APPAREIL D'EXTRACTION DE FOETUS PAR LES VOIES GENITALES NATURELLES MATERNELLES.
La présente invention est relative à un instrument d'extraction de foetus par la voie génitale naturelle,c'est â dire par la voie vaginale.
Il existe actuellement trois types d'instruments destinés à saisir la tête d'un foetus pour l'extraire des voies génitales naturelles de la mère, dans le but d'abréger la durée de l'accouchement en cas de souffrance foetale ou d'arrêt de la progression de la tête foetale. Ces instruments sont le forceps, l'extracteur à dépression, ou ventouse, et les spatules.
Comme on le sait, le forceps est une pince à deux branches qui remonterait à l'époque romaine mais dont les formes modernes datent du 16ème siècle. Il existe des forceps à branches croisées et des forceps à branches parallèles. Les forceps à branches croisées, articulées entre elles et dont les "mors" ou "cuillers" de la pince présentent une courbure céphalique s'adaptant à la tête foetale et une courbure pelvienne s 'adaptant au plancher pelvien maternel, comportent des moyens de traction des cuillers dont les mieux adaptés sont inclus dans le forceps de TARNIER.
Le forceps â branches parallèles mis au point par DEMELIN élimine les problèmes d'articulation posés par les forceps à branches croisées. Dans ce second type de forceps, les branches non croisées, articulées par une vis, au niveau des manches qui prolongent les cuillers, que l'on peut serrer à volonté, protégeant ainsi la tête foetale, ont été remplacés par des forceps à branches parallèles, solidarisées par une branche transversale et sur lesquelles on peut fixer des lacs.
Il faut noter qu'il avait été proposé par CHASSAGNY, en 1860, de fixer des lacs à des branches portées par les cuillers de forceps à branches croisées, et destinées à permettre l'application de forces de traction aux cuillers
à proximité de la tête foetale ; cependant ces lacs ne pouvaient respecter la courbure pelvienne, en sorte que ce forceps fut rapidement abandonné au profit du forceps de TARNIER. C'est en 1950 qu'ont été proposées les spatules de THIERRY constituées de deux cuillers tout à fait indépendantes, qui ne constituent donc pas une pince. Ces deux spatules symétriques comportent une cuiller pleine ai courbure faciale et à courbure pelvienne, et un manche reet±ligne présentant à son extrémité libre des encoches pour recevoir les doigts de l'accoucheur; elles ont pour but de faire reproduire à la tête foetale des mouvements proches des mouvements physiologiques, mais en respectant sa mobilité. Les ventouses obstétricales d'extraction de foetus se composent de trois éléments principaux : un système de préhension, un dispositif de traction et un générateur de vide.
Le système de préhension est constitué par une cupule, ou ventouse métallique, de diamètre approprié pour présenter une adhérence suffisante. Le dispositif de traction se compose d'une plaque métallique maintenue à une légère distance de la ventouse et au centre de laquelle est fixée une chaînette métallique qui chemine à l'intérieur d'un tube en caoutchouc souple lui-même raccordé à l'orifice externe de la ventouse et à l' extrémité opposée duquel s'adapte une poignée métallique cruciforme dont l'une des branches creuse permet l'introduction d'une tige embrochant la chaîne de traction. Le générateur de vide se compose d'une pompe à vide pourvue d'un manomètre et fonctionnant à la main.
Pour éviter les éventuels effets traumatiques des instruments métalliques, des systèmes flexibles tels que rubans, frondes ou filets ont été proposés pour l'extraction foetale, en particulier au Japon au 18ème siècle; parmi ceux-ci : un collet de baleine pliable destiné à être passé autour de l'extrêmité du foetus et relié à son
extrêmité opposée à une poignée en bois qui servait à la traction; un morceau de soie associé â un ruban de soie pour la traction.
