COMPOSITION PHARMACEUTIQUE DESTINEE AU TRAITEMENT OU A LA PREVENTION DU DIABETE DU CANCER, OU DU SYDROME DE AARDENBURG
Objet de l'invention
La présente invention est relative à une nouvelle composition pharmaceutique destinée au traitement ou à la prévention du diabète ou du cancer, en particulier une thérapie cellulaire du diabète par la création d'un pancréas artificiel.
La présente invention est également relative à un dispositif de diagnostic destiné au diagnostic et au suivi de l'évolution du diabète ou du cancer.
Arrière-plan technologique à la base de l'invention
Le diabète est un terme générique sous lequel on désigne des affections caractérisées par l'association d'une polyurie et d'une polydipsie. Le diabètes mellitus, dénommé également ci-après diabète sucré, qui peut être de type 1 ou de type 2, est dû à un mauvais fonctionnement des cellules bêta du pancréas endocrinien (îlots de Langerhans) qui synthétise et secrète l'insuline (Gerich & Haeften, COED 5, pp. 144-148 (1998)). Il s'accompagne souvent (diabète de type 2) d'une résistance des tissus cibles à l'action de l'insuline.
Le diabète sucré est l'une des maladies métaboliques les plus fréquentes, en particulier dans le monde industrialisé (Leahy, COED 5, pp. 73-74 (1998)). Il
est caractérisé par une déficience de l'utilisation du glucose et peut avoir des conséquences pathologiques graves et parfois mortelles, telles que des troubles métaboliques, des problèmes cardiovasculaires et neurologiques, des lésions rétiniennes ou rénales. Le traitement par insuline exige une ou plusieurs injections quotidiennes à vie.
Par conséquent, il existe un besoin certain de remplacer ces injections par des systèmes transplantables (Gage et al., Nature 392, Supplément 3 (1998) ) .
Etat de la technique
Le document Lemaigre et al. (1996) décrit un cDΝA codant le facteur nucléaire hépatocytaire 6, dénommé ci-après HΝF-6. La dénomination de cette molécule comme facteur nucléaire hépatocytaire (HNF) est une dénomination arbitraire qui indique que cette molécule est un facteur présent dans les noyaux des hépatocytes sans préjuger de la parenté ou non avec les autres molécules identifiées également comme hépatocytes nuclear factor HNF-1 à HNF-4.
Cette protéine HNF-6 contrôle la transcription de certains gènes dans un petit nombre de tissus où elle est exprimée
(Samadani & Costa (1996)). L'expression de cette molécule a été notamment identifiée dans le pancréas de souris (Landry et al. (1997) et Rausa et al. (1997)).
Il est connu également que la molécule HNF-6 exerce un contrôle sur le synthèse de HNF-4 dans les cellules en culture. Cependant, aucun de ces documents ne mentionne qu'une modification du gène animal ou humain codant pour le HNF- 6 est susceptible de provoquer un diabète dans un organisme entier.
Contrairement à ce qui est suggéré dans le document 098/11254 et la publication de Duncan et al. (Science Vol. 282, pp. 692-695, Juillet 1998), la molécule
HNF-3 contrôle la synthèse de la molécule HNF-4 dans les cellules en culture, mais une modification affectant le gène codant pour la molécule HNF-3 n'est pas susceptible de provoquer un diabète chez l'animal, y compris l'humain. La demande de brevet français FR-2,696,755 décrit une capsule implantable comprenant une enveloppe externe constituée par un hydrogel d' acrylonitrile et de méthallysulfonate de sodium, un noyau interne comprenant une substance encapsulée pouvant être constituée d'îlots de Langerhans, de cellules bêta pancréatiques ou d 'hépatocytes . L'enveloppe est une membrane biocompatible sélectivement perméable à l'insuline ou aux nutriments nécessaires à la substance à encapsuler. Ce produit peut être utilisé dans la transplantation de cellules ou de groupes de cellules tels que des îlots de Langerhans pour pallier l'insuffisance de production d'insuline chez les malades diabétiques.
La demande internationale de brevet O95/09231 décrit des nouvelles lignées cellulaires bêta- insulino-sécrétrices pouvant se présenter sous forme de "pseudo- îlots" pouvant être encapsulés dans un hydrogel biocompatible; éventuellement incorporé dans des fibres transplantables destinées à être introduites chez le patient par une voie sous-cutanée ou intrapéritonéale de manière à traiter des malades insulino-dépendants .
