SYSTEME INSTRUMENTAL POUR
UNE PROCÉDURE LATARJET ET PROCÉDÉ ADAPTÉ
[1 ] DOMAINE D’APPLICATION DE L’INVENTION
[2] L’invention a trait au domaine des instruments chirurgicaux participant à une procédure chirurgicale dite Latarjet et notamment aux adaptations desdits instruments afin d’optimiser ladite procédure.
[3] BREVE DESCRIPTION DE L’ART ANTÉRIEUR
[4] L’articulation de l’épaule est connue comme celle du corps ayant les plus grandes possibilités de mouvements. L’instabilité de l’épaule est une pathologie fréquente qui peut être traitée par une stabilisation chirurgicale.
[5] Parmi les procédures chirurgicales connues de stabilisation, il est connu la procédure dite Lartajet (du nom du chirurgien l’ayant le premier décrite) qui consiste à réaliser une section de la coracoïde (qui est une excroissance naturelle ou apophyse sur le bord supérieur de la scapula) avec le muscle qui s’insère dessus (dit coraco-biceps). Les fibres du muscle sous-scapulaire sont écartées en deux branches pour ouvrir une fente médiane dans le sens longitudinal. La paroi antérieure de la scapula, exposée au travers du sous- scapulaire, est avivée. La portion sectionnée de la coracoïde est passée au travers du muscle sous-scapulaire.
[6] La section de la coracoïde est positionnée sur la paroi antérieure de la scapula de façon à avoir son bord latéral en continuité de la surface articulaire de la glène. Elle est alors fixée dans cette position par deux vis bi-corticales c'est-à-dire atteignant la paroi postérieure de la scapula.
[7] Ce déplacement d’une portion d’os présente deux effets :
[8] - il augmente le diamètre de la portion inférieure de la surface glénoïdienne,
[9] - le tendon du coraco-biceps stabilise la portion inférieure du sous-scapulaire en le maintenant plaqué contre la paroi antérieure de la scapula.
[10] Ces deux effets combinés stabilisent la tête de l'humérus en limitant la possibilité de luxation et/ou dislocation antérieure.
[11] La mise en œuvre des différentes étapes de cette procédure Latarjet requiert une pluralité d’instruments formant un système instrumental dédié nécessaire aux opérations suivantes :
[12] - sciage de la coracoïde,
[13] - déplacement de la portion découpée ou greffe,
[14] - positionnement et fixation de la greffe sur la scapula.
[15] Sur cette dernière opération, il est connu que le perçage de la greffe et de la scapula sont dissociés comme le décrit par exemple le document FR2996114.
[16] De même, le document US2016/0374694 décrit un système et un procédé pour coupler une greffe à un os. Un outil de préparation de greffe peut être utilisé pour placer un ou plusieurs trous dans une greffe et un outil de mesure décalé peut être utilisé pour déterminer la distance du ou des trous à partir d’un bord de la greffe à aligner avec une partie de l’os. Un ou plusieurs trous complémentaires peuvent alors être créés dans l'os et des vis appliquées à travers les trous pour coupler la greffe à l'os.
[17] Cette technique présente plusieurs inconvénients, parmi ceux-ci :
[18] - elle est complexe et multiplie les étapes en nécessitant de référencer les distances entre le bord antérieur de la coracoïde et l'axe des perçages de celle-ci pour pouvoir reproduire ces distances lors du perçage de la scapula avec le risque de se tromper lors de ce référencement,
[19] - le temps opératoire est allongé avec l’augmentation du temps d’anesthésie générale, des pertes sanguines potentielles, des risques d’infection,
[20] - elle présente le risque non négligeable d’un mauvais alignement entre les trous de la greffe et les trous de la glène,
[21] - elle présente le risque non négligeable d’une mauvaise position de la greffe,
[22] - elle rend difficile ou impossible la rectification d’une mauvaise position.
