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" TISSUS A POIL ET LEUR TRAITEMENT "
La présente invention concerne des tissus à poil imprégnés et leur procédé de fabrication. Des tissus faits suivant l'invention sont imprégnés d'une composition plia- ble solidifiée, insoluble, qui occupe une position telle et est proportionnée de telle façon, dans le tissu, que ce dernier conserve largement la porosité originelle, ou perméabilité à l'air, qu'il possédait avant l'application de cette composition.
Plus particulièrement, l'invention consiste en un tissu à poil en V, propre à être utilisé par les tapis- siers, dans lequel les V du poil sont bouclés, dans le tissage, autour de trames uniques d'un tissu de fond qui est composé de chaînes et de trames de fond pour former un fond dans un seul plan pour les boucles de poil. Une
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matière agglutinante est incorporée, sensiblement d'une manière locale, dans les fils de fond, et la partie des touffes de poil qui se trouve dans le même plan. Il faut moins de matière agglutinante, pour tenir solidement les touffes en position, dans des tissus faits conformément à l'invention que dans les tissus antérieurs.
On sait qu'un poil en V couvre davantage, pour une quantité donnée de fil de poil (qui peut être de la laine ou d'autres fibres animales, comme le mohair, ou des fibres végétales comprenant le coton et/ou des mélanges de ces fibres ensemble ou avec des fibres synthétiques) que la boucle de poil en W, ou fixée, et qu'on évite également les grimaces inadmissibles des coudes des touffes. Ordinai- rement, il n'est pas nécessaire de recourir à l'imprégna- tion du fond et/ou des touffes d'un tissu à poil en W avec une matière adhésive ; mais dans des tissus tissés très lâ- ches, cela peut être avantageux. L'invention envisage un perfectionnement, dans les tissus à poil en V, dans lequel si l'on fait usage de longues touffes de poil, comme dans des tissus antérieurs, les fils de fond sont cachés et pro- tégés.
Toutefois, l'usage de longues touffes de poil est inadmissible dans certains cas à cause de la tendance du poil long à se coucher ou à s'écraser lorsqu'il est soumis à l'humidité atmosphérique, ou autre, et à une pression.
On peut réduire au minimum ce couchage, ou écrasement, en raccourcissant la longueur des touffes de poil; mais,ce raccourcissement a pour résultat de faire grimacer le fond et de réduire la solidité de la fixation des touffes de poil dans des tissus faits selon la pratique antérieure et
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avec les fils qu'on trouve dans le commerce.
L'invention a pour objet d'offrir un tissu à poil coupé dans lequel les touffes de poil sont fermement fixées et où un excellent "couvrage" de poil est obtenu à l'endroit du tissu avec une touffe de poil courte.
Elle offre, en outre, un tissu à poil, imprégné, qui possède des V de poil solidement assujettis mais qui est tout à fait poreux ou perméable à l'air.
Les touffes de poil de chaîne sont fermement as- sujetties dans leur position originelle avec un minimum de matière agglutinante et cette matière occupe une position telle que tant le toucher textile sur les deux faces du tissu que les qualités d'aération de ce dernier ne sont pas détruits.
L'invention donne un tissu imprégné à poil court qui possède beaucoup de corps, à cause d'une densité plus grande, à l'endroit, par unité de surface et de structure qu'il n'en existe dans les tissus antérieurs, et dans le- quel les interstices entre les fils sont disposés de telle façon, et sont de grandeur telle, que le tissu peut conser- ver une importante perméabilité à l'air, après imprégnation avec la matière agglutinante, telle que latex, dispersions aqueuses artificielles de caoutchouc, ou de caoutchouc syn- thétique dérivé de chloroprène, ou dispersions aqueuses de pyroxyline ou autres dérivés de la cellulose. Les composi- tions de caoutchouc peuvent être, ou non , vulcanisées dans le produit fini. Ces substances peuvent être définies, en général, comme normalement insolubles.
