Appareil de réalisation d'entailles dans le tronc d'un arbre pour la collecte de produits sécrétés par les arbres.
La présente invention est relative à la collecte de produits sécrétés par des arbres et se rapporte plus particulièrement à l'amélioration de la récolte de la gemme de pin, ou oléorésine, produite par les arbres résineux (par exemple : pinus pinaster, pinus eliottii, pinus sylvestris, piπus nigra, pinus pinea, pinus pa- lustris, pinus edulis, pinus canariensis, pinus merkusii, pinus kashya, ...), lorsque l'on entaille leur écorcε suffisamment profondément pour atteindre la surface du bois.
L'écouiement de tels produits permet à l'arbre de se protéger contre ses agresseurs naturels (insectes, champignons, ...) en fabriquant une couche d'oléorésine qui se desséchera à l'air par évaporatioπ de la partie volatile qu'elle contient, pour former une croûte qui permettra à l'écorce de se régénérer. Il se forme autour de l'entaille une zone très riche en canaux sécréteurs de cette oléorésine, surtout sur le haut de l'entaille du fait de l'écouiement gravitaire.
Les produits constituant l'oléorésine, monoterpènes et acide résini- ques, présentent un intérêt très important pour l'industrie dans des domaines très variés et très porteurs, comme la synthèse de matières premières pour parfums, encres, adhésifs ou autres.
L'invention vise à réaliser un procédé de collecte de la gemme susceptible de permettre d'obtenir ces produits à un prix concurrentiel par rapport aux matières premières d'origine pétrolière, sans porter atteinte à la qualité du bois des arbres.
En effet, les procédés utilisés actuellement ne conduisent qu'à une récolte partielle de l'écoulement, tant en laissant les canaux sécréteurs se boucher, qu'en laissant s'évaporer à l'air les produits volatils dont la valeur indus- trielle est très importante. De plus, les systèmes généralement utilisés mettent en place dans le bois des pièces métalliques dont la présence est préjudiciable pour l'industrie de découpe du bois.
Dans les brevets FR 691,361 , FR 725,773 et FR 725,774, on décrit un procédé de récoite de sécrétions d'arbres utilisant un appareil mécanique manuel permettant de préparer l'arbre pour y apposer un système "clos" de récolte de l'oléorésine.
Le brevet FR 2 746 582 décrit un système de récolte en vase clos appliqué à la technique de gemmage manuel traditionnel, et de distillation peilicu-
2 laire de l'oléorésine sur le site de la récolte, dans un véhicule spécialement équipé.
Les brevets US 3 959 925 et US 4 291 492 décrivent des tracteurs possédant des systèmes mécanisés complexes à bras articulés permettent la réalisation des entailles dans l'écorce des arbres et l'application d'un activateur, mais d'après A.W. Hodges & W.D. Shoup (Naval Stores Review, 1988, juillet/août, pages 13-19), leur rentabilité est faible car directement liée à la dureté et la planéité du terrain d'exploitation et leur prix est élevé.
Dans de nombreux brevets, on décrit des systèmes d'activation de la sécrétion de l'oléorésine utilisant généralement l'acide sulfurique, comme le rappelle le Pr.G.Stephan dans Naval Stores Review, 1990, novembre/décembre, page 13. On citera par exemple le brevet FR
2 160 742 qui décrit une solution contenant de l'acide sulfurique et un iignosul- fite. L'invention vise à créer un procédé de collecte qui permette d'assurer un écoulement maximum de produit des canaux sécréteurs de l'arbre.
Elle vise en outre à créer un procédé de collecte permettant de limiter les interventions sur l'arbre, permettant à chaque personne d'opérer sur le plus grand nombre possible d'arbres par unité de temps, lors de la préparation de l'arbre par la réalisation d'une entaille de l'écorce et pour la récoite du produit, tout en évitant l'écorçage actuellement pratiqué en début de saison ainsi que la récolte du barras en fin de saison.
