DESCRIPTION « Procédé et torche à plasma pour traiter une surface dans une cavité, et installation de remplissage-bouchage s'y rapportant » La présente invention concerne un procédé pour traiter sous pression sensiblement atmosphérique une surface dans une cavité .
La présente invention concerne également une torche à plasma pour la mise en œuvre de ce procédé .
La présente invention concerne encore une installation de remplissage-bouchage dans laquelle la décontaminâtion des contenants est assurée suivant le procédé et avec la torche selon l'invention.
Dans la suite, on entend par « traiter » une surface ou
« traitement » d'une surface dans la cavité toute action modifiant une surface exposée dans la cavité en ce qui concerne
- son état physique, par exemple sa rugosité, son état microbiologique, etc.
Par « décontamination » on entend un « traitement » d'élimination des résidus non-vivants et des micro-organismes, en particulier après que la surface a subi des opérations usuelles de lavage et rinçage .
Par « stérilisation », on entend la « décontamination » telle qu'appliquée pour éliminer les micro-organismes .
La présente invention concerne notamment mais non limitativement la décontamination de récipients et de bouchons avant le remplissage, en particulier dans le cadre d'une chaîne de remplissage-bouchage industriel.
Les procédés de traitement consistant à mettre la surface intérieure des récipients en contact avec des substances chimiques posent de nombreux problèmes, notamment la durée de mise en œuvre, les quantités de substances chimiques nécessaires, les problèmes de retraitement ou d'élimination de ces substances après leur utilisation, la nécessité d'effectuer ensuite un ou plusieurs rinçages et séchages du récipient, puis de traiter les produits de rinçage.
On a également cherché à traiter la surface intérieure des récipients au moyen de diverses formes de plasma, comme
1' enseigne en particulier le O-A-97/183 43. Ce document décrit la génération de plasma entretenue par une source de courant alternatif. Plusieurs modes de mise en œuvre sont décrits, soit en plongeant des électrodes dans le récipient, soit en générant un plasma de type capacitif suivant des lignes de courant traversant la paroi du récipient supposée en matériau diélectrique .
Les documents O-A-98/51608 et O-A-98/51609, reprennent en le détaillant le principe d'un plasma H. F. capacitif utilisant une électrode externe épousant la forme du récipient à désinfecter. Une telle disposition est très contraignante pour un dispositif de stérilisation sur une chaîne de remplissage-bouchage, qui doit généralement pouvoir fonctionner avec des récipients (flacons, ...) de forme et de taille très diverses.
Ces procédés souffrent de nombreuses limitations. Ils nécessitent une puissance électrique installée très grande, ou alors un temps de traitement qui peut être incompatible avec la cadence d'une chaîne industrielle et/ou avec la nécessité de ne pas endommager le récipient, en particulier s'il est en matière plastique.
On connaît par ailleurs d'après la demande de brevet n°98 01 811, au nom de la demanderesse, un dispositif capable de décaper successivement une surface au moyen de décharges électriques générant, à pression atmosphérique ou en atmosphère contrôlée, des jets puisés de plasma, brefs et puissants. Le dispositif s'utilise en déplaçant l'orifice d'éjection du plasma en face de la surface à décaper à une vitesse de déplacement qui est compatible avec la cadence de production des décharges et l'effet de décapage obtenu à chaque décharge.
Le but de 1 ' invention est de proposer un procédé et un dispositif du genre indiqués au début qui soient capables de traiter, en particulier décontaminer ou stériliser efficacement et rapidement une surface dans une cavité et en particulier la surface intérieure d'un corps creux tel qu'un récipient ou un bouchon, et qui en particulier se prête bien à l'intégration dans une chaîne de mise en bouteille industrielle.
Suivant 1 ' invention, le procédé pour traiter au moins une surface dans une cavité au moyen d'une torche à plasma débouchant à 1 ' intérieur de la cavité est caractérisé en ce qu'à partir d'une chambre d'arc de la torche, on génère un jet impulsionnel de plasma, de façon que par brusque expansion du plasma hors de la chambre, le jet produit par une impulsion balaie sensiblement tout l'intérieur de la cavité.
L'invention se base sur la découverte qu'un jet de plasma produit par une impulsion brève et puissante, lorsqu'on éjecte ce jet dans l'intérieur d'un récipient, balaie en général la totalité de la surface intérieure du récipient et, dans la plupart des cas, traite et en particulier décontamine entièrement cette surface.
