Mécanisme étireur de mèches textiles. La présente invention a pour objet un mécanisme étireur de mèches textiles, des tiné à être utilisé, par exemple, dans un métier à filer ou dans une machine de pré paration pour la filature du coton ou d'autres fibres textiles, ce mécanisme comprenant plusieurs paires de cylindres et un cylindre conducteur d la mèche reposant sur les cylindres inférieurs de deux paires consécu tives. Un mécanisme étireur de ce genre a été décrit dans le brevet suisse n <B>208925</B> du 25 novembre 1937.
Le mécanisme étireur décrit dans ce brevet antérieur comprend: une paire de cylindres alimentaires ou cylindres d'entrée de la mèche; une seconde paire de cylindres, ou cylindres intermédiaires, produisant un étirage en combinaison avec les cylindres alimentaires; une paire de cylindres de re tenue ou de glissement qui tournent à une vitesse périphérique très légèrement supé rieure à celle de la paire de cylindres inter médiaires; enfin, une paire de cylindres d'étirage final, ou cylindres délivreurs du fil, qui produisent l'étirage final de la mèche maintenue par les cylindres inter médiaires, les fibres glissant entre les cylin dres de retenue ou de glissement.
Le méca nisme décrit dans le brevet antérieur précité comprend, comme élément essentiel, entre la paire de cylindres intermédiaires et la paire de cylindres de glissement, un cylindre qui conduit ou qui accompagne la, mèche d'une paire de cylindres à l'autre et qui est combiné avec un condenseur ou réduc teur de la. largeur de la mèche, obligeant les fibres à se rapprocher les unes des autres.
Dans le mécanisme décrit dans le brevet précité, ce cylindre conducteur de la mèche est disposé de manière qu'il repose simple ment sur les cylindres inférieurs des deux paires voisines et il est combiné avec un réducteur de la largeur de la mèche, de manière telle que cette dernière, lorsqu'elle passe sous le cylindre conducteur, est obligée de s'engager dans la gorge du réducteur, grâce à quoi ses fibres se réunissent, ce qui assure un meilleur étirage.
Le mécanisme étireur faisant l'objet de la présente invention est caractérisé en ce que le cylindre conducteur est entouré d'un bâti qui supporte, sous ledit cylindre conducteur, un réducteur de la largeur de la mèche, ce bâti étant constitué par un fil métallique unique replié de manière à former, au-dessous dudit cylindre conducteur, une traverse recti ligne sur laquelle est enfilé le réducteur de la mèche, les extrémités de ce fil métallique, repliées par rapport à ladite traverse, se ter minant par des anneaux qui s'emboîtent dans des évidements pratiqués dans les deux -extré mités du cylindre conducteur, concentrique ment à son axe,
lesdits anneaux servant ainsi de tourillons pour permettre le mou vement de rotation du cylindre par rapport au bâti.
Cette construction du cylindre conducteur et de son bâti, non seulement simplifie le mécanisme, mais encore en facilite tout par ticulièrement la man#uvre par les ouvrières et évite que, pendant le fonctionnement, les petites fibres ou les déchets qui flottent toujours dans les salles de filature puissent troubler le fonctionnement normal du mé canisme.
Il peut y avoir intérêt d'imprimer au réducteur de la mèche un mouvement lon gitudinal de va-et-vient en synchronisme avec le mouvement que l'on imprime nor malement aux mèches des métiers à filer afin que les fibres ne passent pas toujours par une même zone des cylindres, ce qui pourrait détériorer ces derniers. Les essais et les études entrepris par le demandeur ont démontré que les fibres de la mèche, à leur passage par le réducteur, se trouvent forte ment désagrégées ou atténuées, et n'ont pas une résistance suffisante pour imprimer au dit réducteur le mouvement de va-et-vient.
Dans une forme d'exécution préférée du mé canisme faisant l'objet de l'invention, un mouvement de va-et-vient est communiqué au réducteur par des moyens cinématiques, grâce à quoi on supprime la nécessité, pour la mèche, d'exercer en ce point un effort appré ciable qui pourrait contribuer à diminuer sa résistance.
Le dessin annexé représente, schémati quement et à titre d'exemple, une forme d'exécution du mécanisme étireur faisant l'objet de l'invention.
La fig.1 représente ladite forme d'exé cution constituée par un mécanisme étireur comportant quatre paires de cylindres et un cylindre conducteur de la mèche.
