GRANULES DE BITUME ROUTIER
DOMAINE TECHNIQUE La présente invention a pour objet des granules de bitume routier. La présente invention concerne également un procédé de transport et/ou de stockage de bitume routier à froid sous forme de granules, l'utilisation des granules selon l'invention comme liant routier, leur utilisation pour la fabrication d'enrobés ainsi qu'un procédé de fabrication d'enrobés à partir de granules de bitume selon l'invention.
ETAT DE L'ART
La grande majorité du bitume est utilisée en construction, principalement pour la fabrication de chaussées routières ou dans l'industrie, par exemple pour des applications de toiture. Il se présente généralement sous la forme d'un matériau noir fortement visqueux, voire solide à température ambiante, qui se fluidifie en chauffant. De manière générale, le bitume est stocké et transporté à chaud, en vrac, dans des camions-citernes ou par bateaux à des températures élevées de l'ordre de 120°C à 160°C. Or, le stockage et le transport du bitume à chaud présente certains inconvénients. D'une part, le transport du bitume à chaud sous forme liquide est considéré comme dangereux et il est très encadré d'un point de vue réglementaire. Ce mode de transport ne présente pas de difficultés particulières lorsque les équipements et les infrastructures de transport sont en bon état. Dans le cas contraire, il peut devenir problématique : si le camion-citerne n'est pas suffisamment calorifugé, le bitume pourra devenir visqueux durant un trajet trop long. Les distances de livraison du bitume sont donc limitées. D'autre part, le maintien du bitume à des températures élevées dans les cuves ou dans les camions-citernes consomme de l'énergie. En outre, le maintien du bitume à des températures élevées pendant une longue période peut affecter les propriétés du bitume et ainsi changer les performances finales de l'enrobé. Pour pallier les problèmes du transport et de stockage du bitume à chaud, des solutions de transport et de stockage en conditionnement à froid ont été développées. Ce mode de transport du bitume en conditionnement à froid ne représente qu'une fraction minime des quantités transportées dans le monde, mais il correspond à des besoins bien réels pour les régions géographiques d'accès difficile et coûteux par les moyens de transport traditionnels.
A titre d'exemple de transport à froid utilisé actuellement, on peut citer le transport du bitume à température ambiante dans des fûts métalliques. Ce moyen est de plus en plus contestable d'un point de vue environnemental car le bitume froid stocké dans les fûts doit être réchauffé avant son utilisation comme liant routier. Or, cette opération est difficile à mettre en œuvre pour ce type de conditionnement et les fûts constituent un déchet après utilisation. D'autre part, le stockage du bitume à froid dans des fûts conduit à des pertes car le bitume est très visqueux et une partie du produit reste sur les parois du fût lors du transvasement dans les cuves des unités de production des enrobés. Quant à la manipulation et au transport de produits bitumineux dans ces fûts, ils peuvent s'avérer difficiles et dangereux si l'équipement spécialisé de manutention des fûts n'est pas disponible chez les transporteurs ou sur le lieu d'utilisation du bitume.
A titre d'autres exemples, on peut citer les bitumes sous forme de granules transportées dans des sacs. Ces granules présentent l'avantage d'être facilement manipulables. Le brevet US 3 026 568 décrit des granules de bitume recouvertes d'un matériau poudreux, tel que de la poudre de calcaire. Néanmoins, les granules de bitume ont tendance à adhérer entre elles et s'agglomérer lors de leur stockage et/ou leur transport, notamment à des températures ambiantes élevées et durant de longues périodes.
Il existe un besoin de trouver un bitume routier transportable et/ou stockable à froid permettant de remédier aux inconvénients de l'art antérieur.
En particulier, le but de la présente invention est de fournir un bitume routier transportable et/ou stockable à des températures ambiantes élevées, notamment à une température inférieure à 100°C, de préférence entre 20°C et 90°C.
Un autre objectif de l'invention est de proposer un bitume routier facilement manipulable, notamment à des températures ambiantes élevées, en particulier à une température inférieure à 100°C, de préférence entre 20°C et 90°C.
Un autre objectif de l'invention est de proposer un procédé écologique et économique pour transporter le bitume routier et éviter l'utilisation de moyens supplémentaires pour le maintien en température dudit bitume lors du transport et/ou du stockage.
Un autre objectif de l'invention est de proposer un procédé de transport et/ou de stockage à froid amélioré.
Un autre objectif de l'invention est de proposer un procédé écologique permettant de minimiser la présence de déchets et/ou de résidus.
OBJET DE L'INVENTION
L'objet de l'invention concerne des granules de bitume comprenant au moins un additif chimique choisi parmi :
« un composé de formule générale (I) : R1-(COOH)z dans laquelle R1 est une chaîne hydrocarbonée, linéaire ou ramifiée, saturée ou insaturée comprenant de 4 à 68 atomes de carbone, de préférence de 4 à 54 atomes de carbone, plus préférentiellement de 4 à 36 atomes de carbone et z un entier variant de 1 à 4, de préférence de 2 à 4, et • un composé de formule générale (II) : R-(NH)nCONH-(X)m-NHCO(NH)n-R' dans laquelle:
R et R', identiques ou différents, contiennent une chaîne hydrocarbonée, saturée ou insaturée, linéaire ou ramifiée, cyclique ou acyclique, ayant de 1 à 22 atomes de carbone et comprenant éventuellement des hétéroatomes et/ou des cycles ayant de 3 à 12 atomes et/ou des hétérocycles ayant de 3 à 12 atomes;
- X contient une chaîne hydrocarbonée, saturée ou insaturée, linéaire ou ramifiée, cyclique ou acyclique, ayant de 1 à 22 atomes de carbone et comprenant éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes et/ou des cycles ayant de 3 à 12 atomes et/ou des hétérocycles ayant de 3 à 12 atomes;
n et m sont des entiers ayant indépendamment l'un de l'autre une valeur de 0 ou de 1.
Selon un mode de réalisation particulier, l'additif chimique est un composé de formule générale (I) : R1-(COOH)z dans laquelle R1 est une chaîne hydrocarbonée, linéaire ou ramifiée, saturée ou insaturée comprenant de 4 à 68 atomes de carbone, de préférence de 4 à 54 atomes de carbone, plus préférentiellement de 4 à 36 atomes de carbone et z un entier variant de 1 à 4, de préférence de 2 à 4.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, le composé est un diacide de formule générale HOOC-CwH2W-COOH dans laquelle w est un entier variant de 4 à 22, de préférence de 4 à 12.
Avantageusement, le composé est un diacide choisi parmi le groupe constitué par l'acide adipique, l'acide pimélique, l'acide subérique, l'acide azélaique, l'acide sébacique, l'acide undécanedioïque, l'acide 1,2-dodécanedioïque et l'acide tétradécanedioïque.