De préférence, la cavité peut être placée en situation de confinement ou quasi-confinement préalablement et pendant la génération du jet.
Compte tenu des puissantes crêtes (typiquement le MW) délivrées pendant l'impulsion très brève de plasma (typiquement 50 à lOOOμs) , les propriétés du jet de plasma sont particulièrement élevées : flash d'ultra-violet de basse longueur d'onde et flash thermique. Grâce au confinement qui est de préférence réalisé sur le corps creux juste avant la génération du jet, il n'y a pas ou que très peu de plasma éjecté hors du corps creux, et la totalité de l'énergie communiquée au plasma est dissipée dans ce corps creux. Par ailleurs, la brièveté du jet fait que l'action du plasma sur les parois du corps creux ne s'applique qu'à l'extrême surface du matériau, sans dégradation en profondeur de celui-ci.
Autrement dit, suivant une idée qui est la base de l'invention, plus le jet est bref, et plus il est actif pour le but recherché et inoffensif pour la surface elle-même.
Le corps creux auquel s'applique ce procédé de décontaminâtion, peut être un récipient destiné à être rempli
(flacons, bouteilles, pots, tubes,...), mais aussi le bouchon qui servira à l'obturer, et qui doit être exempt de contamination.
Bien qu'il soit possible de traiter tout l'intérieur d'un récipient avec une seule impulsion, on peut choisir
d' effectuer le traitement avec un petit nombre d'impulsions successives, par exemple 2 à 4, soit à un même poste de traitement soit à des postes de traitement successifs. Chaque impulsion peut ainsi avoir une puissance diminuée. La cavité peut aussi être constituée par la surface intérieure d'un bouchon devant être parfaitement propre juste avant son utilisation pour obturer un récipient.
Suivant un second aspect de l'invention, la torche à plasma pour la mise en œuvre du procédé précité, comprend un corps allongé dans lequel est définie la chambre d'arc, présentant un orifice d'éjection à une extrémité conçue pour être introduite dans la cavité, une électrode principale proximale et une électrode principale distale reliées l'une à l'autre par un condensateur, espacées axialement dans la chambre, des moyens pour produire une impulsion de déclenchement dans un circuit d'amorçage passant par une partie de la chambre d'arc au voisinage de l'électrode proximale, et des moyens d'alimentation pour charger le condensateur.
Lorsque l'impulsion de déclenchement est produite dans le circuit d'amorçage, il se forme un arc de petite dimension dans une partie de la chambre d'arc au voisinage de l'électrode proximale qui est de préférence la cathode. L'ionisation qui en résulte pour le gaz compris entre les électrodes principales provoque la brusque décharge du condensateur par un circuit passant par 1 ' espace gazeux de la chambre entre les électrodes . L' échauffement rapide et intense du gaz provoque son expulsion hors de la chambre et dans tout 1 ' espace intérieur de la cavité .
Suivant un troisième aspect de l'invention, l'installation de remplissage-bouchage comprend des moyens de transfert des récipients à travers divers postes successifs, l'un au moins de ces postes étant un poste de traitement comprenant une torche selon le deuxième aspect, et un moyen de déplacement relatif entre la torche et le récipient pour l'introduction et l'extraction de la torche relativement au récipient .
D ' autres particularités et avantages de 1 ' invention ressortiront encore de la description ci-après, relative à des exemples non-limitatifs.
Aux dessins annexés : - la figure 1 est une vue schématique, en coupe axiale, d'une torche à plasma suivant l'invention, et de certains éléments du circuit électrique associé;
- la figure 2 est un graphique du courant I traversant l'électrode principale proximale en fonction du temps t; - la figure 3 est une vue schématique de la torche produisant un jet de plasma à l'intérieur d'un flacon,- la figure 4 illustre une variante de circuit électrique;
- la figure 5 est une vue partielle de dessus d'une chaîne de remplissage-bouchage ;
- la figure 6 est une vue en élévation du poste de décontamination et de remplissage des lacons; les figures 7 et 8 illustrent partiellement, en perspective, un moyen de centrage d'un flacon à deux stades fonctionnels successifs; et
- la figure 9 illustre l'application du procédé suivant l'invention à la décontamination d'un bouchon.
