PROCEDE DE MISE EN OEUVRE D'UNE SUBSTANCE PYROTECHNIQUE ET INITIATEUR PYROTECHNIQUE OBTENU AVEC UN TEL PROCEDE
Le domaine de la présente invention est celui des procédés de mise en oeuvre des substances pyrotechniques pour réaliser un composant pyrotechnique.
Différents procédés sont connus pour réaliser les composants pyrotechniques.
Un tel composant comprend généralement une substance pyrotechnique sensible au choc ou à 1 ' échauffement (explosif primaire) qui est destinée à initier une composition pyrotechnique renforcatrice (de flamme pour un inflammateur ou bien de choc pour un détonateur) .
Cet explosif primaire pourra être mélangé à la composition renforcatrice (comme dans les brevets EP600791 et FR2720493) ou adjacent à celle ci (comme dans le brevet GB960186) .
La substance sensible comprend le plus souvent un explosif primaire, tel le trinitrorésorcinate de plomb, l'azoture de plomb ou l'azoture d'argent. Les composants pyrotechniques à initiation électrique utilisent un élément résistif, tel un fil chaud ou bien une plaquette semi conductrice.
Les brevets EP600791 et FR2720493 décrivent de tels initiateurs électriques destinés plus particulièrement à être utilisés pour le déclenchement des sécurités automobiles
(coussins de sécurité gonflables communément appelés
"airbags") .
Les initiateurs connus présentent des inconvénients. Ainsi la mise en oeuvre des explosifs primaires génère des risques importants pour la sécurité des personnels.
En effet, les composants actuels imposent la mise en contact de substances explosives primaires très sensibles avec l'élément résistif. Ce contact, que l'on souhaite le plus intime possible, impose l'emploi de matières explosives de faible granulométrie et donc de mauvaise coulabilité. Cela rend le chargement difficile et augmente le risque
d'initiation accidentelle qui se trouve encore accru par la pollution excessive des moyens industriels de chargement par la substance primaire.
De plus, le chargement d'une matière pulvérulente implique un minimum de remplissage du fond de l'alvéole du composant afin de recouvrir entièrement l'élément résistif. Il en résulte une mise en place surabondante de la substance primaire ce qui pénalise à la fois le coût de fabrication et la sécurité. Enfin, le matériau pulvérulent doit être comprimé. L'élément résistif peut subir lors de cette compression des contraintes considérables pouvant entraîner sa rupture.
Un autre mode de mise en oeuvre connu prévoit de réaliser une suspension de la substance pyrotechnique sensible dans un solvant liquide dans lequel un liant (de type actif ou non) est dissous. Les solvants habituels sont l'eau, l'alcool ou l'acétone. Le solvant est éliminé par chauffage ou séchage après mise en place de la composition.
Un tel procédé présente des inconvénients. Lorsque le solvant utilisé est l'eau, il est éliminé difficilement, ce qui conduit à des étapes de séchage longues et pouvant dégrader les performances des compositions.
Lorsque le solvant est volatil, son élimination engendre des vapeurs toxiques et/ou explosives (alcool, acétone...) dangereuses pour le personnel.
Les composants pyrotechniques modernes notamment ceux mis en oeuvre dans le domaine de la sécurité automobile apportent encore d'autres contraintes.
L'élément résistif est maintenant réalisé sous la forme d'un pont semi conducteur, les dimensions du pont résistif sont donc très réduites (de l'ordre de 50 micromètres x 150 micromètres) et il devient donc indispensable d'utiliser une substance pyrotechnique sensible qui soit d'une granulométrie très fine, inférieure aux dimensions du pont (granulométrie inférieure à 50 micromètres) .
Un tel choix augmente les difficultés de mise en place de la substance primaire dont la sensibilité est accrue par la finesse de la granulométrie.
Enfin on cherche maintenant à rendre les composants utilisés dans le domaine automobile non polluants et non toxiques ce qui exclut l'emploi des explosifs primaires à base de plomb. Or les compositions pyrotechniques énergétiques connues et non toxiques (telle que le Zirconium/Perchlorate de potassium ou le Bore/nitrate de potassium) ne peuvent être, dans leurs formes industrielles courantes, directement initiées avec un pont semi conducteur.
En effet, les formes courantes et peu coûteuses de ces compositions ont une granulométrie forte et sont enrobées. Le recours à une granulométrie très fine pour ces compositions pyrotechniques n'est pas satisfaisant industriellement (coût trop élevé) et accroît les risques (accroissement de sensibilité et pollution des outillages par la poussière active) .
C'est le but de l'invention que de pallier à de tels inconvénients .
