La présente invention concerne les générateurs d'UVC pour des applications
de décontamination et de polymérisation de résines, entre autres. Par UVC, on désigne les
ultraviolets dont la longueur d'onde est inférieure à 290 nm.
On utilise actuellement pour produire des UVC des lampes basse ou haute
pression dont l'inconvénient est de présenter un rendement qui n'est pas aussi élevé que
souhaitable.
La présente invention vise à générer des UVC avec un rendement
relativement élevé, d'une manière fiable et économique.
L'invention a ainsi pour objet, selon l'un de ses aspects parmi d'autres, un
procédé pour générer des UVC, ce procédé pouvant se caractériser par le fait que l'on
envoie dans un tube à éclairs une impulsion de courant de dI/dt supérieur à 50 A/µs et par
le fait que l'on utilise un tube dont le diamètre intérieur est suffisamment grand pour
avoir la durée de vie recherchée. Par dI/dt supérieur à 50 A/µs, il faut comprendre
qu'entre 0,3 Imax et 0,6 Imax, on a un dI/dt supérieur à 50 A/µs.
De préférence, dI/dt est supérieur ou égal à 100 A/µs, de préférence encore
supérieur à 125 A/µs et mieux supérieur ou égal à 150 A/µs.
Le dI/dt élevé à l'établissement du courant élevé dans le tube permet
d'exploiter la cinétique d'expansion du plasma dans le tube et de tirer parti du fait qu'au
début de la phase d'expansion du plasma dans le tube, la section de ce plasma est
momentanément faible de sorte que la densité de courant peut y être élevée, étant par
exemple supérieure ou égale à 5000 A/cm2, voire supérieure ou égale à 10000 A/cm2, ce
qui permet d'obtenir une forte émission d'UVC.
Compte tenu du rendement atteint dans la production d'UVC grâce à
l'invention, l'impulsion de courant dans le tube peut être relativement courte, par
exemple de durée inférieure ou égale à 100 µs, notamment inférieure ou égale à 50 µs, ce
qui permet de limiter l'énergie envoyée dans le tube et de bénéficier d'une durée de vie
acceptable pour les utilisateurs, notamment d'une durée de vie supérieure à 106, voire 108
éclairs. Par durée de l'impulsion inférieure ou égale à 100 µs, il faut comprendre que la
durée entre le moment où le courant est supérieur à 0,3 Imax au cours de la montée du
courant et celui où il devient inférieur à 0,3 Imax après avoir atteint Imax, est inférieure à
100 µs.
De préférence, le diamètre intérieur du tube est supérieur ou égal à 8 mm, ce
qui permet d'avoir une durée de vie compatible avec les applications industrielles du
procédé.
Le tube est rempli d'un gaz rare, de préférence du xénon. La pression du gaz
au repos dans le tube est de préférence supérieure ou égale à 500 torr, une pression élevée
étant favorable à l'émission des UVC avec un rendement élevé.
Le tube peut être refroidi à air ou de préférence par une circulation d'un
liquide, notamment de l'eau.
La fréquence des éclairs peut être supérieure à 5 Hz, par exemple.
La présente invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un
dispositif de production d'UVC, qui peut se caractériser par le fait qu'il comporte :
- un tube à éclairs,
- un générateur pour alimenter ce tube à éclairs, ce générateur étant agencé
pour envoyer dans le tube une impulsion de courant de dI/dt supérieur à 50 A/µs, de
préférence supérieur ou égal à 100 A/µs, mieux supérieur ou égal à 125 A/µs, voire
150 A/µs.
Le tube peut être supporté par au moins un élément élastiquement
déformable, de préférence par deux éléments élastiquement déformables, lesquels
peuvent, le cas échéant, servir à obtenir une étanchéité autour du tube dans le cas d'un
refroidissement de celui-ci par un liquide.
Avantageusement, le tube est supporté par deux éléments élastiquement
déformables associés respectivement aux deux électrodes et situés chacun sensiblement à
l'aplomb du centre de gravité de l'électrode correspondante, par exemple sensiblement à
mi-longueur de celle-ci. Cela permet de diminuer le risque que les vibrations du tube et
des électrodes lors du fonctionnement du dispositif n'endommagent celui-ci.
