Système d'attache d'un bracelet à une boîte de montre et montre munie de tels systèmes
La présente invention se rapporte aux systèmes d'attache amovible d'un bracelet à une boîte de montre. Elle concerne plus particulièrement les systèmes comportant un ensemble coulissant, formé de deux parties munies l'une d'un coulisseau et l'autre d'une coulisse, et un verrou comportant un organe à enclenchement élastique et un organe de positionnement. L'une des parties de l'ensemble et l'un des organes sont solidaires de la boîte, l'autre partie et l'autre organe du bracelet. Le coulisseau est ajusté dans la coulisse de manière à y permettre son déplacement selon une direction dite de coulissement, tant que le verrou n'est pas enclenché. De plus, le coulisseau est muni d'une tête engagée et retenue dans la coulisse lorsque l'organe à enclenchement élastique coopère avec l'organe de positionnement. Une montre, utilisant un tel système, est décrite dans le document CH 397 542. La partie solidaire de la boîte est munie d'une coulisse alors que l'autre, solidaire du bracelet, constitue un coulisseau agencé de manière à pouvoir être engagé dans la coulisse. Le verrou, formé d'une lame élastique munie d'un bossage - partie du coulisseau - et de creusures dans lesquelles le bossage vient s'engager - partie de la coulisse - empêche le désenclenchement du système.
Une telle solution permet d'assurer un blocage du bracelet sur la boîte et d'éviter toute séparation malencontreuse des parties de l'ensemble. La manipulation qu'elle nécessite est, toutefois, délicate, car le bracelet doit être déplacé latéralement de toute la longueur de la coulisse. Il est, de la sorte, nécessaire que le bracelet soit suffisamment long pour permettre de sortir le coulisseau de la coulisse.
Des solutions similaires sont décrites dans les documents US 5,146,437 et US 3,589,575, et posent les mêmes problèmes.
Le but de la présente invention est de pallier cet inconvénient. A cet effet, le système de fixation selon l'invention est caractérisé en ce que le coulisseau comporte deux portions, alignées selon la direction de coulissement et chacune engagée par la tête dans une portion de la coulisse, laquelle comporte deux découpes de section supérieure à celle des têtes et disposées de manière à ce que ces têtes puissent être retirées des portions de coulisses dans lesquelles elles sont montées par un déplacement sensiblement perpendiculaire à la direction de coulissement. De la sorte, le déplacement latéral du bracelet en référence à la boîte, pour passer d'une position verrouillée à une position de désenclenchement, est considérablement réduit et peut se faire sans difficulté, même lorsque la montre est au poignet du porteur.
De manière avantageuse, la coulisse est délimitée par deux parois parallèles définissant une gorge de même orientation que la direction de coulissement, et par des saillies solidaires des parois et recouvrant partiellement la gorge sur deux premières portions de sa longueur et laissant découvertes deux secondes portions définissant les découpes. De plus, le coulisseau est formé de deux corps, chacun portant une tête dont la dimension selon la direction de coulissement est légèrement inférieure à la longueur des secondes portions, dont les corps présentent une hauteur légèrement supérieure à l'épaisseur des saillies, alors que les têtes ont une hauteur légèrement inférieure à la profondeur de la gorge et une largeur légèrement inférieure à la largeur de la gorge, mais supérieure à la distance comprise entre les saillies.
De bonnes conditions de positionnement ont été obtenues avec un verrou dans lequel l'organe élastique comporte un doigt, engagé et monté coulissant dans un trou, et un ressort coopérant avec le doigt, et l'organe de positionnement est constitué d'une rainure, l'un associé à la boîte, l'autre au bracelet.
Par des moyens peu coûteux, il est possible d'améliorer la sécurité de la fixation. N cet effet, l'organe à enclenchement élastique comporte au moins
deux doigts alignés selon l'axe de coulissement et solidaires de l'une des parties, et au moins deux rainures également alignées selon la direction de coulissement, s'étendant perpendiculairement à cette direction et pratiquées dans l'autre partie, la distance comprise entre les rainures étant égale à celle comprise entre les doigts, de manière à ce que, en position verrouillée, les deux doigts soient engagés chacun dans une rainure et en ce que, dans une position intermédiaire par laquelle doivent passer les deux parties pour les déverrouiller, l'un des deux doigts est engagé dans la rainure coopérant avec l'autre doigt en position verrouillée. De manière avantageuse, l'organe élastique comporte trois doigts et l'organe de positionnement trois rainures, chaque doigt étant engagé dans une rainure lorsque le système est en position verrouillée.