[23] BREVE DESCRIPTION DE L’INVENTION
[24] Ce que constatant, la demanderesse a mené des recherches visant à optimiser la procédure chirurgicale dite Latarjet. Ces recherches ont abouti à la conception et à la réalisation d’un système instrumental nouveau destiné à la
fixation d’une greffe d’os sur un os associé à un nouveau procédé permettant de résoudre les problèmes de l’art antérieur.
[25] Selon l’invention, le système instrumental pour fixer une greffe d’os sur la scapula, est remarquable en ce qu’il comprend un instrument de positionnement qui comporte :
- deux branches équipées à leur extrémité d’une mâchoire en vis-à-vis entres lesquelles la greffe est positionnée, les deux branches se rapprochant l’une de l’autre par un mouvement en translation, et
- un canon de perçage incluant un premier trou et un deuxième trou séparés par une distance et dimensionnés pour le passage et le guidage d’une mèche de perçage d’os.
Le rapprochement des mâchoires au moyen d'un mouvement en translation permet un accueil et un serrage de la greffe d’os optimisés en regard de ceux proposés par des pinces à branches pivotantes. En effet, la rotation des mâchoires, définit un accueil et un serrage différent selon la taille de la greffe, ce que la conception de l’instrument de positionnement de l’invention évite. De plus, l’encombrement d’une telle pince est réduit ce qui permet une bien meilleure utilisation et un bien meilleur contrôle visuel par l’opérateur.
Cette optimisation facilite la mise en oeuvre d’un perçage simultané de la greffe d’os et de la scapula l’accueillant.
Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, une des deux branches est équipée d’une extension préformée d’une surface d’appui contre la surface articulaire glénoïdienne afin de positionner la greffe d’os sur la scapula.
En proposant un référencement contre l’os sur lequel doit être installée la greffe, le moyen de positionnement permet de guider aux moyens desdits trous non seulement l’opération de perçage de la greffe mais également le guidage de l’opération de perçage de l’os accueillant la greffe.
Ainsi, l’avantage de cette caractéristique technique est de permettre de réaliser les opérations de perçage de la greffe et celles de l’os sans manipulation de la greffe entre les opérations. Un autre avantage de cette caractéristique technique
est de permettre de réaliser les opérations de perçage de la greffe et celles de l’os dans un même temps. Le temps d’opération est alors réduit.
De plus, on comprend alors que l’invention évite tous les inconvénients liés à un mauvais positionnement des trous réalisés dans la greffe avec ceux réalisés dans l’os accueillant la greffe puisque lesdits perçages sont réalisés sans manipulation de la greffe ou en même temps. La précision de pose de la greffe est alors améliorée.
[26] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, ledit canon de perçage est positionné entre lesdites branches.
[27] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites deux branches sont reliées entre elles par au moins une tige de liaison transversale, la position d’au moins une branche par rapport à cette tige étant réglable, de sorte que l’écartement entre les deux branches soit réglable.
[28] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites deux branches sont reliées entre elles par au moins deux tiges de liaison transversales et parallèles de façon à former une liaison glissière autorisant une première branche à se rapprocher de l’autre.
[29] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, ledit canon de perçage est traversé par les deux tiges de liaison de façon à former une liaison glissière d’axe transversal et est ménagé d’une lumière longitudinale dans laquelle évolue l’arbre des deuxièmes extrémités de deux biellettes de longueur identique, la première extrémité de chaque biellette étant liée de manière pivotante, respectivement, à une branche différente de sorte que l’axe des trous du canon de perçage soit dans le plan médian séparant les deux branches.
[30] Cette caractéristique permet de positionner systématiquement le canon de perçage et les axes des trous à percer qu’il définit, dans le plan médian défini par les deux mâchoires. Les axes de trous à percer sont ainsi systématiquement bien positionnés.
[31] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites deux branches comportent à leur extrémité distale, un moyen de blocage
et de mise en tension de la position des branches accueillant la greffe d’os entre les mâchoires équipant leur extrémité proximale.