Dans l'exemple représenté à la figure 1, la torche présente un corps allongé suivant un axe 1. Le corps est composé d'une partie proximale 2 fixée à un support 3 et d'une partie distale 4 de forme générale cylindrique centrée sur l'axe 1. La partie distale 4 présente un diamètre extérieur approprié pour être introduite avec un jeu convenable, par exemple de deux ou trois millimètres, à travers l'orifice d'un récipient, tel qu'un flacon, à décontaminer.
Pour le mouvement d'introduction et d'extraction dans le récipient, le support 3 est mobile parallèlement à l'axe 1 en étant lui-même fixé à une colonne 6 mobile selon son propre axe parallèle à l'axe 1. Dans l'exemple représenté, l'axe 1 est vertical, et la partie distale 4 est dirigée vers le bas pour pénétrer dans un récipient dont l'orifice est orienté vers le haut .
Le corps 2 , 4 définit à son intérieur une chambre axiale 7 qui débouche à l'extérieur à travers l'extrémité libre de la partie distale 4, par un orifice d'éjection 8. Le corps porte deux électrodes principales qui sont exposées dans la chambre 7, et plus particulièrement une électrode proximale 9 qui est une cathode en forme de tige axiale faisant saillie dans la chambre 7 à partir de son extrémité proximale, et une électrode distale 11, qui est une anode dans l'exemple, et qui présente une forme annulaire centrée sur l'axe 1. La surface radiale ent intérieure de l'anode 11 définit l'orifice d'éjection 8.
Il y a encore dans le corps de la torche une électrode d'amorçage 12 réalisée sous la forme d'une bague dont la face radialement intérieure est exposée dans la chambre 7 autour de la cathode 9. L'électrode d'amorçage est isolée à l'égard de tout contact direct ou indirect avec la cathode 9 par un anneau de céramique 13 interposé entre elles. L'électrode d'amorçage 12 présente une saillie annulaire 14 dirigée radialement vers l'intérieur et plus précisément vers l'électrode proximale 9 pour établir entre l'électrode d'amorçage 12 et l'électrode proximale 9 un espace annulaire rétréci 16 prévu pour l'apparition d'un arc d'amorçage du type "arc grêle", c'est à dire un arc sensiblement filiforme.
L'électrode distale 11 est isolée de l'électrode d'amorçage 12 par un tube en céramique 17 inséré entre elles et dont la surface intérieure 20 constitue une partie de la surface intérieure de la chambre 7 à la suite de l'électrode 12. Les électrodes principales 9 et 11 sont ainsi normalement isolées électriquement l'une de l'autre par la succession de l'anneau en céramique 13 et du tube en céramique 17, entre lesquels se trouve l'électrode d'amorçage 12.
La paroi extérieure de la partie distale 4 est constituée par un tube 18 en matière conductrice de la chaleur et de l'électricité telle que le cuivre. Le tube 18 est en contact électrique avec l'anode 11 pour servir de moyen de retour de courant. Le tube 18 est raccordé à la masse de même que le support 3 et la colonne 6 comme illustré en 19. La partie proximale 2 du corps comporte une boîte annulaire 21
entourant l'électrode d'amorçage 12 et servant à la circulation d'un fluide de refroidissement tel que de l'eau arrivant et repartant par des raccords non davantage représentés . La boîte 21 est en contact thermique avec une collerette proximale 22 du tube de retour électrique et thermique 18. La collerette 22 forme la base de la partie proximale 2 du corps . Un isolant électrique 23 forme une continuité d'isolation entre l'anneau 13 et le tube en céramique 17 tout autour de l'axe 1 en passant entre l'électrode d'amorçage 12 et la boîte 21 puis entre l'électrode 12 et la collerette 22, puis enfin, par une extrémité 24, entre le tube en céramique 17 et le tube de retour en cuivre 18.