L'invention produit un tissu à poil ayant, à
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l'oeil, un endroit uniforme par tissage, sur le principe de la double peluche sur un métier contenant un peigne, en tirant à travers chacune des dents du peigne plusieurs fils de chaîne de poil ayant, chacun, un diamètre plus gros que le diamètre maximum de fils de chaîne de poil qui, avec les noeuds habituels qui s'y trouvent, peuvent être tirés dans un tissage pratique à travers des dents de peigne ayant moitié de la largeur desdites dents de peigne et en asso- ciant plusieurs paires de chaînes de fond supérieures et plusieurs paires de chaîne de fond inférieures, et en im- prégnant, après cela, le tissu localement.
L'invention offre, de plus, un tissu à poil qui a été traité, généralement, ou localement, pour enlever les huiles, naturelles ou artificiellement incorporées, ne se laissant pas mouiller par l'eau et pour imprégner la partie de fond du tissu d'une matière agglutinante.
La matière imprégnante est diffusée à travers les fils à tel point qu'une partie importante des fibres individuel- les des différents fils constituant le tissu sont complète- ment couvertes et imprégnées et que, par conséquent, les fibres individuelles agissent pour assujettir les touffes de poil en place.
On peut obtenir un produit particulièrement sa- tisfaisant, compris dans le champ de l'invention,.par un tissage d'un tissu à poil coupé, sur le principe de la double peluche, et par un groupement des chaînes effectuant un plus grand "couvrage" de poil que cela n'a été possible jusqu'à présent. Dans le tissage de ce tissu, les chaînes de fond et de poil sont alignées en groupes comprenant plu-
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sieurs rangées longitudinales de touffes de poil.occupant des positions telles que les touffes adjacentes, dans le même groupe, agissent les unes sur les autres pour pro- duire, conjointement avec les touffes des autres'groupes, un couvrage excellent et uniforme et, en même temps, un tissu perméable à l'air.
Chacune des touffes de poil est supportée de telle façon, sur les côtés et aux extrémités, et ces touffes occupent des positions telles et sont de grosseur telle et en nombre tel, par unité de surface, qu'elles donnent un couvrage complet du fond, nonobstant le peu de longueur du poil. En conséquence, les fonds peu- vent être tissés très près l'un de l'autre et il ne faut que peu de fil de poil additionnel malgré le couvrage bien meilleur de poil.
Lorsque les chaînes de poil sont coupées, les touffes de poil sont si courtes qu'elles ne s'écrasent pas, ou ne se couchent pas facilement, même humides, et le peu de longueur du poil permet une pénétration satisfaisante de la teinture jusqu'au fond des touffes de poil.
Dans la pratique préférée de l'invention, on em- ploie des fils de fond qui ont un diamètre inférieur à ce- lui des chaînes de poil supportées par eux, ce qui fait que le fond est complètement caché par les touffes formées par les fils de poil coupés, même lorsque ces touffes sont coupées très court et tout près du fond.
Les fils de poil passant à travers chaque dent d'un peigne forment un poil en V sur chaque duite dans'chaque groupe de dents de pei- gne de chaque tissu, mais les touffes formées sur des dui- tes adjacentes dans la même dent d'un tissu sont chicanées
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l'une par rapport à l'autre et séparées l'une de l'autre par au moins deux chaînes de groupe, de telle façon que chaque touffe non seulement est supportée sur chacun de ses côtés par une chaîne de groupe passant par-dessus la duite sous laquelle la touffe est bouclée, mais est égale- ment supportée à ses extrémités par des duites de trame.
La nature de l'usage auquel de tels tissus sont destinés exige que les fils qui sont utilisés dedans, tant pour le fond que pour le poil, soient de gros diamètre et de grande résistance et cela, aussi bien'que l'économie de fabrication, a rendu nécessaire de faire usage, dans la pratique, d'un nombre relativement petit de trames, ou dui- tes, au centimètre, par exemple : 12 et 16. Augmenter le nombre de touffes de poil par unité de surface en aug- mentant le nombre de duites au centimètre est par consé- quent impraticable aussi bien que peu économique, car le nombre de duites détermine la vitesse de tissage.