[32] On comprend que l’utilisation de l’instrument de positionnement ci-dessus décrit requiert la fourniture d’une greffe d’os. Cette greffe d’os peut être une coracoïde précédemment prélevée mais peut être aussi un quart externe de clavicule, un morceau de crête iliaque, un os de banque, un substitut osseux, ...
[33] Afin de réaliser ce prélèvement et/ou de préparer la greffe, la demanderesse a conçu un système instrumental comportant également un instrument de prélèvement et/ou de préparation.
[34] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, le système instrumental comprend en outre un instrument de prélèvement et/ou de préparation d’une greffe à prélever ou déjà prélevée qui comporte deux branches équipées à leur extrémité proximale d’une mâchoire en vis-à-vis entre lesquelles la greffe est positionnée, lesdites extrémités étant préformées d’une première surface plane pour définir un premier plan de coupe à des fins de séparation de la greffe de l’os auquel elle est rattachée, les deux branches se rapprochant l’une de l’autre par un mouvement en translation.
[35] L’accueil et le serrage sont optimisés par le rapprochement en translation des mâchoires. De plus, la coupe nécessaire au prélèvement est sécurisée et facilitée puisque guidée par la surface plane prévue à cet effet.
[36] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, ledit instrument de prélèvement comprend une deuxième surface plane sensiblement orthogonal au premier plan de coupe pour définir un deuxième plan de coupe ou bien un plan de référencement à des fins de surfaçage de la portion de greffe venant en contact avec la portion d’os devant accueillir ladite greffe.
[37] Cette caractéristique est particulièrement avantageuse en ce qu’elle prédétermine le positionnement d’un plan de coupe par rapport au deuxième ce qui optimise le positionnement des surfaces de la greffe résultant desdites coupes. Ainsi, l’avantage de cette caractéristique technique est de sécuriser et faciliter la mise à vif de la surface de la greffe venant en contact sur l’os devant accueillir ladite greffe ce qui favorise le bon contact entre la surface de la greffe et de l’os hôte et la consolidation de la greffe.
[38] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites deux branches sont reliées entre elles par deux tiges de liaison transversales et parallèles, la position d’au moins une branche par rapport à ces tiges étant réglable, de sorte que l’écartement entre les deux branches soit réglable.
[39] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites deux branches comportent à leur deuxième extrémité, un moyen de blocage et de mise en tension de la position des branches accueillant la greffe d’os entre les mâchoires équipant leur extrémité proximale.
[40] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, ledit instrument de prélèvement comprend un corps central traversé par les deux tiges de liaison de façon à former une liaison glissière d’axe transversal et ménagé d’une lumière longitudinale dans laquelle évolue l’arbre des deuxièmes extrémités de deux biellettes de longueur identique, la première extrémité de chaque biellettes étant liée de manière pivotante, respectivement, à une branche différente de sorte que le corps central soit dans le plan médian séparant les deux branches.
[41] Ledit corps central comporte en outre en sa partie supérieure un canon de perçage dont l’axe est sensiblement parallèle à la première surface plane des branches. Ces caractéristiques permettent de positionner systématiquement le corps central, son canon et l’axe du trou à percer qu’il définit, dans le plan médian défini par les deux mâchoires. L’axe du trou à percer est ainsi systématiquement bien positionné. Cette variante permet de percer la greffe avec l’instrument de prélèvement et/ou de préparation.
[42] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, un même outil partageant les mêmes branches et les mêmes mâchoires met en oeuvre l’instrument de positionnement et l’instrument de prélèvement et/ou de préparation.
[43] Une telle configuration résout ainsi les problèmes de changement de dispositif pour passer de l’opération de coupe à l’opération de perçage ainsi que ceux liés au déplacement de la greffe. En effet, un tel dispositif autorise le chirurgien à couper, aligner et percer la coracoïde et à fixer la greffe préalablement préparée
sur la scapula. Il permet en outre de positionner la greffe sur la scapula et d’utiliser les trous de la greffe comme gabarit de positionnement pour des moyens de perçage ou de percer dans une même opération de perçage, la greffe et la scapula.