La demande internationale de brevet W095/29988 décrit un procédé de culture de lignées cellulaires, en particulier de cellules pancréatiques, susceptibles de créer des îlots cellulaires réimplantables in vivo chez un mammifère de manière à traiter des maladies pancréatiques chez l'homme ou l'animal.
Une caractéristique essentielle des lignées cellulaires utilisables dans la thérapie substitutive du diabète insulino-dépendant est de pouvoir sécréter
l'insuline en réponse au glucose (glucose-stimulated insulin sécrétion, GSIS) . Ceci suppose la stabilité, dans ces cellules, de l'expression des gènes impliqués dans la
GSIS. La GSIS dépend notamment de GLUT-2, qui est le transporteur du glucose dans les cellules bêta, et de la gluco inase, qui est requise pour la production du signal
GSIS a partir du glucose. Un problème récurrent de ces lignées est la perte de GLUT-2 et de la glucokinase
(Newgard et al.; (1997)) . Un autre problème est 1 ' apoptose (Hohmeier et al. (1998)), une mort cellulaire qui peut être provoquées par les hormones glucocorticoïdes .
Buts de l'invention
La présente invention vise à fournir une nouvelle composition pharmaceutique susceptible d'être utilisée dans la prévention ou le traitement du diabète ou du cancer et pouvant être utilisée soit dans le domaine de la thérapie génétique, soit dans le domaine de la thérapie cellulaire sous la présentation d'amas cellulaires ou la formation d'un tissu ou d'un organe pancréatique artificiel .
Un autre but de l'invention consiste à fournir un nouveau dispositif de diagnostic tel qu'une trousse de diagnostic destinée à améliorer le diagnostic et/ou le suivi du diabète ou du cancer, en particulier à différencier certaines évolutions malignes du cancer.
Eléments caractéristiques de l'invention
Les Inventeurs ont découvert de manière inattendue que l'invalidation du gène HNF-6 chez la souris montre que ce gène est essentiel pour le fonctionnement et la formation des îlots de Langerhans et pour la réponse de l'organisme à l'insuline. De plus, les Inventeurs ont montré que d'autres protéines semblables à HNF- 6, qui
partagent avec HNF- 6 deux particularités, d'une part la présence d'un seul domaine eut et d'autre part la présence de la dyade F48M50 dans le domaine homéo (Lannoy et al.
(1998) ) appartenant à une même famille dénommée ONECUT (en abrégé OC) (Lannoy et al. (1998) et Jacquemin et al.
(1999)), étaient également impliquées dans certains mécanismes métaboliques essentiels. Parmi la famille des protéines ainsi définies, qui comprend notamment la protéine HNF-6, la protéine OC-2 et la protéine OC-3, certaines protéines ont des fonctions essentielles chez l'animal, en particulier chez l'homme, en particulier dans le métabolisme du glucose. Les souris knock-out pour le gène HNF-6 (souris hnf6-/-) ont un diabète sucré. Celui-ci se caractérise par un déficit de GLUT-2 dans les cellules bêta et par une sécrétion insuffisante d'insuline en réponse au glucose (Jacquemin et al., soumis pour publication) . Le diabète des souris hnf6-/- finit par guérir spontanément et ceci s'accompagne d'une forte augmentation de OC-2 dans le pancréas. Ces observations illustrent l'importance de HNF-6 et de OC-2 dans le maintien de 1 ' homéostasie glucidique, notamment via le maintien du phénotype différencié des cellules bêta. Les inventeurs ont montré par ailleurs que HNF- 6 peut inhiber l'effet des glucocorticoïdes (Pierreux et al. (1999)) . En outre, de telles molécules pourraient être utilisées pour traiter, prévenir ou diagnostiquer l'apparition et/ou le développement d'un certain nombre d'affections et de maladies, en particulier le diabète ou le cancer, de préférence le mélanome. La présente invention est donc relative à une composition pharmaceutique comprenant un véhicule pharmaceutique adéquat et un élément choisi parmi le groupe constitué par une séquence nucléotidique codant une protéine membre de la famille ONECUT, en particulier les
molécules HNF-6, OC-2 ou OC-3 dont les séquences nucléotidiques et peptidiques sont décrites ci -après, un vecteur comprenant ladite séquence nucléotidique, la séquence polypeptidique encodée et/ou une lignée cellulaire transformée par ledit vecteur et exprimant ces dites séquences nucléotidiques, en particulier susceptibles de coder pour la protéine HNF-6 ou un autre membre de la famille ONECUT tel que les molécules OC-2 ou OC-3.
