La présente invention concerne un tapis d'isolation phonique pour véhicule, notamment pour véhicule automobile, et un dispositif de sécurité pour véhicule comprenant un tel tapis d'isolation phonique et un repose-pied apte à subir un mouvement de recul sous l'effet d'une déformation d'une partie avant dudit véhicule. Un repose-pied de véhicule automobile est généralement implanté entre une partie d'un tablier et un plancher du véhicule, à l'intérieur de l'habitacle du véhicule, et comporte une semelle plane rigide adaptée pour recevoir le pied du conducteur du véhicule ; ladite semelle étant inclinée vers l'avant du véhicule selon un angle prédéterminé par rapport au plancher. Lors d'un choc frontal du véhicule, notamment à vitesse élevée, les déformations du bloc avant du véhicule ainsi que le déplacement d'éléments rigides, tel que le moteur, vers l'arrière du véhicule provoquent des intrusions souvent importantes au niveau du tablier et faibles au niveau du plancher du véhicule. Cette variation des profils d'intrusion à différentes hauteurs provoque l'augmentation de l'angle d'inclinaison mentionné ci-dessus. En outre, dans ce type de collisions frontales, les corps des passagers, et plus particulièrement du conducteur, se déplacent brutalement vers l'avant du véhicule, même s'ils sont retenus par des ceintures de sécurité.
Sous l'effet combiné de l'intrusion du tablier et de l'avancée du conducteur, le membre inférieur gauche du conducteur, dont le pied est en appui sur la semelle inclinée du repose-pied, subit une torsion au niveau de la cheville susceptible d'engendrer des lésions importantes sur ce membre inférieur, notamment du type dorsi-flexion de la cheville.
Pour éviter les lésions du membre inférieur gauche du conducteur lors d'une collision frontal du véhicule, il est connu notamment du document FR 2 820 699 Al de proposer un repose-pied dit actif, c'est-à-dire un repose-pied apte à subir un mouvement de recul sous l'effet d'une déformation de l'avant dudit véhicule, et plus particulièrement sous l'effet de l'intrusion du tablier. Ce repose-actif comporte des moyens pour faire déplacer la semelle rigide selon la même inclinaison par rapport au plancher, lors de l'intrusion du tablier, permettant ainsi au repose-pied de reculer sans refermer l'angle de la cheville et donc provoquer une dorsi-flexion de la cheville. La figure 1 illustre de manière schématique un repose-pied actif 100 connu, qui est implanté entre une partie d'un tablier 2 et le plancher 3 d'un véhicule automobile. Ce repose-pied actif 100 comporte une semelle rigide plane 110 destinée à supporter le pied d'un conducteur en étant inclinée vers l'avant du véhicule selon un angle A donné par rapport au plancher 3. Cette semelle rigide 110 est reliée à son extrémité supérieure 111 au tablier 2 par une liaison 113, par exemple du type liaison pivot. L'extrémité inférieure 112 de la semelle rigide 110 est libre par rapport au plancher 3. Sous l'effet d'un choc frontal, les efforts résultants du choc et illustrés par la flèche F conduisent à ce que la partie haute du tablier 2 rentre dans l'habitacle du véhicule et, notamment grâce à la liaison 113, l'extrémité inférieure 112 glisse le long du plancher, vers l'arrière du véhicule, de sorte que le repose-pied actif 100 recule dans l'habitacle tout en conservant sensiblement la même inclinaison A par rapport au plancher 3. Un tel repose-pied actif 100 permet de ne pas refermer l'angle de la cheville et de limiter les lésions sur le membre inférieur correspondant. Néanmoins, ce mouvement de recul du repose-pied actif 100, et plus particulièrement de son extrémité inférieure libre 112, peut être gêné par un tapis d'isolation phonique classique 400 rapporté sur le plancher 3 du véhicule et dont une partie avant s'étend en regard de l'extrémité libre 112 du