Dispositif de justification optique de lignes appliqué à la photocomposition La présente invention concerne un dispositif de justification optique de lignes, appliqué à la photo composition assurant la mise à longueur égale des lignes entre elles et leur alignement, caractérisé en ce qu'il comprend deux prismes montés rotatifs au tour d'axes parallèles à leurs arêtes, axes disposés perpendiculairement au plan défini par l'axe opti que du dispositif et la direction des lignes, et en ce que les deux prismes sont liés de façon que leurs déplacements par rotation soient solidaires mais de sens contraire.
On connaît des dispositifs optiques qui allongent ou raccourcissent les lignes originales pour les ame ner à une mesure commune, mais leur inconvé nient est de réduire ou d'augmenter la hauteur des caractères. Il a été proposé une solution à cet in convénient, laquelle consiste à déplacer latéralement le document pendant qu'un objectif photographi que l'explore pour en projeter les images constitu tives sur un film fixe ; selon le sens de déplacement du document, l'image de la ligne est allongée ou raccourcie.
On connaît aussi un dispositif qui compense la variation de hauteur des caractères en inclinant, par rapport à la verticale, soit le document, soit le film.
Enfin, un autre dispositif connu prévoit un sys tème optique anamorphoseur qui nécessite des dé placements latéraux pour centrer les lignes les unes par rapport aux autres.
Le dispositif de justification optique faisant l'ob jet de l'invention offre l'avantage de justifier une ligne sur une longueur donnée, sans modifier la hauteur des caractères et sans nécessiter de dépla- cements ou de mouvements ni du document, ni du système optique, ni du film.
Les conditions de fonctionnement des prismes, qui sont décrites ci-après, assurent les conditions de stigmatisme optique, c'est-à-dire la formation d'images nettes. D'autre part, la direction commune des arêtes des prismes et des axes de rotation défi nie ci-dessus est telle que la déformation n'intéresse que la largeur des lettres et non leur hauteur qui demeure invariable.
Il a été retenu, à titre d'exemple, pour la des cription de l'invention, un original dactylographié, étant donné que le choix de cet exemple ne limite en rien l'application de l'invention à cet exemple concret. En particulier, l'invention peut s'appliquer à la justification des lignes dont la composition s'ef fectue par projection photographique lettre par let tre, l'effet optique recherché sur l'ensemble de la ligne s'exerçant proportionnellement sur les projec tions successives des lettres et des espaces compo sant la ligne. Dans les originaux dactylographiés, la frappe dactylographique assure par elle-même l'ali gnement des lignes sur le côté gauche.
Le but de la justification est d'amener toutes les lignes sur une longueur commune par une déformation qui, s'exer çant dans le seul sens horizontal, respecte et main tienne constante la hauteur des caractères. La me sure commune peut être la mesure de la ligne la plus longue, auquel cas la déformation allonge les lignes courtes ; la mesure commune peut être la mesure de la ligne la plus courte, auquel cas la déformation raccourcit les lignes longues ;
dans l'exemple d'ap plication décrit plus loin, il a été choisi pour com mune mesure la longueur d'une ligne moyenne, c'est-à-dire le cas où la déformation doit agir dans un sens et dans l'autre pour allonger les lignes cour tes et raccourcir les lignes longues, de façon à n'ap porter que le moindre effet déformant à l'aspect graphique moyen de l'original. On sait déjà que des déformations horizontales de l'ordre de 10 % n'ap portent à chacun des caractères qu'une altération non perceptible à 1'#i1 du lecteur.
La longueur de la ligne à justifier est donc choisie en fonction de ce maximum de déformation et du style propre au caractère original pour que, compte tenu de la chasse du caractère, une marge de 5 ou 6 carac tères soit disponible en fin de ligne pour permettre de choisir l'endroit convenable pour la coupure des phrases ou des mots ; ladite marge qui constitue la zone de justification correspond elle-même à 10 % de la ligne justifiée ou à justifier. L'original dacty lographié considéré dans la forme d'exécution dé crite ci-après est celui que peut fournir toute ma chine du commerce, équipée de caractères à largeur variable. Ce genre de textes dactylographiés a été choisi pour démontrer la continuité et la précision du réglage et des capacités justifiantes continues du système décrit.
