FR2974974A1 - Appat phytosanitaire comprenant un actif rodenticide enrobe. - Google Patents

Abstract

L'invention concerne un appât rodenticide comprenant au moins un principe actif rodenticide choisi dans le groupe constitué par les hypnotiques et les anticoagulants. Selon l'invention, un tel appât est caractérisé en ce que ledit au moins un principe actif rodenticide, est enrobé par une matrice d'enrobage constituée de graisse végétale et/ou d'une gomme laque et/ou d'une cire, ledit au moins un principe actif enrobé étant incorporé dans une base alimentaire.

Description

Appât phytosanitaire comprenant un actif rodenticide enrobé. 1. Domaine de l'invention Le domaine de l'invention est celui des compositions phytosanitaires et biocides.

Plus précisément, l'invention concerne une composition rodenticide comprenant au moins un principe actif rodenticide enrobé. 2. Art antérieur La surpopulation des rongeurs représente un danger à la fois sanitaire et économique. En effet, ces rongeurs sont porteurs de nombreux pathogènes transmissibles à l'Homme et l'animal comme la peste, la dysenterie, le typhus et la leptospirose. Cette transmission se fait via leurs puces, leurs excréments et leurs morsures. Ils s'attaquent également aux récoltes agricoles ce qui entraîne des pertes économiques considérables. On estime à 20% le nombre de récoltes détruites ou souillées par les rongeurs. Ces nuisibles sont aussi responsables d'accidents domestiques en raison de leur propension à grignoter le bois, les tuyauteries et les câbles électriques, provoquant ainsi des incendies. Parmi ces rongeurs, on peut citer à titre d'exemple la souris grise (Mus musculus), le rat noir (Rattus rattus), le rat Norway, le surmulot (Rattus norvegicus), le lérot (Eliomys quercinus), le mulot (Apodemus sylvaticus), le ragondin (Myocastor coypus), le rat musqué (Ondrata zybethicus) et le campagnol (Microtus). Afin de lutter contre la surpopulation de ces rongeurs, l'industrie phytosanitaire et biocide a conçu de nombreux appâts incorporant des actifs rodenticides. Ces appâts sont composés d'une base de céréales et de matières alimentaires imprégnées par un poison. On connaît entre autres comme actif rodenticide les anticoagulants, les hypnotiques, les rétenteurs d'eau, les cardiotoxiques et les cytotoxiques. L'efficacité d'un rodenticide dépend de nombreux facteurs. Un des facteurs les plus importants est la biodisponibilité de l'actif dans l'organisme du rongeur, c'est-à-dire sa capacité à atteindre sa cible systémique en concentration suffisante pour obtenir l'effet escompté. La demande WO 2005/058034 décrit des anticoagulants enrobés par de la gélatine dure ou de la cellulose. Le principe actif est associé à des di- ou triglycérides pour optimiser la biodisponibilité. Cet enrobage permet en outre d'améliorer la stabilité de l'appât au stockage en le préservant de la photolyse. De plus, un agent appétant est incorporé dans l'enrobage afin d'attirer le rongeur. Toutefois, du fait de la simple présence de la capsule sans base alimentaire, cet appât présente une appétence moindre pour un rongeur.

Or, la consommation de l'appât par le rongeur dépend également de l'appétance de l'appât. Il est nécessaire que l'appât soit suffisamment attractif pour que le rongeur préfère le consommer en lieu et place de son alimentation habituelle. C'est dans cette optique que la demande US 4,490,352 décrit des appâts contenant 2 à 10% de phosphide de zinc cytotoxique, encapsulé ou enrobé par un polyamide thermoplastique type Nylon. L'enrobage a pour objectif de limiter la détection du poison par les rongeurs. Les appâts contiennent également de l'histamine pour favoriser l'acidité gastrique et provoquer la libération de phosphine (PH3) dans l'estomac du rongeur. La mort par convulsion et asphyxie survient en quelques heures. Les rongeurs sont dotés d'une excellente mémoire et se souviennent des aliments dangereux. Ils possèdent en outre un odorat très développé leur permettant de flairer la présence d'un poison. Méfiants, ils envoient des « goûteurs » et attendent plusieurs jours pour estimer la dangerosité de l'aliment testé. Ils apprennent ainsi à éviter rapidement de nombreux appâts, en particulier ceux qui suscitent une mort violente chez leurs congénères. Par ailleurs, le phosphide de zinc, classé T+ et F par le Règlement 1272/2008, est fortement nocif et reste toxique plusieurs jours dans l'organisme du rongeur. La consommation d'un rongeur mort par un animal, notamment domestique, peut donc entraîner sa mort.

