Dispositif à vacciner
La présente invention concerne un dispositif à vacciner pour appliquer une seule dose stable de substance biologique.
Les dispositifs à inoculer ou à vacciner, à plusieurs pointes, qu'ils soient du type à scarification ou du type à piqûres par pression, sont bien connus. Ces instruments sont destinés à utiliser des substances biologiques liquides. Dans le cas de certaines substances biologiques liquides, par exemple dans le cas d'un vaccin contre la variole, le liquide a une durée de magasinage relativement limitée de 90 jours environ et seulement lorsqu'il est maintenu à l'état réfrigéré. Un vaccin contre la variole, séché ou lyophile présente une durée de magasinage beaucoup plus longue de 18 mois environ lorsqu'il est à l'état séché, et, en outre, il n'est pas nécessaire de le réfrigérer tant qu'il n'est pas réactivé par un diluant liquide.
La présente invention a pour but de fournir un dispositif qui retient la substance biologique sous forme séchée, précisément à l'endroit où elle doit être utilisée, de façon que l'application de la substance biologique se produise simultanément avec la scarification, ledit dispositif ne nécessitant pas la génération d'une lymphe ou de sang pour provoquer une réactivation du virus ou de la substance biologique séchée;
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple deux formes d'exécution du dispositif faisant l'objet de l'invention.
La fig. 1 est une vue en plan à grande échelle d'une forme de la partie de scarification du dispositif à vacciner suivant une première forme d'exécution et elle montre la base de pression rigide et le groupe des pointes de piqûres qui s'étendent à partir de ladite base;
la fig. 2 est une élévation de côté de la base de pression et des pointes de piqûres représentées sur la fig. 1
la fig. 3 montre l'application du dispositif de la fig. 2, les pointes de piqûres étant chargées de substance biologique, telle qu'un vaccin, avant de rendre la substance biologique lyophile;
la fig. 4 montre le dispositif de la fig. 3 après avoir séché la substance biologique liquide de façon à la rendre lyophile, et montre la substance biologique séchée retenue en position entre des paires de pointes de pi sûres;
la fig. 5 est une élévation à grande échelle montrant une autre forme d'un dispositif à pointes multiples chargé d'une substance biologique lyophile;
la fig. 6 est une élévation de côté du dispositif de la fig. 5 en regardant à partir de la droite de la fig. 5;
la fig. 7 est une vue en plan par-dessous du dispositif de la fig. 5 ; et
la fig. 8 est une élévation de côté montrant une envelopppe hermétiquement fermée qui entoure le dispositif sur lequel se trouve le vaccin séché.
Le dispositif représenté aux fig. 1 à 4 est destiné principalement à effectuer des vaccinations contre la variole, mais il est évident que les principes qui sont décrits ci-après sont également utiles pour un essait de tuberculination et pour d'autres procédés dans lesquels une substance biologique doit être appliquée à une partie scarifiée de la peau et dans lesquels le dispositif destiné à une telle opération doit être un instrument sacrifiable à n'utiliser qu'une fois, présentant une durée de magasinage prolongée avant son utilisation qui ne nécessite pas des conditions d'emmagasinage compliquées ou peu économiques.
Les fig. 1 et 2 montrent une forme d'un scarificateur 18 destiné à effectuer des piqûres par pression. Le scarificateur 18 comprend une base de pression plane. généralement carrée 20, qui est mince mais relativement rigide, une plateforme centrale en saillie 22 et neuf pointes de piqûre 24 en forme de pyramide, également espacées, et étroitement groupées dont les côtés se faisant face forment un angle de 120 environ. Les pointes 24 sont sur trois rangées droites contenant chacune trois pointes. La plateforme 22 est carrée, la dimension d'un bord étant de l'ordre de 0,3 cm. Les extrémités des pointes de piqûre 24 sont espacées de 0.3 cm environ de la base 20 et la hauteur ou l'épaisseur de la plateforme 22 correspond sensiblement au quart dudit écartement. La plateforme 22 sert à empêcher un étalement de la substance biologique.
La bordure 21 de la base a une largeur sensiblement uniforme et entoure entièrement la plateforme 22. La largeur de la bordure 21 est sensiblement de même dimension que la largeur du bord de la plateforme 22, de façon que la surface de la base 20 soit neuf fois supérieure environ à la surface de la plateforme 22.
Le groupe des neuf pointes de piqûres allongées 24, dans une zone carrée limitée n'ayant pas plus de 0,3 cm de côté, fournit une très grande surface de contact, à la fois le long des côtés des pyramides 24 et à la surface de la plateforme- 22, à partir de laquelle les pointes 24 font saillies, de sorte que lorsqu'une faible quantité d'un vaccin, par exemple une partie d'une goutte, est déposée ou chargée sur le groupe des pointes 24, la tension superficielle entre le vaccin et les surfaces touchées des pointes de piqûres 24 et de la plateforme 22 est telle que l'on peut manipuler le scarificateur 18 même dans une position renversée sans que le vaccin s'écarte des pointes de piqûres.