Selon un mode de réalisation particulier, l'additif chimique est un composé de formule générale (II) : R-(NH)nCONH-(X)m-NHCO(NH)n-R' dans laquelle :
R et R', identiques ou différents, contiennent une chaîne hydrocarbonée, saturée ou insaturée, linéaire ou ramifiée, cyclique ou acyclique, ayant de 1 à 22 atomes de carbone, comprenant éventuellement des hétéroatomes et/ou des cycles ayant de 3 à 12 atomes et/ou des hétérocycles ayant de 3 à 12 atomes;
- X contient une chaîne hydrocarbonée, saturée ou insaturée, linéaire ou ramifiée, cyclique ou acyclique, ayant de 1 à 22 atomes de carbone et comprenant éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes et/ou des cycles ayant de 3 à 12 atomes et/ou des hétérocycles ayant de 3 à 12 atomes;
n et m sont des entiers ayant indépendamment l'un de l'autre une valeur de 0 ou de 1. Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, le composé comprend un motif hydrazide quand n et m ont une valeur de 0.
Avantageusement, les groupements R et/ou R', identiques ou différents, comprennent un ou plusieurs cycles ou hétérocycles mono- ou polycycliques aromatiques éventuellement substitués par une ou plusieurs fonctions hydroxyle et/ou une ou plusieurs chaînes hydrocarbonées saturées, linéaires ou ramifiées, ayant de 1 à 6 atomes de carbone.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, le composé comprend deux motifs amide quand n a une valeur de 0 et m a une valeur de 1.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, les groupements R et/ou R', identiques ou différents, comprennent une chaîne hydrocarbonée aliphatique de 4 à 22 atomes de carbone, notamment choisie parmi les groupements C4H9, C5H11, C9H19, CnH23, Ci2H25, C17H35, C18H37, C2iH43, C22H45.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, le groupement X comprend une chaîne hydrocarbonée aliphatique de 1 à 2 atomes de carbone.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules de bitume comprennent de 0,1% à 5% en masse, de préférence de 0,5% à 4% en masse, plus préférentiellement de 0,5% à 2,5% en masse d'additif chimique par rapport à la masse totale desdites granules.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules comprennent en outre au moins un adjuvant polymère oléfinique fonctionnalisé par au moins des groupements fonctionnels glycidyle.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, l'adjuvant polymère oléfinique est choisi dans le groupe consistant en :
(a) les copolymères, statistiques ou séquencés, d'éthylène et d'un monomère choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle, comprenant de 50% à 99,7% en masse d'éthylène;
(b) les terpolymères, statistiques ou séquencés, d'éthylène, d'un monomère A choisi parmi l'acétate de vinyle et les acrylates ou méthacrylates d'alkyle en Ci à C6 et d'un monomère
B choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle, comprenant de 0,5% à 40% en masse de motifs issus du monomère A et, de 0,5% à 15% en masse de motifs issus du monomère B, le reste étant formé de motifs issus de l'éthylène ; et
(c) les copolymères résultant du greffage d'un monomère B choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle, sur un substrat consistant en un polymère choisi parmi les polyéthylènes, les polypropylènes, les copolymères statistiques ou séquencés d'éthylène et d'acétate de vinyle et les copolymère statistiques ou séquencés d'éthylène et d'acrylate ou méthacrylate d'alkyle en Ci à C6, comprenant de 40% à 99,7% en masse d'éthylène, lesdits copolymères greffés comprenant de 0,5% à 15% en masse de motifs greffés issus du monomère B.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, l'adjuvant polymère oléfinique est choisi parmi les terpolymères (b).
Avantageusement, l'adjuvant polymère oléfinique est choisi parmi les terpolymères statistiques.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules comprennent de 0,05% à 15% en masse, de préférence de 0,1% à 10% en masse, plus préférentiellement de 0,5% à 5% en masse de l'adjuvant polymère oléfinique par rapport à la masse totale desdites granules.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules comprennent en outre au moins un anti- agglomérant de préférence d'origine minérale ou organique.
De préférence, l'anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; le ciment ; le carbone ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin ; la poudre de verre ; les argiles telles que le kaolin, la bentonite, la vermiculite ; l'alumine telle que les hydrates d'alumine ; la silice ; les dérivés de silice tels que les silicates, les hydroxydes de silicium et les oxydes de silicium ; la poudre de matière plastique ; la chaux ; le plâtre ; la poudre de caoutchouc ; la poudre de polymères tels que les
copolymères styrène-butadiène (SB), les copolymères styrène -butadiène- styrène (SBS) ; et leurs mélanges.
Avantageusement, l'anti- agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin; la poudre de verre ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; et leurs mélanges.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules sont recouvertes sur au moins une partie de leur surface d'un anti- agglomérant de préférence d'origine minérale ou organique.
De préférence, l'anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; le ciment ; le carbone ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin ; la poudre de verre ; les argiles telles que le kaolin, la bentonite, la vermiculite ; l'alumine telle que les hydrates d'alumine ; la silice ; les dérivés de silice tels que les silicates, les hydroxydes de silicium et les oxydes de silicium ; la poudre de matière plastique ; la chaux ; le plâtre ; la poudre de caoutchouc ; la poudre de polymères tels que les copolymères styrène-butadiène (SB), les copolymères styrène-butadiène- styrène (SBS) ; et leurs mélanges.
Avantageusement, l'anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin; la poudre de verre ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; et leurs mélanges.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, l'anti-agglomérant est le talc.
Un autre objet de l'invention concerne également un procédé de transport et/ou de stockage de bitume routier à froid, ledit bitume routier étant transporté et/ou stocké sous forme de granules de bitume telles que décrites précédemment.
On entend par bitume routier, les compositions bitumineuses constituées d'une ou de plusieurs bases bitumes et comprenant un ou plusieurs additifs chimiques, lesdites compositions étant destinées à une application routière.
On entend également par bitume routier, les compositions bitumineuses comprenant une ou plusieurs bases bitumes, un ou plusieurs additifs chimiques et un ou plusieurs anti- agglomérants, lesdites compositions chimiques étant destinées à une application routière.
On entend par granule de bitume, les granules de bitume formées à partir de bitume routier selon l'invention.
Selon un mode de réalisation particulier, le bitume routier est transporté et/ou stocké à une température inférieure à 100°C, de préférence à une température ambiante inférieure à 100°C. En particulier, la température de transport et/ou de stockage correspond à la température ambiante. On entend par température ambiante, la température qui est atteinte lors du transport et/ou du stockage du bitume selon l'invention sans que ledit bitume soit chauffé par tout type de procédé. Ainsi, la température ambiante peut atteindre des températures élevées, inférieure à 100°C durant les périodes estivales, en particulier dans les régions géographiques à climat chaud.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, le bitume routier est transporté et/ou stocké à une température ambiante comprise entre 20°C et 90°C, de préférence comprise entre 20°C et 80°C, plus préférentiellement comprise entre 40°C et 80°C, encore plus préférentiellement comprise entre 50°C et 70°C, encore plus préférentiellement comprise entre 40°C et 60°C. Un autre objet de l'invention concerne également l'utilisation de granules de bitume comme liant routier, lesdites granules de bitume étant telles que décrites précédemment.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules de bitume sont utilisées pour la fabrication d'enrobés, lesdits granules étant tels que décrits précédemment. Un autre objet de l'invention concerne également un procédé de fabrication d'enrobés comprenant au moins un liant routier et des granulats, le liant routier étant choisi parmi les granules de bitume selon l'invention,
ce procédé comprenant au moins les étapes de :
chauffage des granulats à une température allant de 100°C à 180°C, de préférence de 120°C à 160°C,
mélange des granulats avec le liant routier dans une cuve telle qu'un malaxeur ou un tambour malaxeur,
obtention d'enrobés.
