Nouveau récepteur GnRH humain
La présente invention concerne un gène codant pour un nouveau récepteur humain GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone Receptor ou récepteur pour l'hormone libératrice de gonadotropine). Elle a également pour objet des cellules hôtes génétiquement modifiées qui expriment ledit récepteur, ainsi que leur utilisation pour évaluer et cribler des produits et des analogues de GnRH impliqués dans l'activation, la régulation et le découplage dudit récepteur.
Un grand nombre de récepteurs de la famille GnRH-R (récepteurs GnRH) ont été identifiés récemment dans de nombreuses espèces. Bien souvent, un certain nombre de sous-types de récepteurs GnRH ont été isolés chez une même espèce (cf. par exemple, pour le crapaud, McCann et coll., Proc. Natl. Acad. Sci. USA (2001), 98(1), 361-366). Il a été montré chez les vertébrés que ces récepteurs se trouvent exprimés au moins dans l'hypophyse et le cerveau. Chez l'homme, il n'existe actuellement qu'un seul récepteur GnRH connu, à savoir celui isolé par S. Kakar et ses collaborateurs (Kakar et coll., Biochem. Biophys. Res. Commun. (1992), 189, 289-295).
La demanderesse vient à présent de trouver un nouveau récepteur GnRH humain, ci-après désigné par GnRH-R2.
L'invention concerne tout d'abord un récepteur GnRH-R2 isolé, lequel comprend la séquence d'acides aminés SEQ. LD. NO. 4. Ladite séquence SEQ. ID. NO. 4 est la suivante :
1 MSAGNGTPWG VEVEGSELPT FSAAAKVRVG VTIV FVSSA GGNLAV SV
51 TRREPSQLRP SPVRRLFIH AAADLLVTFV VMPLDATWNI TVQWLAVDIA
101 CRT MF KLM ATYSAAF PV VIG DRQAAV NP GSRSGV RK LGAAWG
151 SFL AFPDPF TQCVTKGSFK AQWQETTYN FTFCCLF P LTAMAICYSR
201 IV SVSRPQT RKGSHAPAGE FALPRSFDNC PRVR RALRL AL ILLTFIL 251 CWTPYYLLGM YWFSPTM T EVPPSLSHIL F LGLLNAPL DPLLYGAFT
301 GCRRGHQELS IDSSKEGSGR MLQEEIHAFR QLEVQKTVTS RRAGETKGIS 351 ITSI
De préférence, ledit récepteur consiste en la séquence d'acides aminés SEQ. LD. NO. 4.
L'invention concerne aussi un récepteur GnRH isolé codé par une séquence nucléotidique telle qu'il s'hybride avec le polynucléotide de séquence SEQ. ID. NO. 3 (décrite plus loin). De préférence, ledit récepteur GnRH isolé est codé par une séquence nucléotidique telle qu'il s'hybride dans des conditions de forte stringence avec ledit polynucléotide de séquence SEQ. ID. NO. 3.
Elle a de plus pour objet un polynucléotide isolé comprenant soit la séquence de nucléotides SEQ. ID. NO. 3, soit la séquence complémentaire à ladite séquence de nucléotides SEQ. ID. NO. 3. Cette séquence SEQ. ID. NO. 3 est la suivante :
1 tttctctcca ggccaccatg tctgcaggca acggcacccc ttggggagtg 51 gaggtggagg gctcagagct gcccaccttc tcggcagcag ccaaggtccg
101 agtgggagtg accattgtgc tgtttgtttc ttcggctgga gggaacctgg
151 cagtcctgtg gtcagtgaca cggcgggaac ccagccagct ccgcccctct
201 ccggtcagga gactcttcat ccatttagca gccgccgact tactagtcac
251 ttttgtggtt atgcccctag atgccacctg gaatatcact gttcaatggc 301 tggctgtgga catcgcatgt cggacactga tgttcctgaa actaatggcc
351 acgtattctg cagctttcct gcctgtggtc attggattgg accgccaggc
401 agcagtactc aacccgcttg gatcccgttc aggtgtaagg aaacttctgg
451 gggcagcctg gggacttagt ttcctgcttg ccttccccga ccctttcact
501 cagtgtgtca ccaaaggcag cttcaaggct caatggcaag agaccaccta 551 taacctcttc accttctgct gcctctttct gctgccactg actgccatgg
601 ccatctgcta tagccgcatt gtcctcagtg tgtccaggcc ccagacaagg
651 aaggggagcc atgcccctgc tggtgaattt gccctccccc gctcctttga
701 caattgtccc cgtgttcgtc tccgggccct gagactggcc ctgcttatct
751 tgctgacctt catcctctgc tggacacctt attacctact gggtatgtgg 801 tactggttct cccccaccat gctaactgaa gtccctccca gcctgagcca
851 catccttttc ctcttgggcc tcctcaatgc tcctttggat cctctcctct
901 atggggcctt cacccttggc tgccgaagag ggcaccaaga acttagtata
951 gactcttcta aagaagggtc tgggagaatg ctccaagagg agattcatgc
1001 ctttagacag ctggaagtac aaaaaactgt gacatcaaga agggcaggag 1051 aaacaaaagg catttctata acatctatct gatcctaaca gagtatgtag
1101 gaacagaata gtaagtcttt agtgccataa gatcttaaca tctcacttct
1151 actcctgctc tcctagttcc cccc
De préférence, ledit polynucléotide isolé consiste en une séquence de nucléotides comprenant la séquence de nucléotides SEQ. ID. NO.3. Encore plus préférentiellement, ledit polynucléotide isolé consiste en la séquence de nucléotides SEQ. ID. NO.3.