Il est entendu que toute frappe dac tylographique à caractères uniformes pourrait -don ner lieu à des réglages et à des effets de justifica tion préétablis sur 1, 2, 3 caractères, etc., sans sor tir du champ d'application de la présente inven tion.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du dispositif selon l'inven tion.
La fi-. 1 en est une vue schématique en plan. La fig. 2 illustre, à plus grande échelle, les mouvements relatifs des prismes<I>Pl</I> et P2.
Les fig. 3, 4 et 5 sont, respectivement, une vue de dessus, une vue de dessous et une coupe des or ganes destinés à assurer la rotation des prismes<I>PI</I> et P2.
La fia. 6 est une vue de détail de la commande du déplacement des prismes.
La fia. 7 est une coupe partielle suivant la ligne VII-VII de la fig. 4.
La fig. 8 est un schéma d'ensemble d'une cham bre de reproduction munie de la forme d'exécu tion.
La forme d'exécution représentée au dessin comprend deux prismes<I>PI</I> et P2, montés oscillants autour de deux axes<I>XI</I> et<I>X2</I> parallèles aux arêtes des prisme. Les conditions de stigmatisme nécessi tent que cet ensemble fonctionne en lumière paral lèle, ce qui entraîne le jumelage de deux objectifs OI et 02, de distance focale f1 <I>et</I> f2, de part et d'autre des prismes<I>PI</I> et P2. Le document<I>D est</I> placé dans le plan focal-objet de l'objectif OI et l'émulsion E dans le plan focal-image de l'objectif <I>02.</I> AJ représente la ligne à reproduire,<I>A</I> étant le début de ligne et J la fin de la ligne.
La mesure AJ représente la mesure de justification commune à toutes les lignes, ainsi qu'il a été exposé plus haut. Dans ces conditions, A étant commun à toutes les lignes,<I>AL</I> représente les lignes trop longues et<I>AC</I> les lignes trop courtes. La distance<I>CL</I> représente la zone de justification dont les limites ont été défi nies ci-dessus.
Le point A' sur l'émulsion est l'image du point <I>A</I> et<I>J'</I> est l'image du point<I>J,</I> en supposant que le système anamorphoseur soit enlevé. Le système anamorphoseur étant interposé, le point A' et le point J' doivent être communs pour toutes les re productions de lignes, quelle que soit leur longueur. Lorsque l'effet de justification est nul, le prisme<I>PI</I> est placé au minimum de déviation pour le faisceau parallèle issu de<I>A</I> et sortant de OI <I>;</I> le prisme P2 est au minimum de déviation pour ce meme faisceau après réfraction par Pl.
L'ensemble est équivalent à une lame à faces parallèles et ne pro duit aucun effet d'allongement ni de raccourcisse ment sur l'image de la ligne. Le rapport
EMI0002.0021
est égal au grandissement de l'objectif de reproduc tion, soit dans le cas présent G == f21f1.
Le schéma de la fia. 2 représente les mouve ments des prismes Pl et P2 pour assurer à la fois la fixité du point<I>A',</I> image de<I>A</I> sur l'émulsion, et la concordance au point J' des images de tous les points de<I>C à J</I> et de J à L, par déplacement in verse. Les points de C à L, correspondant aux fins de lignes, sont repérés à l'aide d'un viseur optique dont les déplacements commandent la rotation des prismes et assurent une correction automatique. Le prisme<I>PI</I> pivotant autour de son axe Xl, d'un certain angle dans le sens indiqué, on détermine, en application des lois de la réfraction, la position de P2 pour que le faisceau issu de A ne subisse pas de déplacement, c'est-à-dire que P2 pivote d'un angle très voisin du précédent mais en sens inverse.
En d'autres termes, quels que soient les déplace ments donnés<I>à PI,</I> la liaison telle qu'elle vient d'être définie entre<I>PI</I> et P2 assure une position fixe au point<I>A',</I> image de<I>A</I> sur l'émulsion.