L'on connait également l'extracteur obstétrical du Dr John EVANS ( CHICAGO, milieu du 19ème siècle) formé de deux branches d'acier parallèles, avec une courbe pour contourner le fond du sacrum et un joint permettant une mobilité relative près de l'extrémité du segment courbe, tandis que les barres parallèles étaient maintenues ensemble par un fermoir plat, sur les poignées, pendant l'introduction des extrêmités courbes dans le bassin ; un filet de ruban de soie destiné à enserrer la tête foetale était fixé aux branches d'extrêmité courbes. Après introduction, le fermoir était enlevé, les branches étaient séparées et l'une d'elles était passée du côté opposé du bassin, de façon à encercler la tête foetale dans le filet. A l'aide des longs rubans du filet, qui pendaient du vagin, l'accoucheur exerçait une traction alternativement sur chacune de leurs extrêmités attachées et sur les branches d'acier pour entraîner la descente de la tête foetale. L'efficacité de ce type d'extracteur à branches parallèles, dépourvu de branche transversale ou de vis d'articulation, n'a pas été démontrée, en sorte qu'il ne s'est pas imposé dans la pratique.
Les instruments d'extraction de la tête foetale, en usage actuellement, présentent un certain nombre d'inconvénients : ils doivent être utilisés par des accoucheur expérimentés dans leur maniement pour éviter toutes conséquences lêsionnelles chez l'enfant ou/et chez la mère, conséquences qu'ils ne sont cependant pas toujours en mesure d'éviter, en raison de la structure métallique rigide des instruments utilisés et de leur principe de fonctionnement.
La présente invention s'est en conséquence donné pour but de pourvoir â un appareil d'extraction de foetus, notamment humains, par les voies génitales maternelles naturelles, qui répond mieux aux nécessités de la pratique que les instruments proposés dans l'Art antérieur, en ce qu'il assure une meilleure préhension de la tête foetale sans risques traumatiques tant pour la mère que pour l'enfant, en ce qu'il évite toute friction en isolant la tête du foetus dans son mouvement de descente, des parties molles du bassin et en ce que sa conception est telle qu'il peut être réalisé à un prix de revient suffisamment bas pour autoriser son utilisation à "usage unique", évitant ainsi les opérations de stérilisation auxquelles doivent habituellement être soumis ces sortes d'instruments. La présente invention a pour objet un appareil d'extraction de foetus par les voies génitales maternelles naturelles, qui est caractérisé en ce qu'il comprend en combinaison : une carcasse constituée par une pluralité de tiges flexibles disposées sensiblement en forme de corolle, solidaires, à l'une de leurs extrêmités, d' une gaine tubulaire creuse et à leur extrêmité opposée libre, d'une structure réticulée en matériau souple qui s' étend à l' intérieur de la corolle susdite et dont le fond est rendu solidaire d'un organe de traction approprié, laquelle structure réticulée en matériau souple se compose de deux réseaux imbriqués l'un dans l'autre, dont l'un est un réseau à mailles bloquées et dont l'autre est un réseau à mailles libres, les tresses qui composent le réseau à mailles libres de la structure réticulée comportant à leur extrémité inférieure, c'est à dire à leur extrêmité qui s'étend librement
à l'intérieur de la corolle susdite, des brins de traction fixés à ladite extrêmité et qui se terminent à leur extrêmité opposée à leur extrêmité fixée à la structure réticulée, en un noyau d'ancrage apte à être reçu dans un organe de traction approprié.
Selon un mode de réalisation avantageux de l'appareil conforme à la présente invention, les brins de traction sont guidés dans la gaine tubulaire susdite. Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'appareil conforme à la présente invention, l'organe de traction comprend une cage ou analogue destinée à recevoir le noyau d'ancrage susdit, sur une partie de laquelle est monté un manchon mobile et dont l'extrêmité opposée à celle sur laquelle est monté le manchon porte une poignée de traction.
Selon une disposition avantageuse de ce mode de réalisation, le manchon est monté mobile sur la partie d'extrêmité de la cage d'ancrage orientée vers la gaine tubulaire creuse de l'appareil d'extraction. Selon une modalité avantageuse de cette disposition, ladite partie d'extrêmité est pourvue d'un filetage correspondant au filetage intérieur dont est également pourvu le manchon susdit.
Selon une autre disposition de réalisation avantageuse de l'organe de traction susdit, le manchon coopère avec une butée solidaire de la gaine tubulaire susdite.
