DISPOSITIF DE DETECTION D'UNE EFFRACTION SUR UN RESERVOIR DE CARBURANT, NOTAMMENT D'UN RESERVOIR DE VEHICULE ET VEHICULE AINSI EQUIPE La présente invention concerne un dispositif de détection d'une effraction sur un réservoir de carburant, notamment d'un réservoir de véhicule et un véhicule ainsi équipé. Par carburant, on désigne ici autant un carburant liquide comme de l'essence, du gazoil ou un carburant gazeux comme du gaz de pétrole liquéfié ou GPL. L'invention sera décrite, de manière préférée mais non limitative, pour un camion étant entendu que l'invention s'applique à tout type de véhicule, terrestre, maritime ou aérien, équipé d'un réservoir de carburant externe, c'est-à-dire d'un réservoir placé et accessible directement de l'extérieur du véhicule. Il peut donc s'agir d'engins agricoles, d'engins de travaux publics, d'un bateau équipé d'un réservoir externe, tel qu'un hors-bord ou encore d'un aéronef tel qu'un ULM. L'invention peut s'appliquer également à tout réservoir de carburant, fixe, non montés sur un véhicule. Il peut s'agir, par exemple, d'un réservoir de stockage de carburant aérien de type cuve ou citerne d'essence. Le fait que ces réservoirs soient, au moins ceux équipant les véhicules terrestres, facilement accessibles implique que le vol de carburant est d'autant plus fréquent que ce type de réservoir a une capacité importante, par exemple de plusieurs centaines de litres pour un camion. Le vol de carburant peut représenter un préjudice important par camion. On conçoit qu'il est utile de renforcer la sécurité de tels réservoirs et de prémunir le vol de carburant. A cet égard, on connait des dispositifs mécaniques interdisant un accès non autorisé au réservoir, soit par une configuration particulière de ce dernier, soit par un bouchon de réservoir anti-effraction. De tels dispositifs sont, par exemple, décrits par FR-A-2 841 503 ou FR-A-2 891 498. On connait également des dispositifs d'alarme qui informent le propriétaire du véhicule d'une tentative de vol du carburant dans le réservoir du véhicule. A titre d'exemple, on peut citer les dispositifs divulgués par EP-A-2615001, EP-A-1 762 418, EP-A-2 532 550, GB-A-2 469 336, FR-A-2 932 259, GB-A-2 338 308 ou GB-A-2 433 999. Ces dispositifs se basent sur une détection d'une variation de la quantité de carburant dans le réservoir. Cette détection est effectuée à partir d'une mesure du niveau de carburant, par pesage ou par mesure d'une variation de la pression interne dans le réservoir. En d'autres termes, il s'agit de dispositifs complexes à mettre en oeuvre et impliquant une intervention à l'intérieur du réservoir. On connait également par WO-A-2010 026 174 un dispositif consistant en une détection par une alarme périmétrique de l'approche du réservoir par une personne non autorisée. Cette solution est complexe et difficile à utiliser, du fait de nombreux cas de fausses alertes existant. Ainsi, les solutions connues impliquent une modification importante du réservoir et/ou une intervention à l'intérieur de ce dernier, ce qui, outre une mise en oeuvre complexe, génèrent des frais importants. De plus, de telles solutions ne peuvent pas être facilement adaptées à tout type de réservoirs existants. Dans ces conditions, l'invention vise à remédier aux inconvénients de l'art antérieur évoqués ci-dessus. A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de détection d'une effraction sur un réservoir de carburant, comportant au moins un capteur adapté pour détecter une modification d'une caractéristique prédéfinie associée au réservoir ou à son contenu, un module de commande du dispositif, un module de gestion du dispositif, caractérisé en ce qu'au moins un capteur est fixé sur la face externe du réservoir et en ce que le capteur est adapté pour détecter une modification de la caractéristique prédéfinie, la modification ayant lieu en tout point de la face externe du réservoir.
