DERIVES D'ACIDE (ALKYL-D-MANNOPYRANOSIDE) URONIQUE, DES PROCEDES POUR LEUR PREPARATION, AINSI QUE LEURS
APPLICATIONS
La présente invention est relative à de nouveaux dérivés d'acide
(alkyl-D-mannopyranoside) uronique, des procédés pour leur préparation, ainsi que leurs applications.
Les tensioactifs sont présents dans la majorité des actes quotidiens, les applications les plus courantes étant rencontrées dans le domaine de la détergence, de la peinture, de l'agrochimie, de la cosmétique, etc.
L'utilisation de matériaux amphiphiles dans le domaine de la cosmétologie ou de la pharmacologie est encore peu développée en ce qui concerne l'encapsulation, le transport et le relargage contrôlé de principes actifs, pour des raisons économiques et d'instabilité relative des agrégats formés. Depuis une dizaine d'années et du fait de l'attente des consommateurs, les tensioactifs doivent répondre à trois critères : douceur et compatibilité dermique, respect de l'environnement, diminution des traces d'impuretés. Outre ces aspects liés notamment à la sécurité, les exigences de développement de ces produits passent par leur coût et leur disponibilité (facilité de synthèse et de production). Les performances des tensioactifs sont essentiellement dues à leurs propriétés physico-chimiques, en particulier leurs propriétés aux interfaces et leur comportement en solution. Les alkylpolyglucosides et les esters de saccharose montrent des propriétés remarquables qui, associées à leur image « écologique », expliquent l'intérêt suscité par ces composés depuis ces 20 dernières années.
Les techniques permettant de préparer des tensioactifs glycosidiques de structure parfaitement définie sont soit de nature purement chimique, soit de nature enzymatique. L'un des inconvénients majeurs de ces techniques réside dans le coût élevé des procédés lié soit au grand nombre d'étapes, soit au coût des enzymes, ce qui en limite les applications potentielles.
Les alkylpolyglucosides ainsi que les esters de saccharose sont préparés selon des procédés relativement simples mais sont obtenus sous la forme de mélanges complexes de mono- et oligoglucosides d'alkyle sous forme pyranose et/ou furanose, et sous forme de dérivés mono- et multicaténaires- respectivement. En ce qui concerne les tensioactifs dérivés d'acides glycosiduroniques, il s'agit essentiellement de dérivés glucu- et galacturoniques,
sous forme de mono- et d'oligomères (voir notamment EP-B-0 532 370 et US-A-5 312 907). En revanche, les tensioactifs en série mannuronique existent uniquement sous forme polymérique, en particulier sous forme d'alginate modifié (voir WO-A-9 812 228 et US-A-5 147 861).
La présente invention vise à proposer de nouveaux dérivés d'acide uronique en série mannopyranosidique, qui peuvent être préparés par des procédés donnant des molécules amphiphiles de structure parfaitement définie et anomériquement pures. Les procédés mis en œuvre sont simples, efficaces et respectueux de l'environnement. On peut ainsi, dans les applications, obtenir des résultats parfaitement reproductibles, ce qui n'est pas le cas lorsque l'on doit utiliser des mélanges d'isomères de fabrication.
Les amphiphiles décrits couvrent une large gamme d'applications potentielles, allant de la détergence avec les dérivés monocaténaires à l'encapsulation avec les composés bolaformes.
Ainsi, selon un premier aspect de l'invention, celle-ci concerne les dérivés d'acide (alkyl-D-mannopyranoside) uronique de formule générale I :
dans laquelle : . x est égal à zéro ou un ;
. Rt représente - (CH2)n - CH3, avec n compris entre 3 et 21 ;
. R2 et R3, qui peuvent être identiques ou différents, représentent l'un ou l'autre des substituants suivants :
. O - (CH2)m - CH3 avec m compris entre 3 et 21 ; . OH ;
. OM, M représentant un cation de métal alcalin ou alcalino- terreux
. NH - (CH2)P- CH3, avec p compris entre 3 et 11 ; . NH - (CH2)q- NH2, avec q compris entre 4 et 22 ;
. NH - (CH2)r- NH - CO - CH2 - N(CH3) 3 Cl, avec r compris entre 4 et 22 ;
. NH - (CH2)S- NH - CO - sucre, avec s compris entre 4 et 22, ainsi que leurs sels. De préférence, ces dérivés sont ceux de formule I telle que définie ci- dessus, dans laquelle :
. x est égal à zéro ;
. Ri est un groupement alkyle ayant 4 à 22 atomes de carbone ; . R2 représente l'un ou l'autre des substituants suivants : - OH ;
- OM ;
- un alcool gras avec 4 à 22 atomes de carbone ;
- une diamine greffée à la glycine bétaïne.