La fig. 2 est une vue en perspective du cylindre conducteur de la mèche et de son bâti avec le réducteur de la mèche; La fig. 3 montre le détail du même cylindre en coupe longitudinale; La fig. 4 est une vue en perspective du bâti qui supporte le réducteur de la mèche; La fig.5 est une vue de détail, à plus grande échelle, d'une partie de la fig. 1 et montre, en coupe, le réducteur de la mèche pour faire apparaître la forme de la gorge par laquelle passe ladite mèche;
La fig. 6 est une vue @en perspective du réducteur de la mèche et d'une réglette qui lui imprime un mouvement de va-et-vient; La fi-. 7, enfin, est une vue de face du même réducteur de la mèche, avec coupe partielle montrant la disposition de l'orifice par le moyen duquel ledit réducteur est enfilé sur la traverse rectiligne.
Le mécanisme étireur représenté com porte quatre paires de cylindres compre nant: une paire de cylindres alimentaires ou cylindres d'entrée 1; une paire de cylin dres intermédiaires 2 tournant à une vi tesse périphérique sensiblement supérieure à celle des cylindres 1, pour produire un étirage de la mèche entre les deux paires;
une paire de cylindres de glissement 3, le cylindre inférieur de cette paire étant com mandé à une vitesse périphérique légèrement supérieure à celle des cylindres 2, pour main tenir la mèche tendue, tandis que le cylin dre supérieur est libre et léger. pour per mettre le glissement des fibres de la mèche entre lesdits cylindres; enfin, une quatrième paire de cylindres 4 qui sont les cylindres d'étirage final, ou cylindres de sortie du fil.
lesquels sont commandés à une vitesse pé riphérique très nettement supérieure à celle des cylindres 2.
La mèche 5 pénètre dans ce mécanisme étireur guidée par une règle ou barre guide- mèche habituelle 8 qui lui imprime un mou vement de va-et-vient transversal, afin qu'il soit possible d'employer une grosse mèche ayant généralement une faible torsion, au lieu de guider la mèche à travers un simple trou de la règle 8, comme cela. se fait habi tuellement, on dispose un entonnoir 7 fixé à la règle 8 afin de rapprocher le plus possi ble les unes des autres les fibres composant la mèche.
Entre les paires de cylindres \. -et 3 est disposé, comme dans le mécanisme décrit dans ledit brevet antérieur, un cylindre 10, conducteur des fibres, qui repose librement sur les cylindres inférieurs des paires 2 et 3 et qui porte de plus, à la partie inférieure, un réducteur 11 destiné à rapprocher les fibres de la mèche et à réduire la largeur de cette dernière.
D'autre part, entre les paires de cylin dres 3 et 4 peut être disposé un second ré ducteur de la mèche dont le rôle est de réunir de nouveau les fibres avant qu'elles ne soient saisies par les cylindres déli- vreurs 4.
Avec ce mécanisme, la. mèche 5 subit un étirage relativement fort entre les cylin dres 1, 2, puis un second étirage, encore plus énergique, entre les cylindres 2 et 4, dans des conditions telles que l'étirage total depuis la mèche 5 jusqu'au fil de sortie 6 puisse atteindre facilement 100 et qu'il constitue ce que l'on appelle un grand étirage.
La cylindre 10 conducteur de la mèche ne comporte pas de tourillons; il présente au contraire, à chacune de ses extrémités, un évidement 12 concentrique à son axe, et le bâti est constitué par un tronçon de fil métallique (acier de préférence), recourbé comme on le voit sur la fig.4, de manière à former une traverse rectiligne sur laquelle est enfilé le réducteur 11, les extrémités de ce fil, repliées par rapport à ladite traverse, se terminant par des anneaux 14, non com plètement fermés; on introduit les anneaux en question dans les évidements 12 du cylindre et ils jouent ainsi le rôle de tou rillons pour permettre le mouvement de ro tation du cylindre 10 par rapport au bâti 13.
Les évidements circulaires 12 du cylindre ont un diamètre légèrement supérieur au dia mètre extérieur des anneaux 14 afin que le frottement soit aussi réduit que possible; la profondeur desdits évidements est aussi légèrement supérieure au diamètre du il métallique formant le bâti afin que les anneaux de ce dernier ne fassent pas saillie sur les surfaces latérales ou extrêmes du cylindre et qu'un petit jeu latéral du bâti soit possible. Dans ces conditions, le frotte ment des anneaux 14 dans les évidements latéraux 12 du cylindre se trouve réduit à une valeur extrêmement petite.