Dans le présent dispositif, la caractéristique susmentionnée de maintenir le vaccin liquide en position sur un scarificateur à plusieurs pointes permet d'obtenir un dispositif à inoculer une seule dose stable. Chaque paire de pointes adjacentes 24 du scarificateur définit un alvéole ou creux 26. La présence d'une paire de pointes très rapprochées 24 fournit des éléments de construction qui améliorent dans une large mesure, quant à la nature plutôt que quant au degré, l'effet de capillarité ou la réaction à la tension superficielle d'un liquide, en comparaison de l'aptitude d'une seule pointe à utiliser d'une façon analogue les effets de la tension superficielle d'un liquide. Ainsi, chaque alvéole 26 défini par deux pointes 24 peut être facilement rempli ou entièrement recouvert par une charge d'un vaccin liquide V.
Alors, en séchant le vaccin liquide V ou en le rendant lyophile, le résidu sec du procédé de séchage reste dans l'alvéole 26 et présente d'une façon surprenante une beaucoup plus grande adhérence aux surfaces des pointes 24 et à la surface de la plateforme 22 que celle qui pourrait être obtenue en refoulant le vaccin séché sous pression dans l'alvéole 26.
Dès que le scarificateur à plusieurs pointes a été muni du résidu d'une quantité prédéterminée de vaccin liquide retenu sur et entre les paires de pointes 24, on voit qu'en ajoutant une quantité suffisante d'eau distillée ou autre diluant pour être retenue par tension superficielle sur les pointes 24, on obtient la même quantité de liquide que celle qui a disparu par suite du procédé de séchage et ensuite le vaccin séché est capable d'être reconstitué pour former la même dose et à la même concentration que dans la charge initiale du vaccin liquide avant le processus de séchage.
En tenant compte de ce qui précède, on a chargé un grand nombre de dispositifs à vacciner à pointes multiples tels que décrit avec un vaccin contre la variole en le faisant tomber goutte à goutte à partir d'une pipette sur les pointes dirigées vers le haut. Après séchage, par lyophilisation, comme décrit ci-après, il se forme un bouchon de matière séchée, V (sec), dans les alvéoles reliés entre eux formés entre les pointes adjacentes 24 et contre la plateforme 22, d'une façon analogue à celle représentée sur la fig. 4.
Après reconstitution au moyen d'une partie d'une goutte d'eau distillée stérilisée comme diluant en une quantité suffisante pour qu'elle soit retenue sur les pointes 24 par la tension superficielle, comme représenté sur la fig. 3, on effectue avec succès des vaccinations en pressant les pointes multiples 24 sur lesquelles se trouve le vaccin contre une partie choisie de la peau de la personne à vacciner. Les résultats obtenus en utilisant ces dispositifs sont identiques quant à leur nature, leur effet, leur réaction et toutes les autres indications mesurables et observables à ceux obtenus en utilisant des vaccins liquides. On n'a pas remarqué d'effets défavorables. Les dispositifs construits et essayés ont été efficaces et n'ont pas été nuisibles.
On peut charger les pointes 24 du scarificateur soit en faisant tomber le vaccin liquide goutte à goutte sur les pointes dirigées vers le haut, soit en plongeant les pointes dirigées vers le bas dans un bain ou une masse de vaccin et en les maintenant dans cette position jus qu'à ce que l'action capillaire et la tension superficielle aient joué de façon à charger complètement les pointes avec le vaccin liquide.
Ce dernier processus a été déterminé comme étanT possible en raison de la capillarité des paires des pointes adjacentes 24 et la tension superficielle du vaccin liquide V effectue le chargement des alvéoles 26 comme représenté sur - la fig. 3.
Après avoir chargé le vaccin liquide V sur les pointes, on le soumet à un procédé de lyophilisation dans une chambre réfrigérée maintenue initialement entre - 400 et - 500 C à la pression atmosphérique. Une durée de séchage de 24 heures dans ces conditions suffit pour garantir une congélation totale. On met ensuite la chambre sous vide et on sèche le vaccin à partir de l'état congelé sous vide. On augmente alors progressivement la température de la chambre jusqu'à 00 C au moyen d'une source de chaleur à rayons infra-rouges pour compléter le séchage. On balaye ensuite la chambre avec de l'azote anhydre stérilisé. La teneur en humidité résiduelle du vaccin séché doit être de préférence inférieure à 1 O/, La fig. 4 montre l'aspect d'un scarificateur à pointes multiples sur lequel se trouve le vaccin séché,
V (sec), produit par un tel procédé.
