Electrode, pour l'électro-érosion et procédé de fabrication de cette électrode Dans la technique de l'électroérosion, on usine une pièce métallique en faisant jaillir entre cette pièce et une électrode des étincelles de polarité donnée et traversant, en général, un liquide diélectrique dans lequel la pièce et une partie de l'électrode sont plon gées.
Chaque étincelle arrache un peu de matière à la pièce à usiner, de sorte qu'on obtient dans celle- ci une empreinte correspondant à la forme de l'élec- drode. Au cours de cet usinage, les étincelles enlè vent aussi un peu de matière à l'électrode, de sorte que la forme de celle-ci se modifie légèrement et qu'après un certain temps d'usinage, il est nécessaire de la remplacer par une nouvelle électrode.
Suivant le genre de travail à effectuer, les élec trodes peuvent avoir une surface relativement compli quée, et leur exécution nécessite donc un travail im portant.
Le but de la présente invention est de simpli fier la fabrication des électrodes.
L'invention a pour objet une électrode pour l'électroérosion, caractérisée en ce qu'elle comprend une couche active d'usinage en métal dont une face constitue la surface d'usinage et dont l'autre face est solidaire d'une masse de renforcement à bas point de fusion dans laquelle est enrobée l'extrémité d'une pièce destinée à permettre la fixation de l'électrode sur une machine à électroérosion.
L'invention a aussi pour objet un procédé de fa brication de cette électrode. Ce procédé est carac térisé en ce qu'on verse la masse de renforcement à l'état fondu sur la couche d'usinage, en ce qu'on la laisse refroidir pour qu'elle fasse corps avec cette couche, en ce qu'on place la pièce de fixation et la couche solidaire de la masse sur un appareil permet tant d'amener ces deux pièces dans une position re lative bien déterminée, en ce qu'on chauffe l'extré mité de la pièce de fixation à une température plus élevée que le point de fusion de la masse de renfor cement et en ce qu'on amène les deux pièces dans leur position relative déterminée,
de manière que la pièce de fixation pénétré alors dans la masse en pro voquant une fusion localisée de celle-ci.
Les fig. 1 à 7 du dessin annexé représentent, schématiquement et à titre d'exemple, une électrode à différents stades de sa fabrication, tandis que la fig. 8 représente une autre forme d'exécution de l'électrode selon l'invention. . Le procédé de fabrication d'une électrode décrit ci-après est avantageux dans le cas où l'on doit fa briquer une série d'électrodes permettant d'usiner une pièce.
La fig. 1 représente une pièce 1 dont la face inférieure 2 présente des saillies 3. La fabrication d'une série de ces pièces se fait à l'aide d'une matrice en métal très dur et il est avantageux d'usiner cette matrice par électroérosion, car les séries d'électrodes nécessaires pour cet usinage peuvent être reproduites en grand nombre très facilement et avec une grande précision.
Pour fabriquer une telle électrode, on prélève une empreinte de la pièce 1 au moyen d'une matière plas tique ou d'une matière liquide susceptible de se so lidifier. La fig. 2 représente ce stade de fabrication selon lequel on a coulé de la cire 4 dans un moule dont le fond et la paroi latérale sont formés par une feuille 5. On presse la pièce 1 contre la face supé- rieure de la cire 4 avant la solidification complète de celle-ci.
Après refroidissement et solidification de la cire 4, on enlève le bloc formé par cette dernière et dont la face supérieure présente une empreinte 6 des sail lies 3 de la pièce 1, comme le montre la fig. 3. La face supérieure du bloc de cire 4 est ensuite métalli sée de façon à être recouverte par une couche métal lique d'usinage 7, comme le montre la fig. 4. Cette couche 7 peut évidemment être obtenue de différen tes façons connues en elles-mêmes, et dans le cas où l'empreinte est formée sur un bloc de cire, on peut avantageusement effectuer un dépôt électrolytique de cuivre sur la surface de ce bloc après avoir rendu cette surface conductrice, par exemple au moyen d'une couche de vernis conducteur.