La traverse rectiligne du bâti 13, sur laquelle est enfilé le réducteur 11, est dis posée au-dessous du cylindre 10, parallèle ment à l'axe de ce cylindre. D'un côté, le fil est plié à angle droit pour former une branche 15 qui est sensiblement radiale par rapport au cylindre 10, branche qui se ter mine par l'anneau 14 déplacé vers l'inté rieur afin qu'il puisse s'emboîter dans l'évi dement 12 du cylindre. De l'autre côté, le fil est plié de manière à former un double angle droit 16 à la suite duquel il est courbé suivant un arc de cercle 17 de diamètre lé gèrement inférieur au diamètre extérieur du cylindre 10;
le fil est ensuite replié vers le haut en formant une courbe 18 suivie d'une branche rectiligne 19 occupant une position sensiblement radiale par rapport au cylindre 10 et se terminant par l'autre anneau 14 également décalé vers l'intérieur afin qu'il s'emboîte dans l'évidement 12 cor respondant. Dans la partie courbe 18 du fil métallique est disposé un bouton 20 en ma tière moulée qui permet de saisir facilement le bâti pour le soulever conjointement avec le cylindre 10.
La partie courbe 17 est des tinée à faire contrepoids pour que, dans la position normale de fonctionnement, le bâti tende à appliquer le réducteur @11 contre le cylindre inférieur 3.
Le bâti établi comme le montre la fig. 4 peut être placé facilement sur le cylindre 10 sans qu'il soit nécessaire de recourir à un outil spécial quelconque: il suffit pour cela d'écarter légèrement avec les doigts les deux branches du bâti, ce que leur élasticité permet de faire, jusqu'à ce que les anneaux 14 soient emboîtés dans les évidements 12 du cylindre.
On forme les anneaux 14 en courbant le fil métallique danse le sens de la rotation du cylindre afin que le mouvement de ce dernier ne puisse pas faire ouvrir légère ment lesdits anneaux et augmenter le frotte ment de ceux-ci sur le cylindre. De plus, on évite ainsi la retenue par les extrémités du fil métallique, au point où. les anneaux 14 sont ouverts, des fibres qui flottent dans l'air.
Comme le cylindre 10 n'a pas de touril lons et que, tout au contraire, les parties qui frottent sur ledit cylindre sont logées à l'in térieur des évidements 12, les fibres qui flottent dans l'air de la salle de filature ne peuvent guère s'introduire entre les anneaux 14 et les évidements 12 du cylindre; si quel ques fibres venaient à s'accumuler dans cette partie, on les détacherait simplement sans difficultés en appliquant simplement et dou cement les doigts sur les anneaux 14.
La traverse inférieure 13 du bâti ne s'en crasse pas non plus sous l'action des fibres flottantes parce qu'elle est située sous le cylindre, sans contact avec lui.
Le réducteur 11 de la mèche affecte la forme d'un réducteur ouvert à la partie infé rieure, ce qui permet de placer et de retirer facilement l'ensemble formé par le cylindre et par le réducteur. La face antérieure 21 de ce réducteur qui vient en contact avec le cylindre inférieur de la paire 3 forme, comme on le voit de manière plus détaillée sur la fig. 6, deux surfaces inclinées qui ne viennent en contact avec la surface extérieure du cylin dre 3 que par la partie voisine de l'ouverture du réducteur, tandis que les parties extrêmes sont écartées dudit cylindre 3;
on réduit ainsi le frottement et on empêche en même temps la retenue des petites fibres ou des déchets entre le réducteur et le cylindre, contrairement à ce qui se produirait si le cylindre était en con tact avec le réducteur par toute la surface de ce dernier ou par urne partie importante de celle-ci.
Dans le but d'éviter le frottement entre le cylindre 10 et le réducteur 11 et, égale ment, pour empêcher l'accumulation nuisible de déchets ou de petites fibres entre ces pièces, la traverse inférieure 13 du bâti est éloignée du cylindre 10 d'une distance telle que le réducteur 11 n'arrive pas à toucher ledit cylindre 10;
toutefois, d'autre part, la distance entre la traverse 13 et le cylindre 10 est suffisamment petite pour que, lorsque l'ensemble formé par le cylindre et le réduc teur est extrait de la machine, le réducteur ne puisse pas tourner et venir occuper une fausse position par rapport au cylindre. On obtient -ainsi le résultat que le réducteur se trouve toujours placé dans la machine dans une posi tion correcte sans que l'ouvrière ait à se pré occuper si peu que,ce soit de surveiller ladite position.
Le fond du canal du réducteur présente le profil 22, que l'on voit plus clairement sur la fig. 5, cette forme étant prévue pour que le passage de la mèche à l'intérieur du réducteur ait déjà tendance à appliquer ce dernier par sa partie antérieure contre le cylindre 3 et pour que le réducteur délivre ainsi la mèche réduite, déjà en contact avec le cylindre 3.
De plus, pour réduire le frottement du réducteur sur la barre 13, le trou dudit ré ducteur, par lequel il est enfilé sur la barre, n'a que, sur une faible longueur de sa partie centrale 24, le diamètre correspondant à celui de la barre, tandis que les parties extrêmes 23 de ce trou ont un diamètre sensiblement supé rieur pour qu'elles ne viennent pas en contact avec la barre 13; ces parties peuvent aussi être coniques.
