Domaine technique et art antérieur
L'invention concerne le domaine des torches à
plasma ; en particulier, elle concerne la régulation et
le pilotage d'une torche à plasma.
Une torche à plasma est un appareil électrique
de forte puissance qui délivre un gaz ionisé à haute
température (>3500°C). Elle a des applications
industrielles dans des domaines qui demandent des
températures très élevées tels que :
- l'environnement, pour la destruction ou la
vitrification de déchets dangereux,
- la chimie, pour la synthèse de certains produits,
- la sidérurgie et la métallurgie, pour le réchauffage
de hauts fourneaux et de cubilots.
Le fonctionnement d'une torche peut être
considéré en soi. Cependant, une torche est
généralement associée à un procédé industriel auquel
elle apporte l'énergie thermique et avec lequel elle
échange des données de pilotage.
Le fonctionnement d'une torche à plasma
requiert alors la mise en oeuvre simultanée de
plusieurs servitudes, pilotées par un automatisme qui
assure la fonction contrôle/commande du système torche.
La présente invention concerne donc également
le fonctionnement d'un système à torche à plasma
(système torche), c'est-à-dire comportant une torche et
un ensemble de servitudes qui lui sont associées pour
assurer sa mission.
La conception de l'automatisme du système
torche dépend de ses conditions d'utilisation dans le
procédé.
La torche peut être par exemple introduite
partiellement dans un four porté à haute température
avec une ambiance corrosive. Elle est alors refroidie
intérieurement et extérieurement.
Le système torche doit avoir un cycle de
fonctionnement long avec une grande fiabilité et une
durée de marche continue suffisante pour ne pas
perturber ou arrêter prématurément le procédé
industriel.
Système de haute technologie, la mise en oeuvre
d'une torche à plasma doit cependant rester simple et
utilisable par des opérateurs n'ayant pas de
connaissances spécifiques.
Le document EP-565 423 décrit un système de
pilotage d'une torche à plasma.
Dans ce système de l'art antérieur, une mesure
de la tension d'arc et de l'intensité d'arc est
réalisée en continu. Des moyens de contrôle permettent
de commander le courant d'arc et le débit du gaz
plasmagène. Enfin, une vanne de régulation du type à
commande pneumatique est commandée par un positionneur
électropneumatique associé à un amplificateur de débit
pneumatique. Ceci permet de rendre compatibles les
variations d'ouverture et de fermeture de la vanne avec
des variations de valeurs de consigne délivrées par les
moyens de contrôle.
Un tel système de contrôle d'une torche est
complexe et nécessite la mise en oeuvre de moyens
matériels assez figés. En particulier, la vanne décrite
dans ce document est d'un fonctionnement mécanique
assez précis. Par ailleurs, ce système de contrôle est
fixé pour chaque torche et chaque application. Il est
possible de modifier les valeurs de consigne utilisées,
mais un système de régulation conçu pour une torche
donnée ou une application donnée n'est pas compatible
avec une autre torche, différente, ou une autre
application.
De plus, un tel système n'optimise pas le
fonctionnement de la torche. Le document EP-565 423 ne
donne aucune information sur la manière d'atteindre une
puissance de consigne, ni sur le problème de la
stabilisation de la puissance de la torche lorsqu'une
valeur de consigne de la puissance est atteinte.
Ce document ne traite pas non plus du problème
des perturbations extérieures telles que les variations
de l'humidité du gaz plasmagène ou l'état d'usure des
électrodes. Or, de telles perturbations peuvent se
produire, en particulier après un temps d'utilisation
assez long de la torche.
Dans ce cas, la puissance réelle fournie par la
torche se trouve affectée, ce qui est préjudiciable à
son bon fonctionnement ainsi qu'à l'entretien du
procédé pour lequel elle est utilisée.
Exposé de l'invention
Il se pose donc le problème de trouver un autre
système de régulation d'une torche à plasma,
d'utilisation plus souple que celui décrit ci-dessus.
Il se pose également le problème de réaliser un
système de régulation ou de contrôle d'une torche à
plasma ne nécessitant pas l'utilisation d'une vanne à
commande pneumatique, avec positionneur et
amplificateur de débit.
Il se pose également le problème de trouver un
système de régulation compatible avec un fonctionnement
optimal de la torche, préalablement établi.
Enfin, il se pose également le problème de
trouver un fonctionnement de la torche qui soit peu
perturbé par des variations de composition du gaz
plasmagène ou par l'usure des électrodes.
L'invention propose un nouveau système de
régulation d'une torche à plasma permettant de résoudre
les problèmes ci-dessus.
L'invention a pour objet un système de pilotage
d'une torche à plasma, comportant :
- des moyens pour mémoriser une courbe de la tension
d'arc de la torche, dite courbe de tension optimale,
en fonction de la puissance électrique réelle fournie
à la torche,
- des moyens pour commander une régulation de la
puissance de la torche, et fonctionnant :
- selon un premier régime, dit régime de rampe, afin
que la puissance réelle atteigne une valeur dite
valeur de consigne de la puissance, avec une
tension d'arc qui évolue, à une marge d'erreur
près, avec la tension optimale, ou qui suit, à une
marge d'erreur près, la tension optimale,
- selon un second régime, dit régime permanent, afin
de stabiliser la puissance réelle autour de la
valeur de consigne, avec une tension d'arc égale,
à une marge d'erreur près, à la tension optimale.
On entend par tension optimale une tension
préalablement choisie par le concepteur. Pour une
puissance donnée, une telle tension optimale peut être
la tension correspondant à un rendement maximum de la
torche et/ou à une usure minimale des électrodes.
Un tel système ne nécessite pas de régulation
mécanique du débit d'air. De plus, un tel système ne
présente pas de problème de rapidité ou d'accélération
de la réponse d'un élément à une commande des moyens de
contrôle.
Enfin, un tel système est compatible avec tout
système de torche à plasma, car il ne nécessite, pour
chaque torche, que la connaissance de la fonction
déterminant un fonctionnement optimal de la torche.
Les moyens de régulation, lors de leur
fonctionnement en régime de rampe, permettent
d'atteindre une valeur de consigne de la puissance.
Les moyens de régulation, lors de leur
fonctionnement en régime permanent, permettent de
stabiliser la puissance de la rampe.
Un tel système offre en outre l'avantage
suivant vis-à-vis des perturbations extérieures (des
variations de la résistivité ou de la pression du gaz
plasmagène, qui est directement en contact avec les
électrodes) pouvant éventuellement affecter le
fonctionnement d'une torche mal régulée. Le système de
régulation selon l'invention est tel qu'un défaut de ce
type du gaz plasmagène ou du circuit d'alimentation en
gaz n'affecte pas le système torche. En effet, une
variation de la résistivité, ou une autre perturbation,
produit une variation de la tension qui est ramenée
ensuite à sa valeur optimale.