Un premier procédé de préparation de ces dérivés, de formules (1) et (2)
consiste à mettre en réaction l'acide mannuronique, sous forme d'oligomannuronates de sodium saturés ou insaturés ou de blocs polymannuronates de sodium avec 0,1 à 10 équivalents molaires, par rapport au nombre de motif osidique, d'un acide de Brônsted dans 0,1 à 5 équivalents en poids, par rapport à l'acide dans 0,1 à 5 équivalents en poids, par rapport à l'acide mannuronique, de butanol constituant à la fois le réactif et le milieu, puis à neutraliser les produits obtenus.
Un deuxième procédé de préparation de dérivés de formule (3)
dans laquelle m et n sont égaux et compris entre 7 et 21, consiste à mettre en réaction le dérivé de formule (1) telle que définie plus haut, avec 0,1 à 10 équivalents molaires par rapport à ce dérivé d'un acide de Brônsted dans 0,1 à 5 équivalents en poids par rapport audit dérivé d'un alcool gras comportant de 8 à 22 atomes de carbone, constituant à la fois le réactif et le milieu, puis à neutraliser les produits obtenus.
On prépare de préférence des dérivés dans lesquels m et n, qui sont égaux, valent 7, 9, 11, 13 ou 15. De préférence, ladite réaction est mise en oeuvre à une température comprise entre 25 et 100°C, pendant une heure à plusieurs jours, sous pression atmosphérique ou réduite.
Un troisième procédé de préparation de dérivés de formules :
consiste à soumettre les dérivés de formule (3) telle que définie plus haut
- soit à une saponification en utilisant un hydroxyde de métal alcalin ou de métal alcalino-terreux ;
- soit à une acidification, par excès stoechiométrique, par exemple 1,1 à 4 fois en équivalent d'acide minéral tel que l'acide chlorhydrique ou l'acide sulfurique, ou d'acide organique tel que l'acide oxalique.
On prépare de préférence des dérivés dans lesquels M est Na et n vaut 7, 9, 11 ou 13.
Un quatrième procédé de préparation de dérivés de formules (6) ou
(?)
- dans lesquelles r est compris entre 4 et 22 et Rt est tel que défini plus haut, consiste à soumettre l'un ou l'autre des dérivés de formules générales
(1), (2) et (3) tels que définis plus haut, à une aminolyse à l'aide de 0,5 à 1,5 équivalents en poids d'aminé ou de diamine comportant 4 à 22 atomes de carbone, dans 1 à 50 équivalents d'un solvant tel que le méthanol, l'isopropanol ou tout autre alcool à chaîne carbonée courte, en présence ou non d'une base organique telle que la triéthanolamine, les dérivés monoacylés obtenus pouvant alors être greffés à la glycine bétaïne.
L'invention concerne également l'utilisation des dérivés de formule (I) à titre d'agents tensioactifs. Elle vise aussi une composition détergente, émulsifiante ou moussante qui contient au moins un de ces dérivés. De préférence,
cette composition contient un dérivé de formule générale (3) telle que définie plus haut, en présence de l'alcool gras formant le milieu de réaction.
L'invention se rapporte aussi à l'utilisation de dérivés de formule (I) à titre de cristaux liquides. Elle concerne enfin l'utilisation des dérivés bolaformes de formule (I) pour l'encapsulation, la vectorisation ou le relargage contrôlé de principe actifs, notamment dans les domaines cosmétologiques et de la santé.
Après obtention des dérivés de formule générale (3), on peut_éliminer l'acide de Brônsted par une base inorganique, telle que l'hydroxyde de sodium ou de potassium, ou par une base organique, telle que la triéthylamine, et par filtration du sel obtenu après concentration du milieu reactionnel et reprise du résidu par un solvant organique apolaire tel que le dichlorométhane.
On purifie alors le dérivé soit par chromatographie sur colonne de gel de silice, soit par cristallisation dans un solvant tel que l'éther de pétrole, l'oxyde diéthylique, l'acétate d'éthyle, le dichlorométhane, le méthanol ou tout autre solvant ou mélange de solvants organiques.
On peut aussi utiliser le dérivé sans purification, en présence de l'alcool gras constituant le milieu reactionnel.
Par ailleurs, on notera qu'en ce qui concerne les réactions de saponification ou d'acidification des dérivés de formule (3) pour obtenir les dérivés de formules (4) et (5), on effectue celles-ci de préférence pendant une durée de 15 minutes à 3 heures, à des températures comprises respectivement entre 0 à 25° C et
0 à 100° C.
