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"NOUVEAU CONTINU A AILETTES, A GRANDE PRODUCTION, POUR FILATURE
ET RETORDAGE"
Faisant l'objet d'une première demande de brevet déposée en FRANCE, le 7 avril 1933, sous le N 1335, au nom de la Société dite: Société Générale de Constructions Electriques et Mécaniques (ALS.THOM) à Paris, et dont la susdite Société est l'ayant-droit-
On sait que la filature et le retordage des matières textiles utilise, entre autres, des métiers continus comportant des broches à ailettes à deux branches, entre lesquelles se trouvent respectivement des bobines sur lesquelles vient s'en- rouler le fil retordu. Dans les métiers actuellement connus, chaque bobine est montée libre et est entraînée, par l'intermé-
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diaire du fil même, par l'ailette entre les branches de laquel- le elle se trouve.
Cette disposition présente l'inconvénient de limiter les vitesses de rotation et par conséquent la production en raison de la déformation des branches des ailettes sous l'ac- tion de la force centrifuge.
On a essayé de remédier à cet inconvénient, en utili sant des ailettes à branches courtes et en enroulant le fil en couches coniques. Ce procédé permet de réaliser des ailettes ré sistant suffisamment bien à la force centrifuge, mais aux vites- ses élevées il se produit, en raison de la disposition du fil en couches coniques, une variation rapide du diamètre d'enroule- ment,ce qui nécessite une variation correspondante de la vites- se de la bobine; or, l'inertie de cette dernière l'empêche de réaliser ces variations de vitesse avec une rapidité suffisan te, ce qui provoque des ruptures du fil, limitant à nouveau l'augmentation de vitesse et de production.
La présente invention, système V. PANOFF, a pour objet un nouveau continu à ailettes qui évite tous ces inconvénients et permet de travailler à des vitesses beaucoup plus élevées que celles pouvant être atteintes avec les métiers actuels. Ce nouveau continu est essentiellement caractérisé en ce que ce sont les bobines, sur lesquelles le fil doit être renvidé, qui sont actionnées directement, les ailettes, à branches courtes ou même sans branches, n'étant plus entraînées, par l'intermé- diaire du fil, que par les bobines correspondantes.
Une telle disposition est représentée schématiquement dans la Fig. 1 (limitée à une des broches du métier). Une bro- che 1, mise en rotation par un moteur électrique individuel ou par une transmission quelconque, entraîne la bobine 2, sur la- quelle vient s'enrouler le fil 3, délivré par les cylindres étireurs 4 et passant par l'ailette à branches courtes 5. Cette
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ailette est montée, par exemple au moyen d'un roulement à billes, de manière à pouvoir tourner librement dans une ouverture du cha- riot 6, qui est animé d'un mouvement de monte et baisse permet- tant l'enroulement du fil sur la bobine, par exemple en couches coniques.
L'ailette 5 ne comportant aucun organe d'entraînement, peut être réalisée, par exemple en alliages légers, de façon à avoir une masse aussi faible que possible. Elle ne se trouve en- traînée, en effet, que par le fil même, comme ceci se passe pour le curseur dans les métiers continus à anneaux, et comme c'est seulement sa vitesse qui doit varier avec le diamètre d'enrou lement du fil, la faible inertie qu'il est possible de lui don- ner, lui permet de se soumettre rapidement à toutes les varia- tions de vitesse nécessaires, sans risquer par conséquent de pro- voquer des ruptures de fil. En fait, on peut travailler, avec des broches à ailettes conformes à l'invention, à des vitesses atteignant l'ordre de grandeur de 10.000 à 20.000 tours à la mi- nute, suivant la nature des matières textiles travaillées.
Les broches à ailettes conformes à l'invention s'appli" quent aussi bien à l'enroulement en couches cylindriques qu'à l'enroulement en couches coniques. Ces broches peuvent compor- ter des dispositions variées, suivant le mode d'enroulement du fil, les dimensions des bobines, les matières travaillées, etc..
On en décrira quelques-unes, à titre d'exemples non limitatifs, en se reportant aux figures schématiques 2 et suivantes (qui sont limitées aux organes nécessaires à la compréhension des disposi- tions décrites).
Dans l'exemple de la Fig. 2, les deux branches 7, de l'ailette 5, font corps avec un tube central 8, sur lequel est monté l'unique roulement à billes 9, maintenu en place au moyen de l'écrou-déflecteur 10.
