Fusée percutante pour projectiles, La présente invention a pour objet une fusée percutante pour projectiles, qu'ils soient destinés à être lancés par une bouche à feu, ou à être jetés comme les bombes d'aviation.
La fusée est du type où l'élément arrière du mécanisme de mise de feu (amorce ou per cuteur) est immobile dans le corps de fusée ou dans le projectile. Elle est caractérisée en ce que l'élément antérieur du mécanisme per cuteur est normalement rendu solidaire de la fusée par un organe de retenue, un organe transmetteur de choc étant prévu devant ledit élément antérieur pour agir sur ce dernier en vue de la percussion, cet organe transmet teur de choc étant lui-même rendu normale ment solidaire de la fusée par un organe de retenue établi de faon à céder sous l'action d'un choc d'une certaine force agissant sur l'organe transmetteur, le tout étant tel que lorsque la fusée, animée d'une vitesse suffi sante, vient frapper un obstacle,
l'organe transmetteur du choc est refoulé en arrière par rapport à la fusée, et agit pour provo quer l'arrêt ou le ralentissement de l'élément de mise de feu antérieur par rapport à l'élé- ment arrière solidaire du projectile, malgré l'organe de retenue dudit élément antérieur, la percussion résultant du déplacement relatif subséquent entre les deux éléments du mé canisme.
On comprend en effet que la désolidari- sation de l'élément avant du mécanisme aura pour effet de ne conserver à cet élément qu'une certaine vitesse restante v, vitesse qui peut être nulle si l'obstacle est suffisamment résistant, tandis que le projectile avec l'élé ment complémentaire du mécanisme de mise de feu continue sa marche à sa vitesse propre V, ce qui assure une rencontre entre percu teur et amorce, avec un choc fonction de 1/2<I>m</I> (V-v)2 où ira représente la masse de l'élément avant désolidarisé du projectile.
Divers exemples de réalisation de l'inven tion sont représentés sur le dessin ci-joint. La fig. 1 est une coupe verticale d'une fusée pour projectiles suivant l'invention ; les organes étant représentés au repos. La fig. 2 est une coupe correspondante montrant les organes dans la position qu'ils occupent au moment du fonctionnement du mécanisme, par suite de la rencontre d'un obstacle.
La fig. 3 est une coupe verticale mon trant l'application de l'invention à une bombe destinée à être lancée d'un aéronef, les or ganes étant représentés au repos. La fig. 4 est une coupe correspondante, montrant les organes dans la position qu'ils occupent au moment du fonctionnement de la fusée con tre un obstacle de faible ou moyenne résis tance. La fig. 5 est une coupe correspondante, montrant le fonctionnement contre un obstacle très résistant.
La fig. 6 montre, en coupe verticale, une variante de l'application de l'invention à une bombe, les organes étant représentés à la position de repos. La fig. 7 mqntre le fonc tionnement de cette fusée contre un obstacle de faible ou moyenne résistance.
Dans ces figures, A désigne un corps de fusée où l'élément arrière B, l'amorce de préférence, comme le montre le dessin, est solidaire des mouvements dudit corps de fusée, et par suite des mouvements du pro jectile. L'élément antérieur du mécanisme, de préférence le percuteur C, comme le montre le dessin, est normalement maintenu éloigné de l'amorce B par un organe effaçable tel qu'une goupille CI et éventuellement un res sort C2 oui tout autre organe compressible approprié. Ce mécanisme est combiné avec un organe D transmetteur de chocs, reter)ü nor malement sur le corps de fusée ou sur le projectile, par exemple par une goupille D'.
Cet organe qui, jusqu'à la rencontre d'un obstacle, était solidaire des mouvements du projectile, est désolidarisé de ce dernier sous l'effort du choc contre l'obstacle, du fait de l'effacement ou du cisaillement de l'organe de retenue D', et peut ainsi, immédiatement ou après avoir effectué un mouvement rentrant à l'intérieur du corps de fusée, transmettre au percuteur l'action de l'obstacle, c'est-à- dire annuler ou réduire la vitesse du percu teur en le libérant de la retenue constituée par la goupille Ci.
