Planche à imprimer. La présente invention a pour objet une planche à imprimer en aluminium ou en al liage d'aluminium et comportant un dessin on une inscription en creux ou en relief.
L'imprimerie comprend trois types géné raux de procédés, selon la nature de la surface à partir de laquelle l'imprimé est reproduit, à savoir la reproduction par gravure, la litho graphie et la typographie.
La planche objet -de la présente invention est. utilisable -dans les procédés d'impression en creux, ou dans les procédés typographi ques.
Les plaques, cylindres ou autres formes de dispositifs d'impression employés dans les procédés d'impression sont généralement en cuivre, en zinc ou en aluminium. Par suite de la faible résistance des métaux employés dans ce but, l'usure de la surface des plaques par suite des opérations de reproduction, aussi bien que de l'essuyage de l'encre lors du procédé par gravure, tend à effacer rapi dement le dessin fait précédemment sur la surface de la plaque et limite le nombre des reproductions satisfaisantes obtenables à par tir de chaque plaque.
Plusieurs méthodes ont été proposées pour augmenter la durée d'uti lité -de ces plaques, en augmentant les quali tés -de résistance à l'usure des surfaces repro ductrices, mais aucun moyen satisfaisant n'a été proposé pour améliorer la résistance à l'usure des plaques d'impression en alumi nium ou en alliage d'aluminium.
La présente invention se rapporte à une telle amélioration. Elle a pour objet une plan che à imprimer en aluminium ou alliage d'a luminiurn, -caractérisée en ce qu'elle présente, sur une partie au moins de sa surface, un re vêtement d'oxyde, dur; résistant à l'usure, adhérent, composé en majeure partie d'oxyde d'aluminium.
Cette planche en aluminium ou en alliage d'aluminium (on entend ici par le terme ,,planche", une plaque plane aussi bien qu'un cylindre ou tout autre dispositif semblable) peut avantageusement être obtenue en recou- orant en premier lieu sa surface -d'un revête ment approprié en oxyde d'aluminium et en produisant ensuite le dessin désiré sur cette plaque. La planche à imprimer ainsi pro duite présente une surface dure et adhé rente, plus résistante à l'usure que les plaques en aluminium connues jusqu'ici pour ce but et qui peut être employée pour la repro duction -d'un plus grand nombre -de copies du dessin désiré qu'il n'a été possible jusqu'à présent.
Dans les planches d'impression en alumi nium ou alliage d'aluminium objet de l'in vention, les revêtements d'oxyde créés sur leurs surfaces doivent avoir une épaisseur ap préciable. On entend par le terme "revête- ment d'oxyde", une couche -d'oxyde d'alumi nium ,d'une bonne épaisseur, telle qu'elle est produite sur -de l'aluminium par traitement chimique soit avec, soit sans l'emploi d'éner- âie électrique de provenance .externe,
mais ce terme ne doit pas comprendre un mince film d'oxyde d'aluminium tel .qu'il est produit sur la surface -de l'aluminium par contact avec l'air.
Ce revêtement d'oxyde est d'une dureté essentiellement plus grande que -celle du mé tal lui-même, il adhère suffisamment à la plaque pour résister aux efforts auxquels -de telles plaques sont soumises et ii est suffisam ment élastique pour ne pas s'écailler lorsque la plaque reçoit ensuite le dessin ou l'inscrip tion désirés:
On a trouvé que pour réaliser ces qualités, les méthodes connues pour le revêtement d'oxyde peuvent être ,employées, telles que, par exemple, le traitement -de la surface d'a luminium -ou alliage d'aluminium, par im mersion ou autrement, avec une solution d'un carbonate alcalin contenant un pourcentage relativement faible d'un bichromate soluble ou par oxydation anodique de _ l'aluminium dans un électrolyte approprié, tel qu'une so lution d'acide sulfurique, d'acide chromique ou d'acide oxalique.
On préfère cependant employer un procédé -d'oxydation anodique, vu que dans ce cas les revêtements sont durs et adhérents. Pour revêtir par un traitement anodique, une plaque à imprimer, celle-ci peut être pla cée à l'anode d'une cellule électrolytique dans laquelle on emploie une solution de 5 à 10 d'acide sulfurique, -comme électrolyte. On ap plique ensuite un courant à l'anode, d'une densité de courant -de 1 à 2,2 ampères par dm\ -de surface anodique, pendant une du rée d'environ 30 minutes, tout en maintenant la température de l'électrolyte entre 20 et 30 C.
