Procédé de lubrification pour mouvement d'hor
logerie, notamment pour 11 échappement.
La lubrification de l'échappement de la montre est un problème auquel on n'a pas encore trouvé de solution entièrement satisfaisante. La méthode couramment utilisée consiste à déposer à l'aide d'un "pique-huile" une goutte d'huile d'horlogerie appropriée sur les faces d'impulsion des levées de l'ancre. Par suite des passages successifs des dents de la roue d'échappement, les gouttes d'huile déposées sur les levées sont balayées, si bien que la plus grande partie de l'huile est transportée en dehors des surfaces fonctionnelles, ss où elle ne peut plus participer à la lubrification.
Si ce sur plus d'huile était évacué dans une zone où il serait localisé, il n'y aurait que demi-mal, mais il s'étale sur toute la pièce sous forme d'un film plus ou moins épais selon les cir
Constances et il atteint des endroits fonctionnels sur lesquels il est indispensable d'éviter la présence de lubrifiant, sous peine devoir la marche de la montre fortement perturbée. I1 est évident que de nombreuses solutions ont déXà été proposées pour éviter ce grave défaut. Toutefois, aucune n'a jusqu'à ce gbur donné entière satisfaction sur les plans techniques, à courts Ou à longue écheance, et sur le plan économique.
La présente invention a pour but de remédier à ces in Convénients. On vient de volr que l'utilisation de lubrifiants liquides Comme l'huile n'eut pas, notamment dans le cas de l'échappement, désirable. Dès lors, il faut rechercher un lubrifiant qui, tout en résistant aux pressions spécifiques élevées qui s'exercent en certains endroits de la montre, ne s'étale pas. L'utilisation de graisses ne convient pas pour plusieurs raisons, dont la principale réside dans le fait que l'épaisseur et la SisC08it du film lubrifiant sont telles que les mobiles sont freinés dans leur mouvement.
En revan- che, l'utilisation de Lubrifiants solides, comme par exemple le graphite, le bisulfure de molybdène, le sulfure de tungstene ou des composés organiques, permet de former dans certaines conditions un film lubrifiant dont la résistance à l'usure est élevée. Il est toutefois difficile, sur des pi- ces aussi petites que celles qui constituent la montre, de former avec toute la certitude voulue le film lubrifiant.
L'invention a précisément pour objet un procédé de lu vrification pour mouvement d'horlogerie, notamment pour l'é- chappement, qui est caractérisé en ce qu'on applique sur la surface à lubrifier, au moyen d'un micro-pistolet, un mélange contenant en suspension un lubrifiant solide sous forme pulvérulente et, en dissolution dans un solvant volatil, une matière liquide à la température ambiante et présentant des propriétés lubrifiantes, destinée à former une pellicule autour de chaque grain du lubrifiant solide lorsque le solvant s'est évaporé, la projection au moyen du pistolet et ladite pellicule assurant l'adhésion entre ladite surface et les grains du lubrifiant solide.
On a déjà proposé, il est vrai, un procédé de lubrification pour pièces d'horlogerie, consistant à pulvériser sur l'organe à traiter à l'aide d'un agent émulsifiant un mélange de Lubrifiant solide et de liquide destiné à réaliser une bonne adhérence. Ce abcédé diffère notamment du procédé suivant l'invention par les points suivants:
a) Par l'utilisation au départ d'une suspension formée d'une matière plastique et éventuellement de bisulfure de molybdène.
Par rapport au procédé suivant l'invention la différence porte sur l'absence de matière liquide à la température ambiante et présentant des propriétés lubrifiantes, et la nécessité de procéder à un traitement ultérieur des pièces, pour obtenir l'adhérence de la couche sur la pièce;
b) La proportion de lubrifiant solide (par exemple de bisulfure de molybdène) est très différente dans les deux procédés. Prur que le procédé suivant l'invention fonctionne, il est indispensable et cela découle de la description, que ce lubrifiant solide soit présent en grande proportion dans le mélange projeté, puisque les grains de lubrifiant solide sont entourés chacun d'une pellicule de matière lubrifiante (par exemple d'huile).
Cette matière est forcément minoritaire, sinon on ne parlerait pas de pellicule, mais de suspension du lubrifiant solide dans une matière formant support, ce qui est
très différent.
c) Les procédés sont de nature différente. Dans le procédé antérieur, on utilise des ultra-sons, tandis que dans le procédé suivant l'invention, on se sert d'un micro-pistolet.
I1 en résulte une vitesse des particules très différente. Dans un cas (procédé antérieur), c'est la pression qui fait adhérer les particules; dans l'autre (procédé suivant l'invention), c'est la vitesse d'impact.
D'autre part, on a aussi proposé un mélange lubrifiant destiné à être ajouté aux huiles et aux graisses en vue d'améliorer leurs propriétés lubrifiantes . Ce mélange est composé par de l'huile de graissage comportant un faible pourcentage de bisulfure de molybdène (entre 0,05 et 5 $). Au contraire, dans le procédé suivant l'invention, le lubrifiant solide est le constituant principal, comme déjà dit plus haut.
On va décrire ci-après à titre d'exemple, une mise en oeuvre du procédé faisant l'objet de l'invention.
Supposons par exemple qu'il s'agisse de lubrifier un échappement de montre. On applique, sur les dents de la roue, au moyen d'un micro-pistolet, un mélange composé de bisulfure de molybdène sous forme pulvérulente en suspension dans du fréon et d'huile d'horlogerie, en dissolution dans ce fréon et destinée à former une pellicule autour de chaque grain de bisulfure de molybdène lorsque le fréon s'est évaporé. Cette pellicule assure l'adhésion entre la surface des dents de la roue et les grains de bisulfure de molybdène.
Ce mélange est appliqué de préférence sur l'une des deux pièces à lubrifier, mais on peut aussi l'appliquer sur les deux pièces.
Le lubrifiant solide (bisulfure de molybdène) pourrait être remplacé par un autre solide, de nature minérale (voir les exemples donnés plus haut), organique (par exemple acide stéarique, nylon, teflon) ou organo-minérale (par exemple stéarate d'un métal).
La matière destinée à former ladite pellicule enrobant les grains du lubrifiant solide est liqude à la température ambiante et présente des propriétés lubrifiantes. Elle peut être de nature organique ou minérale.
Le solvant (par exemple fréon) peut être choisi de manière à être teXls action chimique sur les constituants du film lubrifiant, ou au contraire, il peut être de nature à favoriser une réaction chimique (par exemple une polymérisation) entre la pièce à lubrifier et au moins l'un des constituants du film lubrifiant, de manière à améliorer l'adhérence dudit film. Selon une autre variante, le solvant peut être choisi de manière à favoriser sur la pièce à lubrifier une rédaction chimique entre les deux constituants du film lubrifiant.
Une fois que le mélange a été projeté sur la surface à lubrifier, le solvant s'évapore et il ne reste que le film lubrifiant, formé par les grains du lubrifiant solide, enrobés chacun d'une pellicule assurant une bonne adhésion entre la surface à lubrifier et les grains du lubrifiant solide. Dans l'exemple cité, cette adhésion est si bonne qu'on peut'lubrifier des montres avant stockage. On n'a en effet plus à craindre de transformation désavantageuse du film lubrifiant jusqu'au moment de la mise en usage de la montre, contrairement à ce qui se passe avec des procédés connus, qui nécessitent une lubrification juste avant la mise en usage, à cause de huile qui se dessèche et gomme.