Masse filamenteuse susceptible de filtrer des gaz, procédé de fabrication de cette masse filamenteuse et appareil pour la mise en aeuvre de ce procédé La présente invention a pour objet une masse filamenteuse susceptible de filtrer des gaz, un procé dé de fabrication de cette masse filamenteuse et un appareil pour la mise en oeuvre de ce procédé.
La plupart des filtres pour cigarettes utilisés actuellement sont constitués par des paquets de fila ments synthétiques crêpelés s'étendant de façon générale longitudinalement à la cigarette. Dans la production de ces filtres, avant de les envelopper de papier, il est nécessaire de former un paquet ou mèche des filaments, de crêpeler le paquet, puis d'emmagasiner les filaments crêpelés, étant donné que la vitesse linéaire du traitement ultérieur diffère de celle des stades précédents.
Il est alors néces saire de traiter ou d'ouvrir le paquet ou la mèche pour séparer les filaments individuels de façon que leurs crêpelures soient désorientées afin de ne pas former des canaux par lesquels la fumée passe sans être filtrée et d'appliquer un plastifiant à la mèche ouverte pour favoriser la cohérence des filaments en un corps ferme. Après l'enveloppement à l'aide du papier, les filtres doivent être u cuits pour faire adhérer les filaments aux points de contact et pour renforcer ou raidir les filtres.
La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients précités et se propose de fournir une masse filamenteuse non tissée qui peut être fabriquée facilement et économiquement et qui con vient pour être utilisée dans la fabrication des filtres pour cigarettes.
Selon la présente invention, la masse filamenteu se susceptible de filtrer des gaz est caractérisée en ce qu'elle comprend un ensemble de filaments en une matière organique d'un denier total d'au moins 40 000, les filaments s'étendant d'une extrémité à l'autre de la masse et suivant des trajets sinueux à travers cette dernière pour former une structure entrelacée résistant aux forces tendant à séparer l'ensemble le long des plans réunissant lesdites extrémités.
Le procédé de fabrication die cette masse fila- menteuse est caractérisé en ce qu'on extrude une matière organique liquéfiée formant des filaments sous forme d'une multitude de filets minces dans une atmosphère gazeuse dans laquelle les filets liqui des se coagulent en filaments, en ce qu'on donne aux filaments, lorsqu'ils sont suffisamment secs pour résister à un tel traitement,
un déplacement tel qu'ils subissent un mouvement relatif au hasard d'une violence telle qu'il se produit alors une struc ture semblable à de la dentelle et présentant une rigidité transversale appréciable par rapport à son sens de déplacement, en ce qu'on enlève ladite struc ture de la zone dans laquelle les filaments ont été formés à une vitesse sensiblement inférieure à celle à laquelle les filets de liquide ont été extrudés, de manière que la structure ait un denier d'au moins 40 000, et en ce qu'on façonne ladite structure en pièces présentant une dimension et une forme pré déterminées.
Dans une mise en aeuvre du procédé il est com mode de déposer les filaments, après les avoir sou mis à un mouvement relatif au hasard ou en un endroit où ils sont encore sous l'effet de ce mouve ment, sur un support mobile tel qu'une courroie sans fin agencée pour évacuer la masse de fila- ments entremêlés à une vitesse linéaire inférieure à celle à laquelle le liquide formant les filaments est extrudé.
II est préférable de faire en sorte que le mouvement relatif entre les filaments et égale ment le dépôt sur un support mobile se produisent pendant que les filaments sont encore assez plas tiques et par conséquent adhésifs. Il se produit alors une fusion des filaments aux points de croisement et par suite une augmentation de la résistance de la structure formée. Un tel produit présente une résistance suffisante pour être utilisé dans la fabri cation de bouts de filtre pour cigarettes sans qu'il soit nécessaire de le plastifier et de le cuire.
Tou tefois, naturellement on peut avoir recours à la plas- tification et à la cuisson si l'on désire conférer une plus grande rigidité au produit. Si les filaments sont très adhésifs, lorsqu'ils sont déposés sur le support, ils se tassent et forment une bande relati vement dense qui est moins appropriée pour pro duire des bouts de filtre, mais peuvent être destinés à d'autres applications pour lesquelles on a recours aux tissus dits non tissés.
