Dispositif de protection pour sabot de cheval
La présente invention concerne un dispositif de protection pour sabot de cheval affectant la forme d'une semelle fixée par collage à la surface inférieure, d'appui au sol, du sabot et venant se substituer à un fer à cheval.
Depuis de nombreuses années, les fers à cheval réalisés en métal ne donnent plus satisfaction. En effet, les fers à cheval sont destinés à protéger le sabot, en particulier la paroi cornée dudit sabot, cette partie correspondant à la partie du sabot destinée à venir en appui au sol. Or, le sabot constitue l'équivalent d'un ongle sur lequel le cheval marche. Du fait qu'il constitue un ongle, ce sabot est soumis à une croissance régulière. Il en résulte la nécessité de ferrer et de déferrer fréquemment les chevaux lorsqu'il s'agit de chevaux de course pour disposer de fers adaptés au mieux aux formes du sabot. La répétition de ces opérations de pose et dépose des fers, qui nécessitent à chaque fois la mise en œuvre de clous, entraîne un endommagement rapide de la paroi cornée du sabot. Par ailleurs, les fers à cheval sont habituellement fabriqués en acier, aluminium ou autres métaux. De ce fait, les fers aujourd'hui connus ont un poids élevé qui limite la vélocité et la liberté de mouvement du cheval et présentent, par ailleurs, une rigidité qui empêche l'absorption des chocs et fait obstacle à la mobilité du sabot, ce qui génère un certain nombre de pathologies telles que des tendinites et des microtraumatismes.
Les évolutions qui se sont opérées au cours de ces dernières années ont donc eu pour objectif, soit d'alléger les fers à cheval, notamment avec l'apparition des fers en aluminium, soit de supprimer les opérations de cloutage en fixant de tels fers aluminium par collage.
Pour résoudre les pathologies observées chez les chevaux, il a également été proposé d'insérer, entre fer à cheval et surface inférieure du sabot, une semelle amortissante comme l'illustre en particulier le brevet EP-1.095.562.
D'autres exemples de semelle pour cheval sont notamment décrits dans les brevets FR-2.575.033, US-4.573.538, US-6.082.462 et EP-0.823.209.
Toutes les solutions explorées à ce jour présentent encore de nombreux inconvénients liés au fait qu'elles ne prennent pas complètement en considération l'anatomie du sabot de cheval qui nécessite de maintenir la surface inférieure du sabot suffisamment libre pour autoriser un déplacement relatif des différents éléments constituant le sabot.
Un but de la présente invention est donc de proposer un dispositif de protection d'un sabot de cheval d'une très grande légèreté afin de permettre une plus grande fréquence et une plus grande souplesse des gestes de l'équidé, ce qui permet d'améliorer ses performances.
Un autre but de la présente invention est de proposer un dispositif de protection pour sabot de cheval dont la conception permet, en raison de ses propriétés amortissantes, de limiter, voire de supprimer les pathologies, telles que les tendinites, observées chez les chevaux.
Un autre but de la présente invention est de proposer un dispositif de protection pour sabot de cheval dont la conception autorise une déformation de la capsule cornée sous la pression, non seulement dans un sens horizontal, mais également dans un sens vertical, engendrée par les mouvements du cheval, ce qui contribue également à éviter les diverses pathologies évoquées ci-dessus.
Un autre but de la présente invention est de proposer un dispositif de protection pour sabot de cheval dont la conception permet d'éviter l'endommagement du sabot causé par des changements fréquents de fers fixés par des clous, au moyen d'une fixation par collage, non destructrice de la paroi cornée du sabot.
Un autre but de la présente invention est de proposer un dispositif de protection pour sabot de cheval dont la conception permet d'obtenir un produit parfaitement adapté aux formes et dimensions du sabot de cheval à équiper.
A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de protection pour sabot de cheval affectant la forme d'une semelle fixée par collage à la surface inférieure, d'appui au sol, du sabot et venant se substituer à un fer à cheval, caractérisé en ce que ladite semelle, réalisée en matière de synthèse à faible densité, est, pour au moins une partie de ladite semelle, constituée de la superposition d'au moins deux couches de matériau à dureté différenciée, l'une des couches, de dureté supérieure pour résister à l'usure et à l'abrasion, constituant la surface d'appui au sol de ladite semelle, une autre couche, destinée à venir au contact du sabot, présentant une dureté moindre pour constituer une couche d'absorption et/ou d'amortissement des chocs, l'ensemble permettant d'accompagner les déformations naturelles de la capsule cornée du sabot.
Grâce à la réalisation de la semelle destinée à venir se substituer au fer à cheval sous forme d'un stratifié comportant, pour au moins une partie de la semelle, au moins deux couches à dureté différenciée, il en résulte un produit léger, résistant à l'usure et à l'abrasion tout en présentant des caractéristiques d'amortissement et de souplesse qui permettent d'accompagner les déformations naturelles de la capsule cornée du sabot.
L'invention sera bien comprise à la lecture de la description suivante d'exemples de réalisation, en référence aux dessins annexés dans lesquels : la figure 1 représente une vue partielle en perspective d'un dispositif de protection, conforme à l'invention, positionné à l'envers et dans lequel les couches ont été représentées en transparence pour voir leur superposition ; la figure 2 représente une vue de dessus d'une ébauche servant à la réalisation de la semelle et la figure 3 représente une vue en coupe de la semelle représentée à la figure 1.