L'invention comprend également les polynucléotides dont la séquence est homologue au moins à 75 %, de préférence au moins à 85 % et encore plus préférentiellement au moins à 90 % voire 95 %, à la séquence SEQ. ID. NO.3. Cela s'applique également mutatis mutandis aux autres polynucléotides, peptides et protéines de l'invention.
L'invention comprend donc également le polynucléotide isolé consistant essentiellement soit en la séquence de nucléotides SEQ. ID. NO.5, soit en la séquence complémentaire à ladite séquence de nucléotides SEQ. ID. NO.5. Cette séquence SEQ. ID. NO.5 est la suivante :
1 tttctctcca ggccaccatg tctgcaggca acggcacccc ttgggggtca
51 gcagcggggg aggaggtctg ggctggatca ggagtggagg tggagggctc
101 agagctgccc accttctcgg cagcagccaa ggtccgagtg ggagtgacca
151 ttgtgctgtt tgtttcttcg gctggaggga acctggcagt cctgtggtca
201 gtgacacggc gggaacccag ccagctccgc ccctctccgg tcaggagact 251 cttcatccat ttagcagccg ccgacttact agtcactttt gtggttatgc
301 ccctagatgc cacctggaat atcactgttc aatggctggc tgtggacatc 351 gcatgtcgga cactgatgtt cctgaaacta atggccacgt attctgcagc 401 tttcctgcct gtggtcattg gattggaccg ccaggcagca gtactcaacc 451 cgcttggatc ccgttcaggt gtaaggaaac ttctgggggc agcctgggga 501 cttagtttcc tgcttgcctt ccccgacctg ttcctgttcc acacggtcca 551 ccgagctggc ccagaccctt tcactcagtg tgtcaccaaa ggcagcttca 601 aggctcaatg gcaagagacc acctataacc tcttcacctt ctgctgcctc 651 tttctgctgc cactgactgc catggccatc tgctatagcc gcattgtcct 701 cagtgtgtcc aggccccaga caaggaaggg gagccatgcc cctgctggtg 751 aatttgccct cccccgctcc tttgacaatt gtccccgtgt tcgtctccgg 801 gccctgagac tggccctgct tatcttgctg accttcatcc tctgctggac 851 accttattac ctactgggta tgtggtactg gttctccccc accatgctaa 901 ctgaagtccc tcccagcctg agccacatcc ttttcctctt gggcctcctc
951 aatgctcctt tggatcctct cctctatggg gccttcaccc ttggctgccg
1001 aagagggcac caagaactta gtatagactc ttctaaagaa gggtctggga
1051 gaatgctcca agaggagatt catgccttta gacagctgga agtacaaaaa
1101 actgtgacat caagaagggc aggagaaaca aaaggcattt ctataacatc
1151 tatctgatcc taacagagta tgtaggaaca gaatagtaag tctttagtgc
1201 cataagatct taacatctca cttctactcc tgctctccta gttcccccc
Cette séquence correspond à un récepteur GnRH-R2 isolé qui consiste essentiellement en la séquence d'acides aminés SEQ. ID. NO.6, laquelle est la suivante :
1 MSAGNGTPWG SAAGEEV AG SGVEVEGSΞL PTFSAAAKVR VGVTIVLFVS
51 SAGGNLAVLW SVTRRΞPSQL RPSPVRRLFI H AAADLLVT FW P DATW
101 NITVQWLAVD IACRTLMFLK LMATYSAAFL PWIG DRQA AV NP GSRS
151 GVRKLLGAAW GLSFLLAFPD FLFHTVHRA GPDPFTQCVT KGSFKAQ QE
201 TTYNLFTFCC LFLLP TAMA ICYSRIV SV SRPQTRKGSH APAGΞFALPR
251 SFDNCPRVR RALRLALLIL LTFILC TPY YLLGMWYWFS PTMLTEVPPS
301 SHILFLLGL LNAPLDP Y GAFTLGCRRG HQE SIDSSK EGSGRMLQEE
351 IHAFRQ EVQ KTVTSRRAGE TKGISITSI
L'invention concerne de même un polynucléotide isolé qui code pour un récepteur GnRH naturel, ledit polynucléotide comprenant une séquence nucléotidique telle qu'il s'hybride avec un polynucléotide isolé comprenant la séquence de nucléotides SEQ. LD. NO. 3 ou SEQ. LD. NO. 5 ou la séquence complémentaire à ladite séquence de nucléotides SEQ. LD. NO. 3 ou SEQ. LD. NO. 5.
