-1- L'invention concerne la surveillance d'une installation telle qu'un domicile ou un local professionnel. Il est connu de disposer dans une installation un dispositif de surveillance telle qu'une centrale d'alarme, qui peut détecter la survenue d'une situation anormale et en informer un centre de télésurveillance situé à distance. Cette situation anormale est par exemple une intrusion dans l'installation. Le dispositif comprend à cette fin au moins une caméra dont le champ de vision couvre au moins une partie significative de la superficie de l'installation. S'il s'agit d'un domicile, la caméra couvre au moins une pièce ou un lieu de passage du domicile.
Or une telle caméra est souvent ressentie en elle-même comme intrusive par les occupants de l'installation. Elle peut même provoquer chez eux un effet psychologique de répugnance. En effet, comme la caméra est prévue pour communiquer avec le centre de télésurveillance, les occupants ont le sentiment d'être filmés en permanence. Pourtant la caméra est le plus souvent inactive en présence des occupants, l'un d'eux ayant désactivé le dispositif lors de son retour sur les lieux. Dans de nombreux cas, c'est donc seulement lorsque les occupants sont absents que la caméra est active. La gène existe toutefois. Elle est d'autant plus prononcée dans le cas d'un domicile où les occupants ont le sentiment permanent d'être filmés dans leur vie privée, voire dans leur intimité. On constate que cet effet de suspicion ne disparaît pas lorsque le système a été désarmé ou désactivé. En effet, la simple présence de la caméra génère cette méfiance. Un but de l'invention est d'améliorer à cet égard l'intégration des systèmes de surveillance dans les installations, qu'il s'agisse de domiciles ou de locaux professionnels en facilitant l'acceptation de ces systèmes par les occupants. A cet effet, on prévoit selon l'invention un dispositif de surveillance d'une installation, comprenant des moyens aptes à commander une indication, à destination d'un environnement d'une caméra, que la caméra passe d'un état dans lequel elle n'est pas en mesure de recueillir des images à un état dans lequel elle est en mesure d'en recueillir, voire en recueille, et inversement, de sorte que l'indication a lieu sous l'une au moins des deux formes suivantes : - un mouvement d'un obturateur apte à recouvrir un objectif de la caméra ; et - un signal sonore. Ainsi, les occupants de l'installation sont informés du changement d'état de la caméra et savent donc sur-le-champ lorsque celle-ci passe dans l'état où elle est en mesure de filmer. De même, ils sont informés immédiatement lorsque cet état prend fin.
Grâce à cette information donnée aux occupants, la suspicion à l'égard de la caméra peut disparaître. -2- L'avertissement sous forme sonore permet aux occupants d'être informés de ce changement d'état même s'ils ne regardent pas la caméra au moment de ce changement. En fonction du volume choisi pour ce signal sonore, il peuvent même en être avertis lorsqu'ils se trouvent dans une pièce voisine de la pièce dans laquelle se trouve la caméra. Le mouvement de l'obturateur est quant à lui perçu comme particulièrement sécurisant. En effet, lorsque l'obturateur est fermé, l'occupant a la preuve concrète et donc la certitude qu'aucune image de lui ne peut être recueillie par la caméra. Il s'agit d'un mode d'avertissement particulièrement crédible pour l'occupant et donc très convaincant. En outre, l'information à cet égard reste disponible après le changement d'état. En effet, suivant la position occupée par l'obturateur, ouvert ou fermé, c'est pendant tout l'état en question que l'occupant peut savoir si la caméra peut recueillir des images de lui ou pas. Il peut donc à tout moment en regardant la caméra déterminer si celle-ci est active ou inactive.
L'invention améliore donc l'intégration du système d'alarme au sein des installations, qu'il s'agisse de domiciles ou de locaux professionnels. De préférence, les moyens de commande sont aptes à commander l'indication à la fois sous la forme du mouvement de l'obturateur et sous la forme du signal sonore.