Des moyens peuvent être prévus pour déterminer,
en fonction de l'écart entre la valeur de la puissance
électrique réelle et la valeur de consigne de la
puissance, selon lequel des deux régimes les moyens de
commande de la régulation doivent fonctionner.
La commande de la régulation peut être prévue
pour agir sur les valeurs de courant d'arc et/ou du
débit d'air afin de modifier les valeurs de puissance
réelle et de tension d'arc.
Un tel système peut en outre comporter des
moyens pour modifier la valeur de consigne de puissance
lorsque les moyens de régulation fonctionnent en régime
permanent; On dispose alors d'un système pouvant
fonctionner de manière optimale, quelles que soient les
modifications de consigne imposées par l'opérateur, et
sans avoir besoin d'arrêter la torche.
Par ailleurs, la régulation en puissance peut
être associée à une régulation en température de
l'environnement dans lequel la torche travaille. Les
moyens pour commander la régulation en puissance
peuvent être alors également utilisés comme moyens pour
commander la régulation de température.
L'invention a donc également pour objet un
système de régulation d'une torche à plasma, à deux
boucles imbriquées :
- une première boucle, de régulation en puissance,
- une seconde boucle, de régulation en température.
De préférence, les moyens pour commander la
régulation de la température comportent des moyens pour
produire un signal de commande de variation de la
puissance de la torche en fonction d'une température T
de fonctionnement du dispositif dans lequel est placé
la torche et de l'inertie (CP) du dispositif.
L'invention prévoit également divers moyens de
surveillance du système constitué par la torche et son
environnement. La torche peut, en effet, être couplée à
un dispositif très coûteux, tel que par exemple un
haut-fourneau ou un cubilot de fonderie ou un four de
traitement de déchets. Un défaut d'une des servitudes
de la torche peut avoir des conséquences désastreuses
non seulement sur la torche elle-même, mais aussi sur
tout le dispositif situé en aval.
Une surveillance très étroite des diverses
servitudes qui permettent à la torche de fonctionner
est donc parfois nécessaire.
A cette fin, le système de pilotage de la
torche peut comporter des moyens permettant d'envoyer à
une interface opérateur des signaux d'alerte ou
permettant d'envoyer un signal d'arrêt de
fonctionnement lors de la survenance de défauts des
moyens d'alimentation en fluide ou des moyens
d'alimentation électrique de la torche à plasma. De
préférence un signal d'arrêt est envoyé avant un signal
d'alerte.
Brève description des figures
De toute façon, les caractéristiques et
avantages de l'invention apparaítront mieux à la
lumière de la description qui va suivre. Cette
description porte sur les exemples de réalisation,
donnés à titre explicatif et non limitatif, en se
référant à des dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement une
torche à plasma,
- la figure 2 représente schématiquement une
torche et ses systèmes de régulation et d'alimentation
en fluide et en électricité,
- La figure 3 représente un exemple des abaques
de fonctionnement d'une torche à plasma de 800 kW,
- la figure 4 représente un exemple de
l'évolution de la tension optimale d'une torche à
plasma, en fonction de sa puissance,
- la figure 5 représente des étapes d'un
procédé de régulation en puissance selon l'invention,
- la figure 6 représente des étapes d'un
procédé de régulation en puissance selon l'invention,
en régime de rampe,
- la figure 7 représente des étapes d'un
procédé de régulation en puissance selon l'invention,
en régime permanent,
- la figure 8 représente l'évolution temporelle
de la puissance d'une torche à plasma régulée
conformément à la présente invention,
- La figure 9 représente l'évolution temporelle
de la température de consigne et de la température d'un
dispositif dans lequel est utilisé la torche,
- la figure 10 représente des étapes d'un
procédé de régulation en température selon l'invention,
- la figure 11 représente schématiquement un
circuit de refroidissement d'un système de torche selon
l'invention,
- la figure 12 représente schématiquement un
circuit d'alimentation en gaz plasmagène d'un système
de torche selon l'invention,
- la figure 13 représente schématiquement un
circuit hydraulique du starter d'une torche à plasma,
- la figure 14 représente schématiquement un
circuit d'alimentation électrique d'un système de
torche selon l'invention,
- la figure 15 représente une chaíne
d'asservissement d'un système de torche selon
l'invention.
Exposé détaillé de modes de réalisation de l'invention
Une torche à plasma pouvant être utilisée dans
le cadre de la présente invention comporte les éléments
suivants, illustrés sur la figure 1 :
- deux électrodes tubulaires 2, 4 (amont et aval) entre
lesquelles s'établit un arc électrique 18,
- une chambre 6 d'injection de gaz en vortex, située
entre les deux électrodes 2 et 4,
- une bobine de champ 8, placé autour de l'électrode
amont 2 et destinée à mettre en rotation le pied
d'arc 20,
- un dispositif 10 d'amorçage de l'arc (starter) ; un
tel dispositif est décrit par exemple dans la demande
FR-89 14677,
- des équipements annexes de refroidissement, de
raccordement, de protection et de maintien qui seront
décrits plus loin de manière plus détaillée.
Lors du fonctionnement de la torche, l'air
plasmagène est injecté par la chambre d'injection 6,
située entre les électrodes, et est évacué au travers
de l'électrode aval 4.
L'arc électrique est alors créé par
l'établissement du courant d'arc et par le recul
synchronisé du starter 10, qui maintenait préalablement
en court-circuit l'électrode amont 2 et l'électrode
aval 4.
A l'instant du démarrage cet arc de court-circuit
a pour effet de surchauffer localement l'air
plasmagène et de le rendre électriquement conducteur.
L'arc électrique devient ainsi un phénomène auto-entretenu.
L'air, porté à très haute température par l'arc
électrique, constitue le jet de plasma qui est projeté
à l'extérieur de la torche.
Du fait des hautes températures régnant aux
pieds d'arc 20, les électrodes sont refroidies par une
circulation d'eau dont l'entrée et la sortie sont
désignées sur la figure 1 par les références 14 et 16
pour l'électrode aval 4 et 24 et 26 pour l'électrode
amont 2. Cette eau est déminéralisée afin de maintenir
un isolement électrique suffisant dans la torche.
La durée de vie de la torche est améliorée en
faisant tourner et se déplacer longitudinalement les
pieds d'arc amont et aval dans les électrodes afin
d'éviter la fusion de la matière et de répartir l'usure
de la matière sur la plus grande surface possible.