Ainsi, l'invention propose un procédé de mise en oeuvre d'une substance pyrotechnique qui permette à la fois de réduire les risques pour le personnel attaché à sa fabrication et de diminuer les coûts de réalisation des composants pyrotechniques tels que les initiateurs.
Le procédé selon l'invention permet également de définir un composant pyrotechnique pour systèmes de sécurité automobile dont la fiabilité est améliorée et dont la non toxicité est assurée. Ainsi, l'invention a pour objet un procédé de mise en oeuvre d'au moins une substance pyrotechnique pour réaliser un composant pyrotechnique, notamment un initiateur à pont résistif, procédé caractérisé en ce que :
-on met tout d'abord au moins une substance pyrotechnique pulvérulente en suspension dans un liant inerte, liquide ou pâteux, et susceptible de durcir par polymérisation,
-on met le matériau pyrotechnique ainsi formé en place à l'état liquide ou pâteux dans le composant,
-on polymérise au moins partiellement in situ le matériau par rayonnement ou bombardement pour durcir le liant portant la ou les substances pyrotechniques, la polymérisation étant complétée par un chauffage de la composition.
De façon préférentielle, le liant sera choisi de façon à être polymérise au moins partiellement par rayonnement ultraviolet. On pourra choisir une source ultraviolet émettant également dans le domaine infrarouge, source qui assurera ainsi le chauffage de la composition.
Alternativement, le chauffage de la composition pourra être assuré par un four. Le liant pourra être constitué par une résine photosensible à base de résine naturelle ou de synthèse, la résine de base pourra alors être choisie parmi les résines suivantes : résine acrylique, résine polyuréthanne.
Selon un mode particulier de réalisation, la substance pyrotechnique pourra comporter au moins un explosif primaire. Préférentiellement, la substance pyrotechnique comportera comme explosif primaire un sel de dinitro-benzo-furoxane.
Le matériau pyrotechnique pourra comporter 40 à 60% en masse de substance pyrotechnique en suspension dans 60% à 40% en masse de résine.
Selon une autre caractéristique du procédé selon l'invention, on dépose sur un élément résistif d'un initiateur pyrotechnique une part du matériau pyrotechnique liquide ou pâteux, puis on procède au durcissement du liant en soumettant ce matériau à un rayonnement ultraviolet associé à un chauffage.
La température de chauffage sera choisie inférieure à 140°C, et de préférence comprise entre 80°C et 100°C.
L'invention a également pour objet un initiateur pyrotechnique à élément résistif utilisant au moins une substance pyrotechnique ainsi mise en oeuvre, initiateur qui
est caractérisé en ce que l'élément résistif est totalement recouvert par un matériau pyrotechnique d'initiation formé de la ou des substances pyrotechniques incorporées dans un liant inerte durci par polymérisation par un rayonnement ultraviolet associé à un chauffage.
Cet initiateur pyrotechnique pourra comporter une composition pyrotechnique disposée au contact du matériau pyrotechnique d'initiation et comprimée sur celui-ci.
Avantageusement l'élément résistif pourra être un pont semi conducteur.
La granulométrie moyenne de la substance pyrotechnique sera alors inférieure ou égale à 50 micromètres.
La substance pyrotechnique incorporée au liant sera de préférence un sel de dinitro benzo furoxane, par exemple le dinitro benzo furoxanate de potassium.
La composition pyrotechnique pourra être choisie parmi les compositions suivantes : Zirconium/perchlorate de potassium, Bore/nitrate de potassium.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de modes particuliers de réalisation, description faite en référence au dessin annexé qui représente un exemple de composant pyrotechnique obtenu avec le procédé selon l'invention.
En se reportant à cette figure, un initiateur pyrotechnique 1 selon l'invention comprend un boîtier 2 métallique (par exemple en acier inoxydable) sur lequel est réalisé un surmoulage en matière plastique 3 du type polyamide ou polycarbonate.
Le boîtier 2 est fermé par un bouchon 4 également en matière plastique.
Le boîtier 2 comprend une paroi 5 cylindrique soudée à un fond 6 qui est traversé complètement par une électrode 7a et partiellement par une électrode 7b.
L'électrode 7b est en contact électrique avec le fond 6 et l'électrode 7a est isolée électriquement du fond par un manchon isolant 8 (par exemple en verre) .
Une plaquette 14 semi conductrice est formée d'un substrat isolant 9 à base de silicium non dopé qui est collé sur le fond 6. Cette plaquette comporte un pont semi conducteur 10 (par exemple en silicium dopé) qui est recouvert partiellement par deux plots conducteurs lia, 11b, par exemple en aluminium.
