GARNITURE ETANCHE POUR MONTRE
La présente invention se rapporte à une garniture étanche pour montre, du type comportant une pièce mobile en translation, à l'instar d'une couronne de mise à l'heure ou d'un poussoir, une pièce solidaire de la boîte et un joint d'étanchéité intercalé entre la pièce mobile et la pièce fixe. De manière plus précise, les pièces fixe et mobile présentent des surfaces entre lesquelles est interposé le joint d'étanchéité. Une telle solution est courante dans le domaine de l'horlogerie, le joint étant généralement de forme torique à section ronde. La qualité de l'étanchéité ainsi obtenue est fonction de la structure des pièces et de la qualité du joint. Dans tous les cas, si la pression du joint sur les pièces est insuffisante, le risque est grand de voir la garniture ne pas assurer l'étanchéité attendue.
On connaît du document JP 62 098 289 une garniture étanche pour montre telle que définie dans le préambule de la revendication 1. De manière plus précise, le joint comporte deux lèvres reliées entre elles par l'une de leurs extrémités. Les lèvres forment entre elles un logement ouvert vers l'extérieur de la boite et dans lequel est disposé un organe élastique qui les maintient contre les surfaces des pièces fixe et mobile. Ainsi, lorsque la montre est plongée dans l'eau, le liquide s'engouffre dans le logement et presse les lèvres du joint contre les surfaces des pièces fixe et mobile. Bien entendu, l'efficacité de ce dispositif est particulièrement remarquable aux profondeurs importantes.
Dans le document susmentionné, l'organe élastique est également en forme de U et est inséré dans le joint de manière à ce que les extrémités des branches du U soient du côté des extrémités des lèvres. Or, un tel joint présente plusieurs inconvénients. Tout d'abord, avec un organe élastique dont la section est en forme de U, il est relativement difficile de contrôler parfaitement la manière avec laquelle la pression est appliquée sur le joint. En effet, elle se répartit plus ou moins sur toute la surface de contact entre
l'organe élastique et le joint, mais, de fait, la pression n'est pas exercée en un point particulièrement choisi. Il est donc possible que, lorsque la montre est émergée, les lèvres ne soient pas parfaitement appliquées sur les surfaces de contact, ce qui peut poser problème lors de l'immersion, particulièrement si de l'eau s'engouffre entre le joint et lesdites surfaces. En effet, dans ce cas, la pression augmentant, l'effet obtenu est exactement opposé à celui recherché et les lèvres sont repliées en direction de l'intérieur du logement qu'elles forment. Pour obtenir une étanchéité satisfaisante dès les basses profondeurs, c'est-à-dire sans bénéficier de l'apport fourni par le joint en forme de U, il est donc nécessaire que le coefficient de raideur de l'organe élastique soit important, le joint étant écrasé en permanence contre l'élément mobile en translation, ce qui rend plus difficile l'utilisation de ce dernier.
Par ailleurs, si l'intérieur de la boite de montre se trouve en surpression par rapport à l'extérieur, l'air doit pouvoir s'échapper. Or, si la pression exercée par l'organe élastique est trop importante, l'air peut avoir des difficultés à s'échapper. De plus, la forme en U de l'organe élastique ne favorise pas la mobilité des lèvres du joint dans le cas d'un mouvement d'air de l'intérieur de la boite vers l'extérieur.
Le but de la présente invention est d'améliorer cette situation. Selon l'invention, l'organe élastique est de forme toroïdale. De la sorte, la pression qu'il applique sur le joint s'exerce exclusivement aux points de contact entre ces deux organes. Il est ainsi plus facile d'assurer l'application des lèvres sur les surfaces fixe et mobile. De plus, en cas de surpression interne, la localisation ponctuelle de la pression exercée par l'organe élastique favorise la déformation unidirectionnelle du joint pour laisser passer l'air qui s'échappe.
Dans un premier mode de réalisation, la pièce mobile est formée d'une couronne de mise à l'heure et la pièce fixe d'un tube solidaire de la boîte. Avantageusement, les surfaces sont cylindriques et coaxiales à la couronne. L'expérience montre que, bien que la couronne soit à la fois soumise à des
mouvements de translation et de rotation, la qualité du contact reste bonne et garantit de bonnes conditions de travail dans le temps.
La couronne porte une bague définissant une gorge dans laquelle est disposé ledit joint dont le logement est ouvert sur la bague. De la sorte, le joint est parfaitement maintenu en place, sans affecter ses conditions de travail.