Le générateur peut comporter un transformateur d'allumage ayant au plus
deux spires au primaire. Ce faible nombre de spires permet d'avoir en série avec le tube
une self saturable de faible valeur, faite avec un matériau magnétique à cycle d'hystérésis
carré, permettant d'une part un établissement suffisamment rapide du courant, donc un
dI/dt élevé, et d'autre part fournissant une aide à la commutation du ou des interrupteurs
électroniques de puissance servant à envoyer l'impulsion de courant dans le tube.
Le générateur peut comporter également une alimentation d'arc de faible
intensité appelé « simmer », laquelle alimentation présente avantageusement une tension
à vide nettement supérieure à sa tension en charge, notamment au moins cinq fois
supérieure, de préférence environ dix fois supérieure, afin de réduire le risque
d'extinction du tube après un éclair. L'alimentation simmer est un générateur de courant
servant à maintenir le tube conducteur entre deux éclairs. La fréquence des éclairs peut
ainsi atteindre des fréquences relativement élevées, par exemple environ plusieurs
centaines de Hz.
En variante ou additionnellement, le dispositif peut comporter outre un
premier interrupteur électronique commandant l'envoi de l'impulsion de dI/dt supérieure
à 50 A/µs un deuxième interrupteur électronique commandé en synchronisme avec le
premier pour maintenir le tube à éclairs conducteur par le passage d'une impulsion de
courant secondaire plus longue et d'amplitude moindre.
Dans une réalisation particulière, la tension appliquée au tube lors de l'envoi
de l'impulsion de courant est comprise entre 5 kV et 15 kV.
Toujours dans une réalisation particulière, l'impulsion de courant est obtenue
par décharge dans le tube à éclairs d'un condensateur dont la capacité est comprise entre
1 et 100 µF par exemple.
L'invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un tube à
éclairs comportant une enveloppe en quartz, un gaz rare remplissant l'enveloppe et deux
électrodes permettant de générer un plasma à l'intérieur de l'enveloppe. Un jeu annulaire
est formé autour de chaque électrode à l'intérieur de l'enveloppe, ce jeu permettant le
passage du gaz rare lors du remplissage de l'enveloppe depuis l'une de ses extrémités.
Conformément à cet autre aspect de l'invention, le jeu est suffisamment faible pour qu'à
chaud l'électrode vienne sensiblement en contact avec l'enveloppe, ce qui permet un
meilleur refroidissement de l'électrode et réduit en outre les vibrations de celle-ci, ce qui
est favorable à l'accroissement de la durée de vie du tube.
L'invention a encore pour objet, selon encore un autre de ses aspects, un
procédé de fabrication d'un tube à éclairs, ce tube comportant une enveloppe ayant deux
extrémités et deux électrodes à ces extrémités, ce procédé comportant les étapes
suivantes :
- chauffer l'enveloppe et les électrodes,
- déformer les extrémités de l'enveloppe de manière à amener l'enveloppe
au contact de portions des électrodes.
Après refroidissement, un tel tube peut se caractériser par le fait qu'un jeu
annulaire est formé entre chacune desdites portions d'électrodes et l'enveloppe, et par le
fait qu'un décrochement annulaire est formé sur la surface extérieure du tube à proximité
de chacune desdites portions, le diamètre de l'enveloppe pouvant être plus élevé entre les
deux électrodes qu'au niveau desdites portions.
Un tel procédé permet de réaliser le tube de telle manière qu'à chaud les
électrodes viennent sensiblement au contact de l'enveloppe en quartz.
La présente invention trouve de nombreuses applications pour désodoriser,
décontaminer ou pour polymériser des résines, notamment des encres.
La présente invention a encore pour objet un procédé de décontamination qui
peut se caractériser par le fait que l'on génère des UVC en mettant en oeuvre le procédé
défini plus haut. Dans un tel procédé, on peut générer également, avant, après ou pendant
l'émission des UVC, un éclair complémentaire pauvre en UVC par une décharge, dans le
tube ou un autre tube à éclairs éventuellement, d'une impulsion de courant de dI/dt
inférieur à 50 A/µs.
L'invention pourra être mieux comprise à la lecture de la description détaillée
qui va suivre, d'un exemple de mise en oeuvre non limitatif de celle-ci, et à l'examen du
dessin annexé, sur lequel :
- la figure 1 est un schéma d'un générateur d'UVC conforme à un
exemple de mise en oeuvre de l'invention,
- la figure 2 est une coupe axiale schématique et partielle d'un tube à
éclairs et de son support, et
- la figure 3 représente un exemple d'évolution dans le temps du
courant dans le tube lors de l'émission d'un éclair.