[44] Il s’agit alors d’un dispositif « tout-en-un » mais dont les différentes fonctionnalités peuvent être utilisées ou pas ou alors être utilisées selon une chronologie différente.
[45] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites mâchoires d’au moins un des instruments sont préformées pour accueillir des mors préfabriqués sélectionnés parmi une pluralité de mors proposant une gamme de formes et de dimensions adaptées aux formes et dimensions d’une coracoïde ou autre greffe.
[46] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, lesdites mâchoires d’au moins un des instruments sont préformées selon les formes et les dimensions des os du patient.
[47] Ainsi, la mâchoire adopte une configuration adaptée à la forme et aux dimensions de la coracoïde du patient ou autre greffe.
[48] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, la surface d’appui contre la surface articulaire glénoïdienne de l’instrument de positionnement est sélectionnée parmi une pluralité de surfaces d’appui proposant une gamme de formes et de dimensions adaptée aux formes et dimensions d’une portion de surface glénoïdienne.
[49] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, la surface d’appui contre la surface articulaire glénoïdienne de l’instrument de positionnement est préformée selon les formes et les dimensions de l’os du patient.
[50] Ainsi, la surface d’appui adopte une configuration adaptée à la forme et aux dimensions d’une portion de la surface articulaire glénoïdienne.
[51] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, les sous-ensembles venant en contact avec les os à des fins de serrage et/ou de référencement (mors, surface d’appui contre la cavité glénoïde, etc..) sont fixées
de manière détachable au reste du moyen (de retenue ou de positionnement) auquel ils appartiennent.
[52] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, le canon de perçage d’au moins un des instruments est sélectionné parmi une pluralité de canons proposant des trous de guidage adaptés aux dimensions d’une coracoïde ou autre greffe.
[53] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, au moins un des trous de guidage d’un canon de perçage d’au moins un des instruments est préformé selon la forme et les dimensions des os du patient.
[54] Ainsi, le guidage d’au moins un des perçages à réaliser adopte une configuration adaptée à la forme et aux dimensions de la coracoïde du patient ou autre greffe et/ou de la scapula du patient.
[55] Selon un mode de réalisation, le système instrumental se décompose alors entre des parties communes et des parties faisant partie d’un jeu préfabriqué ou fabriqué selon la prise de mesure et/ou la modélisation de l’anatomie, os et tissus mous, et venant se fixer de manière ponctuelle aux parties communes.
[56] Selon un autre mode de réalisation, tout le système instrumental est conçu et fabriqué pour s’adapter à l’anatomie, os et tissus mous, d’un seul patient.
[57] Le système instrumental de l’invention comportant tout ou partie des caractéristiques ci-dessus décrites fournit un guidage aux chirurgiens pour sécuriser les étapes des opérations mises en oeuvre. On comprend que le système instrumental de l’invention peut être utilisé pour tout ou partie de la procédure Latarjet.
[58] Ces différentes caractéristiques du système instrumental permettent d’envisager une pluralité de procédés d’utilisation, autres objets de l’invention.
[59] Une caractéristique particulièrement avantageuse du procédé, qui peut être mis en œuvre par le système instrumental de l’invention est qu’il consiste à positionner au moyen d’un instrument de positionnement une greffe d’os sur la scapula et à percer ladite greffe d’os en même temps que la scapula en s’aidant des canons de perçage portés par le même instrument de positionnement.
[60] Préalablement à l’utilisation ou à la fabrication du système instrumental et en alternative ou en complément d’une configuration où plusieurs jeux de pièces préfabriquées doivent être sélectionnés en fonction de l’anatomie du patient, le procédé prévoit une opération d'acquisition des images du patient (radiographie, scanner, IRM, etc....).