L'isolant 23 est choisi d'une qualité et d'une épaisseur suffisante pour assurer l'isolation nécessaire, notamment entre l'électrode d'amorçage 12 et la boîte 21, mais avec une
• épaisseur néanmoins aussi faible que raisonnablement possible de façon à minimiser l'atténuation des transferts thermiques entre l'électrode d'amorçage 12 et le circuit de refroidissement dans la boîte 21. Un condensateur de puissance Cl est monté entre les deux électrodes principales 9 et 11. L'une des électrodes du condensateur Cl est raccordée d'une manière électriquement directe avec la cathode 9 et 1 ' autre électrode du condensateur de puissance Cl est raccordée d'une manière électriquement directe avec la l'anode 11. Un condensateur d'amorçage C0, de plus faible capacité, comprend une électrode raccordée de manière électriquement directe à la cathode 9 et une autre électrode raccordée à l'électrode d'amorçage 12 par l'intermédiaire du secondaire 26 d'un transformateur d'amorçage 27 dont le primaire 28 est relié aux bornes de sortie d'un dispositif d'initiation 29 destiné à produire une impulsion de tension dans le primaire 28.
Le circuit comprend en outre un redresseur 31 produisant entre ses bornes de sortie 32 et 33 une tension redressée élaborée à partir d'une tension alternative de par exemple 600 volts fournie par un transformateur d'alimentation 34 dont les bornes d'entrée sont reliées au secteur 36.
La borne de sortie 32 du redresseur 31 est raccordée directement d'une part à la cathode 9 et d'autre part à une première borne de chacun des condensateurs C0 et Cx . La borne positive 33 du redresseur 31 est raccordée à l'autre borne de chacun des condensateurs C0 et Cx par l'intermédiaire d'une résistance respective R0 et Ri.
Le fonctionnement électrique et physique de la torche proprement dite est le suivant : le redresseur 31 recharge en permanence les condensateurs C0 et Cx. La chambre 7 est en communication avec l'air atmosphérique, et reçoit en permanence un faible débit 37 de gaz de protection de la cathode 9 (typiquement azote, argon par exemple) injecté dans la chambre 7 au voisinage de la cathode 9 : le but recherché est d'éviter toute oxydation de la cathode, qui est l'électrode la plus sollicitée. Dans ce but, le gaz de protection peut-être en outre dopé en hydrogène.
- pour déclencher l'émission d'un jet de plasma, on commande le dispositif 29 pour qu'il produise une impulsion de courant. Il en résulte dans le secondaire 26 du transformateur d'amorçage 27 une impulsion de tension qui provoque l'apparition d'un arc grêle entre l'électrode d'amorçage 12 et la cathode 9. Ceci se traduit, à travers la cathode 9, par une impulsion de courant 38 (figure 2) . Des ions sont désormais présents dans l'espace 16 entre les électrodes 9 et 12, et se répartissent dans celle-ci jusqu'à permettre au condensateur d'amorçage C0 de se décharger par un courant passant entre l'électrode d'amorçage 12 et l'électrode principale 9 à un stade correspondant à la zone 39 de la courbe représentée à la figure 2. Le plasma d'amorçage ainsi créé finit par envahir la chambre 7 en rendant conducteur l'espace entre les électrodes principales 9 et 11. Le condensateur de puissance Cλ se décharge alors très rapidement à travers les électrodes principales 9 et 11. et l'espace inter-électrodes situé entre elles dans la chambre 7, comme illustré par le pic 41 de la figure 2. Lors de cette décharge, le gaz présent dans la chambre 7 est brusquement échauffé à une température de plus de
10 000 °K, ce qui provoque sa brusque expansion et son éjection par l'orifice d'éjection 8.
Ainsi, lorsque la partie distale 4 de la torche est introduite, comme représenté à la figure 3, à travers l'orifice 42 d'un récipient 43 à décontaminer, le jet de plasma 44 vient frapper et/ou lécher, directement et/ou par réflexion successive la totalité de la surface intérieure 45 du récipient 43.
Il entre dans le cadre de l'invention, non- limitativement, de réguler l'échappement du gaz hors de la cavité 50 constituée par l'intérieur du récipient. Le confinement du corps creux, comme déjà indiqué, est recherché juste avant le déclenchement du jet de plasma, pour des raisons d'efficacité de la stérilisation. Il l'est aussi pour des raisons d'atténuation de l'onde sonore (bruit) accompagnant l'éjection de plasma hors de la chambre, et rendre le niveau sonore compatible avec les normes de sécurité du travail.
Enfin, une pointe de pression se développe dans le corps creux lors de l'éjection du plasma, la valeur maximum étant fonction entre autres du degré de confinement réalisé .
Pour toutes ces raisons, la régulation d'échappement du plasma, pouvant aller jusqu'à un confinement complet du corps creux, est un paramètre significatif de l'invention.