En ce qui concerne les réactions d'aminolyse conduisant aux dérivés de formules (6) et (7), celles-ci sont réalisées de préférence à des températures de 0 à 100° C, pendant 15 minutes à 2 jours.
Comme indiqué plus haut, les dérivés monoacylés obtenus à partir d'une diamine peuvent être greffés à la glycine bétaïne, par exemple en utilisant 1 à
2 équivalents de ce composé dans 10 à 50 équivalents en poids de diméthylforma ide. La réaction est de préférence effectuée à une température comprise entre 0 et 100° C, pendant 15 minutes à 24 heures.
Les dérivés amides de formules (6) et (7) sont purifiés par chromatographie sur colonne de gel de silice, de gel d'exclusion stérique et/ou par dialyse.
Les dérivés selon l'invention sont des composés nouveaux, doués de propriétés amphiphiles qui permettent de les utiliser comme agents tensioactifs
(notamment comme détergents, émulsifiants, agents moussants), cristaux liquides
ou encore comme matériaux amphiphiles s 'organisant spontanément en agrégats supramoléculaires en milieu aqueux dilué.
Dans ces applications, on préfère les dérivés dans lesquels Ri est un radical alkyle ayant de 8 à 22 atomes de carbone, avec un seul cycle osidique (x = 0). A titre de groupements R2 et R3, on préfère les hydroxyles (acides), les métaux alcalins (carboxylates), les alcools gras ayant de 8 à 22 atomes de carbone et les diamines greffées à la glycine bétaïne (bolaformes).
Les dérivés monocaténaires de formules (4) et (5) présentent de bonnes propriétés tensioactives avec des tensions superficielles et des concentrations micellaires critiques relativement basses. Ces dérivés suivant l'invention présentent des tensions superficielles du même ordre de grandeur, voire plus faibles, que les tensioactifs de référence comme les alkylpolyglucosides ou le sodium dodécyl sulfate (connu sous la marque déposée SDS), lequel est largement utilisé dans l'industrie. Par rapport aux dérivés d'acides glucuroniques et galacturoniques servant de matériaux de départ pour la préparation des dérivés de formule (1), on obtient des tensions superficielles identiques mais des concentrations micellaires critiques beaucoup plus faibles, ce qui présente un intérêt majeur. Il faut en effet beaucoup moins de produit pour obtenir des solutions micellaires. Les tensioactifs monocaténaires non ioniques de formule (5) se révèlent très intéressants en terme de pouvoir moussant et de stabilité des mousses formées puisqu'ils sont aussi performants que le SDS (marque déposée), d'où leur utilisation dans la formulation de produits moussants comme les shampoings, les savons liquides, les gels douche, les bains moussants. Les dérivés .présentant deux chaînes alkyles de plus de 8 atomes de carbone présentent de bonnes propriétés émulsionnantes. En présence d'eau, ces dérivés bicaténaires s'hydratent plus ou moins bien selon la condensation en carbone des chaînes. Ils permettent ainsi d'homogénéiser un mélange eau-huile en agissant sur les interactions à la fois hydrophiles (tensioactif/eau) et lipophiles (tensioactiffhuile). Ils permettent la formulation d'émulsions très stables, y compris pour les faibles concentrations en tensioactif (moins de 5% en masse), pour des rapports eau/tensioactiiThuile variables et pour des huiles de différente nature (en particulier les esters méthyliques d'acides gras).
Par ailleurs, différents dérivés conformes à l'invention présentent des propriétés cristallines liquides, thermotropes et/ou lyotropes.
EnfinΛ les composés bolaformes sont aptes à former, de façon spontanée, des agrégats supramoléculaires en milieu aqueux dilué, notamment sous forme de vésicules uni- ou multilamellaires dans lesquelles les monomères adoptent une conformation transmembranaire. Les dérivés bolaformes possèdent la propriété originale de présenter des transitions lamelles-vésicules-disques en fonction des conditions de température et de concentration.
Cette propriété d'agrégation spontanée (aucun apport d'énergie) induit des applications dans l'encapsulation, la vectorisation et le relargage contrôlé de principes actifs, dans le domaine de la cosmétologie, de la santé, etc. Du fait que ces dérivés présentent une charge cationique, ils induisent également des applications dans le transfert de gènes.
D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture des exemples de synthèse suivants :
Exemple 1 : synthèse des n-butyl (n-butyl-α-D- mannopyranosid)uronate et rc-butyl (n-butyl-3-O-«-butyl-4-deoxy-β-D-threo-hex-4- enopyranosiduronate)-(l ->4)-(n-butyl α-D-mannopyranosid)uronate.