L'invention vise par ailleurs à créer un procédé qui permet de récupérer le maximum d'oléorésine écoulée et la plus pure possible pour éviter les trai- tements ultérieurs dont le coût est prohibitif.
Pour cela, la gemme doit être protégée, lors de son écoulement à la surface de l'arbre, vis-à-vis des griches (débris d'écorce, de branches, insectes, ...) et de l'eau de pluie qui entraîne les tanins présents dans l'écorce de pin.
De même, le procédé de l'invention vise à limiter les pertes par évapo- ration des essences (teφènes) dont la volatilité est suffisante pour diminuer considérablement le rendement de la récolte. Le procédé de l'invention vise également à permettre d'obtenir un produit de bonne qualité en limitant les phénomènes d'oxydation de l'oléorésine en présence de l'air, d'eau et des rayonnements ultraviolets émis par le soleil.
3 L'invention a donc pour objet un procédé de collecte de produits sécrétés par des arbres notamment de la gemme du pin ou de l'oléorésine produite par des arbres résineux, ledit procédé comprenant les phases consistant à réaliser dans le tronc de l'arbre une entaille de profondeur suffisante pour atteindre la surface du bois, asperger l'entaille d'un produit activateur de l'écoulement du produit à recueillir, mettre en place dans l'entaille une boîte de forme correspondante munie dans sa partie extérieure basse d'un tube d'écoulement, caractérisé en ce qu'il consiste en outre à fixer sur ie tube d'écoulement de la boîte, une poche de collecte en matière plastique résistant au produit collecté, retirer la poche une fois pleine de produit et la fermer, stocker les poches fermées dans un récipient et fermer le récipient lorsqu'il est rempli de poches, transporter ie récipient fermé vers un site de récupération du produit, traiter les poches contenues dans un récipient pour nettoyer leur partie extérieure souillée au cours de l'opération de collecte du produit, ouvrir les poches nettoyées et récupérer ie produit qu'elles contiennent.
L'invention a également pour objet une poche de collecte de produit pour la mise en oeuvre du procédé suivant la technique définie ci-dessus, caractérisée en ce qu'elle comporte des moyens de fixation adaptés à la forme de l'embout du tube d'écoulement de la boîte. L'invention a en outre pour objet un appareil de réalisation d'entailles dans le tronc pour la collecte d'un arbre de produits sécrétés par les arbres, notamment de la gemme du pin ou de l'oléorésine produite par des arbres résineux, caractérisé en ce qu'il comporte un châssis pourvu de moyens de fixation temporaire à l'écorce du tronc et des moyens de maintien manuel dudit châssis fixé au tronc, un outil de coupe monté à rotation et déplaçable au moins axialement sur ledit châssis et un moteur d'entraînement à rotation dudit outil de coupe porté par ledit châssis.
L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins an- nexés, sur lesquels :
- la Fig.1 est une vue en perspective d'un appareil de réalisation d'entailles dans un tronc d'arbre, suivant l'invention;
- la Fig.2 est une vue de dessous d'une fraise utilisée dans l'appareil de la figure 1 ;
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- la Fig.3 est une vue en élévation de la fraise de la figure 2;
- la Fig.4 est une vue en perspective éclatée d'un premier mode de réalisation de moyens de collecte de la gemme suivant l'invention;
- la Fig.5 est une vue en élévation et en coupe d'un second mode de réalisation des moyens de collecte de gemme suivant l'invention; et
- la Fig.6 est une vue en coupe d'un autre mode de réalisation d'un appareil de réalisation d'entailles suivant l'invention.
Sur la figure 1 , on a représenté en perspective un appareil de réalisation d'entailles dans un tronc d'arbre, comprenant un châssis 1 en forme géné- raie de cadre rectangulaire, comportant deux côtés 2 incurvés pour s'adapter à la courbure des troncs d'arbre et destinés par conséquent à être placés à peu près horizontalement.