Il va de soi que l'action de l'organe trans metteur de chocs doit être telle qu'elle rie puisse, en aucun cas, déterminer la rencontre entre les deux éléments du mécanisme. Le percuteur qui, jusqu'alors, progressait avec la vitesse V du projectile, prend une vitesse considérablement réduite où nulle v, suivant la résistance de l'obstacle rencontré. Par contre, l'amorce B continue sa marche avec la vitesse V du projectile, celui-ci n'étant pas immédiatement arrêté par l'obstacle ou ayant tout au moins sa vitesse infiniment moins ralentie que celle de l'organe transmetteur du choc D et du percuteur C.
Si l'on désigne par<I>in</I> la masse du percuteur, un choc se produira entre ledit percuteur ralenti ou ar rêté et l'amorce, choc dont la violence sera fonction<I>de</I> '/2 7n (T7-u)2.
Dans l'exemple des fig. 1. et 2, c'est-à- dire dans le cas de l'application de la fusée à un projectile destiné à être lancé contre des obstacles de faible résistance tels que les enveloppes de ballons ou les ailes d'aéro planes, l'organe transmetteur de choc D pourra être très léger, et constitué par exemple par une coupelle métallique mince présentant à l'obstacle une très large surface de contact cette coupelle pourra être normalement rete nue sur le corps de fusée A par une gou pille D' assurant l'appui d'un rebord d de ladite coupelle contre un épaulement a du corps de fusée.
On pourra tout ensemble employer une goupille<I>D'</I> et un ressort D2 de faible tension ou tout autre organe com pressible.
Sous l'effet de la rencontre d'un obstacle même extrêmement léger, tel qu'une toile d'avion par exemple, la coupelle D, à laquelle on pourra éventuellement assurer une légère saille sur le corps de fusée A, se trouvera arrêtée, en sorte que sa vitesse, qui, jusque là, était égale à la vitesse V du projectile, se trouvera immédiatement réduite à une va leur v égale à zéro ou voisine de zéro, pen dant que le projectile continue sa marche avec la vitesse T', ce qui assure le cisaille ment de la goupille D' et la compression du ressort D2. Dés que la coupelle D vient, avec la partie restante de la goupille D', ou par son fond, frapper le percuteur C, la goupille C' est cisaillée,
ce qui rend le percuteur .C indépendant du copps <B>dé</B> fusée A. Le percu teur est alors à soir tour ralenti ou immobi lisé, tandis que le projectile continue sa mar che en avant, ce qui permet le choc entre percuteur et amorce, avec une violence fonc tion de I/s m (V-v)2, comme il a été dit ci-dessus.
Dans la fusée décrite, la masse du per cuteur C peut être très légère, ce qui permet éventuellement de supprimer la goupille Dl et d'éviter toute inflammation de l'amorce en cas de chute de hauteur relativement faible, inférieure en tout cas à la hauteur pratique de lancement à partir d'un aéronef, l'inflam mation ne pouvant se produire que si, dans l'expression '/2 <I>m</I> (V-v)2 la valeur de V est suffisamment élevée. De plus, -la fusée, ex trêmement sensible quand la vitesse Y du projectile est très grande, ne peut fonctionner en cas d'arrêt du projectile dans l'àme du canon, arrêt qui annule ou ralentit simulta nément la vitesse de progression de l'amorce B et celle du percuteur C le .fonctionnement.
ne pouvant se produire sous le seul effet de la masse du percuteur. Comme il a été dit plus haut, le choc entre la coupelle D et le pércuteur C ne peut déterminer directement le fonctionnement du mécanisme. Ce choc a exclusivement pour effet dë faire pénétrer légèrement le percuteur dans son logement, la course ainsi accomplie étant de beaucoup insuffisante pour amener le percuteur au con tact de l'amorce.