Une suspension de 3,75 g d'oligomannuronates de sodium (19,53 mmol CO2Na, léq) dans 190 ml de butanol est agitée à 55°C sous pression réduite (15 mbar), pendant 30 mn. Sous pression atmosphérique, à 55°C, sont ajoutés 5,07 ml d'acide méthane sulfonique (78,12 mmol, 4 éq). Le milieu est agité à 55°C, avec des phases d'évaporation sous pression réduite pour éliminer l'eau formée au cours de la réaction ; le volume initial est conservé par additions ponctuelles de butanol. Après 4 jours, le milieu est laissé à température ambiante avant d'additionner une solution d'hydroxyde de sodium 1 N jusqu'à neutralisation (55 ml). Le butanol et l'eau sont alors évaporés sous vide à 60°C par formation d'un azéotrope eau- butanol. Les traces de solvants sont co-évaporées avec de l'éther diéthylique et le résidu est séché sous vide. Après reprise au dichlorométhane (200 ml), les sels insolubles sont éliminés par filtration sur buchner et le filtrat est concentré sous pression réduite. Le résidu est chromatographie sur colonne de gel de silice (CH2Cl2-MeOH (98:2 puis 95:5 v/v)) pour donner 1,41 g de n-butyl (n-butyl-3-O-n- butyl-4-deoxy-β-D-threo-hex-4-enopyranosiduro-nate)-(l->4)-(«-butyl α-D-manno- pyranosid)uronate (2,44 mmol) et 2,09 g de n-butyl (n-butyl-α-D- mannopyranosid)uronate (6,83 mmol).
a) n-butyl (n-butyl-3-O-«-butyl-4-deoxy-β-D-threo-hex-4- enopyranosiduronate) -(l->4)-(ra-butyl α-D-mannopyranosid)uronate : C28H 8O12 ; M = 576,69 g/mol Huile ; Rdt : 25%
CCM : R/O.6 (CH2Cl2-MeOH (9:1 v/v)) [α]20 -36,6 (c 1 CHC13) IR (nujol) v (cm-1) : 1650 (C=O conj.) ; 1742 (C=O non conj.) ;
3355-3550 (OH)
RMN 1H (DMSO, 400 MHz) δ (ppm) : 0,84-0,90 (m, 12H, 4 - CH3) ; 1,28-1,37 (m, 8H, 4 -CΗ3-CR3) ; 1,42-1,52 (m, 2H, -O-CH2-CH2- alliph.) ; 1,54-1,61 (m, 2H, -O-CH2-CE2 ester) ; 3,42 (dt, IH, -C-1-O-CH - J=6,4 ; 9,8 Hz) ; 3,49-3,54 (m, 3H, H-2, C-3'-O-CH2-) ; 3,58 (dd, IH, H-2', J= 2,3 ; 6,9 Hz) ; 3,62 (dt, IH, -C-1-O-CHβ-, J=6,9 Hz) ; 3,70 (dd, IH, H-3, J=3,l ; 7,1 Hz) ; 3,86 (dd, IH, H-3', J=3,3 ; 6,9 Hz) ; 4,01-4,07 (m, 2H, -CO-O-CH2-) ; 4,07 (t, IH, H-4, J=6,9 Hz) ; 4,11 (t, 2H, -CO-O-CH2-, J=6,6 Hz) ; 4,15 (d, IH, H-5) ; 4,78 (d, IH, H-l, J=4,l Hz) ; 4,99 (d, IH, H-l ') ; 5,94 (d, IH, H-4')
RMN 13C (DMSO, 100 MHz) δ (ppm) : 13,7, 13,8 et 13,9 (4 -ÇH3) ; 18,8 (2 -Ç_H2-CH3 alliph.) ; 19,0 (2 -Ç_H2-CH3 ester) ; 30,2 (2 -O-CH2-ÇH2 alliph.) ;31,3 et 31,8 (2 -O-CH2-CH2 ester) ; 64,7 et 64,9 (2 -O-ÇH2- ester) ; 67,7 (C-l-O-Ç_H2-) ; 67,9 (C-2') ; 68,7 (C-3'-O-ÇH2-) ; 68,9 (C-2) ; 69,0 (C-3) ; 71,8 (C- 5) ; 73,4 (C-3') ; 77,6 (C-4) ; 99,7 (C-1 et C-1 ') ; 110,1 (C-4') ; 140,9 (C-5') ; 161,7 (CO' ester) ; 169,2 (CO ester)
Analyse élémentaire Calculée : % C : 58,32 Mesurée : % C : 58,25 % H : 8,39 % H : 8,52
