L'invention se situe dans le domaine des moyens de fixation réversible d'un objet sur un autre, notamment celui des manches ou poignées amovibles 10 de récipient, plus particulièrement mais non exclusivement dans le domaine des récipients culinaires. Les récipients culinaires peuvent être manipulés soit par un manche ou poignée, soit par des oreilles disposées de façon diamétralement opposée sur la périphérie du récipient. Les manches ou poignées permettent de manipuler le 15 récipient d'une seule main mais sont encombrants lorsque le récipient est rangé. Les oreilles prennent peu de place mais nécessitent les deux mains pour manipuler le récipient. Une solution connue pour obtenir un récipient comportant un manche sans perte de place consiste à prévoir un manche amovible. 20 Le document FR 2 618 061 décrit par exemple une poignée démontable comportant une languette terminale conformée pour s'engager et se bloquer à l'intérieur d'une protubérance rapportée sur le côté d'un couvercle. La fixation procurée au manche est peu stable et permet seulement de soulever le couvercle pour l'enlever du récipient sur lequel il repose. 25 Le document FR 2 584 913 décrit une poignée amovible et une casserole comportant une pièce saillante en forme d'étrier. La poignée comporte deux parties articulées autour d'un axe, une première partie comportant un logement à l'intérieur duquel l'étrier peut prendre place, et un mécanisme de verrouillage de la poignée sur la casserole comportant un loquet rappelé par un 30 ressort. -2 On connaît aussi des manches dotés d'un mécanisme d'encliquetage sur une oreille dotée d'une ouverture traversante et saillante à la périphérie d'un récipient. Un inconvénient de ces solutions est que la liaison ainsi réalisée entre le manche et le récipient, bien que nécessairement fiable pour des raisons de sécurité, n'est pas exempte de jeu, ce qui n'est pas agréable (bruit, imprécision des positions respectives du manche et du récipient...) et peut diminuer le sentiment de sécurité de l'utilisateur. Dans toutes les solutions connues, la fixation du manche au récipient intervient en le présentant longitudinalement, c'est à dire dans l'axe du manche. L'invention propose une autre approche qui permet d'obtenir une fixation sans jeu du manche sur le récipient. A cet effet, elle propose un système comprenant un récipient et un manche, le récipient comportant un premier moyen de prise et le manche comportant un second moyen de prise, le premier et le second moyens de prise coopérant pour assurer la fixation réversible du manche sur le récipient, dans lequel lesdits moyens de prise peuvent entrer en prise par coulissement latéral du manche par rapport au récipient. Dans l'invention, les moyens de prise du manche et du récipient entrent en prise par coulissement latéral et non pas par un mouvement de rapprochement longitudinal suivi d'un encliquetage. Par coulissement latéral on entend un mouvement du manche sensiblement tangentiel par rapport à la paroi du récipient. Avantageusement, les moyens de prise peuvent entrer en prise par 25 coulissement d'une première et d'une deuxième parois du premier moyen de prise sur au moins une paroi respective dudit second moyen de prise. Notamment : - le premier moyen de prise peut comporter une partie convexe délimitée par les première et deuxième parois, - le second moyen de prise peut comporter une partie concave épousant sensiblement la forme de la partie convexe et une cavité de forme complémentaire à celle de la première paroi, de sorte que le second moyen de prise peut coulisser sur le premier moyen de 5 prise lorsque la partie convexe prend place dans la partie concave, la première paroi coulissant dans la cavité. La partie convexe du premier moyen de prise a par exemple la forme d'un coin saillant, et la partie concave du second moyen de prise a par exemple la forme d'un coin rentrant correspondant. Le coin saillant et le coin 10 rentrant peuvent coulisser l'un sur l'autre, les parois constituant le coin saillant coulissant sur des parois correspondantes du coin rentrant. Pour assurer la prise des deux moyens l'un sur l'autre, l'une des parois qui délimite le coin saillant du premier moyen de prise, appelée par la suite première paroi, peut coulisser dans une cavité prévue sur le second moyen de 15 prise. De la sorte, les deux moyens de prise sont bloqués au moins dans la direction orthogonale auxdites parois. La première paroi peut être plane ou courbe. La cavité prend une forme correspondante, plane ou courbe, pour permettre le coulissement de cette première paroi à l'intérieur de la cavité. 20 Avantageusement, la cavité peut être formée par le repliement sur elle- même d'une des parois du second moyen de prise. La cavité peut prendre différentes formes, mais elle est avantageusement constituée par le repliement sur elle-même d'une des parois qui constitue le coin saillant, ce qui permet d'obtenir une cavité allongée et qui reproduit en 25 creux la forme de la première paroi, à l'intérieur de laquelle cette première paroi peut prendre place et coulisser. Avantageusement, au moins l'un des premier et second moyens de prise peut comporter un moyen de réduction ou d'annulation du jeu entre le récipient et le manche. 30 Il est très difficile d'obtenir que le maintien de la première paroi du premier moyen de prise dans la cavité du second moyen de prise se fasse sans jeu. Même si l'on y parvient à l'état neuf, avec l'usure et les dilatations successives, les deux pièces vont finir par prendre du jeu. Pour éviter cela, il est avantageux de prévoir un moyen de réduction ou d'annulation du jeu entre cette première paroi et l'une des parois de la cavité.