[61] Une telle phase d’acquisition de données s’accompagne d’une phase de mesure sur ces données. Ces mesures conduisent soit à la détermination du positionnement d’instruments préfabriquées par la réplication des mesures à l’aide de références placées sur les instruments, soit à la sélection parmi un jeu de pièces préfabriquées.
[62] Selon un autre mode de réalisation, la phase d’acquisition de données s’accompagne d’une phase de reconstruction en trois dimensions de l’omoplate puis d’une phase de simulation de tout ou parties des étapes des opérations à réaliser.
[63] Cette simulation peut servir au praticien durant la mise en oeuvre de l’opération réelle, l’invention comportant en outre l’utilisation d’un moyen de guidage en réalité augmentée ou mixte. Un tel moyen de guidage comporte un écran positionné dans le champ visuel d'un utilisateur du système et une unité de traitement de l’information incluant un algorithme apte à permettre la superposition d’éléments visuels réels, perçus directement ou indirectement au travers d’une caméra par l’utilisateur, et d’éléments visuels virtuels définis dans un référentiel associé audit éléments visuels réels.
[64] L’utilisation du moyen de guidage consistant à fournir sous forme d’éléments visuels virtuels les informations de position et d’orientation de, au moins une étape de l’opération, parmi la préparation de la greffe et le positionnement de la greffe sur la scapula.
[65] Selon un autre mode de réalisation, les phases d’acquisition de données et de reconstruction en trois dimensions de l’omoplate s’accompagnent d’une phase de modélisation de tout ou parties du système instrumental devant être en contact avec les os concernés du patient.
[66] Cette modélisation conduit soit à la sélection parmi un jeu de pièces préfabriquées soit en la fabrication dédiée (par usinage, moulage, fabrication
additive ....) d’au moins un élément parmi les surfaces de référence venant en contact avec la partie d’os à serrer ou sur lequel le ou les dispositifs vont être en appui et les guidages des perçages à réaliser.
[67] Le procédé d’utilisation du système instrumental dans le cadre de la procédure chirurgicale dite Latarjet peut alors démarrer.
[68] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse, le procédé comprend les opérations suivantes :
[69] - la fourniture d’une greffe d’os,
[70] - la fourniture d’un moyen de positionnement d’une greffe,
[71] - la retenue de la greffe dans le moyen de positionnement de greffe,
[72] - le positionnement d’une extension du moyen de positionnement de greffe contre la surface glénoïdienne,
[73] - la réalisation de trous à travers la greffe d’os et la scapula,
[74] - le vissage de vis passant à travers la greffe dans lesdits trous à des fins de fixation de la greffe sur la scapula.
[75] En regard du domaine d’application de l’invention, il est bien entendu prévu que les différents sous-ensembles participant à la procédure fassent l’objet d’une phase de stérilisation en amont de la procédure chirurgicale elle-même.
[76] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse, le procédé
comprend préalablement à la sélection ou à la fabrication de tout ou partie des instruments, une planification préopératoire comportant les opérations suivantes :
- acquisition d’une imagerie de l’épaule du patient (radiographie, scanner, IRM, etc....) ;
- reconstruction en trois dimensions de l’omoplate ;
- modélisation d’au moins une partie du système instrumental devant être en contact avec les os concernés du patient,
[77] - fabrication d’au moins une partie du système instrumental devant être en contact avec les os concernés du patient.
[78] Les concepts fondamentaux de l’invention venant d’être exposés ci-dessus dans leur forme la plus élémentaire, d’autres détails et caractéristiques
ressortiront plus clairement à la lecture de la description qui suit et en regard des dessins annexés, donnant à titre d’exemple non limitatif, des modes de réalisation de l’invention.