Selon un mode de réalisation particulier, le procédé de fabrication d'enrobés ne comporte pas d'étape de chauffage du liant routier avant son mélange avec les granulats.
DESCRIPTION DETAILLEE
Selon un mode de réalisation particulier, les granules de bitume sont préparées à partir de bitume routier, ledit bitume routier étant préparé en mettant en contact :
une ou plusieurs bases bitumes, et
entre 0,1% et 5% en masse, de préférence entre 0,5% et 4% en masse, plus préférentiellement entre 0,5% et 2,5% en masse d'un additif chimique.
Dans la suite de la description, les pourcentages massiques sont calculés par rapport à la masse totale du bitume routier.
On opère à des températures de fabrication comprises entre 100°C et 200°C, de préférence entre 140°C et 200°C, plus préférentiellement entre 140°C et 170°C, et sous agitation pendant une durée d'au moins 10 minutes, de préférence comprise entre 30 minutes et 10 heures, plus préférentiellement entre 1 heure et 6 heures. On entend par température de fabrication, la température de chauffage de la ou des bases bitumes avant mélange ainsi que la température de mélange. La température et la durée du chauffage varient selon la quantité de bitume utilisée et sont définies par la norme NF EN 12594.
Parmi les bases bitumes utilisables selon l'invention, on peut citer tout d'abord les bitumes d'origine naturelle, ceux contenus dans des gisements de bitume naturel, d'asphalte naturel ou les sables bitumineux et les bitumes provenant du raffinage du pétrole brut. Les bases bitumes selon l'invention sont avantageusement choisies parmi les bases bitumes provenant du raffinage du pétrole brut. Les bases bitumes peuvent être choisies parmi les bases bitumes ou mélange de bases bitumes provenant du raffinage du pétrole brut, en particulier des bases bitumes contenant des asphaltènes. Les bases bitumes peuvent être obtenues par des procédés conventionnels de fabrication des bases bitumes en raffinerie, en particulier par distillation directe et/ou distillation sous vide du pétrole. Ces bases bitumes peuvent être éventuellement viscoréduites et/ou désasphaltées et/ou rectifiées à l'air. Les différentes bases bitumes obtenues par les procédés de raffinage peuvent être combinées entre elles pour obtenir le meilleur compromis technique. La base bitume peut aussi être une base bitume de recyclage. Les bases bitumes peuvent être des bases bitumes de grade dur ou de
grade mou. Les bases bitumes selon l'invention ont une pénétrabilité, mesurée à 25°C selon la norme EN 1426, comprise entre 5 et 300 1/10 mm, de préférence entre 10 et 100 1/10 mm, plus préférentiellement entre 30 et 100 1/10 mm. Selon un mode de réalisation particulier, l'additif chimique peut être un composé de formule générale (I) suivante :
R^COOH),
dans laquelle R1 est une chaîne hydrocarbonée, linéaire ou ramifiée, saturée ou insaturée comprenant de 4 à 68 atomes de carbone, de préférence de 4 à 54 atomes de carbone, plus préférentiellement de 4 à 36 atomes de carbone et z un entier variant de 1 à 4, de préférence de 2 à 4, plus préférentiellement égal à 2.
Les additifs chimiques répondant à la formule (I) peuvent avantageusement être des monoacides (z=l), des diacides (z = 2), des triacides (z = 3) ou des tétracides (z = 4). Les additifs chimiques préférés sont des diacides avec z = 2. De même, le groupement R1 est, de préférence, une chaîne hydrocarbonée linéaire et saturée de formule CwH2w avec w un entier variant de 4 à 22, de préférence de 4 à 12.
Les additifs chimiques ont, en particulier, la formule générale HOOC-CwH2w-COOH où w est un entier variant de 4 à 22, de préférence de 4 à 12. Ces additifs chimiques correspondent à la formule (I) précédente dans laquelle z = 2 et Rx= CwH2w.
Les diacides préférés sont les suivants :
- l'acide adipique ou acide 1,6-hexanedioïque avec w = 4
- l'acide pimélique ou acide 1,7-heptanedioïque avec w = 5
- l'acide subérique ou acide 1,8-octanedioïque avec w = 6
- l'acide azélaique ou acide 1,9-nonanedioïque avec w = 7
- l'acide sébacique ou acide 1,10-decanedioïque avec w = 8
- l'acide undécanedioïque avec w = 9
- l'acide 1,2-dodécanedioïque avec w = 10
- l'acide tétradécanedioïque avec w = 12
Avantageusement, le diacide est l'acide sébacique.
Les diacides peuvent aussi être des dimères diacide d'acide(s) gras insaturé(s) c'est-à- dire des dimères formés à partir d'au moins un acide gras insaturé, par exemple à partir d'un seul acide gras insaturé ou à partir de deux acides gras insaturés différents. Les dimères diacide d'acide(s) gras insaturé(s) sont classiquement obtenus par réaction de dimérisation intermoléculaire d'au moins un acide gras insaturé (réaction de Diels Aider par exemple). De
préférence, on dimérise un seul type d'acide gras insaturé. Ils dérivent en particulier de la dimérisation d'un acide gras insaturé notamment en C8 à C34, notamment en C12 à C22, en particulier en C16 à C20, et plus particulièrement en C18. Un dimère d'acide gras préféré est obtenu par dimérisation de l'acide linoléïque, celui-ci pouvant ensuite être partiellement ou totalement hydrogéné. Un autre dimère d'acide gras préféré a pour formule HOOC-(CH2)7- CH=CH-(CH2)7-COOH. Un autre dimère d'acide gras préféré est obtenu par dimérisation du linoléate de méthyle. De la même façon, on peut trouver des triacides d'acides gras et des tétracides d'acides gras, obtenus respectivement par trimérisation et tétramérisation d'au moins un acide gras.
Selon un autre mode de réalisation particulier, l'additif chimique peut être un composé de formule générale (II) suivante :
R-(NH)nCONH-(X)m-NHCO(NH)n-R'
dans laquelle:
- R et R', identiques ou différents, contiennent une chaîne hydrocarbonée, saturée ou insaturée, linéaire ou ramifiée, cyclique ou acyclique, ayant de 1 à 22 atomes de carbone et comprenant éventuellement des hétéroatomes et/ou des cycles ayant de 3 à 12 atomes et/ou des hétérocycles ayant de 3 à 12 atomes;
X contient une chaîne hydrocarbonée, saturée ou insaturée, linéaire ou ramifiée, cyclique ou acyclique, ayant de 1 à 22 atomes de carbone et comprenant éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes et/ou des cycles ayant de 3 à 12 atomes et/ou des hétérocycles ayant de 3 à 12 atomes;
n et m sont des entiers ayant indépendamment l'un de l'autre une valeur de 0 ou de 1. Selon une variante de l'invention, l'entier m a une valeur de 0. Dans ce cas particulier, les groupements R-(NH)nCONH et NHCO(NH)n-R' sont liés de façon covalente par une liaison hydrazide CONH-NHCO. Les groupements R et/ou R', identiques ou différents, comprennent alors un groupement choisi parmi au moins une chaîne hydrocarbonée d'au moins 4 atomes de carbone, au moins un cycle aliphatique de 3 à 8 atomes, au moins un système polycyclique condensé aliphatique, partiellement aromatique ou entièrement aromatique, chaque cycle comprenant 5 ou 6 atomes, pris seul ou en mélange.