Ainsi, le dispositif donne aux occupants les meilleures chances d'être informés du changement d'état de la caméra. Que les occupants soient à proximité directe ou pas de la caméra, qu'ils la regardent ou pas, ils peuvent à tout moment être informés de l'état actif ou inactif qui est le sien. Avantageusement, les moyens de commande sont aptes à commander l'indication sous la forme de signaux sonores différents suivant que la caméra passe de l'état dans lequel elle n'est pas en mesure de recueillir des images à l'état dans lequel elle est en mesure d'en recueillir, ou l'inverse. L'occupant peut ainsi facilement identifier et distinguer le passage à l'état actif et le passage à l'état inactif. De plus, s'il n'avait pas perçu le passage à l'état actif, il reconnaît au signal sonore le passage à l'état inactif sans le confondre avec le passage à l'état actif. De préférence, la caméra comprend les moyens de commande. Avantageusement, la caméra comprend des moyens d'émission du signal sonore.35 -3- Avantageusement, le dispositif comprend plusieurs caméras et les moyens de commande sont aptes à commander l'indication au moyen de signaux sonores différents pour les caméras respectives. Ainsi, l'occupant pourra identifier en fonction du signal sonore émis celle des caméras qui a changé d'état, en reconnaissant le signal sonore qui lui est associé. On prévoit également selon l'invention un procédé de surveillance d'une installation dans lequel on commande une indication, à destination d'un environnement d'une caméra, que la caméra passe d'un état dans lequel elle n'est pas en mesure de recueillir des images à un état dans lequel elle est en mesure d'en recueillir, voire en recueille, et inversement, de sorte que l'indication a lieu sous l'une au moins des deux formes suivantes : - un mouvement d'un obturateur apte à recouvrir un objectif de la caméra ; et - un signal sonore. On prévoit aussi selon l'invention un programme comprenant des instructions pour la mise en oeuvre de ce procédé, un support d'enregistrement de données comprenant sous forme enregistrée un tel programme et enfin une mise à disposition d'un tel programme sur un réseau de télécommunication en vue de son téléchargement. D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront encore dans la description suivante d'un mode préféré de réalisation donné à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés sur lesquels : - la figure 1 est une vue schématique d'un système de télésurveillance comprenant un dispositif selon l'invention ; - la figure 2 est une vue en perspective d'une des caméras faisant partie du système de la figure 1 ; et - la figure 3 est une vue schématique de la caméra de la figure 2. Dans le présent exemple, comme illustré à la figure 1, le système de télésurveillance 2 selon l'invention comprend un dispositif de surveillance 4 ainsi qu'un centre de télésurveillance 6. Le dispositif 4 est situé dans une installation ou un site à surveiller. Il s'agit en l'espèce d'une habitation 8 mais il pourrait s'agir d'un lieu à usage professionnel. Plus généralement, l'installation est un espace prédéterminé à surveiller. Le dispositif pourrait également être situé à proximité de l'installation sans être à l'intérieur de cette dernière. L'installation 8 comprend en l'espèce quatre pièces 11, ce nombre pouvant naturellement varier.
Le dispositif 4 comprend un boîtier 10 contenant des moyens informatiques classiques tels qu'une unité centrale, un écran, un clavier et une mémoire éventuellement -4- sous la forme d'un disque dur ou d'une mémoire flash. Ce boîtier forme une centrale d'alarme. Le dispositif 4 comprend également un ou plusieurs organes de détection de mouvement et/ou de visualisation de différentes zones de l'installation. Il s'agit de caméras qui sont en l'espèce au nombre de cinq dans l'habitation 8. On pourra varier ce nombre, le dispositif pouvant comprendre au minimum une caméra. Le dispositif comprend ici une caméra 12 par pièce sauf dans la pièce inférieure droite où deux caméras sont présentes. On pourra prévoir que les caméras 12 fonctionnent dans le rayonnement visible ou dans le rayonnement infrarouge. En l'espèce, dans chaque pièce où il y a une seule caméra la caméra fonctionne dans le visible. Dans la pièce dotée de deux caméras, l'une d'elles fonctionne dans le visible et l'autre fonctionne dans l'infrarouge. On pourra prévoir plus généralement que le dispositif comprend une ou plusieurs caméras fonctionnant dans le visible et/ou une ou plusieurs caméras fonctionnant dans l'infrarouge.
Chacune des caméras fonctionnant dans le visible est apte à transmettre à la centrale 10 une image de son champ de vision. La ou chaque caméra fonctionnant dans l'infrarouge est apte à détecter un changement brutal de rayonnement dans son champ de vision, à transmettre à la centrale 10 des données sur le rayonnement dans son champ de vision et/ou sur ce changement, voire à localiser d'où provient ce changement de rayonnement. Chacune des caméras 12 est apte à transmettre à la centrale 10 les données qu'elle recueille ainsi. Cette transmission se fait dans le présent exemple par le moyen d'une liaison radio sans fil mais on pourra prévoir au contraire que la transmission a lieu suivant un mode filaire.
