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Rubans de fibres en verre et autres matières, et procédé -------------------------------------------------------- et appareil pour la fabrication de ceux-ci.
Les rubans de cardes, fabriqués dans l'industrie textile à partir du voile de carde des matières fibreuses, par exemple de laine ou coton, rubans dans lesquels les fibres s'étendent sensiblement dans le sens longitudinal, sont soumis à une torsion pour leur donner la résistance à la traction, qui est nécessaire pour pouvoir enrouler ces rubans, les filer ou les traiter de toute autre manière.
La présente invention a pour objet des rubans de fibres, en particulier pour des applications textiles, qui consistent en un faisceau non tordu de fibres sensiblement parallèles, dans lequel les fibres individuelles sont d'une longueur telle que le ruban possède une résistance à la traction suffisante pour pouvoir être enroulé sur des bobines et subir d'autres traitements textiles. Les fibres employées ont de préférence un diamètre qui n'est pas supé-
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rieur à dix microns et une longueur qui n'est pas inférieu- re à quelques centimètres.
Diverses matières conviennent pour la fabrication des fibres pour rubans suivant l'invention : d'abord celles qui deviennent plastiques par chauffage et qui peuvent être étirées en fines fibres par des courants d'air soufflé ou autrement; à ces matières appartiennent l'acétate de cellulose, le sucre, la résine et les résines artificielles vinyliques.
Un autre groupe de matières appropriées est constitué par celles qui peuvent être dissoutes dans un solvant qui s'évapore pendant le procédé de fabrication des fibres; à ce groupe appartient, par exemple, le caoutchouc. En outre, conviennent, comme matière première pour la fabrication des fibres, des substances inorganiques ou des mélanges, qui fondent à des températures élevées, qui peuvent être étirés dans cet état sous forme de fibres fines et durcissent rapidement ; ces matières comprennent notamment le verre.
D'après un procédé suivant l'invention, on fabrique les rubans de fibres en verre ou autres matières de la manière suivante : on fait arriver les fibres, à partir de leur endroit de formation, sur un support, on les dépose sur celui-ci sous forme d'une nappe., et on étire à partir de cette nappe un faisceau de fibres sous forme d'un ruban, pendant qu'on exerce sur les fibres une aotion qui produit une certaine adhérence des fibres sur le support, de sorte que lors de l'étirage du ruban, les fibres sont amenées à être parallèles entre elles dans le ruban.
L'adhérence des fibres au support peut être provoquée par une pression d'air ou une aspiration agissant sur la nappe de fibres. On peut toutefois également employer d'autres moyens appropriés pour produire l'adhérence des fibres au support. C'est ainsi que la surface du support peut être divisée finement à la manière d'une brosse, de sorte
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que les fibres, lors de l'étirage du ruban, peuvent être soumises à un freinage par le frottement sur les parties de la surface du support, freinage qui produit un peignage et, par suite, le parallélisme des fibres.
On peut également pour régler cette adhérence donner, conformément à l'invention, au support de la nappe, un mouvement de déplaoement en vue de créer un certain mouvement relatif entre la nappe elle-même et ce support et agir de cette façon sur le frottement de la nappe par rapport au support. Dans certains cas, on peut être conduit pour ce réglage à laisser le support immobile, dans d'autres cas, on peut être amené à lui donner un mouvement dans le sens opposé à celui de l'étirage, mais le plus souvent on communique au support un mouvement de même sens que celui de l'étirage, - la vitesse du support étant alors généralement inférieure à celle d'étirage du ruban-.
Le rapport des vitesses entre le ruban et la nappe de fibres est ainsi réglable et l'on peut, de cette façon, adapter l'opération à la nature des fibres et réaliser l'action désirée de peignage.
En outre, pour faciliter la formation du ruban, on peut, conformément à l'invention, lors de l'amenée des fibres au support, projeter ou insuffler sur les fibres, un milieu contenant de la graisse ou de l'huile à l'état liquide ou sous.forme de vapeur. Cette projection peut avoir lieu pendant la formation même des fibres ou après que les fibres individuelles ont pris leur forme définitive.
Pour communiquer une résistance à la traction encore plus grande au ruban de fibres, on peut, lors de son étirage à partir de la nappe, lui donner une torsion.