De préférence, les groupements R et/ou R', identiques ou différents, sont des chaînes hydrocarbonées linéaires, saturées comprenant de 4 à 22 atomes de carbone. Parmi les chaînes hydrocarbonées linéaires, saturées préférées, on peut citer les groupements C4H9, C5H11, C9H19, CnH23, Ci2H25, Ci7H35, Ci8H37, C2iH43 C22H45.
Selon une autre variante de l'invention, l'entier m a une valeur de 1. Le groupement R, le groupement R' et/ou le groupement X, comprennent alors un groupement choisi parmi au moins une chaîne hydrocarbonée d'au moins 4 atomes de carbone, au moins un cycle aliphatique de 3 à 8 atomes, au moins un système polycyclique condensé aliphatique, partiellement aromatique ou entièrement aromatique, chaque cycle comprenant 5 ou 6 atomes, pris seul ou en mélange.
De préférence, le groupement X représente une chaîne hydrocarbonée linéaire, saturée comprenant de 1 à 22 atomes de carbone. De préférence, le groupement X est choisi parmi les groupements C2H4, C3H6.
Le groupement X peut aussi être un groupement cyclohexyle ou un groupement phényle, les radicaux R-(NH)nCONH- et NHCO(NH)n-R'- peuvent alors être en position ortho, méta ou para. Par ailleurs, ils peuvent être en position cis ou trans l'un par rapport à l'autre. De plus, lorsque le radical X est cyclique, ce cycle peut être substitué par d'autres groupements que les deux groupements principaux R-(NH)nCONH- et -NHCO(NH)n-R' .
Le groupement X peut également comprendre deux ou plusieurs cycles aliphatiques et/ou aromatiques condensés ou non. Ainsi selon une variante préférée de l'invention, le groupement X est un groupement comportant deux cycles aliphatiques reliés par un groupement CH
2 éventuellement substitué comme par exemple:
Selon une autre variante de l'invention, le groupement X est un groupement comportant deux cycles aromatiques reliés par un groupement CH
2 éventuellement substitué comme par exemple:
D'autres composés particuliers sont les dérivés uréides, dont une urée particulière la 4,4'-bis(dodécylaminocarbonylamino)diphénylméthane qui a pour formule:
Ci2H25-NHCONH-C6H4-CH2-C6H4-NHCONH-Ci2H25.
Selon un mode de réalisation particulier préféré, l'additif chimique est un composé de formule générale (II) dans laquelle l'entier n a une valeur de 0.
Parmi les composés préférés selon l'invention, on peut citer les dérivés hydrazides répondant aux formules suivantes:
C5H11-CONH-NHCO-C5H11
C9H19-CONH-NHCO-C9H19
Ci 1H23-CONH-NHCO-C1 iH23
C17H35-CONH-NHCO-C17H35
C21H43-CONH-NHCO-C21H43.
On peut également citer les diamides, dont une diamide préférée est la Ν,Ν'- éthylènedi(stéaramide), C17H35-CONH-CH2-CH2-NHCO-C17H35.
On peut également citer comme dérivé hydrazide, le 2',3-bis[[3-[3,5-di-tert-butyl-4- hydroxyphenyl]propionyl] ] propionohydrazide,
Selon un mode de réalisation particulier, les granules de bitume comprennent de 0,1% à 5% en masse, de préférence de 0,5% à 4% en masse, plus préférentiellement de 0,5% à 2,5% en masse de l'additif chimique par rapport à la masse totale desdites granules.
Selon un autre mode de réalisation particulier, les granules sont préparées à partir d'un bitume routier, ledit bitume routier étant préparé en mettant en contact :
une ou plusieurs bases bitume,
entre 0,1% et 5% en masse, de préférence entre 0,5% et 4% en masse, plus préférentiellement entre 0,5% et 2,5% en masse d'un additif chimique,
et entre 0,05% et 15% en masse, de préférence entre 0,1% et 10% en masse, plus préférentiellement entre 0,5% et 6% en masse d'un adjuvant polymère oléfinique. La base bitume et l'additif chimique sont tels que décrits ci-dessus.
L'adjuvant polymère oléfinique est choisi, de préférence, dans le groupe consistant en (a) les copolymères éthylène/(méth)acrylate de glycidyle ; (b) les terpolymères éthylène/monomère A/monomère B et (c) les copolymères résultant du greffage d'un monomère B sur un substrat polymère.
(a) Les copolymères éthylène/(méth)acrylate de glycidyle sont, avantageusement, choisis parmi les copolymères statistiques ou séquencés, de préférence statistiques, d'éthylène et d'un monomère choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle, comprenant de 50% à 99,7% en masse, de préférence de 60% à 95% en masse, plus préférentiellement 60% à 90% en masse d'éthylène.
(b) Les terpolymères sont, avantageusement, choisis parmi les terpolymères statistiques ou séquencés, de préférence statistiques, d'éthylène, d'un monomère A et d'un monomère B.
Le monomère A est choisi parmi l'acétate de vinyle et les acrylates ou méthacrylates d'alkyle en Ci à C6.
Le monomère B est choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle. Les terpolymères éthylène/monomère A/monomère B comprennent de 0,5% à 40% en masse, de préférence de 5% à 35% masse, plus préférentiellement de 10% à 30% en masse de motifs issus du monomère A et, de 0,5% à 15% en masse, de préférence de 2,5% à 15% en masse de motifs issus du monomère B, le reste étant formé de motifs issus de l'éthylène.
(c) Les copolymères résultent du greffage d'un monomère B choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle, sur un substrat polymère. Le substrat polymère consiste en un polymère choisi parmi les polyéthylènes, notamment les polyéthylènes basse densité, les polypropylènes, les copolymères statistiques ou séquencés, de préférence statistiques, d'éthylène et d'acétate de vinyle et les copolymère statistiques ou séquencés, de préférence statistiques, d'éthylène et d'acrylate ou méthacrylate d'alkyle en Ci à C6, comprenant de 40% à 99,7% en masse, de préférence de 50% à 99% en masse d'éthylène. Lesdits copolymères greffés comprennent de 0,5% à 15% en masse, de préférence de 2,5% à 15% en masse de motifs greffés issus du monomère B.
L'adjuvant polymère oléfinique est, de préférence, choisi parmi les terpolymères (b) éthylène/monomère A/monomère B décrit ci-dessus.
Avantageusement, l'adjuvant polymère oléfinique est choisi parmi les terpolymères statistiques d'éthylène, d'un monomère A choisi parmi les acrylates ou méthacrylates d'alkyle en Ci à C6 et d'un monomère B choisi parmi l'acrylate de glycidyle et le méthacrylate de glycidyle, comprenant de 0,5% à 40% en masse, de préférence de 5% à 35% masse, plus préférentiellement de 10% à 30% en masse de motifs issus du monomère A et, de 0,5% à 15% en masse, de préférence de 2,5% à 15% en masse de motifs issus du monomère B, le reste étant formé de motifs issus de l'éthylène.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules de bitume comprennent de 0,05% à 15% en masse, de préférence de 0,1% à 10% en masse, plus préférentiellement de 0,5% à 6% en masse de l'adjuvant polymère oléfinique par rapport à la masse totale desdites granules.