Dans un deuxième mode de réalisation, la couronne comporte une portion logée dans le tube et munie d'une gorge cylindrique s'étendant radialement vers l'extérieur, et à l'intérieur de laquelle est disposé le joint, ses lèvres étant respectivement en appui contre les faces du tube et de la gorge.
Dans un troisième mode de réalisation, la pièce mobile est un poussoir et ladite pièce fixe un tube solidaire de la boîte. Les surfaces de contact, sur lesquelles les lèvres prennent appui, sont planes et parallèles entre elles, et perpendiculaires à l'axe.
Afin d'assurer un bon positionnement du joint, la surface dont est muni le tube est limitée par des collerettes le positionnant radialement.
On connaît certes déjà une solution similaire, décrite dans la demande de brevet WO2004046831. Dans ce cas, le joint est associé à une lunette tournante. Les problèmes que pose cette dernière diffèrent sensiblement de ceux rencontrés avec une couronne ou un poussoir, dès lors que ceux-ci doivent pouvoir être déplacés axialement. En outre, le diamètre du joint est beaucoup plus faible que pour la lunette. Rien ne laisse supposer qu'une structure telle que revendiquée peut être appliquée avec succès à ce type de composants.
La description sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple et faite en référence au dessin dans lequel les figures 1 et 2, d'une part, et 3, d'autre part, sont des vues en coupe de garnitures d'étanchéité selon l'invention, équipant respectivement une couronne de mise à l'heure, et un poussoir.
La garniture d'étanchéité représentée à la figure 1 est destinée à équiper une boîte non représentée au dessin et qui porte un tube 10 fixé rigidement et de
manière étanche à la paroi de la boîte. Ce tube traverse la boîte de part en part et s'ouvre à la fois vers l'intérieur et vers l'extérieur de la boîte II comporte une face externe 10a cylindrique dans sa portion médiane et présente une portion conique 10b à son extrémité opposée à celle fixée à la boîte. Il est destiné à permettre le passage d'une tige permettant commander la mise à l'heure de la montre. Cette fonction est assurée par une couronne 12 engagée sur le tube 10 et susceptible de tourner autour d'un axe A-A confondu avec l'axe du tube. La couronne 12 et le tube 10 définissent entre eux un espace ouvert à la fois vers l'intérieur et vers l'extérieur de la boîte qui, s'il n'est pas obturé, pourrait permettre à des impuretés d'y pénétrer.
La couronne 12 est solidaire d'une bague 13 fixée par collage ou soudage, au travers de laquelle le tube 10 est engagé. Elle est munie, dans sa portion centrale, d'un trou taraudé 14 coaxial à l'axe A-A et destiné à recevoir la tige de mise à l'heure. Une gorge 16, dans laquelle est engagé le tube 10, entoure la portion centrale de la couronne 12. La couronne 12 comporte, en outre, une paroi 18 cylindrique dont la face interne 18a s'étend concentriquement au tube 10 et à la portion centrale, formant entre eux une gorge annulaire 20 partiellement fermée côté boîte par la bague 13. Cette dernière abrite un joint d'étanchéité 22 avantageusement en caoutchouc. Un dégagement circulaire 21 pratiqué à l'extrémité de la face interne 18a de la couronne 12 permet de recevoir la bague 13 venant obturer l'ouverture annulaire 20 et maintenir le joint d'étanchéité 22 dans celle-ci.
Le joint d'étanchéité 22 comprend deux lèvres 22a et 22b reliées l'une à l'autre par l'une de leurs extrémités et en contact respectivement avec les faces 10a et 18a, qui sont concentriques. Les lèvres 22a et 22b définissent ensemble un logement 24 dans lequel est disposé un organe élastique 26 en appui contre les parois du logement et tendant à appliquer les lèvres contre les faces 10a et 18a.
Le logement 24 est ouvert vers l'extérieur de la boîte, de telle sorte que, si la montre est plongée dans l'eau, la pression engendrée par cette dernière
tendra à appliquer les lèvres 22a et 22b contre les parois 10a et 18a, renforçant ainsi l'étanchéité.
On relèvera, en outre, que la portion conique 10b du tube 10 facilite la mise en place de la couronne 12 sur le tube 10 et évite que la lèvre 22a ne se déforme.
L'organe élastique peut être du type des ressorts à boudin, comme proposé par les joints d'étanchéité commercialisés par la maison Bal Seal (USA). Il assure un maintien en place du joint, bien que celui-ci ne présente qu'une faible épaisseur. L'utilisation d'un tel ressort de forme toroïdale procure plusieurs avantages, notamment liés à la localisation de la pression qu'il exerce sur le joint. L'application des lèvres du joint sur les faces 10a et 18a est parfaitement contrôlée et, de plus, les lèvres peuvent ainsi plus facilement se déformer de manière unidirectionnelle, en cas de surpression à l'intérieur de la boîte.
