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Procédé de fabrication d'une ébauche de pièce de bâti de mouvement d'horlogerie D'après les procédés connus, les pièces de bâti de mouvement d'horlogerie se font généralement à partir d'éléments découpés hors d'une bande de métal, puis usinés pièce à pièce successivement sur diverses machines.
Ces procédés ont l'inconvénient de donner lieu tout d'abord à de nombreux déchets dus non seulement à l'usinage desdits éléments sur lesdites machines, mais surtout au découpage de ces éléments hors de ladite bande de métal. La fig. 1 montre une partie d'une telle bande 1, de laquelle deux disques ont été découpés en vue de former des platines de mouvement de montre. On voit dans cette figure que la bande 1 est plus large que le diamètre des disques découpés. En outre, les emplacements des ouvertures 2 de cette bande 1 montrent qu'il reste entre deux disques successifs un pont de matière 3 relativement large.
En fait, ces ponts 3 et l'excédent de largeur de la bande 1 par rapport au diamètre des disques découpés sont nécessaires afin d'éviter une distorsion des disques pendant leur découpage. Or, tout ce qui reste de la bande 1 après le découpage des disques constitue un déchet que le fabricant d'ébauches ne peut plus, donner à la refonte qu'à un prix bien inférieur à celui de la matière première utilisée.
Les procédés en question ont par ailleurs l'inconvénient de donner lieu à de longues opérations de fraisage, par exemple pour les emplacements des mobiles, ces opérations provoquant une usure relativement rapide des outils et imposant au fabricant des pertes de temps considérables pour l'affûtage, le réglage, voire le remplacement desdits outils.
Le but de la présente invention est de permettre la fabrication d'une ébauche de pièce de bâti de mouvement d'horlogerie de façon plus, économique, d'une part, en utilisant moins de matière première que dans lesdits procédés connus, et, d'autre part, en permettant une réduction des temps d'usinage et de la sollicitation des outils utilisés pour ceux-ci.
Un exemple de mise en aeuvre du procédé selon l'invention est représenté aux fig. 2 et 3 du dessin. La fig. 2 est une vue en plan d'une platine de mouvement de montre obtenue par ce procédé, et la fig. 3 est une coupe partielle, selon la ligne III-III de la fig. 2, d'un outillage utilisé dans une étampe dudit procédé.
Pour fabriquer l'ébauche représentée à la fig. 2, on part d'une bande de matière plus épaisse que cette ébauche, mais de largeur nettement inférieure au diamètre de ladite ébauche. On débite ensuite cette bande en éléments carrés, sans laisser de déchets, ces éléments étant obtenus par simple cisaillement de la bande. Cette première opération peut être effectuée avantageusement en faisant avancer la bande chaque fois d'une longueur correspondant à celle de deux carrés à découper, dans une étampe présentant une matrice formée par deux arêtes parallèles, situées à une distance l'une de l'autre égale à la largeur de la bande et disposées perpendiculairement à celle-ci.
Vu l'avance indiquée de la bande, le poinçon de découpage de l'étampe forme deux éléments carrés à chaque frappe, l'un de ces éléments étant constitué par la partie de bande découpée directement dans ladite matrice, et l'autre desdits éléments étant constitué par l'extrémité de la bande qui se trouve derrière la matrice, par rapport au sens d'avancement de la bande.
Les éléments carrés obtenus de cette façon sont ensuite chauffés l'un après, l'autre, de préférence dans un four à moyenne fréquence, dont l'enroulement de chauffage se trouve à proximité immédiate de
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l'étampe représentée à la fig. 3. Lesdits éléments sont ainsi portés à une température suffisante pour permettre sans difficulté l'étampage suivant.
Les éléments carrés ainsi chauffés sont alors introduits un à un dans la matrice 4, qui présente un logement cylindrique 5 de diamètre égal à celui de l'ébauche à fabriquer. La fig. 3 représente en traits mixtes l'un desdits éléments carrés mis en place dans le logement 5 de la matrice 4. Aussitôt après son arrivée dans la matrice, cet élément est frappé à l'aide du poinçon 6, dont la face inférieure présente des saillies 7 destinées à former le logement 8 du barillet, les logements 9 pour les mobiles du rouage et le logement 10 pour les mobiles de la tige de remontoir dans la face supérieure de l'ébauche de platine représentée à la fig. 2. Pendant la frappe de l'un desdits éléments, le suivant est chauffé dans l'enroulement dudit four.
La fig. 2 montre aussi comment l'élément 11 est orienté dans le logement 5 de la matrice 4, par rapport aux saillies 7 du poinçon. Il est en effet préférable qu'un coin dudit élément 11 soit placé sous la saillie du poinçon destinée à former le logement 10 de l'ébauche de platine, car cette saillie est relativement élancée et si elle arrivait au milieu de l'un des côtés de l'élément 11, elle risquerait, d'une part, de déplacer cet élément ou de le faire basculer dans le logement de la matrice au moment de la frappe, et elle constituerait, d'autre part, un obstacle qui empêcherait la matière de l'élément 11 de couler autour de ladite saillie du poin- çon, jusqu'à la paroi cylindrique du logement 5 de la matrice.
A part l'épaisseur maximum et le diamètre, les cotes de l'ébauche représentée à la fig. 2 ne sont pas définitives ; cette ébauche doit encore être soumise à des opérations d'usinage, en particulier pour rendre les parois des logements 8 et 9 cylindriques et pour enlever la croûte superficielle d'oxydation, produite sur ladite ébauche à la suite du chauffage et de l'opération de frappe. Comme les logements 8, 9 et 10 sont cependant déjà préparés dans l'ébauche représentée à la fig. 2, il n'y a plus qu'une petite quantité de matière à enlever. Il s'ensuit que ces opérations d'usinage peuvent être effectuées plus rapidement et avec plus de ménagements pour les outils de travail que dans le cas des procédés connus, mentionnés ci-dessus.
Etant donné que la frappe à chaud d'un élément, fait par exemple en laiton, peut transformer sans aucune difficulté les éléments carrés 11 en ébauches de platine ronde, il est clair que le procédé décrit peut servir de manière analogue à faire des ébauches de pont de rouage, de barillet ou de balancier. Il peut alors être préférable de débiter la bande de matière utilisée au départ en éléments ayant une autre forme que les éléments 11.
Selon les cas, cette bande sera débitée en éléments rectangulaires identiques, plus ou moins larges ; elle peut même être débitée en éléments ayant la forme de trapèzes, rectangles, isocèles ou scalènes, ces trapèzes étant alter- nativement placés avec leur grande base de l'un et de l'autre côté de la bande de matière, de façon à éviter tout déchet de celle-ci.
De façon générale, il suffit que lesdits éléments aient un volume égal à celui de l'ébauche à fabriquer, l'épaisseur de ces éléments étant supérieure à celle de l'ébauche, et leur forme étant telle qu'ils puissent être placés dans un logement d'une matrice ayant la forme de cette ébauche.
II est évident que le procédé décrit peut aussi être appliqué à la fabrication de platines de forme autre que circulaire. Enfin, des saillies pourraient aussi être disposées dans le fond du logement de la matrice servant à former lesdites ébauches, afin d'aménager des logements dans la face inférieure de celles-ci. Dans le cas particulier de la platine, les logements pour les mobiles du mécanisme de remontage et de mise à l'heure, ainsi que pour la chaussée et la roue à canon des heures pourraient être préparés en même temps que les logements 8, 9 et 10 de la face supérieure de la platine. Des organes de guidage peuvent aussi être prévus pour amener et maintenir les éléments préalablement chauffés dans une position convenable, dans le logement de ladite matrice.