repose-pied 100. Ce tapis d'isolation 400 comprend généralement une couche isolante 401, formée d'une pièce en mousse compacte, interposée entre le plancher 3 et une couche d'aspect 402, du type moquette, rapportée sur ladite couche isolante 401. En cas de choc, l'extrémité inférieure 112 du repose-pied actif 100 vient en butée contre cette couche de mousse 401, ou du moins exerce un effort de compression sur cette couche de mousse 401, lors de son mouvement de recul, c'est-à-dire lors de son mouvement de translation vers l'arrière du véhicule selon une direction longitudinale audit véhicule. La position de cette couche de mousse 401 devant le repose-pied 100, voire autour de ce dernier, et sa composition et/ou densité font que cette couche de mousse 401 limite voire empêche un recul suffisant du repose-pied 100 pour pouvoir conserver son inclinaison A et éviter des lésions sur le membre inférieur gauche du conducteur. La présente invention a notamment pour but de pallier cet inconvénient, et consiste pour cela en un tapis d'isolation phonique destiné à être rapporté sur un plancher d'un véhicule équipé d'un repose-pied apte à subir un mouvement de recul sous l'effet d'un choc provoquant la déformation d'une zone avant dudit véhicule, caractérisé en ce qu'il comprend au moins une zone de moindre résistance conçue pour pouvoir se déformer sous un effort de compression imposé par le recul du repose-pied de manière à permettre à ce dernier de poursuivre complètement son mouvement de recul. Les zones de moindre résistance peuvent avantageusement être ménagées dans une couche isolante du tapis d'isolation phonique. Cette couche isolante, généralement en mousse, est rapportée sur le plancher du véhicule, notamment par un procédé de fixation du type collage. Cette couche isolante peut entourer le repose-pied ou être placée face au repose-pied dans l'habitacle du véhicule.
Ainsi, le tapis d'isolation phonique permet au repose-pied de reculer suffisamment pour que ce dernier conserve son inclinaison lors d'un choc frontal sur le véhicule, et donc pour que le membre inférieur gauche du conducteur ne subisse pas de lésions du type dorsi-flexion de la cheville. Cet effet est obtenu grâce à ces zones de moindre résistance avantageusement ménagées dans la couche isolante et qui se déforme sous l'effort imposé par le repose-pied de sorte à permettre son libre recul dans l'habitacle ; étant donné que l'on entend par zone de moindre résistance une zone possédant une résistance moindre à un tel effort de compression (ou une plus grande aptitude à se déformer sous un tel effort) par rapport à l'environnement dans lequel est ménagée cette zone. Dans le cas de zones de moindre résistance ménagées dans la couche isolante, ces zones possèdent une résistance moindre à un effort de compression que la matière principale formant la couche isolante, comme la mousse, Dans un mode de réalisation particulier, la ou les zones de moindre 25 résistance comprennent au moins un évidement ménagé dans la couche isolante. Ainsi, lorsque le repose-pied recule, il écrase la couche isolante conduisant à sa compression ; cette compression du tapis étant facilitée par le ou les évidement(s). 30 Avantageusement, la ou les zones de moindre résistance comprennent plusieurs évidements successifs dans une direction sensiblement parallèle à la direction de recul du repose-pied, c'est-à-dire à la direction longitudinale du véhicule. Ainsi, les évidements s'écrasent successivement les uns à la suite 35 des autres lors du recul du repose-pied qui vient compresser ce tapis dans la direction longitudinale du véhicule.
Selon une caractéristique, ledit ou au moins un évidement débouche sur au moins l'une des faces de la couche isolante, comme par exemple la face inférieure de la couche isolante destinée à venir en appui contre le plancher.