Le mode de réalisation représenté sur la figure 2 comporte également un tube 10 solidaire de la boîte et comprenant une face cylindrique intérieure 10c, et une couronne 12. Cette dernière est munie, dans sa portion engagée dans le tube 10, d'une gorge 28 cylindrique s'étendant radialement vers l'extérieur et munie d'une surface cylindrique 28a concentrique à la face 10c. Dans cette gorge est disposé le joint d'étanchéité 22, dont les lèvres 22a et 22b sont respectivement en appui contre la face 10c et la surface 28a. Ici aussi, les lèvres définissent un logement 24 dans lequel est disposé un organe élastique 26.
Comme dans le premier mode de réalisation, le logement 26 est ouvert vers l'extérieur de la boîte, de manière à ce que, si la montre est plongée dans l'eau, la pression de celle-ci tende à appliquer les lèvres contre les surfaces de contact du tube et de la couronne.
Dans ce mode de réalisation, on évite le risque de déformation de la lèvre 22a lors de la mise en place de la couronne 12 sur le tube 10, du fait que la partie reliant les lèvres 22a et 22b est engagée dans le tube 10 avant les
lèvres elles-même. Ces dernières peuvent alors glisser sans risque de s'enrouler.
La figure 3 représente une commande à poussoir pour montre munie d'une garniture selon l'invention. Comme dans les modes de réalisation décrits précédemment, la boîte porte un tube 10 la traversant de part en part et définissant un axe A-A. Un poussoir 30 est disposé sur le tube 10. Il comporte une portion cylindrique 30a engagée dans le tube 10, une portion annulaire 30b entourant le tube 10, ces portions étant reliées entre elles par une portion 30c formant la surface d'appui permettant une commande par pression.
Le tube 10 est muni, à son extrémité extérieure, d'une gorge 10d délimitée radialement par deux collerettes 10e et 10f et munie d'un fond plat. Un joint d'étanchéité 22 est disposé dans la gorge 10d, une lèvre 22a étant en appui contre la surface intérieure de la portion 30c, l'autre 22b contre la surface du fond de la gorge 10d, ces deux surfaces étant parallèles entre elles.
Dans ce mode de réalisation également, les lèvres forment un logement 24 dans lequel est disposé un organe élastique 26. Le logement 24 est ouvert vers l'extérieur de la montre, de telle sorte que, si cette dernière est plongée dans l'eau, la pression qu'elle exerce tend à appliquer les lèvres contre leurs surfaces de contact.
Les collerettes 10e et/ou 10f limitent l'espace dans lequel est disposé le joint 22, mais assurent en outre une fonction de butée, empêchant qu'une pression trop élevée sur le poussoir n'écrase l'organe élastique 26.
Avec ce dernier mode de réalisation, une pression exercée sur le poussoir en immersion n'affectera pas l'étanchéité, puisque le joint est compressé.
Une telle solution est aussi applicable aux couronnes, et plus particulièrement aux couronnes vissées. Dans ce cas, un deuxième joint complétera avantageusement la garniture. Il pourrait être aussi bien du type représenté à la figure 1 qu'à la figure 2. Il est également envisageable d'utiliser un joint torique classique.
Ainsi, grâce aux caractéristiques particulières que présentent les différents modes de réalisation décrits précédemment, il est possible de réaliser une boîte de montre de construction simple et présentant des caractéristiques d'étanchéité particulièrement intéressantes.
On relèvera enfin que les trois modes de réalisation décrits peuvent être combinés entre eux sans pour autant sortir du cadre de l'invention. On peut aussi imaginer que ce type de garniture peut être sans autre appliqué à une montre disposant d'une couronne et/ou de poussoirs vissés.
Dans les exemples ci-dessus, les lèvres du joint sont en contact soit avec des surfaces cylindriques (figures 1 et 2) soit avec des surfaces planes (figure 3). Il serait également envisageable de faire travailler les lèvres sur des surfaces coniques, le joint étant toutefois obligatoirement tourné de manière à ce que le logement 24 soit ouvert vers l'extérieur de la montre.
Il est bien clair que le joint 22 pourrait être en un autre matériau que le caoutchouc. Il doit, toutefois présenter une bonne souplesse, sans pour autant risquer de se déformer.
L'organe élastique 26 pourrait être réaliser également sous la forme d'une bague découpée et pliée, comme décrit dans la demande de brevet WO2004046831 au nom de la demanderesse.