Avantageusement, le moyen de réduction ou d'annulation du jeu peut comporter au moins un élément en matériau élastiquement déformable prévu pour s'intercaler entre la première paroi et au moins l'une des parois de ladite cavité lorsque les deux moyens de prise sont en prise, de façon à assurer une fixation sans jeu.
Cet élément élastique constitue un moyen de frottement entre le premier et le second moyens de prise et absorbe le jeu. Avantageusement, l'au moins un élément en matériau élastiquement déformable peut être monté sur ladite première paroi ou sur une face interne de la cavité.
Un avantage de prévoir ce ou ces élément(s) élastique(s) sur la première paroi est qu'elle est facilement accessible au cas où il faudrait envisager de remplacer un élément par suite d'usure. Avantageusement, l'au moins un élément en matériau élastiquement déformable peut être un patin en matériau élastomère ou un ressort à lame.
Dans les utilisations culinaires, le matériau qui constitue ces patins doit pouvoir résister à la chaleur et aux frottements qui résultent de l'usage des moyens de prise. Un ressort à lame est une alternative peut être plus durable qu'un patin en caoutchouc. Dans un autre mode de réalisation, le moyen de réduction ou 25 d'annulation du jeu peut comprendre des rayons de courbure respectifs de la première paroi et ladite cavité légèrement différents, de sorte que la première paroi peut coulisser à l'intérieur de ladite cavité mais avec frottement. Dans ce mode de réalisation, il est nécessaire que la première paroi et/ou des parois de la cavité possèdent elles-mêmes une certaine élasticité. Le rayon 30 de courbure de la cavité est plus faible que celui de la première paroi. Elle coulisse donc dans la cavité avec frottement et s'y bloque en fin de course. La première paroi peut être plane et la cavité courbe, ou bien ces deux éléments peuvent être courbes. Un avantage d'un moyen de frottement est que la fixation sans jeu s'obtient directement, sans que l'utilisateur n'ait à activer aucune commande. 5 En revanche, il doit vaincre le frottement créé par exemple par un matériau élastiquement déformable. Dans les modes de réalisation suivants, la fixation du second moyen prise sur le premier se fait initialement sans frottement. Dans les deux modes de réalisation particuliers suivants, on utilise le fait que les moyens de prise, en utilisation, peuvent être soumis à la chaleur. Ainsi, 10 le moyen de réduction ou d'annulation du jeu peut comprendre le fait que : - les premier et second moyens de prise sont réalisés dans des matériaux possédant des coefficients de dilatation tels que, lorsque les moyens de prise sont chauffés, la première paroi est bloquée à l'intérieur de la cavité ; par exemple les parois de la cavité ont un faible coefficient de dilatation et la 15 première paroi un coefficient de dilatation élevé ; - alternativement, au moins l'un des premier et second moyen de prise est réalisé dans un matériau à mémoire de forme prévu pour changer de forme sous l'action de la chaleur, de sorte que lorsque les moyens de prise sont chauffés, la première paroi est bloquée à l'intérieur de la cavité. 20 Par exemple la première paroi peut être plane à froid et prendre une courbure à chaud alors que la cavité reste plane. Un avantage de ces modes de réalisation est que la suppression du jeu est obtenue sans frottement dans la fixation du manche sur le récipient et de manière entièrement passive. 25 L'invention porte également sur un système dans lequel le récipient est un récipient culinaire et sur : - un récipient auquel est fixé un premier moyen de prise, - un manche auquel est fixé un second moyen de prise. 30 Des modes de réalisation et des variantes seront décrits ci-après, à titre d'exemples non limitatifs, avec référence aux dessins annexés dans lesquels : -6 Les figures lA à 1D représentent respectivement en élévation un premier moyen de prise, un second moyen de prise et ces deux moyens en prise dans deux applications différentes, Les figures 2A et 2B représentent respectivement en élévation un premier moyen de prise comportant un élément élastique et un second moyen de prise comportant un évidement, La figure 3 représente en perspective les premier et second moyens de prise, en prise, La figure 4 représente en élévation un premier et un second moyen de prise montés sur un manche et un récipient, La figure 5 représente schématiquement en coupe horizontale la cavité du second moyen de prise et la première paroi du premier moyen de prise dans un autre mode de réalisation.