Un troisième facteur important à prendre en compte dans la conception des appâts est le choix du rodenticide. Il doit être efficace tout en limitant la méfiance des rongeurs. On connaît depuis les années 1940 l'utilisation des anticoagulants, dits de première génération comme la warfarine et la pindone. Les anticoagulants sont des inhibiteurs de la vitamine K, molécule-clé de la cascade de coagulation. Ces actifs agissent en bloquant la coagulation et fragilisant les capillaires. Des saignements internes surviennent. Ils sont particulièrement létaux chez les rongeurs dont le volume sanguin est faible et le rythme cardiaque élevé. D'action lente, ils nécessitent la consommation régulière de l'appât avant de provoquer la mort du rongeur. Cette lenteur d'action permet de limiter le phénomène de méfiance chez le nuisible, tout en laissant suffisamment de temps pour agir en cas d'intoxication accidentelle. Toutefois, des premiers cas de résistance à ces poisons ont été rapportés dès les années 1950.

Les anticoagulants de seconde et troisième génération, comme les dérivés de la 4-hydroxycoumarine (brodifacoum, bromadiolone, difénacoum) classés T+ et N par le Règlement 1272/2008, peuvent être efficaces dès la première prise. Ils n'engendrent la mort qu'au bout de quelques jours ce qui est trop long pour permettre au rongeur de faire le lien.

D'autres alternatives comme l'alpha-chloralose, de formule brute C8%06C13, ont été développées. Cet hypnotique est classé Xn, c'est-à-dire qu'il est reconnu comme nocif par le Règlement 1272/2008, et peu dangereux pour l'Homme. Sa cible physiologique est le système nerveux central sur lequel il agit comme un hypnotique cortical. En fonction de la dose ingérée, il peut provoquer des convulsions ou un coma plus ou moins profond se soldant par la mort. Actuellement, ces actifs sont intégrés à une teneur de 10% en poids de l'appât pour l'alpha-chloralose et 0,001% à 0,005% en poids de l'appât pour les anticoagulants.