Cette action est réalisée dans l'électrode amont au
moyen de la bobine de champ 8 qui peut être alimentée
en série avec le courant continu de l'arc ou avoir une
alimentation séparée. Dans l'électrode aval, le pied
d'arc est mis en rotation par l'effet tourbillonnaire
de l'air injecté en vortex.
Comme illustré sur la figure 2, la torche peut
être mise en oeuvre avec l'assistance des sous-systèmes
suivants qui seront détaillés par la suite :
- des moyens 30 d'alimentation électrique du système
torche, commandés par des moyens 34 de contrôle (voir
ci-dessous),
- des moyens 32 d'alimentation en fluide, qui
comprennent un circuit d'eau de refroidissement de la
torche,
- un circuit 33 d'air ou de gaz plasmagène,
- un circuit d'huile pour commander le starter
d'amorçage 10,
- une vanne 29 qui règle l'admission de gaz plasmagène
dans la torche,
- une interface opérateur 38 (ou calculateur
superviseur),
- des moyens 34 de contrôle à programme, par exemple un
automate, pour le pilotage de la torche 1. Un
opérateur, par le calculateur superviseur de procédé
38 peut introduire dans les moyens de contrôle 34 des
valeurs de consigne désirées, par exemple, des
valeurs de consigne pour la puissance électrique, la
puissance thermique et la température à laquelle se
déroule un procédé entretenu par la torche 1.
Les programmes de régulation et de commande de
la torche sont chargés dans l'automate industriel
34. Celui-ci comporte essentiellement une unité
centrale et des cartes d'entrée/sortie. Il est
programmé à partir d'un ordinateur personnel (PC). A
cette fin, par exemple, le constructeur de
l'automate fournit un logiciel qui permet de créer
un programme binaire dans l'automate. Le dialogue
avec l'automate est réalisé via une table d'échange,
ou zone mémoire, par un dispositif de supervision.
De l'extérieur, la supervision (PC) envoie des
messages à la table d'échange. L'automate vient lire
l'état de la table et met le système (par exemple :
une pompe du circuit de refroidissement) en
conformité avec la mémoire ou la table d'échange.
L'automate prévu dans le cadre de la présente
invention peut par exemple fonctionner avec un cycle
compris entre environ 10 ms et 100 ms (vitesse de
réaction). De préférence, on utilise un cycle
rapide, de l'ordre de 10 ms.
L'automate 34 envoie des signaux de commande
par l'intermédiaire des liaisons 41, 43, 53.
Les moyens 34 peuvent également intégrer des
dispositifs de sécurité permettant d'alerter un
opérateur et/ou d'arrêter le fonctionnement de la
torche lors de la survenance de certains défauts des
moyens d'alimentation électrique 30 ou des moyens
d'alimentation en fluide 32.
- Comme exposé par la suite, le pilotage de la torche
incorpore une régulation de la puissance électrique
qui lui est fournie, tout en essayant de maintenir la
tension entre les électrodes à une valeur optimale.
A cette fin, des capteurs 39, 40 permettent de
mesurer la tension et le courant fournis aux
électrodes 2, 4 de la torche. Les grandeurs fournies
par ces capteurs sont digitalisées et permettent de
calculer la puissance réelle à laquelle fonctionne
la torche.
De même, un capteur de température 42 peut être
prévu pour mesurer la température à laquelle se
déroule un procédé entretenu par la torche 1.
Le fonctionnement d'une torche à plasma peut
être décrit à l'aide de courbes de tension d'arc, en
fonction du courant d'arc, pour des débits donnés de
gaz plasmagène. On obtient un réseau de courbes, ou
réseau de points de fonctionnement, qui est fonction :
- de la géométrie de la torche,
- des forces aérodynamiques dues au vortex,
- des forces magnétiques dues à la bobine de champ.
Ce réseau de points de fonctionnement est donc
unique pour chaque type de torche.
Un exemple d'abaque (courbes isodébits) de
points de fonctionnement est donné en figure 3, pour
une torche de puissance 800 kW. Sur la figure 3, les
courbes I, II, III, IV correspondent respectivement à
des débits de gaz plasmagène de 10g/s, 15g/s, 20g/s,
30g/s. Les autres courbes correspondent à des débits
augmentant ensuite de 10g/s en 10g/s (40g/s,
50g/s,...).
Par conséquent, chaque type de torche a un
domaine de fonctionnement caractérisé par les
paramètres spécifiques suivants :
- le courant d'arc I,
- le débit de gaz plasmagène Q,
- la tension d'arc U qui exprime, ou traduit,
sensiblement la longueur de l'arc.
Afin de réaliser un pilotage de la torche, il
est donc possible de choisir l'un de ces deux
paramètres comme paramètre de pilotage. En particulier,
I et Q sont des paramètres de pilotage très bien
adaptés, la tension U découlant des valeurs choisies
par ces paramètres.
Pour un fonctionnement optimum de la torche, la
valeur de la tension suit une courbe U=f(P), où P est
la puissance de la torche. Une telle courbe est établie
expérimentalement en s'assurant que :
- l'arc ne s'accroche pas sur le nez de la torche,
- la tension ne dépasse pas la tension maximum permise
par l'alimentation électrique,
- l'arc emplit un maximum de volume de l'électrode
aval.
La courbe Uoptimal=f(P) est obtenue en établissant
expérimentalement les abaques Q=f(I) à débit constant,
du type de celles données en figure 3 et commentées ci-dessus.
Cette courbe est chargée dans la table
d'échange de l'automate 34.
Pour chaque valeur de puissance, on fixe le
point de fonctionnement optimum associant la longueur
de l'arc, le rendement et l'enthalpie.
A chaque point concerné correspondent une
puissance P et une tension U. L'association de la
puissance et de la tension des points sélectionnés
donne la courbe Uoptimal=f(P). Un exemple d'une telle
courbe est donné sur la figure 4 (courbe C1).
Le fonctionnement le long de la courbe C1 est
optimum, mais d'autres régimes de fonctionnement sont
possibles. En effet, la courbe C1 correspond au cas où
la torche fonctionne avec un rendement maximum. A
partir d'un point de la courbe C1, une variation de la
valeur de la tension et/ou de la puissance électrique
entraíne une diminution du rendement de fonctionnement.
