielle destinées à la production d'une matière première en vue de sa transformation (le lin, le coton, etc.).
La présente invention a également pour objet un procédé de stimulation d'un végétal comprenant l'application d'au moins un tensioactif non ionique dérivé de polyols tel que décrit ci-dessus.
Dans le cadre de l'invention, l'étape d'application du tensioactif non ionique dérivé de polyols peut être réalisée après l'émergence ou avant l'émergence.
Le tensioactif non ionique dérivé de polyols peut être appliqué par la pulvérisation, arrosage de la plante, addition à un milieu de culture en hydroponie, immersion de la graine et/ou par enrobage de la graine
La présente invention est illustrée, de manière non limitative par les exemples suivants, à l'appui des figures 1 à 15 selon lesquelles
Figure 1 : Effet du stéarate de sucrose sur la germination des graines de soja : pourcentage de graines germées traitées ou non traitées (contrôle) en fonction du temps (jours).
Figure 2 : Effet du stéarate de sucrose sur la germination des graines de maïs : pourcentage de graines germées traitées ou non traitées (contrôle) en fonction du temps (jours).
Figure 3 : Effet du stéarate de sucrose sur la germination des graines de persil : pourcentage de graines germées traitées ou non traitées (contrôle) en fonction du temps (jours).
Figure 4 : Effet du stéarate de sucrose sur la capacité des graines de persil à absorber l'eau. Pourcentage d'eau absorbée en fonction de la concentration en stéarate de sucrose comparé aux graines non traitées (control).
Figure 5 : Effet du stéarate de sucrose sur la croissance végétative du persil (au laboratoire) : le pourcentage de croissance (abscisse) est calculé par rapport au nombre de feuilles initial en fonction du nombre de jours et en comparaison avec un contrôle non traité.
Figure 6 : Effet du stéarate de sucrose sur la croissance végétative du persil (en champ) : A gauche l'épaisseur moyenne d'une feuille de 8 semaines est mesurée en comparée à celle des plantes non traitées (contrôle), à droite la hauteur moyenne de la tige de plantes âgées de 8 semaines est mesurée en comparé à celle des plantes non traitées (contrôle), en bas le pourcentage de plantes (pied) au stage 1 feuille (5 semaines) est mesuré en comparé à celui des plantes non traitées (contrôle)
Figure 7 : Effet du stéarate de sucrose sur la croissance racinaire du persil : A gauche le pourcentage de racine d'une taille comprise entre 100 et 120 mm et entre 120 et 140 mm est mesurée en comparé à celui des plantes non traitées (contrôle), à droite le diamètre moyen du pivot est mesuré en comparé à celui des plantes non traitées (contrôle), en bas le poids moyen du pivot est mesuré en comparé à celui des plantes non traitées (contrôle)
Figure 8 : Effet du stéarate de sucrose sur la capacité des racines de persil à absorber l'eau. Deux jours après l'arrosage, les racines sont prélevées, pesées puis placées à 42°C. Après 30 min, lh30, 2h, 4h et 48h, le poids des racines est relevé et la quantité d'eau retenue est calculée en pourcentage du poids initial.
Figure 9 : Effet du stéarate de sucrose sur l'étalement d'une solution aqueuse sur une feuille : le nombre et la taille des gouttes sur la surface supérieure de la feuille sont comparés après pulvérisation d'eau (contrôle) ou une solution comprenant 0,75% de stéarate de sucrose.
Figure 10 : Effet du stéarate de sucrose sur l'évaporation de l'eau à la surface des feuilles. Le poids de la feuille est noté avant le traitement, 1 min après, puis toutes les 5 min. Le pourcentage d'eau retenue est calculé par rapport au poids initial sur des feuilles traitées avec 3% de stéarate de sucrose ou d'eau (contrôle).
Figure 11 : Effet du stéarate de sucrose sur la teneur en calcium des feuilles. Après sept jours de traitement avec une solution d'eau (contrôle) ou 3% de stéarate de sucrose, les feuilles sont récoltées et analysées pour déterminer leur teneur en calcium
Figure 12 : Effet du stéarate de sucrose sur la teneur en protéines du persil. Après 23 jours de traitement avec une solution d'eau (contrôle) ou 0,75% de stéarate de sucrose les feuilles sont coupées et une analyse de la quantité en protéines est réalisée.