Les quantités de l'additif chimique et, éventuellement, de l'adjuvant polymère oléfinique sont ajustées en fonction de la nature de la ou des bases bitumes utilisées. En particulier, la pénétrabilité visée pour les granules de bitume est de préférence comprise entre 20 et 45 l/10mm et/ou la température de ramollissement bille et anneau (TBA) visée est, de préférence, supérieure à 90°C, étant entendu que la pénétrabilité est mesurée à 25°C selon la norme EN 1426 et la TBA selon la norme EN 1427.
Selon un mode de réalisation particulier préféré, le bitume routier comprend une combinaison de l'additif chimique de formule (II) et l'adjuvant polymère oléfinique décrits ci-dessus.
On préférera la combinaison dans laquelle l'additif chimique est de formule (II) où m=0, plus préférentiellement où m=0 et n=0.
On préférera également la combinaison dans laquelle l'adjuvant polymère oléfinique est choisi parmi les terpolymères (b) éthylène/monomère A/monomère B décrits ci-dessus.
Plus préférentiellement, le bitume routier comprend l'additif chimique de formule (II) où m=0, plus préférentiellement où m=0 et n=0 et l'adjuvant polymère oléfinique choisi parmi les terpolymères (b) éthylène/monomère A/monomère B décrits ci-dessus.
Selon un mode de réalisation de l'invention, les granules de bitume comprennent en outre au moins un anti-agglomérant, de préférence d'origine minérale ou organique.
De préférence, anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; le ciment ; le carbone ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin ; la poudre de verre ; les argiles telles que le kaolin, la bentonite, la vermiculite ; l'alumine telle que les hydrates d'alumine ; la silice ; les dérivés de silice tels que les silicates, les hydroxydes de silicium et les oxydes de silicium ; la poudre de matière plastique ; la chaux ; le plâtre ; la poudre de caoutchouc ; la poudre de polymères tels que les copolymères styrène-butadiène (SB), les copolymères styrène -butadiène- styrène (SBS) ; et leurs mélanges.
Avantageusement, anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin; la poudre de verre ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; et leurs mélanges.
De préférence, les granules de bitume comprennent en outre entre 0,5% et 20% en masse, de préférence entre 2% et 20% en masse, plus préférentiellement entre 4% et 15% en masse de anti-agglomérant par rapport à la masse totale de bitume desdites granules.
Dans ce mode de réalisation, les granules de bitume sont préparées à partir de bitume routier, ledit bitume routier étant préparé en mettant en contact :
une ou plusieurs bases bitumes,
entre 0,1% et 5% en masse, de préférence entre 0,5% et 4% en masse, plus préférentiellement entre 0,5% et 2,5% en masse d'un additif chimique par rapport à la masse totale de bitume desdites granules, et
entre 0,5% et 20% en masse, de préférence entre 2% et 20% en masse, plus préférentiellement entre 4% et 15% en masse de l'anti-agglomérant par rapport à la masse totale de bitume desdites granules.
Le bitume routier tel que décrit ci-dessus peut également contenir d'autres additifs connus ou d'autres élastomères pour bitume connus tels que les copolymères SB (copolymère à blocs du styrène et du butadiène), SBS (copolymère à blocs styrène-butadiène- styrène), SIS (styrène-isoprène-styrène), SBS* (copolymère à blocs styrène -butadiène- styrène en étoile), SBR (styrène-b-butadiène-rubber), EPDM (éthylène propylène diène modifié). Ces élastomères peuvent en outre être réticulés selon tout procédé connu, par exemple avec du soufre. On peut également citer les élastomères réalisés à partir de monomères styrène et de monomères butadiène permettant une réticulation sans agent réticulant tels que décrits dans les documents WO2007/058994, WO2008/137394 et par la demanderesse dans la demande de brevet WO 11/013073.
Selon un mode de réalisation particulier, le bitume routier est constitué uniquement d'une ou de plusieurs bases bitumes et d'un ou de plusieurs additifs chimiques tels que décrits ci-dessus.
Les granules de bitume sont obtenues par mise en forme de bitume routier tel que décrit ci-dessus selon tout procédé connu, par exemple selon le procédé de fabrication décrit dans le document US 3 026 568, le document WO 2009/153324 ou le document WO 2012/168380. Selon un mode de réalisation particulier, la mise en forme des granules peut être réalisée par égouttage, en particulier à l'aide d'un tambour.
D'autres techniques peuvent être utilisées dans le procédé de fabrication des granules de bitume, en particulier le moulage, l'extrusion... Les granules de bitume selon l'invention peuvent avoir au sein d'une même population de granules, une ou plusieurs formes choisies parmi une forme cylindrique, sphérique ou ovoïde. Plus précisément, les granules de bitume selon l'invention ont de préférence une forme cylindrique ou sphérique.
Selon un mode de réalisation de l'invention, la taille des granules de bitume est telle que la dimension moyenne la plus longue est de préférence inférieure ou égale à 50 mm, plus préférentiellement de 3 à 30 mm, encore plus préférentiellement comprise de 5 à 20 mm.
De préférence, les granules de bitume selon l'invention présentent un poids compris entre 0,1 g et 50 g, de préférence entre 0,2 g et 10 g, plus préférentiellement entre 0,2 g et 5 g.
Selon un autre mode de réalisation de l'invention, la taille des granules de bitume est telle que la dimension moyenne la plus longue est de préférence inférieure à 20 mm, plus préférentiellement inférieure à 10 mm, encore plus préférentiellement inférieure à 5 mm. La taille des granules de bitume peut varier selon le procédé de fabrication employé. Par exemple, l'utilisation d'une filière permet de contrôler la fabrication de granules d'une taille choisie. Un tamisage permet de sélectionner des granules en fonction de leur taille.
Selon un mode de réalisation particulier, les granules de bitume sont recouvertes sur au moins une partie de leur surface d'un anti- agglomérant, de préférence sur l'ensemble de leur surface.
On entend par anti-agglomérant, tout composé qui limite l'agglomération et/ou l'adhésion des granules entre eux lors de leur transport et/ou de leur stockage à température ambiante et qui assure leur fluidité lors de leur manipulation.
De préférence, anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; le ciment ; le carbone ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin ; la poudre de verre ; les argiles telles que le kaolin, la bentonite, la vermiculite ; l'alumine telle que les hydrates d'alumine ; la silice ; les dérivés de silice tels que les silicates, les hydroxydes de silicium et les oxydes de silicium ; la poudre de matière plastique ; la chaux ; le plâtre ; la poudre de caoutchouc ; la poudre de polymères tels que les copolymères styrène-butadiène (SB), les copolymères styrène -butadiène- styrène (SBS) ; et leurs mélanges.