[79] BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[80] La figure 1 est un dessin schématique d’une vue en perspective d’un mode de réalisation d’un instrument de positionnement conforme à l’invention ;
[81] La figure 2 est un dessin schématique d’une vue en perspective éclatée de l’instrument de positionnement de la figure 1 ;
[82] La figure 3 est un dessin schématique d’une vue en perspective d’un mode de réalisation d’un instrument de prélèvement et/ou de préparation conforme à l’invention ;
[83] La figure 4 est un dessin schématique illustrant le prélèvement de la
coracoïde au moyen de l’instrument de la figure 3,
[84] La figure 5 est un dessin schématique illustrant l’instrument de la figure 3 accueillant la greffe d’os issue du prélèvement illustré par la figure 4 et positionnée pour un resurfaçage;
[85] La figure 6 est un dessin schématique d’une vue en perspective illustrant le positionnement de la greffe d’os sur la scapula au moyen de l’instrument de la figure 1 ;
[86] La figure 7 est un dessin schématique d’une vue de face illustrant le
positionnement de la greffe d’os sur la scapula au moyen de l’instrument de la figure 1 ;
[87] La figure 8 est un dessin schématique d’une vue en perspective d’un autre mode de réalisation conforme à l’invention d’un outil formant instrument de prélèvement et/ou de préparation pourvu d’un canon de perçage central ;
[88] La figure 9 est un schéma des phases principales du processus aboutissant à la création d’un système instrumental et/ou d’un procédé de fixation, selon l’invention, spécifiques à un patient.
DESCRIPTION DES MODES DE RÉALISATION PRÉFÉRÉS
[89] Comme illustré par les figures 1 et 2, l’instrument de positionnement référencé 100 dans son ensemble comporte deux branches 110 et 120 disposées l’une face à l’autre et présentant deux extrémités 111 et 112 pour la branche 110 et 121 et 122 pour la branche 120.
[90] Les extrémités 112 et 122 disposées en vis-à-vis sont préformées chacune d’une mâchoire 113 et 123 entres lesquelles la greffe G est positionnée (cf. figures 7 et 8). Cet instrument 100 est conçu de telle sorte que les deux branches 110 et 120 se rapprochent ou s’éloignent l’une de l’autre par un mouvement en translation symbolisé par la double-flèche F1.
[91] L’instrument de positionnement 100 comprend en outre un canon de perçage 130 incluant un premier trou 131 et un deuxième trou 132 sensiblement parallèles et séparés par une distance et dimensionnés pour le passage et le guidage de mèches de perçage d’os.
[92] La branche 110 s’étend au delà de la portion préformée en mâchoire 113 avec une extension 140 préformée d’une surface d’appui 141 contre la surface glénoïdienne afin de positionner la greffe d’os G sur la scapula S avant son perçage simultané avec la scapula.
[93] Afin de mettre en oeuvre la glissière autorisant le mouvement de translation selon la double flèche F1 , l’instrument 100 comprend deux tiges de liaison 150 et 160 transversales et parallèles. Une première extrémité desdites tiges 150 et 160 est fixée à une première branche 110 et la deuxième branche 120 est préformée de manchons de guidage pour permettre son glissement le long des tiges 150 et 160 et ainsi écarter ou approcher les mâchoires 113 et 123.
[94] Comme illustré, ledit canon de perçage 130 est positionné entre lesdites branches 110 et 120 de telle façon que les axes des trous 131 et 132 soient disposés respectivement de part et d’autre du plan défini par les axes des tiges parallèles 150 et 160.
[95] Afin de ne pas constituer un obstacle à ce glissement mais également afin de permettre le bon positionnement systématique du canon de perçage 130 ce dernier est percé de deux trous transversaux 133 et 134 pour être traversé par lesdites deux tiges de liaison 150 et 160. Le canon de guidage 130 est donc lui aussi en liaison glissière le long desdites tiges.