Sur la figure 4, une deuxième courbe C2
représente la limite inférieure de la zone de
fonctionnement possible de la torche. Ces deux courbes
définissent en fait trois zones dans le plan (P, U) :
- la zone 1, située au-dessus de la courbe C1 : dans
cette zone, l'arc sort de l'électrode aval et devient
trop long. Il est exclu de pouvoir travailler dans
cette zone,
- la zone 2, située sous la courbe C2 : le
fonctionnement de la torche est instable, la tension
et la résistivité sont trop faibles,
- la zone 3, située entre les deux courbes : le
fonctionnement est possible, avec un rendement
variable ; le rendement est optimal sur la courbe C1
et il diminue lorsque les paramètres de
fonctionnement éloignent le point de fonctionnement
de la courbe C1 pour l'approcher de la courbe C2.
Ceci correspond alors au cas où l'enthalpie du gaz
s'accroít. Un concepteur peut choisir, pour une
raison ou pour une autre, de faire fonctionner la
torche le long d'une courbe située entre C1 et C2.
Dans ce cas, il remplace, dans la table d'échange de
l'automate 34, la courbe déjà introduite par la
nouvelle courbe.
La courbe C1 constitue un objectif de
fonctionnement de la torche, à atteindre. A cette fin,
on fait varier les valeurs de courant d'arc I et de
débit d'air Q de manière à faire varier la tension
d'arc U. Les variations du courant I et de la tension U
entraínent des variations de la puissance P=U.I. On
peut donc dire que la fonction Uoptimal=f(P) décrite ci-dessus
découle de la fonction de transfert de la torche
U=F(I,Q). Cette dernière traduit le fait que les
variables d'entrée du système de régulation de la
torche sont le courant I et le débit Q, la variable de
sortie étant la tension U.
La régulation de la torche repose sur les
principes suivants, qui découlent de l'analyse faite
ci-dessus des caractéristiques d'une torche à plasma :
- une augmentation du débit d'air Q entraíne une
augmentation de la tension U et une augmentation de
la puissance P : en effet, une augmentation du débit
d'air entraíne une diminution de la température de
l'air, et une augmentation de sa résistivité,
- une diminution du débit d'air Q entraíne une
diminution de la tension U et une diminution de la
puissance P,
- une augmentation du courant d'arc I entraíne une
diminution de la tension U et une augmentation de la
puissance P : en effet, une augmentation du courant
d'arc entraíne une augmentation de la température du
gaz plasmagène, donc une diminution de sa
résistivité ;
- une diminution du courant d'arc I entraíne une
augmentation de la tension U et une diminution de la
puissance P.
Le principe de la régulation en puissance
conformément à la présente invention va maintenant être
décrit de manière plus détaillée.
Avant l'amorçage de la torche, un opérateur
introduit dans l'automate 34 une consigne de puissance
CPUIS. Par défaut, l'automate 34 règle la consigne à la
même valeur que la consigne précédente.
Dans un premier temps, la puissance de la
torche croít jusqu'à atteindre la consigne de puissance
(c'est le fonctionnement en régime de rampe).
Dans un deuxième temps, la puissance de la
torche est stabilisée autour de la puissance de
consigne (c'est le fonctionnement en régime permanent).
Des mesures de la tension d'arc U et du courant
d'arc I sont effectuées à chaque cycle du procédé de
régulation à l'aide de moyens de mesure de tension 39
et de courant 40 (figure 2). Ces grandeurs permettent
de calculer la puissance électrique réelle de la torche
Pr=U.I.
La régulation consiste ensuite à modifier les
consignes de débit d'air Q et de courant d'arc I pour
approcher la valeur Pr, mesurée, de CPUIS, avec une
tension d'arc optimale (Uoptimal) qui dépend de la
puissance instantanée réelle Pr.
Comme on l'a vu précédemment, l'abaque
Uoptimal=f(P) est obtenue à partir des essais de
caractérisation de la torche. Cette abaque est donc
préalablement introduite par un opérateur dans des
moyens de mémorisation de l'automate 34.
A chaque cycle de procédé de régulation, les
opérations suivantes sont réalisées :
- calcul de la puissance électrique réelle Pr,
- détermination de Uoptimal,
- calcul de l'écart entre la consigne de puissance
CPUIS et Pr : ΔP=|CPUIS-Pr|,
- une comparaison de ΔP et de ΔPra, où ΔPra est un seuil
préalablement fixé par l'opérateur, à partir duquel
on considère que la puissance réelle a atteint la
valeur de consigne de puissance :
- si ΔP≥ΔPra, le procédé reste ou passe en régime de
rampe,
- si ΔP≤ΔPra, le procédé reste ou passe en régime
permanent.
D'autres étapes de fonctionnement du procédé
peuvent être prévues, notamment :
- l'étape consistant à vérifier que les consignes de
débit d'air Q et de courant d'arc I sont bien
comprises entre des valeurs limites Qmax, Qmin et Imax,
Imin.
- l'étape consistant à régler les consignes de courant
et de débit aux valeurs limites, si elles ne sont pas
entre les valeurs limites.
La figure 5 est un organigramme de la
régulation en puissance selon la présente invention.
La figure 6 représente un organigramme du
fonctionnement en régime de rampe du procédé de
régulation selon la présente invention.
Ce régime permet d'atteindre rapidement la
valeur CPUIS, que ce soit au démarrage de la torche, ou
lorsque la valeur de consigne CPUIS est modifiée au
cours du fonctionnement de la torche.
Au cours de ce régime, les valeurs de Q et de I
sont incrémentées (selon des premiers incréments de ΔQ1
et ΔI1), avec une périodicité DT1, suivant une pente de
montée ou de descente en puissance.
Pour chaque intervalle de temps DT1, la
puissance réelle Pr est mesurée :
- si Pr≤CPUIS, on cherche à augmenter la puissance de
la torche. On peut donc accroítre I de ΔI1 et, si
U≤Uoptimal, on peut également incrémenter Q de ΔQ1,
- si Pr≥CPUIS, on cherche à diminuer la puissance de la
torche. On peut donc diminuer le débit d'air Q de ΔQ1
et, si U≤Uoptimal, diminuer le courant d'arc I de ΔI1.
Ce régime de fonctionnement permet d'augmenter
ou de diminuer la puissance de la torche en restant au
plus près de la tension optimale Uoptimal Lorsque ΔP
devient inférieur à ΔPra, le régime de rampe est
abandonné au profit du régime permanent.
Le fonctionnement en régime permanent consiste
à maintenir la puissance réelle à la valeur de la
puissance de consigne, lorsque celle-ci est atteinte,
avec une tolérance ΔPra, et ceci tout en gardant la
tension d'arc optimale Uoptimal. A cette fin les valeurs
du débit d'air Q et du courant d'arc I sont
incrémentées ou décrémentées avec des valeurs
d'incrément, ou de pas, ΔQ2, ΔI2, et ceci avec une
périodicité DT2 (par exemple : DT2=DT1).