Une pratique antérieure, dans le tissage de tis- sus à poil coupé doubles, a consisté à faire usage d'un peigne ayant approximativement 1250 dents pour tisser un tissu d'environ 1,42 m de large et de tirer une seule chai- ne de poil à travers chaque dent. L'usage d'un peigne beau- coup plus fin que cela, pour augmenter le nombre de bouts de poil par unité de surface dans le sens de la largeur du tissu, est d'ailleurs impraticable parce que l'usage d'un tel peigne plus fin exige qu'on emploie un fil de poil plus fin et que l'emploi de tels fils de poil plus fins diminue le "couvrage" de poil à cause de la diminution dispropor- tionnée du nombre de fibres de poil dans une surface don-
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née de tissu. Cette diminution est comme le carré du dia- mètre du fil.
De plus, les fils de chaîne de poil fins, conjointement avec le nombre usuel de duites, a pour ré- sultat la production d'un tissu non balancé et présentant des côtes, et dans,la fabrication de tissus de corps in- suffisant, on a trouvé que si le nombre de dents du peigne est réduit au-dessous d'environ 900, on peut faire passer deux fils de poil à travers une même dent, en même temps que les chaînes de fond, et avoir les fils de chaîne grou- pés, dans le produit final, de manière à donner un tissu à poil ayant un plus grand nombre de touffes de poil grou- pées de façon à donner un excellent couvrage de poil à l'endroit.
Suivant l'invention, la bonne balance entre la grosseur de la trame et la grosseur des chaînes de fond et des chaînes de poil a été maintenue sans augmenter le nom- bre de dents de peigne ni diminuer la surface libre de ce- lui-ci, utilisable pour le passage de fils de chaîne, ni augmenter le nombre ni diminuer la grosseur des duites.
L'usage d'un peigne avec un nombre moindre de dents, avec le même pourcentage de surface libre, demande l'usage de lames de peigne plus grosses, d'où résulte un alignement plus défini des chaînes d'un groupe de dents dans le tissu tissé. Ce groupement des touffes de poil en rangées longitudinales occasionne un entassement des bouts de poil et fait que la partie des touffes qui est voisine du milieu du groupe exerce une légère pression sur des touffes adjacentes et, par suite, les fibres des bouts de poil prennent une position inclinée légèrement anormale,
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en cachant ainsi effectivement les fils de fond et les interstices créés par le peigne du métier lors de la frap- pe ou foulée du battant. L'anomalie de la position des fi- bres de poil n'est pas suffisante pour être décelée pàr l'oeil à l'endroit du tissu.
On produit ainsi un tissu à poil, qui comprend un grand nombre de touffes de poil de forte grosseur et un fond dans lequel les interstices sont plus grands que dans les tissus antérieurs ayant un cou- vrage de poil suffisant.
Dans cette application préférée de l'invention, on utilise un métier possédant un peigne avec, entre les lames de peigne, des espaces relativement larges occupant approximativement 67 %'de la largeur du peigne, ce qui per- met ainsi des lames de résistance et de rigidité suffisan- tes pour battre le tissu d'ameublement relativement compact résultant de l'usage de fils de trame approchant le N 7, (titrage ou numérotage pour coton), ou leur équivalent, et de chaînes de liage avec une gamme de grosseurs complémen- taire.
On a tissé, dans le cadre de l'invention, un tissu convenable avec un peigne contenant 868 dents en 1,42 m de large, ce tissu ayant des chaînes de fond en fil retors N 13 (2 bouts), des chaînes de poil en fil retors N 10 (2 bouts) contenant de la fibre animale (fil de mohair, de laine ou d'estame) et étant composé de fil de trame ? 7 (numérotage coton) introduit à raison de 12 passées au cen- timètre. Un peigne ayant un nombre de dents double ne don- nerait aucunement satisfaction, car un tel fil de poil ne pourrait être tissé avec succès avec ce peigne.
A mesure que la grosseur d'un fil, tel que celui
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dont on fait usage pour le capitonnage d'automobiles, di- minue,le prix du kilogramme augmente. On voit ainsi que l'invention apporte des caractéristiques d'économie aussi bien que des améliorations dans le tissu. L'usage d'un pei- gne de 1600 dents, ou davantage, serait par conséquent peu économique et donnerait au surplus un produit inférieur.