b) «-butyl (n-butyl-α-D-mannopyranosid) uronate : Cι H26O7 ; M = 306,36 g/mol Huile ; Rdt : 35%
CCM : R 0,4 (CH2Cl2-MeOH (9:1. v/v))
[α]20 D +45,8 (c 1 CHC13)
IR (nujol) v (cm-1) : 1738 (CO) ; 3236-3478 (OH)
RMN 1H (CDC13, 400 MHz) δ (ppm) : 0,89 (t, 3H, -CH3, J=7,3 Hz) ; 0,90 (t, 3H, CH3, J=7,3 Hz) ; 1,29-1,40 (m, 2H, -CΗ -CH3 alliph.) ; 1,47-1,57 (m, 2H, -O-CHs-CH anom.) ; 1,60-1,68 (m, 2H, -O-CH2-CH2 ester) ; 3,41 (dt, IH, -C- 1-O-CHα- J=6,8 ; 9,7 Hz) ; 3,67 (dt, IH, -C-1-O-CHα'-, J=6,9 Hz) ; 3,79 (bd, IH, H-3, J=7,4 Hz) ; 3,90 (bs, IH, H-2) ; 3,98 (t, IH, H-4, J=9,7 Hz) ; 4,03 (d, IH, H- 5) ; 4,17 (t, 2H, -CO-O-CH2-, J=6,7 Hz) ; 4,85 (s, 1H, H-l) RMN 13C (CDC13, 100 MHz) δ (ppm) : 13,7 et 13,8 (2 -Ç_H3) ; 19,0 et 19,3 (2 -ÇH2-CH3) ; 30,4 (-O-CH2-ÇH2 ester) ; 31,4 (-O-CH2-Ç_H2 anom.) ; 65,7 (-O-Ç_H2- ester) ; 68,0 (C-l-O-Ç_H2-) ; 68,6 (C-4) ; 70,4 (C-2) ; 71,2 (C-3) ; 71,5 (C- 5) ; 100,5 (C-1) ; 171,0 (CO ester)
Analyse élémentaire
Calculée : % C : 54,89 + 0,25 H2O : % C : 54,09 Mesurée : % C : 54,37
% H : 8,55 % H : 8,59 % H : 8,61
Exemple 2 : synthèse du n-octyl (n-octyl α-D- mannopyranosid)uronate
Une solution de 100 mg de n-butyl (n-butyl α-D- mannopyranosid)uronate (0,3264 mmol, 1 éq) dans l'octanol (16 éq) est chauffée sous vide à 70°C pendant 15 mn, avant d'ajouter 42 μl d'acide méthane sulfonique (0,6528 mmol, 2 éq). Le milieu reactionnel est laissé sous agitation à 70°C, sous vide, pour éliminer le butanol libéré, puis ramené à température ambiante après 6 heures de contact. Après neutralisation à la triéthylamine, l'octanol est éliminé au four à boules sous vide (4 mbars). Le résidu est chromatographie sur colonne de gel de silice (CH2Cl2-MeOH (98:2-95:5 v/v)) pour donner le n-octyl (n-octyl α-D- mannopyranosid) uronate.
C22H42O7 ; M = 418,57 g/mol Huile ; Rdt 67%
CCM : R/O,3 (CH2Cl2-MeOH (9:1 v/v))
[α]20 D +34,7 (c 1 CHC13)
IR (nujol) v (cm-1) : 1746 (C=O) ; 3309-3540 (OH)
RMN 1H (CDC13, 400 MHz) δ ( pm) : 0,87 (t, 6H, -CH3, J=6,8 Hz) ; 1,20-1,35 (m, 20H, -CHr) ; 1,51-1,58 (m, 2H, -O-CH2-CH anom.) ; 1,63-1,68 (m, 2H, -O-CH2-CH2 ester) ; 3,41 (dt, IH, -C-1-O-CHα- J=6,6 ; 9,2 Hz) ; 3,66 (dt, IH, - C-1-O-CHαl-, J=6,9 Hz) ; 3,80-3,85 (m, IH, H-3) ; 3,92 (s, IH, H-2) ; 4,00 (t, IH, H-4, J=9,5 Hz) ; 4,05 (d, IH, H-5) ; 4,17 (t, 2H, -CO-O-CH2-, J=6,7 Hz) ; 4,87 (s, IH, H-l) RMN 13C (CDC13, 100 MHz) δ (ppm) : 14,1 (-Ç_H3) ; 22,7 (-ÇH2-
CH3) ; 25,8 26,1 28,4 29,2-29,4 31,8 et 31,9 (-ÇH2-) ; 66,0 (-O-Ç_H2- ester) ; 68,4 (C-l-O-Ç_H2-) ; 68,6 (C-4) ; 70,4 (C-2) ; 71,2 (C-3) ; 71,4 (C-5) ; 100,5 (C-1) ; 171,1 (CO ester)
Analyse élémentaire
Calculée : % C : 63,13 + 0,5 H2O : % C : 61,80 Mesurée : % C : 61,78 % H : 10,11 % H : 10,14 % H : 10,13
Exemple 3 : Synthèse du n-octyl α-D-mannopyranosiduronate de sodium