Après chaque incrément de temps DT2 :
- si U<Uoptimal et Pr<CPUIS :
- si Q<Qmax (débit maximum du gaz plasmagène) : Q est
incrémenté de ΔQ2,
- sinon : I est incrémenté de ΔI2
Dans le premier cas, l'incrémentation du débit
d'air entraíne une augmentation de la tension et de
la puissance. Dans le second cas, l'incrémentation
du courant d'arc entraíne une diminution de la
tension, malgré l'objectif fixé de conserver la
tension à une valeur optimale : ceci signifie que,
temporairement, le procédé privilégie la puissance
au détriment de la tension, et donc la puissance au
détriment du rendement. Cette perte de rendement est
compensée au cours des cycles suivants du procédé.
- si U<Uoptimal et Pr>CPUIS :
- si I>Imin : le courant d'arc est décrémenté de ΔI2,
- sinon, le débit d'air Q est décrémenté de ΔQ2.
Dans ce dernier cas, la diminution du débit
d'air entraíne une perte en tension et en rendement.
Mais, là encore, cette perte est temporaire et est
compensée au cours des boucles suivantes du procédé
de régulation.
- si U≥Uoptimal et Pr≥CPUIS, le débit d'air est décrémenté
de ΔQ2.
- si U≥Uoptimal et Pr≤CPUIS, le courant est incrémenté de
la valeur ΔI2.
La figure 7 est un organigramme du régime
permanent du procédé de régulation selon l'invention.
Le système de régulation de la torche reste en
fonctionnement permanent tant qu'une modification de la
consigne de puissance CPUIS n'intervient pas.
Lorsqu'une telle modification intervient,
introduite par exemple par l'opérateur dans l'automate
34, ΔP devient supérieur à ΔPra, et le procédé repasse
en régime de rampe.
Ainsi, comme illustré sur la figure 8, le
procédé selon l'invention permet de faire évoluer la
puissance réelle de la torche en fonction du temps,
tout en restant au plus près des conditions optimales
de fonctionnement ou des conditions choisies par
l'opérateur. Sur la figure 8, la puissance croít
d'abord selon un régime de rampe, pour atteindre une
consigne CPUIS1 à l'instant t1. Cette consigne est
maintenue jusqu'à l'instant t'1, où l'opérateur modifie
la consigne de puissance en CPUIS2 : le fonctionnement
est alors de nouveau un fonctionnement en régime de
rampe (décroissante) jusqu'à l'instant t2. Puis, entre
t2 et t'2, un fonctionnement en régime permanent permet
de maintenir la puissance sensiblement à CPUIS2. A t2,
une nouvelle consigne de puissance CPUIS3 est
introduite par l'opérateur. Le procédé repasse alors en
régime de rampe pour atteindre cette nouvelle valeur de
consigne, jusqu'à l'instant t3. A partir de t3, la
torche fonctionne de nouveau en régime permanent. Un
tel fonctionnement peut être poursuivi aussi longtemps
que nécessaire.
Le procédé de régulation de la torche, décrit
ci-dessus, rend la puissance de la torche quasiment
indépendante de facteurs interne ou externe
(perturbations) pouvant influer sur les paramètres de
pilotage I et Q. L'état d'usure des électrodes, la
pression du gaz plasmagène, sa composition sont des
paramètres qui sont susceptibles de varier au cours du
fonctionnement de la torche et qui pourraient donc
influencer ses performances et faire dériver la
puissance fournie.
En fait, le système de régulation selon la
présente invention permet d'éviter ce problème. Par
exemple, si l'humidité du gaz plasmagène s'accroít, il
en résulte une diminution de la tension entre les
électrodes (la résistivité du gaz diminue). Selon le
procédé décrit ci-dessus, il en résulte une diminution
de courant et/ou une augmentation du débit, qui tendent
à ramener la tension vers sa valeur optimale.
L'influence de l'humidité est donc compensée
automatiquement. Il en va de même de l'influence des
autres perturbations.
Le système de pilotage de la torche comporte
donc, selon l'invention :
- des moyens pour mémoriser une courbe de la tension
d'arc de la torche, dite courbe de tension optimale,
en fonction de la puissance électrique réelle fournie
à la torche,
- des moyens pour commander une régulation de la
puissance de la torche, et fonctionnant :
- selon un premier régime, dit régime de rampe, afin
que la puissance réelle atteigne une valeur dite
valeur de consigne de la puissance, avec une
tension d'arc égale à la tension optimale,
- selon un second régime, dit régime permanent, afin
de stabiliser la puissance réelle autour de la
valeur de consigne, avec une tension d'arc égale à
la tension optimale.
Le procédé de régulation en puissance décrit
ci-dessus ne fait intervenir que la torche elle-même.
Un tel procédé ne prend pas en compte l'environnement
dans lequel la torche fonctionne. Or, la torche
fonctionne dans un dispositif ou un environnement
auquel elle apporte de l'énergie, ce dispositif ou cet
environnement devant être porté à une température
donnée, par exemple constante ou cyclique. L'apport
thermique nécessaire pour le maintien en température
peut être également variable selon l'état dans lequel
se trouve le dispositif ou l'environnement. Si, par
exemple, la torche est utilisée avec ou dans un four,
il peut être nécessaire de faire varier l'apport
thermique au cours de phases de chargement du four, ou
de phases d'homogénéisation de la température du four.
En plus du système de régulation en puissance
décrit ci-dessus, l'invention permet de réaliser une
régulation de température de l'environnement dans
lequel se trouve placée la torche. Cette régulation de
température, basée sur la modulation de la puissance de
la torche, est mise en oeuvre pour porter
l'environnement à une température de consigne CTf et le
maintenir à cette température. Cette régulation de
température est une régulation de deuxième niveau qui
se superpose à la régulation en puissance, toujours
active.
Les paramètres de régulation en température
sont les suivants :
- la consigne de température finale CTf,
- la pente de montée ou de descente de la température
CP=ΔT/Δt : cette grandeur traduit le fait que la
température de l'environnement de la torche varie
avec une vitesse limitée. En fait, cette grandeur CP
est à déterminer expérimentalement et découle
directement de la fonction de transfert du four. Par
la connaissance de l'environnement, de la manière
dont il doit travailler, et des essais de
caractérisation, on peut connaítre les valeurs que
l'on peut donner à Cp, en fonction de la puissance de
la torche. Si Cp a une valeur trop grande, la
puissance de la torche atteint sa valeur maximum trop
rapidement, sans que la pente de montée en
température de l'environnement soit respectée. Si la
valeur de CP est trop faible, la torche reste à trop
faible puissance.