Figure 13 : Synergie de l'association d'un ester de sucre et d'un stérol végétal sur la germination des graines de persil : pourcentage de graines germées traitées ou non traitées (contrôle) en fonction du temps (jours).
Figure 14 : Efficacité d'une combinaison de sucrose stéarate et de béta-sitostérol sur la tolérance au stress abiotique. Comparaison du port des plantes traitées en non traitées (contrôle).
Figure 15 : Synergie de l'association d'un ester de sucre et d'un stérol végétal sur la synthèse d'acide salicylique (mesure de la synthèse de d'acide salicylique en pmol/gPF dans les parties aériennes de plants de persil en fonction du temps et de la nature du traitemement)
Exemple 1 : Utilisation d'un ester de sucre en tant que substance stimulatrice de la germination des graines de Soja.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Le traitement de graines de soja consiste à les immerger lh dans une solution comprenant de l'eau seule (lot contrôle) ou dans une solution composée de 99.25% d'eau et de 0.75% de sucrose ester (lot traité). Les graines sont ensuite séchées dans un tunnel chauffant pendant une heure. Quatre répétitions de lot de 15 graines sont déposées sur boites de Pétri contenant un milieu composé de 2% d'Agar Agar.
Les boites de Pétri sont conservées à température ambiante et à l'obscurité. Chaque jour le nombre de graines germées (présentant une radicule) est compté.
Les résultats sont présentés dans le figure 1.
Après 1 jour on observe 4 fois plus de graines germées pour le lot traité en comparaison du lot contrôle.
L'application de sucrose stéarate par immersion des graines de soja augmente la cinétique de germination en moyenne de 25%.
Exemple 2 : Utilisation d'un ester de sucre en tant que substance stimulatrice de la germination des graines de Maïs.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Le traitement de graines de maïs consiste à les immerger lh dans une solution comprenant de l'eau seule (lot contrôle) ou dans une solution composée de 99.25% d'eau et de 0.75% de sucrose ester (lot traité). Les graines sont ensuite séchées dans un tunnel chauffant pendant une heure. Quatre répétitions de lot de 16 graines sont déposées sur boites de Pétri contenant un milieu composé de 2% d'Agar Agar.
Les boites de Pétri sont conservées à température ambiante et à l'obscurité. Chaque jour le nombre de graines germées (présentant une radicule) est compté.
Les résultats sont présentés dans le figure 2.
Après 2 jours on observe 10 fois plus de graines germées pour le lot traité en comparaison du lot contrôle.
L'application de l'invention par immersion des graines de Maïs augmente la cinétique de germination en moyenne de 30%.
Exemple 3 : Utilisation d'un ester de sucre en tant que substance stimulatrice de la germination des graines de Persil.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Le traitement de graines de persil consiste à les immerger lh dans une solution comprenant de l'eau seule (lot contrôle) ou dans une solution composée de 99.25% d'eau et de 0.75% de sucrose ester (lot traité). Les graines sont ensuite séchées dans un tunnel chauffant pendant une heure. Deux répétitions de lot de 48 graines sont déposées sur boites de Pétri contenant un milieu composé de 2% d'Agar Agar.
Les boites de Pétri sont conservées à température ambiante et à l'obscurité. Chaque jour le nombre de graines germées (présentant une radicule) est compté.
Les résultats sont présentés dans le figure 3.
Entre 4 jours et 6 jours on observe 2 fois plus de graines germées pour le lot traité en comparaison du lot contrôle.
L'application de sucrose stéarate par immersion des graines de persil augmente la cinétique de germination en moyenne de 10%.
Exemple 4 : Effet d'un ester de sucre sur la capacité des graines à absorber l'eau.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Le traitement de graines de persil consiste à immerger lg de graines de Persil dans :
- 25 millilitres d'une solution comprenant de l'eau seule (lot contrôle), millilitres d'une solution composée de 99% d'eau et d'1% de sucrose stéarate (lot traité 1%).
