Verre_s_à_ b_as_e_ 'halogénur_es_ de_tellure et de sélénium, leur préparation et leur application.
La présente invention a pour objet de nouveaux verres à base d'halogénure de tellure, leur préparation et leur application notamment dans le domaine de la transmission infrarouge.
Dans la demande de brevet français 2.594.115, on a décrit des verres à base d'halogénure de tellure et de sélénium ou de soufre qui possèdent de bonnes propriétés de transmission dans l'infrarouge. Toutefois, ces verres ont des températures de transition vitreuse relativement basses qui ne permettent pas de les utiliser à des températures élevées. En outre, ces températures de transition vitreuse ne varient que très faiblement lorsqu'on fait varier les proportions de soufre ou de sélénium.
On a maintenant découvert qu'il est possible d'améliorer les propriétés des verres à base d'halogénure de tellure et de sélénium par addition d'un constituant supplémentaire tel que l'arsenic, l'antimoine ou le bismuth.
On a découvert en particulier qu'il est possible d'augmenter la température de transition vitreuse en augmentant la proportion de ce constituant supplémentaire, et qu'il devient même possible d'ajuster la température de transition vitreuse à une valeur prédéterminée par réglage de la proportion dudit constituant supplémentaire. C'est ainsi qu'il est possible d'obtenir, grâce à l'invention, des verres à base d'halogénure de tellure et de sélénium ayant des températures de transition vitreuse supérieures à 130°C, et même supérieures à 150°C, alors que pour les verres a base d'halogénure de tellure et de soufre ou de sélénium, la température de transition vitreuse dépasse rarement 80°C.
En outre, les verres de l'invention sont moins cassants que les verres à base d'halogénure de tellure et de sélénium. Ils présentent également l'avantage de permettre l'obtention de pièces massives par pressage à chaud, quand le verre est dans sa zone de plasticité, à une température supérieure de quelques dizaines de degrés à la température de transition vitreuse. On peut ainsi mettre ces verres en forme, par pression modérée, dans des enceintes en verre pyrex. On constate en effet que les verres de l'invention, ainsi mis en forme, sont capables de dupliquer la surface polie du moule en pyrex, de sorte que par la suite le polissage de la pièce obtenue n'est pas nécessaire, ce qui permet de diminuer considérablement les prix de revient.
En outre, les verres de l'invention peuvent être déposés en couches minces pour obtenir des dépôts antireflets ou des optiques intégrées. Ils permettent aussi de réaliser aisément des préformes à double indice pour la réalisation de fibres optiques.
5 La présente invention a donc pour objet des compositions solides vitreuses de formule I :
Te Se X Z (I) w y x z dans laquelle :
X représente au moins un halogène choisi parmi le chlore, le brome 10 et l'iode,
Z représente au moins un élément choisi parmi As, Sb et Bi, w, x, y et z représentent les pourcentages molaires respectifs des éléments Te, X, Se et Z, w étant un nombre pouvant varier de 5 à 50, τ_5 x étant un nombre pouvant varier de 5 à x. , y étant un nombre pouvant varier de 5 à 80, z étant un nombre pouvant varier de 5 à z. , les nombres w, x, y et z étant tels que la somme (w + x + y + z) est égale à 100, 20 les nombres x et z étant tels que :
- lorsque X représentent majoritairement de l'iode, x = 50 et
Zl = 60'
- lorsque X représente majoritairement du brome, x = 60 et z. = 50, 25 - et lorsque x représente majoritairement du chlore, x = 60 et zχ - «0, étant entendu que le pourcentage molaire de Bi, lorsqu'il est présent, n'est pas supérieur à 12 et que le pourcentage molaire de l'élément Sb, lorsqu'il est présent, n'est pas supérieur à 20. Q Les conditions restrictives concernant la teneur maximum en antimoine et en bismuth sont des conditions permettant généralement d'obtenir des verres par simple refroidissement du mélange des constituants à l'état fondu, sans refroidissement rapide (sans trempe).
Parmi les compositions vitreuses de l'invention, on citera en particulier :
- celles pour lesquelles X représente l'iode, le brome ou leurs mélanges ;
- celles pour lesquelles w est un nombre pouvant varier de 10 à 40 et y et un nombre pouvant varier de 5 à 65 ;
- celles pour lesquelles z est un nombre au moins égal à 10. Parmi les compositions de l'invention, certaines sont particulièrement intéressantes en ce que leur analyse thermique ne permet d'observer aucun phénomène lié à une cristallisation. Autrement dit, ces compositions forment des verres qui ne sont pas susceptibles de dévitrification. De telles compositions pourront être trouvées notamment dans les domaines suivants : a) compositions pour lesquelles w est un nombre pouvant varier de
15 à 25, x de 5 à 15, y de 20 à 60 et z de 10 à 50 ; et en particulier pour lesquelles y peut varier de 30 à 50 et/ou z de 20 à 40 ; et notamment pour lesquelles y peut varier de 35 à 45 et/ou z peut varier de 25 à 35 ; ces compositions étant notamment celles pour lesquelles Z représente majoritairement As (de préférence Z représente As) , et en particulier celles pour lesquelles X représente ma oritairement de l'iode (X représentant de préférence de l'iode) ; b) compositions pour lesquelles w peut varier de 5 à 20, x de 5 à 15, y de 55 à 65 et z de 10 à 25 ; en particulier celles pour lesquelles w peut varier de 10 à 20 et/ou z peut varier de 10 à 20 ; ces compositions étant notamment celles pour lesquelles Z représente majoritairement As (de préférence Z représente As), et en particulier celles pour lesquelles X représente majoritairement de l'iode (X représentant de préférence de l'iode) ; c) compositions pour lesquelles X représente majoritairement du brome, w est un nombre pouvant varier de 15-25, x de 5 à 15, y de 45 à 55 et z de 15 à 25, X étant de préférence du brome, et en particulier pour lesquelles Z représente majoritairement As (et de préférence As).