La Directive 2009/93/CE, applicable aux biocides et remplaçant la législation 98/8/CE, impose de diminuer les quantités d'actif rodenticide dans les appâts à une teneur maximale de 4% pour l'alpha-chloralose. Il est en outre intéressant de diminuer les quantités d'actifs d'un point de 5 vue économique. 3. Objectifs de l'invention L'invention a notamment pour objectif de pallier ces inconvénients de l'art antérieur. Plus précisément, un objectif de l'invention est de fournir, dans au moins 10 un mode de réalisation, un appât comprenant un actif rodenticide dans lequel les quantités d'actif, tel que l'alpha-chloralose, sont fortement diminuées par rapport à l'art antérieur. Un autre objectif de l'invention est de proposer, dans au moins un mode de réalisation, un tel appât dont la biodisponibilité du poison est fortement améliorée 15 afin de conserver la même efficacité que les appâts actuels. L'invention a encore pour objectif de proposer, dans au moins un mode de réalisation, un appât dont l'appétence est suffisamment forte pour inciter le rongeur à préférer l'appât à sa nourriture habituelle. 4. Exposé de l'invention 20 Tout ou partie de ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints à l'aide d'un appât rodenticide comprenant au moins un principe actif rodenticide choisi parmi les hypnotiques et les anticoagulants. Selon l'invention, un tel appât est caractérisé en ce que ledit au moins un principe actif rodenticide, est enrobé par une matrice d'enrobage constituée de 25 graisse végétale, et/ou d'une cire minérale ou végétale, et/ou d'une résine, ledit au moins un principe actif enrobé étant incorporé dans une base alimentaire. Ainsi, l'invention repose sur une approche tout à fait nouvelle et inventive d'enrober le principe actif dans une matrice d'enrobage permettant de masquer l'odeur et le goût du poison pour le rongeur ciblé, tout en améliorant la biodisponibilité de l'actif dans son organisme. Le principe actif rodenticide ainsi enrobé est ensuite incorporé dans une base alimentaire. Un appât d'après l'invention peut se présenter sous la forme d'un bloc, de cérales dispersibles, de granules ou d'une pâte fraîche. Un appât sous la forme d'un bloc et conforme à l'invention convient particulièrement au placement et au stockage dans des endroits humides. Un appât selon l'invention peut également se présenter sous la forme de céréales dispersibles. Ce type d'appât est préféré pour les rongeurs ayant l'habitude de stocker leur nourriture. Les appâts sous forme de céréales dispersibles se présentent sous la forme de graines de céréales, d'une ou plusieurs sortes de graines et/ou de céréales, enrobées ou imprégnées par une matière active rodenticide. Ces céréales sont choisies en fonction des préférences du rongeur ciblé. On pourra notamment utiliser des graines de blé, d'avoine, d'orge, de maïs ou encore de riz. L'appât peut également se présenter sous la forme de granules ou de pâtons de pâte fraîche comprenant le rodenticide enrobé.

On entend par enrobage la pulvérisation d'une couche de liquide sur des particules solides afin de les recouvrir complètement par une matrice d'enrobage. I1 est à noter que dans la description qui suit, les termes « enrobage » et «encapsulation » seront considérés comme équivalent. L'enrobage ou encapsulation permet d'améliorer notamment : - la libération contrôlée du principe actif par le choix de la matrice d'enrobage; - la biodisponibilité de l'actif en le protégeant des attaques de l'organisme (enzymes salivaires et gastriques, pH) jusqu'à l'organe cible ; - la stabilité au stockage en protégeant le principe actif de l'humidité, de 25 l'air, de la lumière ; - la dissimulation de l'odeur et l'amélioration du goût du principe actif, et donc de l'appétance ; - la diminution des risques sanitaires pour les opérateurs liés à la pulvérulence.

Selon l'invention, l'appât rodenticide contient un ou plusieurs actifs rodenticides associés. Ces actifs peuvent être choisi parmi les anticoagulants de première, seconde ou troisième génération, un hypnotique, un cardiotoxique ou un cytotoxique. Dans un mode de réalisation avantageux de l'invention, l'au moins un actif rodenticide est un hypnotique et/ou un anticoagulant de seconde ou troisième génération. Les anticoagulants de seconde et troisième génération sont dérivés de la 4-hydroxycoumarine. Les anticoagulants rodenticides de seconde génération pouvant être utilisés pour mettre en oeuvre l'invention peuvent être choisis parmi la bromadiolone et le difénacoum. Ce type de rodenticide est actif dès la première prise, contrairement aux anticoagulants de première génération. Leur toxicité est élevée. Les anticoagulants rodenticides de troisième génération comme le brodifacoum sont également toxiques dès la première prise. Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention, l'au moins un principe actif rodenticide enrobé est l'alpha-chloralose, un rodenticide efficace actif en une prise. Il plonge les rongeurs dans un coma profond, ralentissant le rythme cardiaque et entraînant une mort moins douloureuse. Rapidement éliminé par l'organisme du rongeur, il permet de limiter le risque d'intoxication secondaire par consommation du rongeur empoisonné par un animal non ciblé (chien, chat, porc, prédateurs divers).