L'invention a également pour objet un polynucléotide isolé comprenant une séquence nucléotidique codant pour un polypeptide de séquence d'acides aminés SEQ. LD. NO. 4 ou SEQ. LD. NO. 6.
L'invention a encore pour objet un polynucléotide isolé qui code pour un récepteur GnRH naturel, ledit polynucléotide étant susceptible de s'hybrider avec un polynucléotide isolé comprenant une séquence nucléotidique codant pour un polypeptide de séquence d'acides aminés SEQ. LD. NO. 4 ou SEQ. LD. NO. 6..
L'invention concerne aussi un polynucléotide isolé qui code pour un récepteur GnRH naturel, ledit polynucléotide étant susceptible d'être obtenu par un procédé comportant les étapes successives suivantes :
a) réaction de polymérisation en chaîne (PCR) sur une banque d'ADNc humain de tissus de cerveau ou d'hypophyse avec 0,5 μM d'amorce FI (de séquence SEQ. LD. NO. 1) et d'amorce RI (de séquence SEQ. ID. NO. 2), 200 μM de déoxynucléotides triphosphate (ou dNTPs : dATP, dCTP, dGTP et dTTP), 10 mM de Tris-HCl (pH 8,3), 50 mM KC1, 1,5 mM de MgCl2 et 0,5 U de Taq ADN polymérase dans un volume final de 50 μl, les paramètres de cycles thermiques comprenant une dénaturation à 94° C pendant 30 s, une hybridation des amorces à 60° C pendant 1 minute et une extension de polymérisation à 72° C pendant 30 s (avec une extension finale de 5 minutes) ;
b) hydrolyse des séquences HindIII et EcoRI ; et
c) séparation sur gel d'agarose 1%.
L'mvention se rapporte également au récepteur GnRH isolé codé par un polynucléotide susceptible d'être obtenu par le procédé qui vient d'être décrit.
Un objet supplémentaire de l'invention est un vecteur recombinant contenant la séquence nucléotidique de l'un des polynucléotides décrits précédemment. L'invention concerne de plus un vecteur recombinant contenant la séquence nucléotidique de l'un desdits polynucléotides associée à une séquence nucléotidique de régulation contenant des informations de régulation transcriptionnelle et traductionnelle qui contrôlent l'expression de la séquence nucléotidique dans une cellule hôte.
L'invention offre également une cellule génétiquement modifiée contenant la séquence nucléotidique de l'un des polynucléotides décrits précédemment. Elle offre encore une cellule génétiquement modifiée contenant la séquence nucléotidique de l'un desdits polynucléotides associée à une séquence nucléotidique de régulation contenant des informations de régulation transcriptionnelle et traductionnelle qui contrôlent l'expression de la séquence nucléotidique dans une cellule hôte.
L'mvention concerne en outre l'utilisation de l'un des récepteurs définis précédemment pour la découverte d'agents thérapeutiques, et en particulier pour la découverte d'agents thérapeutiques destinés à traiter les pathologies dépendantes des stéroïdes gonadiques, et en particulier : - chez la femme : l'endométriose, le fibrome, la désensibilisation hypophysaire gonadotrope lors des protocoles de procréation médicalement assistée, le cancer du sein chez la femme pré-ménopausée, le syndrome des ovaires polykystiques, le cancer de l'ovaire et le cancer de l'endomètre ;
- chez l'homme : l'hyperplasie bénigne de la prostate et le cancer de la prostate ;
- la puberté précoce masculine ou féminine.