La régulation en température consiste à
incrémenter ou à décrémenter la puissance de la torche
d'un certain nombre de fois un incrément ΔP, pour
atteindre la température du four CTf finale, en
respectant la pente CP.
Au cours de chaque cycle du procédé de
régulation en température selon l'invention, la
température de l'environnement est mesurée (à l'aide du
capteur de température 42, figure 2). Cette valeur Tm
est mémorisée, de même que la valeur de la température
Tm-1 du cycle précédent.
Par ailleurs, l'automate connaít la valeur de
la température initiale T0 (température au départ de la
régulation) et peut calculer la température de consigne
instantanée TC : TC=T0±CpxΔT, où ΔT est l'incrément de
temps (ou le pas temporel) du cycle.
A chaque cycle, on dispose donc de la
température de consigne instantanée TC, de la
température réelle Tm, et de la pente réelle
PENr= (Tm-Tm-1)/ΔT.
Cette dernière grandeur est la pente effective
de montée ou de descente de la température dans le
four, en °C/h, pour le cycle m.
Soit ΔT la tolérance d'écart de température
entre TC et Tm, et APE la tolérance d'écart de pente
entre la pente réelle PENr et CP. Alors :
- si Tm<TC-ΔT : la puissance est incrémentée de 2ΔP,
- si Tm>TC+ΔT : la puissance est décrémentée de 2ΔP,
- si PENr<CP-ΔPE : la puissance est incrémentée de ΔP,
- si PENr>CP+ΔPE : la puissance est décrémentée de ΔP.
Pour un tel procédé de régulation en
température, l'évolution de la température en fonction
du temps est représentée schématiquement sur la figure
9. La droite de pente Cp représente l'évolution de la
température de consigne de l'environnement. Autour de
chacun des instants t1, t2, ... t7 la température réelle
et la pente de température réelle sont respectivement
mesurés et calculés. Pour chacun de ces instants, la
valeur correspondante d'incrément ou de décrément, en
puissance, est portée sur le graphique. Ainsi, autour
de l'instant t1, l'écart en température, par rapport à
la consigne instantanée, est supérieure à ΔT, ce qui
entraíne une incrémentation de puissance de 2ΔP ; par
ailleurs, l'écart entre la pente réelle et CP résulte
en une incrémentation de puissance de ΔP, d'où une
incrémentation totale en puissance de 3ΔP.
La figure 10 est un organigramme qui représente
schématiquement la succession d'étapes du procédé de
régulation en température conforme à la présente
invention. Par exemple, Tm est mesuré avec une
périodicité de 60 secondes. Par ailleurs, on peut
choisir de donner aux paramètres les valeurs par défaut
suivantes :
- CTf : même valeur que la consigne précédente,
- Cp : même valeur que la consigne précédente,
- P, ΔT, ΔPE : valeurs données selon les
caractéristiques de l'ensemble constitué par la
torche et son environnement (par exemple la torche et
le four).
- CTI (consigne de température initiale) et Cp ont des
valeurs initiales que l'opérateur peut retrouver en
demandant une initialisation.
Deux aspects complémentaires d'un procédé de
régulation d'une torche ont été décrits ci-dessus : la
régulation en puissance et la régulation en
température. La régulation en température fait usage de
la régulation en puissance. Mais, dans certaines
applications, une régulation en puissance peut être
réalisée sans régulation en température. Lorsque les
deux sont utilisées, on obtient une double régulation
du système constitué par la torche à plasma.
Les moyens 32 d'alimentation de la torche en
fluide vont maintenant être décrits.
La figure 11 est un schéma du circuit 32 de
refroidissement de la torche.
La torche à plasma est refroidie en permanence
par une circulation d'eau déminéralisée sous pression,
dans sa partie intérieure, autour des électrodes amont
et aval, autour de la bobine de champ et dans sa partie
extérieure, autour de l'enveloppe externe aval. Cette
circulation d'eau de refroidissement dans la torche est
assurée par une pompe 48 et permet d'évacuer l'énergie
transmise aux parois par l'arc électrique, ainsi que
par la température du dispositif ou de l'environnement
dans lequel se trouve l'extrémité aval de la torche.
L'eau de refroidissement de la torche est
déminéralisée pour garantir l'isolement électrique des
divers éléments sous tension de la torche. De
préférence, la résistivité de l'eau est contrôlée en
permanence à l'aide d'un capteur de résistivité relié à
l'automate 34 (figure 2). La régénération automatique
d'une partie de l'eau circulant dans la torche
maintient la résistivité au-dessus d'un seuil minimum.
Une électrovanne 50 commande l'admission d'eau
52 dans le circuit d'eau déminéralisée constitué des
cartouches de déminéralisation 54 et du réservoir 46.
Un circuit 60 de recyclage de l'eau de
déminéralisation permet de maintenir la qualité de
l'eau déminéralisée passant dans la torche. Ce circuit,
en dérivation sur la cuve, fait passer une partie de
l'eau dans les cartouches 54 de résine de
déminéralisation et la réinjecte dans le réservoir 46,
lorsque la circulation d'eau dans la torche est
activée.
La déminéralisation se fait donc
automatiquement par une dérivation permanente du
circuit d'eau, sans l'intervention de l'automate.
Le réglage du débit de recyclage est effectué
manuellement par une vanne.
Un capteur de pression 47 permet de surveiller
la pressurisation du circuit de refroidissement. Si la
pression devient inférieure à un seuil de défaut, il y
a arrêt électrique de la torche.
Le cycle de remplissage du réservoir 46 permet
d'obtenir en permanence une réserve d'eau déminéralisée
suffisante pour assurer un refroidissement optimum de
la torche en service. Il s'enclenche automatiquement à
la suite d'une baisse de pression d'eau (donnée par le
capteur de pression du réservoir) lorsque celle-ci
atteint le seuil minimum et s'arrête lorsque le seuil
maximum est atteint. Les différents seuils sont
détectés par comparaison entre la mesure analogique de
pression et des seuils mis en mémoire dans l'automate.
C'est ce dernier qui commande alors l'ouverture de la
vanne 50.
Un capteur 45 de niveau provoque l'arrêt de la
pompe de refroidissement en cas de fuite importante
pour éviter que la pompe ne fonctionne à sec.
L'évacuation de l'énergie captée par le circuit
de refroidissement est assurée par un échangeur
(échangeur à plaques) 42 commun avec un circuit d'eau
secondaire 44. Ce dernier peut comprendre un
aéroréfrigérant fonctionnant sur le principe de
l'évaporation et constituer une boucle fermée ou, plus
simplement, être en boucle ouverte avec un flux continu
d'eau perdue, selon les disponibilités ou les choix du
site d'implantation du dispositif.