Avantageusement, anti-agglomérant est choisi parmi le talc ; les fines généralement de diamètre inférieur à 125 μιη à l'exception des fines calcaires, telles que les fines siliceuses ; les résidus du bois tels que la lignine, la lignosulfonate, les poudres d'aiguilles de conifères, les poudres de cônes de conifères, notamment de pin; la poudre de verre ; le sable tel que le sable de fontainebleau ; et leurs mélanges.
Selon un mode de réalisation particulier préférentiel, anti-agglomérant est choisi le talc.
De préférence, la masse de l'anti- agglomérant recouvrant au moins une partie de la surface des granules est comprise entre 0,2% et 10% en masse, de préférence entre 0,5% et 8% en masse, plus préférentiellement entre 0,5% et 5% par rapport à la masse totale de bitume desdites granules.
Avantageusement, la masse de l'anti- agglomérant recouvrant au moins une partie de la surface des granules est d'environ 1% en masse par rapport à la masse totale de bitume desdites granules.
Selon un mode de réalisation de l'invention, l'anti- agglomérant compris dans le bitume routier formant les granules de bitume peut être identique ou différent de l'anti- agglomérant recouvrant au moins une partie de la surface desdites granules de bitume.
La couche d'anti-agglomérant recouvrant les granules de bitume selon l'invention est, de préférence, continue de façon à ce qu'au moins 90% de la surface de la granule de bitume est recouverte d'un anti-agglomérant, de préférence au moins 95%, plus préférentiellement au moins 99%. L'épaisseur moyenne de la couche d'anti-agglomérant est, de préférence, supérieure ou égale à 20 μιη, plus préférentiellement comprise entre 20 etlOO μιη. La couche d'anti-agglomérant doit être suffisamment épaisse pour que celle-ci soit continue.
Les granules de bitume sont recouvertes de anti-agglomérant selon tout procédé connu, par exemple selon le procédé décrit dans le document US 3 026 568.
L'objet de l'invention concerne également un procédé de transport et/ou de stockage d'un bitume routier à froid, ledit bitume étant transporté et/ou stocké sous forme de granules de bitume telles que décrites ci-dessus.
On entend par transport et/ou stockage à froid, un transport et/ou un stockage à une température inférieure à 100°C, de préférence à une température ambiante inférieure à 100°C. La température est, de préférence, comprise entre 20°C et 90°C, de préférence comprise entre 20°C et 80°C, plus préférentiellement comprise entre 40°C et 80°C, encore plus préférentiellement comprise entre 50°C et 70°C, encore plus préférentiellement comprise entre 40°C et 60°C.
Les granules de bitume sont, de préférence, transportées et/ou du stockées en vrac dans des sacs de 1 kg à 30 kg ou de 500 kg à 1000 kg couramment appelés dans le domaine des bitumes routiers des « Big Bag », lesdits sacs étant de préférence en matériau thermofusible ou dans des cartons de 5 kg à 30 kg ou dans des fûts de 100 kg à 200 kg.
L'objet de l'invention concerne également l'utilisation de granules de bitume telles que décrites ci-dessus comme liant routier. Le liant routier peut être employé pour fabriquer des
enrobés, en association avec des granulats selon tout procédé connu. Les enrobés bitumineux sont utilisés comme matériaux pour la construction et l'entretien des corps de chaussée et de leur revêtement, ainsi que pour la réalisation de tous travaux de voiries. On peut citer par exemple les enduits superficiels, les enrobés à chaud, les enrobés à froid, les enrobés coulés à froid, les graves émulsions, les couches de bases, de liaison, d'accrochage et de roulement, et d'autres associations d'un liant bitumineux et du granulat routier possédant des propriétés particulières, telles que les couches anti-orniérantes, les enrobés drainants, ou les asphaltes (mélange entre un liant bitumineux et des granulats du type du sable).
Un autre objet de l'invention concerne un procédé de fabrication d'enrobés comprenant au moins un liant routier et des granulats, le liant routier étant choisi parmi les granules de bitume selon l'invention,
ce procédé comprenant au moins les étapes de :
chauffage des granulats à une température allant de 100°C àl80°C, de préférence de 120°C à 160°C,
- mélange des granulats avec le liant routier dans une cuve telle qu'un malaxeur ou un tambour malaxeur,
obtention d'enrobés.
Selon un mode de réalisation particulier, le procédé de l'invention ne comporte pas d'étape de chauffage du liant routier avant son mélange avec les granulats.
Plus précisément, le procédé de fabrication d'enrobés selon l'invention ne requiert pas d'étape de chauffage des granules de bitume avant mélange avec les granulats chauffés car au contact des granulats chauds, les granules de bitume fondent.
Les granules de bitume selon l'invention présentent donc l'avantage de pouvoir être ajoutées directement aux granulats chauds, sans avoir à être fondues préalablement au mélange avec les granulats chauds.
De préférence, l'étape de mélange des granulats et du liant routier est réalisée sous agitation, puis l'agitation est maintenue pendant au plus 5 minutes, de préférence au plus 1 minute pour permettre l'obtention d'un mélange homogène. Les granules de bitume selon la présente invention sont remarquables en ce qu'elles permettent le transport et/ou le stockage de bitume routier à froid dans des conditions optimales, en particulier sans qu'il y ait agglomération et/ou adhésion desdites granules entre elles lors de leur transport et/ou leur stockage, même lorsque la température ambiante est élevée et sans dégrader les propriétés dudit bitume routier pour une application routière.
Les différents modes de réalisation, variantes, les préférences et les avantages décrits ci- dessus pour chacun des objets de l'invention s'appliquent à tous les objets de l'invention et peuvent être pris séparément ou en combinaison.
L'invention est illustrée par les exemples suivants donnés à titre non limitatif.
Exemples
Les caractéristiques rhéologiques et mécaniques des bitumes auxquelles on fait référence dans ces exemples sont mesurées de la façon indiquée dans le tableau 1.
Tableau 1
1. Bitumes Bg, B4, B¾, BA, B7, BQ à Bi¾ et Bi7_à I½
Différents bitumes B2, B3, B4, B5, Ββ, B7, B9 à B15 et B17 à B23 sont préparés à partir des produits suivants :
une base bitume de grade 70/100, notée Bo, ayant une pénétrabilité P25 de 69 1/10 mm et une TBA de 47,6°C et disponible commercialement auprès du groupe TOTAL sous la marque AZALT® ;
une base bitume de grade 35/50, notée Bi, ayant une pénétrabilité P25 de 41 1/10 mm et une TBA de 52,6°C et disponible commercialement auprès du groupe TOTAL sous la marque AZALT® ;
une base bitume de grade 13/40 aux polymères réticulée, notée B8, ayant une pénétrabilité P25 de 47 1/10 mm et une TBA de 66,4°C, disponible commercialement auprès du groupe TOTAL sous la marque STYRELF® ;
une base bitume de grade 50/70, notée Bie, ayant une pénétrabilité P25 de 58 1/10 mm et une TBA de 49,6 °C et disponible commercialement auprès du groupe TOTAL sous la marque AZALT® ;
un copolymère diséquencé styrène/butadiène, noté SB, ayant une quantité en masse de styrène de 30% par rapport à la masse du copolymère, disponible commercialement auprès de la société KRATON sous le nom Dl 184 A ;
une cire Fischer-Tropsch disponible commercialement auprès de la société SASOL sous la marque Sasobit® ;
un additif chimique, le 2',3-bis[[3-[3,5-di-tert-butyl-4-hydroxyphenyl]propionyl]] propionohydrazide, noté hydrazide;
un additif chimique, l'acide sébacique noté acide;
une cire de poly(oxyde d'éthylène), notée POE, disponible commercialement auprès de la société Honeywell;
un adjuvant polymère oléfinique consistant en un terpolymère éthylène/acrylate de butyle/méthacrylate de glycidyle, noté E/AB/MG, dans des proportions massiques, respectivement de 70/21/9 et possédant un indice de fusion MFR (acronyme anglais pour « Melt Flow Rate ») (190°C/2,16 kg) de 8g/10min, calculé selon la norme ASTM D1238- IS01133. ;
des fines siliceuses, noté filler ;
de la lignine ;
de la poudre de verre, noté poudre;
du sable de fontainebleau, noté sable.
