La présente invention concerne, de façon générale, un ôte-agrafe c'est-à-dire un accessoire de papeterie conçu pour détacher une agrafe qui a été précédemment mise en place en réunissant, par exemple, deux ou plusieurs feuilles de papier. Plus particulièrement, cette invention s'intéresse à un ôte-agrafe qui n'est pas un article indépendant, mais qui se trouve combiné à une agrafeuse et apporte ainsi une fonction complémentaire à l'agrafeuse. Un ôte-agrafe classique, c'est-à-dire conçu comme un article de papeterie indépendant, comprend habituellement deux paires de griffes, articulées l'une à l'autre et aptes à s'entrecroiser à la manière des mâchoires d'une pince, les deux paires de griffes étant prévues pour être engagées sous une agrafe à enlever, de part et d'autre de celle-ci, de manière à la soulever. Cependant, il existe déjà diverses propositions qui combinent une agrafeuse et un dispositif ôte-agrafe. Une première catégorie de réalisations connues consiste à intégrer la fonction ôte-agrafe au mécanisme moteur de l'agrafeuse. En pratique, l'une des paires de griffes du dispositif ôte-agrafe est solidaire d'une partie mobile de l'agrafeuse, elle est ainsi rendue mobile relativement à l'autre paire de griffes, qui se trouve associée à une autre partie de l'agrafeuse. Ainsi, l'une des paires de griffes est notamment solidaire du capot de l'agrafeuse, tandis que l'autre paire de griffes est solidaire de l'embase ou du magasin de l'agrafeuse, les deux paires de griffes se situant dans la partie arrière de cette agrafeuse. A titre d'exemples de telles réalisations, il est fait ici référence aux documents de brevets WO 2006/012666 Al et US 6244489 B1. Ces réalisations sont assez complexes, donc coûteuses, dans la mesure où elles compliquent la fabrication de plusieurs parties constitutives de l'agrafeuse. De plus, leur usage est assez délicat dans la fonction ôte-agrafe , compte tenu de la position occupée par les paires de griffes. D'autres réalisations connues proposent d'adjoindre, à une partie de l'agrafeuse, un bec ou une lame saillante qui doit être glissé sous l'agrafe à enlever. Le bec ou la lame peut être prévu à l'avant ou à l'arrière de l'agrafeuse, selon les réalisations. A titre d'exemples, il est ici fait référence aux documents de brevets GB 2298384 A, US 2675989 et US 4002281. Dans ce genre de réalisations, le bec ou la lame à fonction ôte-agrafe peut être non rétractable donc fixe, ce qui laisse en permanence une partie saillante particulièrement gênante, voire même dangereuse, notamment pour les agrafeuses de poche . La lame à fonction ôte- agrafe peut aussi être prévue rétractable, ce qui supprime tout risque lorsqu'elle n'est pas utilisée, mais dans ce cas les réalisations deviennent de nouveau complexes et coûteuses. Par ailleurs, ce genre de partie saillante à fonction ôte-agrafe nuit à la compacité et à l'esthétique de l'agrafeuse qui en est équipée. La présente invention vise à éviter tous ces inconvénients, et elle a donc pour but de fournir un dispositif ôte-agrafe intégré à une agrafeuse qui puisse représenter une solution particulièrement simple donc économique, et aussi compacte et légère donc adaptée à une agrafeuse de poche , tout en assurant efficacement sa fonction et en préservant aussi l'esthétique de l'agrafeuse. A cet effet, l'invention a pour objet un ôte-agrafe combiné à une agrafeuse avec embase et capot articulé sur l'embase, l'ôte-agrafe étant du genre de ceux comprenant un bec à glisser sous une agrafe à enlever, ledit bec étant porté par une partie de l'agrafeuse, cet ôte-agrafe étant essentiellement caractérisé par le fait que le bec est monté pivotant, sous l'embase de l'agrafeuse dans la région proche de l'articulation du capot de l'agrafeuse, autour d'un axe sensiblement vertical c'est-à-dire perpendiculaire au plan d'étendue de l'embase, ledit bec étant déplaçable par un pivotement d'environ 180° entre une position déployée d'utilisation, saillante vers l'arrière, et une position rétractée de non-utilisation, dans laquelle ce bec prend place dans un logement creusé sous l'embase de l'agrafeuse. Ainsi, l'invention propose un ôte-agrafe intégré à l'agrafeuse et essentiellement constitué par un bec déployable ou rétractable selon un mouvement de rotation suivant un axe vertical de l'agrafeuse. Ce bec rotatif se présente comme une pièce profilée de petite taille, qui s'encastre entièrement dans l'embase de l'agrafeuse lorsqu'il n'est pas utilisé, supprimant ainsi toute partie saillante. La prise en main de l'agrafeuse n'est donc pas modifiée, pour l'utilisateur. Le système de rotation du bec prend place facilement dans la partie arrière de l'embase, et les formes données à cette embase peuvent assurer la retenue du bec, son guidage en rotation et son arrêt dans ses deux positions respectivement déployée et rétractée, séparées par une rotation de 180°. Selon un mode de réalisation de l'ôte-agrafe objet de l'invention, le bec pivotant comporte une partie de forme aplatie et en biseau, s'étendant radialement et prévue pour être glissée sous une agrafe à enlever, et une seconde partie de forme cylindrique servant de pivot de rotation audit bec, cette partie cylindrique comportant, à l'opposé de la première partie, un ergot saillant radialement et coopérant avec une zone complémentaire appartenant à l'embase de l'agrafeuse, pour limiter la rotation du bec pivotant.