Comme illustré en figures lA et 1B, le premier moyen de prise 10 comporte une première, une deuxième et un troisième parois 11, 12, 13 formant une ligne brisée, deux parois d'extrémité 11, 13 étant reliées sensiblement à angle droit le long des arrêtes 12a, 12b d'une paroi intermédiaire 12. Ce moyen de prise est prévu pour être fixé à une casserole 100 illustrée schématiquement en traits interrompus par sa troisième paroi 13 par tout moyen connu : vissage, rivetage... La paroi intermédiaire 12 est plane, les parois parallèles 11, 13 peuvent être planes ou courbes, notamment, en ce qui concerne la troisième paroi 13, pour suivre la courbure de l'objet auquel le premier moyen de prise 10 doit être fixé. La liaison entre la paroi plane intermédiaire 12 et la première paroi 11 constitue une partie convexe saillante 15. Le second moyen de prise 20 comporte une paroi plane 21 appelée paroi de soutien et une paroi 22 qui s'élève orthogonalement par rapport à cette 5 paroi plane le long d'une arrête 21a. La paroi 22 est repliée sur elle-même à la façon d'une épingle pour former une paroi 23 qui revient vers la paroi plane 21, de sorte que ce repli délimite une cavité étroite et allongée 24 entre les parois 22 et 23. La liaison entre la paroi de soutien 21 et la paroi en épingle 23 constitue une partie concave 25. Ce second moyen de prise 20 est prévu pour 10 être fixé à l'extrémité d'un manche 200, ces deux moyens coopérant pour fixer le manche 200 de façon réversible sur le récipient 100. Les figures 1C, 1D et 3 illustrent la coopération entre les deux moyens de prise : - la première paroi 11 peut prendre place et coulisser dans la cavité 24, 15 - la partie convexe saillante 15 peut prendre place dans la partie concave 25, - les deux parois planes 12 et 21 peuvent coulisser l'une sur l'autre. Comme illustré en figure 1D, les deux parois d'extrémité 11, 13 ne sont pas forcément reliées à angle droit le long des arrêtes 12a, 12b, par exemple 20 lorsque le récipient, comme la poêle 110, a une paroi inclinée. De même, les parois d'extrémité 11 et 13 ne sont pas forcément parallèles. Dans la figure 3, les parois 11 et 13 sont planes, et la cavité 24 est rectiligne, mais comme indiqué plus haut, l'une et/ou l'autre pourraient être courbes pour s'adapter à la forme d'un ou des objets à fixer. La première paroi 25 11 comporte des moyens de réduction ou d'annulation du jeu entre le premier et le second moyen de prise sous la forme de patins en matériau élastomère 16a à 16e saillants par rapport à au moins l'une des faces de cette paroi, de sorte que le second moyen de prise 20, notamment sa cavité 24, coulisse avec frottement sur cette première paroi 11. De façon alternative, les patins 30 pourraient être disposés sur une des parois 22, 23 délimitant la cavité 24, saillants à l'intérieur de cette cavité, mais l'avantage de les disposer sur la première paroi 11 est qu'ils sont plus facilement remplaçables s'ils sont usés. Ils sont par exemple fichés dans des ouvertures traversantes ménagées dans la première paroi 11. Ces patins réduisent ou annulent le jeu qui pourrait exister autrement entre le premier et le second moyens de prise 10, 20. La figure 3 illustre une réalisation comportant cinq patins élastomères sensiblement circulaires, mais un seul patin peut être suffisant, par exemple un patin formant une bande. La première paroi 11 comporte, par exemple à l'une de ses extrémités, une butée 16 de façon à limiter le mouvement de coulissement du second 10 moyen de