Le nombre plus grand de chaînes et de touffes dans ce tis- su, comparé aux tissus antérieurs, a pour résultat un nom- bre plus grand d'ondulations de trame et, naturellement, un tissu plus élastique dans le sens de la trame.
Sur les dessins ci-joints:
Fig. I est un plan schématique de l'endroit d'un fragment de tissu à poil suivant l'invention;
Fig. II est une élévation schématique, en coupe, représentant le groupement des touffes de poil;
Fig. III est un plan schématique de l'envers du tissu représenté sur les Fig. I et II;
Fig. IV et V sont des schémas en regardant dans le sens de la trame du tissu et représentent clairement la dis- position chicanée des touffes;
Fig. VI est une élévation latérale d'une partie d'un métier sur lequel l'invention peut être, en partie, mise en pratique;
Fig. VII est un détail d'une portion du tissu et représente un groupement pour une seule dent;
Fig.
VIII est un schéma de remettage et de forma- tion de pas, représentant le rentrage de deux groupes de dents et les positions des chaines au cours d'un cycle de tissage ; sur cette Fig., la partie X représente les duites,
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la partie Y représente le fond et la partie Z le poil;
Fig. IX représente, schématiquement, un appareil propre à la mise en pratique de l'invention;
Fig. X représente une seconde disposition de cet appareil, dans laquelle il est fait usage d'un dégraissage général au lieu d'un traitement local du)issu. Ces appa- reils peuvent être employés successivement ou séparément, et tous deux, aussi bien que l'un ou l'autre, peuvent cons- tituer une unité dans un train de teinture de peluche, et
Fig.
XI est un schéma d'une touffe et de fils de fond et représente la position de la substance adhésive dans le tissu fini.
Les chaînes de fond, les trames et les touffes sont désignées, d'une façon générale, par 17, 18 et 19, res- pectivement, (Fig. I à V).
Dans la pratique de l'invention, on utilise un métier à double navette sur lequel est monté un peigne 20 (Fig. VI), contenant des lames de peigne 21 (Fig. VII) for- mant des espaces comme 22 pour le passage des fils de chaîne.
Fig. VI représente une partie d'un métier à pas multiples possédant un bâti 23 sur lequel pivote un battant oscillant 24 actionné par une manivelle et des bielles 25.
Des rouleaux séparateurs 26, 27, un rouleau de renversement 28 aussi bien que le couteau 29 coupent et séparent le tis- su à poil double, le tout d'une manière connue.
Les chaînes de fond sont tirées de l'ensouple 30 et les chaînes de poil, d'une ensouple distincte non repré- sentée. Le harnais de A à F' ouvre et ferme les pas de chat- ne comme ce sera plus complètement décrit ci-après.
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Pour tisser un tissu conformément à l'invention, chaque dent de peigne contient une disposition similaire de chaînes comprenant, (Fig. VII) deux paires de chaînes de fond, 2 et 2 et 2 et 10, pour le tissu du haut, deux paires de chaînes de fond, 1 et 4 et 6 et 9, pour le tis- su,du bas et deux chaînes de poil 3 et 8. Les chaînes de fond 2 et 5, dans chaque dent, tissent ensemble comme une paire, pour former des plats,. et à l'opposé des chaînes de fond 7 et 10 qui, dans chaque dent, tissent également ensemble, comme une paire, pour former des plats. De même, les chaînes de fond 1 et 4¯, dans chaque dent, tissent en- semble comme une paire et à l'opposé des chaînes de fond 6 et 9 qui, dans chaque dent, tissent également ensemble, comme une¯paire, pour former des plats.
Les paires adjacen- tes, dans des dents de peigne adjacentes, tissent à l'oppo- sé l'une'de l'autre.
Les pas sont formés dans les chaînes de poil 3 pour qu'elles s'entrelacent dans le fond du haut, tandis que les pas sont formés dans les chaînes de poil 8 pour qu'elles s'entrelacent dans le fond du bas en un seul tour de l'arbre-manivelle du métier. Ces chaînes de poil sont toujours espacées l'une de l'autre par au moins quatre chaî- nes de fond, au cours du tissage, et les boucles de poil, @ à une duite quelconque, sont également espacées les unes des autres par quatre chaînes de poil. Au tour suivant de l'arbre-manivelle, les pas sont formés dans les chaînes de poil 2 pour les entrelacer dans le fond du bas et les pas sont formés dans les chaînes de poil 8 pour les entrelacer dans le fond du haut, et ainsi de suite.