En même temps, lesdites par ties 23 jouent un rôle protecteur, en ce sens qu'elles empêchent les petites fibres qui peu vent adhérer à la barre 13 d'arriver à péné trer jusqu'à la partie 24 par laquelle le réduc teur glisse sur la barre. On peut de plus donner à l'orifice 23-24 une forme telle qu'il soit ouvert vers la partie supérieure en for mant une rainure longitudinale plus étroite que la barre 13, afin que, si une petite fibre quelconque parvenait à. pénétrer dans l'orifice 24, elle puisse sortir par la partie supérieure.
Grâce à la construction décrite, le mou vement,du réducteur sur la barre 13 est tou jours doux et libre, les parties frottantes étant complètement exemptes de fibres inter posées. De plus, le réducteur 11 peut osciller facilement par rapport à la barre 13 et, dans ces conditions, même dans le cas où, par suite de la grosseur de la mèche, le cylindre 10 et le bâti viendraient à s'écarter quelque peu de leur position théorique normale, le r6duc- teur <B>Il</B> conserverait sa position correcte.
Enfin, pour éviter que la mèche-elle-même. dans son mouvement de va-et-vient transver- sel, ait à entraîner le réducteur, on prévoit un dispositif servant à commander mécani quement ledit réducteur et à lui communiquer un mouvement de va-et-vient correspondant au mouvement de la mèche. A cet effet, on fixe sur la barre guide-mèche 8 du métier à filer, barre servant à donner aux mèches le mouvement de va-et-vient, une ou plusieurs équerres 25 dont l'extrémité 26 s'engage entre deux saillies ou prolongements 27 d'une barre 28 qui règne sur toute la longueur de la ma chine et qui est guidée de manière qu'elle puisse suivre le mouvement de va-et-vient des équerres 25 et de la barre 8.
Cette barre 28 présente, aux points correspondant à chaque réducteur 11, une encoche 29 de largeur légèrement supérieure à celle du réducteur, de telle manière que ce dernier se trouve em boîté dans ladite encoche et qu'il reçoive un mouvement de va-et-vient semblable à celui de la barre 28 et, par suite, semblable à celui de la barre gude-mèche 8 et de la mèche 5 elle-même. De cette manière, non seulement on évite que, dans son déplacement transver sal, la mèche ait à entraîner le réducteur 11, ruais encore on obtient ce résultat que ledit réducteur 11 détermine le mouvement trans versal de la mèche dans la partie correspon dant aux cylindres 10 et 3.
Au moyen du mécanisme étireur décrit, on remédie complètement aux difficultés que présente encore, dans la pratique, le fonc tionnement du mécanisme décrit dans le bre vet antérieur précité et l'on obtient plus par ticulièrement les avantages suivants La construction du cylindre conducteur des fibres et de son bâti est extrêmement simple et peu coûteuse; le tout est, en outre, extraordinairement facile à manipuler en pratique; Le bâti qui porte le réducteur peut être séparé du cylindre d'une manière facile et simple à la. main, sans qu'il soit nécessaire de recourir à un outil quel qu'il soit;
On réduit à une quantité négligeable les déchets ou les petites fibres qui pourraient s'accumuler sur le cylindre conducteur des fibres et sur le bâti, ce qui fait que la. ma- chine peut travailler pendant des périodes très longues, sans nécessiter de nettoyage des- dits organes; Le réducteur de la mèche ne frotte pas sur le cylindre conducteur des fibres; il frotte uniquement sur le cylindre inférieur de la paire de cylindres de glissement, et cela sur une étendue très réduite.
Bien que le réduc teur de la mèche ne frotte pas sur le cylindre conducteur, sa position est parfaitement dé terminée par ledit cylindre, sans qu'elle puisse se trouver modifiée lorsqu'an retire de la machine le groupe constitué par le cylindre conducteur et le réducteur de la mèche; il s'ensuit que, lorsqu'on remet en place ce groupe dans la machine, le réducteur vient forcément se placer dans une position correcte; Grâce à la disposition de l'orifice du réducteur, par laquelle il. est enfilé sur la tra verse rectiligne, on s'oppose à toute pénétra tion dans ledit orifice de fibres ou de déchets qui rendraient difficile le mouvement du ré ducteur;
Enfin, le réducteur est commandé par des moyens cinématiques, son mouvement de va-et-vient étant en synchronisme avec le mouvement de la barre ou réglette guide- mèche, on supprime ainsi la nécessité, pour les fibres, d'exercer un effort pour imprimer ce mouvement latéral au réducteur.