L'invention a également pour objet un procédé de préparation des compositions de verres telles que définies ci-dessus.
Ce procédé est caractérisé par le fait que l'on mélange dans les proportions indiquées par la formule I telle que définie ci-dessus, une source de tellure avec une source d'halogène, une source de sélénium, et une source de l'élément Z, que l'on chauffe ledit mélange en atmosphère inerte ou sous vide à une température suffisante pour obtenir une fusion complète des produits de départ, que l'on maintient le liquide obtenu à ladite température pendant un temps suffisant pour homogénéiser ledit r.élange
liquide, que, si désiré, on met ledit mélange en forme, et qu'on le refroidit pour obtenir un solide vitreux.
Comme sources des éléments de départ, on utilise généralement ces éléments eux-mêmes. On peut aussi utiliser comme sources des composés définis contenant ces éléments. Par exemple, la source d'halogène et de tellure peut être TeCl , TeBr, , etc..
De préférence, on effectue la préparation dans un tube scellé, après avoir fait le vide. On peut utiliser par exemple des tubes de verre Pyrex. On peut également transférer le verre à l'état ramolli dans un moule, comme indiqué ci-dessus, pour obtenir par pressage modéré une pièce massive de forme désirée.
La température à laquelle on chauffe le produit de départ peut être déterminée dans chaque cas par des expériences de routine. Généralement, on chauffe le mélange des produits de départ à une température de l'ordre de 300 à 600°C environ. Pour le refroidissement, une trempe n'est généralement pas nécessaire. Il suffit de laisser la composition refroidir jusqu'à la température ambiante.
Les compositions de verre de l'invention peuvent également être obtenues sous la forme de couches minces, en particulier par pulvérisation cathodique.
Elles peuvent en particulier être fibrées et servir de guide d'onde pour la lumière émise par les lasers au C0„. En outre, leur large bande de transmission permet de les utiliser dans les appareils d'analyses du rayonnement infrarouge ou d'imagerie thermique.
Les verres de l'invention p'euvent notamment être déposés sous forme de couches minces vitreuses sur des substrats de nature variée. Par pulvérisation cathodique, on peut réaliser des structures guidantes à variation d'indice pouvant servir de guide d'onde plat pour l'optique intégrée, ou pour revêtir des optiques, par exemple en germanium, de couches d'indice nettement inférieur.
Avec les verres de l'invention, il est également possible de préparer des préformes de verre à double indice par l'une des deux méthodes suivantes. Selon la première méthode, on prépare d'abord un barreau de verre ayant un indice de refraction n. , ayant par exemple une longueur de 100mm et un diamètre de 6mm. On plonge ce barreau dans un creuset cylindrique
ayant un diamètre intérieur légèrement supérieur au diamètre du barreau de verre préparé précédemment, par exemple un diamètre intérieur de 10mm. Ledit creuset contient un verre selon l'invention d'indice n (n étant
,- _. inférieur a n ), la température dans le creuset étant telle que ce deuxième verre soit liquide et visqueux. On laisse refroidir l'ensemble et l'on obtient une préforme à deux indices qui peut ensuite être fibrée selon les techniques usuelles.
_ La deuxième méthode consiste à maintenir le barreau d'indice n1 au centre d'un tube ayant un diamètre intérieur légèrement supérieur au diamètre du barreau, par exemple 10 mm. On verse alors dans le tube un autre verre selon l'invention, d'indice n» inférieur à n. , ledit second verre étant à une température suffisante pour que le second verre soit à l'état ramolli et puisse être versé dans le tube en remplissant l'espace autour du barreau. On laisse ensuite refroidir l'ensemble comme précédemment. Les exemples suivants illustrent l'invention sans toutefois la limiter.
EXEMPLE 1 :
Verre ayant la composition :
Te20 Se60 T10 AS10 Les produits de départ sont les éléments purifiés, qui sont introduits, dans les proportions requises, dans un tube de silice. On fait le vide dans la partie du tube de silice située au-dessus du mélange des constituants, puis on scelle le tube. On chauffe alors le tube à 350°C pendant deux heures pour obtenir une bonne homogénéisation. On laisse ensuite refroidir le tube jusqu'à la température ambiante.
Le verre obtenu a une température de transition vitreuse, mesurée par analyse thermique différentielle, avec une vitesse de chauffage de 10°C/min. : Tg - 80°C.
De façon analogue, on a préparé des verres contenant de l'iode ayant la composition suivante :
De façon analogue, on a préparé des verres ayant la composition suivante
De façon analogue, on a préparé des verres, contenant du brome, ayant la composition suivante :
De façon analogue, on a préparé des verres, contenant du chlore, ayant la composition suivante :
Tg(°C)
90
104
Pour introduire le chlore dans les mélanges de départ, on fait réagir la quantité requise de chlore avec le mélange Te + Se + As. On peut également utiliser comme source de chlore au moins un chlorure de ces trois éléments, à l'état anhydre, en proportion convenable.