La couche 7 est ensuite séparée de la cire 4, comme indiqué à la figr 5, ce qui est obtenu, par exemple, en faisant fondre la cire. En raison de son épaisseur relativement faible, cette couche ne pré sente pas une rigidité suffisante. On la renforce alors en coulant sur elle une masse de renforcement 8 à bas point de fusion. Pour permettre le coulage de cette masse 8, on a formé une paroi circulaire 9 posée sur la couche 7.
Lorsque la couche 7 est en cuivre, il est avanta geux d'en étamer la face qui doit être rendue soli daire de la masse de renforcement 8 afin d'assurer une excellente adhérence entre cette masse et ladite couche 7. De préférence, la masse 8 est constituée par un alliage à bas point de fusion, par exemple à base d'étain.
Pour terminer l'électrode, on fixe encore dans la masse 8 une pièce 10 servant à la fixation de l'élec trode sur une machine à électroérosion. Il est pos sible de donner à ce moment à la pièce 10 une posi tion rigoureuse par rapport à la couche d'usinage 7. Pour effectuer cette opération, on place l'électrode formée par la couche 7 et la masse 8 (voir fig. 7) sur une machine à électroérosion non représentée dans une position bien déterminée.
On fixe ensuite la pièce 10 de fixation sur le porte-électrode de la machine à électroérosion et on chauffe l'extrémité inférieure de cette pièce 10 à une température plus élevée que le point de fusion de la masse 8. On déplace ensuite le porte-électrode de la machine pour faire pénétrer l'extrémité inférieure de la pièce 10 dans la masse de renforcement 8, ce qui provoque une fusion localisée de cette dernière. Après refroidissement, l'extrémité de la pièce 10 est en robée dans la masse 8 et fait corps avec celle-ci, la pièce 10 et la couche d'usinage 7 étant alors exacte ment dans la position relative désirée.
En référence à la fig. 7, on voit que l'extrémité inférieure de la pièce 10 présente une gorge 11 et des cannelures longitudinales 12 afin d'assurer une fixation excellente de cette pièce 10 dans la masse 8 de renforcement.
La fig. 8 montre une variante dans laquelle la couche 7 présente un rebord latéral 13 de façon à constituer à elle seule un récipient pour permettre de couler la masse 8 de renforcement. L'extrémité in férieure de la pièce 10 de fixation présente un filetage 14 qui est destiné à empêcher tout déplacement axial de cette pièce 10 par rapport à la masse 8, et une fente diamétrale 15 empêchant toute rotation de la pièce 10 dans la masse 8.
Suivant le cas, et notamment lorsqu'on doit ef fectuer une série importante d'électrodes sembla bles, la couche métallique 7 pourrait être constituée par une plaquette étampée, par exemple en cuivre ou en laiton. La masse de renforcement pourrait aussi être constituée par une matière non conductrice telle que, par exemple, du plâtre, du ciment, ou encore une résine thermodurcissable. Dans ce cas, il fau drait prévoir une connexion électrique permettant d'amener le courant directement à la couche métal lique d'usinage 7.
La métallisation du bloc de cire 4 peut être effec tuée de toute façon connue, notamment par dépôt électrolytique, évaporation sous vide ou réduction chimique. Le dépôt métallique peut avantageusement être en cuivre, mais il n'est pas exclu d'employer d'autres métaux.
On pourrait aussi prévoir un appareil spécial per mettant d'amener la pièce formée par la couche mé tallique d'usinage 7 solidaire de la masse de renfor cement 8 et la pièce de fixation 10 dans une position relative bien déterminée pour permettre de réunir ces pièces sans avoir besoin de les monter sur une machine à électroérosion. Un tel appareil est parti culièrement intéressant lorsqu'on doit fabriquer de grandes quantités d'électrodes semblables. De cette façon le fonctionnement de la ou des machines à électroérosion n'est pas interrompu pour permettre la fabrication des électrodes et ces machines peuvent donc être employées pratiquement sans interruption uniquement pour le travail d'usinage.