De la sorte, la couche isolante offre une surface supérieure pleine, c'est-à-dire sans ouverture pour conserver ses propriétés d'isolation phonique, tout en présentant des évidements adaptés pour permettre le recul suffisant du repose-pied. Ces évidements présentent l'avantage d'être de réalisation simple, notamment lorsque cette couche de mousse est produite par un procédé de moulage. Afin que le conducteur qui pose son pied sur le tapis d'isolation phonique ne ressente pas les évidements, et ainsi que le tapis conserve une raideur verticale pour supporter le pied, la ou les zones de moindre résistance présentent une géométrie adaptée pour que le tapis conserve une certaine raideur verticale. Dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention, la couche isolante comporte une partie avant nervurée, destinée à être positionnée en face du repose-pied. Les nervures de cette partie avant délimitent ainsi des évidements tels que décrits ci-dessus, de sorte que cette partie avant forme une zone de moindre résistance avec les mêmes avantages que ceux mentionnés ci-dessus. De façon avantageuse, la partie avant nervurée est formée d'une succession de rainures et de nervures dans une direction sensiblement 25 parallèle à la direction de recul du repose-pied. Selon une caractéristique, les nervures sont sensiblement parallèles et normales à la face supérieure de la couche isolante opposée au plancher. Selon une autre caractéristique, les nervures sont de hauteur 30 croissante à partir de la première nervure destinée à être la plus proche du repose-pied, afin notamment de proposer une résistance variable à l'enfoncement du repose-pied dans le tapis et de s'adapter à la forme du plancher Dans une réalisation particulière, le tapis d'isolation phonique 35 comprend une couche d'aspect, par exemple du type moquette, rapportée sur la face supérieure de la couche isolante, opposée au plancher. Cette couche d'aspect peut être conçue pour recouvrir au moins partiellement le repose-pied, et peut être fixée sur la couche isolante, notamment par collage. Cette couche d'aspect est donc posée sur la couche isolante et présente une certaine rigidité. Cette couche d'aspect limite donc la déformation de la couche d'isolation vers le haut, car cette couche d'aspect offre une résistance à cette déformation. Ainsi, dans une telle réalisation, les zones de moindre résistance sont d'autant plus nécessaires car elles offrent pour la couche isolante des possibilités de déformation supplémentaires pour permettre le recul du repose-pied.
La présente invention concerne également un dispositif de sécurité pour véhicule, comprenant un repose-pied et un tapis d'isolation phonique tels que décrits ci-dessus. D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée ci-après, d'un exemple de mise en oeuvre non limitatif, faite en référence aux figures annexées dans lesquelles : - la figure 1, déjà décrite, est une vue schématique de côté d'un repose-pied connu implanté entre une partie d'un tablier et le plancher d'un véhicule, avec un tapis d'isolation phonique connu rapporté sur ledit plancher ; - la figure 2 est une vue schématique de côté d'un repose-pied connu implanté entre une partie d'un tablier et le plancher d'un véhicule, avec un tapis d'isolation phonique, conforme à l'invention, rapporté sur ledit plancher ; - la figure 3 est une vue de côté d'un dispositif de sécurité 25 comprenant un repose-pied et un tapis d'isolation phonique conforme à l'invention. Sur la figure 2 est représenté schématiquement un repose-pied actif 1 implanté entre une partie d'un tablier 2 et le plancher 3 d'un véhicule automobile. Ce repose-pied 1 comporte une semelle rigide plane 10 destinée à 30 recevoir le pied (non représenté) d'un conducteur en étant inclinée vers l'avant du véhicule selon une inclinaison A donnée par rapport au plancher 3. La semelle plane 10 présente deux extrémités, respectivement supérieure 11 et inférieure 12. L'extrémité supérieure 11 est reliée au tablier 2, et plus particulièrement à la partie haute du tablier 2, au moyen d'une liaison 35 13, par exemple du type liaison pivot. L'extrémité inférieure 12 est libre par rapport au plancher 3, de sorte à pouvoir glisser sur ledit plancher 3, ou du moins se déplacer linéairement par rapport à ce plancher 3. Cette extrémité inférieure 12 est située proche du plancher 3. En face du repose-pied 1 est disposé un tapis 4 d'isolation phonique conforme à l'invention. Ce tapis 4 est rapporté sur le plancher 3 et présente une face avant 40 en regard de l'extrémité inférieure 12 du repose-pied 1. En cas de choc frontal et d'intrusion du tablier 2 dans l'habitacle sous un effort F donné, la semelle plane 10 recule dans l'habitacle, selon une direction longitudinale du véhicule vers l'arrière, et son extrémité inférieure 12 subit le même mouvement de recul. De la sorte, le repose-pied 1 vient buter contre la face avant 40 du tapis 4 au niveau de son extrémité libre 12, et impose ainsi un effort de compression audit tapis 4. Le tapis 4 comprend, conformément à l'invention, des zones de moindre résistance 43, 44 pour que le tapis 4 ne s'oppose pas au recul du repose-pied 1 sur une distance de sécurité prédéterminée, et conserve ainsi sensiblement son inclinaison A. Ce tapis 4 comporte une couche isolante 41, qui permet notamment d'insonoriser l'habitacle, et une couche d'aspect 42, de moindre résistance, qui permet de respecter les contraintes esthétiques dans l'habitacle.
