Procédé pour l'affinement de crins naturels, artificiels, synthétiques et crin obtenu par ce procédé. Dans la brosserie, pour un grand nombre (l'applications, en particulier pour la fabrica tion des blaireaux, des brosses ou des pin- eeaux pour la peinture, on préfère les soies naturelles aux crins ou inonofilaments d'ori gine naturelle, artificielle ou synthétique, parce que ces soies sont effilées et fourchues et confèrent aux articles ci-dessus des qualités recherchées: douceur du contact de l'extrémité de la brosse ou du pinceau et meilleure réten tion du liquide qu'ils servent à reporter.
On a cherché à obtenir directement des nionofilanients artificiels ou synthétiques effi lés, mais les procédés qui permettent d'arri ver à ce résultat. sont de réalisation très déli eate.
On a proposé également. de meuler l'extré mité des crins de diverses natures. Mais cette opération, qui est ordinairement effectuée sur des objets manufacturés (pinceaux, blaireaux, brosses), a l'inconvénient. de raccourcir anor malement, par usure excessive, les crins péri phériques de ces articles et d'intéresser insuf fisamment ceux de la région centrale.
On a également proposé d'effiler des crins naturels en les peignant à l'aide de pointes revêtues d'émeri, mais celles-ci sont. d'une fa brication extrêmement difficile.
Enfin, on a préconisé de fendre ou fleu rer des crins naturels en les attaquant. avec des aiguilles pointues ou des dents effilées qui s'enfoncent dans la matière et la déchi rent ensuite dans le sens de la longueur; mais ces organes s'émoussent très rapidement et il faut un temps anormalement long pour obte nir des crins d'un fleurage satisfaisant, d'ail leurs assez irrégulier; il convient donc de pro céder fréquemment à l'affûtage des aiguilles et. des dents, voire au remplacement. de ces organes, et ces opérations sont dispendieuses.
En outre, il est pratiquement impossible, même avec le dernier de ces procédés, d'obte nir des monofilainents ayant. l'apparence et les propriétés des soies naturelles.
Il a maintenant été trouvé qu'il est pos sible, par un procédé beaucoup plus simple et d'application tout à fait générale, de don ner à. tous les crins, de quelque origine qu'ils soient, naturelle, artificielle ou synthétique, l'affinement et le fleurage recherchés en par ticulier dans les applications auxquelles il a été fait référence ci-dessus.
La présente invention comprend donc un procédé pour l'affinement de crins naturels, artificiels ou synthétiques et un crin obtenu par ce procédé.
Ce dernier est. caractérisé en ce que, ces crins étant fixés à un support par une extré mité, on soumet leur extrémité libre à l'ac tion d'aiguilles de carde, de section substan- tiellement constante, action due à un déplace ment à grande vitesse entre les crins et les aiguilles, de manière que les crins soient frap pés par le bout des aiguilles et en ce que l'on prolonge cette action jusqu'à ce que les crins soient effilés à ladite extrémité libre.
On peut avantageusement poursuivre l'ac tion des aiguilles jusqu'à ce que les crins soient non seulement effilés, mais également fleurés. Les aiguilles pourraient avantageuse ment appartenir à un ruban de carde se dé plaçant à grande vitesse.
Il existe de nombreux modèles de cardes pouvant être utilisés pour la mise en oetlvre du procédé selon l'invention; ceux qui con viennent le mieux sont du type des cardes à limes. Les aiguilles qu'elles comportent ont la particularité d'être constituées par un métal suffisamment dur tout en offrant une cer taine élasticité de par leur forme en accent circonflexe et la manière dont elles sont fixées sur le support par une de leurs extrémités; elles sont de section substantiellement cons tante et disposées parallèlement les unes aux autres.
Il convient de choisir des cardes de type approprié en ce qui concerne plus parti culièrement la forme, la grosseur, la longueur libre des aiguilles, leur densité , c'est-à-dire leur nombre par unité de surface, la nature de leur support, etc., et tout technicien sera facilement à même, dans chaque cas particu lier, de déterminer les conditions optima ainsi que la vitesse et la durée d'opération les plus favorables.
La translation de la carde frappant l'extrémité des crins petit être provoquée par tout système d'entraînement désirable, disques ou poulies sur la surface desquels est fixée la carde, ou rouleaux d'entraînement entre les quels se déplace la carde à la façon d'une courroie.