Selon l'invention, l'appât rodenticide comprend au moins un principe actif rodenticide, en poudre ou en granule, enrobé selon les proportions suivantes : - entre 20% et 95% en poids, de préférence 60% à 80% en poids dudit au moins un principe actif rodenticide et - entre 5% et 80% en poids, de préférence 20% à 40% en poids de 25 ladite matrice d'enrobage. Les pourcentages en poids ou pourcentages massiques sont calculés de la façon suivante : Pourcentage en poids (%) = (masse ingrédient / masse totale de l'appât) x l 00. La matrice d'enrobage peut être un polymère thermoplastique comme le 30 Nylon, une cire minérale, animale ou végétale, un sucre comme la cellulose, une gomme, de la gélatine, une résine et/ou une graisse végétale. La matrice doit pouvoir être pulvérisée sous forme de liquide sur les particules à enrober, et capable de durcir pour former une couche protectrice autour des particules d'actif rodenticide.

Le choix de la matrice d'enrobage dépendra notamment des propriétés de relargage du principe actif de la matrice. Ces propriétés s'apprécient au vu de la cinétique de dissolution de la matrice en fonction du pH du milieu, de l'épaisseur de la matrice à la surface de la particule et de ses propriétés physico-chimiques. Par exemple, une matrice soluble à pH acide sera choisie pour une libération gastrique. À l'inverse, une matrice insoluble à faible pH sera préférée pour protéger les actifs sensibles à ces pH, et permettre leur libération au niveau de l'intestin du rongeur. Un autre critère essentiel à prendre en compte dans le choix de la matrice est son caractère appétant pour un rongeur.

Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, la matrice d'enrobage utilisée peut comprendre une résine. Une résine convenant à la mise en oeuvre de l'invention peut être la résine produite par la cochenille Coccus lacca, encore dénommée gomme laque. Dans un mode de réalisation préféré, la matrice utilisée peut comprendre une graisse végétale. Les graisses végétales convenant à la mise en oeuvre de l'invention sont les huiles végétales comme l'huile de palme hydrogénée ou la cire d'abeille. Selon un mode de réalisation de l'invention la matrice d'enrobage peut comprendre une cire végétale telle que la cire de carnauba ou la cire de candellila.

Selon un mode de réalisation avantageux, la matrice d'enrobage peut également comprendre une cire minérale, telle que la paraffine. Une fois l'actif enrobé, il est incorporé à la base alimentaire. Selon l'invention, l'appât rodenticide comprend : - jusqu'à 10 % en poids d'au moins un principe actif enrobé, et - au moins 90 % en poids d'une base alimentaire.

Il est parfois nécessaire, pour les poisons à action rapide comme l'alphachloralose, de prévoir une période d'appâtage des rongeurs à l'aide d'un placébo. Ces appâts ne sont alors constitués que de la seule base alimentaire et ne contiennent pas d'actif rodenticide enrobé selon l'invention. Ils ont pour objectif d'habituer le rongeur à consommer l'appât, sans éveiller sa méfiance, et de fidéliser ainsi la quasi-totalité de la population. L'appât contenant l'actif rodenticide est ensuite placé aux mêmes endroits et les rongeurs sont éliminés en une ingestion. La base alimentaire contient préférentiellement en quantités 10 prépondérantes des éléments dits « support », qui constituent la base comestible de l'appât. Ces éléments supports sont de deux types : - des éléments secs : ce sont principalement des céréales comme les farines ou les grains de blé, de maïs, d'orge, de riz et d'avoine. Ces éléments secs peuvent également être de la poudre de carotte, de la farine de poisson, du sucre... 15 - des éléments liants : ce sont principalement des matières grasses végétales ou animales, synthétiques ou naturelles. Ces éléments gras ont pour rôle de lier les éléments secs ensemble et de faciliter la malléabilité de l'appât ainsi produit. On peut citer à titre d'exemples les huiles végétales, la paraffine, les cires végétales ou animales, minérale ou naturelle, les alginates, la gomme de guar ou les graisses 20 animales. La base alimentaire peut également contenir différents additifs optionnels, par exemple et à titre non exhaustif, au moins un agent appétant, au moins un agent amérisant, au moins un conservateur et/ou au moins un colorant. La base peut alors contenir, selon un mode de réalisation préféré de l'invention: 25 - au moins un agent appétant, - au moins un agent amérisant, - au moins un colorant, - au moins un conservateur, et - des éléments secs et des éléments liants, en quantité suffisante pour 100% 30 en poids.

