Procédé de préparation de matières plastiques à base d'éthers cellulosiques et sous forme divisée. Le moulage de matières plastiques à base d'éthers de cellulose demande que celles-ci se présentent sous forme divisée, c'est-à-dire de poudre ou de petits grains. Cette forme rend le travail aisé et permet d'obtenir des objets moulés de bonne qualité quel que soit le pro c p 'dé <B>,</B> de moulage employé.
Un certain nombre de procédés ont été pré conisés pour la préparation des matières plas tiques pulvérisées à. base d'éthers cellulosi ques. On a d'abord (B. F. 520101 du 9 juil let 19\30) employé l'éther de cellulose pulvé risé ou ses mélanges avec des masses de rem plissage indifférentes auxquelles on pouvait ajouter des succédanés du camphre, dénom més ci-après adjuvants et de faibles quanti tés de substances volatiles. Ce mélange ne pouvait être moulé que sous de très fortes pressions et à une température voisine de celle de la décomposition de l'éther de cellulose.
Pour éviter cet inconvénient, on a proposé de concasser et de pulvériser le produit d'une première compression; la poudre ainsi ob tenue se moulant plus facilement que la pre- mière. On a aussi (B. F. 569642 du 9 août 1923) proposé de malaxer de façon à obtenir une masse homogène gélatineuse, le dérivé cellulosique, les matières de charge et les substituts du camphre en présence de solvants divers. On introduit la masse pâteuse obte nue dans un appareil spécial dans lequel on évapore en partie les solvants; on concasse ensuite et pulvérise la masse après l'avoir séchée complètement.
La présente invention a pour objet un pro cédé permettant d'obtenir directement et sans employer un appareillage compliqué des ma tières plastiques à base d'éther de cellulose et sous forme divisée, pouvant être moulées facilement. L'expression- "forme divisée" comprend l'état pulvérulent et les formes grenues, les grains pouvant être plus ou moins petits suivant le mode de moulage spé cial auquel on les destine.
Selon le procédé qui fait l'objet de la pré sente invention, on incorpore à. une solution d'au moins un éther de cellulose au moins un adjuvant insoluble dans le milieu de précipi- Cation, puis on précipite l'éther de cellulose de ce milieu sous forme divisée, de façon à obtenir une matière plastique à base d'éther de cellulose finement divisée et contenant l'adjuvant.
Une matière de charge finement divisée peut être incorporée à la solution de l'éther de cellulose et on peut aussi y incorporer une matière colorante ou encore former cette matière dans la solution même. L'éther de cellulose employé de préférence pour la pré paration de la masse plastique est l'acétate de cellulose.
Lors de la mise en ceuvre du procédé, l'éther de cellulose est précipité sous forme de grains, dont la finesse se règle par le mode de précipitation, et dans lesquels sont enrobés les matières de charge éventuelles et les adjuvants qui se trouvent ainsi très uni formément répartis. La poudre formée peut être. séparée du milieu de -précipitation par les moyens usuels, par exemple, par filtra tion ou décantation. On lave le produit s'il est désirable et on le sèche.
Voici purement à titre indicatif quelques ëxemples de mise en oeuvre du procédé selon l'invention <I>Exemple 1:</I> On dissout 100 gr d'acétate de cellulose dans 660 gr d'acétone, on introduit dans la solution en agitant 30 gr d'outremer fine ment pulvérisé, 75 gr d'éthyl-paratoluolsulf- amide. Lorsque le mélange est homogène, on précipite l'acétate de cellulose contenant la charge et l'adjuvant en ajoutant progressive ment 2,500 kg d'eau. Le produit précipité sous forme de poudre fine est filtré, lavé et séché. On peut le mouler directement en sou mettant la poudre, selon la procédé connu, à une forte pression et à une température de 145 à 150 environ.
A cet exemple, on peut apporter des modifi cations diverses. On peut faire varier la quan tité et la qualité de la charge ainsi que des adjuvants employés suivant la couleur et la dureté de la matière que l'on veut obtenir. On peut également former la charge et la couleur dans la solution d'après le procédé décrit au brevet no 127542. On peut aussi colorer la matière au moyen de colorants or ganiques insolubles dans le milieu 'de précipi tation. Des éthers de cellulose, autres que l'acétate, peuvent être utilisés d'une façon analogue à condition d'employer pour cha cun d'eux les solvants et liquides de précipi tation appropriés, ainsi que les adjuvants convenables.
Le procédé qui fait l'objet de l'invention se prête particulièrement bien à la fabrica tion de produits à base d'acétate de cellulose. L'acétate de cellulose se trouve en effet, à. la fin de sa préparation, en solution dans de l'acide acétique plus ou moins dilué. L'utili sation de cette solution acétique à la mise en #uvre de l'invention permet au fabricant d'a cétate de cellulose d'obtenir très économique ment la matière plastique désirée.