Après séchage, on emballe de préférence le dispositif dans des conditions aseptiques en présence d'azote anhydre pour empêcher le vaccin séché d'absorber l'humidité. Le dispositif est emballé par exemple dans une enveloppe transparente E, scellée thermiquement ou scellée par ultrasons en cellulose régénérée connue et vendue sous le nom Cellophane) ou en une feuille de matière plastique comme le polyéthylène ou le téflon, qui contient de l'azote gazeux anhydre. Ce type d'emballage donne au vaccin sec une stabilité de longue durée.
Le dispositif des fig. 1 et 2 est muni de préférence d'un manipulateur tel qu'une poignée, une branche ou une tige allongée 28 fixée au côté postérieur de la base 20 ou solidaire dudit côté. La forme de section droite du manipulateur 28 peut être ronde ou peut avoir la même périphérie que la base 20, pour autant qu'il fournisse à l'utilisateur une prise commode. Une forme préférée du manipulateur est la monture annulaire destinée au pouce représentée en particulier sur les fig. 5; à 7.
Dans la forme de réalisation du dispositif des fig. 5 à 7, on fournit un scarificateur et un manipulateur solidaire moulé en une matière plastique et présentant une monture en forme d'anneau fendu tronconique 40 destiné au pouce avec une surface interne aplatie 42 destinée à venir en contact de pression avec le pouce. La surface 42 est le côté postérieur d'une base circulaire 44 présentant une plateforme 46 en saillie empêchant un maculage, de laquelle s'étendent neuf pointes 48 de piqûre par pression. Les pointes 48 des fig. 5 à 7 sont groupées d'une façon plus étroite sur la plateforme 46 que sur les fig. 1 à 4, les pointes 48 étant espacées vers l'intérieur du bord périphérique de la plateforme 46.
La longueur des pointes 24 et 48 est de 0,21 cm environ. On pense que la longueur de pointes préférée est ladite longueur, plus ou moins quelques (2 à 5) centièmes de centimètre. L'écartement des extrémités d'une paire de pointes 24 des fig. 1 à 4 est de 0,12 cm environ, tandis que l'écartement des extrémités d'une paire de pointes 48 des fig. 5 à 7 est de 0,08 cm environ.
L'écartement maximum avantageux des extrémités d'une paire de pointes de scarification, pour obtenir l'action capillaire voulue, est de 0,12 cm environ, plus ou moins quelques centièmes de centimètre. bien que théoriquement il n'y ait pas de limite minimum à l'écartement des extrémités, si ce n'est le moyen pratique pour garantir l'obtention d'une dimension suffisante de l'alvéole 26 pour recevoir et retenir une quantité convenable de vaccin ou autre substance biologique. Pendant l'utilisation du dispositif, il suffit de reconstituer une seule dose de vaccin ou de substance biologique, pour obtenir un instrument complet.
Bien que les formes de réalisation du dispositif décrit montrent l'utilisation de neuf pointes de scarification, il est évident qu'on peut utiliser un nombre de pointes supérieur ou inférieur, bien que les considérations théoriques décrites plus haut pour obtenir un résultat efficace et prévisible qui peut être reproduit nécessitent au moins deux pointes de scarification définissant un alvéole qui peut être chargé d'une façon uniforme. Le chargement des pointes est plus économique pour l'utilisation d'un vaccin que dans les procédés antérieurs. Par exemple, la dose actuelle d'un vaccin liquide contenu dans un tube en verre fragile est de 0,03 à 0,05 ml de vaccin.
Il suffit de 0,01 mi de vaccin environ pour charger le dispositif à neuf pointes des fig. 1 à 4, une moins grande quantité étant nécessaire avec le dispositif des fig. 5 à 7, et, si l'on utilise un moins grand nombre de pointes, un volume de vaccin liquide encore plus petit suffirait pour le chargement. On utilise neuf pointes de presssion dans les dispositifs décrits étant donné qu'avec ce nombre de pointes une seule pression de l'instrument suffit pour obtenir sensiblement 100 O/o de a prises des vaccins avec des nourrissons et des enfants. Si l'on doit effectuer un plus grand nombre de pressions, de piqûres ou de scarifications, ont peut réduire le nombre des pointes de scarification.
Les pointes du scarificateur peuvent être faites en une matière voulue quelconque, comprenant les matières plastiques et les métaux. De préférence, les pointes de scarification sont moulées à partir d'une matière plastique, bien qu'on puisse également utiliser des pointes en acier.
Bien qu'on ait décrit le dispositif pour l'utiliser pour la vaccination contre la variole, il est évident aux spécialistes que le dispositif et son procédé d'application peuvent être utilisés avec succès dans d'autres domaines associés et avec d'autres substances d'inoculation, comme par exemple, pour effectuer un essai de tuberculinisation, pour l'application du BCG et pour effectuer des inoculations de virus.