Pour réaliser le procédé, on peut, conformément à l'invention, utiliser un appareil qui consiste en un support perméable, disposé en dessous de l'endroit de forma-
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tion des fibres, pour recevoir les fibres, support en dessous duquel on produit une aspiration agissant à travers ce support sur les fibres, et en un dispositif (tambour enrouleur, bobine d'enroulement) pour étirer un faisceau continu de fibres, sous forme d'un ruban, à partir de la nappe de fibres se fornant sur le support. Entre le support et le dispositif dtétirage sont placées des pièces de guidage pour le ruban de fibres, qui présentent une forme telle qu'elles amènent le ruban de fibres progressivement à une forme cylindrique, ce qui facilite le traitement ultérieur, par exemple la filature.
Le support consiste de préférence en une bande transporteuse sans fin, analogue à un tamis ou un réseau, qui comporte un dispositif de commande réglable.
Les dessins ci-joints représentent à titre d'exemple une forme de réalisation d'une machine servant à la fabrication de rubans de fibres suivant l'invention :
La fig. 1 est une vue en coupe longitudinale de la machine ;
La fig. 2 en est une vue en plan;
La fig. 3 en est une vue en élévation d'extrémité;
La fig. 4 en est une vue en coupe transversale;
La fig. 5 représente, en une vue en élévation de côté et en plusieurs coupes transversales, une pièce de guidage d'une forme particulière pour le ruban de fibres; et
La fig. 6 représente une autre forme de réalisation dtune pièce de guidage de ce genre, consistant en plusieurs rouleaux à gorge disposés à la suite l'un de l'autre,
L'amenée de la matière servant à la fabrication du ruban de fibres a lieu à partir dtun récipient 10, à partir ' duquel la matière s'écoule en plusieurs courants minces 11.
Dans le cas de l'emploi de verre comme matière première, le récipient 10 peut être un récipient de fusion ou dtaffinage. Les courants 11 passent à travers un dispositif de
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soufflage 12, de construction connue, qui souffle par exem- ple un fort courant de vapeur d'eau, qui saisit les courants de verre et les entraine vers le bas avec une grande vitesse.
Sous l'action de la force de traction du courant soufflé, les courants de verre visqueux sont étirés en fines fibres, qui se solidifient immédiatement dans l'espace.
Les fibres se rassemblent sur un support 13, qui est représenté sous forme d'une bande transporteuse sans fin, en toile métallique ou analogue. Cette bande 13 passe sur des rouleaux 14 et 15 et est entraînée par un moteur électrique 16. Le mécanisme de transmission entre le moteur électrique 16 et le rouleau d'entraînement 15 consiste en un réducteur de vitesse avec l'engrenage hélicoïdal 17, la courroie 18, les poulies 19 et 20 et la courroie 21.
En dessous du brin supérieur de la bande sans fin 13 est disposée une boite d'aspiration 25, à travers laquelle de l'air est aspiré par une conduite 26 au moyen d'un ventilateur ou analogue (non représenté). Dans la conduite 26 est disposé un registre 27, qui peut être déplacé au moyen d'un dispositif régulateur 27a, pour régler l'inten- sité de la dépression ou aspiration dans la boite d'aspiration 25. Les fibres se rassemblent sur la bande 13 directement au-dessus de la boîte d'aspiration sous forme d'une nappe mince 28.
Pendant la fabrication des fibres, les courants de verre liquide parviennent dans les zônes tourbillonnaires du courant de vapeur et sont fouettés par celui-ci et déplacés suivant un trajet irrégulier en va-et-vient en même temps que sous l'action du soufflage de la vapeur ils sont rendus minces par étirage et donnent lieu finalement à des fibres de grande longueur. L'action de la vapeur est en effet réalisée de telle sorte qu'il ne se produit ni bris ni rupture de fibres suivant de courts tronçons
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et que certaines mêmes des fibres restent pendant toute leur fabrication reliées à la matière première. Les fibres peu- vent être amenées à un diamètre moyen de 3 ou 4 microns.
Dans l'espace entre l'appareil de soufflage 12 et la bande transporteuse 13 sont disposées des tuyères (non re- présentées), qui projettent un milieu, à l'état liquide ou sous forme de vapeur, contenant de la graisse ou de l'hui- le, sur les fibres, pour leur donner de la souplesse.
Les fibres, constituant la nappe 28, sont rassemblées et réunies par une pièce de guidage 30, en forme d'entonnoir, en un ruban 31, qui est par exemple enroulé sur une bobine 32. La dépression dans la botte 25 produit un courant d'air constant, dirigé vers le bas, à travers la partie de la bande transporteuse, sur laquelle les fibres se rassemblent.
