La présente invention concerne des textiles enduits imprimés dans
lesquels la couche d'enduction est à base de polyoléfine ainsi qu'un procédé
pour leur préparation.
Les tissus enduits imprimés disponibles actuellement, par exemple pour
la réalisation de nappes ou autres articles du domaine de l'art de la table,
présentent généralement une couche d'enduction PVC (polychlorure de vinyle)
et/ou de polymères halogénés en particulier de polymères fluorés.
Ces tissus enduits ne sont néanmoins pas très souples et présentent une
résistance au vieillissement insuffisante en devenant raides et cassants mais
aussi collants au toucher. Ils ont notamment une très mauvaise résistance aux
intempéries et aux rayons ultra-violets.
Par ailleurs, ces tissus résistent mal aux taches alimentaires qui restent
de plus en plus marquées au fil du temps et deviennent de plus en plus
difficiles à retirer. Parallèlement, ils peuvent perdre leurs couleurs ou leurs
motifs d'impression, notamment au fur et à mesure des nettoyages ou sous
l'effet de la lumière, ou encore donner lieu à un jaunissement.
En outre, ces tissus enduits ne sont généralement pas recyclables du fait
de la présence en particulier de composants halogénés.
L'objectif de la présente invention est de fournir des textiles enduits
pouvant présenter des motifs ou décors imprimés, utilisables notamment dans
le domaine de l'art de la table, et ne présentant pas les inconvénients
mentionnés ci-dessus.
Un autre objectif de l'invention est de fournir des textiles enduits
particulièrement souples et conservant leur souplesse lors de leur utilisation ou
de leur stockage, ainsi que lors de leurs nettoyages successifs.
Un autre objectif de l'invention est encore de fournir un textile enduit
présentant des caractéristiques « d'imprimabilité » satisfaisantes permettant en
particulier l'impression de motifs ou décors placés résistant au vieillissement en
particulier dans le temps, vis-à-vis des rayons lumineux, des nettoyages, de la
chaleur, etc...
Un autre objectif de l'invention est aussi de fournir un procédé pour la
production de tels textiles enduits imprimés qui soit simple et peu coûteux.
A cette fin, l'invention a pour objet un textile enduit à motifs imprimés,
caractérisé en ce qu'il comprend une sous-couche textile formant support
associée à une couche d'enduction formée d'un film à base d'un composant
polyoléfinique et d'un élastomère, ladite couche d'enduction présentant des
motifs imprimés sur sa surface non liée à la sous-couche textile.
L'invention fournit également un procédé pour la préparation du textile
enduit imprimé ci-dessus, caractérisé en ce que
- on prend une sous-couche textile formant support,
- on dépose sur ladite couche support, une couche d'enduction à base
d'un composant polyoléfinique et d'un élastomère,
- on réalise un traitement de surface sur la couche d'enduction,
- on imprime des motifs ou décors, et
- on dépose éventuellement un vernis de protection.
Le textile enduit imprimé selon l'invention est décrit plus en détail ci-après.
Selon l'invention, par « imprimé » on entend l'application de motifs ou
décors à la surface de la couche d'enduction du textile enduit, de manière
discontinue et variée, généralement à l'aide d'encres de type acrylique et/ou
polyuréthane modifié, par opposition à une coloration homogène dans la
masse conduisant à des matériaux colorés de façon relativement uniforme.
Les inventeurs ont découvert de manière tout à fait surprenante qu'en
appliquant une enduction à base de composants polyoléfiniques et
d'élastomère polyoléfinique sur un textile, on pouvait alors réaliser l'impression
de motifs par héliogravure.
Par « composant polyoléfinique », on désigne conformément à l'invention
un ou un mélange de polymère(s) ou copolymère(s) oléfinique(s), en particulier
des polymères ou copolymères thermoplastiques oléfiniques (TPO) comme par
exemple le polyéthylène, le polypropylène, leurs mélanges ou copolymères.
Selon l'invention, le composant polyoléfinique présente une dureté shore
A allant de 30 à 50, de préférence 40 shore A.
La couche d'enduction comprend également un composant de type
élastomère polyoléfinique de préférence de type EPDM (monomère éthylène-propylène-diène).
La couche d'enduction comprend typiquement 15 à 25 parties en poids
(par rapport au poids total de la composition) de composant polyoléfinique et
65 à 80 parties en poids d'élastomère de type EPDM (par rapport au poids
total de la composition).
Cette couche d'enduction peut par ailleurs contenir divers additifs
notamment pour améliorer / modifier les propriétés mécaniques du textile
enduit imprimé final, sa résistance aux U.V., etc. tels que des plastifiants, agent
de protection vis-à-vis des U.V. ...
