FILTRE PASSE-BANDE HYPERFREQUENCES A LARGE BANDE
La présente invention se rapporte à un filtre passe-bande hyperfiréquences à large bande.
Les filtres passe-bande utilisés actuellement en hyperfréquences sont généralement du type à lignes couplées rectilignes ou repliées en « U ». De tels filtres présentent une raideur insuffisante des flancs de leur caractéristique fréquence/atténuation et des pertes d'insertion.
La présente invention a pour objet un filtre passe-bande présentant une caractéristique fréquence/atténuation dont les flancs soient le plus raides possible et qui introduise des pertes d'insertion négligeables. Le filtre passe-bande conforme à l'invention comporte une pluralité de lignes λ/2 repliées, disposées successivement tête-bêche et couplées entre elles, et il est caractérisé par le fait que chacune de ces lignes a une forme approximative de « V » dont les deux branches sont symétriques par rapport à un axe de symétrie, chacune de ces branches se composant d'un premier tronçon parallèle à l'axe de symétrie, d'un deuxième tronçon faisant suite au premier et perpendiculaire à l'axe de symétrie, dirigé vers l'axe de symétrie sans l'atteindre, d'un troisième tronçon faisant suite au deuxième, parallèle à l'axe de symétrie et plus proche de celui-ci que le premier tronçon, et d'un quatrième tronçon faisant suite au troisième, perpendiculaire à l'axe de symétrie et le rejoignant, et par le fait que ces lignes sont en matériau supraconducteur.
La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée d'un mode de réalisation, pris à titre d'exemple non limitatif et illustré par le dessin annexé, sur lequel : - la figure 1 est une vue en plan d'un filtre passe-bande conforme à l'invention,
- la figure 2 est une vue agrandie d'une partie de la figure 1 , et
- la figure 3 est un diagramme de courbes caractéristiques du filtre de l'invention et de filtres de l'art antérieur. Le filtre décrit ci-dessous a une bande passante de 2 ou de 4
GHz, pour une fréquence centrale pouvant être comprise entre 3 et 20 GHz environ, mais il est bien entendu que l'invention n'est pas limitée à ces valeurs, et que l'homme du métier pourra, à la lecture de la présente
description, modifier ces valeurs tout en obtenant les mêmes avantages qu'avec le présent exemple.
Le filtre passe-bande 1 représenté sur le dessin comporte, pour le présent exemple, douze lignes de longueur électrique λ 12 couplées entre elles et référencées L1 à L12, mais il est bien entendu que le nombre de lignes d'un filtre peut être différent, avantageusement compris entre 12 et 16. La raideur des flancs de la caractéristique fréquence/atténuation étant une fonction directe du nombre de lignes, on pourra être amené à rechercher un compromis entre une grande raideur et un encombrement important (généralement, les appareils comportant de tels filtres devraient en comporter un grand nombre pour améliorer leurs caractéristiques, alors que leur encombrement doit être limité, par exemple lorsque ces appareils sont aéroportés).
Les lignes L1 et L12 sont des lignes « repliées » à forme générale en « V ». Cependant, selon une caractéristique importante de l'invention, les deux branches de ce « V », au lieu d'être rectilignes, sont chacune en forme de « marche d'escalier » présentant, à mi-hauteur, un palier perpendiculaire à l'axe de symétrie du « V » à chaque extrémité duquel se raccorde un « montant » parallèle à l'axe de symétrie du « V ». Les lignes successives sont disposées tête-bêche, de façon à être couplées de manière optimale et à réduire l'encombrement du filtre. L'extrémité libre de la ligne L12 est directement reliée à un pavé métallisé E formé sur le substrat 2 et constituant la borne d'entrée du filtre 1. L'extrémité libre de la ligne L1 est directement reliée à un pavé métallisé S formé sur le substrat 2 et constituant la borne de sortie du filtre 1. Bien entendu, les formes et dimensions des bornes E et S sont déterminées de façon à leur conférer une impédance adéquate. II est également bien entendu que l'entrée du filtre peut se faire du côté de la ligne L1, et sa sortie du côté de la ligne L12.
Les lignes L1 à Ln (n = 12 dans le présent exemple) sont formées par dépôt de couches minces de matériau supraconducteur sur une barrette 2 en matériau présentant de faibles pertes diélectriques, tel que MgO. La barrette 2 a par exemple une forme rectangulaire, et les lignes L1 à Ln se succèdent selon une direction 3 parallèle à un grand côté de la barrette 2. Ces lignes ont une forme générale de « V » et les axes de symétrie de ces « V » sont tous parallèles à une direction 4 qui est perpendiculaire à la
direction 3, les ouvertures des « V » étant alternativement dirigées en sens contraires. La « hauteur » commune de toutes les lignes L1 à Ln est référencée h (dimension des lignes mesurée parallèlement à la direction 4). Dans le détail, et comme représenté en figure 2 pour quatre lignes successives Lm-1. Lm, Lm+1, Lm+2, ces lignes sont réalisées de la façon suivante, comme expliqué ci-après pour la ligne Lm, identique à toutes les autres lignes, seule l'orientation des lignes alternant d'une ligne à la suivante. L'axe de symétrie de la ligne Lm est référencé 5, et on ne décrit ici qu'une moitié de cette ligne (à gauche de l'axe 5, telle que vue sur la figure 2), l'autre moitié s'en déduisant la symétrie par rapport à l'axe 5. La ligne Lm comporte un premier tronçon rectiligne 6 s'étendant sur pratiquement la moitié de la hauteur h. Ce tronçon est parallèle à l'axe 5. Le tronçon 6 est suivi d'un tronçon 7 qui lui est perpendiculaire et se dirige vers l'axe 5 sans toutefois l'atteindre. Le tronçon 7 se prolonge par un tronçon 8 parallèle à l'axe 5, qui se prolonge lui-même par un tronçon 9 perpendiculaire à l'axe 5 et arrivant jusqu'à l'axe 5. L'autre moitié de la ligne Lm se compose des tronçons 6a à 9a, respectivement symétriques des tronçons 6 à 9 par rapport à l'axe 5.
Soit D la distance entre les tronçons 6 et 6a. Selon un mode de réalisation préféré, la somme des longueurs des tronçons 9 et 9a est sensiblement égale à D/3, et il en résulte que les longueurs des tronçons 7 et 7a sont pratiquement égales chacune à D/3.
Les lignes successives L1 à Ln sont très proches les unes des autres, afin d'assurer entre elles un couplage optimal. Comme indiqué en figure 2, la distance d entre deux lignes adjacentes est avantageusement de quelques dizaines de micromètres et de préférence inférieure à 100 μ m pour des lignes de filtres pouvant fonctionner à des fréquences comprises entre 2 et 20 GHz, par exemple.
On a représenté en figure 3, les courbes caractéristiques atténuation/fréquence d'un filtre passe-bande conforme à l'invention avec une distance interlignes d = 80 μm (courbe A), d'un filtre passe-bande conforme à l'invention avec d = 104 μm (courbe B) et d'un filtre passe-bande de l'art antérieur avec lignes en simple « U » alternativement dirigées en sens opposés avec une distance interlignes de 144 μm. On constate d'après ces courbes que, d'une part, les pertes d'insertion du filtre conforme à
l'invention sont bien plus faibles que celles d'un filtre de l'art antérieur (sans matériau supraconducteur), ce qui était prévisible du fait de la nature du matériau des lignes du filtre, et d'autre part, les flancs de la courbe A sont plus raides que ceux de la courbe B, et bien plus raides que ceux de la courbe C.