La nappe de fibres est ainsi maintenue sur la bande avec une certaine pression, de sorte qu'une certaine force est nécessaire pour entraîner le faisceau de fibres à partir de la bande 13 à travers la pièce de guidage 30.
L'action de l'aspiration et l'entraînement du faisceau de fibres en surmontant l'adhérence à la bande transporteuse produisent un peignage des fibres, de sorte qu'on obtient un bon parallélisme des fibres dans le ruban formé. Par suite de la grande longueur des différentes fibres, le ruban formé avec celles-ci possède une grande résistance à la traction, de sorte qu'il résiste facilement à l'effort de traction, qui est exercé sur lui au cours de son enroulement sur la bobine 32. Cette résistance à 1a traction permet également la filature, le tissage, le travail au métier ou tout autre traitement textile du ruban de fibres, sans donner une torsion à celui-ci.
Toutefois, il peut également être effectué une torsion, pour communiquer au ruban de fibres une résistance additionnelle, une cohésion plus forte et une forme plus durable, ce qui est désirable pour certaines
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applications.
L'étirage du ruban de fibres 31 et son enroulement sur la bobine 32 s'effectuent au moyen d'un tambour enrouleur 35, dont l'arbre 36 est tourillonné dans des montants 37 du bâti 38 de la machine, Le tambour enrouleur 35 est commandé par un moteur électrique 39, qui agit, par un train d'engrenages 40 et uns chaîne 41, sur une roue à chaîne de l'arbre 36 du tambour 35.
La bobine 32 est montée de manière amovible dans un cadre, comprenant deux bras 42 et fixé sur un arbre 43, qui est tourillonné dans les montants 37. La bobine 32, avec le ruban de fibres se rassemblant sur elle, est maintenue par son propre poids contre la surface du tambour enrouleur 35 et est entraînée par friction par celui-ci. Pour la distribution régulière du ruban de fibres sur la bobine 32, on utilise un bras distributeur 44, qui est relié, de façon à pouvoir tourner en 45, à un support 46, qui est monté sur une barre horizontale 47, fixée par ses extrémités dans des montants 48. Le bras 46 peut être déplacé le long de'la barre 47 et peut être fixé par serrage dans ses diverses positions par une vis 48a. A son extrémité avant, le bras distributeur 44 comporte une boucle de guidage 49 dans laquelle passe le ruban de fibres SI.
Pour la distribution régulière du ruban de fibres sur la bobine, le bras 44 reçoit un mouvement oscillant de va et vient au moyen d'un disque à profil de came 50, qui est monté sur un arbre 51, commandé par une chaîne 52, passant sur des roues à chaîne fixées sur les arbres 51 et 56. Dans les extrémités supérieures des montants 48 est disposée une barre 53, de façon à pouvoir recevoir un mouvement coulissant de va et vient. Cette barre porte à son extrémité un galet 53a, qui est appliqué contre la face active du disque à came 50.
Un ressort 55, travaillant à la traction et dis-
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posé entre la barre 53 et l'un.des montants 48, maintient le galet 53a constamment en contact avec la came 50, de sor- te que cette dernière communique, lors de son mouvement de rotation, un mouvement de va et vient à la barre 53. Sur la barre 53 est monté un bras 56, dirigé vers le bas, qui peut être déplacé dans le sens longitudinal sur la barre et peut être fixé en position par une vis 56a. L'extrémité in- férieure du bras 56 forme une fourche 57. qui embrasse par dessus le bras 44.
Le mouvement de va et vient de la barre 53 et du bras 56 produit un mouvement oscillant du bras dis- tributeur 44 autour de son centre d'oscillation 45, et par suite une distribution régulière du ruban de fibres sur la bobine 32 par l'intermédiaire de ce bras. Un ressort 58, disposé entre le bras distributeur 44 et le bras 56, empêche un jeu indésirable entre ces deux bras.
Le tambour enrouleur S5 est animé d'une vitesse périphé- rique qui est notablement supérieure à la vitesse de la bande transporteuse 13 et de la nappe de fibres se formant sur celle-ci, de sorte que le ruban de fibres 31 est étiré lors de sa fabrication et devient notablement plus mince que la nappe sur la bande transporteuse 13. Bas résistances de ré- glage 59 et 60 dans les circuits des moteurs électriques 16 et 19 servent à régler les vitesses de ces derniers, et par suite les vitesses de la bande transporteuse 13 et du tambour enrouleur 35, indépendamment l'un de l'autre.