Le schéma figuré en trait fort correspond à la position d'effet anamorphoseur nul, et les traits mixtes correspondent à la position d'effet anamor- phoseur allongeant maximum, ce qui représente, sur la fi-. 1, l'anamorphose de la ligne AC. Le fais ceau issu de C, incliné d'un anale<B>il,</B> , subit une déviation qui le conduit au point J' de l'émulsion. L'image de la ligne<I>AC</I> a donc été portée, par al longement, en concordance avec l'image A'J'. On obtient un effet de raccourcissement, pour porter l'image de la ligne<I>Al</I> en concordance avec l'image A'J', en faisant pivoter les prismes en sens inverse de celui adopté pour l'allongement.
Les longueurs de lignes comprises entre ces limites<I>AC</I> et<I>AL</I> sont corrigées par des rotations moindres non rigoureu sement proportionnelles. La position des axes<I>XI</I> et X2 représentés sur l'axe optique ne répond pas à une condition impérative, puisque seule importe l'orientation des prismes.
La fig. 4 est une vue de dessous et la fig. 5 une coupe des organes destinés à assurer la rotation des prismes<I>PI</I> et P2. Les prismes<I>PI</I> et P2 sont fixés dans les montures 1 et 2, respectivement mo biles autour des axes<I>XI</I> et<I>X2.</I> Les montures sont respectivement solidaires des leviers en acier 3 et 4. eux-mêmes prenant appui par l'action des res sorts non représentés sur deux touches cylindriques 5 et 6 qui sont en contact avec les surfaces planes convenablement inclinées des écrous 7 et 8 et sont guidées parallèlement à l'axe de la vis par un assem blage à queues d'aronde. La queue d'aronde 44 portant la touche cylindrique 6 est représentée à la fig. 7.
Elle coulisse dans un support 45 parallè lement à l'axe de la vis 14 (fig. 4). Un dispositif similaire est lié à la vis 5. Les écrous 7 et 8 ne peuvent subir qu'une translation grâce à l'action de deux ergots 9 et 10 coulissant dans les lumières 1 1 et 12 ; ils sont vissés sur les deux vis 13 et 14 solidaires du même arbre 15, de même pas, mais de filetage contraire, l'un à gauche, l'autre à droite. Une rotation de l'arbre 15 modifie donc l'écart entre les écrous 7 et 8 et change l'orientation des deux prismes<I>PI</I> et P2. La fia. 3 est une vue de dessus dans laquelle le bouton moleté 16, solidaire de l'arbre 17, entraîne, par l'intermédiaire de deux pignons d'angle 18 et 19, la rotation de l'arbre 20 lui-même solidaire de l'arbre 15.
La rotation du bouton 16 entraîne, grâce à la vis 21, un déplace ment latéral du manchon fileté 22 solidaire par la tige coudée 23 du réticule 24 dans le viseur 25. Le réticule 24 est muni d'un trait vertical 26 destiné au pointage de la fin de ligne.
On détermine par le calcul les distances<I>dl</I> et d2, b1 et<I>b2</I> (fig. 6), de façon que le dispositif d'anamorphose remplisse, quelle que soit la valeur de l'anamorphose, les deux conditions suivantes - aucun déplacement du début de ligne (direction it) ; - proportionnalité entre la valeur à corriger et l'angle de rotation de la vis de commande. Cette dernière condition facilite la liaison entre le viseur de fin de ligne et la vis de commande, puisque, ainsi qu'il a été dit, la rotation des prismes n'entraîne pas des effets proportionnels.
Les cotes<I>dl</I> et<I>d2</I> sont les distances de l'axe respectivement des touches 5 et 6 au plan passant par l'axe optique du système 0l-O2-PI-P2 et par les axes de rotation<I>XI</I> et<I>X2</I> des prismes<I>PI</I> et P2.
Les cotes b1 et<I>b2</I> sont les distances de l'axe respectivement des touches 5 et 6 au plan perpen diculaire à l'axe optique du système 01-02-PI-P2 passant respectivement par l'axe de rotation Xl du prisme<I>PI</I> et par l'axe de rotation<I>X2</I> du prisme P2.
