Procédé de préparation de la ss, ss-diphényl-propyl-éthylamine
La présente invention a pour objet un procédé de préparation de la ss, ss-diphényl-propyl-éthylamine.
Ce composé n'a jamais été obtenu jusqu'à ce jour.
I1 est précieux en raison de son action sur le système nerveux central.
Le procédé selon l'invention consiste essentiellement dans la succession de deux phases. Dans une première phase, on réalise la conversion du diphénylacéto-nitrile en 2,2-diphényl-valério-nitrile par l'action, successivement, d'amidure de sodium produit extemporanément, puis du bromure de propyle dans le toluène à chaud; dans une seconde phase, on réalise ensuite la conversion du nitrile en amine par réduction.
De préférence, on fait agir l'amidure de sodium à très basse température de l'ordre de -600 à -500, puis le bromure de propyle à moyenne température de l'ordre d'environ 500. Le milieu réactionnel est naturellement différent dans chaque cas, dans le premier cas, ce milieu est constitué habituellement par l'ammoniac liquide, tandis que, dans le second cas, il est constitué par du toluène que l'on peut éliminer ensuite sous vide.
Pour la seconde phase, l'hydrogénation est conduite d'ordinaire à température modérée, de l'ordre de 140 à 145 et sous une pression élevée de l'ordre de 150 atmosphères. Dans ces conditions assez sévères, la réaction exige encore une dizaine d'heures pour être achevée.
Selon une variante de cette seconde phase, on peut réaliser une réduction classique dans des conditions moins sévères, par l'hydrure double de lithium et d'aluminium ou par l'hydrure de sodium dans l'éther ou à la rigueur dans le mélange éther-benzène.
On va maintenant décrire l'invention en se référant à la description suivante d'un exemple de réalistation:
Exemple:
a) Préparation du 2,2-diphényl-valério-nitrile
Le produit de départ est le diphényl-acéto-nitrile, composé connu (Organic Synthèse 28, 55). On réalise la réaction dans un ballon d'un litre à quatre cols, muni d'un agitateur central à soupape ou à seringue, d'un réfrigérant à boule avec tube à chlorure de calcium, d'un tube de barbotage affleurant le fond du ballon; enfin, d'un bouchon pour obturer la dernière voie. Les diverses pièces de l'appareillage doivent être parfaitement sèches à l'origine.
On plonge l'appareil dans un bain réfrigérant dont la température est comprise entre moins 50 et moins 600. On fait passer dans le ballon un courant d'ammoniac gazeux, préalablement épuré par passage sur deux colonnes, l'une renfermant de l'oxyde de calcium et l'autre de la potasse caustique en cylindres.
Après quelques minutes de passage, l'ammoniac se liquéfie; on condense ainsi 250 cm3 environ d'ammoniac liquéfié.
On ferme alors le ballon et on commence l'agitation. On introduit 0,20 g de nitrate ferrique et, immédiatement après, du sodium métal en petits morceaux. Le liquide se colore en bleu foncé, puis la masse prend une teinte gris marron. On poursuit alors l'adjonction de sodium jusqu'à un poids total de 12 g. Au cours de cette opération, la température doit rester entre moins 50 et moins 600 centigrades.
Après la dernière affusion de sodium, on attend que le liquide soit redevenu gris marron. On enlève du bain réfrigérant, on ajoute 250 cm3 de toluène anhydre préalablement séché sur sodium et on laisse évaporer spontanément l'ammoniac en agitant pendant toute la durée de l'opération. Deux heures après, l'ammoniac est complètement évaporée à la température ordinaire (20-250).
On introduit alors, à l'aide d'une ampoule à brome en 15 minutes environ, 96,5 g de diphénylacétonitrile, dissous dans 200 cm3 de toluène anhydre.
On agite pendant toute la durée de l'opération. La température s'élève alors à 50-600.
On agite une heure encore après que tout le diphényl-acétonitrile ait été introduit, puis on introduit toujours à la température ordinaire en 15 minutes, une solution de 140 g de bromure de propyle dans 100 cm3 de toluène anhydre. La température s'élève à nouveau au voisinage de 500. On agite encore une heure, puis on laisse reposer une nuit.
Le lendemain, on réchauffe et on agite encore pendant 2 heures. On laisse refroidir à la température ordinaire, puis on introduit précautionneusement à l'aide d'un siphon 500 cm3 d'eau distillée.
On agite énergiquement dans une ampoule à décanter, on sépare la phase aqueuse, on la lave au toluène. On réunit le toluène de lavage à la solution principale. On lave avec deux fois 500 cm3 d'eau.
On sèche la phase organique sur sulfate de sodium anhydre. Finalement, on distille le toluène en enlevant les dernières traces sous vide.
On obtient comme résidu 120 g. (R = 95 0/o) d'une huile rougeâtre que l'on distille en recueillant la fraotion passant entre 125 et 1270: N2É = 1,5623.
b) Réduction du nitrile en amine
150 g du nitrile précédent sont dissous dans 1 litre de méthanol pur. On ajoute 40 g de nickel
Raney. Le mélange est porté dans un autoclave. On sature alors le méthanol avec de l'ammoniac et on fait entrer l'hydrogène sous une pression initiale de 90 atmosphères. On chauffe alors à une température de 140-1450. La pression augmente jusqu'à 150 atmosphères. L'hydrogénation complète demande 8 à 10 heures.
Le lendemain, on décharge l'autoclave, on sépare le catalyseur, on distille l'alcool, le résidu est formé d'une substance basique huileuse qui distille entre 130 et 1400 sous une pression de 2,5 mm. Le distillat constitue l'amine cherchée (rendement 75 /o).
C'est une substance liquide incolore: ND, 1,5753 de formule brute C17H21N. P.E. = 1400 sous 2,5 mm.
Le chlorhydrate correspondant est une substance blanche microcristalline: point de fusion 1900; soluble dans l'eau.