Les deux autres côtés 3 du châssis 1 sont rectilignes et portent chacun une poignée 4 de maintien du châssis sur le tronc à traiter. Le châssis est pourvu de moyens de fixation temporaire à l'écorce du tronc d'arbre constitués dans le présent exemple par des pointes coniques 5 disposées aux quatre coins du châssis.^
La conicité des pointes 5 est choisie pour permettre un enfoncement relativement aisé des pointes dans l'écorce du tronc et le maintien en place du châssis tout en permettant le retrait de l'appareil sans effort important.
Selon d'autres modes de réalisation, le châssis peut égatement être réalisé carré, triangulaire ou de forme arrondie, concave comme sur la figure 1 ou pian.
Le nombre de moyens de fixation peut être différent de quatre. Un agencement à trois pointes coniques disposées à 120° par rapport au centre du châssis peut être avantageux.
Le matériau du châssis est choisi pour sa robustesse et sa légèreté. On peut par exemple réaliser le châssis en alliage léger ou en acier.
Dans l'espace délimité par le cadre rectangulaire du châssis sont dis- posés des rails tubulaires 6 dont l'inclinaison par rapport aux côtés incurvés 2 du châssis est choisie en fonction de l'orientation de l'entaille à réaliser dans le tronc. Les rails 6 ont également une courbure correspondant à celle des côtés incurvés 2.
5 Sur les rails 6 est monté déplaçable un chariot 7 portant à chacune de ses extrémités deux trains de roues à gorges 8, qui enserrent un rail 6 correspondant et assurant ainsi le maintien du chariot sur les rails et son déplacement le long de ceux-ci. Sur le chariot 7 est monté un support de colonne tubulaire 10 dans lequel est montée à coulissement une colonne 12. Dans la colonne 12 est monté à rotation un arbre d'entraînement 14 qui porte à son extrémité proche du châssis un outil de coupe 16 constitué par une fraise qui sera décrite plus en détail en référence aux figures 2 et 3. A son extrémité opposée au châssis 1 , la colonne 12 porte un carter
18 de réception d'un moteur d'entraînement non représenté.
L'extrémité de l'arbre 14 débouchant dans le carter 18 porte un organe 20 d'accouplement avec i'arbre de sortie du moteur d'entraînement.
Ce moteur peut être un moteur électrique ou un moteur thermique. Selon une variante, le moteur thermique peut être séparé de l'appareil et relié à celui-ci par un système de liaison flexible.
Entre le châssis 1 et le carter 18 est disposé autour du support de colonne 10 et de la colonne 12, un ressort hélicoïdal 22 de rappel de la colonne 12 et par conséquent de l'outil 16 en position inactive dans laquelle il est escamoté à l'intérieur d'un logement 24 ménagé dans le chariot 7.
La colonne 12 porte avantageusement un collier 26 réglable en position axiale et formant butée de limitation de la course de pénétration de l'outil dans le tronc de i'arbre.
En se référant maintenant aux figures 2 et 3, on voit que la fraise 16 est une fraise à deux dents 28 diamétralement opposées à tranchants 29 recourbés dans le sens de la rotation de la fraise et comportant à leur partie inférieure des évidements 30 clairement représentés à la figure 3. Les évidements 30 sont destinés à laisser un rebord de liber ou d'écorce sur le bord du fond de l'entaille. Le profil de la fraise ainsi constitué permet d'obtenir une entaille avec un fond approprié et d'évacuer les copeaux d'écorce détachés lors de la réalisation de ladite entaille.
L'outil qui vient d'être décrit en référence aux figures 1 à 3 permet de réaliser dans un tronc d'arbre, soit une entaille circulaire de diamètre correspon-
6 dant à celui de la fraise 16, soit une entaille de forme allongée de largeur correspondant au diamètre de la fraise 16 et de longueur déterminée par la course du chariot 7 le long de ses rails de guidage 6.
Il est également possible de se déplacer en oblique par rapport à la courbure du châssis pour faire varier la profondeur de l'entaille.
Deux entailles allongées du type précité sont représentées sur la figure 4 qui montre en vue éclatée ies différents constituants du dispositif de collecte mettant en oeuvre le procédé de l'invention.