Outre les dispositions qui précèdent, l'invention comprend encore d'autres dispositions, qui ressortiront de la description qui va suivre. L' invention sera mieux comprise à l' aide du complément de description qui va suivre, qui se réfère aux
dessins annexés dans lesquels :
La figure 1 est une vue en élévation latérale d'un appareil d'extraction de la tête foetale, conforme à la présente invention, et
La figure 2 est une vue à plus grande échelle de la structure réticulée souple et de la corolle semi-rigide à laquelle elle est fixée â l'une de ses extrêmités.
Il doit être bien entendu, toutefois, que ces dessins et les parties descriptives correspondantes, dont donnés uniquement à titre d'illustration de l'objet de l'invention, dont ils ne constituent en aucune manière une limitation.
L'appareil pour expulsion foetale par les voies génitales maternelles naturelles, conforme à la présente invention, comprend une pluralité de tiges 1 réalisées en un matériau approprié leur conférant une certaine résilience, métal, matière plastique, etc.... Ces tiges 1 sont fixées à l'une de leur extrêmités à une gaine tubulaire creuse 2, tandis qu'à leurs extrêmités libres 3 est fixée une structure réticulée 4 qui s'étend â l'intérieur de la structure sensiblement en forme de corolle déterminée par la réunion des tiges 1 solidarisées à leurs extrêmités inférieures à ladite gaine 2. Les dimensions de la structure réticulée 4 sont suffisantes pour lui permettre d'enserrer la tête du foetus lors des opérations d'extraction du foetus.
Des brins de traction 5 sont fixés à la partie inférieure de la structure réticulée 4 et sont guidés dans la gaine 2. C'est la traction de ces brins 5 qui permet le fonctionnement de l'appareil conforme à l'invention et l'expulsion du foetus.
Ces brins 5 sont avantageusement réunis en un cordon 5' qui se termine par un noyau d'ancrage 6 lequel est propre à être reçu dans la cage d'ancrage 7 d'un organe de traction amovible. Ledit organe de traction se compose outre de ladite cage d'ancrage 7, d'un manchon 8
et d'une poignée de traction 9. Le manchon 8 est monté mobile sur la partie d ' extrêmité 10 de la cage d ' ancrage 7 orientée en direction de la gaine 2 susdite ; la mobilité du manchon 8 lui est conférée en pourvoyant la partie d'extrêmité 10 de la cage d'ancrage 7 d'un filetage qui coopère avec un filetage intérieur correspondant dont est pourvu le manchon 8. La poignée de traction 9 est fixée à l'extrêmité de la cage d'ancrage 7 opposée à cell qui porte le filetage, 10. Le mouvement du manchon est limité par la disposition d'un collet de butée 11 fixé sur la gaine 2.
L'organe de traction est facile à associer à l'appareil d'expulsion proprement dit qui se compose de l corolle 1, de la structure réticulée 4 avec les brins de traction 5 et de la gaine-poignée 2.
La structure réticulée, réalisée en matériau sou ple, se compose de deux réseaux étroitement imbriqués l'u dans l'autre, dont l'un est à mailles bloquées 12, et don l'autre est formé d'un réseau à mailles libres 13. Les tresses qui forment le réseau 12 et le réseau 13 sont fixées ensemble à chacune des extrêmités libres des tiges 1 qui forment la corolle susdite, et la structure réticulée 4, formée de ces deux réseaux 12 et 13 conjoints, s'étend à l'intérieur de ladite corolle. Alors que les tresses des deux réseaux sont fixées aux extrêmités libres des tiges 1 de la corolle, seules les tresses du réseau à mailles libres 13 sont rendues solidaires, de façon inamovible, des brins de traction 5.
Le matériau souple dont est constituée la structure réticulée 4 est avantageusement, mais non limitativement, un matériau textile approprié ou un matériau de synthèse ou encore une matière souple appropriée.
Les tiges 1 sont avantageusement , mais non limitativement, formées de fils métalliques de préférence semi-rigides et affectés d'une certaine résilience, ou de fils de matière plastique répondant aux mêmes critères.