Avec un bec pivotant d'une telle configuration, et dans la mesure où l'embase de l'agrafeuse se compose elle-même d'une portion d'embase supérieure et d'une portion d'embase inférieure, il est possible de donner à ces deux portions d'embase des configurations qui permettent, d'une part, un montage aisé du bec pivotant et, d'autre part, une retenue efficace de ce bec dans sa position montée, avec matérialisation des butées qui limitent à un angle de 180° la rotation dudit bec. En particulier, la portion supérieure de l'embase de l'agrafeuse possède avantageusement un orifice circulaire avec une encoche radiale, pour le passage de la partie cylindrique et de l'ergot du bec pivotant, cette partie supérieure de l'embase formant aussi, à la périphérie de son orifice, au moins l'une des butées coopérant avec l'ergot pour limiter la rotation du bec pivotant à environ 180°, tandis que la partie inférieure de l'embase de l'agrafeuse possède un orifice apte à être traversé par la partie cylindrique du bec pivotant, cette portion inférieure comportant aussi, creusé dans sa face inférieure, un évidement apte à loger le bec pivotant en position rétractée de non-utilisation. Le montage du bec pivotant peut ainsi s'effectuer : en introduisant d'abord sa partie cylindrique dans la partie supérieure de l'embase, dans la position relative autorisée par l'ergot du bec et l'encoche correspondante de ladite portion supérieure ; en faisant ensuite pivoter le bec vers l'arrière, pour le mettre en position d'utilisation ; en engageant alors la portion inférieure de l'embase, par l'arrière de l'agrafeuse, de sorte que le bec saillant passe dans 30 l'orifice de cette portion inférieure ; enfin, en rabattant la portion inférieure de l'embase et en l'emboîtant sous la portion supérieure de l'embase. Une fois que les deux portions de l'embase sont ainsi réunies, toute séparation du bec pivotant est empêchée, la rotation de ce bec restant 35 possible mais étant limitée à 180°.
Comme on le comprend, la configuration ici proposée est particulièrement simple et économique, du point de vue constructif et aussi pour le montage, puisqu'elle ne nécessite aucune pièce d'assemblage supplémentaire, la seule configuration du bec pivotant associée à une embase réalisée en deux parties permettant de réaliser toutes les fonctions requises. De toute façon, l'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemples, quelques formes d'exécution de cet ôte-agrafe combiné à une agrafeuse.
Figure 1 est une vue d'ensemble, en perspective, d'une agrafeuse pouvant être équipée d'un ôte-agrafe conforme à la présente invention ; Figure 2 est une vue en plan par-dessus de l'agrafeuse de la figure 1, avec son ôte-agrafe en position rétractée de non-utilisation ; Figure 3 est une vue en perspective du bec pivotant seul ; Figure 4 est une vue en perspective de la portion supérieure de l'embase de l'agrafeuse, représentée seule ; Figure 5 est une vue en perspective de la portion inférieure de l'embase de l'agrafeuse, représentée seule ; Figure 6 est une vue de côté et en coupe illustrant une phase du 20 montage de l'ôte-agrafe sur l'embase de l'agrafeuse ; Figure 7 est une vue en plan par-dessus de la région arrière de l'embase, avec représentation d'une position de butée de l'ôte-agrafe ; Figure 8 est une vue de côté de l'agrafeuse, avec son ôte-agrafe en position déployée d'utilisation ; 25 Figure 9 est une vue partielle en perspective de l'embase de l'agrafeuse, dans une variante de l'invention. En se référant d'abord à la figure 1, l'agrafeuse considérée comprend, de façon généralement connue, une embase allongée 2, un magasin d'agrafes 3 s'étendant au-dessus de l'embase 2, et un capot 4 30 recouvrant l'ensemble, le capot 4 étant articulé autour d'un axe transversal sur la partie arrière de l'embase 2. A l'extrémité antérieure du magasin d'agrafes 3 est prévu un dispositif de poinçon, qui coopère avec une enclume 5 disposée à l'avant de l'embase 2. Le capot 4 sert d'organe d'actionnement manuel de l'agrafeuse. 