On entend par "séquence nucléotidique codant pour le HNF-6", pour la protéine HNF-6, OC-2 ou OC-3, une séquence nucléotidique dont les parties codantes (comprises dans les exons) correspondent respectivement à la séquence codante correspondent respectivement à la séquence du cDNA telle que déjà décrite par Lemaigre et al. (1996) ou aux séquences telles que décrites ci-dessous (englobant les séquences OC-2 et OC-3), ainsi que les séquences présentant plus de 80%, de préférence plus de 85%, plus particulièrement plus de 90% ou plus de 95% d'homologie (ou d'identité de séquence) avec la séquence du cDNA de la molécule HNF-6 telle que décrite par Lemaigre et al. (1996) ou des séquences équivalentes susceptibles de s'hybrider avec ces séquences nucléotidiques (y compris les séquences des molécules OC-2 et OC-3). Cette hybridation s'effectue de préférence dans des conditions suffisamment stringentes de manière à identifier les différentes séquences génomiques codant une séquence d'acides aminés identique ou similaire aux séquences susmentionnées en particulier d'autres séquences spécifiques d'autres mammifères ayant la même fonction ou étant impliqués dans le même mécanisme biochimique, en particulier ceux dans les exemples ci- dessous, mais éventuellement différents (en particulier par la redondance du code génétique) . Des conditions d'hybridation stringentes sont notamment les suivantes :
hybridation à 40 °C dans 50% de formamide, 5x SSC 20 mM sodium phosphate, pH 6.8, lavage dans 0.2x SSC à 50 °C . Des modifications de ces conditions peuvent être proposées par l'homme de l'art en fonction de la longueur et du contenu en nucléotides GC dans la séquence à hybrider. D'autres conditions d'hybridation sont notamment celles décrites par Sambrook et al., §§ 9.47-9.51 in Molecular Cloning : A Laboratory Manual , Cold Spring Harbor, Laboratory Press, Cold Spring Harbor, New York (1989) . Selon l'invention, le gène codant le HNF-6 utilisé concerne des séquences génomiques codant les deux isoformes alpha et bêta de HNF- 6 telles que décrites par Lannoy et al. (1998) .
La composition pharmaceutique de l'invention peut être utilisée pour obtenir une thérapie génétique et/ou cellulaire d'un patient susceptible de développer un diabète ou souffrant d'un diabète, ou susceptible de développer un cancer ou souffrant d'un cancer, en particulier d'un mélanome. Dans le domaine de la thérapie génétique, la séquence nucléotidique de l'invention peut être administrée au patient ou à des lignées cellulaires du patient par un traitement ex vivo de manière nue par des procédés bien connus de l'homme de l'art ou par l'intermédiaire d'un vecteur, de préférence choisi parmi le groupe constitué par les plasmides, les virus, les phagemides, les vésicules lipidiques telles que les lipides cationiques, les liposomes ou un mélange d'entre eux. Le vecteur incorporera tous les éléments nécessaires pour obtenir l'expression de la séquence nucléotidique selon l'invention chez le patient, de préférence dans les lignées cellulaires spécifiques à traiter, telles que les cellules pancréatiques impliquées dans la synthèse de l'insuline, les cellules hépatiques impliquées dans la réponse à
l'insuline ou des cellules de 1 ' épiderme ou du derme susceptibles de développer un mélanome.
La composition pharmaceutique de l'Inventeur peut être également utilisée en thérapie cellulaire par injection directe des cellules par un procédé in vivo ou ex vivo ou par la formation d'un agrégat cellulaire artificiel tel que décrit dans les demandes de brevet FR-2 , 696, 755, WO95/09231 et 095/29988. Il est possible d'obtenir la prolifération des cellules transformées par la séquence nucléotidique de l'invention ou le vecteur de l'invention par des procédés bien connus de l'homme de l'art, en particulier ceux décrits dans les demandes de brevet W097/49728 et 095/29988.
Le véhicule pharmaceutique selon 1 ' invention varie selon le mode d'administration choisi (intraveineuse, intramusculaire, orale, etc.) et est un excipient bien connu de 1 ' homme de 1 ' art , présenté sous forme de tablettes, de pilules, de capsules, de solutions, de sirops, etc. Ce composant comprend éventuellement des adjuvants (en particulier une hormone de croissance) bien connus de l'homme de l'art de manière à induire des effets synergiques ou supprimer certaines réactions immunitaires ou cellulaires spécifiques ou de manière à réduire certains effets secondaires ou toxiques non désirés du principe actif ou du véhicule de l'invention.