Il est avantageux de revêtir lesdites tiges 1 d'un matériau facilitant le glissement de l'appareil à l'intérieur des voies génitales maternelles, tel que "TEFLON" en particulier. Le fonctionnement de l'appareil d'extraction foetale conforme à la présente invention est le suivant : lorsque les conditions de la phase d'expulsion sont réunies et qu'il est souhaité d'abréger la souffrance foetale et/ou les efforts d'expulsion ou de pallier l'arrêt ou l'absence des efforts d'expulsion, on recourt à l'assistance de l'appareil d'expulsion foetale conforme à la présente invention, en procédant comme suit : la partie "applicateur" de l'appareil, qui comprend la corolle à laquelle est fixée la structure réticulée 4 manoeuvrée par les brins de traction 5 et qui est elle-même fixée à la gaine 2 par les extrêmités inférieu res des tiges 1 qui la composent, est introduite par les voies génitales maternelles jusqu'au contact de la tête foetale, en exerçant une légère traction sur les brins de traction 5 de préférence réunis en cordon 5', afin de réduire le diamètre de 1' applicateur. On relâche alors la traction exercée sur le cordon 5' et l'on engage les tiges 1 autour de la tête foetale. Lbrgane de traction (qui se compose du manchon 8, de la cage d'ancrage 7 et de la poignée de traction 9) est alors assemblé à la gain poignée 2 de l' applicateur, en introduisant simultanémen le cordon de traction 5' et le noyau d'ancrage 6 dans la cage d'ancrage 7, puis on visse le manchon 8 sur le filetage 10 de la cage d'ancrage 7 et on l'amène au contact de la collerette de butée 11 montée sur la gaine-poignée 2 de l'applicateur.
La force exercée par le manchon 8 sur la butée 11, provoque la courbure convexe des tiges 1 qui forment la corolle susdite, lesquelles tiges exercent une légère pesée sur les parties molles du bassin, suffisante pour les écarter de la tête du foetus et faciliter sa descente en
en écartant les obstacles ; simultanément â l'obtention de ladite courbure convexe des tiges 1, du fait de sa solidarité avec les extrêmités libres des tiges 1 de la corolle, la structure réticulée se resserre autour de la tête foetale autour de laquelle elle forme un filet de préhension atraumatique. L'expulsion est alors réalisée en agissant sur la poignée 9 de traction.
On obtient ainsi une expulsion sans risques traumatiques tant pour la mère que pour l'enfant. En effet, la convexion réglable des tiges 1, dont les extrêmités libres peuvent avantageusement être spatulées, ouvre le passage de la tête du foetus dans sa descente, en l'isolant des parties molles du bassin, évitant ainsi toute friction ; la matière souple utilisée pour réaliser la structure réticulée 1 et la répartition des forces de pression sur une surface du crâne du foetus plus grande que ne le permettaient les appareils d'expulsion de l'Art antérieur, assure une meilleure préhension atraumatique. De plus, la faible épaisseur des tiges 1 et leurs extrêmités avantageusèment spatulées, de même que leur facilité de glissement grâce à la disposition d'un revêtement approprié, permettent une introduction aisée dans l'espace autour de la tête foetale au niveau de l'excavation pelvienne.
L'appareil extracteur conforme à la présente invention présente en outre l'avantage, en raison de sa conception, de pouvoir être fabriqué à l'échelle industrielle à un prix de revient relativement faible, ce qui permet de concevoir la partie "applicateur" de l'appareil comme étant un instrument à usage, unique, l'organe de traction étant, quant à lui, réutilisable.
Une telle conception permet d'utiliser un instrument stérilisé en fin de fabrication, livré sous emballage stérile, et d'éviter ainsi les opérations de stérilisation au niveau hospitalier qui sont relativement longues et requiè
rent une surveillance de la part du personnel hospitalier. Ainsi que cela ressort de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement à ceux de ses modes de réalisation et d'application qui viennent d'être décrits de façon plus explicite ; elle en embrasse au contraire toutes les variantes qui peuvent venir à l'esprit du technicien en la matière, sans s'écarter du cadre, ni de la portée, de la présente invention.