- 25 millilitres d'une solution composée de 98% d'eau et d'2% de sucrose stéarate (lot traité 2%).
- 25 millilitres d'une solution composée de 97% d'eau et d'3% de sucrose stéarate (lot traité 3%).
Après lh d'immersion la solution est filtré sur du tissu, les graines sont récupérées et déposées sur papier absorbant pendant 1min puis pesées.
La quantité d'eau absorbée par les graines est calculée en pourcentage par rapport au poids sec initial.
Les résultats sont présentés dans le figure 4.
La quantité d'eau absorbée augmente de façon linaire avec la quantité de sucrose stéarate appliqué lors du traitement (1 et 3%) avec des variations de teneur en eau allant de +30% à +70%.
L'utilisation du sucrose stéarate facilite l'absorption de l'eau par la graine.
Exemple 5: Effet d'un ester de sucre sur la croissance végétative (essais au laboratoire)
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Des plants de persil en pot sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes : 23°Cet une photopériode de 16h/8h. Le traitement des plants de persil consiste à arroser les pots tous les trois jours avec :
- 40ml d'eau (lot Contrôle)
- 40 ml d'une solution composée de 99.25% d'eau et de 0.75% de sucrose stéarate (lot Traité).
Chaque lot est constitué de quatre pots.
Chaque jour, pendant 19 jours, on compte le nombre de nouvelles feuilles. Un pourcentage de croissance est calculé par rapport au nombre de feuilles initial.
Les résultats sont présentés dans le figure 5.
Après deux jours de traitement, on observe 25% de feuilles en plus pour les plants qui ont été traité avec l'invention, après 10 jours l'augmentation du nombre de feuilles est de 50% comparé au plant contrôle.
De plus les feuilles des plantes traitées avec l'invention ont une coloration plus verte que les feuilles des plantes contrôle.
Une utilisation du sucrose stéarate en arrosage permet une accélération de la croissance végétative.
Exemple 6: Effet d'un ester de sucre sur la croissance végétative (essais en champs) ίο
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Afin de tester l'effet de l'invention en condition du culture au champs, deux variétés de persil on été utilisées : le persil frisé ROBUST et le persil frisé FRISON qui est caractérisé par une germination précoce comparée au ROBUST. Le FRISON constitue notre lot Contrôle alors que le persil ROBUST est le lot traité.
Le traitement consiste en une immersion pendant lh :
- des graines de persil FRISON dans de l'eau (Lot Contrôle)
- des graines de Persil ROBUST dans une solution comprenant 97,5% d'eau et 2,5% de sucrose ester (Lot Traité).
Les graines sont ensuite séchées dans un tunnel chauffant pendant lh.
Les graines sont semées mécaniquement (semoir) sur des planches de quatre rangs chacune l'une à coté de l'autre pour limiter au maximum les variations de qualité de sol, d'ensoleillement et de température.
Plusieurs tronçons de deux mètres ont été identifiés dans le champs afin de réaliser des comptages chaque semaine de l'appariton des feuilles et de mesurer la hauteur des tiges ainsi que l'épaisseur des feuilles.
Les résultats sont présentés dans le figure 6.
semaines après le semis, on observe que 68% des plants de persil traités sont au stade 1 feuille contre 32% chez les contrôles.
semaines après le semis, la hauteur de tige est multipliée par 2,5 chez les plants traités comparés au plants contrôle.
semaines après le semis, les feuilles des plants traités sont 28% plus épaisses comparés au plants contrôle.
L'application de sucrose stéarate sur les graines permet une meilleure croissance végétative sur des plants de persil cultivés au champs.
Exemple 7: Effet d'un ester de sucre sur la croissance racinaire (essais en champs)
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Afin de tester l'effet de l'invention en condition du culture au champs, la variété de persil plat NOVAS a été utilisée.
Le traitement consiste en une immersion pendant lh des graines de persil NOVAS:
- dans de l'eau (Lot Contrôle)
- dans une solution comprenant 97,5% d'eau et 2,5% de sucrose ester (Lot Traité).