Les quantités en pourcentage massique utilisées pour chaque bitume sont indiquées dans le tableau 2 ci-dessous.
Tableau 2
Les valeurs de P25 (1/10 mm) et TBA (°C) indiquées Nd, n'ont pas été mesurées à cause de la présence de filler, sable ou poudre dans la compos bitumineuse selon l'invention.
Les bitumes sont préparés de la manière suivante.
Pour le bitume B2, on introduit la base bitume B0 dans un réacteur maintenu à 165°C sous agitation à 300 tours/min. On introduit ensuite dans le réacteur la cire Fischer- Tropsch. Le contenu du réacteur est maintenu à 165°C sous agitation à 300 tours/min pendant 1 heure.
Le bitume B3 est préparé à partir de la base bitume Bo et de la cire POE de la même manière que le bitume B2.
Pour le bitume B4, on introduit d'abord la base bitume B0 dans un réacteur à 160°C sous agitation à 300 tours/min. Ensuite, on ajoute l'hydrazide respectivement sous forme de granulés. Le mélange est agité pendant environ 1 heure à 160°C pour obtenir un aspect final homogène. Le mélange est refroidi à température ambiante.
Pour le bitume B5 selon l'invention, on introduit d'abord la base bitume B0 dans un réacteur à 160°C sous agitation à 300 tours/min. Ensuite, on ajoute le terpolymère E/AB/MG et le mélange est chauffé à 160°C pendant environ 2 heures. Puis l'hydrazide est ajouté sous forme de granulés et le mélange est agité pendant environ 1 heure à 160°C pour obtenir un aspect final homogène. Le mélange est refroidi à température ambiante.
Pour le bitume Be, on introduit dans un réacteur maintenu à 185°C et sous agitation à 300 tours/min, la base bitume Bi et le copolymère SB. Le contenu du réacteur est ensuite maintenu à 185°C sous agitation à 300 tours/min pendant 4 heures.
Le bitume B7 est préparé à partir de la base bitume Bi de la même manière que le bitume B5.
Le bitume B9 est préparé à partir de la base Bi de la même manière que le bitume B4 en utilisant de l'acide à la place de l'hydrazide.
Pour le bitume Bi0, on introduit la base bitume B8 dans un réacteur à 160°C sous agitation à 300 tours/min, puis on ajoute l'acide. Le mélange est agité pendant environ 1 heure à 160°C pour obtenir un aspect final homogène. Le mélange est refroidi à température ambiante.
Le bitume B est préparé comme le bitume Bi0 en utilisant de l'hydrazide à la place de l'acide.
Pour le bitume Bi2, on introduit la base bitume Bg dans un réacteur maintenu à 160°C sous agitation à 300 tours/min, puis on ajoute l'acide. Le mélange est agité pendant environ 1 heure à 160°C puis on ajoute 4% de filler, préalablement chauffé à 160°C pendant 30 minutes. Le mélange ainsi obtenu est chauffé à 160°C pendant environ 1 heure pour obtenir un aspect final homogène. Le mélange est refroidi à température ambiante.
Le bitume B13 est préparé comme le bitume B12 en utilisant 7% de filler au lieu de 4% de filler.
Le bitume B14 est préparé comme le bitume B12 en utilisant 12% de filler au lieu de 4% de filler.
Le bitume B15 est préparé comme le bitume B12 en utilisant 7% de lignine au lieu de 4% de filler.
Le bitume Bi7 est préparé à partir de la base bitume Bi6 de la même manière que le bitume B9.
Pour le bitume Bis, on introduit d'abord la base bitume Bie dans un réacteur à 160°C sous agitation à 300 tours/min. Ensuite, on ajoute l'acide. Le mélange est agité pendant environ 1 heure à 160°C puis on ajoute 4% de filler, préalablement chauffé à 160°C pendant 30 minutes. Le mélange ainsi obtenu est chauffé à 160°C pendant environ 1 heure pour obtenir un aspect final homogène. Le mélange est refroidi à température ambiante.
Le bitume B19 est préparé comme le bitume Bis en utilisant 7% de filler au lieu de 4% de filler.
Le bitume B20 est préparé comme le bitume Bis en utilisant 12% de filler au lieu de 4% de filler.
Le bitume B21 est préparé à partir de la base bitume Bi de la même manière que le bitume B13.
Le bitume B22 est préparé à partir de la base bitume Bie de la même manière que le bitume B13 en utilisant de la poudre à la place du filler.
Le bitume B23 est préparé à partir de la base bitume Bie de la même manière que le bitume B13 en utilisant du sable à la place du filler. 2. Préparation des granules Gn à G^g
Méthodes générales pour la préparation des granules selon l'invention
a. Méthode générale dite à la seringue
Le bitume est d'abord chauffé à une température de chauffage notée Tc, initialement de 150°C, puis prélevé à chaud à l'aide d'une seringue. Des gouttes de bitume sont ensuite déposées sur un support recouvert d'anti-agglomérant. Si la mise en forme des granules est difficile à cette température initiale de 150°C, le bitume est alors chauffé à une température supérieure avec une incrémentation de 10°C jusqu'à ce que cette mise en forme soit possible. On laisse ensuite refroidir les gouttes de bitume à température ambiante pendant 10 à 15
minutes. Les gouttes de bitume sont ensuite recouvertes d'anti-agglomérant puis passées au tamis afin d'enlever l'excédent d'antigglomérant. On obtient ainsi des granules de bitume.
Les granules Go à G7 sont préparées à partir des bitumes Bo à B7 respectivement selon la méthode a. décrite ci-dessus en utilisant comme anti- agglomérant du talc.
Les granules G$ sont préparés à partir du bitume B7 selon la méthode a. décrite ci-dessus en en utilisant comme anti- agglomérant des fines siliceuses.
Les températures de chauffage Tc des bitumes B0 à B7 pour les granules Go à Gg sont répertoriées dans le tableau 3 ci-dessous.
