[0001] La présente invention se rapporte au domaine des électroaimants sécurisés, destinés à équiper plus particulièrement des serrures. Ces dernières équipent, par exemple, les distributeurs de billets de banque. Elles comportent généralement un dispositif de commande électrique combiné avec un dispositif d'ouverture mécanique ou électrique. Plus précisément, le mouvement du pêne peut être commandé soit mécaniquement, soit électriquement. Afin d'assurer un fonctionnement sûr, permettant d'éviter une ouverture frauduleuse de la serrure, il est verrouillé par une pièce commandée par un électroaimant lequel reçoit des ordres du dispositif de commande électrique. Une solution de ce type est décrite, par exemple, dans le document EP 0 992 643, au nom de MR Electronic.
Elle a pour avantage de ne permettre l'ouverture de la serrure qu'en disposant à la fois d'une clé et d'un code.
[0002] Il a toutefois été constaté que, par l'application d'un choc adapté, il était possible de déplacer mécaniquement cette pièce, libérant ainsi le pêne.
[0003] Pour éviter ce problème, il a été proposé d'associer à cette pièce une contre-pièce qui, lors d'un choc, se déplace dans le même sens que la pièce principale, évitant ainsi la libération transitoire du pêne. Une telle solution implique un dimensionnement délicat et coûteux.
[0004] La présente invention a pour but de pallier cet inconvénient. Elle concerne un électroaimant comportant une armature fixe, une armature mobile et une bobine. Selon l'invention, l'armature mobile est agencée de manière à effectuer des mouvements successifs ou simultanés de translation et de rotation sous l'effet du champ magnétique engendré par une impulsion de courant électrique dans la bobine.
[0005] Dans un premier mode de réalisation, l'armature mobile comporte des première et deuxième parties respectivement et successivement mobiles en rotation et en translation sous l'effet d'une impulsion de courant électrique dans la bobine. De manière avantageuse, la deuxième partie comporte deux pièces tournant chacune autour d'un axe, le centre de gravité de chacune de ces pièces étant voisin de son axe de rotation. La sensibilité à des chocs éventuels peut ainsi encore être réduite.
[0006] Dans un deuxième mode de réalisation, l'armature mobile comporte une pièce montée pivotante et coulissante en référence à l'armature fixe. L'électroaimant comporte, en outre, un organe de retenue agencé de manière à ce que ladite pièce ne peut coulisser qu'après avoir tourné.
[0007] La présente invention concerne également une serrure comportant un circuit électronique de commande, un pêne pour verrouiller et déverrouiller l'accès à un espace confiné, et un électroaimant tel que défini ci-dessus. Selon l'invention, la serrure comporte un organe de retenue agencé de manière à empêcher un mouvement du pêne tant qu'une impulsion de courant, engendrer par ledit circuit, ne parcourt pas la bobine.
[0008] Cet organe de retenue peut être constitué d'une partie de l'armature mobile de l'électroaimant.
[0009] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple et faite en référence au dessin dans lequel:
<tb>les fig. 1 et 2<sep>représentent respectivement un électroaimant et une serrure munie d'un tel électroaimant, correspondant à un premier mode de réalisation de l'invention; et
<tb>les fig. 3 et 4<sep>représentent respectivement un électroaimant et une serrure munie d'un tel électroaimant, correspondant à un deuxième mode de réalisation de l'invention.
[0010] L'électroaimant de la fig. 1 comporte un bâti non représenté au dessin, une armature fixe 10, une armature mobil 12, et une bobine 14. L'armature fixe 10 comporte une première partie 16 engagée dans la bobine 14 et formant un noyau fixe et une deuxième partie 18 entourant partiellement la bobine.
[0011] L'armature mobile 12 comporte une pièce 20 et deux leviers 24 et 26. La pièce 20 est montée coulissante sur le bâti et comprend une portion 20a engagée partiellement dans la bobine 14 et constituant un noyau plongeur, ainsi que des première et deuxième portions cylindriques 20b et 20c, la portion 20b étant attenante à la portion 20a, et les portions 20b et 20c étant séparées par une gorge 20d. Un ressort à boudin 28 est en appui d'une part contre le bâti, d'autre part contre la portion 20b, tendant à maintenir la pièce 20 à l'extérieur de la bobine 14. Une butée 29, partie du bâti, maintien axialement la pièce 20.