La centrale 10 comprend des moyens pour traiter les signaux ainsi reçus et pour en tirer un diagnostic sur la situation relative à l'installation. Elle pourra ainsi déterminer si la situation est normale ou bien si au contraire elle est anormale. Si par exemple un intrus a pénétré dans l'installation et que sa présence est décelée par au moins l'une des caméras, cette présence est qualifiée par la centrale de situation anormale. La centrale 10 en informe alors le centre 6. Pour cela, le dispositif 4 comprend une passerelle résidentielle 14 reliée à la centrale 10 et apte à faire transiter les communications provenant de cette dernière vers un réseau de télécommunication 20 tel que le réseau Internet. Cette mise en communication se fait en l'espèce au moyen d'appels téléphoniques transitant au moins en partie par le réseau Internet. La centrale 10 -5- comprend à cette fin des moyens classiques connus en eux-mêmes pour émettre de telles communications et en recevoir. Le dispositif 4 est automatisé et fonctionne sans l'intervention d'un opérateur ou d'un résident de l'installation. Ce dernier peut toutefois, s'il le souhaite, intervenir sur le dispositif, par exemple au moyen du clavier et en obtenant des informations sur l'écran. Il peut notamment décider de désactiver le dispositif, par exemple lorsqu'il arrive dans l'installation ou l'activer s'il la quitte. Le centre 6 est situé à distance et même le plus souvent à grande distance du dispositif 4 par exemple à au moins 1 km voire à plusieurs kilomètres. Tout comme le dispositif 4, le centre 6 est automatisé. Toutefois, en l'espèce, une personne telle qu'un opérateur, a pour rôle d'en surveiller le bon fonctionnement et de traiter une situation anormale, si elle survient, par exemple en déclenchant une alerte. Le centre 6 comprend lui aussi des moyens informatiques de traitement et en particulier un ou plusieurs ordinateurs. En général, un même centre 6 sera associé via le réseau 20 à plusieurs dispositifs du type du dispositif 4, par exemple plusieurs dizaines ou plusieurs centaines. Le centre 6 est apte à émettre ou à recevoir des appels téléphoniques transitant via le réseau 20. Le centre est apte, par exemple sur demande de l'opérateur, à recevoir des données provenant du dispositif 4, par exemple des images des caméras 12. On va maintenant décrire plus en détail les caméras 12 en référence aux figures 2 et 3. Chaque caméra comprend un corps 22 et un objectif 24 fixé au corps et comprenant au moins une lentille. La caméra comprend un obturateur 26 comportant un cache 28 et un mécanisme d'obturation non illustré apte à changer la position ou la configuration du cache pour le faire passer de la position ouverte à la position fermée et inversement. Lorsque l'obturateur est ouvert, le cache dégage l'objectif et permet à la caméra de recueillir des images dans son champ de vision. Lorsqu'il est obturé, le cache recouvre l'objectif 24 et empêche la caméra de recueillir de telles images. Chaque caméra 12 comprend en outre des moyens pour émettre un son prédéterminé. Ces moyens comprennent en l'espèce un buzzer 30. Il pourrait s'agir alternativement d'un haut-parleur. La caméra comprend enfin des moyens informatiques et automatisés de commande 34 aptes à commander l'obturateur 26 et le buzzer 30. Chacune des caméras 12 peut présenter alternativement un état que nous qualifierons d'inactif dans lequel elle n'est pas en mesure de recueillir des images et un état actif dans lequel elle est au contraire en mesure de recueillir des images. On pourra même convenir que dans un tel état elle recueille effectivement des images et donc filme -6- ce qui se déroule dans son champ de vision. En effet, on peut imaginer que dans l'état actif, la caméra est prête à filmer mais ne le fait pas nécessairement: elle attend par exemple à cette fin un ordre de la centrale 10 ou du centre 6. Au contraire, on peut prévoir que la caméra filme pendant toute la période durant laquelle elle se trouve à l'état actif.
Ainsi, suivant le paramétrage que l'on voudra donner au dispositif 4, on pourra prévoir que l'état actif de chaque caméra correspond à une situation dans laquelle la caméra est apte à recueillir des images mais n'en recueille pas nécessairement à chaque instant, voire n'en recueille pas du tout. A l'inverse, on pourra prévoir que l'état actif est un état dans lequel la caméra recueille en continu des images.