[96] Il est en outre ménagé d’une lumière longitudinale 135 dans laquelle évolue l’arbre des deuxièmes extrémités de deux biellettes 136 et 137 de longueur identique la première extrémité étant liée de manière pivotante à une branche 110 ou 120 différente. Ces biellettes articulées 136 et 137 assure le positionnement du canon de guidage 130 de sorte que les axes des trous 131 et 132 soient dans le plan médian séparant les deux branches 110 et 120 et donc les deux mâchoires 113 et 123 et ceci quel que soit l’écartement des branches 110 et 120.
[97] Selon le mode de réalisation illustré, le rapprochement ou l’écartement des deux branches 110 et 120 est réalisé manuellement.
[98] Selon un autre mode de réalisation non illustré, le mouvement peut être mis en oeuvre au moyen d’une troisième tige comportant deux portions filetées chacune engagée dans une branche différente.
[99] Une fois la greffe accueillie entre les mâchoires 113 et 123, il est nécessaire de bloquer la position. Pour ce faire, lesdites deux branches 110 et 120 comportent à leur deuxième extrémité 111 et 121 , un moyen de blocage et de mise en tension qui les relie. Selon le mode de réalisation préféré mais non limitatif illustré, il s’agit d’un loquet à crémaillère 170.
[100] Selon un autre mode de réalisation non illustré, le blocage peut être mis en oeuvre au moyen d’une molette coopérant avec une portion filetée d’une des tiges transversales.
[101 ] Comme illustré par la figure 3, l’instrument de prélèvement et de préparation d’une greffe référencé 200 dans son ensemble reprend la même configuration que l’instrument de positionnement c’est-à-dire qu’il forme une pince dont les branches se rapprochent ou s'éloignent selon un mouvement en translation selon la double-flèche F2.
[102] Pour ce faire, l’instrument 200 comporte deux branches 210 et 220 disposées l’une face à l’autre et présentant deux extrémités 211 et 212 pour la branche 210 et 221 et 222 pour la branche 220.
[103] Les extrémités 212 et 222 disposées en vis-à-vis sont préformées chacune d’une mâchoire 213 et 223 entres lesquelles la greffe G (à prélever ou prélevée) est positionnée (cf. figures 5 et 6).
[104] Les extrémités 212 et 222 disposées en vis-à-vis sont en outre préformées chacune sur au moins une face différente de celle supportant les mâchoires 213 et 223 mais à proximité de ces dernières, de crans 214 et 224. Ces crans 214 et 224 servent de repère de positionnement de la greffe G entre les mâchoires 213 et 223.
[105] Lesdites extrémités 212 et 222 sont en outre chacune préformées :
[106] - d’une première surface plane 215 et 225 pour définir un premier plan de coupe à des fins de séparation de la greffe de l’os auquel est elle rattachée.
[107] - une deuxième surface plane 216 et 226 pour définir un deuxième plan de coupe ou bien un plan de référencement perpendiculaire au premier plan de coupe à des fins de surfaçage de la portion de greffe venant en contact avec la portion d’os devant accueillir ladite greffe.
[108] Pour mettre en oeuvre la translation selon la double-flèche F2, l’instrument 200 comprend deux tiges de liaison 250 et 260 transversales et parallèles. Une première extrémité desdites tiges 250 et 260 est fixée à une première branche 210 et la deuxième branche 220 est préformée de manchons de guidage pour permettre son glissement le long des tiges 250 et 260 et ainsi écarter ou approcher les mâchoires 213 et 223.
[109] Une fois la greffe accueillie entre les mâchoires 213 et 223, il est nécessaire de bloquer la position. Pour ce faire, lesdites deux branches 210 et 220 comportent à leur deuxième extrémité 211 et 221 , un moyen de blocage et de mise en tension qui les relie. Selon le mode de réalisation préféré mais non limitatif illustré, il s’agit d’un loquet à crémaillère 270.