Tableau 3
La température de chauffage Tc des bitumes B0 à B7 des granules dépend de la composition du bitume utilisée. La température de chauffage des bitumes B4, B5, et B7 est inférieure à celle des bases bitumes Bo et Bi et du bitume Be comprenant le copolymère SB. Les bitumes B4, B5 et B7 sont facilement mis sous forme de granules comparativement aux bitumes de l'art antérieur. b. Méthode générale dite de moulage
Le bitume est réchauffé à 160°C pendant deux heures à l'étuve avant d'être coulée dans un moule en silicone présentant différents trous de forme sphérique de façon à former les granules de bitume solide. Après avoir constaté la solidification du bitume dans le moule, le surplus est arasé avec une lame chauffée au bec bunsen. Après 30 minutes, le bitume solide sous forme de granules non enrobées est démoulé et stocké dans un plateau recouvert de papier siliconé. On laisse ensuite refroidir les granules de bitume à température ambiante pendant 10 à 15 minutes. Les granules ainsi formées sont recouvertes à leur surface d'un anti- agglomérant, optionnellement préalablement chauffé à une température comprise entre 30°C et 70°C pendant 30 minutes, puis passées au tamis afin d'enlever l'excédent d'anti- agglomérant.
Les granules G9 et G10 sont préparées à partir du bitume B9 selon la méthode b. décrite ci-dessus en utilisant respectivement comme anti- agglomérant de la lignine préalablement chauffée à 70°C pendant 30 min et de la poudre d'aiguilles de pin préalablement chauffée à 70°C pendant 30 min.
Les granules non enrobées Gn sont préparées à partir du bitume Bg selon la méthode b. décrite ci-dessus.
Les granules G12, G13 et G14 sont préparées à partir du bitume B10 selon la méthode b. décrite ci-dessus en utilisant respectivement comme anti- agglomérant des fines siliceuses, de la lignine préalablement chauffée à 70°C pendant 30 min et de la poudre d'aiguilles de pin préalablement chauffée à 70°C pendant 30 min.
Les granules G15 sont préparées à partir des bitumes Bu selon la méthode b. décrite ci- dessus en utilisant comme anti- agglomérant de la poudre d'aiguilles de pin préalablement chauffée à 70°C pendant 30 min.
Les granules Gi6, Gi7 et Gis sont respectivement préparées à partir des bitumes B12,
B13 et B14 selon la méthode b. décrite ci-dessus en utilisant comme anti-agglomérant des fines siliceuses.
Les granules G19 et G20 sont préparées à partir du bitume B15 selon la méthode b. décrite ci-dessus en utilisant respectivement comme anti-agglomérant de la lignine préalablement chauffée à 70°C pendant 30 min et des fines siliceuses.
Les granules G21, G22, G23 et G24 sont préparées respectivement à partir du bitume Bi7, Bis, B19 et B20 selon la méthode b. décrite ci-dessus en utilisant comme anti-agglomérant des fines siliceuses.
Les granules G25 sont préparées à partir du bitume B2i selon la méthode b. décrite ci- dessus en utilisant comme anti-agglomérant des fines siliceuses.
Les granules G26 sont préparées à partir du bitume Bi7 selon la méthode b. décrite ci- dessus en utilisant comme anti-agglomérant de la poudre de verre.
Les granules G27 sont préparées à partir du bitume B22 selon la méthode b. décrite ci- dessus en utilisant comme anti-agglomérant de la poudre de verre.
Les granules G28 sont préparées à partir du bitume B23 selon la méthode b. décrite ci- dessus en utilisant respectivement comme anti-agglomérant du sable de fontainebleau.
Les granules G29 sont préparées à partir du bitume B22 selon la méthode b. décrite ci- dessus en utilisant respectivement comme anti-agglomérant du sable de fontainebleau. Le pourcentage massique de l'enrobage pour toutes les granules Go à G10 et G12 à G29 est d'environ 1% en masse par rapport à la masse totale du bitume des granules.
3. Essai de résistance à la charge des granules Gn à G29
Cet essai est mis en œuvre afin d'évaluer la résistance à la charge des granules Go à G29 à une température de 50°C sous un effort en compression. En effet, cet essai permet de simuler les conditions de température et de compression des granules les uns sur les autres auxquelles ils sont soumis lors du transport et/ou du stockage en vrac dans des sacs de 10 à 30 kg ou dans des Big Bag de 500 à 1000 kg ou dans des fûts de 200 kg et d'évaluer leur résistance dans ces conditions.
L'essai de résistance à la charge est réalisé à l'aide d'un analyseur de texture commercialisé sous le nom LF Plus par la société LLOYD Instruments et équipé d'une enceinte thermique. Pour ce faire, un récipient métallique de diamètre 25 mm contenant une masse de 10 g de granules de bitume est placé à l'intérieur de l'enceinte thermique réglée à une température de 50°C pendant 3 heures. Le piston de l'analyseur de texture est un cylindre de diamètre 20 mm et de hauteur 60 mm. Le piston cylindrique est au départ placé au contact de la couche supérieure des granules. Ensuite, il se déplace verticalement vers le bas, à une vitesse constante de 0,1 mm/min sur une distance calibrée de 1 mm de manière à exercer une force de compression sur l'ensemble des granules placés dans le récipient. Après retrait du piston, on évalue visuellement la tenue à la compression des granules, notamment leur apparence et leur aptitude à s'agglomérer. Les observations sont répertoriées dans le tableau 4 ci-dessus.
Pour les granules Gi7 et Gis, un essai de résistance au fluage supplémentaire est réalisé dans les mêmes conditions que l'essai de résistance à la charge tel que décrit ci-dessus à l'exception que ce test est réalisé à 60°C au lieu de 50°C.
Tableau 4
++++ : les granules conservent leur forme initiale et n'adhèrent pas entre elles à une température supérieure ou égale à 60°C. +++ : les granules conservent leur forme initiale et n'adhèrent pas entre elles à une température supérieure ou égale à 50°C. ++ : les granules n'adhèrent pas entre elles mais ne présentent plus leur forme arrondie.
+ : les granules adhèrent légèrement entre elles.
: les granules sont assez fondues.
: les granules sont fondues.
Les granules G5 et G7 comprenant la combinaison de l'hydrazide et du terpolymère E/AB/MG et recouvertes de talc présentent une très bonne résistance à la charge à 50°C dans la mesure où elles gardent leur forme initiale tout comme les granules Gi6, Gi7, Gis, G23 et
De plus, les granules G4, G5, G7, Gs à G10 et G12 à G29 résistent bien aux conditions de compression et de température comparativement aux granules témoins Go, Gi, G2, G3, Ge et G11 qui s'agglomèrent ou fondent lors de leur transport ou de leur stockage, notamment à des températures supérieures ou égales à 50°C. Ainsi, la manipulation desdites granules Go, Gi, G2, G3, Ge et G11 est moins aisée comparativement aux granules G4, G5, G7, Gs à G10 et G12 à G29. Avantageusement, les granules Gi7 et Gis présentent une excellente résistance à la charge à 60°C dans la mesure où elles gardent leur forme initiale contrairement aux granules G11 qui fondent lors de l'essai de résistance à la charge à 50°C.
En particulier, si les granules de bitume sont transportées dans des sacs ou Big Bag, les granules Go, Gi, G2, G3, Ge et Gn agglomérées et/ou fondues risquent de fuir hors des sacs ou Big Bag, rendant difficile la manipulation desdits sacs ou Big Bag qui auront tendance à coller entre eux.