La composition de la couche d'enduction est typiquement telle
qu'indiquée ci-dessous :
La couche textile formant support peut comprendre ou être constituée
d'un tissu, d'un non-tissé ou d'une maille, le tissu et le non-tissé étant préférés.
Il peut s'agir indifféremment de textile naturel, artificiel ou synthétique.
Selon un autre mode de réalisation de l'invention, le support textile peut
être doublé d'une sous-couche en mousse caoutchouc sur sa face opposée à
celle portant l'enduction.
La composition de la couche d'enduction selon l'invention permet son
application sur le support textile par calandrage ou extrusion. L'enduction est
ainsi réalisée au moment de cette étape.
Pour permettre l'impression de motifs sur le textile enduit précité, on
réalise de préférence un traitement de surface afin de faciliter l'accrochage et
l'adhérence des impressions ultérieures sur la surface de la couche
d'enduction qui n'est pas liée au support textile.
A cet effet, on peut réaliser un traitement électrique pour rendre polaire la
surface d'impression de la couche d'enduction, à savoir la surface de la
couche d'enduction qui n'est pas liée au textile.
On peut également réaliser un traitement chimique par dépôt d'un
primaire d'impression. Celui-ci est du type couramment utilisé préalablement à
la mise en oeuvre de la technique d'héliogravure. Il s'agit généralement d'un
vernis à base de polyoléfines chlorées.
Selon les cas, on réalise l'un ou l'autre de ces traitements ou on les met
en oeuvre successivement.
Ensuite, on réalise l'impression proprement dite des motifs souhaités, par
héliogravure, sur la surface ainsi préparée.
La technique d'héliogravure est mise en oeuvre de manière classique,
généralement avec des encres de type acryliques et/ou polyuréthanes
éventuellement modifiés.
Le textile enduit imprimé résultant peut ensuite être protégé par un verni,
notamment de type acrylique. Selon l'effet désiré, le vernis de protection peut
être incolore ou coloré mais translucide pour laisser apparaítre le ou les
motif(s) imprimé(s).
Le textile enduit imprimé selon l'invention présente notamment une
grande souplesse ainsi qu'une bonne résistance au vieillissement, aux
intempéries, au rayonnement ultra-violet ainsi qu'aux taches alimentaires.
Des additifs « anti-taches » de type connu peuvent être introduits par
exemple dans le vernis final de protection pour augmenter le pouvoir anti-taches
du textile enduit, par exemple vis-à-vis des taches alimentaires.
Les motifs désirés peuvent être imprimés avec le matériel classiquement
utilisé dans l'impression par héliogravure.
Les impressions appliquées présentent une bonne adhérence au support
et une bonne résistance au vieillissement, notamment lors d'intempéries, des
lavages ...
On n'observe pas de toucher collant à mesure de son utilisation.
Par ailleurs, le textile enduit imprimé selon l'invention est imperméable
aux liquides.
De plus, la composition de la couche d'enduction ne mettant pas en jeu
de composés halogénés, ceci ouvre la possibilité de recyclage du textile
enduit.
L'invention concerne également des articles contenant un textile enduit
imprimé tel que précité. Elle s'applique plus particulièrement à la fabrication de
nappes enduites imprimées ou autres articles destinés à l'art de la table ou
encore à des articles destinés à la décoration d'intérieur, en particulier le textile
mural.
L'invention va maintenant être illustrée à l'aide d'un exemple qui ne doit
pas être considéré comme limitatif.
EXEMPLE
Les différentes phases de production d'une nappe enduite imprimée sont
les suivantes :
1) Utilisation d'un tissu coton écru émerisé de poids 90/m2 pour la couche
support. 2) Calandrage sur le support d'un film TPO d'épaisseur 13/100 de
millimètre. Température de calandrage : 160°C.
Composition d'enduction utilisée :
- Polyoléfine thermoplastique de dureté 40 shore A 70 parties en poids
- Polyoléfine élastomérique 25 parties en poids
- Polypropylène homopolymère 5 parties en poids
- Antioxydant type phosphate 0,2 parties en poids
- Absorbeur UV 0,1 parties en poids
- Stabilisant UV type Hals 0,1 parties en poids
3) Traitement électrique Corona en ligne de la calandre en vue d'obtenir
une tension superficielle supérieure à 52 dynes /cm.
Dépôt de 20 g/m2 humide d'une solution à 5% de polypropylène chloré
par héliogravure (primaire d'impression). 4) Impression par héliogravure d'un décor de 1 à 6 couleurs avec une
encre de type acrylique. 5) Vernissage par héliogravure à l'aide d'un vernis de type acrylique
contenant des additifs pour le rendre anti-tache. Dépôt de 20 g/m2 d'une
solution à 15% d'extrait sec. Séchage à 80°C. 6) Grainage de l'ensemble à une température de 130°C et une pression
de 20 bars.