La couche isolante 41 présente une face inférieure 45 fixée, par exemple par collage, sur le plancher 3 et une face supérieure 46 opposée sur laquelle est rapportée la couche d'aspect 42. La couche d'aspect 42 peut être collée, au moins partiellement, sur la couche isolante 41. En outre, la couche d'aspect 42 peut se prolonger pour couvrir, au moins partiellement, la semelle rigide 10 du repose-pied 1. La couche d'aspect 42 peut être du type moquette. La couche isolante 41 peut être réalisée en mousse et peut être obtenu par des procédés de moulage du type connu. Des rainures 43, formant zones de moindre résistance, sont ménagées dans la couche isolante 41, ces rainures 43 débouchant au niveau de la face inférieure 45 cette couche isolante 41. Les rainures 43 ne débouchent par contre pas au niveau de la face supérieure 46 de la couche isolante 41, de sorte à offrir une surface supérieure 46 pleine, soit sans trou, pour le collage de la couche d'aspect 42 et pour l'isolation phonique de l'habitacle.
Les rainures 43 sont ménagées dans une partie avant 47 située directement en face du repose-pied 1. Les rainures 43 s'étendent selon une direction transversale du véhicule, autrement dit de droite à gauche. Ces rainures 43 sont ménagées successivement dans la direction longitudinale du véhicule, c'est-à-dire qu'elles sont ménagées les unes à la suite des autres dans la direction de translation du repose-pied 1 en cas de choc frontal. Ces rainures 43 sont délimitées par des nervures 44, formant des parois dans l'épaisseur de la couche isolante 41 saillantes par rapport à sa surface supérieure 46. La partie avant 47 forme donc une partie nervurée. La géométrie des rainures 43, telles que leurs dimensions (profondeur, largeur, longueur) ou leur forme, et la géométrie des nervures 44, telles que leurs dimensions (hauteur, épaisseur, largeur) ou leur forme, sont déterminées pour que la partie avant nervurée 47 puisse se comprimer et/ou s'écraser de manière adéquate pour que le repose-pied recule en conservant sensiblement son inclinaison. En outre, les nervures 44 peuvent être de hauteur adaptée pour être en appui contre le plancher 3 et également pour présenter une raideur verticale prédéterminée. Le but est que le tapis 4 conserve une certaine raideur verticale, pour que le conducteur puisse poser un pied sur le tapis sans ressentir pour autant les rainures 43 et que son pied s'enfonce dans le tapis 4. Un tel tapis 4 peut être obtenu par un procédé de fabrication remarquable en ce qu'il comprend une étape consistant à ménager au moins une zone de moindre résistance telles que décrites ci-dessus, c'est-à-dire conçue pour pouvoir se déformer sous un effort de compression imposé par le recul du repose-pied 1 ; une telle étape de ménagement d'une zone de moindre résistance consistant notamment à ménager au moins un évidement tel que décrit ci-dessus, par exemple dans la couche isolante 41. Dans le cas d'une couche isolante 41 présentant une partie avant nervurée 47, cette étape consiste à ménager des nervures 43 dans cette partie avant 47, par exemple à l'aide d'un moule adéquat si cette couche 41 est obtenue par un procédé de moulage. Dans une variante non illustrée, l'extrémité inférieure 12 du repose- pied 1 est au moins partiellement noyée dans la couche isolante 41. Cette couche isolante 41 n'en présente pas moins des zones de moindre résistance, telles que les rainures décrites ci-dessus, pour permettre un recul de sécurité suffisant du repose-pied en situation de choc frontal. Dans ce cas, le repose-pied 1 ne vient pas buter contre la face avant 40 du tapis 4, mais exerce tout de même un effort de compression à l'intérieur de la couche isolante 41 ; cette compression étant facilitée par les zones de moindre résistance pour faciliter le recul du repose-pied 1. Dans un autre mode de réalisation, les zones de moindre résistance sont constituées d'une portion de mousse de moindre densité, par rapport au reste de la couche isolante. Ainsi, la couche isolante n'est plus formée d'une pièce monobloc, mais d'une combinaison de pièces aux propriétés mécaniques distinctes. Bien entendu l'exemple de mise en oeuvre évoqué ci-dessus ne présente aucun caractère limitatif et d'autres détails et améliorations peuvent être apportés au tapis d'isolation phonique selon l'invention, sans pour autant sortir du cadre de l'invention où d'autres types de zones de moindre résistance peuvent être réalisées, comme par exemple d'autres formes d'évidements dans la couche isolante.