L'incorporation d'au moins un agent appétant additionnel est recommandée pour attirer le rongeur et l'amener à préférer l'appât à sa nourriture habituelle, malgré son naturel méfiant. Les éléments supports remplissent le rôle d'agent appétant, de par leur nature alimentaire. On peut toutefois ajouter d'autres agents pour augmenter l'attractivité de l'appât. On peut citer à titre d'exemple le cumin, le boeuf bouilli, l'extrait de noisette, l'arôme de carotte, le sucre, le fromage et l'huile d'olive. Selon un mode de réalisation avantageux, l'appât contient au moins un agent appétant. Le choix de l'agent appétant ou de l'association d'agents appétants est fonction du rongeur ciblé.

La base contient également au moins un amérisant de sécurité. La présence d'un amérisant a pour objectif de repousser les animaux non ciblés par l'appât ou encore de le faire recracher par les jeunes enfants. À titre d'exemple, on peut citer le benzoate de dénatonium. La base alimentaire peut en outre contenir au moins un colorant choisi 15 parmi les colorants alimentaires courants On peut citer à titre d'exemple les colorants E 102-E133. Elle peut également contenir au moins un conservateur. La présence de conservateur est nécessaire pour protéger les appâts le plus longtemps possible du rancissement et du développement des moisissures, inévitables lorsqu'un aliment 20 est exposé à des conditions d'humidité prolongées. De préférence, le ou les conservateurs sont incorporés à la base alimentaire en quantité inférieure ou égale à 0,2% en poids. On peut citer à titre d'exemple l'acide sorbique, l'hydroxytoluène butylé (BHT), le sorbate de potassium, les nitrates et les parabens. 25 Il est important que les additifs entrant dans la composition de la base alimentaire soient inoffensifs pour l'Homme. En effet, en cas d'ingestion accidentelle, le traitement ne doit se concentrer que sur l'élimination du poison dans l'organisme de l'Homme ou de l'animal et non sur les divers composants. L'invention comprend également un procédé de fabrication d'un appât 30 rodenticide. Selon l'invention, le procédé de fabrication d'un appât rodenticide comprend les étapes suivantes : - l'enrobage d'au moins un principe actif rodenticide sous forme de poudre ou de granule par une matrice d'enrobage constituée d'une graisse végétale ou d'une gomme laque, ledit principe actif sous forme de poudre ou de granule représentant entre 20% et 95% en poids et ladite matrice d'enrobage représentant entre 5% et 80% en poids ; - l'incorporation dudit au moins un principe actif enrobé à ladite base alimentaire. L'actif rodenticide en poudre ou en granule est tout d'abord enrobé par une matrice d'enrobage suivant toute technique d'enrobage bien connue de l'homme du métier. On peut citer, entre autres, les méthodes du pelliculage, du prilling ou la méthode du lit d'air fluidisé. Selon la méthode du lit d'air fluidisé, de l'air chaud soufflé par la partie inférieure permet de mettre en suspension des particules solides dans un réservoir fermé. Une buse de pulvérisation distribue la matrice d'enrobage liquéfiée dans le réservoir. Dans le cas de la gomme laque par exemple, la résine solide est liquéfiée dans de l'eau à une température d'environ 60°C pour obtenir une solution à 30% d'extrait sec de gomme laque. L'air permet d'imposer un mouvement de convexion aux particules au sein du réservoir. Ce mouvement est nécessaire pour assurer une déposition de la matrice homogène à la surface de particules d'actif. L'air chaud permet également de solidifier au fur et à mesure la matrice liquide autour des particules solides. La pulvérisation est arrêtée lorsque la totalité des particules sont recouvertes d'une couche uniforme de matrice d'enrobage ayant une épaisseur satisfaisante. Selon la méthode du «prilling », également appelée méthode du « spray cooling », un mélange contenant la matrice et l'actif est pulvérisé dans une enceinte de pulvérisation. La température du mélange est portée à une température supérieure à la température de fusion de la matrice. Généralement, la température peut être portée à une température supérieure de 10°C par rapport à la température de fusion de la matrice. Parallèlement à la pulvérisation du mélange matrice-actif, de l'air froid est introduit, ce qui provoque la solidification de la matrice autour des particules d'actif. Une étape de filtration est ajoutée pour récupérer les particules d'actif enrobées. Ce procédé convient particulièrement aux graisses végétales. Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, le procédé permet de produire des particules d'actifs enrobés comprenant entre 20% et 95% en poids d'actif rodenticide et 5% à 80% en poids de matrice d'enrobage. De préférence, on opte pour un rapport de 60 à 80% en poids d'actif rodenticide et 20 à 40% en poids de matrice d'enrobage par rapport au poids total de l'actif enrobé. L'actif rodenticide ainsi enrobé est alors prêt à être incorporé aux éléments secs entrant dans la composition de la base alimentaire constituant l'appât. Dans le cas de la fabrication de céréales dispersibles, l'actif rodenticide enrobé est incorporé aux éléments liants destinés à recouvrir et/ou imprégner les graines de céréales. Le procédé de préparation d'un appât selon l'invention peut comprendre 15 en outre la préparation de la base alimentaire. Selon l'invention, le procédé comprend alors les étapes suivantes : - l'enrobage d'au moins un principe actif rodenticide sous forme de poudre ou de granule par une matrice d'enrobage constituée d'une graisse végétale ou d'une gomme laque, ledit principe actif sous forme de poudre 20 ou de granule représentant entre 20% et 95% en poids et ladite matrice d'enrobage représentant entre 5% et 80% en poids ; - le mélange, d'une part, dudit au moins un principe actif ainsi enrobé aux éléments secs entrant dans la composition de la base alimentaire, - le mélange, d'autre part, des éléments lipidiques entrant dans la 25 composition de la base alimentaire, - le mélange desdits éléments lipidiques et desdits éléments secs. On obtient ainsi une base alimentaire contenant un actif rodenticide enrobé. À partir de cette base sont formés les appâts rodenticides selon toute méthode bien connue de l'homme de l'art. 30 5. Description d'un mode de réalisation de l'invention D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante. Le principe général de l'invention repose sur l'enrobage d'un actif rodenticide avant son incorporation dans une base alimentaire, pour la formulation d'un appât rodenticide.