[0012] Les deux leviers 24 et 26 sont montés pivotants sur le bâti. Chacun des leviers comprend un bras a dans la partie médiane duquel sont aménagés des moyens de pivotement, un épanouissement polaire b voisin de la partie 18 de l'armature fixe 10, et un doigt c. Des ressorts 30 et 32 coopèrent respectivement avec les leviers 24 et 26 de manière à amener les doigts 24c et 26c dans la gorge 20d. Chacun des leviers 24 et 26 est dimensionné de manière à ce que son centre de gravité se trouve sensiblement sur son axe de pivotement.
[0013] En l'absence de courant dans la bobine 14, le ressort 28 tend à repousser la pièce 20 vers l'extérieur, tandis que les ressorts 30 et 32 font respectivement pivoter les leviers 24 et 26 de manière à ce que leurs doigts 24c et 26c soient engagés dans la gorge 20d.
[0014] Dès l'instant où un courant électrique parcourt la bobine 14, il engendre un champ magnétique. Les pièces en matériau magnétique sont alors soumises à des forces tendant à minimiser la réluctance du circuit magnétique qu'elles constituent. Dans l'électroaimant qui vient d'être décrit, cela signifie que les épanouissements polaires 24b et 26b se rapprochent de la partie 18, faisant basculer les leviers 24 et 26. Les doigts 24c et 26c se dégagent alors de la gorge 20d. En outre, le noyau 20c tend à pénétrer plus profondément dans la bobine 14.
[0015] Dès que le courant est coupé, le ressort 28 ramène la pièce 20 vers l'extérieur et les ressorts 30 et 32 font basculer les leviers 24 et 26 en sens inverse, ramenant les doigts 24c et 26c dans la gorge 20d.
[0016] Un tel électroaimant est avantageusement utilisé pour commander une serrure telle que représentée sur la fig. 2.
[0017] Cette serrure comporte, en plus de l'électroaimant précédemment décrit, un circuit de commande 34 relié à la bobine 14, et un pêne 36 qui peut être commandé manuellement ou au moyen d'une commande électrique, par des moyens bien connus de l'homme du métier. Le pêne 36 est disposé de manière à ce que la pièce 20 empêche son déplacement lorsqu'elle se trouve en position de repos, illustrée sur la fig. 2.
[0018] Tant que la bobine 14 n'est pas parcourue par un courant, la pièce 20 est maintenue axialement par la butée 29 et par les doigts 24c et 26c. En conséquence, même en appliquant une force dans le sens de l'axe de la bobine 14, par exemple en appliquant un choc sur la serrure, la pièce 20 ne peut pas être déplacée et, en conséquence, le pêne 36 non plus.
[0019] L'application d'un courant dans la bobine 14 engendre un champ magnétique, comme expliqué plus haut, qui provoque tout d'abord le basculement des leviers 24 et 26, puis la plongée de la pièce 20 dans la bobine 14, ce qui libère l'espace en regard du pêne 36.
[0020] Ainsi, grâce au fait que l'électroaimant comprend une armature mobile agencée de manière à effectuer des mouvements successifs de rotation et de translation sous l'effet d'une impulsion dans la bobine, il est possible d'empêcher une ouverture intempestive de la serrure par l'application d'un choc.
[0021] On relèvera que le fait que les leviers 24 et 26 sont disposés symétriquement par rapport à l'armature mobile 12 et en ce que leurs centres de gravités se trouvent sensiblement sur leur axe de rotation renforce encore la sécurité de l'ensemble.
[0022] L'électroaimant représenté sur la fig. 3, vu de côté en 3a, de dessus en 3bet de dessous en 3ccomporte également une armature fixe 10, une armature mobile 12 et une bobine 14, ainsi qu'un ressort à boudin 28 et une butée 29.
[0023] Dans cet électroaimant, l'armature fixe 10 est en forme de U, la bobine 14 se trouvant entre les branches du U, alors que les extrémités libres forment des épanouissements polaires 10b et 10c.