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Les fils de poil qui, plus tard, forment des touf- fes coupées, sont disposés dans tout le cycle de tissage, les uns par rapport aux autres et par rapport aux autres fils de chaîne, de telle manière qu'on peut faire usage de fils de poil de gros diamètre sans entassement excessif.
Sur la Fig. VII, les chaînes de poil 1 et 8 sont représen- tées se croisant l'une l'autre. En leur point de croise- ment il n'y a pas d'autres chaînes dans le plan du croise- ment et, par suite, pas d'encombrement. S'il se présente un défaut ou imperfection sur un fil de poil, l'autre fil de poil cédera et la rupture due au fait que des défauts, etc... se prennent dans les lames de peigne, est sensible- ment éliminée.
Fig. VIII représente la position des fils de chaîne et leur relation par rapport au harnais. Les chaî- nes de fond sont levées par paires, et les fils de poil sont mus en sens inverse l'un de l'autre. En commençant par la gauche du schéma, la première flêehe montre le fond du bas 1, comme relié au harnais de C et est dans la posi- tion levée, comme c'est indiqué parle point. Les petits blocs représentent quatre duites de trame et montrent la disposition de chaînes 1-10 sur chaque duite. Les flèches représentent les chaînes et leur relation par rapport aux lisses individuelles, la première flèche représentant la chaîne 1, la seconde la chaîne 2, etc...
Des paires de duites 11, 11', 12, 12', 13, 13', etc... (Fig. VII) sont posées pendant chaque tour de l'ar- bre-manivelle du métier dans les pas du haut et du bas. Les duites sont entrelacées avec les fonds de telle façon que,
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dans chaque fond, une chaîne de poil de chaque groupe de dents est bouclée par-dessus chaque duite. La boucle for- mée sur une des duites par un fil de poil dans un groupe quelconque de dents se trouve entre une des paires de chaî- nes de fond et est supportée par elle, tandis que la boucle formée sur la duite suivante par l'autre fil de poil dans ce groupe de dents se trouve entre l'autre paire de chaî- nes de fond et est supportée par elle.
Les branches de cha- que groupe de poil sont supportées par des sections de tra- mes adjacentes n'ayant point de poil sur elles ; suite, chaque boucle est'supportée sur les deux côtés et aux deux bouts. Puisque les bouts de poil, dans chaque dent, ne sont pas tirés adjacents l'un à l'autre, on obtient une formation chicanée de touffes, ayant chacune une surface importante et un aspect plus désirable à l'endroit du tissu.
Une fois le tissu tissé, il est hautement avanta- geux d'éliminer, ou de réduire au minimum, l'effet de subs- tances ne se laissant pas mouiller par l'eau (que pour plus de coneision on appellera ici des substances hydrofuges) qui sont contenues dans ou sur les fils du fond, de manière à faciliter et à rendre plus uniforme la pénétration de la matière aqueuse dans le fond et les fils dont il est compo- sé, afin d'empêcher la formation sur le fond ou les fils de celui-ci, d'une,couche superficielle de substance aggluti- nante séparable de ce fond ou de ces fils, et d'empêcher l'absorption d'huile, etc... du textile dans la couche de substance agglutinante en évitant, par cela même, le gon- flement partiel de la substance agglutinante par suite d'une telle absorption.
Un tel gonflement tend à réduire nuisible-
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ment la résistance à la traction de la substance aggluti- nante et à réduire la liaison entre elle et les fibres textiles. Par ces perfectionnements, les touffes et les fils de fond sont plus efficacement assujettis les unes par rapport aux autres, avec l'usage d'une quantité mini- mum de matière d'imprégnation solidifiable et sans que ce soit au détriment des caractéristiques textiles du pro- duit.