Les entailles 32,33 sont réalisées dans un tronc T à l'aide de l'appareil de la figure 1 après fixation de l'appareil sur le tronc à l'aide de ses pointes coniques 5, engagement de la fraise 16 entraînée en rotation dans l'écorce du tronc par déplacement axial de la colonne 12 à encontre de l'action du ressort de rappel 22, et ensuite par déplacement du chariot 7 le long des rails incurvés 6 sur une course correspondant à la longueur désirée de l'entaille. Dans l'entaille 32 sur laquelle on a au préalable pulvérisé un produit activateur d'écoulement, on place une boîte collectrice 35 dont la forme correspond à celle de l'entaille.
La boîte 35 est enfoncée dans l'entaille 33 à la main ou de préférence avec un maillet jusqu'à ce quelle bute sur le liber. La boîte collectrice est réalisée en matière plastique résistant à la gemme, par exemple en polypropylène, translucide ou opaque, ou en tout métal approprié tel que le zinc.
Elle comporte un bord 36 adapté à ia courbure du tronc correspondant à la courbure choisie pour ia forme du châssis 1 de l'appareil de la figure 1. Selon un mode de réalisation particulier, la boîte lorsqu'elle est en matière plastique, est fabriquée par injection.
Par sa forme ou à l'aide d'une pièce métallique (non représentée), qui lui est ajoutée, elle assure l'étanchéité lors de l'écoulement de la gemme.
La boîte 36 est produite à partir d'un flux à bas point de fusion de po- lypropylène standard, par exemple : RD 369P de la société Borxails.
Le matériau a été choisi en fonction des propriétés les plus importantes pour l'application envisagée telles que son module de flexion, sa dureté, sa durabilité et sa transparence.
7 Un stabilisant aux ultraviolets par exemple du Civrasorb 9441 de ia société Ciba a été ajouté afin de prolonger ia durée de vie des boites au soleil.
La boîte 36 comporte dans sa partie extérieure destinée à être engagée dans la partie basse de l'entaille 32, un tube d'écoulement 38 réalisé en la même matière que ia boîte, en une seule pièce avec celle-ci. Le tube de dimensions appropriées, par exemple de 5 à 30 mm de diamètre et de quelques centimètres de longueur, laisse libre l'écoulement de la gemme par gravité.
Sur le tube 38 qui dans le présent exemple présente un bourrelet 39 venu de moulage avec le tube, est fixée une poche de collecte 40 en matière plastique.
La poche 40 comporte un embout rigide 42 soudé à la poche ayant une encoche non représentée, de réception du bourrelet 39 du tube d'écoulement 38.
La poche est réalisée en un matériau adapté au produit collecté. Elle a une forme permettant un bon écoulement du produit collecté, par exemple une forme de berlingot ou à soufflets.
Elle est avantageusement fermée à ses deux extrémités par des soudures telles que 44.
Le mode de réalisation représenté à la figure 5 comporte une boîte 46 en forme d'entonnoir, moulée par injection, destinée à une empreinte circulaire qui peut être réalisée à l'aide de l'appareil de la figure 1 sans déplacement de l'outil le long des guides 6 du châssis ou bien par un appareil similaire dépourvu de moyens de déplacement de l'outil transversalement au tronc.
Cette boîte comporte un tube d'écoulement 48 qui présente à son ex- trémité libre un petit bourrelet annulaire 50 de retenue d'un anneau rigide 52 soudé sur une poche de collecte 54 à laquelle est relié par une languette souple 56, un bouchon 58 destiné à la fermeture de ia poche de collecte après son remplissage et son retrait du tube d'écoulement 48.
La poche est avantageusement réalisée en polypropylène. Elle comporte de chaque côté des soufflets tels que le soufflet 59.
La fixation de la poche sur le tube d'écoulement peut être assurée par tous moyens de fixation comprenant une pièce rigide 41 clipsable par une extrémité sur la poche 40 placée sur le tube d'écoulement 38 et dont l'autre extrémité
8 forme organe de fermeture 43 de la poche lorsqu'elle est pleine et retirée de la boîte.
