Ceinture pelvienne d'extension.
La présente invention a pour objet une eeinture pour l'extension du bassin, qui soit apte à entourer la taille du patient au-dessus des os iliaques, et qui soit pourvue de san g] es de traction reliées à un extenseur et à des poids, de façon que le patient, souffrant d'une lésion des vertèbres inférieures ou du bassin, puisse tre immobilisé localement et soumis à une extension, mais soit libre de remuer les membres et le corps.
La plupart des appareils d'extension con nus. largement employés dans le traitement (les lésions de la région pelvienne, sont phy siologiquement insuffisants et, comme ils immobilisent presque complètement le patient, ils le rendent irritable et provoquent des eomplieations, eomme par exemple la dermatite et la phlébite.
La. ceinture pelvienne faisant l'objet de là présente invention a pour but d'éviter ces inconvénients. Elle comprend une bande abdominale réglable destinée à tre placée à la hauteur des vertèbres inférieures et du bassin (lit patient, et elle est caractérisée en ce qu'elle comprend des sangles de traction attachées à des bandes de traction en forme de V, dont une branehe est fixée d'un bord à l'autre de la bande abdominale, perpendiculairement à sa largeur, l'autre branche étant disposée diagonalement et fixée à la bande abdominale seulement à la partie supérieure, la partie inférieure restant lâche.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de la ceinture selon l'invention.
La fig. 1 est une vue latérale montrant le patient étendu sur un lit et muni d'une ceinture pelvienne selon l'invention.
La fig. 2 est une vue de face de la : 1.
La fig. 3 représente un cadre apte à l'ap- plication de la force de traction à la ceinture.
La fig. 4 est une vue de la ceinture, une sangle de traction ayant été coupée.
La fig. 5 représente un détail, à échelle agrandie, de la ceinture.
La fig. 6 est la vue, en perspective, d'un extenseur auquel sont reliées les sangles de traction.
Comme il est représenté sur les fig. 4 et 5, la ceinture d'extension comprend une bande abdominale 11, formée de deux pièces identiques, 12 et 64, superposées et réunies ensemble de la manière indiquée par la suite. La pièce 12 (fig. 4), qui forme la face extérieure de la bande abdominale, peut tre de n'importe quel tissu approprié, par exemple de coton finement tissé. La pièce 64 (fig. 5), qui constitue une doublure de la pièce 12 et forme la face de la bande abdominale destinée à tre appliquée sur le corps du patient, est en maté- riel souple et non irritant, tel que la flanelle.
Le bord supérieur 13 et le bord inférieur 14 de la bande abdominale sont découpés de manière à présenter deux parties convexes 15 et 16 aux extrémités et une partie convexe 17 au centre, tandis que les parties latérales 18 et 19, destinées à s'appliquer sur les os ilia ques, sont concaves. Cette disposition facilite l'ajustage de la ceinture aux contours du corps.
Il est prévu que la longueur de la eeinture peut tre variée, et sa largeur est telle que la ceinture couvre le sommet des os ilia- ques et des vertèbres inférieures. La fig. 4 reproduit une ceinture susceptible de s'adap- ter à un patient avant un tour de taille d'environ 100 em, sa largeur étant comprise entre 14 et 16 em. Ces dimensions sont suffisantes dans la plupart des eas où l'application de la eeinture est nécessaire.
La bande abdominale 11, sur les parties latérales 18 et 19, est découpée du bord inné- rieur 1. jusqu'à la moitié de la largeur, afin cl'aménager des espaces triangulaires ayant un sommet dirigé vers le bord supérieur 13, où sont cousues des appliques élastiques 21.
L'expérience a montré que les appliques de la forme susindiquée sont plus avantageuses que celles de forme trapézoïdale s'étendant d'un bord à l'autre de la ceinture, quoique ces dernières appliques aient été employées aussi avee de bons résultats. Les extrémités de la bande abdominale 11 sont pourvues d'agrafes et de sangles, au moyen desquelles la ceinture peut tre commodément serrée autour du corps. Plus précisément, à droite sur la fig 4, sur l'extrémité 16 sont cousues les deux sangles 22 sur lesquelles peuvent glisser les boucles 23 du type connu.