Par ailleurs, l'invention aura encore pour objet l'utilisation de l'un des récepteurs définis précédemment pour la découverte d'agents thérapeutiques pour la découverte d'agents thérapeutiques destinés à protéger les ovaires chez la femme qui est soumise à une chimiothérapie ou à traiter l'adénome gonadotrope.
L'invention concerne encore, en tant que médicament, l'un des récepteurs définis précédemment ou un fragment biologiquement actif d'un de ceux-ci. Elle concerne également une composition pharmaceutique contenant, à titre de principe actif, l'un des récepteurs définis précédemment ou un fragment biologiquement actif d'un de ceux-ci. Elle concerne en outre l'utilisation desdits récepteurs ou fragments biologiquement actifs de ceux-ci pour préparer un médicament destiné à traiter les pathologies dépendantes des stéroïdes gonadiques, et en particulier :
- chez la femme : l'endométriose, le fibrome, la désensibilisation hypophysaire gonadotrope lors des protocoles de procréation médicalement assistée, le cancer du sein chez la femme pré-ménopausée, le syndrome des ovaires polykystiques, le cancer de l'ovaire et le cancer de l'endomètre ;
- chez l'homme : l'hyperplasie bénigne de la prostate et le cancer de la prostate ;
- la puberté précoce masculine ou féminine. L'invention concerne encore par ailleurs l'utilisation d'un des récepteurs définis précédemment ou d'un fragment biologiquement actif d'un de ceux-ci pour préparer un médicament destiné à protéger les ovaires chez la femme qui est soumise à une chimiothérapie ou à traiter l'adénome gonadotrope.
D'autres objets et intérêts de la présente invention deviendront encore évidents à la lumière de la description détaillée qui suit.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
Selon la présente invention, le récepteur GnRH-R2 humain peut être clone et exprimé. GnRH-R2 est caractérisé par sept segments trans-membranaires caractéristiques des récepteurs couplés aux protéines G ; mais, contrairement au récepteur GnRH-R, GnRH-R2 possède une extrémité intra-cellulaire C-terminale avec en séquence finale la présence d'un domaine PDZ d'ancrage au cytosquelette (PSD-95/discs large/ZO-1, décrit dans Kornau et coll., Science (1995), 269, 1737-1740).
GnRH-R2 produit ici peut être utilisé pour évaluer et cribler des produits et des analogues de GnRH impliqués dans l'activation, la régulation ou le découplage de GnRH-R2. Alternativement, l'ADN de GnRH-R2, des ohgonucléotides sens ou anti-sens, GnRH-R2, des fragments peptidiques de celui-ci, ou des anticorps dirigés contre celui-ci peuvent être utilisés dans des méthodes de diagnostic et/ou thérapeutiques.
La séquence d'acides nucléiques codante (SEQ. ID. NO. 3 ou SEQ. ID. NO. 5) et la séquence en acides aminés déduite (SEQ. ID. NO. 4 ou SEQ. ID. NO. 6) pour le récepteur humain GnRH-R2 sont décrites dans la présente demande. La phase de lecture ouverte complète code pour une protéine de 354 ou 379 acides aminés d'environ 39 000 daltons. L'analyse d'hydrophobicité de la protéine déduite révèle 7 portions composées d'acides aminés hautement hydrophobes. Contrairement au premier récepteur humain GnRH-R découvert, GnRH-R2 possède une longue extrémité C-terminale avec la présence d'un motif de reconnaissance PDZ (ITSI-Stop) en bout de chaîne C-terminale.
La présente invention a pour objet des polynucléotides ou polypeptides isolés. Un polynucléotide ou un polypeptide est dit « isolé » s'il est pris hors de son environnement original. En particulier, un polynucléotide ou un polypeptide est isolé s'il est séparé du matériel biologique avec lequel il coexiste dans le système naturel.
Selon l'invention, les séquences qui codent pour GnRH-R2 et des fragments ou des protéines de fusion de GnRH-R2 peuvent être utilisés pour générer des molécules d'ADN recombinant qui dirige l'expression de GnRH-R2, ou d'une portion active de celui-ci, dans des cellules hôtes appropriées. Alternativement, des séquences qui s'hybrident avec des portions des séquences de GnRH-R2 peuvent également être utilisées dans des essais d'hybridation d'acides nucléiques, Southern blot, Northern blot, etc.