La poche 54 est avantageusement initialement dépourvue d'orifice intérieur à l'anneau rigide 52. Elle est emboitée sur le tube d'écoulement 48 de ia boîte d'écoulement 46 par perforation.
La poche utilisée suivant l'invention permet de protéger ia gemme de tout polluant extérieur tel que débris d'écorce, insectes, de l'air et de l'eau, du fait que l'oléorésine est récupérée dans un système fermé.
Le procédé de collecte suivant l'invention est mis en oeuvre de la fa- çon suivante.
On procède tout d'abord à ia préparation de l'arbre. Pour limiter le déplacement en forêt, il est envisagé selon ce procédé, de réaliser une, deux ou trois entailles par tronc d'arbre selon des orientations différentes autour de l'arbre. Les entailles conformes à l'invention peuvent être de formes diverses comme par exemple allongées comme celles destinées à recevoir des boîtes du type décrit en référence à la figure 4, circulaires pour recevoir des boîtes telles que celle décrite en référence à la figure 5, rectangulaires, triangulaires, carrées et disposées, horizontalement, verticalement ou en oblique. La profondeur d'une entaille peut varier linéairement sur sa longueur ou avoir une forme convexe, concave, ou présenter des irrégularités prédéfinies.
Le procédé suivant l'invention permet de limiter dans le temps, l'intervention sur l'arbre en raison de l'absence de préparation de l'arbre avant la réalisation de l'entaille. En effet, il n'est pas nécessaire de procéder à un écorçage.
De même, l'étape de récupération du barras en fin de saison est supprimée.
Pour augmenter la productivité de la préparation de l'arbre, cette opération se pratique en équipe de deux personnes, car elle implique la mise en oeuvre de deux fonctions successives séparées.
La première personne ou piqueur réalise l'entaille avec l'appareil suivant l'invention décrit en référence à la figure 1 et la deuxième personne, le poseur, met en place sur cette entaille ie dispositif permettant de recueillir la gemme avec un rendement maximal et une excellente pureté.
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Le piqueur applique sur l'arbre non écorcé, à une hauteur comprise entre 0 et 200 cm du sol, l'appareil aisément transportabie décrit en référence à la figure 1.
L'inclinaison des rails 6 de guidage du chariot 7, par rapport au châs- sis 1 permet de donner à l'entaille à réaliser, la forme et l'orientation désirées.
Le profil de la fraise 16 permet quant à lui de jouer sur la forme du fond de l'entaille et d'évacuer l'écorce.
Comme indiqué précédemment, le châssis est fixé temporairement au tronc de l'arbre par pénétration de ses pointes coniques 5 dans l'écorce de celui- ci, lesdites pointes assurant la fixation de l'appareil sur ie tronc de l'arbre et permettant un retrait relativement aisé de cet appareil après ia réalisation de l'entaille.
Une fois le châssis 1 appliqué contre le tronc, il est maintenu par les poignées 4 et la mise en route du moteur d'entraînement de l'arbre 14 portant la fraise 16, provoque la rotation de celle-ci et le déplacement de la colonne 12 par rapport au châssis 1 provoque la pénétration de la fraise 16 dans l'écorce du tronc et la réalisation d'une entaille de section circulaire. Le déplacement du chariot 7 portant l'outil le long des rails de guidage 6 du châssis 1 permet d'obtenir une forme d'entaille choisie, par exemple allongée, du type des entailles 32 et 33 allongées représentées à la figure 4.
Si nécessaire, un déplacement oblique par rapport au pian du châssis permet de faire varier ia profondeur de l'entaille choisie.
Lorsque l'opération de réalisation d'une entaille est terminée, ie ressort de rappel 22 assure le déplacement de la colonne 12 et par conséquent de la fraise 16 en translation par rapport au châssis et en fin de course, l'escamotage de ia fraise 16 dans le logement 24 prévu dans le chariot 7.