Entre les deux sangles ? ?, un eourt houeleteau 24, cousu à la bande, porte une agrafe supplé- mentaire 25. A gauche sur la fig. 4, 1'extré- mité 15 est munie d'une paire d'agrafes 26 et d'une sangle 27 destinées à coopérer avee les moyens de fermeture du côté droit, comme il est clairement illustré sur la fig. 4.
Il convient de remarquer que les positions des agrafes et des sangles sont alternées, de façon que, lors de l'application de la ceinture, la traction puisse s'exercer dans chaque direetion, c'est-à-dire vers la gauche et vers la droite. Il est avantageux de pouvoir appliquer la ceinture avec une compression uni- forme du corps. Il faut également remarquer que les agrafes 26 et la sangle 27, à gauche sur la fig. 4, ne sont pas fixées tout à fait sur le bord de la bande, mais qu'elles laissent un écusson 28, qui peut se rabattre au-dessous de l'extrémité de droite 16, évitant ainsi le contact direct des pièces métalliques avec le corps.
Les s sangles 22 et 27 et l'écusson 28 ont une longueur telle, par exemple 1. 0 20 cl, que la ceinture peut tre réglée dans des limites raisonnables, ce qui rend inutile de fabriquer sur mesure une ceinture pour cha- que client. Les extrémités libres des. sangles 22 peuvent tre appliquées dan. s des oeillères formées en cousant un ruban 29 le long du bord de la bande.
La bande abdominale 11 est renforcée aux extrémités 15 et 16, du bord inférieur au bord supérieur, par des pièces de tissu 31, cousues le long des extrémités de la manière indiquée sur la fig. 4 en pointillé. Deux autres renforts 39 sont cousus sur la partie centrale 17. et ces deux renforts 32 sont suffisamment espacés entre eux de façon à ne pas exercer de pres sion sur les vertèbres lombaires. D'autres pièces de renfort sont cousues sur la pièce extérieure 1e de la bande abdominale 11 afin de constituer les moyens d'application de la force de traction.
Ces moyens comprennent les bandes 35 et 36 disposées perpendiculairement à la largeur de la bande abdominale, à droite et à gauche, près des appliques élastiques 21, et du côté abdominal, lesdites bandes 35 et 36 étant repliées en correspondance du bord inférieur 14 de la bande abdominale, pour former les portions 37 et 38 disposées diagonalement par rapport aux bord de la bande, et se terminant à proximité des bords supérieurs des renforts 31. Les portions 37 et 38 sont cousues a lu bande abdominale par leur partie supérieure, ainsi qu'il est indiqué en pointillé sur la fig.
4, mais leurs parties inférieures 39 et 41 ne sont pas cousues. On laisse ces parties un peu lâches, ainsi qu'il e. st montré sur la fig. 4.
Les boucles 42. sont disposées sur ces parties lâches.
Des bandes analogues sont cousues sur la partie centrale 17 de la bande abdominale.
Ces bandes comprennent des parties 43 et tA ! : disposées perpendiculairement à la largeur de la bande abdominale, et repliées en correspondanee du bord inférieur 14 pour former des portions lâches non cousues 45 et 46, disposées diagonalement, qui se terminent par les parties cousues 47 et 48 respectivement. Les bouts 47 et 48 se joignent sur le bord supérieur 13 et au centre de la bande abdominale, et se superposent aux renforts 32.
Là encore ] a fig. 4 indique en pointillé la façon conve- nable de coudre les bandes 47 et 48. Les boucles 49 sont disposées dans les parties non cousues de ces bandes. Il convient de remarquer que les bandes 43 et 44 sont disposées de manière que, en correspondance du bord inférieur 14 de la bande abdominale, elles se trouvent à une certaine distance des appli zones triangulaires 21.
Deux sangles 51 et 52, de longueur convenable, par exemple d'environ 1,50 m, sont repliées sur elles-mmes et ont les extrémités libres engagées dans les boucles 42 et 49, formant ainsi deux sangles de traction dirigées diagonalement, au moyen desquelles une force de traction peut tre appliquée à la partie inférieure de la colonne vertébrale et au bas sin.