5.1 : Exemples de modes de réalisation de l'invention. Ces exemples de modes de réalisation sont indiqués à titre illustratif et ne constituent en aucun cas une limitation à ce qu'est la présente invention. 10 Exemple 1 : Préparation d'un appât selon l'invention sous la forme d'une pâte rodenticide à base de chloralose encapsulée. On prépare un appât alimentaire selon l'invention, sous forme de pâtons de pâte alimentaire, contenant 4% en poids d'alpha-chloralose préalablement enrobée 15 avant incorporation. La chloralose est un actif sous forme de poudre comprenant en grande majorité l'alpha-chloralose, ainsi que d'autres impuretés. En fonction de la quantité d'alpha-chloralose contenue dans la chloralose et indiquée par le fournisseur, l'homme du métier saura calculer simplement la masse de chloralose 20 à utiliser pour obtenir une concentration massique finale de 4% en alphachloralose dans l'appât. L'actif est enrobé par de l'huile de palme hydrogénée GV60® selon la méthode du «prilling ». Les proportions massiques à mettre en oeuvre pour l'enrobage sont les suivantes : - 60%-70% en poids pour la chloralose et 25 - 30%-40% en poids d'huile de palme hydrogénée GV60®. Pour ce faire, on introduit dans un réservoir de l'huile de palme hydrogénée GV60® portée à une température d'environ 60°C-70°C et mélangée à la chloralose à enrober selon les proportions précitées. Le mélange est pulvérisée par une buse dans le réservoir. En parallèle, de l'air froid est insufflé dans le 30 réservoir. Au contact de l'air froid, l'huile durcit autour des particules de chloralose. Les particules enrobées tombent au fond du réservoir et sont amenées via une conduite à un cyclone permettant de séparer l'air des particules enrobées. L'actif enrobé est ensuite utilisé pour la formulation d'un appât rodenticide selon l'invention.