Les graines sont ensuite séchées dans un tunnel chauffant pendant lh.
Les graines sont semées mécaniquement (semoir) sur des planches de quatre rangs chacune l'une à coté de l'autre pour limiter au maximum les variations de qualité de sol, d'ensoleillement et de température.
Douze semaines après le semis 25 pieds de persil on été prélevés afin de mesurer plusieurs paramètres des racines : leur poids, leur longueur, et leur diamètre.
Les résultats sont présentés dans le figure 7.
semaines après le semis on observe que chez les plants traités 74% des racines ont une longueur de plus de 10 cm contre 37% pour le contrôle.
semaines après le semis, le diamètre du pivot des plants traités est en moyenne 30% plus important comparé au contrôle.
semaines après le semis, le poids du pivot des plants traités est en moyenne 70% plus important comparé au contrôle.
L'application de sucrose stéarate sur les graines permet une meilleure croissance racinaire sur des plants de persil cultivés au champs.
Exemple 8: Effet d'un ester de sucre sur la capacité des racines à absorber l'eau.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Des plants de persil en pot sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes: 23°Cet une photopériode de 16h/8h. Un pot de persil comprend entre 20 et 25 pieds de persil. Le traitement des plants de persil consiste à arroser les pots avec :
700ml d'eau (Lot Contrôle)
700ml d'une solution comprenant 99,99% et 0,01% de sucrose stéarate (Lot Traité à 0,05%)
700ml d'une solution comprenant 99,95% et 0,05% de sucrose stéarate (Lot Traité à 0,05%)
700ml d'une solution comprenant 99,85% et 0,15% de sucrose stéarate (Lot Traité à 0,15%)
Deux jours après l'arrosage, les racines sont prélevées, pesées puis placées à 42°C. Après 30 min, lh30, 2h, 4h et 48h, le poids des racines est relevé et la quantité d'eau retenue est calculée en pourcentage du poids initial.
Les résultats sont présentés dans le figure 8.
La quantité d'eau absorbée augmente de façon linaire avec la quantité de sucrose stéarate appliqué lors du traitement (0,05 et 0,15%).
L'application de sucrose stéarate en arrosage facilite l'absorption de l'eau par les racines.
Exemple 9: Effet d'un ester de sucre sur l'étalement d'une solution aqueuse sur une feuille.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Des plants de fraise sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes : 23°C et une photopériode de 16h/8h.
L'application de l'invention se fait par une pulvérisation sur les feuilles :
D'eau (lot Contrôle)
D'une solution composée de 99,25% d'eau et de 0,75% de sucrose stéarate (Lot Traité)
L'effet de sucrose stéarate est observé par le nombre et la taille des gouttes sur la surface supérieure de la feuille.
Les résultats sont présentés sur la figure 9.
Avec l'application de sucrose stéarate en pulvérisation la solution est répartie de manière homogène sur la feuille, l'étalement des gouttes est optimisé. De plus nous avons aussi observé un passage de la solution sur la face inférieure beaucoup plus important en comparaison du lot contrôle.
En pulvérisation, le sucrose stéarate augmente la surface de contact.
Exemple 10: Effet d'un ester de sucre sur l'évaporation de l'eau à la surface des feuilles.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate dont une solution est appliquée par pulvérisation sur des feuilles détachées de Buddlejo davidii disposées à plat sur un support. Le traitement consiste à pulvériser sur les feuilles détachées :
grammes d'eau (Lot Contrôle) grammes d'une solution composée de 97% d'eau et de 3% de sucrose stéarate (Lot Traité).
Les feuilles sont ensuite maintenues à la verticale durant 6 secondes.
Le poids de la feuille est noté avant le traitement, 1 min après, puis toutes les 5 min. Le pourcentage d'eau retenue est calculé par rapport au poids initial.
Les résultats sont présentés dans la figure 10.
La quantité d'eau retenue par les feuilles traité est de 3 à 8 fois plus importante que l'eau retenue par les feuilles contrôle.
L'application de sucrose stéarate par pulvérisation limite l'évaporation d'une solution aqueuse sur les feuilles et augmente donc le temps de contact.