Chacune de ces sangles est pourvue d'un anneau coulissant 53, relié à deux autres san gles 54 et 55, d'environ 0,90 m de longueur, dont une extrémité est passée dans l'anneau 53 et est ensuite repliée et cousue, chaque ensemble de sangles 51,54 et 52, 55 étant ainsi en forme de V. Les extrémités libres des sangles 54 et 55 sont aptes à tre reliées à un extenseur 56, représenté à la fig. 6.
L'extenseur 56 peut tre constitué, très économiquement, par une pièce de bois ayant environ 460 mm de longueur, 70 mm de largeur et 2,5 mm d'épaisseur. Des fentres rec- tanglllaires 57 sont pratiquées dans l'extenseur, à environ 50 mm des extrémités, et sur ces fentres sont fixées les boucles 58, au moyen des boucleteaux 59 en tissu et de n'im- porte quel autre moyen d'assemblage, par exemple des vis ou des clous. Un trou 61,
perce au centre de l'extenseur, laisse passer
l'extrémité de la corde 62, qui est fixée à
l'extenseur par un simple noeud.
Sur la fig. 5, on voit que la doublure 64
de la bande abdominale recouvre toute la pièce
extérieure 12, à 1'exception des parties corres
pondant aux appliques 21. Les lignes diago
nales en pointillé sur les fig. 4 et 5 représen-
tent une manière convenable de coudre ou de
piquer les deux pièces d'étoffe l'une str l'autre. La bande est finie, tout autour des
bords et des extrémités, par une ganse 65 qui
est toutefois interrompue en correspondance
des bases des appliques 21.
La ceinture est appliquée au patient de la
manière indiquée sur les fig. 1 et 2. Le lit 71.
a les pieds rehaussés d'environ 15 em par le
bloc 72, et il est muni de n'importe quel
châssis d'extension approprié, comme celui
représenté sur la fig. 3. Ce châssis se com
pose de deux montants 73 et 74, dont les
extrémités sont recourbées et peuvent tre
suspendues au pied 75 du lit. Les deux mon
tants 73 et 74 sont réunis entre eux par la
barre 76 qui, en son centre, est percée dans
le sens de la largeur pour loger une colonne
77 qui peut coulisser dans ce perçage et qui
porte la chape 78 de la poulie 79. La corde 62,
fixée à l'extenseur 56, passe sur la poulie 79
et est tendue par les poids 81.
Avant d'appliquer la ceinture, on prend
l'exacte mesure du tour de taille du patient,
à la hauteur des crtes des os iliaques. La
bande peut tre appliquée directement sur la
peau, et les sangles 22 supérieure et 27 mé-
diane sont serrées de manière à comprime
uniformément le corps. La sangle inférieure
22 n'est pas étroitement serrée ; il est souvent
convenable de laisser cette sangle très lâche,
afin de ne pas comprimer excessivement la
vessie. Ceci, naturellement, doit tre établi
par le praticien responsable du traitement.
La moitié supérieure de la bande, c'est-
à-dire la partie qui se trouve au-dessus des
sommets des appliques 21, doit se trouver au-
dessus de la crte des os iliaques. Les parties
latérales couvrent alors les os et s'étendent
de chaque côté des os iliaques, tandis que la partie centrale 17 couvre les vertèbres lom- baires et le sacrum, ainsi qu'il a été dit pré cédemment. Les sangles de traction sont alors fixées dans les boucles 42, de façon que leur sommet soit aligné avec les genoux.
Les extrémités libres des sangles 54 et 55 passent à travers les trous 57 de l'extenseur 56 et sont fixées aux boucles 58, de manière que ledit extenseur reste près du pied du lit, lorsque le patient est normalement étendu dans une position commode. On fait ensuite coulisser la colonne 77 pour la fixer à une hauteur suffisante pour que 1'extenseur 56 ne soit pas arrté par le pied du lit, et on attache les poids 81 à la corde 62.