Les substances hydrofuges qui sont normalement présentes dans le tissu et qui tendent à affaiblir la ré- sistance à la traction et la liaison d'une couche de subs- tance agglutinante ainsi qu'à être cause de la formation d'une pellicule superficielle, peuvent être les cires, huiles, pectines ou résines naturelles présentesf tant dans des fibres animales que dans des fibres végétales, ou peu- vent être des lubrifiants appliqués aux fibres dans la fi- lature ou le traitement de celles-ci et, conformément à l'invention, ces cires, huiles, résines, pectines, lubri- fiants ou autres substances hydrofuges peuvent être enle- vés des fils, après ou avant leur tissage, et peuvent être extraits ou neutralisés par des dissolvants, des absorbants, des détersifs,
un dégraissage ou des réactifs choisis pour la propriété qu'ils possèdent d'enlever ou de rendre inof- fensives la ou les substances hydrofuges particulières qui sont présentes dans les fibres en cours de traitement.
Lorsque les substances hydrofuges présentes dans les fibres consistent principalement en huiles, graisses, cires, pectines, résines, etc..., naturellement présentes, ou appliquées, il est préférable d'effectuer leur enlève-
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ment avant d'imprégner le tissu, par un traitement local ou un dégraissage ou nettoyage général du tissu avec une solution détergente de savon, d'ammoniaque, de soude ou au- tre alcali, ou avec des dissolvants convenables pour les huiles, qui peuvent être du type chloré ou être émulsion- nés avec de l'eau pour éviter l'inflammabilité.
Des trai- tements successifs dans des bains contenant des proportions convenables de savon d'oléate de sodium et de phosphate tri- sodique dans de l'eau préchauffée, des solutions de savon et des liquides de rinçage peuvent également être employés.
Pendant le traitement du fond du tissu avec le détersif ou le dissolvant, on peut soumettre ce tissu à un brossage et le faire passer entre des rouleaux presseurs pour rendre le traitement plus efficace.
Si les fibres dont il est fait usage sont natu- rellement libres de quantités nuisibles de,substances hy- drofuges, on peut faire usage d'un lubrifiant soluble dans l'eau, comme le glycol diéthylique ou ses homologues ou dé- rivés, dans le procédé préparatoire et la filature des fi- bres, et supprimer les lubrifiants huileux généralement em- ployés. L'enlèvement de tels lubrifiants solubles dans l'eau peut être ,effectué par un traitement des fils ou fibres avec de l'eau seule. Dans certains cas comme, par exemple, lors- qu'on fait usage dans le fond de fils préalablement teints, il est indésirable de mouiller les fils ou fibres avec des substances détersives ou dissolvantes à cause du défaut de fixité de la teinture.
Dans des cas de ce genre, on peut enlever et neutraliser la graisse, l'huile ou autre substan- ce hydrofuge par l'application à l'envers du tissu de terre
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à foulon, d'autres argiles absorbantes ou de silicate chi- miquement traité possédant un fort pouvoir absorbant. De tels absorbants peuvent être saupoudrés sur l'envers du tissu, brossés complètement dans les interstices du tissu, puis enlevés à la brosse.
On peut faire plusieurs applica- tions de cette manière jusqu'à ce qu'une diminution dési- rée de la teneur en substance hydrofuge ait été effectuée et, dans le cas où des fibres animales et végétales, conte- nant différents types de substances hydrofuges sont incor- porées dans le tissu ou dans le fil dont celui-ci est fait, on peut soumettre ce tissu, ou ce fil, aux traitements suc- cessifs qui sont nécessaires pour enlever, neutraliser ou unifier l'effet des diverses substances hydrofuges qui sont contenues dans les différents types de fibres, et rendre plus uniformes les propriétés absorbantes ou perméables des fibres.
Lorsque les substances hydrofuges ont été élimi- nées, ou réduites comme quantité, au degré voulu de certains ou de la totalité des fils composant le tissu, ou de la par- tie voulue de chacun des éléments de fil composant le tissu, et en particulier de celles des parties du fil qui sont en contact avec la matière agglutinante incrustée, on peut sé- cher le tissu avant de l'imprégner ou l'imprégner pendant qu'il est encore mouillé.