Le pourcentage de produit actif (séquence nucléotidique, séquence d'acides aminés ou fragments de celles-ci, vecteur, lignée cellulaire, etc.) dans la composition pharmaceutique peut varier selon de très larges gammes, uniquement limitées par la fréquence d'administration, la tolérance et le niveau d'acceptation de la composition selon l'invention par le patient.
La présente invention concerne également l'utilisation de la composition pharmaceutique de
l'invention pour la préparation d'un médicament destiné au traitement et/ou à la prévention du diabète de type 1 ou de type 2, des affections liées au diabète, en particulier des affections liées au mauvais fonctionnement des cellules bêta du pancréas endocrinien qui synthétise et sécrète l'insuline, et/ou pour le traitement du cancer, en particulier du mélanome.
Un autre aspect de la présente invention concerne le procédé de traitement d'un patient, en particulier d'un patient susceptible de développer un diabète, souffrant d'un diabète ou susceptible de développer un cancer ou souffrant d'un cancer, en particulier un mélanome, par lequel on administre audit patient la composition pharmaceutique de l'invention par un procédé de traitement in vivo ou ex vivo.
Un dernier aspect de la présente invention concerne la protection en tant que produit nouveau des séquences nucléotidiques et peptidiques codant pour la molécule OC-2, ainsi que les séquences homologues des séquences OC-2 et OC-3. On entend par séquences homologues, les séquences génétiques présentant plus de 80%, de préférence plus de 85%, plus particulièrement plus de 90% ou plus de 95% d'homologie (ou d'identité de séquence) avec les séquences en acide nucléique et en acide aminé, telles que décrites dans le listing de séquences annexé (SEQ ID 1 à SEQ ID 4) pour autant que cette séquence n'englobe pas la séquence de la molécule HNF-6 telle que décrite par Lemaigre et al. (1996).
Des séquences homologues sont également définies comme des séquences susceptibles de s ' hybrider avec les séquences nucléotidiques SEQ ID 1 et SEQ ID 3 encodant les molécules OC-2 et OC-3. Cette hybridation s'effectue de préférence dans des conditions suffisamment stringentes, tel que décrit précédemment.
Outre l'application thérapeutique et prophylactique mentionnée ci -dessus, une seconde application de ces séquences nouvelles encodant les molécules OC-2 et OC-3 est leur application dans le domaine du diagnostic et/ou du suivi de différentes affections, en particulier du diabète et/ou du cancer.
Un dernier aspect de la présente invention concerne donc un dispositif de diagnostic tel qu'une trousse de diagnostic comprenant lesdites séquences nucléotidiques et/ou peptidiques des séquences OC-2, OC-3 et HNF-6, ainsi que les différents réactifs destinés au diagnostic et au suivi de maladies, en particulier du diabète, du cancer, notamment le diagnostic et le suivi de l'évolution du mélanome pour une détection basée sur les procédés techniques choisis parmi le groupe constitué par l'hybridation in situ, l'hybridation et l'identification par des anticorps marqués, en particulier par la technique ELISA ou RIA, des procédés d'hybridation sur filtre, sur support solide, en solution, en sandwich, sur gel par hybridation dot blot, par hybridation northern blot, southern blot ou western blot, par un marquage isotopique ou non (tel que de 1 ' immunofluorescence ou un marquaqe par Biotine) , par la technique dite des sondes froides ou par une amplification génétique (ou en particulier par des amplifications par PCR, RT-PCR, LCR ou CPR) , par double immunodiffusion, par contre-immunoélectrophorèse, par hémaglutination, ou d'autres techniques bien connues de l'homme de l'art permettant une identification spécifique de séquences nucléotidiques et/ou protéiniques . Le dispositif de diagnostic peut également comporter des éléments permettant une purification éventuelle d'un échantillon obtenu d'un corps humain ou animal (tel qu'un liquide physiologique), un traitement préalable de cet échantillon, une éventuelle
préamplification de cet échantillon, ainsi qu'un diagnostic et une quantification de cette éventuelle séquence nucléotidique ou protéinique et une analyse corrélée avec l'état général du patient animal ou humain traité. Ces différentes étapes peuvent être effectuées de manière manuelle ou par un automate.
La présente invention sera décrite en détail dans les exemples non limitatifs présentés ci -dessous en référence aux figures annexées.