1 éq de n-octyl (n-octyl α-D-mannopyranosid)uronate est solubilisé dans le dichloro-méthane avant d'ajouter lentement une solution NaOH 0,1N (1,1 éq). Après 1 heure d'agitation à température ambiante, le milieu reactionnel est concentré sous pression réduite à 30°C. Le résidu est repris au méthanol et solubilisé à chaud ; après addition de gel de silice, le méthanol est évaporé sous pression réduite puis sous vide. Le résidu est repris au CH2C12 à chaud puis filtré sur fritte et rincé plusieurs fois au CH2C12 pour éliminer l'alcool gras libéré au cours de la réaction. Le gel de silice est alors rincé par un mélange iPrOH-AcOEt-H2O (6:3:1 (v/v/v)) pour décrocher l'uronate de sodium adsorbé sur la silice puis le filtrat est concentré sous pression réduite puis séché sous vide pour éliminer toute trace de solvant organique. Une purification par dialyse (seuil de coupure de 100 D) suivie d'une lyophilisation conduisent au n-octyl α-D-mannopyranosiduronate de sodium.
Cι4H2507 ; M = 305,35 g/mol Solide ; Rdt 90%
CCM : R/0,2 (AcOEt-iPrOH-H2O (6:3:1 v/v/v))
[α]20 D +1,3 (c 0,1 MeOH)
IR (nujol) v (cm-1) : 1635 (C=O)
RMN 1H (D2O, 400 MHz) δ (ppm) : 1,11 (t, 3H, -CH3, J=6,8 Hz) ;
1,53 (s, 10H, -CH2-) ; 1,78-1,83 (m, 2H, -O-CHz-CHr) ; 3,64 (dt, IH, -O-CHα-
J=6,9 ; 9,4 Hz) ; 3,94 (dt, IH, -O-CHα'-, J=6,6 Hz) ; 3,97 (d, IH, H-5, J=9,4 Hz) ;
4,03 (dd, IH, H-3, J=3,0 9,5 Hz) ; 4,07 (t, IH, H-4) ; 4,10-4,12 (m, 1H, H-2) ; 5,08
(s, lH, H-l) RMN 13C (D2O, 100 MHz) δ (ppm) : 14,5 (-ÇH3) ; 23,2 (-Ç_H2-
CH3) ; 26,8-32,4 (-Ç_H2-) ; 68,7 (-O-ÇH2-) ; 70,0 (C-4) ; 71,0 (C-2) ; 71,4 (C-3) ;
73,0 (C-5) ; 100,6 (C-1) ; 177,5 (CO)
Exemple 4 : Synthèse de l'acide α-D-mannopyranosiduronique de n- octyle
1 éq de n-octyl (n-octyl α-D-mannopyranosid)uronate est solubilisé dans le dichloro-méthane avant d'ajouter lentement une solution NaOH 0,1N (1,1 éq). Après 1 heure d'agitation à température ambiante, le solvant organique est évaporé puis le milieu est acidifié à pH 1 dans un bain de glace par une solution HCl IN. La phase aqueuse est extraite à l'acétate d'éthyle puis l'ensemble des phases organiques est concentré sous pression réduite à 30°C. Après dissolution dans du méthanol et addition de silice, l'ensemble est concentré sous pression réduite à 30°C et séché sous vide. Le résidu est repris au CH2C12 à chaud puis filtré sur fritte et rincé plusieurs fois au CH2C12 pour éliminer l'alcool gras libéré au cours de la réaction. Le gel de silice est alors rincé par un mélange iPrOH-AcOEt-H2O (6:3:1 (v/v/v)) pour décrocher l'acide adsorbé sur la silice ; le filtrat est concentré sous pression réduite puis séché sous vide pour éliminer toute trace de solvant organique. Une purification par dialyse (seuil de coupure de 100 D) suivie d'une lyophilisation conduisent à l'acide α-D-mannopyranosiduronique de n-octyle.