L'écartement entre les plots est compris entre 60 et 100 micromètres et de préférence de l'ordre de 80 micromètres. Le plot 11b est relié à l'électrode 7a par un fil de liaison 12 fixé par soudure. Le plot lia est relié à l'électrode 7b par l'intermédiaire du fond métallique 6 au travers d'un puits semi conducteur 13 (silicium dopé) qui traverse le substrat isolant 9.
Une telle structure est décrite en détails par le brevet FR2720493.
Conformément à l'invention, un matériau pyrotechnique d'initiation 15 (qui est donc sensible à 1 ' échauffement) est déposé sur la plaquette 14 et recouvre également le fil 12 et les soudures. Ce matériau pyrotechnique est constitué par au moins une substance pyrotechnique pulvérulente mélangée à un liant inerte durci.
La granulométrie moyenne de la substance pyrotechnique sera choisie du même ordre de grandeur que les dimensions du pont semi-conducteur. Une telle disposition permet d'assurer un transfert thermique par convection et/ou projection lors de la montée en température du pont semi conducteur. On assure ainsi une initiation fiable de la substance pyrotechnique par le pont résistif.
Le pont a généralement des dimensions de l'ordre de 50 micromètres x 150 micromètres. On adoptera donc pour la composition une granulométrie inférieure ou égale à 50 micromètres.
Le liant inerte choisi sera à température ambiante un liquide ou une pâte et sera susceptible de durcir par polymérisation in situ.
Une fois durci le matériau 15 formé du liant portant la substance pyrotechnique recouvre et protège à la fois mécaniquement et chimiquement la plaquette 14 ainsi que le fil 12 et ses soudures. Une composition pyrotechnique renforcatrice 16 remplit l'ensemble du boîtier 2. Elle se trouve donc au contact du matériau pyrotechnique d'initiation 15 et pourra être initiée par ce dernier.
La composition pyrotechnique pourra être comprimée dans le boîtier, notamment par l'intermédiaire du bouchon 4. Le matériau 15 protège le pont résistif ainsi que la plaquette, le fil et les soudures qui ne peuvent donc pas être détériorés .
La fiabilité de l'initiateur selon l'invention se trouve donc accrue.
A titre de variante, et pour minimiser les quantités de matériau mis en oeuvre, il est bien entendu possible de ne déposer le matériau d'initiation 15 que sur la plaquette 14. Le procédé de mise en oeuvre de la substance pyrotechnique selon l'invention permet d'obtenir le matériau pyrotechnique d'initiation 15. Ce procédé est le suivant :
Au cours d'une première étape on mélange la ou les substances pyrotechniques pulvérulentes avec le liant inerte. Dans l'exemple précédemment décrit on choisira comme substance un explosif primaire, par exemple du trinitro- résorcinate de plomb, de l'azoture de plomb, de l'azoture d'argent, ou un sel de dinitro benzo furoxane tel que le dinitro benzo furoxanate de potassium (ou KDNBF) . Les sels de dinitro benzo furoxane seront préférés en raison de leur non toxicité (absence de plomb ou de métaux lourds) .
Le liant polymérisable sera choisi compatible chimiquement avec le ou les explosifs primaires utilisés (n'induisant pas de réaction avec lui au cours des phases de vieillissement) . On choisira de préférence le liant parmi les
résines photosensibles (qui incorporent d'une façon connue un photosensibilisant) et qui sont élaborées à partir de résines de synthèses. Ces résines sont donc (selon le choix effectué) polymérisables par rayonnement (ultraviolet, X, micro ondes) ou par bombardement (électronique) .
Les résines photosensibles sont connues et disponibles dans le commerce et on pourra notamment choisir une résine photosensible dont la résine de base sera choisie parmi les résines suivantes : résine acrylique, résine epoxy, résine polyuréthanne, résine silicone, résine polyester, résine anaérobie (résine ne se polymérisant qu'en absence d'air).
On préférera les résines photosensibles acryliques ou polyuréthannes .
Si on expose aux UV une goutte d'une telle résine photosensible, le rayonnement provoque une polymérisation de surface isolant le reste de la résine. La polymérisation à coeur sera obtenue (suivant la résine choisie) par chauffage, ou réaction chimique (les résines anaérobies photosensibles notamment pourront se polymériser totalement après exposition aux UV car elles se trouveront isolées de l'air par la croûte résultant de la polymérisation UV de la surface de la goutte) .
La viscosité du liant sera choisie en fonction des caractéristiques du système de dépose du matériau dans le composant. On préférera les résines plutôt liquides pour faciliter la distribution du matériau.