Dans le présent procédé de surveillance, dès que l'une quelconque des caméras 12 passe de l'état inactif à l'état actif, les moyens de commande 34 de cette caméra commandent à la fois le buzzer 30 et l'obturateur 26. Le signal sonore du buzzer a une intensité située par exemple entre 10 et 30 dB et de préférence de 20 dB. Il est perceptible par le ou les occupants 36 de l'installation qui se trouvent dans l'environnement immédiat de la caméra concernée. On entend par "environnement de la caméra" une zone centrée sur cette dernière et ayant par exemple un rayon maximal à partir de la caméra compris entre 1 m et 20 m. Les occupants sont donc ainsi avertis du changement d'état par le signal sonore. De même, l'ouverture de l'obturateur 26 provoque le mouvement du cache 28.
Si l'occupant 36 observe à cet instant la caméra, il voit donc que le cache change de position. Ensuite, pendant que la caméra est à l'état actif, l'occupant peut à tout moment observer sur cette dernière au vu de la position du cache que l'état de la caméra est toujours actif. Inversement, lorsque la caméra passe de l'état actif à l'état inactif, les moyens de commande commandent pareillement le buzzer 30 et l'obturateur 26 pour l'émission d'un signal sonore et cette fois l'obturation de l'objectif. Ce signal sonore sera de préférence différent du signal sonore émis lors du passage à l'état actif. Dans le présent exemple, chacune des caméras 12 est agencée de sorte qu'elle est apte à émettre des signaux sonores différents de ceux des autres caméras du dispositif. Chacun des occupants de l'installation 8 peut donc détecter, en reconnaissant ces signaux sonores, qui sont toujours les mêmes pour chaque caméra, quelle caméra a changé d'état. En l'espèce, chacune des caméras est également dotée d'un dispositif d'éclairage 38 sur sa face avant, comprenant par exemple une diode électroluminescente ou LED. Cette diode est allumée pendant que la caméra est à l'état actif et éteinte lorsque la caméra est à l'état inactif. -7- A titre de variante, on pourra envisager que chaque caméra émet pendant tout le temps elle demeure à l'état actif un signal sonore (qui peut être périodique, par exemple sous la forme d'un "bip-bip") ayant par exemple une intensité réduite par rapport au signal qui est émis lors d'un changement d'état. L'émission permanente de ce signal sonore permet aux occupants situés dans le voisinage immédiat de la caméra de savoir que celle-ci est active. On pourra prévoir que le dispositif 4 est agencé pour permettre de visionner à distance sur un appareil vidéo 40 au moyen de l'une des caméras 12 ce qui se passe dans le champ de vision de cette caméra. Cet appareil 40 sera par exemple un téléphone mobile, un PDA ou un ordinateur portable. Cette fonctionnalité de préférence ne sera offerte qu'à une personne disposant de droits sur l'installation à surveiller. Il s'agira par exemple d'un dirigeant ou d'un employé de la société ayant ses locaux dans l'installation surveillée, ou bien dans le cas d'un domicile de l'un des membres de la famille. Cette surveillance se fait au moyen de la mise en communication de l'appareil 40 avec une antenne 42 reliée au réseau 20 (directement ou indirectement via un autre réseau de télécommunications) antenne qui est ainsi elle-même mise en communication avec la centrale 10. Un père de famille éloigné de son domicile peut par exemple observer momentanément les autres membres de la famille au domicile et s'assurer que la situation est en ordre. Les occupants du domicile seront prévenus par les moyens décrits plus haut, lorsque chaque caméra passe à l'état actif, qu'ils sont filmés ou susceptibles de l'être. Le procédé selon l'invention pourra être mis en oeuvre par le biais d'instructions émanant de programmes d'ordinateurs enregistrés sur un support d'enregistrement de données par exemple du type à mémoire flash, CD ou DVD. On pourra prévoir de mettre un tel programme à disposition en vue de son téléchargement sur un réseau de télécommunication tel que le réseau Internet ou un réseau sans fil. Des mises à jour du programme pourront ainsi être envoyées par ce réseau aux centrales 10 et aux caméras 12. L'invention est applicable aux procédés et dispositifs de surveillance des personnes dépendantes et/ou à autonomie réduite telles que les personnes âgées ou handicapées. Bien entendu, on pourra apporter à l'invention de nombreuses modifications sans sortir du cadre de celle-ci. On pourra prévoir que les moyens de commande sont aptes à commander l'indication seulement sous la forme d'un mouvement de l'obturateur apte à recouvrir l'objectif de la caméra, et non sous la forme d'un signal sonore. Inversement, on pourra -8- prévoir que les moyens de commande sont aptes à commander l'indication seulement sous la forme du signal sonore, sans donc un mouvement d'obturateur. On pourra prévoir en variante que la commande de l'émission du signal sonore et de l'obturation de la caméra se fait par la centrale 10 et non par les moyens de 5 commande de la caméra elle-même.