Il a été possible de produire dans ces conditions des revêtements d'oxyde qui sont particulièrement durs, -denses et adhérents et qui sont par conséquent très satisfaits pour les buts -de cette invention. Des résultats tout à fait satisfaisants peuvent également être obtenus en recouvrant, par traitement ano dique, de l'aluminium, en employant comme électrolyte une solution d'acide chromique contenant -environ 3 à 5 % d'acide chromique ou une solution d'acide oxalique contenant en viron 3 à 5 % d'acide oxalique.
La plaque recouverte d'oxyde ainsi pro duite, peut ensuite recevoir un dessin en creux. Par exemple, le dessin peut être gravé par attaque -de la. plaque à l'aide d'une solu tion corrosive -courante, comme une solution d'acide fluorhydrique ou bien le dessin peut être produit mécaniquement ou taillé dans la plaque à l'aide d'une machine ou -d'un outil à tailler. Si, par contre, la plaque doit présen ter un dessin ou une inscription en relief, ce dessin ou cette inscription peut être produit sur la plaque déjà revêtue, par pression ou par une autre opération analogue.
La planche, objet de l'invention, est spé cialement appropriée pour être employée comme plaque pour l'impression en creux, dans 1 a production d'eaux-fortes produites par la méthode au burin. Une plaque de ce genre -est représentée, à titre d'exemple, au dessin annexé, dans lequel: La fig. 1 est une vue perspective, et La fig. 2 est une vue en coupe transver sale à travers la plaque et le dessin qu'elle porte.
Le dessin a à reproduire est découpé dans la face b recouverte d'oxyde de la plaque c, au moyen d'un instrument tranchant et la gravure ou la taille est effectuée d'une ma nière telle qu'une fine arête de métal d (fi-. 2) qui fait saillie légèrement au-dessus de la surface de la plaque, est laissée le long d.'un côté de l'entaille. Ces arêtes où barbes d servent comme points de contact entre la plaque et la matière à imprimer. On peut ob tenir des reproductions satisfaisantes à par tir -de telles plaques aussi longtemps que ces arêtes saillantes restent sur la surface de la plaque.
L'usure de la plaque supprime ra pidement ces arêtes et dans le cas de plaques crdinaires en aluminium gravé, environ 5 à 10 bonnes reproductions seulement sur pa pier on autre matière analogue peuvent être obtenues, selon le soin avec lequel l'essuyage de l'encre et les opérations -de reproduction sont effectuées et là un certain degré selon la nature de l'aluminium ou de l'alliage d'alu minium dont la plaque est faite.
Par contre, des plaques d'aluminium qui ont été convena blement revêtues d'oxyde, puis gravées, ont une durée d'utilité plusieurs fois plus longue que celle d'une plaque ordinaire en même métal. Le revêtement -d'oxyde, qui est plus dur que le métal lui-même et qui est flexible et adhérent, sert à renforcer les barbes et en empêche l'enlèvement par usure.
L'exemple suivant montre la fabrication d'une plaque pour impression en cieux. Une plaque d'aluminium de la pureté commer ciale a été revêtue par traitement anodique .dans une solution aqueuse à 751o' d'acide sul furique, en employant une densité de cou rant de 1,3 ampère par dm' pendant une durée de SO minutes. La température de l'é lectrolyte a été maintenue à 25 C.
Un revê tement d'oxyde d'aluminium, très -dur, flexi ble et adhérent, a été ainsi produit sur la plaque. La plaque revêtue d'oxyde a ensuite été gravée selon un dessin approprié, de la manière habituelle au burin. La, plaque gra vée ou pour l'impression en creux ainsi pro duite a ensuite été employée pour faire dix reproductions du dessin. Pour cette opération, de l'encre est en premier lieu appliquée à toute la surface -de la plaque, puis la surface est essuyée à l'aide d'un rouleau tendre ou d'une étoffe ne laissant de l'encre que dans les creux ou les parties enfoncées de la pla que.
Les parties en pointes de la plaque ne gênent pas cette opération vu que les moyens pour l'application de l'encre, qui sont habi tuellement un rouleau tendre, comme les moyens pour l'essuyage de l'encre, qui sont habituellement une étoffe tendre, ne sont pâs arrêtés par -ces parties. La plaque avec des sin en creux ainsi encrée est utilisée pour produire les impressions. Après dix impres- sions, la plaque a encore conservé une bonne surface d'impression, en ne montrant aucune usure pratique sur les lignes gravées et était en bonne condition pour la reproduction d'un grand nombre d'impressions supplémentaires.
Une plaque semblable en aluminium, non recouverte. d'oxyde, n'aurait pu produire que moins rie .dix reproductions satisfaisantes.