Un circuit 56, comportant une vanne 58, peut
être prévu pour assurer un refroidissement de secours.
Il est relié par exemple au réseau de ville et amène
donc de l'eau non déminéralisée à la torche 1, ce qui
pollue le circuit d'eau. Ce dispositif est prévu pour
n'intervenir que lorsque les pompes sont à l'arrêt et
que la torche est encore dans le dispositif dans lequel
elle opère.
Diverses fonctions de surveillance peuvent
éventuellement être prévues en complément du circuit
décrit ci-dessus, ensemble ou séparément :
- une surveillance du remplissage du réservoir : si la
durée de remplissage est trop longue, ou si le temps
entre deux remplissage est trop important, l'automate
34 peut envoyer un message à l'opérateur ou émettre
un signal d'alarme,
- une surveillance de la déminéralisation : des moyens
peuvent être prévus, en combinaison avec le réservoir
46 ou le circuit 60, pour mesurer la résistivité de
l'eau déminéralisée. Un signal est alors envoyé vers
l'automate 34, où la résistivité mesurée est comparée
à une, ou des, valeur(s) seuil. Un seuil de défaut
et/ou un seuil d'alarme peuvent être prévus, pour
lesquels :
- si la résistivité mesurée est inférieure au seuil
de défaut, la torche est arrêtée électriquement et
une alarme est émise,
- si la résistivité mesurée est inférieure au seuil
alarme, une alarme est émise,
- une surveillance de la circulation d'eau : des
capteurs permettent de mesurer le débit d'eau dans la
torche et/ou le niveau d'eau dans la cuve et/ou la
pression d'eau dans ce circuit et/ou les températures
de l'eau en entrée et en sortie de la torche.
Pour le débit, la pression et les températures,
des seuils d'alarme et/ou de défaut peuvent être
prévus, auxquels l'automate compare les valeurs
mesurées. Le franchissement du seuil d'alarme
entraíne l'émission d'un signal d'alarme, celui du
seuil défaut entraíne l'arrêt de la torche. Pour le
niveau d'eau, le passage sous un niveau très bas
entraíne l'arrêt des pompes et de la torche,
- une surveillance de la pompe 48 : lorsque celle-ci
est à l'arrêt et que la torche est en position sur un
site d'utilisation, une pompe 49 de secours est mise
en marche sur commande de l'automate 34.
Par conséquent, l'automate 34 peut être prévu
pour assurer la surveillance et la commande des
différentes fonctions suivantes :
- remplissage du circuit hydraulique et appoint d'eau
brute,
- recyclage de déminéralisation de l'eau de
refroidissement,
- circulation d'eau dans la torche,
- refroidissement de secours,
- réfrigération de l'eau, éventuellement.
La protection, en cas de coupure électrique ou
d'arrêt des pompes peut être assurée :
- par le recul automatique de la torche,
- par le circuit de secours 56 si le recul de la torche
n'est pas validé,
- par l'envoi, à l'opérateur, d'une information
d'Avarie Majeure, si le débit d'eau est encore
insuffisant et que le recul de la torche n'est
toujours pas validé.
Une sécurité de fonctionnement peut donc
permettre d'assurer le respect des règles suivantes :
- le refroidissement de la torche est assuré
lorsqu'elle est en fonctionnement, et tant qu'elle se
trouve dans le dispositif (sous peine d'une fusion
très rapide des électrodes et de sa partie aval).
- en cas de perte de refroidissement, lorsque la torche
est dans le dispositif, des actions de secours sont
prévues et générés par les moyens 34 de
contrôle/commande, selon la configuration de
l'installation et le type de cause :
- 1. mise en route automatique d'une pompe de secours,
- 2. recul automatique de la torche,
- 3. circulation d'eau brute de secours.
Les paramètres de fonctionnement (pression,
débit, température d'eau, résistivité) peuvent être
mesurés en permanence et, en cas de dérive de l'un
d'eux, l'opérateur peut être alerté avant que des
actions de mise en sécurité ne soient nécessaires.
Les moyens de génération et de pilotage du
débit de gaz plasmagène fourni à la torche vont
maintenant être décrits, en liaison avec la figure 12.
Le gaz plasmagène peut être de l'air provenant d'un
réseau d'air industriel, ou d'un compresseur. La
pression minimum disponible doit de préférence être de
l'ordre de 6 bars, et le débit de 300 Nm3/h, soit
environ 110g/s, à une puissance de 800 kW.
En sortie du compresseur 62, l'air est
déshuilé, asséché et filtré à environ 1/10ème de
micromètre, à l'aide de moyens de filtrage 64 et d'un
dispositif de séchage 66.
Une cuve tampon 68 crée une réserve d'air et
évite des fluctuations de pression générées par le
compresseur en amont de la vanne de régulation 29.
Un débitmètre 70 permet de mesurer le débit
d'air envoyé vers la torche 1. Ce débit est commandé
par la vanne pilotée, ou vanne de régulation, 29 (Cf.
figure 2). De préférence, c'est l'automate 34 qui
assure la mise en marche et l'arrêt du dispositif de
séchage, du compresseur, et l'ouverture et la fermeture
de la vanne de régulation 29. Dès que la torche n'est
plus en position de retrait par rapport à son lieu
d'utilisation, un débit d'air minimum est émis dans la
torche pour éviter toute pollution interne.
Le débitmètre 70 fournit une valeur de mesure
du débit qui peut être comparée, dans l'automate 34, à
une ou plusieurs valeurs de seuil, par exemple une
valeur de seuil alarme et/ou une valeur de seuil
défaut. Lors du franchissement du seuil alarme, un
signal d'avertissement est envoyé à un opérateur. Le
franchissement du seuil défaut entraíne l'arrêt de la
torche, du sécheur et du compresseur ; la vanne 29 est
alors également fermée, sauf pour le cas où la torche
est encore sur son lieu d'utilisation, auquel cas une
valeur minimum de circulation d'air est maintenue, ce
qui permet d'éviter la pollution de la torche par
l'environnement.
L'information portant sur la valeur du débit
d'air peut également jouer un rôle, ainsi qu'on l'a
déjà expliqué ci-dessus, dans le cadre de la régulation
en puissance de la torche. La régulation prévue dans le
cadre de la présente invention présente l'avantage
qu'une perturbation extérieure sur le circuit d'air
(par exemple une variation de l'humidité de l'air, ou
une variation de la pression d'air) n'entraíne pas un
arrêt de la torche. L'opérateur peut être averti, mais
le dispositif de régulation selon la présente invention
permet de réagir et de compenser les perturbations
extérieures sur le débit d'air.