Dans la présentation des crins pour la mise en aeuvre du procédé selon l'invention, il est nécessaire de donner une longueur libre suffisante aux crins entre leur fixation et leur extrémité soumise à l'affinement et éven tuellement au fleurage; cette longueur libre des crins sera, le plus souvent, supérieure à la longueur des aiguilles de la carde et peut atteindre la longueur totale d'utilisation des crins affinés et fleurés, comme c'est le cas, par exemple, si on effectue le traitement de ces crins lorsqu'ils sont fixés dans leur mon ture finale d'utilisation.
Selon cette longueur libre, selon la pression que l'on exerce sur les crins au cours du traitement (et par pression, on entend l'effort développé pour provoquer une pénétration des monofilaments dans les aiguilles de la carde en déplacement), selon la direction de présentation des crins par rap port au déplacement de la carde, on obtient des affinements sur une plus ou moins grande longueur des crins. Il semble que le fleurage est de plus en plus généralisé dans les crins traités à mesure que l'on prolonge le traite ment.
De toutes façons, en jouant sur divers facteurs et notamment sur la durée de l'opé ration, on a la possibilité d'obtenir des crins soit seulement affinés dans leur généralité, soit au contraire affinés et fleurés dans leur ensemble, soit intermédiairement des crins effilés pour la plupart et fleurés seulement en partie.
Bien entendu, les conditions opératoires optima sont aussi essentiellement fonction de la matière constituant les monofilaments ainsi que de leur grosseur, mais ces conditions peu vent, à cet égard, être aisément déterminées par tout homme de l'art.
On peut facilement prévoir un organe support pour les crins, agencé de telle ma nière que l'on puisse à la fois régler la péné tration des crins dans les aiguilles et inté resser iuiiformément au traitement la totalité de ces crins par rotation autour d'un axe parallèle à leur direction générale de l'en semble de ces crins serrés en bottes ou montés dans leur support définitif.
On peut, si on le désire, soumettre les monofilaments, au cours de l'opération, à un refroidissement extérieur, par exemple par amenée d'eau ou soufflage d'air, mais cette disposition s'est avérée inutile dans la majo rité des cas.
On peut partir de crins rectilignes, soit cylindriques, soit aussi tronconiques, tels que, notamment, on les obtient dans certaines fabri cations, mais on peut aussi utiliser des mono- filaments de forme non rectiligne, par exemple avant subi des traitements prélimi naires de déformation permanente et accusant en particulier une forme ondulée, laquelle est éminemment favorable à, l'épanouissement des crins sur l'article fini, ce qui entraîne encore une meilleure rétention des substances à re porter.
Il est. également possible d'utiliser des monofilaments avant subi des traitements auxiliaires préliminaires, par exemple des traitements de gonflement, teinture, pigmen tation, ignifugation, hydrofugation, insolubili- sation.
Parmi les crins auxquels le procédé selon l'invention est plus spécialement applicable, on peut citer: cent fournis par certains quadrupèdes. comme le cheval, ceux à base de cellulose régénérée, éven tuellement traités par des résines phénoplas- tiques ou aminoplastiques.
ceux à base d'éthers ou d'esters cellulosi ques et plus particulièrement ceux à base de triesters cellulosiques, ceux à base de dérivés polyvinyliques, comme le chlorure de polyvinyle, pur ou sur- chloré, les copolymères du chlorure de vinyle avec d'autres dérivés vinyliques (acétate de vinyle, cyanure de vinyle, chlorure de vinylidène notamment), le cyanure de poly vinyle, le chlorure de polvvinvlidène,
ceux à base de superpolvcondensats linéaires synthétiques tels que superpolv esters, superpolvuréthanes, et particulièrement super- polyamides, ces superpolycondensats pouvant être soit simples, soit. mixtes, voire traités avec des substances étrangères, comme des amino plastes;
parmi les superpolvamides, on a ob tenu des résultats particulièrement intéres sants avec la superpolvhexaméthylèneadip- amide, la superpolvhexaméthvlènesébaçamide, la superpolvamide issue de l'acide 6-amino- hexanoïque ou de l'acide 11-aminoundé- canoïque. Les monofilaments traités conformément à l'invention trouvent, en particulier, comme il a déjà été dit, des applications intéressantes dans le domaine de la brosserie, notamment pour la fabrication de pinceaux,
de blaireaux, de brosses à enduire et de certaines autres brosses domestiques, hygiéniques ou indus trielles.
L'invention a été décrite particulièrement en se référant à une carde à limes en mouve ment dont les aiguilles viennent frapper les extrémités des crins fixes. Il est bien évident qu'on peut avoir recours, au lieu de cardes à limes, à tout dispositif approprié comportant des aiguilles métalliques présentant des carac téristiques analogues à celles des cardes défi nies ci-dessus, c'est-à-dire notamment de sec tion constante, en forme d'accent circonflexe, disposées parallèlement les unes aux autres et fixées par une de leurs extrémités sur un support convenable. De même, on pourrait laisser la carde file et déplacer les crins, voire déplacer simultanément carde et crins en sens inverse.