Comme mentionné ci-dessus, le dispositif de protection pour sabot de cheval, objet de l'invention, affecte la forme d'une semelle 1. Cette semelle 1 est destinée à être fixée par collage à la surface inférieure, d'appui au sol, du sabot et à venir se substituer à un fer à cheval. En conséquence, la présence d'un fer à cheval n'est plus nécessaire.
Cette semelle 1 est réalisée en matière de synthèse à faible densité. Au moins une partie de cette semelle 1 se présente sous forme d'un stratifié constitué de la superposition d'au moins deux couches 2, 3 de matériau à dureté différenciée. L'une des couches, représentée en 2 aux figures, constitue la surface d'appui au sol de cette semelle 1. Cette couche présente une dureté supérieure pour résister à l'usure et à l'abrasion. De préférence, cette couche 2 inférieure d'appui au sol de la semelle 1 présente une dureté comprise dans la plage de Shore A40 à Shore D50.
Une autre couche 3 de la semelle, destinée à venir au contact du sabot, présente une dureté moindre pour constituer une couche d'absorption et/ou d'amortissement des chocs. Cette couche 3 dite supérieure, en contact avec le sabot, est réalisée de préférence sous forme d'une microstructure alvéolaire expansée. La présence de cette microstructure alvéolaire permet à cette couche d'une part de constituer une surface d'accroché de la colle, d'autre part de présenter ainsi une densité plus faible permettant d'obtenir une semelle de poids plus réduit. Chaque couche 2, 3 est de préférence réalisée en un matériau élastomère choisi de préférence dans le groupe des composés incluant les polyuréthannes.
Pour réaliser la semelle 1 , une ébauche 8 est fabriquée en série par moulage, de préférence par injection, des couches 2 et 3, l'une des couches étant de préférence injectée à la surface de l'autre couche. Dans ce cas, la fabrication s'effectue en deux temps. Une première couche est d'abord réalisée, puis la seconde couche est injectée à la surface de la première couche. La semelle pourrait également être fabriquée de manière analogue par co-injection
desdites couches 2 et 3. Il pourrait également être envisagé de réaliser les couches sous forme séparée puis de les assembler au moyen d'un liant approprié.
Cette ébauche 8 est ensuite découpée pour être conformée et dimensionnée de façon à couvrir une pluralité de pointures de la semelle 1. Ainsi, comme l'illustre la figure 2, il est possible, à partir d'une même ébauche 8, de découper dans ladite ébauche une semelle dont les formes et dimensions sont fonction de la pointure souhaitée. La figure 2 représente ainsi les différentes possibilités de réalisation de la semelle par découpe de l'ébauche. On peut ainsi couvrir une large plage de pointures de semelle. La découpe de cette ébauche 8 fabriquée en série peut être effectuée par emporte-pièce, par découpe au jet d'eau, par découpe laser ou par tout autre moyen approprié. La possibilité de découper une ébauche 8 pour obtenir la semelle 1 permet de s'adapter au mieux aux caractéristiques morphologiques de chaque sabot de cheval. On obtient ainsi une semelle sur mesure.
Dans les exemples représentés, la semelle 1 se présente sous forme d'une structure évidée en sa partie centrale dont le bord périphérique externe est conformé pour suivre le contour externe du sabot au moins sur une partie de ce contour. L'évidement est représenté en 7 aux figures. Le pourtour intérieur de la semelle délimitant cet évidement 7 est quant à lui adapté à la forme intérieure du sabot. Dans les exemples représentés, cette semelle 1 est une structure évidée en sa partie centrale, fermée, de forme générale annulaire. En effet, cette semelle 1 affecte la forme d'un arc de cercle de manière conforme à la forme retenue pour un fer à cheval traditionnel, les extrémités libres de cet arc de cercle pouvant être reliées entre elles pour permettre la fermeture de ladite structure. La partie 4 de la semelle 1 , qui correspond à la zone de fermeture de la semelle et qui est destinée à s'étendre à l'aplomb de la fourchette du sabot, est réalisée sous forme d'une seule couche correspondant à la couche 2 d'appui au sol de dureté supérieure de ladite semelle. Cette partie 4 de la semelle, destinée à s'étendre à l'aplomb de la fourchette de sabot, peut être réalisée sous forme d'une partie séparable au moment de la
pose de la semelle. Cette partie peut toutefois être conservée. Elle permet ainsi une déformation de la semelle tout en maintenant cette déformation à l'intérieur d'une plage de déformation prédéterminée et confère ainsi un maintien supplémentaire à l'ensemble de la semelle. La semelle peut également être réalisée sous forme d'une pièce ouverte en arc de cercle de manière analogue à un fer à cheval traditionnel.
Cette semelle 1 comporte encore, à sa surface destinée à venir en contact avec le sabot, au moins deux rainures 5 à allure convergente. Chaque rainure 5 sert au logement d'un organe de fixation appelé pinçon dans le domaine hippique. Ce pinçon, ressemblant à une pince à deux branches élastiquement déformables, sert à la fixation de la semelle 1 à la muraille du sabot. Un tel pinçon était d'ores et déjà utilisé dans l'état de la technique en coopération avec le fer à cheval.
Pour faciliter l'adhérence d'une telle semelle au sol, la couche 2 d'appui au sol de ladite semelle 1 est conformée sous forme de crampons 6 améliorant l'adhérence au sol de ladite semelle. Bien évidemment, les crampons 6 peuvent affecter des formes diverses et variées.
Une fois la semelle 1 découpée à partir de l'ébauche 8, cette semelle 1 est fixée au sabot par collage, ce qui rend la pose de cette semelle extrêmement aisée. Généralement, la semelle 1 est fixée au sabot par une colle acrylique, de préférence bi-composants.