Le mouvement relatif au hasard des filaments est effectué de préférence en faisant passer les fila ments à travers une zone turbulente de l'atmosphère gazeuse dans laquelle ils sont formés. En pratique, on a obtenu des résultats excellents en dirigeant des jets d'air sur les filaments au cours de leur passage vers un support mobile.
On peut extruder le liquide formant les filaments vers le bas et à un angle aigu par rapport au support qui reçoit les filaments, et dans ce cas il est préférable d'agen cer des jets d'air dirigés vers le bas à un angle aigu par rapport au support et de façon à heurter les filaments avant qu'ils ne se déposent sur le support.
La vitesse exacte d'évacuation de la structure formée dépend du nombre des orifices., de la vitesse d'extrusion et du denier voulu de la structure, c'est- à-dire du poids voulu en grammes pour 9000 mètres de la structure. Ce denier dépend de l'application finale envisagée pour la structure. Pour fabriquer des filtres pour cigarettes de dimension classique, par exemple de 25 mm environ de circonférence, le denier de l'ensemble de la matière est compris de façon générale entre 40 000 et 500 000 et de pré férence entre 55 000 et 100 000.
Le denier des fila ments individuels est compris de façon générale entre 0,5 et 25 environ et il est de préférence infé rieur à 10 environ. Un avantage réside dans le fait que des filaments aussi petits que 3 deniers et même de moins de 2 deniers, si on le désire, peuvent être obtenus facilement.
Le nombre des filaments, c'est- à-dire le nombre des orifices d'extrusion, peut attein dre 3000 ou plus, bien qu'ils soient de préférence inférieurs à 1800 environ; une augmentation du nombre des filaments dans des conditions de filage données permet d'obtenir le même denier total à une vitesse d'évacuation supérieure. Le rapport d'éva cuation, c'est-à-dire le rapport de la vitesse linéaire d'extrusion à la vitesse d'évacuation de la bande, est d'au moins 1,5, de façon générale d'au moins 10 et de préférence d'au moins 25.
On peut avoir recours à des rapports d'évacuation bien supérieurs, de plusieurs centaines. Les faibles rapports d'éva cuation diminuent la surface de filtrage efficace et/ou l'état désordonné de l'agencement des fila ments, état désordonné qui contribue à l'absence de formation de canaux et à la haute efficacité de fil trage.
Le rapport est mis en corrélation avec le nombre des filaments et leur denier pour fournir un produit ayant un denier total préalablement déterminé ; en opérant sous un rapport d'évacuation et un denier total préalablement déterminés le nombre de filaments et leur denier moyen individuel varient de façon inversement proportionnelle, c7est- à-dire que leur produit est une constante qui, lors qu'on la multiplie par le rapport d'évacuation, donne le denier total.
La largeur et/ou l'épaisseur du produit peut varier de façon étendue. Pour fabriquer des filtres pour cigarettes, la matière peut être extrudée dans des conditions donnant une structure ayant une épaisseur de 5 à 50 mm ou plus, auquel cas la structure est très étroite, de façon générale infé rieure à 300 mm et éventuellement aussi étroite que 25 mm. La structure peut avoir une largeur atteignant 500 mm ou plus, auquel cas elle a habi tuellement une épaisseur de 1 ou 2 mm seulement.
La densité apparente de la matière, telle qu'on la mesure à l'aide d'un échantillon sensiblement non comprimé, est généralement inférieure à 0,032 g/ cm3 et de préférence inférieure à 0,016 g/cm3.
Comme exemple de matières formant les fila ments auxquelles on peut avoir recours, on peut citer des dérivés organiques de la cellulose, tels que les éthers et/ou esters de cette dernière, par exemple l'éthyl cellulose, l'acétate de cellulose, le propionate de cellulose, le butyrate de cellulose, le formiate- acétate de cellulose, le propionate-acétate de cellu lose, et le butyrate-acétate de cellulose.