[0024] L'armature mobile 12 est montée pivotante et coulissante sur le bâti. Elle comporte une portion 12a, disposée entre les épanouissements polaires et qui présente une forme de cylindre muni de deux plats, une portion 12b engagée partiellement dans la bobine 14 et formant un noyau plongeur, et une portion 12c de section rectangulaire.
[0025] Le ressort 28 tend à pousser l'armature mobile 12 vers l'extérieur de la bobine 14, en appui contre la butée 29.
[0026] Le bâti porte un organe de blocage 38 comprenant une ouverture rectangulaire ayant une section légèrement plus grande que la portion 12c et agencé pour coopérer avec elle, et un ressort 40 en appui contre une face plane de la portion 12a, tendant à maintenir l'armature mobile 12 dans une position telle que l'ouverture de l'organe 38 est angulairement décalée par rapport à la portion 12c.
[0027] Un courant appliqué dans la bobine 14 a pour effet d'engendrer un champ magnétique conduit par les parties en matériau magnétique doux, celles-ci tendant à s'orienter de manière à minimiser la réluctance du circuit magnétique. En l'espèce la portion 12a tendra à tourner, s'alignant entre les deux épanouissements polaires, et la portion 12b à pénétrer dans la bobine 14. Cette pénétration n'est possible qu'après que l'armature mobile 12 a tourné, sa portion 12a s'étant alignée entre les épanouissements polaires 10b et 10c et la portion 12c alignée sur l'ouverture de l'organe de blocage 38.
[0028] Un tel électroaimant est destiné à équiper une serrure telle que celle représentée sur la fig. 4. Elle comprend également un circuit de commande 34 et un pêne 36. Ce dernier est commandé par des moyens mécaniques ou électromécaniques, bien connus de l'homme du métier. Le pêne 36 est disposé de manière à ce que, en l'absence de courant dans la bobine 14, l'armature mobile 12 empêche son déplacement. Le pêne 36 ne peut pas être déplacé, même en essayant de mouvoir l'armature mobile 12 par l'application d'un choc. En effet, cette dernière ne peut avoir un déplacement axial, libérant le pêne, qu'après avoir tourné.
[0029] En faisant passer un courant dans la bobine 14, il en résulte un champ magnétique induisant un couple sur l'armature mobile 12, qui tourne comme expliqué plus haut, la portion 12c se trouvant alignée en référence à l'ouverture de l'organe 38, et une force axiale, qui fait pénétrer la portion 12c dans l'ouverture de l'organe 38. De la sorte, l'armature mobile 12 se place en retrait du pêne 36 qui peut alors être déplacé.
[0030] Dès lors que le courant est interrompu, et que le pêne est remis en place, l'armature mobile 12 verrouille le pêne 36, qui ne pourra être déplacé que si un courant électrique parcourt la bobine 14.
[0031] Ainsi, grâce à la configuration particulière de l'électroaimant décrit en référence à la fig. 3, il est possible de réaliser une serrure offrant la garantie qu'elle ne peut être violée en libérant le pêne sous l'effet d'un choc.
[0032] Il est bien clair que les électroaimants et les serrures décrits présentent un caractère schématique et que l'homme du métier saura mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour permettre le pivotement et le coulissement des pièces constitutives des électroaimants. Il saura également choisir les matériaux assurant à la fois des fonctions magnétiques et mécaniques.
[0033] Il est par ailleurs évident que les pièces des armatures mobiles 12 peuvent n'être que partiellement constituées de matériaux magnétique doux.
[0034] Dans les deux modes de réalisation, le pêne 36 est bloqué directement par l'armature mobile 12. Il est évident qu'il pourrait aussi l'être indirectement, une pièce complémentaire pouvant être interposée. On veillera toutefois à ce que cette pièce ne puisse pas être déplacée intempestivement sous l'effet d'un choc.
[0035] Dans les deux modes de réalisation, l'armature mobile est positionnée par un ressort. Il est évident pour l'homme du métier d'assurer ce positionnement par d'autres moyens, par exemple magnétiques.