L'invention permet de réaliser les objectifs précédemment mentionnés. En effet, le dispositif de détection d'effraction comprend un capteur aisé à fixer en tout point de la face externe du réservoir, sans intervention à l'intérieur de ce dernier et sans contact avec le carburant. Il peut donc être facilement monté sur tout type de réservoir, quelle que soient les formes et/ou les dimensions de ce dernier. Le montage d'un tel dispositif ne nécessite aucune modification structurelle du réservoir, l'intégrité de ce dernier étant préservée. De plus, quelle que soit la région du réservoir où se produit la tentative d'effraction, à savoir le bouchon ou ailleurs sur le réservoir, le capteur est à même de détecter une modification de la caractéristique prédéfinie et, via le module de gestion, d'alerter le propriétaire du véhicule ou une autre personne et/ou de générer une action en réponse. Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel dispositif de détection d'une effraction peut comprendre une ou plusieurs des caractéristiques suivantes: - La caractéristique prédéfinie est la mise en vibration d'au moins une région de la paroi du réservoir, par exemple suite à un choc. - Le capteur est un capteur de vibrations et de chocs. -Le capteur comprend une partie en forme de plaque plane positionnée contre la paroi du réservoir. - Le capteur est maintenu en position contre la paroi du réservoir par une sangle de maintien du réservoir sur un véhicule, les dimensions de la plaque du capteur étant adaptées pour assurer le maintien du capteur entre la paroi du réservoir et la sangle. - Le capteur est maintenu en position contre la paroi du réservoir de sorte à être d'un accès difficile par une personne non autorisée. - Le dispositif comprend un module de commande amovible. - Le dispositif comprend un module de gestion distant du capteur et du module de commande auquel il est relié de manière filaire ou non filaire. - L'invention concerne également un véhicule dont au moins un réservoir de carburant est équipé d'un dispositif de détection d'une effraction conforme à une des caractéristiques précédentes.
L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaitront plus clairement à la lecture de la description qui va suivre de plusieurs modes de réalisation de l'invention, donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif et faite en référence aux dessins annexés, dans lesquels: - La figure 1 est une vue en perspective illustrant un capteur d'un dispositif de détection d'une effraction, conforme à un mode de réalisation de l'invention. - La figure 2 est une vue en perspective, partielle et par dessus, à une autre échelle, du capteur de la figure 1 monté sur un réservoir d'un véhicule, en l'espèce un camion. - La figure 3 est une vue générale et à une autre échelle que la figure 2, d'un camion équipé du réservoir de la figure 2 et - La figure 4 est un diagramme illustrant schématiquement les éléments constitutifs d'un mode de réalisation d'un tel dispositif. La figure 1 illustre un capteur 1, conforme à un l'invention. Il s'agit d'un capteur adapté à détecter toutes vibrations émises par une paroi, avantageusement par une paroi métallique, en réponse à un stimulus. Ici le capteur 1 est un capteur piézoélectrique sensible à une vibration, donc à une variation de la pression, qui affecte la fréquence de résonnance du circuit oscillant. Un tel capteur est sensible à des variations de pression de l'ordre de quelques grammes. D'une manière plus générale, un tel capteur 1 doit être à même de détecter toute tentative d'effraction d'un réservoir. En particulier, le capteur 1 est sensible à un choc minime, par exemple un impact d'un poids d'environ 10 grammes chutant d'une hauteur de 10 centimètres, soit une énergie potentielle d'environ 0,035 joule. Un tel impact peut correspondre, par exemple, à un frottement sur la partie 2 du capteur 1 destinée à être en contact avec la surface dont on veut détecter la mise en vibration. Cette partie 2 est configurée en plaque plane. Elle est reliée par un bord 3 à un boitier 4. Le boitier 4 abrite au moins l'alimentation et l'électronique, connues en soi, du capteur 1. Le boitier 4 est réalisé en un matériau rigide, étanche, résistant aux contraintes mécaniques, chimiques et environnementales. Le boitier 4 est réalisé de façon à interdire toute intervention non autorisée sur les composants électroniques contenus dans le boitier 4. Pour cela, il est, par exemple, fabriqué en une seule pièce, les composants électroniques étant avantageusement noyés dans une résine assurant la protection des composants contre toute intervention non autorisée et contre les agressions climatiques telles que la pluie, la neige, le froid. Une ouverture est prévue et autorise un accès restreint au volume interne du boitier 4, en particulier aux organes de commande de la sensibilité du capteur. Le matériau utilisé pour le boitier 4 est, par exemple, de l'acier inoxydable ou de l'aluminium d'une épaisseur d'environ 2 mm. L'utilisation d'un matériau métallique pour la réalisation du boitier 4 permet une transmission optimale des vibrations reçues par le réservoir au capteur.