Les proportions relatives liant/substance pyrotechnique primaire seront choisies par l'homme du métier en fonction de la sensibilité recherchée pour le matériau final et de celle de l'explosif primaire utilisé. On pourra adopter des proportions comprises entre 40% et 60% en masse pour la substance pyrotechnique et 60% et 40% en masse pour le liant. Une égale proportion 50/50 pourra être adoptée.
Un premier avantage de cette première étape de mise en oeuvre est que l'explosif primaire dont la granulométrie est extrêmement fine se trouve enrobé par un liant qui le
désensibilise. La conservation du matériau peut ainsi être assurée à l'abri de la lumière (pour éviter le durcissement) et en toute sécurité.
Un deuxième avantage de cette mise en oeuvre est que le mélange liquide ou pâteux (suivant la viscosité de la résine utilisée) peut être aisément distribué mécaniquement dans le boîtier du composant pyrotechnique à réaliser, par exemple à l'aide d'une seringue ou d'une trémie à vis sans fin
(deuxième étape du procédé) . Un troisième avantage est qu'il est possible avec le procédé selon 1 ' invention de minimiser la quantité de substance pyrotechnique primaire à granulométrie réduite disposée dans chaque composant tout en dosant précisément ladite quantité. II n'est ainsi plus nécessaire de remplir le fond du boîtier avec une composition sensible pour assurer le recouvrement du pont résistif. A titre d'exemple, une simple goutte d'environ 1 milligramme assure le recouvrement de ce pont et le bon fonctionnement du composant, alors qu'il était nécessaire avec les procédés antérieurs de déposer près de 30 milligrammes d'une composition pulvérulente.
Après mise en place du matériau pyrotechnique dans le composant, on fait durcir celui ci par polymérisation (3° étape) . On utilisera par exemple pour cela une source de rayonnement ultraviolet du commerce (longueur d'onde 365 nanomètres) , qui sera disposée à une distance du matériau de 20 à 35 mm.
On pourra choisir une source standard ne filtrant pas le rayonnement infrarouge. Par exemple une lampe référence Pkl02 produite par la société Fisnar. Cette lampe a une puissance de 400 W, elle rayonne dans le domaine Ultraviolet entre 320 nanomètres et 390 nanomètres et assure également une température de chauffage de 100° à 40mm de distance.
Le temps d'exposition du matériau sera aisément déterminé en fonction des caractéristiques de la résine choisie et de la masse totale à polymériser. Cette durée d'exposition est
par exemple inférieure à 10 minutes pour une masse d'environ
1,1 mg de matériau (épaisseur de goutte déposée d'environ 1 mm) .
Le choix d'une source UV ne filtrant pas les infra rouges permet de compléter la polymérisation qui est initiée par le rayonnement UV.
Les infra rouges assurent ainsi un chauffage de la composition (ou post cuisson) qui entraînera la polymérisation complète de la composition. On pourra alternativement assurer ce chauffage par un moyen classique, tel qu'un passage au four.
Une telle disposition permettra de faciliter la mise en oeuvre industrielle puisque la durée d'exposition aux UV pourra être fortement réduite, le chauffage étant assuré par le four. Or l'exposition aux UV consomme de l'énergie et impose des précautions du point de vue de la mise en oeuvre par le personnel (capotages protecteurs) .
On pourra par exemple initier la polymérisation par une exposition aux UV de 2 secondes. La polymérisation sera complétée par une cuisson au four à une température de 80°C à
100°C pendant environ 10 minutes.
Dans tous les cas le moyen de chauffage sera choisi de façon à ne pas échauffer excessivement le composant pyrotechnique pour ne pas l'initier (généralement le taux d'élévation de température devra être inférieur à 0,5°C / seconde) , la température du four ou celle assurée par la source UV non filtrée ne devra pas dépasser 140°C.
Une fois le durcissement réalisé, on procède au chargement de la composition pyrotechnique 16 d'une façon classique (mise en place à l'état granulaire par trémie, bouchage du composant, compression in situ, soudure du bouchon 4 sur le surmoulage 3) .
A titre d'exemple, on a réalisé ainsi un matériau pyrotechnique associant 53% en masse (soit 0,54 mg) d'une résine polyuréthanne de viscosité 110 centipoises avec 47% en masse de KDNBF (soit 0,48 mg) . La résine est une résine de la
série 602 produite par UVEXS Incorporated (580 North Pastoria Avenue Sunnyvale California) .
La polymérisation sous UV dans les conditions opératoires décrites précédemment (sources UV non filtrée) a conduit à une solidification du matériau pyrotechnique sur le pont résistif semi-conducteur.