On peut avoir recours aux esters de cellulose qui ont été portés à maturité de façon à modifier leurs carac téristiques de solubilité et on peut également avoir recours aux esters qui n'ont pas été mûris, c'est-à- dire qui contiennent moins de 0,29 groupe hydro xyle libre environ par motif d'anhydro-glucose, com me le triacétate de cellulose.
Bien qu'on puisse avoir recours à d'autres matières formant les filaments telles que des polyamides, par exemple le nylon 6 ou 66, les polyesters linéaires tels que le téréphta- late de polyéthylène, des polymères et copolymères d'acrylonitrile, des polymères oléfiniques tels que le polyéthylène, le polypropylène, le chlorure de poly vinyle, l'acétate de polyvinyle, le chlorure de poly- vinyle-acétate de vinyle, le chlorure de polyviny- lidène, etc...
on préfère avoir recours aux esters d'acides organiques de la cellulose, tels que l'acétate de cellulose, qui sont filés à sec avantageusement, c'est-à-dire extrudés sous forme d'une solution dans une atmosphère d'évaporation chauffée. En plus de ses autres fonctions, lorsqu'on file à sec, l'air comprimé dirigé sur les filaments faci lite la production de filaments satisfaisants.
En particulier, à mesure que l'air se détend, il refroi dit et empêche ainsi une élimination trop rapide du solvant à partir des surfaces des filaments, dont une élimination excessivement rapide aurait ten dance à fournir sur chaque filament une pellicule dure résistant à la diffusion vers l'extérieur du sol vant à partir de l'intérieur.
On a constaté qu'on obtient des filtres supérieurs par un filage à sec lorsque les filaments sont extrudés sous des pressions extrêmement élevées. Avantageusement, la pression d'extrudage dépasse 42 kg/cm au manomètre, qui peut être atteinte en utilisant de petits orifices, par exemple des orifices ronds ayant un diamètre de 0,040 mm ou moins, avec des vitesses linéaires d'extrusion de 700 m par minute ou plus. Dans ces conditions, le solvant semble être chassé par évaporation et fournit des filaments présentant des caractéristiques de surface différentes de celles résultant de façon générale d'un filage à sec d'une solution à travers des orifices ronds.
En particulier, en ce qui concerne leur sec tion transversale, ils sont irréguliers et présentent de nombreux lobes et des trous profonds, des plis, des creux, des stries et/ou des naeuds. Ils présentent une surface rugueuse, crénelée, qui ressemble à l'écorce d'un arbre. Par suite de stries et des noeuds, il existe une plus grande surface pour un poids donné de filaments. Les creux et irrégularités aug mentent l'emprisonnement des particules de fumée lorsqu'on les utilise comme filtres et les irrégula rités fournissent une action de blocage qui empê che un déplacement relatif des filaments, de sorte qu'on obtient un bout de filtre plus robuste et plus ferme.
De plus, la forte agitation des filaments produit de petites spirales d'un ou plusieurs fila ments qui contribuent en outre à la grande effi cacité de filtrage. .
L'appareil pour la mise en oeuvre du procédé est caractérisé en ce qu'il comprend une enveloppe, des moyens pour extruder une solution d'une matière formant des filaments dans l'enveloppe sous forme d'une série de filaments sensiblement parallèles, des moyens pour admettre un courant d'air chauffé dans l'enveloppe afin d'évaporer le solvant de la solution, des moyens pour évacuer l'air et les vapeurs dudit solvant de l'enveloppe, un support disposé au- dessous des moyens d'extrusion à l'intérieur de l'enveloppe,
des moyens pour souffler de l'air sur les filaments transversalement par rapport à leur trajet de déplacement à partir des moyens d'extru sion vers ledit support pour obliger les filaments à venir au hasard en contact les uns avec les autres et à se souder en des points espacés pour former une bande, et des moyens pour évacuer la bande de l'enveloppe. Le- dessin annexé représente, à titre d'exemple, deux formes d'exécution d'un appareil pour la mise en aeuvre du procédé.
La fig. 1 représente un appareil destiné à être utilisé pour former des bouts de filtres pour ciga rettes constituant la première forme d'exécution.