Le dispositif de confinement peut jouer le rôle de clapet vis à vis de pressions trop élevées risquant de provoquer déchirure ou explosion du corps creux. Une illustration d'un tel dispositif est donnée par la figure 3 où un clapet 47 qui repose normalement sur l'orifice du récipient (partie droite de la figure 3), mais qui s'en soulève (partie gauche de la figure 3) lorsqu'un certain seuil de pression est dépassé dans le récipient. Comme le montre la figure 1, un tel clapet est avantageusement réalisé sous la forme d'un anneau de masse appropriée qui est monté coulissant le long de la partie distale 4, donc autour du tube de retour 18 dans l'exemple représenté, en étant empêché de s'en échapper par des ergots de butée 48 limitant sa course vers l'extrémité distale de la torche .
Dans l'exemple de la figure 1, les résistances R0 et Rx ont pour fonction d'empêcher le condensateur de puissance Cx de se décharger à travers l'électrode d'amorçage 12 et également d'isoler de la masse la borne positive du condensateur d'amorçage C0. Ces résistances ont par contre l'inconvénient de ralentir la charge des condensateurs et de consommer de la puissance par effet Joule.
Dans l'exemple représenté à la figure 4, qui ne sera décrit que pour ses différences par rapport à celui de la figure 1, les moyens pour charger le condensateur de puissance Cx et les moyens pour charger le condensateur d'amorçage C0 comprennent chacun un redresseur 49, 51 dont les bornes d'entrée sont reliées à deux secondaires distincts 52 et 53 du transformateur d'alimentation 54. Les deux redresseurs 49, 51 ont une première borne de sortie commune 56 reliée comme dans
• l'exemple précédent à la cathode 9 et à l'une des bornes de chacun des condensateurs C0 et Cx . L'autre borne de sortie 57 du redresseur 49 est reliée directement au point de jonction entre le condensateur d'amorçage C0 et le secondaire 26 du transformateur d'amorçage 27. L'autre borne 58 du redresseur 51. est séparée de la borne 57, et reliée directement à l'autre borne du condensateur de puissance Ci, ainsi qu'à l'anode 11 et par conséquent à la masse. Ce montage est approprié pour des cadences plus élevées car il permet de recharger plus rapidement les condensateurs après chaque production d'un jet de plasma .
D'autres dispositions sont possibles, permettant de faire varier l'énergie utilisée dans la décharge de puissance (pour l'adapter au volume du flacon à stériliser) tout en maintenant fixe l'énergie d'amorçage.
L'une des particularités préférées du procédé selon l'invention est que pendant le jet de plasma (figure 3), l'électrode principale distale 11 se trouve à l'intérieur de la cavité 50 à traiter alors que l'électrode proximale 9 se trouve à l'extérieur. On échappe ainsi au dilemme dans lequel s'est enfermé le WO-A-97/18343 , consistant soit à introduire complètement à l'intérieur du récipient un dispositif
plasmogène de petite dimension, soit à envoyer dans le récipient un plasma généré à l'extérieur, soit encore à recourir à un plasma capacitif au moyen d'une électrode entourant le récipient. L'invention permet de traiter un récipient au moyen d'un plasma généré in situ dans une chambre d'arc de dimension suffisante pour que le plasma obtenu par une seule impulsion soit surabondant pour traiter efficacement la totalité de l'intérieur du récipient.
Cette disposition, rendue possible par la conception de la torche à plasma, permet de libérer le plasma directement à l'intérieur du corps creux à stériliser, sans pertes extérieures, en permettant de réaliser facilement un confinement juste avant le déclenchement du jet. La conception de la torche permet enfin l'obtention d'une partie distale de faible diamètre (de l'ordre de 10 à 20 mm) compatible avec le • diamètre de goulot de la plupart des récipients visés .
Les figures 5 et 6 illustrent une chaîne de traitement et remplissage-bouchage de flacons mettant en œuvre l'invention. Les flacons à remplir arrivent par un convoyeur d'amenée 59 à un carrousel rotatif 61 pour en repartir sous forme de flacons remplis et bouchés par un convoyeur de départ 62. Pendant la rotation, les flacons 43 peuvent être positionnés dans des alvéoles 63 tournant avec le carrousel. La rotation du carrousel 61 est intermittente avec entre deux arrêts un pas d'avance correspondant au pas de succession des alvéoles 63. De manière non représentée en détail, chaque flacon 43 rencontre ainsi, successivement, par exemple des postes de lavage, rinçage, séchage s'il y a lieu, puis deux postes de décontaminâtion 64 et 66 , un poste de remplissage 67, un poste de bouchage, etc.