[110] Les figures 4, 5, 6 et 7 illustrent plusieurs étapes d’une procédure dite Latarjet mise en oeuvre par les instruments 100 et 200 ci-dessus décrits. Comme expliqué plus haut, un intérêt des nouvelles caractéristiques des instruments est de mettre en oeuvre un procédé qui est remarquable en ce qu’il consiste à positionner au moyen de l’instrument de positionnement 100 une greffe d’os G sur la scapula S et à percer ladite greffe d’os G en même temps que la scapula S en s’aidant des canons de perçage 130 porté par le même instrument de positionnement 100. Les figures 4 à 7 illustrent un tel procédé avec préalablement le prélèvement de la coracoïde afin de disposer d’une greffe d’os
G à fixer comme illustré sur les figures 4 et 5. Les mâchoires 213 et 223 prennent la coracoïde ou greffe d’os G dans sa longueur pour la serrer dans sa largeur.
[111 ] Une fois l’instrument de prélèvement 200 en place comme illustré sur la figure 4, le praticien peut utiliser les surfaces 215 et 225 comme plan de coupe.
[112] La figure 5 illustre la position de la coracoïde ou greffe d’os G au moment du resurfaçage. Pour ce faire, la coracoïde est retournée dans la pince. Autrement dit, après la résection de la coracoïde, l’instrument de prélèvement a été desserré et la greffe prélevée de la coracoïde est retournée dans celui-ci (la face inférieure devient la face supérieure, face réséquée rentrée en premier dans les mâchoires) pour avoir plus aisément accès à la surface à resurfacer.
[113] Comme illustré par les figures 6 et 7, pour le moyen de positionnement 100, la coracoïde ou greffe d’os G est prise dans son épaisseur pour être serrée dans sa largeur. Une fois bloquée entre les mâchoires 113 et 123, le moyen de positionnement est positionné en appui contre la scapula en utilisant son extension 140. Le perçage simultané de la greffe G et de la scapula S peut alors démarrer.
[114] La figure 8 illustre un mode de réalisation différent de l’outil de préparation de la coracoïde. L’outil 300 avec les branches 310 et 320 et les mâchoires 313 et 323 met en œuvre et l’instrument de prélèvement et/ou de préparation. L’outil comporte en outre un corps central 330 traversé par les deux tiges de liaison de façon à former une liaison glissière d’axe transversal et ménagé d’une lumière longitudinale dans laquelle évolue l’arbre des deuxièmes extrémités de deux biellettes de longueur identique, la première extrémité de chaque biellettes étant liée de manière pivotante, respectivement, à une branche différente de sorte que le corps central soit dans le plan médian séparant les deux branches.
[115] Ledit corps central 330 comporte en outre en sa partie supérieure un canon de perçage 340 dont l’axe est sensiblement parallèle à la surface plane 315 et 325 des branches. Ces caractéristiques permettent de positionner systématiquement le corps central 330, son canon 340 et l’axe de guidage du perçage 341 , dans le plan médian défini par les deux mâchoires. L’axe du trou à percer est ainsi systématiquement bien positionné. Cette variante permet de percer la greffe avec l’instrument de prélèvement et/ou de préparation.
[116] La figure 9 illustre le procédé comprenant préalablement à la sélection ou à la fabrication de tout ou partie des instruments, une planification préopératoire comportant les opérations suivantes :
[117] - 410 Collecte d’une imagerie préopératoire de l’épaule du patient par radiographie et/ou échographie et/ou image scanner et/ou IRM de l’épaule,
[118] - 420 Modélisation de l’articulation, identification d’au moins une structure anatomique,
[119] - 430 Planification préopératoire du prélèvement et/ou du positionnement et/ou de la fixation de la greffe sur l’épaule,
[120] On comprend que le système instrumental et les procédés adaptés qui viennent d’être ci-dessus décrits et représentés, l’ont été en vue d’une divulgation plutôt que d’une limitation. Bien entendu, divers aménagements, modifications et améliorations pourront être apportés aux exemples ci-dessus, sans pour autant sortir du cadre de l’invention.