La profondeur de l'entaille est fonction de chaque arbre, la fraise 16 entaillant ie liber, mais s'arrêtant au contact du bois.
Le diamètre de perçage obtenu par ia fraise est de 2 à 10 cm et peut avantageusement être compris entre 3 et 8 cm.
La courbure du châssis, c'est-à-dire la courbure de ces côtés incurvés 2, est de 15 à 40 cm de rayon afin de s'adapter aux formes et diamètres variés des troncs d'arbre.
10 Grâce à l'agencement de l'invention, l'outil 16 creuse une entaille de profondeur constante par rapport à l'écorce sur toute la longueur du déplacement de l'outil le long des rails de guidage 6 du chariot 7.
La rotation rapide de la fraise 16 ainsi que son profil particulier, assu- rent une évacuation efficace des copeaux d'écorce enlevés par celle-ci lors de la formation de l'entaille.
On obtient ainsi une entaille propre de forme choisie et très précise, en un temps très court, inférieur à 10 secondes, de préférence inférieur à 8 secondes. L'appareil décrit en référence à la figure 1 , est caractérisé par sa légèreté, son faible encombrement, sa rapidité d'exécution, la précision et la répéta- biiité de la forme des entailles réalisées, et sa simplicité. En outre, cet appareil est ergonomique.
Grâce à la forme de la fraise 16 décrite en détail en référence aux fi- gures 2 et 3, on obtient une découpe nette et propre des canaux sécréteurs de gemme pour assurer un écoulement aisé de l'oléorésine.
Cet avantage ne peut être conservé dans le temps qu'en appliquant sur l'entaille, par exemple par pulvérisation, un produit évitant la cristallisation de la gemme et respectueux des tissus de l'arbre. Le poseur applique ce produit sur la coupe supérieure de l'entaille, zone la plus productrice de gemme et en prévision des entailles ultérieures, réalisées au-dessus des précédentes.
Le poseur ferme aussitôt après le creux de l'entaille avec une boîte telle que la boîte représentée à la figure 4 ou celle représentée à la figure 5 selon la forme de l'entaille réalisée, à l'aide de l'appareil de la figure 1.
Comme indiqué plus haut, la boîte 35 ou 46, selon sa forme, est enfoncée à ia main ou de préférence avec un maillet jusqu'à ce qu'elle bute sur le bois.
Une fois que la boîte est en place, on fixe sur celle-ci, une poche de collecte 40 dans ie cas du mode de réalisation de la figure 4 ou une poche 54 dans ie cas du mode de réalisation de la figure 5, la poche étant fixée sur le tube d'écoulement 38,48 correspondant et maintenue sur ce tube d'écoulement par les moyens décrits en référence aux figures 4 et 5.
11 On voit que grâce à l'agencement de l'invention, la pose du système de récupération de la gemme est simple et rapide, et se fait dans un temps équivalent à celui de la réalisation de l'entaille.
Suivant le procédé de l'invention, le piqueur et ie poseur travaillent au même rythme, évitant les pertes de temps nuisibles à la rentabilité de la collecte de la gemme.
Le travail de l'équipe est répété trois ou quatre fois dans la saison, qui s'étale de mai à septembre en respectant un intervalle de quatre à six semaines environ entre chaque intervention. Chaque nouvelle entaille est réalisée au-dessus de ia précédente, en respectant un intervalle de 2 à 10 cm. Cet intervalle doit correspondre à la hauteur nécessaire pour que ia limite d'action de l'activateur de l'entaille précédente apparaisse sur le bois.
Deux récoltes sont réalisées dans la saison, l'une après la deuxième entaille et l'autre après la dernière.
Les poches sont facilement récupérées sur les boîtes par une simple manipulation de retrait.
Chacune de ces poches est aussitôt fermée, par exemple en ce qui concerne la poche 54 du mode de réalisation de la figure 5 par son bouchon 58 ou encore à l'aide d'un clips 41 pour le mode de réalisation de la figure 4.