Il est surprenant que, par la. mise en oeuvre du procédé selon l'invention, on ob tienne d'emblée des monofilaments parfaite ment travaillés, exempts de toute détériora tion, car on aurait pu craindre que le travail intense, nécessité pour provoquer les modifi cations désirées, amenât une élévation de tem pérature susceptible de causer la fusion ou le ramollissement, voire la dégradation, des monofilaments.
Il est. également tout. à fait inattendu que l'utilisation d'aiguilles de section substantielle ment constante, c'est-à-dire dénuées totalement de pointes acérées, puisse en particulier pro voquer la division rapide et régulière des monofilaments constitués par de telles ma tières. On a même constaté qu'il est. possible de fendre l'extrémité d'un même crin en un .0,rand nombre de parties (on a pu en compter jusqu'à une quinzaine) et rien, à priori, ne laissait prévoir un tel résultat qui est d'un intérêt pratique considérable.
Enfin, toujours contre toute attente, on a observé que les aiguilles ont une durée d'usage particulièrement élevée avant de devoir être réafffitées.
L'invention est illustrée à l'aide des exem ples qui suivent: <I>Exemple 1:</I> Sur l'arbre d'un moteur électrique de 0,7 CV susceptible de tourner à 2800 tours/ minute, on cale un disque en bois de 30 min d'épaisseur et de<B>190</B> mm de diamètre, ce qui correspond à une vitesse périphérique linéaire de<B>1650</B> mètres/minute environ, et on dispose sur son pourtour une carde à limes garnie d'aiguilles d'acier en forme de V très ouvert (130 environ) dont les deux branches ont chacune 3 mm de longueur;
le diamètre des aiguilles est de \3/,0o de mm et leur densité de 100 au cm2; ces aiguilles ont été agrafées sur un support souple, de 2 mm d'épaisseur environ, constitué par un assemblage de quatre plis de tissu de coton collés entre eux, recouvert par -une pellicule de caout chouc, les aiguilles ayant de la sorte une cer taine flexibilité tenant à la fois à la nature du support et à leur propre forme.
A l'aide de crins en polyhexaméthylène- adipamide de \/,vo de mm de diamètre après étirage, préalablement ondulés de manière en soi connue, on forme une botte de 30 mm de diamètre, que l'on insère dans un support tel qu'on puisse y faire tourner la botte autour de son axe; on a préalablement réglé la botte dans ce support, de manière que les crins soient disposés radialement par rapport au disque, que la longueur libre des crins soit de 50 mm et que la distance de l'extrémité libre des aiguilles aux points de serrage de la botte les plus rapprochés du disque soit de 38 mm.
On fait tourner le moteur, les aiguilles ve nant au contact des extrémités clés crins et, au bout de 2 minutes, on interrompt l'opéra tion. On constate alors que les crins ont leur extrémité régulièrement effilée sur une Ion- g2ieur d'une dizaine de mm environ et que la presque totalité d'entre eux présentent éga lement à leur extrémité deux, trois, quatre et même davantage de brins de longueur de 0,5 à 1 mm. Une telle botte convient remarqua blement poux la. fabrication de blaireaux.
<I>Exemple</I> On opère comme dans l'exemple 1, aux modifications suivantes près on part de crins en polyhexaméthylène- sébaçarnide, lesdits crins, non ondulés, ont une Ion- gueux de 70 mm et sont tronconiques; grand diamètre =J/loo de mm, petit diamètre de mm, on utilise une carde à limes garnie d'ai guilles de section carrée de 8/,0o de mm de côté, présentant 200 aiguilles au cm=, le moteur (1 CV) tourne à 3200 tours/ minute, les crins sont montés, par leur grosse extré mité bien entendu, dans la virole d'un pin ceau rond qu'on fait tourner autour de son axe pendant l'opération.
On obtient ainsi un pinceau à crins effilés et fleurés possédant de ce fait un excellent pouvoir de rétention de la peinture. Exemple <I>3:</I> Là encore, on opère comme dans l'exemple 1, mais en utilisant des crins en chlorure de poIy- vinyle pur de @ /,oo de mm de diamètre après étirage, en faisant tourner le moteur à 2300 tours/ minute et en portant la durée de l'opération à -1 minutes.
On obtient, en définitive, une botte qui peut servir à la fabrication d'une brosse en tous points analogue à celle que l'on peut éta blir avec des soies naturelles.