Le guidage rectiligne des coulisseaux à queue d'aronde 44 dans le support 45 assure, pour un grandissement déterminé et quelle que soit la justi fication, le maintien des cotes<I>dl</I> et<I>d2.</I>
II a été dit plus haut que le dispositif anamor- phoseur fonctionne normalement en lumière paral lèle. En fait, on observe encore des résultats satis faisants quand l'anamorphoseur fonctionne en lu mière sensiblement parallèle ; cette tolérance est ex ploitée dans la forme d'exécution décrite, pour per= mettre, indépendamment de la déformation hori zontale justifiante, des variations de la valeur des corps, par variation continue de l'échelle de repro duction dans des limites qui correspondent pratique ment aux nécessités de la photocomposition.
L'objectif OI est solidaire du support 27, lui- même étant fixé sur le chariot 28 qui coulisse dans le support 29. L'objectif 02 est solidaire du .sup port 30, lui-même étant fixé sur le chariot 31 qui coulisse dans le même support 29. Les montures 1 et 2 des prismes<I>PI</I> et P2 sont reliées par quatre tourillons aux plaques 32 et 33 qui sont respecti vement solidaires du support 30 et du chariot 31.
La commande manuelle des variations de gran- dissement s'exerce .par le bouton moleté 34 qui porte sur sa surface conique 35 une échelle graduée non représentée. Le bouton 34 est solidaire de l'ar bre 36 sur lequel sont fixées la roue dentée 37 et la came 38. La roue dentée 37 entraîne la crémail lère 39 solidaire du coulisseau 28. Sur la came 38 vient en contact le rouleau 40 fixé sur le prolonge ment de la plaque 33. Le contact permanent entre la came 38 et le rouleau 40 est assuré par .des res sorts de rappel non représentés.
Le profil de la came répond aux conditions connues de déplacement des deux objectifs afin d'assurer la netteté de l'image sur l'émulsion, quelle que soit l'échelle de repro duction, sans entraîner de modification à la distance document-émulsion. Le déplacement de la plaque 33 entraîne un déplacement de l'arbre 15. La liaison entre les arbres 15 et 20 est assurée par les tétons 41 de .l'arbre 15 coulissant dans les rainures longi tudinales 42 du manchon 43 fixé sur l'arbre 20.
Le calcul montre que, pour des grandissements différents, les déplacements des prismes doivent être différents pour corriger la même valeur de jus tification prise sur la ligne à justifier par le pointage du repère 26 dans le viseur 25.
Le déplacement de la plaque 33 qui répond aux variations des grandis- sements commande automatiquement la correction du rapport entre la rotation des prismes et la rota tion de l'arbre 20, par variation des valeurs<I>dl</I> et d2, obtenue au moyen du mécanisme suivant: la plaque 33 est liée à une chape 55 qu'elle entraîne dans ses déplacements et sur laquelle est monté le support 45 par l'intermédiaire de deux tiges cylin driques 56 (dont l'une est visible sur la coupe de la fig. 7) fixées par l'une 57 de leurs extrémités dans la chape 55.
Le support 45 peut coulisser sur les tiges 65 et il est solidaire d'une touche 46 mobile sur une glissière au profil convenable 47 fixée sur le bâti 48 (fig. 4 et 7), ce qui provoque un dépla cement transversal du support 45 coulissant sur les tiges 56 lorsqu'il est déplacé longitudinalement avec la plaque 33. Les surfaces planes se faisant face, des écrous 7 et 8 sont orientées de façon que le dépla cement précité n'entraîne aucune rotation des pris mes quand ceux-ci sont sur la position d'effet nul.
La fig. 8 représente le schéma d'ensemble d'un exemple de chambre de reproduction muni de la forme d'exécution. Le document original étant en D, on trouve en 49 la source lumineuse pour docu ments opaques, et en 50 la source lumineuse pour documents transparents ; le dispositif comprend les miroirs 51 et 52, les objectifs OI et 02, les prismes <I>PI</I> et P2 et le viseur 25 ; l'ensemble objectifs-pris- mes est représenté dans les deux positions extrê mes ; en E est l'émulsion sensible. Les flèches 53 et 54 représentent les déplacements, d'une ligne à l'autre, du document et de l'émulsion sensible.