Comme le montre la figure 6, chacun des postes de décontamination 64 et 66 peut être équipé d'une torche 68 suivant l'invention. Les deux torches 68 ainsi qu'une canule de remplissage 69 du poste de remplissage 67 peuvent être fixées à un même plateau 71 qui s ' élève pendant la rotation du carrousel 61 puis redescend pour plonger simultanément dans trois flacons 43 successifs d'une part les deux torches 68 aux postes de
décontamination 64 et 66 et d'autre part la canule de remplissage 69 au poste 67. Pendant que le récipient 43 situé au poste 67 est rempli, les deux récipients précédents sont décontaminés en temps masqué . Chaque récipient subit donc deux décontaminations successives. Ceci permet de mettre en œuvre pour chaque jet de plasma une puissance moins importante et d'accroître significativement la longévité des électrodes ou d'augmenter la cadence des impulsions.
Les figures 7 et 8 illustrent un autre mode de réalisation pour une chaîne industrielle. De manière à centrer avec précision le récipient 43 avant l'introduction de la torche dans l'orifice 42 du récipient, le récipient est saisi entre les deux mors diédriques concaves 72 d'une pince de centrage 73. Les mors 72 sont mobiles l'un par rapport à l'autre entre une position de retrait représentée à la figure 7
- où ils permettent l'arrivée du goulot 74 d'un récipient 43 entre eux, et une position de centrage dans laquelle ils définissent entre eux une lucarne s ' adaptant au périmètre du récipient. Le mouvement parfaitement symétrique des deux mors 72 par rapport au futur axe de plongée de la torche dans le récipient assure un parfait centrage du récipient par rapport à cet axe. On peut ainsi utiliser une torche ayant un diamètre extérieur ne présentant qu'un faible jeu dans le goulot du récipient. Ceci peut dispenser d'utiliser le clapet 47 tout en ayant encore un état de quasi-confinement dans le récipient pendant le traitement, à l'exception d'un faible débit de gaz décontaminant le long de la surface intérieure du goulot .
Dans 1 ' exemple ' représenté à la figure 9, la cavité à traiter est la surface intérieure d'un bouchon 76, munie d'un filetage intérieur 77. On utilise alors un clapet 47 de diamètre approprié pour s'appuyer sur le bord libre 78 du bouchon 76. Vue la faible profondeur axiale d'un bouchon, la torche pénètre relativement peu dans 1 ' espace intérieur de celui-ci. Le principe de décontamination reste cependant le même. Des essais ont montré que même les creux du filet 77 étaient convenablement décontaminés sans que la qualité mécanique de la surface du filet soit dégradée .
A titre d'exemple, on a utiliser une torche à plasma selon l'invention dont les caractéristiques principales étaient les suivantes : diamètre intérieur de la chambre d'arc 7 = 8,0 mm - diamètre extérieur de la partie distale 4 = 18 mm distance entre les électrodes principales 9 et 11 =
45 mm énergie déchargée = 420 J durée de la décharge = <1 ms - flacon traité = flacon de 100ml diamètre 40mm hauteur 100 mm diamètre intérieur du goulot 20 mm souche déposée dans le flacon : spores de bacillus stearothermophilus, concentration comprise entre 2.105 UFC (unités formant colonie) et 5.105 UFC, dépôt sur le fond, sur le côté, sur la face intérieure du goulot .
Une seule impulsion de plasma dans chacun des 30 flacons testés. Résultat : nombre résiduel d'UFC : 0
Bien-entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples décrits et représentés .
L'invention est applicable à la décontamination à l'unité, par exemple en laboratoire.
On envisage également, selon l'invention, d'effectuer plusieurs jets successifs, par exemple 2 à 4, pour décontaminer un même flacon à l'aide d'une seule et même torche.
On a illustré l'application industrielle de l'invention sous la forme d'un poste dans une machine comprenant des postes multiples. Mais l'invention est également applicable sous la forme d'une machine spécifique destinée par exemple à être insérée entre deux machines préexistantes dans une installation initialement traditionnelle.