Au lieu d'organes de retenue séparés, l'un Cr pour la retenue du percuteur, l'autre Dr pour la retenue de l'organe transmetteur de choc, on pourrait employer Lin organe unique tel qu'une goupille commune traver sant tout ensemble le percuteur C et la cou pelle D. Il se produirait tout d'abord un ci saillement de cette goupille, sous l'effet du choc reçu par l'organe transmetteur, puis un nouveau cisaillement pour la libération du percuteur.
Les fig. 3 à 5 inclusivement montrent un exemple d'application de la fusée à une bombe. On retrouve là -un élément arrière, l'amorce B de préférence, immobile dans le corps de fusée A, et un élément avant, le percuteur C de préférence, normalement re tenu sur le corps de fusée par un organe effaçable tel qu'une goupille CI ou un res- sort-CI, ou éventuellement à la fois la gou pille C' et le ressort C2. L'organe transmet teur de choc sera ici constitué par la tige E du crochet de suspension.
Tout mouvement de sortie du crochet est rendu impossible, par exemple, par un petit manchon fileté F vissé dans le corps de fusée A, alors que norma lement tout mouvement de rentrée, mouve ment qui doit être rendu possible du fait du choc contre un obstacle, sera empêché par une rondelle Et maintenue par son rebord entre le manchon b' et un écrou E2 vissé sur la tige E Une sécurité auxiliaire, qui rie sera effacée qu'au moment du lancement de la bombe pourra, de la façon connue, être consti tuée par un collier G interposé entre une em base e du crochet de suspension et la tranche antérieure du corps de fusée A,,
ce collier en deux parties pouvant s'ouvrir pour son sjec- tion ou sa retenue sur l'aéronef, soit sous l'effet de la chute du projectile, soit sous l'effet d'une traction exercée à la main ou mécaniquement sur le collier lui-même.
Comme le montre la fig. 4, si la bombe, éjectée après effacement du collier de sécurité G, tombe sur un obstacle de faible ou moyenne résistance, la rondelle E' est cisail lée, ce qui permet au crochet de suspension et à sa-tige dont le mouvement est ralenti par le choc, de pénétrer dans le corps de fusée et de venir frapper la tige du percu teur C en assurant ainsi la libération de ce dernier, du fait du cisaillement de la gou pille Cl. Le projectile continue son mouve ment en entraînant la tige et le crochet de suspension dès que l'embase e a rencontré le corps de fusée. Cependant le percuteur C désolidarisé du projectile, conserve sa vitesse ralentie ou nulle, en sorte qu'un choc se pro duit entre lui et l'amorce B, laquelle pro gresse avec la vitesse du projectile.
En cas de choc contre un obstacle très résistant (fig. 5), la rencontre entre l'amorce B et le percuteur C, ralenti on immobilisé, s'o père pendant l'écrasement de la partie sail lante de l'organe de suspension.
Dans la variante représentée par les fig. 6 et 7, l'élément avant du mécanisme toujours constitué de préférence par le percuteur C est logé dans un évidement arrière de la tige E, et se trouve normalement retenu effacé dans cet évidement, par un ressort C2. En cas de rencontre d'un obstacle de faible ou moyenne résistance, l'organe de suspension transmetteur du choc, après avoir cisaillé la rondelle de retenue El, vient frapper contre le fond du logement a réservé dans le corps de fusée A.
A partir de ce moment, ledit organe de suspension se trouve entraîné par le projectile, tandis que le percuteur indépen dant comprime, par son inertie, le ressort C=, et fait saillie hors de son logement dans la tige E, ce qui permet à l'amorce B de venir le frapper avec un choc, fonction, comme dans l'exemple précédent de 1/s <I>in</I> (F-i?) .
Dans la forme de réalisation des fig. 3 à 5, l'organe de suspension qui forme organe transmetteur de choc pourrait, bien entendu, comporter un appendice qui serait au contact ou presque art contact de la tige du percu teur, de manière à rendre plus rapide le cisaillement de la goupille Cl, dès que se produit le mouvement rentrant de l'organe de suspension, après cisaillement de-la rondelle El.