Réciproquement, le débit de gaz est piloté en
fonction de la puissance, ou, éventuellement de
l'enthalpie de gaz demandée, avant d'être injecté dans
la torche.
Le dispositif de démarrage de la torche (ou
"starter") va maintenant être décrit, en liaison avec
la figure 13, où il est désigné par la référence 71.
On rappellera préalablement qu'un dispositif
d'amorçage est décrit dans la demande FR-89 14677. Le
dispositif starter permet d'assurer le maintien sous
pression du circuit hydraulique d'activation du vérin.
De plus, il commande l'avance et le recul du vérin de
démarrage 2 (figure 1). C'est ce dispositif qui assure
l'amorçage de l'arc dans la torche. Avant l'amorçage,
il est en position avancée, l'électrode amont est au
contact de l'électrode aval et réalise un court-circuit.
Au démarrage, pendant l'établissement du
courant d'arc, ce vérin recule rapidement l'électrode
amont et "tire" l'arc entre les deux électrodes.
Sur la figure 13, la référence 74 désigne un
réservoir qui contient l'huile du circuit hydraulique.
Une pompe 76 fait monter une partie de l'huile dans un
accumulateur double 78. La partie supérieure de celui-ci
contient de l'air. Lorsque la pression s'accroít
dans l'accumulateur et atteint une limite haute, le
pressostat 80 coupe le moteur de pompe 76. Le
pressostat 82 fait redémarrer la pompe lorsque la
pression d'huile atteint une limite basse.
Un pressostat 84 de défaut de pression interdit
le démarrage de la torche si la pression d'huile n'est
pas suffisante.
Un distributeur 87 comporte une partie 86
associée à la fonction d'avance du starter et une
partie 88 associée à la fonction de recul du starter.
Sur la figure 12, le distributeur est en position de
recul du starter : la pression d'huile est donc dirigée
vers l'arrière du vérin.
A chacun des compartiments du vérin d'amorçage
est ensuite associé un limiteur de débit 89-90, 91-92.
Chacun comporte un clapet anti-retour 89, 91 et un
limiteur de débit 90, 92. Les limiteurs sont des
systèmes de régulation mécaniques qui permettent à
l'huile d'aller vers et de revenir du vérin.
Le retour de l'huile dans le réservoir se fait
par l'intermédiaire d'un filtre 93 à huile (filtre à
10 µm). Enfin, le réservoir 74 est équipé d'un filtre à
air 94.
Les moyens d'alimentation électrique assurent
l'alimentation de la bobine de champ 8 (figure 1) et de
l'arc 18 (figure 1) soit disposés en série, soit
séparés, à partir d'un réseau haute tension.
Les moyens d'alimentation électrique 30 sont
représentés schématiquement sur la figure 14. Ils
comprennent une alimentation haute tension 100, un
transformateur 102 (en général dodécaphasé) et un
redresseur 104. Ils fournissent une alimentation en
courant continu aux électrodes de la torche et à la
bobine de champ. Une self de lissage 114 d'un
surtenseur 112 absorbe les fluctuations de courant de
l'arc électrique.
Le redresseur d'arc 104 est constitué
essentiellement de ponts de Graetz (par exemple 6
thyristors par pont). Des moyens 110, de type
ventilateurs, permettent d'assurer une circulation
d'air suffisante dans le redresseur 104.
Celui-ci est en fait programmé par une consigne
de courant Iarc envoyée depuis l'automate 34.
L'élaboration de cette consigne a été décrite ci-dessus
dans le cadre du procédé de régulation en puissance de
la torche.
La surveillance des défauts dans les moyens
d'alimentation en courant est centralisée au niveau des
redresseurs 104. La transmission des informations sur
les défauts est réalisée directement vers l'automate
34.
Des capteurs standards permettent de mesurer
des valeurs de courant d'arc et de tension d'arc dans
la torche 1.
Aux courants d'arc peuvent être associés des
seuils d'alarme et de défaut (par exemple 50 ampères
pour le seuil d'alarme et 100 ampères pour le seuil de
défaut). Le franchissement de ces seuils entraíne, dans
le premier cas, l'émission d'un signal d'alarme de
courant d'arc et, dans le second cas, l'arrêt de la
torche.
Pour la tension d'arc, trois seuils peuvent
être prévus : un seuil minimal au-dessous duquel la
tension est trop faible, un seuil d'alarme et un seuil
de défaut. Lorsque la tension devient inférieure au
seuil minimal ou supérieure au seuil d'alarme, un
signal d'alarme correspondant est envoyé par l'automate
34. Lorsque la tension devient supérieure au seuil de
défaut, la torche 1 est arrêtée.
Le système de régulation de l'invention est un
système à deux boucles imbriquées : une première boucle
concerne la régulation en puissance et une seconde
boucle concerne la régulation en température. La chaíne
d'asservissement du système torche est représentée
schématiquement sur la figure 15.
La colonne de gauche contient les valeurs de
consigne T (température du dispositif ou de
l'environnement de la torche), P (en kW, puissance
électrique fournie à la torche), I (en A, courant) et Q
(en Nm3/h, débit de gaz plasmagène).
Une consigne manuelle 120 permet à l'opérateur
de sélectionner uniquement la fonction de régulation en
puissance. Par ailleurs, une consigne 122 permet de
mettre la puissance à une valeur minimale Pmini, par
exemple dans le cas où la torche est utilisée dans un
four et où celui-ci est en surpression.
La régulation en puissance se déroule ensuite
comme décrit plus haut (bloc 124 sur la figure 15). On
notera que des consignes 126, 128 peuvent en outre être
prévues pour bloquer le courant I et le débit Q à leur
valeur fixe de consigne (auquel cas il n'y a plus de
régulation en puissance). Des perturbations 131, par
exemple du débit d'air, sont prises en compte. La
fonction F représente la fonction de transfert de la
torche.
La régulation en température se déroule, elle
aussi, comme décrit plus haut (bloc 132 sur la figure
15). Un écart ε entre la température mesurée et la
température de consigne fait évoluer la consigne de
puissance selon P=g(T) (bloc 134). La fonction G
(T=G(P)) représente la fonction de transfert de la
torche et du four.
Enfin, le procédé peut autoriser ou empêcher le
fonctionnement du système torche suivant l'état des
différentes servitudes (alimentation en gaz plasmagène,
circuit de refroidissement, etc...) comme déjà décrit
ci-dessus.
D'une manière générale, l'invention exposée
dans la présente demande est particulièrement bien
adaptée à la régulation et/ou au pilotage d'une torche
à plasma de puissance supérieure à 100 kW, par exemple
de puissance égale à 800 kW, ou à 2MW ou à 4 MW.