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Extérieurement, le roulement est logé dans la douille
20, serrée sur le chariot 6 du métier, au moyen de l'écrou 21.
L'enroulement du fil, sur la bobine 2, est supposé se faire en couches coniques.
Le moment d'inertie de l'ailette étant constant (con- trairement à celui de la bobine qui augmente au fur et à mesure du remplissage de celle-ci), le freinage de celle-ci, nécessaire à la bonne tension du fil, peut êtra réalisé d'une façon très précisq,soit par un frein mécanique, soit par un frein électri- que connu, par exemple, un frein à disque à courants de Foucault.
Un exemple de cette dernière disposition est représen té dans la Fig. 3. Le disque à courants de Foucault 11, en cui- vre ou en alliage léger approprié, est monté sur le tube 8 de l'ailette et se déplace dams l'entrefer d'un circuit magnétique, comportant des masses polaires annulaires 12 et 13, excité par une bobine circulaire 14, alimentée par une source électrique appropriée.
Le freinage peut être rendu variable suivant les posi- tions du chariot 6 au cours de l'enroulement de chaque couche conique de fil. Avec un freinage électrique du genre de celui auquel se rapporte la Fig. 1, ce résultat peut être facilement obtenu, par exemple en contrôlant, par le mouvement du chariot 6, une bobine de self-induction, une résistance, ou tout autre moyen de réglage intercalé dans le circuit des bobines d'excita- tion des freins.
Dans l'exemple de la Fig. 4, les bobines 14 d'excita- tion des freins à courants de Foucault sont supposées alimentées par une source de courant alternatif 15, une bobine de self-in- duction 16, étant intercalée en série dans le circuit. Cette bo- bine est supposée commandée par l'excentrique (ou "copping-platt")
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qui élève le point de départ des courses de va-et-vient succes- sives du chariot, en vue de la formation des couches coniques de fil successives, de sorte qu'elle s'élève en même temps que le dit point de départ;
enfin, le circuit magnétique 17 de la bobine 16 est plus ou moins fermé par une armature mobile 18, portée par le chariot ou, en tout cas, suivant celui-ci dans ses mouvements de va-et-vient. Le freinage est ainsi d'autant plus énergique que l'enroulement du fil sur les bobines se fait sur un diamètre plus grand.
On se trouve de cette façon, dans des conditions idéales de fonctionnement, qui permettent de doubler et même de tripler la production des métiers actuels, avec un nombre de casses du fil restant inférieur à la valeur admise généralement..
Il est évident que, pour que la surveillance du métier ne devienne pas plus difficile, il sera indispensable que le nombre de levées (remplacement des bobines) n'au@mente pas avec la production. Il en résulte qu'il sera indispensable, si l'on double ou triple les vitesses, de filer des bobines de poids double ou triple de celui réalisé actuellement.
En choisissant judicieusement les diamètres et les lon- gueurs des bobines, on pourra enrouler le fil directement sous forme de cannettes susceptibles de se monter directement dans les navettes, ce qui permettra la suppression de l'opération du cannetage, d'où un nouveau gain,
D'une façon générale, le diamètre des bobines, pouvant se monter dans les navettes, ne dépasse pas 40 mm. Pour les bobines de ce diamètre, conformément à la variante de la présente inven- tion, qui est représentée schématiquement dans la Fig.5, et qui se prête soit à l'enroulement en couches coniques, soit à l'en- roulement en couches cylindriques (le diamètre intérieur du tube 8 étant alors un peu plus grand que le diamètre de la bobine 2), on peut supprimer complètement les branches de l'ailette.
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Comme dans la disposition de la Fig. 2, le chariot 6 porte la partie fixe d'un roulement à billes ou à rouleau. 9, dont la couronne mobile est fixée sur le tube central 8, au moyen de l'écrou 10 formant déflecteur. Le tube 8 , au lieu d'être muni de véritables branches d'ailettes, est seulement pourvu de deux crochets à oeillet 19, dans lesquels passe le fil 3, qui s'enroule sur la bobine 2.
Cette disposition permet, pour le filage des numéros fins, sur des bobines destinées à être montées directement dans les navettes, de réduire encore considérablement l'inertie de la partie tournante et, tout en simplifiant la construction d'aug- menter la production.
L'invention est d'application générale. Ellest parti- culièrement intéressante pour la filature et le retordage des textiles lourds: lin, chanvre, jute, etc.., mais elle convient également pour toutes autres matières textiles: laine, coton, etc..