35 En se référant aussi aux figures 2 et 3, l'agrafeuse considérée est équipée d'un dispositif ôte-agrafe, désigné dans son ensemble par le repère 6, qui se situe sous l'embase 2, dans la partie arrière de cette embase 2 donc dans la région proche de l'articulation du capot 4. Le dispositif ôte-agrafe 6 est du genre bec (et désigné aussi comme tel dans la suite) et se présente sous la forme d'une pièce de petites dimensions, sa longueur étant par exemple d'environ 15 mm pour une hauteur d'environ 12 mm et une épaisseur d'environ 8 mm (pour son encombrement maximal). Ce bec 6 comporte une première partie 7 de forme aplatie et en biseau, qui s'étend radialement et est prévue pour être glissée sous une agrafe à enlever. A l'opposé de l'extrémité rétrécie de la première partie 7, le bec 6 comporte une seconde partie 8 de forme cylindrique, dirigée vers le haut et servant de pivot de rotation audit bec 6. La partie cylindrique 8 comporte, à l'opposé de la première partie 7 autrement dit à son sommet, un ergot 9 saillant radialement. Le bec 6 est réalisable par moulage, en matière synthétique. En position montée, l'axe A de la partie cylindrique 8 du bec 6 est orienté de façon sensiblement verticale, la partie cylindrique 8 prenant place dans l'épaisseur de l'embase 2 de l'agrafeuse. La première partie 7 du bec 6, de forme aplatie et en biseau, est apparente sous l'embase 2, comme le montre la figure 2. Pour permettre le montage du dispositif ôte-agrafe 6, et assurer la retenue de ce dispositif une fois monté, l'embase 2 de l'agrafeuse est composée d'une portion d'embase supérieure 10 et d'une portion d'embase inférieure 11, qui possèdent l'une et l'autre des conformations particulières. La portion d'embase supérieure 10, représentée seule sur la figure 4, présente à l'avant un logement 12 pour l'enclume, et elle possède à l'arrière un orifice circulaire 13, avec une encoche radiale 14. Le diamètre de l'orifice 13 correspond au diamètre de la partie cylindrique 8 du bec 6, tandis que l'encoche 14 est en correspondance avec l'ergot 9 du même bec 6. La portion d'embase inférieure 11, dont le contour horizontal correspond à celui de la portion d'embase supérieure 10, est représentée seule sur la figure 5. Elle comporte divers tenons 15 dirigés vers le haut et prévus pour un assemblage par emboîtement sous la portion d'embase supérieure 10. De plus, dans sa partie arrière, la portion d'embase inférieure 11 possède un orifice circulaire 16, qui se situe coaxialement à l'orifice 13 précité lorsque les deux portions d'embase 10 et 11 sont réunies par emboîtement.
Un évidement 17 de forme oblongue est creusé dans la face inférieure de la portion d'embase inférieure 11, dans la région de l'orifice circulaire 16 de cette portion d'embase 11 ; cet évidement 17 sert de logement pour la première partie 7 du bec 6, du moins en position rétractée ûvoir figure 2. La portion d'embase inférieure 11 peut être réalisée en matière 5 synthétique de faible densité pour améliorer l'adhérence de l'agrafeuse sur un bureau ou toute autre surface de support. Pour le montage de l'ensemble, le dispositif ôte-agrafe 6 est d'abord engagé dans la portion d'embase supérieure 10, après quoi la portion d'embase inférieure 11 est rajoutée et réalise le verrouillage du dispositif 10 ôte-agrafe, c'est-à-dire que le bec 6 ne peut plus être séparé. Plus particulièrement, la partie cylindrique 8 du dispositif ôte-agrafe 6 est d'abord insérée depuis le bas, au travers de l'orifice 13 de la portion d'embase supérieure 10, l'ergot 9 étant en particulier introduit au travers de l'encoche 14. 15 Ensuite, on fait pivoter le dispositif ôte-agrafe 6 autour de son axe A, pour l'amener dans une position angulaire pour laquelle sa première partie 7 est dirigée vers l'arrière û voir les figures 5 et 7. En se référant encore à la figure 6, la portion d'embase inférieure 11 est approchée, par l'arrière et en position inclinée, de telle sorte 20 que la première partie 7 du bec 6 passe dans l'orifice 16 de cette portion d'embase inférieure 11. Enfin, la partie d'embase inférieure 11 est rabattue à l'horizontale contre la portion d'embase supérieure 10, dans laquelle elle s'emboîte finalement par ses tenons 15. 25 La réunion des deux portions d'embase 10 et 11 empêche désormais toute séparation du bec 6, et elle autorise seulement une rotation de ce bec 6 autour de l'axe vertical A entre deux positions angulaires extrêmes, séparées par un angle de rotation de 180°. L'une de ces positions extrêmes est la position rétractée de non- 30 utilisation, montrée par la figure 2, dans laquelle la première partie 7 du bec 6 prend place entièrement dans l'évidement 17 creusé sous la portion d'embase inférieure 11. L'ôte-agrafe se trouve alors parfaitement intégré dans l'encombrement de l'embase 2 de l'agrafeuse, donc dissimulé et ne formant aucune partie saillante risquant de blesser ou de gêner autrement l'utilisateur, 35 lors des manipulations de l'agrafeuse.