Exemple 11: Effet d'un ester de sucre sur la teneur en calcium des feuilles.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Des plants de persil en pot sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes : 23°C et une photopériode de 16h/8h.
L'application de l'invention se fait par arrosage dans les bacs (180 ml) tous les trois jours et pulvérisation sur les feuilles deux fois par jour pendant sept jours :
d'eau (Lot Contrôle) d'une solution composée de 97% d'eau et de 3% de sucrose stéarate (lot Traité).
Après sept jours de traitement, les feuilles sont récoltées et analysées pour déterminer leur teneur en calcium.
Les résultats sont présentés dans la figure 11.
Le traitement avec l'invention permet une diminution de 17% du taux de calcium dans les feuilles.
L'application en pulvérisation et arrosage de sucrose stéarate diminue la quantité de calcium foliaire, élément clé de la rigidité de la lamelle moyenne.
Exemple 12 : Effet d'un ester de sucre sur la teneur en protéines du persil.
L'ester de sucre utilisé est le sucrose stéarate.
Des plants de persil en pot sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes : 23°Cet une photopériode de 16h/8h. Le traitement des plants de persil consiste à arroser les pots tous les trois jours avec :
- 40ml d'eau (lot Contrôle)
- 40 ml d'une solution composée de 99.25% d'eau et de 0.75% de sucrose stéarate (lot Traité).
Chaque lot est constitué de quatre pots.
Après 23 jours de traitement les feuilles sont coupées et une analyse de la quantité en protéines est réalisée.
Les résultats sont présentés dans la figure 12.
Le lot traité avec le sucrose stéarate permet une augmentation de 56% de la quantité de protéines en comparaison du lot Contrôle.
L'utilisation de sucrose stéarate dans l'eau d'arrosage permet une synthèse de protéines plus importante donc une meilleure assimilation de l'azote.
Exemple 13 : Préparation de combinaison d'un ester de sucre avec un stérol végétal et évaluation de la stimulation de la germination.
Différentes combinaisons sont préparées par mélange à sec de sucrose stéarate et de béta-sitostérol, avec des proportions variant de 0-100% en masse par rapport à la masse totale du mélange, pour chacun de ces ingrédients, comme indiqué dans le tableau 1 suivant.
Tableau 1
Echantillon |
Sucrose stéarate |
Béta-sitostérol |
A |
0 |
100 |
B |
1 |
99 |
C |
2,5 |
97,5 |
D |
5 |
95 |
E |
10 |
90 |
F |
15 |
85 |
G |
20 |
80 |
H |
25 |
75 |
1 |
30 |
70 |
J |
35 |
65 |
K |
40 |
60 |
L |
45 |
55 |
M |
50 |
50 |
N |
55 |
45 |
0 |
60 |
40 |
P |
65 |
35 |
Q |
70 |
30 |
R |
75 |
25 |
S |
80 |
20 |
T |
85 |
15 |
U |
90 |
10 |
V |
95 |
5 |
w |
97,5 |
2,5 |
X |
99 |
1 |
L'efficacité de chaque combinaison sur la stimulation de la germination est analysée. Toutes les combinaisons, excepté le béta sitostérol seul (l'échantillon A), présentent un effet positif sur la germination. L'efficacité optimale, c'est-à-dire le taux de germination le plus élevé, est observée avec l'échantillon S contenant 20% de bétasitostérol et 80% de sucrose stéarate.
Exemple 14 : Synergie de l'association d'un ester de sucre et d'un stérol végétal sur la germination des graines de persil.
Le traitement de graines de persil consiste à les immerger lh
- dans une solution comprenant de l'eau seule (lot contrôle)
- dans une solution composée de 99.25% d'eau et de 0.75% de sucrose ester seul (échantillon Y).
- dans une solution composée de 99,25% d'eau et de 0,75% de béta-sitostérol seul (Echantillon A)
- dans une solution composée de 99,25% d'eau et de 0,75% de l'échantillon S.
Les graines sont ensuite séchées dans un tunnel chauffant pendant une heure. Deux répétitions de lot de 48 graines sont déposées sur boites de Pétri contenant un milieu composé de 2% d'Agar Agar.