Exemple 1
Détection de la différentiation des mélanocytes.
La fonction des mélanocytes de la peau, en réponse à une irradiation par rayonnement UV (Carreira) , est de protéger les kératinocytes des dommages sur l'ADN induits par les rayonnements UV via la production du pigment de mélanine. Par analyse génétique, plus de 70 gènes affectant le développement du mélanocyte ont été identifiés et plus de 20 d'entre eux ont été clones (Opdecamp (1997) ) .
Un facteur de transcription (microphthalmia- associated transcription factor (MITF) ) est impliqué dans la différentiation des mélanocytes chez les humains (Tachibana (1996)). Il est connu que les mutations dans le gène MITF sont associées au syndrome de Waardenburg
(Tachibana (1994) ) . Il est également connu que des mutants des facteurs de transcription Pax-3 ou CREB qui ne possèdent pas cette activité de transcription sont associés avec les syndromes de Waardenburg de type 1 et de type 3 (Tassabehji) . Puisque le gène Pax-3 code pour une molécule activatrice du MITF, l'identification d'autres facteurs de transcription affectant le gène MITF contribue à améliorer le diagnostic et le suivi de maladies cancéreuses et peut trouver des applications dans le traitement et/ou la
prévention de ces maladies, en particulier du syndrome de Waardenburg .
Procédure expérimentale / Reverse-transcription On effectue une reverse-transcription PCR
(RT-PCR) pour détecter l'expression des mRNA humains des molécules OC-2 et HNF-6 dans les mélanocytes et dans différentes cellules de mélanome, un microgramme de RNA total étant de manière reverse en utilisant la transcriptase reverse du virus leucémique moloney murin, et d'autres réactifs (randoms examers (Live technology Inc.)). Les CDNA de ces molécules OC-2 et HNF-6 ont été amplifiés par PCR et la spécificité des produits amplifiés a été identifiée par des expérimentations de southern blotting, tel que décrit par Jacquemin et al. (1997-1999).
L'intégrité des préparations de RNA a été contrôlée par amplification d'un fragment de CDNA de bêta- actine. Les contrôles négatifs incluant la RT-PCR ont été réalisés sans présence de transcriptase reverse
Lignées cellulaires de mélanocytes
Les lignées cellulaires 397-MEL et 526-MEL ont été obtenues du National Cancer Institute KANG.
Les lignées cellulaires LB373-MEL, BB74-MEL et LB1622-MEL ont été obtenues du Ludwig Institute of Cancer Research, Bruxelles, Belgique) .
Expression des gênes codant pour la molécule OC-2 dans les mélanocytes . Les protéines ONECUT sont notamment exprimées dans les cellules de peau humaine. Cependant, les taux de mRNA codant pour la molécule OC-2 sont particulièrement élevés. L'expression mRNA codant pour la molécule HNF- 6 est faible dans ce tissu (Jacquemin et al. (1999)) .
Pour identifier un type cellulaire exprimant la molécule OC-2, les inventeurs ont effectué une analyse RT-PCR du RNA, des mélanocytes et des mélanomes.
Les produits PCR ont été soumis à une analyse par Southern blotting basée sur l'utilisation de sondes radioactives.
Les résultats présentés dans la Fig. 1 montrent qu'il est possible d'utiliser les séquences nucléotidiques de la famille ONECUT pour obtenir un diagnostic différencié du développement du mélanome.
Ces résultats montrent que seul le gène OC-2 est exprimé dans les mélanocytes de la peau.
Par contraste, les deux gènes sont fortement exprimés dans différentes lignées cellulaires de mélanome. Ces deux gènes sont exprimés à des niveaux similaires dans les lignées de mélanome, mais l'expression générale varie suivant les lignées cellulaires testées.
Des essais complémentaires de transfection de lignées cellulaires par des constructions plasmidiques ont permis de démontrer que le site de fixation ONECUT proximal du promoteur MITF est important pour l'activation de ce promoteur et que les facteurs de transcription OC-2 et HNF- 6 peuvent stimuler le promoteur MITF (voir Fig. 2) . Par la découverte que le facteur de transcription HNF-6 n'est pas exprimé dans les mélanocytes, il apparaît que le facteur de transactivation OC-2 est responsable de la stimulation du promoteur MITF dans ce type de lignée cellulaire et intervient donc dans le développement des mélanocytes. Etant donné que le gène HNF-6 est exprimé à des stades de différentiation des mélanocytes particulièrement précoces et qu'il est également identifié dans les lignées cellulaires de mélanome, on peut considérer que HNF- 6 est un marqueur des cellules de mélanome et permet donc de distinguer celles-ci des mélanocytes déjà différenciés.