La fig. 2 représente un appareil destiné à être utilisé pour fabriquer un cordon convenant pour être transformé en bouts de filtres pour cigarettes constituant la seconde forme d'exécution.
En se référant à la fig. 1, on a représenté une enveloppe fermée 11 (la face antérieure étant enle vée de façon à voir l'intérieur) contenant un support sans fin très poreux 12, tel qu'un tamis métallique, entraîné autour d'arbres 13, 14 dont un au moins est mis en rotation, à une vitesse relativement fai ble, de sorte que le sommet du support 12 se déplace vers la droite. De l'air chaud est admis dans l'enve loppe 11 en 15 et l'air et les vapeurs s'échappent par la conduite 16.
On admet une solution de matière formant des filaments dissoute dans un solvant volatil par une conduite 17 dans une filière à orifices multiples 18 à travers laquelle elle est extrudée sous pression, de la même façon que lorsqu'on file un fil, sous forme d'une série de filaments sensiblement paral lèles 19 dirigés en direction du support mobile 12.
Des tuyaux inclinés 20 et 21 sont disposés devant et derrière le plan des filaments 19, c'est-à-dire à droite et à gauche dudit plan, et dirigent des jets de gaz, par exemple de l'air comprimé, à l'avant et à l'arrière sur les filaments 19 avant qu'ils n'attei gnent le support 12 ; sous l'action de ces jets les filaments sont brassés dans une zone turbulente, chaque filament étant chassé en tous sens et for mant des entremêlements avec lui-même et avec d'autres filaments.
Le solvant contenu dans les fila ments 19 commence à s'évaporer au contact de l'air chaud contenu dans l'enveloppe 11 et les filaments 19 sont encore suffisamment adhésifs et plastiques lorsqu'ils sont soumis aux jets provenant des tuyaux 20, 21 pour se souder par endroits où ils viennent en contact les uns des autres et se déformer sous des formes géométriques diverses qui sont fixées par la coagulation des filaments.
Une paire de chi canes latérales 22, 23 (cette dernière étant repré sentée en partie en arrachement) sont disposées au- dessus du support 12 et déterminent la largeur de la bande 24 qui se forme à mesure que les fila- ments entremêlés 19 tombent sur le support.
Ces chicanes servent également à empêcher la forma tion d'une bande présentant des bords latéraux ayant une épaisseur ou hauteur inférieure à celle du milieu, c'est-à-dire qu'elles aident à obtenir une bande uniforme et régulière en dehors de la cir culation de l'air sur la largeur de la bande.
La bande 24 est presque entièrement fixée et sèche après s'être déplacée sur une courte distance seulement en direction de la paroi d'extrémité 25 de l'enveloppe 11. La bande 24, qui présente une structure ouverte en forme de dentelle et ainsi de faible densité, est entraînée par le support 12 et quitte l'enveloppe 11 par une fente allongée 26 mé nagée dans la paroi d'extrémité 25.
La bande 24 pénètre alors dans la large extré mité d'un cornet 27 et y est pressée latéralement de sorte que sa section transversale est modifiée sous la forme d'un cordon sensiblement cylindrique 28 ayant la forme de la section transversale et la dimension d'une cigarette. Le cordon 28 pénètre dans un appareil 29 d'enveloppement de papier en même temps qu'un papier 30 et une courroie sans fin 31, le papier 30 étant enveloppé autour du cordon 28 et collé dans l'appareil 29 d'une façon classique.
Le cordon enveloppé 32 sortant de l'appareil 29 est alors découpé par un couteau 33 en des bouts de filtres 34 ayant une longueur préalablement déter- minée, qui peuvent être incorporés en tant que fil tres dans des cigarettes de façon classique.
La bande 24 est une masse entremêlée de fila ments sensiblement dirigés au hasard et continus qui adhèrent les uns aux autres en des endroits espacés de façon à ne pas pouvoir être tirés indivi duellement, bien que l'identité des filaments indivi duels soit apparente sur de courtes distances. Les bords de la bande 24 ont sensiblement la même épais seur que la partie médiane de cette dernière. L'agi tation et la turbulence fournies par jets d'air don nent la structure orientée au hasard, ainsi que de nombreux enroulements ou faisceaux qui semblent être constitués par des enroulements ou amas ser rés d'un filament autour de lui-même ou d'un ou plusieurs autres filaments.