Comme c'est représenté sur la Fig. IX, une bande continue d'un tissu à poil à un seul plan de trame, A, de préférence tissé comme il a été dit précédemment, au moyen de fils contenant des substances hydrofuges, est tiré, l'en- vers en dessous, sur des rouleaux 31, 32, 33 et 34 et sous
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la brosse rotative 35 qui est en contact avec une section de tissu suspendue entre les rouleaux 33 et 34 et applique à l'envers de cette section un agent pulvérulent ou liqui- de, capable d'enlever ou de neutraliser une ou plusieurs des substances hydrofuges contenues dans le fil dont sont faits le fond et les touffes de poil. Cet agent peut être fourni à la brosse 35, de la manière désirée, par des ori- fices de décharge 36, pourvus de soupapes, d'un réservoir d'alimentation 37 situé au-dessus de la brosse.
L'agent en question est obligé à pénétrer complètement dans les fibres du tissu par la rotation de la brosse et tout excès super- ficiel est déchargé du tissu dans un bac récepteur 38 pour- vu d'une soupape. On peut faire passer ensuite le tissu brossé entre des rouleaux presseurs recouverts de caout- chouc, 39, qui appliquent une pression à l'agent d'enlève- ment ou de neutralisation et le refoulent dans le tissu, en contact intime avec les substances hydrofuges. Tout agent d'enlèvement ou de neutralisation libre après le pas- sage du tissu entre les rouleaux, peut être enlevé par l'as- pirateur 40:
On peut ensuite, si on le désire, faire passer le tissu sur un second jeu de rouleaux 33' et 34' sous la brosse 35' et le traiter avec le même agent, ou un agent différent, fourni par le réservoir 37'.
Ce second agent est brossé dans le tissu, le surplus est déchargé dans le bac 38' et l'agent d'enlèvement ou de neutralisation impré- gné et incrusté est pressé en contact intime avec la subs- tance hydrofuge par les rouleaux 39'. L'agent libre restant après le second traitement est évacué par l'aspirateur 40'.
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Une variante de traitement de dégraissage ou net- toyage local peut être effectué avec un appareil compre- nant une courroie sans fin qui passe dans une émulsion dissolvante ou détergente et qui est en contact avec le tissu en un point éloigné du réservoir d'alimentation, en faisant mouvoir la courroie longitudinalement ou transver- salement, ou des deux façons; on obtient ainsi un résultat similaire à celui donné par l'appareil de Fig. IX.
Lorsque les substances hydrofuges ont été suffi- samment enlevées, selon le procédé illustré sur la Fig. IX, on peut alors faire passer le tissu sur des rouleaux 32' et 31' et sur la surface des tambours chauffés à la vapeur, 41' et 41. Cela chasse toute matière volatile et sèche totale- ment ou partiellement le tissu. Le passage du tissu sur les tambours est réglé par les guides 42, 43, 44 et 45.
Après séchage, on peut donner à l'envers du tissu une teneur en humidité, normale oudésirée, en excès sur celle contenue dans les touffes de poil ; en faisant passer ce tissu sur des rouleaux guides 46' et à travers la boite à vapeur 46, l'endroit à poil en dessus, au-dessus de jets de vapeur 47. Toutes touffes qui ont été relâchées d'une manière importante par le traitement pour l'enlèvement ou la neutralisation des substances hydrofuges sont enlevées par la brosse 48 et les touffes légèrement relâchées sont repoussées en place par le rouleau 49 et le cylindre fixe 50 disposés sur des côtés opposés du tambour à garniture de carde 51. Les tambours à garniture de carde 51 et 52 sont munis de dents en fil métallique qui supportent le fond sans appliquer de pression aux touffes de poil.
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En passant du tambour 51 au tambour 52, le tissu passe sous une lame 53 à laquelle la chicane 54 distribue une couche .d'épaisseur uniforme d'un hydrosol (colloïde à l'état liquide), tel qu'un latex contenant un constituant solidifiable, qui est fourni à la chicane par un réservoir 56 au moyen de robinets 55. L'hydrosol est refoulé dans les fils du tissu par l'action de la lame 53 et du rouleau 57, de manière à laisser les interstices du tissu ouverts et les boucles des touffes de poil à découvert pour former une surface noduleuse imprimant au tissu un "toucher" et un "manier" textiles.