A cause de la dégénération du code génétique, d'autres séquences d'ADN codant substantiellement pour la séquence en acides aminés de GnRH-R2 peuvent être utilisées pour le clonage et l'expression de GnRH-R2. De telles séquences d'ADN incluent celles capables d'hybrider les séquences de GnRH-R2 dans certaines conditions de stringence qui peuvent être ajustées de plusieurs manières. Par exemple, lors de réaction de polymérisation en chaîne (PCR), la température à laquelle s'hybrident les amorces à la matrice ou les concentrations de MgCl2 dans le tampon réactionnel, peuvent être ajustés. Lors de l'utilisation de fragments d'ADN radio-marqués, ou d'oligonucléotides pour sonder des membranes, la stringence peut être ajustée en changeant les forces ioniques des solutions de lavage ou en contrôlant avec précaution la température de lavage.
L'invention comprend en particulier les polynucléotides présentant une homologie d'au moins 75 % avec le polynucléotide de séquence SEQ. ID. NO. 3 ou SEQ. ID. NO. 5. Le degré d'homologie exprimé en % est calculé comme suit : 100 - 100 x (N7N) avec N' représentant le nombre de nucléotides modifiés par rapport à la séquence SEQ. LD. NO. 3 ou SEQ. ID. NO. 5 et N le nombre de nucléotides de SEQ. LD. NO. 3 ou SEQ. ID. NO. 5.
De manière préférentielle, une telle séquence nucléotidique homologue s'hybride spécifiquement avec la séquence complémentaire à la séquence SEQ. ID. NO. 3 ou SEQ. LD. NO. 5 dans des conditions stringentes. Les paramètres définissant les conditions de stringence dépendent de la température à laquelle 50 % des brins appariés se séparent (T.J.
Pour les séquences comprenant plus de 30 bases, et d'après Sambrook et coll. (Molecular cloning : A Laboratory Manual, Cold Spring Harbor Laboratories, Cold Spring Harbor, NY, 1989), Tm est définie par la relation :
Tm = 81,5 + 0,41 x (% G+C) + 16,6 x log[cations] - 0,63 x (% formamide) - (600 / nombre de bases)
Pour la présente invention, les conditions de stringence seront dites « fortes » lorsque l'on utilise une température d'hybridation de 10° C en dessous de Tm et des tampons d'hybridation contenant une solution 6 x SSC (chlorure de sodium 0,9 M et citrate de sodium 0,09 M). Dans de telles conditions, les polynucléotides de séquences aspécifiques ne s'hybrideront pas avec le polynucléotide de la séquence complémentaire à la séquence SEQ. ID. NO. 3 ou SEQ. LD. NO. 5.
Des séquences d'ADN altérées qui peuvent être utilisées en accord avec la présente invention incluent des délétions, des additions ou des substitutions de différents résidus nucléotidiques résultant dans une séquence qui code le même produit du gène ou de fonction équivalente. Le produit du gène peut également contenir des délétions, des additions ou des substitutions de résidus d'acides aminés dans la séquence de GnRH-R2, qui résultent dans des changements dits silencieux, produisant ainsi un GnRH-R2 de fonction équivalente.
De telles substitutions en acides aminés peuvent être réalisés sur la base de la polarité, de la charge, de la solubilité, de l'hydrophobicité, de l'hydrophilicité, et/ou de la nature amphipatique des résidus impliqués.
Par exemple, des acides aminés chargés négativement incluent l'acide aspartique et l'acide glutamique, des acides aminés chargés positivement incluent la lysine et Farginine, des acides aminés avec des groupements polaires ayant des valeurs d'hydrophobicité voisines incluent la leucine, l'isoleucine, la valine ; la glycine, l'alanine ; l'asparagine, la glutamine ; la serine, la thréonine ; la phénylalanine, la tyrosine. Un récepteur ayant une fonction équivalente à GnRH-R2 réfère à un récepteur qui fixe GnRH mais pas nécessairement avec la même affinité de son équivalent natif GnRH-R2.
Les séquences d'ADN de la présente invention peuvent être modifiées pour altérer la séquence codant pour GnRH-R2 pour de nombreuses raisons incluant de manière non limitative des altérations qui modifient le processus et l'expression du produit du gène. Par exemple, des mutations peuvent être introduites en utilisant des techniques bien connues de l'homme du métier, par exemple la mutagénèse dirigée, l'insertion de nouveaux sites de restriction, l'altération des glycosylations, la phosphorylation, etc.
En particulier, dans certains systèmes d'expression comme la levure, la cellule hôte peut sur-glycosyler le produit du gène. Dans un tel système, il est préférable d'altérer la séquence codante de GnRH-R2 pour éliminer les sites de glycosylation. Dans l'étendue de la divulgation de la présente invention figurent également une séquence GnRH-R2 ou GnRH-R2 modifiée liée à une séquence hétérologue pour coder une protéine de fusion. La protéine de fusion peut être modifiée pour contenir une site de clivage localisé entre la séquence de GnRH-R2 et la séquence de la protéine hétérologue, de telle sorte que GnRH-R2 peut être clivé de la partie hétérologue.