On a observé que des filtres fabriqués à partir de bandes présentant des enroulements possèdent une plus grande efficacité de filtrage.
Le nombre des filaments continus formant la bande 24 est égal au nombre des orifices de filage. Dans chaque centimètre de longueur de la bande 24, il peut se trouver de nombreuses fois des lon gueurs de 1 cm de chaque filament, la longueur de filament en excès étant absorbée par les enrou lements, les crêpelures irrégulières, les entremê lements et en particulier par les croisements dans l'ensemble de la bande.
Le nombre de centimètres de chaque filament dans chaque centimètre de bande est sensiblement égal au rapport de la vitesse linéaire d'extrusion à la vitesse d'enroulement de la bande.
La bande et les filtres obtenus à partir de cette dernière sont caractérisés par une très grande uni formité, des filtres individuels obtenus à partir de portions différentes de la longueur d'une bande don née présentant sensiblement le même poids par unité de longueur et les mêmes efficacités de filtrage et porosité. On peut comparer favorablement les fil tres, aussi bien quant aux prix qu'au rendement, avec des filtres classiques. Bien qu'on puisse avoir recours à un plastifiant, il n'est pas nécessaire, et les bouts ont une fermeté et une élasticité satis- faisantes.
Lorsqu'on opère à partir d'une solution d'acétate de cellulose dans un solvant volatil, on obtient des bouts qui présentent une excellente blancheur bien qu'aucun pigment n'ait été incor poré, tandis que le poids de ces bouts par unité de longueur est habituellement inférieur à celui des filtres classiques ayant une efficacité de filtrage éga le et fabriqués à partir de la même matière.
Au lieu d'une filière allongée comme représen tée, on peut aligner une série de filières dans le sens longitudinal de l'enveloppe pour stratifier plu sieurs bandes en une natte ayant une largeur et une épaisseur importantes. Si on le désire, on peut déposer des absorbants subdivisés tels que du gel de silice, des flocons de fibres etc... sur la bande 24 dans l'enveloppe 11, peu après sa formation et ils peuvent être ainsi noyés dans la bande ; si on les introduit avant que la bande soit solidifée, ces addi tifs peuvent même être maintenus dans la bande de façon adhésive.
En plus de son application pour fabriquer des filtres pour cigarettes, on peut avoir recours à la bande à l'état étalé pour fabri quer des filtres plats ou autres objets préparés de façon générale à partir de produits non tissés.
Le nombre et la disposition des jets d'air peu vent varier à volonté de façon à modifier les pro priétés physiques de la bande ainsi obtenue.
Suivant la température de l'air régnant dans l'enveloppe et les conditions d'extrusion, il est pos sible de mettre en oeuvre le procédé décrit sans déplacer le support 12, c'est-à-dire que la bande immédiatement après qu'elle est tombée sur le sup port, est suffisamment cohérente pour être dépla cée sur un support fixe sans être rompue. Au lieu d'un tamis comme support de la bande, on peut déplacer une série de filaments ou fils parallèlement espacés provenant d'un métier ou paquet d'ahmen- tation sous la filière, et on peut les réunir à la bande à titre de renforcement.
Si la masse entre mêlée est suffisamment cohérente au fur et à mesu re de sa formation, on peut omettre le support entiè rement.
Au cas où le denier de la bande est supérieur à celui qu'on désire obtenir dans les filtres, on peut diminuer le denier en accélérant la vitesse du sup port ou en étirant avant la condensation la bands dans le cornet 27, par exemple en la faisant passer entre une série de paires de cylindres se déplaçant successivement à une plus grande vitesse périphé rique. Le denier ainsi obtenu de la bande est le pro duit du denier initial et de la vitesse périphérique de la première paire de cylindres, divisé par la vitesse périphérique de la dernière paire de cylin- dres.