Par conséquent, les séquences génétiques de l'invention peuvent être avantageusement utilisées pour améliorer et compléter le diagnostic et le suivi de différentes infections et pathologies, en particulier de certains types de cancers (tel que le mélanome) , et d'autres syndromes, en particulier le syndrome de Waardenburg qui implique une expression altérée des gènes humains MITF qui affectent en particulier le développement anormal des mélanocytes présents au niveau de la peau, des oreilles et des yeux.
Le gène encodant le facteur OC-2 est également un candidat adéquat dans le domaine de la thérapie génétique pour contrôler le développement mélanocytaire ou pour traiter le syndrome de Waardenburg.
Exemple 2
Thérapie cellulaire d'un patient
Le protocole opératoire décrit ci-dessous peut s'appliquer à des patients souffrant de différentes pathologies, notamment des patients susceptibles de développer un diabète ou souffrant d'un diabète, susceptibles de développer ou souffrant d'un cancer, en particulier d'un mélanome, ou de patients affectés par le syndrome de Waardenburg. II est bien entendu que la composition pharmaceutique de 1 ' invention qui est basée sur une thérapie génétique ou cellulaire peut également être combinée à des traitements basés sur l'utilisation d'autres systèmes régulateurs de gènes, en particulier basés sur l'utilisation des facteurs de transactivation Pax-3 ou CREB précédemment décrits (voir Fig. 2) .
En bref, le traitement consiste à implanter chez un animal diabétique une lignée de cellules qui auront été programmées pour la GSIS par transfection stable de
HNF-6 (ou de OC-2) . Comme décrit plus haut, HNF-6 est en effet réputé maintenir dans les cellules l'expression des gènes du phénotype différencié, en particulier GLUT-2 et la glocokinase dans les cellules bêta, et HNF-6 pourrait s'opposer à l'effet apoptotique des glucocorticoïdes sur les cellules implantées.
Des rats (Wistar maies 200-250g) sont rendus diabétiques par une seule injection intraveineuse de streptozotocine (55 mg/kg) . Après deux semaines, l'installation du diabète est confirmée par dosage du glucose dans l'urine (>15mM par le "strip" test de Ames). Ces rats ont reçu par injection intrapéritonéale 10 ou 50 microsphères (800-900 microns de diamètre) contenant chacune 200 000 cellules de la lignée "test". Ces microsphères, décrites par Kessler et al. (1992) (voir également la demande de brevet français FR-2 , 696, 755) , sont perméables à l'insuline, qui doit pouvoir en sortir, et aux signaux de la GSIS (tels que le glucose) , qui doivent pouvoir y entrer. Elles sont imperméables aux agents de rejet par le système immunitaire, mais pas aux glucocortocoïdes . La lignée "test" est la lignée RIN 1046- 38 obtenue à partir d'un insulinome de rat et cultivée selon Clark et al. (1990). Des transfectants stables soit de HNF- 6 soit de OC-2 sont obtenus en électroporant les cellules RIN 1046-38 avec un vecteur plasmidique comportant une origine de réplication bactérienne, un gène de résistance à 1 ' ampicilline, l'ADN complémentaire de OC-2 ou de HNF-6 sous le contrôle du promoteur/ "enhancer" du cytomégalovirus et un ADN complémentaire codant la néomycine phosphotransférase . L'ADN complémentaire codant la néomycine phosphotransférase est clone en 3' d'un "internai ribosome entry site", lui-même situé en 3 ' de l'ADN complémentaire de HNF-6 ou OC-2, de sorte que le
promoteur du cytomegalovirus contrôle la synthèse d'un seul
ARN bicistronique codant à la fois HNF- 6 ou OC-2 et la néomycine phosphotransférase . Un signal de polydénylation, dérivé du virus SV40 et localisé en 3' de l'ADN complémentaire codant la néomycine phosphotransférase, assure la polydénylation de l'ARN bicistronique. Après transfection des cellules RIN 1046-38 selon Clark et al.
(1997) les transfectants stables sont sélectionnés par un traitement à la Généticine (500ug/ml) pendant deux semaines.
Ce procédé est transposable à l'humain insulino-dépendant (diabète de type I ou de Type II décompensé) comme décrit dans Aebischer et al. (1999).
REFERENCES
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