Cι4H26O7 ; M = 306,36 g/mol Solide ; Rdt 90%
CCM : R "0,4 (AcOEt-iPrOH-H2O (6:3: 1 v/v/v))
[α]20 D +39,4 (c 1 MeOH) IR (nujol) v (cm-1) : 1724 (C=O) F (H2O) : 58-61°C
RMN 1H (CD3OD, 400 MHz) δ (ppm) : 0,91 (t, 3H, -CH3, J=6,8
Hz) ; 1,24-1,40 (m, 10H, -CH ) ; 1,57-1,59 (m, 2H, -O-CH^CH^-) ; 3,45 (dt, IH, - O-CHα- J=6,2 ; 9,4 Hz) ; 3,71-3,73 (m, IH, -O-CHα'-) ; 3,71-3,73 (m, IH, H-3) ; 3,78 (d, IH, H-2, J=l,4 Hz) ; 3,87 (t, IH, H-4, J=9,3 Hz) ; 3,99 (d, IH, H-5) ; 4,80 (s, IH, H-l) RMN 13C (CD3OD, 100 MHz) δ (ppm) : 14,5 (-ÇH3) ; 23,6 (-ÇH2-
CH3) ; 27,1-33,1 (-Ç_H2-) ; 69,0 (-O-ÇH2-) ; 69,7 (C-4) ; 71,4 (C-2) ; 72,0 (C-3) ; 73,4 (C-5) ; 101,8 (C-1) ; 173,3 (CO)
Analyse élémentaire Calculée : % C : 54,88 Mesurée : % C : 54,72 % H : 8,56 % H : 8,62
Exemple 5 : Synthèse du N-(12-aminododécyl)-n-octyl α-D- mannopyranosiduronamide
2 éq de 1,12-diaminododécane sont dissous dans de l'isopropanol à chaud et, sous agitation magnétique et à température ambiante, 1 éq de n-octyl (n- octyl α-D-mannopyranosid)uronate en solution dans de l'isopropanol est additionné lentement (45 min) au milieu reactionnel. Au bout de 2 h à température ambiante, le mélange est concentré et chromatographie sur colonne de gel de silice (CH2C12- MeOH (9:1 v/v) puis MeOH-ΝH3 (95/5 v/v)) pour donner le N-(12-aminododécyl)- n-octyl α-D-mannopyranosiduronamide.
C26-H52Ν2O6 ; M = 488,70 g/mol
Solide ; Rdt 73%
CCM : R O,3 (MeOH-NH3 (9: 1 v/v))
[α]20 D +22,4 (c 1 MeOH) IR (nujol) v (cm-1) : 1655 (C=O) 3422 (OH) F (MeOH) : 57°C
RMN 1H (CD3OD, 400 MHz) δ (ppm) : 0,90 (t, 3H, -CH3, JM7,1
Hz) ; 1,31 (s, 24H, -CH^-) ; 1,45-1,63 (m, 8H, -CH ) ; 2,68 (t, 2H, -CH2-NH2, J=7,3Hz) ; 3,28 (td, 2H, -NH-CH2-, J=2,4 7,1 Hz) ; 3,46 (dt, IH, -O-CHα- J=6,4 ; 9,7 Hz) ; 3,67-3,71 (m, IH, -O-CHα'- ; 3,70-3,72 (m, IH, H-3) ; 3,74 (t, IH, H-4, J=9,2 Hz) ; 3,79-3,80 (m, IH, H-2) ; 3,87 (d, IH, H-5, J=9,2 Hz) ; 4,81 (s, IH, H-l, J=l,3 Hz)
RMN 13C (CD3OD, 100 MHz) δ (ppm) : 14,5 (-ÇH3) ; 23,7 (-ÇH2- CH3) ; 27,3-33,0 (-ÇH2-) ; 40,1 (-NH-ÇH2-) ; 42,1 (-ÇH2-NH2) ; 69,3 (-O-ÇH2-) ; 70,6 (C-4) ; 71,9 (C-2) ; 72,1 (C-3) ; 73,5 (C-5) ; 102,1 (C-1) ; 172,8 (CO)
Spectre de masse LSIMS avec Cs+, matrice : mNBA
[M+H ] : m/z théorique : 489,3904 m z mesurée : 489,3900
Analyse élémentaire Calculée : % C : 63,90 + 1,5 H2O : % C : 60,55 Mesurée : % C : 60,56
% H : 10,11 % H : 10,75 % H : 10,33
Exemple 6 : Synthèse du chlorure de N-(12-bétaïnylamino-dodécyl)- n-octyl α-D-mannopyranosiduronamide
Un équivalent de N-(12-aminododécyl)-n-octyl α-D- mannopyranosiduronamide est dissous dans du DMF anhydre. 1,5 éq de chlorure de 3-bétaïnylthiazolidine-2-thione sont alors additionnés sous atmosphère d'azote. Au bout de 2 h à température ambiante, le DMF est éliminé à la pompe (40°C, 2
mbars). L'huile obtenue est chromatographiée sur colonne de gel de silice (AcOEt- iPrOH-H2O (6:3:1 v/v/v puis 5:3:2)). La première fraction (UN active) correspond à la mercaptothiazoline et à l'excès de glycine bétaïne activée et la seconde au chlorure de N-(12-bétaïnylamino-dodécyl)-n-octyl α-D-mannopyranosiduronamide. Le bolaforme cationique est ensuite purifié sur gel SEPHADEX G- 10 en utilisant de l'eau comme éluant.