Lorsque les filaments formant la bande et les filtres sont obtenus par extrusion à une vitesse élevée et sous une forte pression, ils possèdent des caractéristiques notablement différentes de celles de filaments produits normalement dans la fabrication d'un fil textile. A une échelle fortement grossie, les filaments présentent des surfaces rugueuses analo gues à un ruban, avec des stries hélicoïdales. D'autres filaments présentent des plis longitudinaux et des stries périphériques sensiblement parallèles ; la hau teur de ces plis diffère et leur largeur varie de 1/io à 1/s de la largeur des fibres. Leurs sur faces sont légèrement en creux. Certains sont divi sés en deux plis divergents.
Les plis peuvent être parfaitement séparés ou presque se toucher ; dans certaines zones ils sont très irréguliers et semblent froissés. Si l'on examine une fibre quelconque sur une petite partie de sa longueur, on peut observer toutes ces particularités ou quelques-unes seulement.
L'exemple suivant est donné à titre illustratif de l'application de l'appareil de la fig. 1 <I>Exemple 1</I> On extrude une solution de 26,8 % en poids d'acé tate de cellulose (indice d'acélyte de 55 0/0) dans de l'acétone à travers une filière présentant 30 trous circulaires, ayant chacun un diamètre de 0,034 mm à une vitesse linéaire de 1850 mètres environ par minute (c'est-à-dire à un volume total de 50 ml de solution par minute).
La pression à la filière, c'est- à-dire la pression d'extrusion, est de 42 kg/ce au manomètre, tandis que la pression à la pompe est de 105 kg/cm2 au manomètre. La température de la solution est de 88(l C. On évacue l'air à une pres sion de 75() C, après l'avoir admis dans l'enveloppe à une température de 800 C. Le support 12 est disposé à 20 cm au-dessous de la filière et avance à une vitesse de 1,75 mètre par minute. Les extrémités inférieures des chicanes 22, 23 sont espacées de 112 mm l'une de l'autre.
Les tuyaux 20 et 21 se ter minent sous forme de becs à aile qui dirigent des jets d'air sous forme de nappes à une pression mano- métrique de 1,4 kg/cm-' et à 25o C, à des angles de 45 environ par rapport à la verticale, les tuyaux étant disposés de façon que les jets d'air viennent heurter les filaments et fournissent une zone tur bulente à 15 cm environ au-dessous de la face de la filière. La bande ainsi obtenue a une épaisseur de 1 cm environ et présente un denier de 57 000.
Au fur et à mesure de sa formation, elle est avan cée dans un appareil de fabrication de filtres et convertie en bouts de filtres enveloppés par du papier, ayant une longueur de 15 mm, une circon férence de 25 mm et un denier de 57 000 environ. L'acétate de cellulose contenu dans chaque bout pèse 102 mg. On l'essaie sur un équipement d'essai de filtres classique pour déterminer la quantité d'aspiration nécessaire pour tirer un volume d'air préalablement déterminé à travers le filtre dans des conditions déterminées et pour déterminer le pour centage de matière solide éliminée de la fumée pro duite en fumant le tabac de cigarettes.
Pour facili ter la comparaison, on donne ci-dessous les résul tats en même temps que ceux obtenus à l'aide de bouts de deux des cigarettes à bouts de filtres les plus efficaces disponibles dans le commerce, et uti lisant une mèche classique
EMI0005.0026
Procédé <SEP> Témoin:
<SEP> Témoin
<tb> décrit
<tb> Chute <SEP> de <SEP> pression, <SEP> mm <SEP> d'eau <SEP> 57 <SEP> 50 <SEP> 70
<tb> Longueur <SEP> du <SEP> bout, <SEP> mm <SEP> 15 <SEP> 15 <SEP> 10
<tb> Efficacité <SEP> de <SEP> filtrage <SEP> 0/0 <SEP> 27 <SEP> 22 <SEP> 18
<tb> Poids <SEP> du <SEP> bout, <SEP> mg <SEP> 102 <SEP> 180 <SEP> 120 Il ressort du tableau que les nouveaux bouts ont une chute de pression située entre celle des témoins, ce qui indique un manque de parallèlisme dans le filtre, de sorte qu'il ne se produit pas de formation de canaux.