Les boites de Pétri sont conservées à température ambiante et à l'obscurité. Chaque jour le nombre de graines germées (présentant une radicule) est compté.
Les résultats sont présentés dans la figure 13.
On observe de manière inattendue que la capacité stimulatrice de la germination de la combinaison sucrose stéarate et béta-sitostérol est supérieure à l'addition des capacités stimulatrice de la germination de chacun du sucrose stéarate et du bétasitostérol. Il existe donc une synergie entre ces deux agents promoteurs de la pénétration.
Exemple 15 : Préparation de combinaison de sucrose stéarate et béta sitostérol et évaluation de la stimulation des défenses.
Différentes combinaisons de l'invention avec un stérol végétal sont préparées à partir de sucrose stéarate et de béta-sitostérol.
Les combinaisons sont préparées par mélange à sec de sucrose stéarate et de bétasitostérol, avec des proportions variant de 0-100% en masse par rapport à la masse totale du mélange, pour chacun de ces ingrédients, comme indiqué dans le tableau 1 présenté dans l'exemple 13.
L'efficacité de chaque combinaison sur la stimulation des défenses des plantes est analysée. Toutes, excepté le béta sitostérol seul (l'échantillon A), présentent un effet positif sur tolérance au stress. L'efficacité optimale, c'est-à-dire qui permet une meilleure résistance au stress « flooding » est obtenue avec l'échantillon S composé de 20% de béta sitostérol et 80% de sucrose stéarate.
Exemple 16: Efficacité d'une combinaison de stéarate de sucrose et béta-sitostérol sur la tolérance au stress abiotique.
Des plants de persil en pot sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes: 23°C et une photopériode de 16h/8h. Avant le traitement l'ensemble des feuilles des plants de persil sont coupées. Le traitement des plants de persil consiste à arroser les pots tous les trois jours avec :
- 40ml d'eau (lot Contrôle)
- 40 ml d'une solution composée de 97% d'eau et de 3% de Γ échantillon S (lot Traité).
Cet arrosage abondant a pour but de mimer un stress de type « inondation » (flooding).
Chaque lot est constitué de quatre pots.
Après 18 jours les plants sont observés et des clichés sont pris.
Les résultats sont présentés dans la figure 14.
On observe un port dressé dans les plants traités alors que les plants contrôle ont un port tombant. De plus la coloration des feuilles des plants traités est plus foncée.
L'application de l'invention par arrosage permet un meilleure tolérance au stress « flooding ».
Exemple 17 : Synergie de l'association d'un ester de sucre et d'un stérol végétal sur la synthèse d'acide salicylique
Des plants de persil en pot sont cultivés dans une enceinte climatique sous les conditions suivantes : 23°C et une photopériode de 16h/8h.
L'application de de la combinaison sucrose stéarate et béta sitostérol se fait par un arrosage au pied (40 ml) et une pulvérisation sur les feuilles (les combinaisons sont décrites dans le Tableau 1):
d'eau (Lot Contrôle) d'une solution composée de 97% d'eau et de 3% de l'échantillon A (lot Traité
A) .
d'une solution composée de 97% d'eau et de 3% de l'échantillon Y (lot Traité
B) .
d'une d'une solution composée de 97% d'eau et de 3% de l'échantillon S (lot Traité C).
Chaque lot est constitué de quatre pots.
Les plantes récoltées après l'application du traitement ont été congelées et broyées avec de l'azote liquide pour réaliser l'analyse quantitative de l'acide salycilique qu'elles contiennent. L'acide salycilique est un composé phénolique qui est impliqué à la fois dans la mise en place d'une résistance locale et d'une résistance générale (SAR) chez les plantes.
Les résultats sont présentés dans la figure 15.
On observe de manière inattendue que la capacité stimulatrice de la synthèse d'acide salicylique de la combinaison sucrose stéarate et béta-sitostérol est supérieure à l'addition des capacités stilmulatrices de la synthèse d'acide salicylique de chacun du sucrose stéarate et du béta-sistérol. Il existe donc une synergie entre ces deux molécules.