Les montants 37, assemblés par des cornières amovibles 61-3, peuvent être déplacés dans le sens longitudinal du bâti 38. Les montants 48 peuvent de même être déplacés dans le sens longitudinal du bâti 38. Pour adapter la chaine 52 aux déplacements desmontants 37 et 48, il est prévu, un dis- positif tendeur 64. La pièce de guidage 30 pour le ruban de fibres 31 peut être déplacée aussi bien dans le sens lon- gitudinal de la machine que dans le sens vertical et est main-
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tenue dans ses diverses positions par des vis de serrage 65 et 66. Le récipient 10 peut également être déplacé dans le sens de la hauteur sur son bâti de support au moyen de la crémaillère 67 et de la roue dentée 68.
Les bras 42 comportent des fentes longitudinales 70, dans lesquelles peuvent être engagés les tourillons de la bobine 32. Pendant l'enroulement du ruban de fibres sur une bobine, on peut mettre une bobine vide en position aux extrémités supérieures des bras 42. Lorsque la bobine est garnie, on peut l'enlever et faire pivoter le cadre 42 autour de l'arbre 43, de telle manière que la bobine vide vienne se placer dans la position de travail, de sorte que l'opération de bobinage peut être continuée pratiquement sans interruption de travail.
Le courant de vapeur d'eau et d'air, dirigé vers le bas, à travers le brin supérieur de la bande transporteuse 13, est limité par des écrans ou plaques de guidage 71, qui déterminent également la largeur de la nappe de fibres se formant sur la bande transporteuse. Ces plaques de guidage sont portées par des bras 72, qui sont montés sur le bâti de la machine dans une position réglable au moyen d'un assemblage à coulisse et à boulon 73.
Dans beaucoup de cas, il est avantageux de donner au ruban de fibres, s'enroulant sur la bobine 32, une forme cylindrique, qui facilite certains traitements ultérieurs, par exemple la filature ou le retordage. Cette forme cy- lindrique peut être obtenue jusqu'à un certain degré par la pièce en entonnoir 30. on peut également employer à cet effet dtautres moyens appropriés, tels que ceux représentés à titre dtexemple sur les figs. 5 et 6.
La fig. 5 est une pièce de guidage sous forme d'une gouttière 74, à travers laquelle est guidé le ruban 31, entraîné à partir de la nappe de fibres. Cette pièce de
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guidage passe d'une section transversale large et circulai- re aplatie (en arc de cercle de grand rayon), à son extrémi- té d'entrée, progressivement à une section transversale en arc de cercle de rayon plus petit et finalement à un oercle de petit rayon, presque fermé, de sorte que le ruban de fi- bres est amené dans la pièce de guidage à une forme cylin- drique. il en est de même par le dispositif de guidage représenté sur la fig.
d, qui consiste en plusieurs rouleaux à gorge 75, disposés l'un à la suite de l'autre dans la di- rection d'étirage et dont la gorge devient dtune section transversale progressivement plus étroite dans la direction d'étirage.
Pour montrer la résistance à la traction de rubans en fibres de verre, fabriqués conformément à l'invention, et une comparaison de cette résistance à la traction avec celle d'autres fibres textiles, telles que le coton et l'amiante, il est donné ci-après quelques valeurs qui ont été obtenus .par des essais :le tableau donne le poids des échantillons essayée en grammes par mètre et la longueur des échantillons en millimètres, tandis que la résistance à la traction est mesurée par le poids en grammes, qui a dû être appliqué pour rompre le ruban de fibres.
EMI10.1
Poids en grammes Longueur :50,8m/m IIgtxstr:I01d6
EMI10.2
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<tb> par <SEP> mètre <SEP> Charge <SEP> de <SEP> ruptu- <SEP> m/n <SEP> Charge <SEP> de
<tb> re <SEP> en <SEP> grammes <SEP> rupture <SEP> en <SEP> grs.
<tb>
Coton <SEP> 4,757 <SEP> 88,7 <SEP> 56,2
<tb> Amiante <SEP> 0,568 <SEP> 32,1 <SEP> 29,8
<tb> Verre <SEP> 3,195 <SEP> 1079,2 <SEP> 733,2
<tb> Verre <SEP> 1,56a <SEP> 654,7 <SEP> 662,9
<tb> Verre <SEP> 0,781 <SEP> 445,5 <SEP> 336,0
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