C3ιH62ClΝ3O7 ; M = 624,35 g/mol Solide très hygroscopique ; Rdt 77%
CCM : R 0,1 (AcOEt-MeOH-H2O (6:3:1 v/v/v)) [α]20 D +13,8 (c 1 MeOH)
IR (nujol) v (cm-1) : 1538 1668 (C=O) 3586 (OH) F (AcOEt-MeOH-H2O) : 60-65°C
RMN 1H (D2O, 400 MHz) δ (ppm) : 0,91 (t, 3H, -CH3, J=6,4 Hz) ;
1,31 (s, 24H, -CH2-) ; 1,50-1,62 (m, 8H, -CΗ -) ; 3,14 (t, 4H, -NH-CHr, J=7,4
Hz) ; 3,34 (s, 9H, (CH3» ; 3,35-3,42 (m, IH, -O-CHα-) ; 3,50-3,58 (m, IH, -O-
CHα» ; 3,62-3,70 (m, IH, H-3) ; 3,73 (t, IH, H-4, J=9,3 Hz) ; 3,80-3,88 (m, IH, H-2) ; 3,83 (d, IH, H-5, J=9,4 Hz) ; 4,77 (s, IH, H-l)
RMN 13C (CD3OD, 100 MHz) δ (ppm) : 14,5 (-ÇH3) ; 23,7-33,0 (-Ç_H2-) ; 40,2 et 40,5 (- NH-ÇH2-) ; 54,7 (-N(ÇH3)3) ; 65,7 (-CO-ÇH2-) ; 69,3 (-0-ÇH2-) ; 70,6 (C-4) ; 71,8 (C-2) ; 72,1 (C-3) ; 73,4 (C-5) ; 102,0 (C-1) ; 164,6 (-NH-ÇO-CH2-) ; 172,8 (-C-5-ÇO-NH-)
Spectre de masse
LSIMS avec Cs+, matrice : m BA
[M-C1]+ : m/z théorique : 588,4588 m z mesurée : 588,4584
Les exemples ci-après donnent les propriétés physico-chimiques de certains dérivés selon l'invention.
Mesure des tensions superficielles et des concentrations micellaires critiques
Les mesures tensiométriques ont été effectuées à l'aide d'un tensiomètre à goutte selon la méthode de la goutte montante (tensiomètre TRACKER, I.T. CONCEPT).
Propriétés cristallines liquides
L'identification des mésophases lyotropes et thermotropes a été réalisée conjointement par microscopie sous lumière polarisée en utilisant un microscope à polarisation Leika DMLS équipé d'une platine chauffante 350 Dig. et d'un appareil photo SONY.
Agrégats supramoléculaires en milieu aqueux dilué
Les bolaamphiphiles (5 à 30 mg) sont dispersés en milieu aqueux par simple agitation au vortex (1 à 5 mn). Les solutions sont laissées à température ambiante pendant quelques heures de façon à ce qu'elles aient atteint leur état d'équilibre.
Quelques microlitres de solution aqueuse contenant l'échantillon et un cryoprotecteur (le glycérol) en rapport (1 :2 v/v) sont déposés sur un support en cuivre très fin que l'on plonge rapidement dans du propane liquide puis dans de l'azote liquide. La présence du cryoprotecteur évite la formation de cristaux de glace lors de la congélation qui pourraient altérer la morphologie et la structure des agrégats supramoléculaires formés. Le support congelé est ensuite transféré, à basse température, dans un appareil de cryodécapage de type Balzers 310. Après l'obtention d'un vide poussé, l'échantillon est fracturé à -125°C avec un couteau refroidi. La surface de fracture est immédiatement répliquée par evaporation de platine-carbone. La réplique est finalement nettoyée puis visualisée à l'aide d'un microscope Philipps de type 410.
Dérivés 6 dans lequel :
Ri = C8H17,
R2 = NH(CH2)ι2NH(CO)CH2N(CH3)3Cl