L'hydrosol pénètre dans le fond sans passer à travers l'endroit à poil du tissu et est solidifié ou vulcanisé principalement dans le fond par le passage du tissu à travers un séchoir-tendoir 58 pendant qu'il est tendu par l'engagement de ses lisières par les chevilles de chaînes de ramage 59. La lame 53 peut être de modèle conventionnel ou spécial, selon les caractéristiques parti- culières du tissu en cours d'imprégnation. Son rôle consiste à refouler la substance adhésive, par une action de tour- billonnement ou autrement, dans le tissu, et à nettoyer les bouts des boucles de poil, comme c'est représenté sur la Fig. XI.
Un petit nombre de particules séparées restant sur les bouts des boucles n'affecteront pas nuisiblement la per- méabilité du tissu à l'air et peuvent être avantageuses dans le garnissage subséquent de carrosseries d'automobi- les; mais, comme cela a été dit précédemment, une couche superficielle de substance adhésive est nuisible à la per- méabilité à l'air et aux opérations subséquentes de coupe et de couture lorsqu'on travaille le tissu.
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Si le type et l'état des fils dans le tissu tissé le permettent, il est préférable d'éliminer d'un tissu à poil les substances hydrofuges suivant le procédé repré- senté schématiquement sur la Fig. X, dans lequel on fait passer le tissu dans un bain de traitement général 60, au lieu d'un bain de traitement local, et sur et sous des rou- leaux 61 et 62. Un ou plusieurs jeux de rouleaux presseurs 63 agissent pour exprimer du tissu les liquides de traite- ment. Les rouleaux presseurs occupent des positions telles, comme c'est représenté sur la Fig. X, que la solution d'un des bains, à l'exception de celle emportée par le tissu en mouvement, est empêchée de pénétrer dans le compartiment suivant de la série. Ce bain général 60 est divisé en plu- sieurs compartiments 64, 65 et 66.
Le compartiment 64 peut contenir une solution d'alcali ou de savon, telle que des proportions convenables de savon d'oléate de sodium et de phosphate trisodique dans de l'eau préchauffée ; compar- timent 65, une solution de savon et le compartiment 66, un liquide de rinçage. Il est évident qu'on pourrait faire usa- ge de plusieurs bains de chaque type et qu'un ou plusieurs bains de rinçage pourraient refroidir le tissu de la tempé- rature à laquelle il quitte les premiers compartiments, à peu près à la température atmosphérique. Lorsque le tissu quitte le compartiment de rinçage, il passe sur un hydro- extracteur à vide 67 qui enlève du tissu et des intersti- ces existant entre les fils, l'eau en excès.
Le tissu est ensuite amené directement, sans être séché, à l'appareil d'imprégnation, où il est imprégné et, après cela, on le sèche ou on le vulcanise. On peut naturellement le sécher
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et l'humecter localement, avant imprégnation, comme c'est représenté sur la Fig. IX. L'imprégnation d'un tissu sec n'est, ordinairement, pas faisable; mais elle est possible pour des tissus à poil ayant un fond, tissé lâche, de fils doux. Dans de tels cas, on supprime la phase d'humectation locale.
Par l'enlèvement ou la neutralisation des subs- tances hydrofuges contenues dans les fils (opération que l'on pourrait appeler la "déshydrofugation" des fils) on assure un contact intime entre le constituant solidifiable d'un hydrosol et les fibres du tissu, on évite la formation d'une pellicule superficielle sur les fils ou le tissu et on améliore la fixation des touffes de poil au fond, et des fils de fond les uns aux autres, avec une amélioration qui en est la conséquence, de la durée aussi bien que de l'as- pect du tissu, en faisant usage de moins de caoutchouc, ce -qui réalise des économies et donne au tissu plus de résis- tance à la traction et plus d'élasticité, en raison de l'absence d'absorption d'huile, ainsi que de meilleures propriétés de vieillissement.