La composition de l'appât rodenticide selon l'invention est indiquée dans le tableau 1 ci-dessous: Tableau 1 - Composition d'un appât rodenticide sous forme d'une pâte, comprenant 4% d'alpha-chloralose encapsulée. Ingrédient Pourcentage Fonction massique (%) Farine qsp 100% Élément support sec et appétant Matière grasse 40 Élément liant et appétant Alpha-chloralose 4 Actif rodenticide Sucre 5 Agent appétant La farine et le sucre sont progressivement incorporés à la matière grasse préalablement ramollie dans un pétrin. Le mélange se fait à l'aide d'un mélangeur-malaxeur. La chloralose est ajoutée en dernier. On obtient ainsi un appât sous forme de pâte rodenticide, contenant 4% d'alpha-chloralose enrobée. Cette pâte est ensuite découpée pour former des pâtons destinés à être conditionnés sous sachets individuels. On note que cette composition peut également contenir en outre différents additifs comme un ou plusieurs conservateurs, un amérisant de sécurité, au moins un colorant ou des arômes alimentaires. Il est habituel pour l'homme du métier d'adapter la nature et les proportions de tels additifs en fonction des préférences du rongeur ciblé et des conditions d'utilisation et de stockage.

Exemple 2 - Préparation d'un appât selon l'invention sous forme de céréales dispersibles, à base de chloralose encapsulée. On prépare, selon l'invention, un appât sous forme de céréales dispersibles. La chloralose est encapsulée par l'huile de palme GV60®, grâce à la méthode du «prilling », conformément à la méthode indiquée dans l'exemple 1. La composition de l'appât alimentaire sous forme de céréales est indiquée dans le tableau 2 ci-dessous. Tableau 2 - Composition d'un appât rodenticide sous forme de céréales dispersibles, comprenant 4% d'alpha-chloralose encapsulée. Ingrédient Pourcentage Fonction massique (%) Céréales qsp 100% Élément support sec et appétant Huile de maïs 5 Liant, appétant Farine 5 Élément support sec et appétant Alpha-chloralose 4 Actif rodenticide Dans un pétrin, on mélange les céréales et la farine à l'actif encapsulé. L'huile de maïs est progressivement ajoutée pour lier les éléments secs ensemble. Les céréales sont ensuite séchées ou cuites avant d'être ensachées pour la vente. À cette composition peuvent être ajoutés différents additifs comme un ou plusieurs conservateurs, un amérisant de sécurité, au moins un colorant ou des arômes alimentaires.

Exemple 3 - Préparation d'un appât selon l'invention sous forme de bloc, à base de chloralose encapsulée.

On prépare selon l'invention un appât alimentaire rodenticide sous forme d'un bloc de paraffine contenant 4% d'alpha-chloralose enrobée par de l'huile de palme GV60®, conformément à la méthode indiquée dans l'exemple 1. La composition de l'appât est indiquée dans le tableau 3 ci-dessous : Tableau 3 - Composition d'un appât rodenticide sous forme de bloc, comprenant 4% d'alpha-chloralose encapsulée. Ingrédient Pourcentage Fonction massique (%) Farine qsp 100% Élément support sec et appétant Paraffine 25 Élément liant et appétant Alpha-chloralose 4 Actif rodenticide De même, la chloralose préalablement encapsulée est mélangée à la farine avant d'être incorporée progressivement à la paraffine liquide. La base ainsi préparée est refroidie pour que la paraffine durcisse et forme un bloc. Des blocs de taille plus petite sont ensuite découpés en fonction du format et du poids désirés avant emballage pour la commercialisation. De la même manière, différents additifs peuvent être ajoutés à la composition rodenticide citée ci-dessus, comme un ou plusieurs conservateurs, un amérisant de sécurité, au moins un colorant ou des arômes alimentaires. 5.2 Efficacité d'un appât rodenticide selon l'invention. On prépare des échantillons de pâte rodenticide à 4% d'alpha-chloralose encapsulé, ainsi que des échantillons de pâte rodenticide comprenant 7% d'alphachloralose non encapsulée. La base alimentaire est identique entre les pâtes et correspond à la formulation indiquée dans l'exemple 1. Les échantillons de pâte rodenticide, avec ou sans enrobage préalable de la chloralose, sont présentés à des groupes de 10 souris de l'espèce mus musculus, dont 5 mâles et 5 femelles. La consommation de l'appât par les souris est mesurée ainsi que leur taux de mortalité.