La présente invention concerne également une montre bracelet. Dans de telles montres, le bracelet joue un rôle esthétique important. En donnant la possibilité au porteur de le remplacer par un autre, on lui permet de changer l'aspect de sa montre.
A cet effet, la montre selon l'invention est munie d'une boîte et d'un bracelet, reliés l'un à l'autre au moyen de deux systèmes tels que définis plus haut. Dans cette montre, le bracelet est formé d'un seul brin ayant deux extrémités, chacune munie d'une partie de l'un des ensembles coulissants et d'un des organes du verrou et la boîte porte les parties et les organes complémentaires, les directions de coulissement étant disposées dans un même plan.
Afin d'augmenter la diversité des aspects que la montre est susceptible de présenter, il est avantageux que le bracelet puisse être utilisé sur ces deux faces. Pour ce faire, le système selon l'invention comporte des ensembles et des verrous qui présentent une symétrie par rapport au plan dans lequel s'inscrivent les directions de coulissement.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention ressortiront de la description qui va suivre, faite en regard du dessin annexé, dans lequel:
La figure 1 est une vue d'ensemble d'une montre équipée d'un système selon l'invention;
La figure 2 montre le système de la figure 1 coupé selon la ligne II-II, agrandi; et La figure 3 illustre différents assemblages réalisés au moyen du système selon l'invention.
La montre représentée sur la figure 1 comporte une boîte 10 et un bracelet 12 destinés à être assemblés l'un à l'autre. Ils sont munis, à cet effet, de deux systèmes d'attache coulissants formés chacun d'une première partie 14 et d'une seconde partie 16, respectivement solidaires, par paires de la boîte 10 et du bracelet 12.
La boîte 10 est de forme générale rectangulaire. Elle est munie, sur un côté, d'une tige de mise à l'heure 18 et, sur l'une de ses faces, d'une glace 20 au travers de laquelle il est possible de voir des aiguilles 22, qui assurent l'affichage de l'heure.
Les parties 14 sont disposées sur deux des côtés de la boîte, la partie 14a se trouvant du côté correspondant à midi sur le cadran et la partie 14b à 6 heures, alors que la tige 18 se trouve du côté correspondant à 3 heures.
Chaque partie 14 comporte un coulisseau formé de deux portions 24 et 26 de section en T, avec un corps portant la référence a et deux bras b et c (figure 2). Les corps 24a et 26a sont solidaires de la boîte 10 et les bras 24b, 24c, 26b et 26c s'étendent parallèlement aux côtés de la boîte dont ils sont adjacents. Les portions 24 et 26 comportent respectivement deux rainures portant les références d et e, et une rainure d, qui s'étendent sur la largeur des deux bras b et c.
Les parties 16 comportent chacune une coulisse 28 de forme complémentaire aux portions 24 et 26 des coulisseaux, munie de deux parois parallèles 30a et
30b définissant une gorge 32 orientée dans la direction de coulissement, et distantes l'une de l'autre d'une valeur L légèrement supérieure à l'écartement 1 des deux bras. Des saillies 34a et 34b, solidaires des parois 30a et 30b recouvrent partiellement la gorge 32, laissant découvertes deux portions qui définissent des ouvertures d'engagement 36. La distance E entre les saillies 34a et 34b est légèrement supérieure à la largeur e du corps des coulisseaux 24 et 26.
Le fond de la gorge 32 est percé de trois trous filetés, dont deux 37a et 37b sont visibles sur la figure 1 et le troisième 37c sur la figure 2, et dans chacun desquels est fixé, par vissage, un organe à enclenchement élastique comportant un corps 38 de forme générale cylindrique, à l'intérieur duquel est logé une bille 40 et un ressort à boudin non représenté au dessin. Le tout est agencé de manière à ce que la bille 40 soit maintenue dans le corps et dépasse du fond de la gorge 32. Les trous 37 sont disposés de manière à ce que les billes 40 soient chacune engagée dans l'une des rainures 24d, 24e et 26d, et en appui contre leurs parois, exerçant des forces orientées selon des directions faisant, avec la direction de coulissement, un angle différent de 0 et 90°. Il est, de la sorte, possible de garantir un positionnement tout en permettant un désenclenchement sans devoir retirer une pièce du verrou.