prise 20 sur la première paroi 11. Alternativement, comme illustré en figures 2A et 2B, un élément élastiquement déformable 16a est fixé sur une face de la première paroi 11 et la paroi correspondante 22 de la cavité 24 peut comporter sur sa face interne un évidement 22a prévu pour recevoir ledit élément en matériau élastiquement 15 déformable 16a de façon à marquer la fin du coulissement. Bien entendu, si l'élément élastiquement déformable est fixé sur l'une des parois 22, 23 de la cavité 24, l'évidement serait prévu sur la face correspondante de la première paroi 11. La figure 4 illustre une application dans le domaine culinaire du système 20 de fixation réversible, orienté dans un repère orthogonal O X Y Z. Par convention, le plan XOY sera appelé le plan horizontal, et le récipient est tel que son fond 102 se trouve dans le plan horizontal. Dans la figure 4 le récipient 100 est une casserole mais il pourrait s'agir d'une poêle 110. Un premier moyen de prise 10 est fixé à la périphérie de la casserole 100 25 par sa troisième paroi 13 qui épouse la forme et prend l'inclinaison éventuelle de la paroi 101, notamment dans le cas où le récipient est une poêle. En revanche, la première paroi 11 est sensiblement verticale et la seconde paroi 12 sensiblement horizontale. Un second moyen de prise 20 est fixé au manche 200 par l'une des 30 parois 22 de la cavité 24. Le manche 200 a été fixé à la casserole 100 en faisant coulisser l'un sur l'autre les deux moyens de prise sensiblement parallèlement à la paroi 101 de la casserole 100, la paroi de soutien 21 coulissant sous la paroi horizontale 12. Un patin en matériau élastomère 16a évite tout jeu entre la première paroi 11 et les parois de la cavité 24. Il apparaît nettement que grâce à l'imbrication des premier et second 5 moyens de prise 10, 20, le manche 200 est retenu fermement et sans jeu à la casserole 100 dans les six degrés de liberté : - en translation selon OX grâce au frottement de la première paroi 11 dans la cavité 24 dû au patin 16a, - en translation selon OY grâce à la première paroi 11 emprisonnée sans 10 jeu dans la cavité 24, - en translation selon OZ grâce au contact entre les parois horizontales 12 et 21, - en rotation autour d'OX grâce au contact entre les parois 12 et 21 et au frottement de la première paroi 11 sur le patin 16a dans la cavité 24, 15 - en rotation autour d' OY grâce au contact entre les parois 12 et 21, - en rotation autour d'OZ grâce à la première paroi 11 emprisonnée sans jeu dans la cavité 24. Comme indiqué plus haut, si la troisième paroi 13 doit suivre la forme et l'inclinaison de la paroi du récipient à laquelle elle est fixée, la première paroi 20 11 peut être plane ou courbe, notamment présenter la forme d'un fragment de cylindre. Dans ce cas, les parois 22, 23 de la cavité 24 prennent également une forme courbe de façon que la première paroi 11 puisse coulisser dans la cavité 24. La figure 5 illustre un autre mode de réalisation pour obtenir une 25 réduction ou une annulation du jeu entre la première paroi 11 et la cavité 24 : les parois 22, 23 de la cavité 24 présentent un rayon de courbure légèrement inférieur à celui de la première paroi 11, cette première paroi pouvant être plane. En conséquence, la cavité 24 du second moyen de prise 20 coulisse avec frottement sur la première paroi 11. Celle-ci peut prévoir sur l'une de ses 30 faces deux encoches 11a, 1 lb dans lesquelles viennent se prendre les extrémités de la paroi externe 22 de la cavité 24 en fin de course.