La figure 2 représente un mode de fixation du capteur 1 sur un réservoir 6 d'un véhicule, en l'espèce un camion 7, ce dernier est illustré à la figure 3. La plaque 2 du capteur, en particulier la zone centrale 8 de la plaque 2, est en appui sur la face externe 9 d'une paroi 10 du réservoir 6. L'appui est réalisé sur une surface minimale d'environ 15 cm2 afin que le fonctionnement du capteur 1 soit optimal. La plaque 2 est positionnée, de manière préférée mais non limitative, sous une sangle métallique 11 de maintien du réservoir 6 en position sur le châssis 12 du camion 7. En particulier, le capteur 1 est monté en position distale par rapport à la partie accessible du réservoir 6, à savoir la partie pourvue d'un bouchon 13. Dans l'exemple, la plaque 2 est située sous la sangle 11, au niveau d'une cale 14, en forme de coin métallique, soudée au châssis 12 et formant un point d'ancrage de la sangle 11. Ainsi, la plaque 2, et donc le capteur 1, sont maintenus en contact avec la face externe 9 du réservoir 6, tout en étant non seulement d'un accès difficile pour une personne non autorisée mais également peu visible pour une personne située au voisinage du bouchon 13 du réservoir 6, c'est-à-dire une personne en position de remplir ou de siphonner le réservoir 6. On conçoit également qu'une telle configuration permet de solidariser le capteur 1 sur le réservoir 6 sans qu'il soit possible, du moins sans couper les sangles 11, de séparer le capteur 1 et le réservoir 6. Avantageusement, un câble 5 relie le boitier 4 au module de commande 15 du dispositif. Un tel module 15, illustré à la figure 4, est installé, préférentiellement dans la cabine 16 du véhicule. Le module de commande 15 permet à un utilisateur la mise en route du dispositif, selon ses besoins ou de façon automatique. Le module 15 est installé à demeure ou, avantageusement, de manière amovible. Ainsi l'utilisateur peut le déplacer et, avantageusement, ne pas le laisser en permanence dans la cabine 16 du camion 7, que le dispositif soit activé ou non. On limite alors le risque de désactivation du dispositif par une personne s'introduisant dans la cabine du véhicule et manoeuvrant le module de commande. En variante, l'utilisation du module de commande est soumise à une identification par un mot de passe, par un code numérique, par un badge, par une carte magnétique ou à une identification biométrique. Le module de commande 15 peut également être placé dans un lieu à accès limité, par exemple un rangement de la cabine 16 fermant à clef. Dans un autre mode de réalisation, la liaison entre le boitier 4 et le module de commande 15 est effectuée de façon non filaire. A la figure 4, un bloc d'alimentation 17, abritant également une partie de l'électronique du dispositif, est représenté entre le capteur 1 et le module de commande 15. On conçoit aisément que le bloc 17 est, avantageusement, logé dans le boitier 4 du capteur 1. Le module de commande 15 est adapté pour générer une action en réponse à la détection d'un choc et/ou de vibrations sur le réservoir 6, lorsque le dispositif est en configuration active. Cette réponse est la transmission des informations à un module de gestion 18 du dispositif. Ce module de gestion 18 génère au moins l'émission d'un signal d'alarme, visuelle et/ou sonore. Cette alarme peut être associée à une action visant à sécuriser le réservoir et/ou à identifier la personne ayant déclenché l'alarme. A titre d'exemple d'actions associées, on peut citer la mise en route d'une caméra, l'émission