Il y a lieu de remarquer que la traction exercée par les poids 81 et transmise par les sangles 54 et 55 se répartit entre les deux sangles 51 et 52 et ensuite sur toute la région lombaire inférieure au moyen des portions lâches 39, 4 5 et 46. Lorsqu'on applique la ceinture et les poids de traction, ces portions lâches adhèrent plus ou moins à la forme du corps, et il a été trouvé qu'en prévoyant, des portions de sangle lâehes,] a répartition de la force de traction s'effectue d'une manière plus satisfaisante.
D'après les fig. 1 et 4, il résulte que la force exercée par les poids 81 est une eom- pression appliquée à la périphérie, et de haut en bas, sur la jointure sacro-iliaque, et que sur la région lombaire est également appliquée une force de traction. Cette répartition de la force, qui, au point de vue physiologique et anatomique est la plus correcte dans les cas de lésions du bassin, est obtenue au moyen du serrage et de la position des sangles de traction sur chaque côté des os iliaques et sur le dos.
En ce qui concerne la valeur des poids de traetion, les médecins se laisseront guider par leur expérience. En général, on peut estimer qu'un poids d'environ 9 kg soit suffisant, mais on connaît des cas où 6 kg ont suffi, et d'au- tres où l'on a employé un poids de 15 kg. Il est évident, d'autre part, que le poids dépend de la taille du patient et des conditions de la lésion.
Laceinture décrite trouve son utilisation dans le traitement. de presque toutes le. s lésions du squelette inférienr ainsi que des foulures des jointures et des tissus. Les hernies rachidiennes sont aussi traitées avec succès avec la mme ceinture. Les fractures moins graves des os iliaques et du sacrum sont également com- prises dans les cas d'application de la eeinture.
L'extension exercée par la ceinture décrite diminue la pression sur les nerfs et relâche le spasme nmseulaire, tandis que la partie lésée reste immobilisée de manière appropriée.
La ceinture d'extension est aussi employée avec avantage comme traitement auxiliaire pour apaiser les douleurs qui accompagnent les déplacements des vertèbres inférieures.
Les avantages de la ceinture décrite sont évidents lorsqu'on la compare avee les ceintures employées préeéclerrlent. Un patient com- plètement immobilisé garde rarement, pendant longtemps, des conditions d'esprit favorables.
Ainsi qu'il est représenté sur la fig. L la cein- ture produit seulement une immobilisation lo- cale. Le patient peut lever et plier les jambes et le corps, il peut se tourner (ou tre tourné) sur un coté ou sur l'autre. Cette liberté rela- tive de mouvement, s'ajoutant a. l'allégement de la souffrance produite par l'extension, con- tribue à maintenir le patient dans de bonnes eonditions d'esprit, ce qui facilite son traitement.
L'emploi de la ceinture décrite élimine eoiii- plètement le danger de complications, telles que la dermatite. la tuméfaction des hanches et des genoux et la thrombo-phlébite, qui se manifestent toujours avec les appareils de traction appliqués au corps au moyen de ru- bans adhésifs. La seule difficulté qui peut se présenter dans l'emploi de la ceinture est une pression désagréable sur la crte des os iiia- ques ou, si l'on a affaire avec un patient très remuant, sur la face extérieure de la cuisse.
Cet inconvénient peut tre. le cas échéant, facilement éliminé en insérant des tampons d'épongé de caoutchouc ou de feutre ou de toute autre matière analogue, entre la cein- ture et] a partie douloureuse.
La ceinture décrite ci-dessus permet au patient de recommencer à marcher dans un temps relativement bref. Il convient de rappeler que les traitements qui exigent que les genoux soient pliés, mme pendant une brève période de quelques jours ou d'une semaine, produisent une atrophie et une rigidité des muscles de la cuisse. Il est nécessaire, par con séquent, de soumettre le patient à un traite ment successif de massages, afin de remettre ! es muscles en état normal, et ceci entraîne une période plus longue d'hospitalisation et d'invalidité. Cet inconvénient est éliminé avec cette ceinture puisque, pendant toute la durée du traitement, le patient est libre de remuer le. membres.