En d'autres termes, les billes 40 jouent un rôle de doigt élastique engagé dans l'une des rainures, qui assure une fonction d'organe de positionnement.
La gorge 32 est obturée à chacune de ses extrémités, de manière à former des butées, non représentées sur le dessin, pour éviter de le surcharger. II y a lieu de relever, comme on peut le voir sur la figure 2, que les parties 14 et 16 présentent un plan de symétrie P qui passe par le milieu des corps 24a et 26a, et par les axes des trous 37.
Pour assembler deux parties 14 et 16, il suffit de placer la partie 16 de façon que les portions 24 et 26 des coulisseaux se trouvent en regard des ouvertures de dégagement 36, comme indiqué sur la figure 1, puis qu'ils soient introduits dans la gorge 32. La partie 16 est ensuite déplacée selon la direction de coulissement, jusqu'à ce que les billes 40a et 40b s'engagent dans les rainures 24d et 24e, et la bille 40c dans la rainure 26d, la portion 26 atteignant alors la butée. Les ressorts exercent sur les billes 40 une force les maintenant en appui contre les parois des rainures 24d, 24e et 26d, par des surfaces de contact. L'ensemble est agencé de manière que chaque bille exerce, sur ces parois, une force résultante orientée selon une direction qui fait un angle différent de 0 et de 90° par rapport à la direction de coulissement.
De la sorte, pour désenclencher le système d'attache, il est nécessaire et suffisant d'appliquer une force adéquate, orientée selon une direction sensiblement parallèle à la direction de coulissement. Comme la surface de contact de l'organe élastique avec l'organe de positionnement n'est pas perpendiculaire à la direction de coulissement, il n'y a pas de blocage.
Les essais effectués ont montré que, de manière surprenante, un tel système permet de maintenir solidement l'ensemble formé des parties 14 et 16, pratiquement sans risque de décrochement. De plus, si de manière malencontreuse, une force provoquait un léger déplacement des portions 24 et 26 dans la coulisse 28, il serait interrompu au moment où la bille 40a, sortie de la première rainure 24d passe dans la rainure 24e. Le bracelet peut, ainsi, être facilement remis en place, avant que la montre ne se décroche.
Un tel système permet, non seulement, de réaliser un assemblage simple d'un bracelet à une boîte de montre, mais encore d'apporter des possibilités de modifier l'aspect de la montre, comme on peut le voir sur la figure 3.
Plus précisément, la figure 3a représente une montre dans laquelle le bracelet 12 et la boîte 10 sont assemblés, de manière à ce que l'affichage de l'heure soit visible.
Comme le montre la figure 3b, il est aussi possible de masquer l'affichage, en laissant apparaître le fond de la boîte 10, qui peut, par exemple, être gravé. Pour ce faire, il suffit de décrocher le système par désenclenchement des parties 14 et 16, et de tourner la boîte de 180° autour de l'axe de la tige de mise à l'heure 18. En procédant ainsi, on transforme la montre en bijou, avec, toutefois, le même aspect du bracelet. On relèvera qu'une telle solution n'est applicable que dans la mesure où les organes 14 et 16 présentent un plan de symétrie, passant par les deux axes de coulissement.
Il est également possible de ne désenclencher le système que d'un côté, puis de fléchir le bracelet et le crocher de manière à ce que la glace soit masquée et que l'autre face du bracelet soit apparente. En procédant ainsi, il est possible de modifier encore plus l'aspect de la montre, dans la mesure où les deux faces du bracelet sont différentes.
La figure 3 c montre une troisième variante, dans laquelle la montre a été remplacée par un objet décoratif 42, qui n'a qu'une fonction esthétique. Cet objet comporte, à l'instar de la boîte, des organes 14 permettant la fixation au bracelet.
Ainsi, grâce aux caractéristiques du système tel que décrit, il est possible de réaliser une montre dans laquelle la fixation du bracelet à la boîte joue le rôle de fermoir. La montre peut, en outre être susceptible de présenter des aspects différents, par des moyens simples et économiques. II va de soi qu'un tel système peut faire l'objet de nombreuses variantes sans, pour autant, sortir du cadre de l'invention. Il serait ainsi possible de réaliser une boîte de forme ronde. Dans ce cas, la direction de coulissement serait définie par un arc plutôt qu'une droite.
Il est aussi possible de placer deux mouvements dans la boîte de montre, ces mouvements pouvant, par exemple, comporter des fonctions différentes ou afficher les heures de deux fuseaux horaires.