L'efficacité de filtrage du nouveau filtre est de 20 % environ supérieure à celle du meilleur des témoins et de 50 % supérieure à celle de l'autre témoin ;
son poids est inférieur à 85 % du bout le plus court (de moindre efficacité) et inférieur à 60 % de celui du bout le plus efficace.
Le denier des filaments individuels varie en moyenne entre 2,6 et 3,2 environ. Leur section effi cace est extrêmement irrégulière en raison de leurs trous et ondulations et la section efficace d'un. fila ment donné varie considérablement en des empla cements longitudinaux différents le long du fila ment. De façon générale, la largeur maximum moyenne de chacun de ces filaments est de 30 microns environ, bien que la largeur minimum moyenne soit de 10 microns environ.
L'exemple suivant est donné à titre illustratif de l'utilisation de l'appareil représenté sur la fig. 2 <I>Exemple 2</I> On extrude la solution d'acétate de cellulose uti lisée dans l'exemple 1 à travers trois filières 45 présentant des faces perforées planes montées à un angle de 45o par rapport à un tamis ou courroie perforée sans fin horizontale 46, entraînée à une vitesse constante de 60 m par minute par des cylin dres 47 et 48 dans le sens indiqué par la flèche.
Le cylindre 48 et sa portion associée de tamis 46 sont disposés à l'extérieur d'une enveloppe 49 qui contient les filières 45, le reste du tamis 46 et l'équi pement supplémentaire décrit ci-dessous ; sur le des sin, on a omis le côté proche de l'enveloppe 49 pour en faciliter la compréhension.
Chaque filière 45 présente 300 orifices ayant un diamètre de 0,028 mm et évacue continuellement 520 grammes par minute de la solution à 1250 C ; la pression d'extrusion est de 49 kg/cm2 au manomètre environ à la filière et la brusque chute de pression et la grande vitesse, à mesure que la solution quitte la filière, provo quent la vaporisation du solvant et ceci semble être responsable des caractéristiques de la surface des filaments précédemment décrite. Les filaments indi viduels présentent une moyenne de 2 à 3 deniers environ.
Une tuyère d'air allongée 50 s'étend sur toute la largeur du tamis 46 et évacue continuelle ment de l'air à 80,) C environ et sous une pression manométrique de 0,05 kg/cm2 à un angle de 45 par rapport au tamis et à un angle de<B>900</B> par rap port aux filaments, l'air venant heurter les filaments à une courte distance au-dessus du tamis. Les fila ments 51 sont ainsi séchés en partie et fouettés pour former des enroulements et des entremêle ments et sont soudés les uns aux autres en des emplacements disposés au hasard.
Les filaments tombent sur le tamis 46 sous forme d'une bande 52 ayant une largeur de 550 mm environ et une hau teur de 1 mm environ. A mesure que la bande 52 se déplace vers la droite, elle passe successivement en regard de chicanes 53 et 54, puis quitte l'envelop pe 49 par une ouverture ménagée dans la paroi d'extrémité de l'enveloppe 49. La bande passe alors à travers un guide 55, puis sur l'élément horizontal d'une barre 56 en forme de H dont les éléments verticaux sont espacés de 6,25 mm environ pour condenser la bande sous forme d'un cordon ou mèche ayant un denier de 75 000 environ.
Le cordon est tiré par une paire de galets d'avance 57 pour être recueilli ou façonné directement en bouts de fil tres pour cigarettes. Des conduites 58, 59 s'étendent sur la longueur de l'enveloppe 49 à la partie supé rieure et à la partie inférieure respectivement. De l'air chaud est .admis à<B><I>1500</I></B> C dans la conduite 58 et s'échappe par des ouvertures 60 pour venir au con tact de la bande 52 et pour passer par des ouver tures 61 ménagées dans la conduite 59.
De la vapeur vive sous une pression manométrique de 2,1 kg/cm' est dirigée par des ajutages 62 vers la bande 52 pour diminuer la tension de vapeur de l'acétone et favo riser ainsi le séchage.