Le générateur 1 conforme à l'invention, représenté à la figure 1, comporte :
- un tube à éclairs 10,
- une alimentation à haute tension principale 20 pour charger un
condensateur 30, lequel est destiné à être déchargé au moins partiellement dans le tube 10
pour l'émission d'un éclair riche en UVC, et dont les bornes 30a et 30b sont reliées
respectivement au + et au - de l'alimentation 20,
- un interrupteur électronique 40, par exemple un thyristor, commandant la
décharge du condensateur 30 dans le tube, relié au + de l'alimentation 20,
- un dispositif d'allumage 50 pour allumer le tube,
- une alimentation simmer 60,
- une alimentation secondaire 80, et
- un dispositif de contrôle 70, permettant de commander notamment le
dispositif d'allumage 50, l'alimentation secondaire 80 et l'interrupteur électronique 40 et
l'alimentation 20, ce dispositif de contrôle 70 comportant par exemple un ou plusieurs
microprocesseurs ou microcontrôleurs.
L'alimentation 20 est par exemple une alimentation telle que décrite dans le
brevet US 5 768 113.
Le condensateur 30 peut être formé par un seul composant ou par
l'assemblage en parallèle de plusieurs composants. La capacité du condensateur 30 est
par exemple comprise entre 1 et 100 µF, étant choisie en fonction de la puissance de
l'éclair que l'on souhaite obtenir.
Le dispositif d'allumage 50 comporte un condensateur 41 de faible capacité,
dont les bornes sont reliées respectivement au - de l'alimentation principale 20 et à la
sortie de l'interrupteur électronique 40, pour stabiliser la tension en amont du dispositif
d'allumage 50 pendant l'allumage du tube 10. La capacité de ce condensateur 41 est par
exemple de quelques nF.
Le dispositif d'allumage 50 comporte encore un circuit appelé trigger série,
comportant :
- un transformateur 51 ayant un très faible nombre de spires au primaire
51a et ayant au secondaire 51b le nombre de spires correspondant à l'élévation de la
tension recherchée, par exemple au plus deux spires au primaire 51a pour par exemple au
plus vingt spires au secondaire 51b, par exemple entre dix et vingt spires,
- un interrupteur électronique 52, par exemple un thyristor, commandé par
le dispositif de contrôle 70,
- un condensateur 53 placé en série avec l'interrupteur 52 et le primaire
51a, qui est chargé avant d'allumer le tube par une alimentation non représentée dans un
souci de clarté du dessin.
L'alimentation simmer 60 comporte une diode haute tension 61, qui sert à
bloquer l'impulsion d'allumage générée par le dispositif d'allumage 50.
L'alimentation secondaire 80 comporte une source de tension 81, un
condensateur 82, un interrupteur électronique 83, par exemple un thyristor commandé par
le dispositif de contrôle 70, et une diode 84 dont la cathode est reliée à l'anode de la
diode haute tension 61 de l'alimentation simmer 60, ce qui permet de n'utiliser qu'une
seule diode haute tension.
On a représenté de manière schématique à la figure 2 le tube 10.
Celui-ci comporte une enveloppe en quartz 11 et deux électrodes 12.
L'intérieur de l'enveloppe 11 est rempli d'un gaz rare, de préférence du
xénon.
Le tube 10 est maintenu par un support comportant deux parois 14 solidaires
du bâti du générateur, non représenté.
Des joints 15 en une matière élastiquement déformable, par exemple un
silicone, sont interposés entre l'enveloppe 11 et les parois 14. Ces joints 15 sont en appui
sur l'enveloppe 11 du tube sensiblement au centre de gravité de chaque électrode 12, les
distances l 1 et l 2 étant sensiblement égales dans l'exemple considéré. Ceci permet d'éviter
que les vibrations de l'électrode 12, suite à l'onde de choc engendrée par l'éclair,
n'endommagent le tube.
Les extrémités 17 des électrodes 12, extérieures à l'enveloppe 11 et servant
au raccordement électrique, sont reliées à des conducteurs électriques souples 16.
Chaque électrode 12 présente à l'intérieur de l'enveloppe 11 une portion
cylindrique 18 dont le diamètre extérieur d est proche du diamètre intérieur d' de
l'enveloppe 13 à son niveau.