La séquence codant pour GnRH-R2, qui fait partie de la présente invention, peut être synthétisée entièrement ou en partie en utilisant des méthodes chimiques bien connues de l'homme du métier qui pourra notamment se référer aux publications
suivantes : Caruthers et coll., Nue. Acids Res. Symp. Ser. (1980), 7, 215-233 ; Créa et Horn, Nue. Acids Res., 9(10), 2331 ; Matteucci et Caruthers, Tetrahedron Lett. (1980), 21, 719 ; et Chow et Kempe, Nue. Acids Res. (1981), 9(12), 2807-2817.
Alternativement, la protéine elle-même peut être produite en utilisant des méthodes chimiques pour synthétiser la séquence en acides aminés de GnRH-R2 entièrement ou en partie.
Dans le but d'exprimer le récepteur GnRH-R2 biologiquement actif, la séquence nucléotidique codant pour GnRH-R2 ou un équivalent fonctionnel comme décrit ci-dessus, est insérée dans un vecteur d'expression approprié, i.e., un vecteur contenant les éléments nécessaires pour la transcription et la traduction de la séquence codante insérée. Les produits du gène GnRH-R2 ainsi que les cellules hôtes ou les lignées cellulaires transfectées ou transformées avec le vecteur d'expression recombinant GnRH-R2 peuvent être utilisés dans de nombreux cas qui incluent mais ne sont pas limités à la génération d'anticorps (i.e. monoclonaux ou polyclonaux) qui fixent le récepteur, y compris ceux qui inhibent de manière compétitive la fixation de GnRH et neutralisent son activité, le criblage et la sélection d'analogues de GnRH ou des produits qui agissent via le récepteur GnRH-R2, etc.
Des méthodes bien connues de l'homme du métier peuvent être utilisées pour construire des vecteurs d'expression contenant la séquence codant pour GnRH-R2 et les signaux de contrôles de transcription/traduction. Ces méthodes incluent les techniques in vitro d'ADN recombinant, les techniques synthétiques et les recombinaisons génétiques (cf. par exemple les techniques décrites dans Maniatis et coll., Molecular Cloning Laboratory Manual, Cold Spring Harbor Laboratory, New York (1989) et Ausubel et coll., Current Protocols in Molecular Biology, Greene Publishing Associates et Wiley Interscience (1989), New York).
Une variété de systèmes hôtes/vecteur d'expression peut être utilisée pour exprimer la séquence codant pour GnRH-R2. Lesdits systèmes incluent mais ne sont pas limités aux microorganismes comme une bactérie transformée par un ADN recombinant de bactériophage, des vecteurs d'ADN de plasmides ou cosmides contenant la séquence codant pour GnRH-R2, des levures transformées avec des vecteurs d'expression contenant la séquence codant pour GnRH-R2, des systèmes de cellules d'insectes infectées par un vecteur d'expression viral (par exemple un baculovirus) contenant la séquence codant pour GnRH-R2, des cellules de plantes infectées par un vecteur d'expression viral (par exemple le cauliflower mosaic virus (CaMN) ou le tobacco mosaic virus (TMN)) ou transformées par un vecteur d'expression plasmidique (par
exemple Ti plasmid) contenant la séquence codant pour GnRH-R2, ou un système de cellule animale infectée par un vecteur d'expression viral recombinant (par exemple adéno virus ou vaccinia virus).
Les éléments d'expression de ces systèmes varient selon le système hôte/vecteur utilisé. Par exemple, lorsque le clonage a lieu dans un système de cellules de mammifères, les promoteurs qui dérivent du génome de cellules de mammifères (par exemple un promoteur métallothionéine) ou à partir de virus de mammifères (par exemple le promoteur tardif d'adénoviras (adenovirus late promoter) ou le promoteur de vaccinia virus 7,5 K) peuvent être utilisés.
L'invention concerne de plus le clonage de l'ADNc de GnRH-R2 dans un vecteur d'expression pCDNA 3.1. Des cellules HEK peuvent être transfectées avec la construction vecteur/GnRH-R2 de manière transitoire ou de façon stable en utilisant un réactif Effectene selon les recommandations du fabricant (Qiagen).