Les poches ainsi fermées sont stockées dans des fûts à ouverture totale (non représentés). Lorsque un fût est plein, il est fermé à l'aide d'un couvercle tenu par un cerclage et dirigé vers un site de récupération de la gemme.
Les poches récupérées suivant le procédé de l'invention sont asper- gées ou placées dans un bain ou encore traitées à la vapeur pour nettoyer leur partie extérieure, souillée pendant leur séjour sur les arbres tels que les pins.
Les poches ainsi nettoyées peuvent être ouvertes pour procéder à la récupération de la gemme.
La gemme restant sur les poches est récupérée par une séparation de l'oléorésine par rapport aux parois de la poche, grâce à un échauffement entre 50βC et 90βC, et de préférence entre 60°C et 80βC, en suspendant les poches ouvertes.
La matière plastique des poches est choisie recyclable et comme indiqué plus haut, cette matière est avantageusement le polypropylène.
12 La gemme récupérée suivant le procédé de l'invention est prête à être utilisée industrieliement.
La récolte de la gemme suivant l'invention ne laisse aucune pièce en matière plastique ou métallique néfaste à l'utilisation industrielle du pin. Le pro- cédé suivant l'invention ne laisse sur l'arbre qu'une série de marques supeφo- sées sur une surface de 40 cm x 15 cm maximum, limitant les conséquences de l'intervention sur la qualité du bois. Exemple 1
Une expérimentation de récolte de gemme sur des pinus pinaster a été réalisée à l'aide d'un appareil dont le châssis en acier est de forme rectangulaire, de dimensions 25 x 35 cm, muni de deux poignées (figure 1 ). Ce châssis est concave, et son rayon de courbure est de 30 cm environ, correspondant à la taille moyenne des pins étudiés.
La face au contact de l'arbre est munie de pointes de longueurs diffé- rentes allant de 2 à 7 cm, de forme conique, et toutes parallèles entre elles.
Deux guides 6 épousant la forme du châssis permettent le déplacement contrôlé d'un outil mécanique constitué de la fraise 16 mise en rotation par un moteur électrique (non représenté). Le diamètre de la fraise est de 40 mm et sa forme est telle qu'elle lui permet après enlèvement de l'écorce, de déraper sur le bois sans l'attaquer. La fraise 16 peut se déplacer peφendicuiairement au châssis en poussant ia colonne porte-outil 12 vers l'arbre.
Le ressort de rappel 22 assure le retour de la fraise en position initiale lorsqu'on arrête ia poussée.
Le poids total de l'appareil est de 6 kg. L'alimentation du moteur élec- trique est assurée par des batteries portées à la ceinture ou par un groupe électrogène disposé sur un véhicule tout terrain individuel utilisé pour ie déplacement en forêt.
L'appareil a permis de réaliser des entailles de forme identique pour chaque arbre (figure 4) en déplaçant sur une longueur de 9 cm, une fraise de 4 cm de diamètre. Ce déplacement se fait suivant une inclinaison voisine de 10e par rapport à l'horizontale.
L'entaille est nettoyée simultanément par ia rotation de l'outil 16. Lorsque le piqueur a fini ce travail, le poseur applique par pulvérisation un activateur
13 dont les performances sont au moins égales à celles du SICAGEM décrit dans le brevet FR.2,160,742.
Le poseur met ensuite en place une boîte en polypropylène épousant parfaitement ia forme de l'entaille et ia courbure du fond. La boîte utilisée est translucide et munie d'un tuyau à sa partie basse (figure 4). Une poche en polypropylène à haute densité en forme de berlingot telle que la poche 40 est alors fixée sur la boîte grâce à un système de clips. Cette poche a une contenance de 1 ,5 litre et des dimensions de 20 cm de large sur 30 cm de haut.
L'équipe a ainsi préparé 300 arbres par jour en moyenne. Une première poche est récoltée et refermée après la fin de ia production de la deuxième entaille de la saison, une deuxième, en fin de saison sur la dernière entaille.