d'un aérosol coloré autour du réservoir, la mise en place automatique d'un panneau interdisant l'accès au réservoir ou d'autres actions. Comme illustré à la figure 4, le module de gestion 18, avantageusement éloigné du module de commande 17, est relié de manière non filaire à ce dernier. Ce type de liaison est représenté schématiquement par la référence 19. Le module 18 est, par exemple, installé dans un bâtiment situé à proximité du lieu de stationnement habituel du camion 7. En variante, il peut s'agir d'un autre endroit, tel qu'un bâtiment regroupant des services de sécurité et/ou de télésurveillance. Le module de gestion 18 est adapté pour gérer au moins certaines actions, autre que l'alarme, en réponse à une tentative d'effraction d'au moins un réservoir 6. De manière préférée, le module 18 est à même de gérer plusieurs réservoirs 6, par exemple l'ensemble des réservoirs d'une flotte de plusieurs dizaines de camions 7, étant entendu que chaque camion 7 est pourvu d'au moins deux réservoirs 6, répartis de chaque côté du véhicule. Le module 18 peut également assurer la gestion du module de commande 17. En d'autres termes, il peut être programmé, par exemple, pour activer ou désactiver automatiquement le dispositif de détection lorsqu'un camion 7 pénètre ou sort d'une zone définie ou selon une programmation hebdomadaire, mensuelle ou autre. Le module 18 est également adapté pour avertir, par exemple par envoi d'un message téléphonique, d'un courriel, une personne en charge du dispositif et/ou les services de sécurité ou de police. On conçoit que le module 18 participe également à la maintenance du dispositif en testant ce dernier et en émettant une alerte en cas de disfonctionnement. De plus, dans le mode de réalisation de la figure 4, le module 18 est relié à un ordinateur 20, ce dernier assure, outre la gestion de plusieurs modules 18, l'ensemble des fonctions de stockage et de collecte des données, de manière connue en soi. Avantageusement, l'ordinateur 20 est installé dans une station centrale de sécurité qui assure la surveillance de divers sites, par exemple l'accès à la zone de garage des véhicules. Par ailleurs, l'ordinateur 19 sert de relais pour réaliser des actions supplémentaires en réponse à une détection d'effraction, comme la mise en route d'une vidéosurveillance, schématiquement représentée par la référence 21 à la figure 4. En variante, le module de gestion 18 agit sur la condamnation des accès à la zone où se trouve le véhicule et/ou met en oeuvre l'éclairage de cette zone et/ou une alarme sonore. En variante préférée, l'ordinateur 19 intègre le module 18, celui-ci étant un programme spécifique. Dans des modes de réalisation non illustrés, la mise en oeuvre du dispositif est effectuée à l'aide d'un badge, par réception d'un message téléphonique, écrit ou oral, par réception d'un courriel.
Dans un autre mode de réalisation, le dispositif est associé à un GPS, afin de localiser précisément le véhicule et donc le lieu de la tentative d'effraction du réservoir. Avantageusement, le dispositif, en particulier le module de gestion 18, intègre une temporisation formant une sécurité contre les fausses alertes, par exemple dans le cas d'un choc accidentel sur le réservoir par un outil. On conçoit aisément que le capteur 1 du dispositif soit associé à un autre type de capteur, pour optimiser la sécurité du réservoir. Il peut s'agir, par exemple, d'un détecteur de niveau de carburant dans le réservoir, d'un détecteur de présence avec ou non caméra intégrée.