De nombreuses procédures connues de l'homme du métier peuvent être utilisées pour la production d'anticorps contre des épitopes du récepteur GnRH-R2 produit de manière recombinante. Des anticorps neutralisants, ceux qui réalisent une compétition avec les sites de fixation à GnRH sur le récepteur GnRH-R2 sont préférés pour une utilisation dans des méthodes de diagnostic ou thérapeutiques.
Pour la production d'anticorps, différentes espèces d'animaux peuvent être immunisées par injection de GnRH-R2 (y compris, notamment, les lapins, les souris, les rats, etc.). Des adjuvants peuvent être utilisés pour augmenter la réponse immunologique, dépendant de l'espèce hôte, notamment le réactif de Freund, des gels minéraux comme l'hydroxide d'aluminium, des substances ayant des surfaces activées comme la lysoélicithine, des polyols pluroniques, des polyanions, des peptides, des huiles minérales, du dinitrophénol, etc.
Des anticorps monoclonaux contre GnRH-R2 peuvent être préparés en utilisant n'importe quelle technique qui permet la production de molécules d'anticorps dans des cultures de lignées cellulaires comme, par exemple, les techniques d'hybridomes originellement décrites par Kohler et Milstein (Nature (1975), 256, 495-497), la technique d'hybridome de cellules B (Kosbor et coll., Immunology Today (1983), 4, 72 ; Cote et coll., Proc. Natl. Acad. Sci. (1983), 80, 2026-2030). Des fragments d'anticorps reconnaissant les sites spécifiques de liaison de GnRH-R2 peuvent être générés par des techniques classiques bien connues de l'homme du métier. De tels fragments comprennent notamment les fragments F(ab')2 qui peuvent être obtenus par digestion trypsique de la molécule d'anticorps.
L'ADN de GnRH-R2, les ohgonucléotides anti-sens, les produits d'expression de GnRH-R2, les anticorps et les lignées cellulaires hôtes exprimant GnRH-R2 décrits ci-dessus sont utiles dans le domaine du diagnostic et en thérapeutique, mais également pour la recherche pharmacologique et la découverte de médicaments.
Par exemple, la séquence d'ADN de GnRH-R2 peut être utilisée dans des essais d'hybridation sur biopsies pour diagnostiquer une expression anormale de GnRH-R2, par exemple une analyse par les techniques de Southern et de Northern, incluant les essais d'hybridation in situ. Dans le domaine thérapeutique, des molécules anti-sens définies sur la base de la séquence d'ADN de GnRH-R2 peuvent être utilisées pour bloquer le transport et l'expression de GnRH-R2. Alternativement, l'ADN de GnRH-R2 peut être utilisé en thérapie génique pour introduire le gène normal recombinant dans des cellules défectives ou pour corriger des mutations afin de reconstituer GnRH-R2 et sa fonction.
Également selon la présente invention, des anticorps spécifiques contre GnRH-R2 peuvent être utilisés pour déterminer le profil d'expression du récepteur dans des biopsies de tissus, ou pour permettre des diagnostics à partir d'imagerie médicale réalisée in vivo. Par exemple, un anticorps couplé à une entité de détection en imagerie peut être administré à un patient pour localiser la distribution de GnRH-R2 in vivo.
Toujours selon l'invention, le récepteur GnRH-R2, ou un fragment de celui-ci contenant son site de fixation, peut être administré in vivo. Le récepteur libre ou le fragment peptidique de celui-ci peut réaliser une compétition pour la fixation de GnRH et inhiber son interaction avec le récepteur natif vivo.
A moins qu'ils ne soient définis d'une autre manière, tous les termes techniques et scientifiques utilisés ici ont la même signification que celle couramment comprise par un spécialiste ordinaire du domaine auquel appartient cette invention. De même, toutes les publications, demandes de brevets, tous les brevets et toutes autres références mentionnées ici sont incorporées par référence.
Les paragraphes qui suivent décrivent une méthode pour cloner un ADNc codant pour le récepteur GnRH-R2.
Çlonqge [ du récepteur GnRH-R2
Dans un premier temps, une réaction de polymérisation en chaîne (PCR) est réalisée sur une série de banques d'ADNc disponibles commercialement de tissus du cerveau ou de l'hypophyse dans lesquels GnRH est habituellement exprimé (cf. Kakar et coll., Biochem. Biophys. Res. Commun. (1992), 189, 289-295) en utilisant les amorces FI de séquence SEQ. ID. NO. 1 et RI de séquence SEQ. ID. NO. 2. Ces séquences, reproduites ci-après, contiennent respectivement des séquences de sites de restriction HindIII et EcoRI.