La collecte des poches se fait dans des fûts revêtus de 220 litres à ouverture totale, il est récolté entre 1 et 2,5 litres de gemme par arbre. Les fûts pleins sont fermés et dirigés vers le centre de traitement de la gemme.
Les poches fermées sont nettoyées à la vapeur puis coupées automatiquement pour être vidées par suspension au-dessus de récipients de collecte. L'opération est réalisée dans une enceinte chauffée à 60°C pour récupérer toute la gemme. La gemme ainsi récupérée contient 70% de colophane et 30% d'essence de térébenthine. Exemple 2
Identique à l'exemple 1 mais dans lequel l'appareil de réalisation d'entailles est entraîné par un moteur thermique placé dans le dos de l'utilisateur avec un harnais approprié et relié à ia colonne porte-fraise par un système d'entraînement flexible (non représenté). Le poids du moteur est de 3 kg, et celui du châssis muni de ia fraise est de 4,5 kg. Exemple 3
Identique à l'exemple 1 mais dans lequel le moteur de l'appareil de ia figure 1 est un moteur thermique. Exemple 4
Identique à l'exemple 3 mais dans lequel ie châssis de l'appareil est triangulaire, de 45 cm de côté.
14 Exemple 5
Identique à l'exemple 1 mais dans lequel le châssis est de forme circulaire, de 20 cm de diamètre. La forme de l'entaille est circulaire d'un diamètre de 8 cm, et la fraise a un diamètre compris entre 4 et 8 cm. La forme de la boîte est identique à celle de l'entaille (figure 5). Exemple 6
Identique à l'exemple 1 mais dans lequel l'entaille est triangulaire de côté de 9 cm. Exemple 7 Identique à l'exemple 1 mais dans lequel la poche est rectangulaire à soufflets.
Dans l'exemple qui va suivre, on va mettre en oeuvre ie procédé de l'invention en utilisant les moyens de collecte décrits en référence à la figure 5, mis en place sur une entaille de forme circulaire réalisée par exemple à l'aide d'un appareil représenté à la figure 6. Exemple 8
On réalise une entaille circulaire à l'aide de l'appareil représenté à la figure 6.
Cet appareil comprend un châssis 60 en forme de cloche pourvu à son extrémité ouverte de deux bras incurvés 62, diamétralement opposés, qui s'étendent symétriquement par rapport à la cloche 60 et qui portent des pointes coniques 64 de fixation de i'appareii par pénétration dans l'écorce d'un tronc.
La cloche 60 comporte un prolongement tubulaire axial 65 dans lequel est montée déplaçable axiaiement une colonne 66. Dans la colonne 66, est monté à rotation un arbre 67 qui porte à son extrémité intérieure à la cloche 60, une fraise 68 du type décrit en référence aux figures 2 et 3.
A son extrémité opposée à la cloche 60, la colonne 66 porte un carter 70 de réception d'un moteur thermique d'entraînement non représenté. Entre le carter 70 et la cloche 60, est disposé un ressort hélicoïdal de rappel 72 qui entoure la colonne et dont la fonction est la même que celle du ressort 22 de l'appareil de la figure 1.
15 La cloche 60 assure la protection de la fraise 68 lorsque celle-ci est escamotée en position inactive dans la cloche et est ajourée de lumières 69 pour assurer l'éjection des copeaux et poussières.
On voit donc que, comme dans l'appareil décrit en référence à la fi- gure 1 , la fraise 68 entraînée en rotation par le moteur thermique disposé dans le carter 70, par l'intermédiaire de l'arbre 67, pourvu à cet effet à son extrémité débouchant dans le carter 70, d'un organe d'accouplement 72, est également déplaçable axiaiement avec la colonne 66 à rencontre de l'action du ressort de rappel 72 pour venir en contact avec l'écorce du tronc et réaliser dans celui-ci une entaille circulaire.
L'entaille ainsi réalisée a un diamètre de l'ordre de 8 cm.