Les initiateurs réalisés ont ensuite été chargés avec 120 mg d'une composition pyrotechnique 16 associant Zirconium et perchlorate de potassium dans les proportions classiques de 60% en masse de Zirconium pour 40% en masse de perchlorate.
Les essais d'initiation conduits ont permis de mesurer un délai d'initiation Tf inférieur à 500 microsecondes et une pression de sortie du composant supérieure à 5 MPa (essais conduits dans une bombe manométrique de 3 cm3 avec une intensité de courant d'initiation de 1,5 ampères. Aucun raté n'a été constaté pour 50 composants testés.
Ce composant ne met en oeuvre que 1,1 milligrammes de matériau pyrotechnique d'initiation. Les performances obtenues sont pourtant analogues à celles d'un composant classique dans lequel près de 30 milligrammes d'une composition d'initiation pulvérulente de styphnate de plomb sont utilisés et associés à 50mg de composition renforcatrice Bore / Nitrate de potassium.
On a également réalisé un matériau pyrotechnique associant 40% en masse (soit 2,4 mg) d'une résine acrylique de viscosité 110 centipoises avec 60% en masse de KDNBF (soit
3, 6mg) . La résine est une résine référence 30-23 produite par la société Loxeal srl (via Gioberti 20031 Cesano Maderno
(Italie) ) . La polymérisation a également été réalisée à titre expérimental avec la source UV non filtrée décrite précédemment afin d'assurer une polymérisation à coeur
(exposition pendant 10 minutes) .
Elle a conduit à une solidification du matériau pyrotechnique sur le pont résistif semi-conducteur.
Les initiateurs réalisés ont ensuite été chargés avec 120 mg d'une composition pyrotechnique 16 associant Zirconium et perchlorate de potassium dans les proportions classiques de 60% en masse de Zirconium pour 40% en masse de perchlorate. Les essais d'initiation conduits ont permis encore de mesurer un délai d'initiation Tf inférieur à 500 microsecondes et une pression de sortie du composant supérieure à 5 MPa (essais conduits dans une bombe manométrique de 3 cm3 avec une intensité de courant d'initiation de 1,5 ampères. Aucun raté n'a été constaté pour 50 composants testés.
Ce composant ne met en oeuvre que 6 milligrammes de matériau pyrotechnique d'initiation. Les performances obtenues sont pourtant analogues à celles d'un composant classique dans lequel près de 30 milligrammes d'une composition d'initiation pulvérulente de styphnate de plomb sont utilisés et associés à 50mg de composition renforcatrice Bore / Nitrate de potassium.
Dans ce dernier exemple la masse de composition utilisée est supérieure (6mg contre l,lmg dans le premier exemple). Le volume de la goutte est également supérieur et améliore la protection de l'élément résistif (notamment du fil de connexion et des soudures. On accroît ainsi la fiabilité.
Pour réaliser un initiateur destiné aux applications automobiles, on préférera associer un matériau pyrotechnique incorporant un sel de dinitro benzo furoxane (explosif primaire sans plomb) avec une composition pyrotechnique énergétique sans plomb (telles que Zirconium (60%) / perchlorate de potassium (40%) ou Bore (25%) / nitrate de potassium (75%) ) .
Les sels de dinitro benzo furoxane sont intéressants en raison de leur non toxicité, mais ils présentent pour inconvénients d'être chers et peu énergétiques. Grâce à l'invention il est possible de minimiser la quantité nécessaire de cet explosif sous la forme d'une suspension dans une goutte de liant solidifiable (moins de lmg
d'explosif primaire) qui est en contact intime avec le pont résistif. Son faible niveau d'énergie est néanmoins suffisant pour permettre l'initiation de la composition Zr/KC104 ou
B/KNO3 qui dans sa forme industrielle (forte granulométrie et enrobage) ne peut pas être initiée directement par le pont semi conducteur.
La structure de l'initiateur (forme du boîtier, du bouchon, présence ou non d'un surmoulage) peut bien entendu être différente. A titre de variante il est également possible de mettre en oeuvre le procédé ainsi décrit avec d'autres types d'initiateurs, par exemple à fil chaud ou à percussion.
Dans tous les cas le procédé selon l'invention permet de simplifier et rendre plus sûre la fabrication des composants pyrotechniques, tout en protégeant l'élément résistif des contraintes mécaniques subies lors notamment de la compression de la composition pyrotechnique.
Il est également possible de mettre en oeuvre le procédé selon l'invention avec d'autres substances pyrotechniques, par exemple des mélanges associant au moins un oxydant avec au moins un réducteur et avec ou sans explosif primaire.