La longueur l de cette portion cylindrique 18 est de préférence suffisamment
importante pour que l'électrode puisse évacuer par rayonnement et/ou conduction la
quantité de chaleur lui permettant de ne pas s'échauffer excessivement lors du
fonctionnement du générateur. Cette longueur l est par exemple de l'ordre de 2 cm dans
l'exemple considéré.
Le jeu annulaire (d'-d)/2 existant à froid entre la portion 18 et la surface
intérieure de l'enveloppe est choisi de telle manière qu'à chaud, en fonctionnement, la
portion 18 vienne s'appliquer sensiblement contre la surface intérieure de l'enveloppe 11,
c'est-à-dire avec un contact réel ou en étant très proche, afin de permettre un transfert de
chaleur relativement important, par conduction et/ou rayonnement, vers l'enveloppe 11.
Pour réaliser aisément l'enveloppe 11 avec la valeur du jeu annulaire
recherchée, on peut chauffer l'enveloppe 11 et les électrodes 12 et déformer l'enveloppe
à ses extrémités de manière à amener le quartz au contact des portions 18 des électrodes
12. Le jeu annulaire se forme alors au refroidissement du tube, et l'on peut observer sur
l'enveloppe 11 deux décrochements annulaires 19 à proximité des portions 18 des
électrodes. Le diamètre intérieur de l'enveloppe 11 est égale à d" entre les deux
électrodes 12. Ce diamètre d" est choisi suffisamment important pour que le tube ait la
durée de vie recherchée.
Lorsque le dispositif de contrôle 70 commande l'émission d'un éclair, le tube
10 étant en mode simmer avec un courant Is, l'interrupteur électronique 40 devient
passant et le condensateur 30 peut se décharger dans le tube 10 à travers le secondaire
51b du transformateur 51.
Compte tenue de l'inductance relativement faible de ce secondaire, due au
faible nombre de spires au primaire, le courant peut croítre rapidement dans le tube 10
comme illustré à la figure 3, avec un dI/dt très important entre notamment les valeurs
0,3 Imax et 0,6 Imax, ce qui permet de générer des UVC avec un fort rendement. Une fois le
courant maximal Imax atteint, le rendement d'émission des UVC diminue.
Le transformateur 51 permet également de retarder l'établissement du courant
pendant la commutation de l'interrupteur électronique 40, et donc de limiter les pertes
dans celui-ci.
Afin d'éviter l'extinction du tube 10 en raison des variations brutales
d'impédance de celui-ci après l'éclair, l'interrupteur électronique 83 est commandé en
synchronisme avec l'interrupteur électronique 40 pour envoyer dans le tube une
impulsion relativement longue, qui se superpose à celle correspondant à la décharge du
condensateur 30. La présence de l'impulsion longue se matérialise sur la courbe I(t) par
l'allure de la courbe à partir de l'instant t1. On a illustré par des pointillés ce que serait la
décroissance du courant en l'absence de cette impulsion longue.
En variante, l'alimentation secondaire 80 peut être supprimée si l'on réalise
l'alimentation simmer 60 de manière à pouvoir monter à vide à plusieurs fois la tension
aux bornes du tube lorsque celui-ci est amorcé, par exemple plus de dix fois cette tension,
ce qui permet d'éviter l'extinction du tube.
L'invention trouve de nombreuses applications pour la décontamination et
pour la polymérisation sous l'action des UV des résines, par exemple des encres
polymérisables.
L'invention peut notamment s'appliquer à la décontamination de récipients,
de liquides, par exemple des eaux en bouteille, de piscines ou d'aquarium.
L'invention peut également s'appliquer à la désodorisation de l'air ou
d'autres gaz.
On peut faire précéder ou faire suivre l'émission de l'éclair à fort taux d'UVC
par un éclair pauvre en UVC, voire n'en comportant pas, par exemple un éclair de
lumière visible afin de renforcer l'action des UVC par un effet thermique.
L'éclair de lumière visible peut également être émis en synchronisme avec
l'émission des UVC.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée à l'exemple qui vient d'être décrit.
En particulier, le tube 10 peut présenter d'autres formes encore.
Dans toute la description, y compris les revendications, l'expression
« comportant un » doit être comprise comme étant synonyme de « comportant au moins
un », sauf si le contraire est spécifié.