Après une rotation de 180° du bec 6 autour de l'axe A, la première partie 7 de celui-ci fait saillie vers l'arrière de l'embase 2 de l'agrafeuse, comme le montre la figure 8. On obtient ainsi la position déployée d'utilisation du dispositif ôte-agrafe. Dans cette position, la première partie 7 du bec 6 peut être glissée sous une agrafe à enlever, puis relevée par un effet de levier afin de détacher l'agrafe. Dans la forme de réalisation décrite jusqu'ici, illustrée par les figures 1 à 8, la portion d'embase supérieure 10 de l'agrafeuse forme uniquement, comme le montre plus particulièrement la figure 7, la butée 18 définissant la position déployée d'utilisation du bec pivotant 6. Comme le montre la figure 2, un bord 19 de l'évidement 17 creusé sous la portion d'embase inférieure 11 de l'agrafeuse constitue la butée pour le bec pivotant 6 dans sa position rétractée de non-utilisation. Sur le bord 19 de l'évidement 7 peut être creusée une petite échancrure annexe 20, laquelle permet à l'utilisateur de placer un doigt ou un ongle afin de pousser le bec pivotant 6, en vue d'amorcer la rotation de ce bec 6 à partir de sa position rétractée de non-utilisation. Des moyens additionnels peuvent encore être prévus, pour freiner ou indexer le bec pivotant 6 dans ses deux positions angulaires extrêmes, à savoir la position rétractée de non-utilisation et la position déployée d'utilisation. Comme le montrent les figures 4 et 7, ces moyens prennent par exemple la forme de petits bossages 21 et 22, prévus dans des positions appropriées sur le bord de l'orifice 13 de la portion d'embase supérieure 10. En position rétractée de non-utilisation, l'ergot 9 est passé sur le bossage 21 tandis que le bec 6 vient en butée contre le bord 19 de l'évidement 17. En position déployée d'utilisation, l'ergot 9 est passé sur le bossage 22 et vient alors contre la butée 18. Dans une variante illustrée par la figure 9, il est prévu, autour de l'orifice circulaire 13 de la portion d'embase supérieure 10 de l'agrafeuse, une surface hélicoïdale 23 montante, s'étendant sur environ une demi- circonférence de l'orifice 13 et terminée par un gradin descendant 24 diamétralement opposé à une butée 25. La surface hélicoïdale 23 coopère avec l'ergot 9 du bec pivotant 6, lors du montage de ce dernier. Comme dans le précédent mode de réalisation, le montage s'effectue en insérant d'abord le bec 6 au travers de l'orifice 13 de la portion d'embase supérieure 10, dans une position angulaire permettant le passage de l'ergot 9 au travers de 15 20 l'encoche 14. Ensuite, on fait tourner le bec 6 autour de son axe A, de sorte que l'ergot 9 glisse et s'élève le long de la surface hélicoïdale 23. Parvenu à l'extrémité haute de cette surface, l'ergot 9 franchit le gradin 24 et retombe ainsi, sans possibilité de retour en arrière. Une fois l'assemblage réalisé, par rajout de la portion d'embase inférieure 11, l'ergot 9 possède une liberté de mouvement angulaire entre le gradin 24 et la butée 25, sur un angle de 180°, ce qui permet de déplacer le dispositif ôte-agrafe entre sa position de non-utilisation et sa position déployée d'utilisation. Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux seules formes d'exécution de cet ôte-agrafe combiné à une agrafeuse qui ont été décrites ci-dessus, à titre d'exemples ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes de réalisation et d'application respectant le même principe. C'est ainsi, notamment, que l'on ne s'éloignerait pas du cadre de l'invention : en modifiant les formes de détail et le matériau constitutif du dispositif ôte-agrafe ; en réalisant les butées et/ou les moyens de freinage ou d'indexation du bec pivotant sous toute forme appropriée ; en adaptant ce dispositif ôte-agrafe sur des agrafeuses de tout type et de toutes dimensions. 25