Les séquences SEQ. ID. NO. 1 et SEQ. ID. NO. 2 des amorces FI et RI sont les suivantes :
- SEQ. LD. NO. 1 : 5'- GCA AGC TTC CAC CAT GTC TGC AGG C-3'
- SEQ. LD. NO. 2 : 5'- CGG AAT TCG GGG GGA ACT AGG AG -3'
Les conditions de réaction incluent 0,5 μM de FI (de séquence SEQ. ID. NO. 1) et de RI (de séquence SEQ. ID. NO. 2), 200 μM de déoxynucléotides triphosphate (ou dNTPs : dATP, dCTP, dGTP et dTTP), 10 mM Tris-HCl (pH 8,3), 50 mM KCl, 1,5 mM MgCl2 et 0,5 U Taq ADN polymérase dans un volume final de 50 μl. Les paramètres de cycles thermiques comprennent une dénaturation à 94° C pendant 30 s, une hybridation des amorces à 60° C pendant 1 minute et une extension de polymérisation à 72° C pendant 30 s (avec une extension finale de 5 minutes).
Les produits de PCR sont ensuite séparés sur gel d'agarose 1 % et visualisés par une coloration au bromure d'éthidium.
La séquence en acides nucléiques obtenue ainsi contient les sites de restriction HindIII dans la partie 5' et EcoRI dans la partie 3', permettant une insertion directement dans un vecteur d'expression, par exemple un vecteur d'expression de type pCDNA3.1 (InVitrogen).
Après l'étape d'amplification par PCR présentée ci-dessus, les produits sont soumis à une hydrolyse HindIII et EcoRI afin de libérer des extrémités contenant ces séquences puis purifiés à partir du gel d'agarose par électroélution. La séquence obtenue est ensuite insérée dans un vecteur d'expression comme par exemple pCDNA3.1 (InNifrogen). L'analyse par digestion par des enzymes de restriction convenables de différents clones bactériens ayant reçu ledit vecteur d'expression permet d'isoler les clones bactériens contenant la nouvelle construction « vecteur d'expression / polynucléotide codant pour GnRH-R2 ».
La préparation en grande quantité de ces constructions plasmidiques est réalisée à l'aide d'un kit de purification d'ADN plasmidique (Qiagen).
L'intérêt de l'invention dans le domaine thérapeutique peut être apprécié à l'aide des tests pharmacologiques décrits ci-après.
Tests pharmacologiques
A) Affinité de GnRH pour le récepteur GnRH-R2 :
Les cellules sont récupérées 48 h après la transfection par un traitement à la trypsine. Pour la préparation membranaire, les membranes des cellules transfectées avec le récepteur humain GnRH-R2 sont diluées à la concentration de 100 μg/ml dans le tampon réactionnel contenant 50 mM Tris-HCl (pH 7,4), 5 mM de MgCl2, 100 μg/ml de bacitracine et 0,1 % d'albumine de sérum bovin (BSA). Les membranes sont incubées avec 0,2 nM de [125L]D-Trp6-GnRH (NEN) dans un volume final de 200 μl pendant 1 heure à 4° C. La réaction est arrêtée par une filtration rapide sur des filtres 96 puits GF/1 pré-chargés à 0,5 % en polyéthylènimine. Les filtres sont ensuite lavés trois fois à 4 C avec du tampon de lavage contenant 50 mM Tris (pH 7,4) en utilisant une station de filtration Packard 96 puits. Les filtres ainsi séchés sont submergés de 40 μl de cocktail scintillant (Microscint O, Packard) et sont soumis à un comptage sur le Topcount (Packard). L'activité non-spécifique est déterminée en présence de 100 nM de D-Trp6-GnRH. Une courbe dose-réponse est générée pour D-Trp6-GnRH (0,001 nM à 100 nM) et permet de montrer l'affinité de GnRH pour le récepteur GnRH-R2.
B) Modulation de la production d'Inositol Phosphate :
La production d'Inositol Phosphate (LP) stimulée par GnRH est déterminée selon la méthode de Davidson et coll., Endocrinology (1990), 126, 80-87. En résumé, les cellules transfectées par GnRH-R2 sont incubées 18 h en présence de [H3]Inositol et stimulées avec 100 nM de GnRH en présence de chlorure de lithium. La réaction est stoppée par l'addition d'acide formique 0,1 M à 4° C. Après neutralisation avec du Tris/Base 1 M, les Inositol Phosphates sont séparés sur une colonne échangeuse d'ions (Biorad) et comptés. Les résultats obtenus permettent d'apprécier la modulation de la production d'Inositol Phosphate par le récepteur GnRH-R2.