Exemple <I>11:</I> On introduit en agitant dans 800 gr d'une solution acétique d'acétylation contenant 100 gr d'acétate de cellulose, 30 gr de sul fate de baryte finement divisé, 60 gr d'éthyl- paratoluol-sulfamide, 10 gr de triphényl- phosphate; lorsque le mélange est homogène, le sulfate de baryte étant uniformément ré parti, on introduit progressivement, tout en agitant, 2,5 litres d'eau. L'acétate enrobant la charge et les adjuvants se précipite sous forme d'une poudre dont le grain est plus ou moins fin suivant l'agitation. On filtre, lave jusqu'à neutralité et sèche.
La poudre ob tenue peut être moulée sans autre traitement. On peut apporter à cet exemple des modifi cations analogues à celles signalées pour l'exemple 1.
Une autre façon de procéder, particulière ment utile quand il s'agit de précipiter des masses pâteuses comme on les prépare pour le celluloïd, .consiste à distiller progressive ment, et en malaxant, le solvant .en présence d'un liquide précipitant ne dissolvant pas les constituants de la matière plastique, miscible nu solvant et moins volatil que ce solvant dans les conditions opératoires. Dans l'exécution du procédé, l'éther da cellulose est initialement dissous.
Par suite de la distillation progressive du solvant en présence du liquide précipitant, le milieu dans lequel il se trouve devient peu à peu moins bon solvant et finalement l'éther de cellulose se sépare sous forme d'une poudre contenant, répartie, d'une façon parfaitement homogène, les adjuvants et les matières de charge qu'on a, si désiré, introduites initialement. En poursuivant la distillation, on peut récupérer les dernières traces de solvant. La matière plastique sous forme de poudre ne se trouve plus en présence que du liquide précipitant dont on peut la séparer par les procédés usuels, par exemple par séchage, ou en pour suivant la distillation dans l'appareil même pour éliminer le liquide précipitant.
On peut ajouter le liquide précipitant de diverses façons.
On peut, par exemple, l'ajouter, de préfé rence à chaud, à la solution, ou à la pâte, en proportions telles qu'après cette addition l'é ther de cellulose soit encore dissous dans les conditions opératoires, puis commencer la dis tillation du solvant.
On peut aussi dissoudre initialement l'é ther de cellulose, de préférence à chaud, dans un mélange convenable du solvant et du li quide précipitant, en ajoutant les adjuvants, et éventuellement les matières de charge, et, lorsque la solution ou pâte est bien homo gène, commencer la distillation du solvant.
Un autre mode opératoire consiste à aJou- ter progressivement le liquide précipitant au fur et à mesure qu'on effectue la distillation du solvant. Cette façon d'opérer permet d'u tiliser très complètement la capacité des ap pareils. <I>Exemple III:</I> On dissout dans un malaxeur à 50 C en viron 1450 gr d'acétate de cellulose dans 1200 gr d'acétone. On ajoute ensuite 625 gr d'adjuvants puis 900 gr d'amiante finement pulvérisée et 100 gr de noir C B R St. Denis.
Lorsque la pâte est homogène, on ajoute progressivement 1500 gr d'eau en maintenant la température à 50 C et en continuant à malaxer. Cette addition terminée, on élève la température et distille l'acétone. Lors qu'on a distillé 1500 gr de liquide et récupéré ainsi toute l'acétone mise en #uvre, la ma tière plastique contenue dans le malaxeur est sous forme de poudre, on peut l'en retirer fa cilement et la sécher. Elle est alors prête pour le moulage. Exemple <I>IV:</I> On dissout à 50 C dans un malaxeur 1450 gr d'acétate de cellulose dans un mé lange de 2500 gr d'acétone et 1300 gr d'eau.
On introduit ensuite 625 gr d'adjuvants puis 700 gr d'oxyde de zinc et 200 gr d'outremer. Lorsque la masse est homogène, on élève la température et on distille l'acétone mise en oeuvre, qui entraîne une petite quantité d'eau. La masse plastique restant dans le malaxeur est sous forme de poudre que l'on sèche.
<I>Exemple V:</I> On dissout dans un malaxeur 2250 gr d'acétate de cellulose colore d'après l'exem ple I du brevet no 127542 dans 1500 gr d'acé tone, on ajoute 750 gr d'adjuvants; lorsque la masse est homogène, on chauffe de façon à provoquer la distillation de l'acétone; au fur et à mesure que l'acétone distille, on introduit progressivement, tout en malaxant, 1800 gr d'eau; cette addition se fait de façon que la quantité d'eau ajoutée soit à tout ins tant sensiblement égale à la quantité d'acé tone distillée. Lorsque toute l'acétone mise en oeuvre est récupérée, la masse plastique contenue dans le malaxeur se trouve à l'état de poudre. Après séchage, elle peut être em ployée directement au moulage.
On peut aussi remplacer l'acétate de cel lulose par d'autres éthers de cellulose, à con dition d'utiliser des solvants, plastifiants et liquides précipitants appropriés.