Les souris ont consommé 65,6% de plus d'appât comprenant l'actif encapsulé, par rapport à la consommation moyenne de l'appât comprenant l'actif non encapsulé. La mortalité des rongeurs exposés à l'appât contenant l'actif non encapsulé est nulle. En revanche, on obtient 100% d'endormissement en moins d'une heure et 100% de mortalité en moins de 17 heures parmi les souris ayant consommé l'appât à 4% d'alpha-chloralose encapsulée. Ces résultats démontrent, qu'à concentration inférieure, les appâts incorporant l'alpha-chloralose encapsulée sont plus efficaces que les appâts comprenant le même actif non encapsulé.

De par cette amélioration de la consommation, l'actif est consommé en quantité suffisante pour produire ses effets. De plus, l'enrobage permet de protéger l'actif des attaques salivaires et gastriques. Les résultats obtenus attestent de la meilleure efficacité de l'alpha-chloralose enrobé en comparaison avec l'actif non enrobé en concentration deux fois plus importante.15

Claims (10)

1. REVENDICATIONS1. Appât rodenticide comprenant au moins un principe actif rodenticide choisi dans le groupe constitué par les hypnotiques et les anticoagulants caractérisé en ce que ledit au moins un principe actif rodenticide est enrobé par une matrice d'enrobage constituée de graisse végétale et/ou d'une cire minérale ou végétale, et/ou d'une résine, ledit au moins un principe actif enrobé étant incorporé dans une base alimentaire.
2. 2. Appât rodenticide selon la revendication 1 caractérisé en ce que ledit au moins un principe actif rodenticide enrobé comprend : - entre 20% et 95% en poids, de préférence 60% à 80% en poids dudit au moins un principe actif rodenticide et - entre 5% et 80% en poids, de préférence 20% à 40% en poids de ladite matrice d'enrobage.
3. 3. Appât rodenticide selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2 caractérisé en ce qu'il comprend : - jusqu'à 10 % en poids dudit au moins un principe actif enrobé, et - au moins 90 % en poids de ladite base alimentaire.
4. 4. Appât rodenticide selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 caractérisé en ce que ladite matrice d'enrobage comprend une graisse végétale.
5. 5. Appât rodenticide selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que ladite matrice d'enrobage comprend une cire minérale ou végétale.30
6. 6. Appât rodenticide selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que ladite matrice d'enrobage est une résine telle qu'une gomme laque.
7. 7. Appât rodenticide selon l'une des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que ledit au moins un principe actif rodenticide enrobé est l'alphachloralose.
8. 8. Appât rodenticide selon l'une des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que ledit au moins un principe actif rodenticide est un anticoagulant choisi dans le groupe constitué par les dérivés de la coumarine.
9. 9. Appât rodenticide selon l'une des revendications 1 à 8 caractérisé en ce que ladite base alimentaire comprend en outre : - au moins un agent appétant en quantité comprise jusqu'à 10% en poids, - au moins un agent amérisant, - au moins un colorant en quantité, - au moins un conservateur, - des éléments secs et des éléments lipidiques en quantité suffisante pour 100% en poids.
10. 10. Appât rodenticide selon l'une des revendications 1 à 9 caractérisé en ce que ledit appât rodenticide peut se présenter sous la forme d'un bloc, de cérales dispersibles, de granules ou d'une pâte fraîche.25