1 La présente invention concerne une agrafe d'ostéosynthèse en matériau
hyperélastique ou à mémoire de forme, particulièrement destinée à la chirurgie correctrice de l'hallux valgus. Elle peut cependant être employée pour tout autre technique d'ostéosynthèse pour laquelle elle s'avérerait efficace. L'invention concerne également un guide de perçage utilisable pour la pose de cette agrafe. Pour effectuer le maintien en position de deux parties d'os après une ostéotomie, notamment à l'occasion d'une chirurgie correctrice de l'hallux valgus, il est bien connu d'utiliser des agrafes hyperélastiques ou à mémoire de forme. Une telle agrafe comprend deux branches latérales et une branche centrale reliant ces branches latérales, chaque branche latérale étant destinée à être insérée dans l'une des deux parties d'os,. Une agrafe connue comprend, au niveau de sa branche centrale, un oeillet passant, par mémoire de forme, d'une forme allongée avant implantation à une forme contractée après implantation, de telle sorte que les deux branches latérales de l'agrafe soient rapprochées l'une de l'autre. Ces dernières pivotent également légèrement après implantation, de telle sorte que leurs extrémités libres convergent l'une vers l'autre, réalisant une certaine mise en compression des interfaces des deux parties d'os générées par l'ostéotomie. Cette agrafe a pour inconvénient de ne pas être parfaitement appliquée contre les parties d'os après implantation et donc d'avoir un encombrement gênant pour les tissus mous environnants. De plus, la pression exercée par le pivotement des branches latérales sur les corticales des deux parties d'os génère une tendance de cette agrafe à s'expulser. En outre et surtout, cette agrafe ne maintient qu'imparfaitement les deux parties d'os, particulièrement à l'égard du pivotement d'une partie d'os par rapport à l'autre dans le sens longitudinal, et les interfaces osseuses ne sont pas parfaitement maintenues en application l'une contre l'autre. Une autre agrafe connue comprend une branche centrale en "S" ou en ligne brisée, dont les inflexions s'accentuent après implantation, par mémoire de forme, réalisant également un rapprochement des deux branches latérales de l'agrafe. 2 Les inconvénients de cette agrafe sont sensiblement les mêmes que ceux de l'agrafe précédente, avec en supplément une déformation de la branche centrale pouvant inclure un certain vrillage, lequel peut entraîner un positionnement défectueux des deux parties d'os l'une par rapport à l'autre.
Pour poser l'une ou l'autre de ces agrafes, le praticien doit réaliser l'ostéotomie puis l'ostéosynthèse des deux parties d'os, ce qui n'est pas très aisé étant donné que le fragment distal est instable et que le guide de perçage utilisé pour préparer les trous d'insertion des branches latérales des agrafes doit être appliqué sur ces fragments instables. II en résulte que ce guide de perçage est très souvent mal centré par rapport aux parties d'os, ce qui oblige le praticien et son assistante à avoir recours soit à des daviers, soit à des broches de fixation temporaire, induisant ainsi des gestes supplémentaires et un encombrement du site opératoire, et créant un risque de mauvais positionnement des deux parties d'os l'une par rapport à l'autre.
La présente invention vise à remédier à l'ensemble de ces inconvénients. L'agrafe qu'elle concerne comprend, de manière connue en soi, une branche centrale et deux branches latérales reliées à la branche centrale, ces deux branches latérales étant destinées à être chacune insérée dans l'une des deux parties d'os à réunir ; la branche centrale est conformée pour pouvoir adopter une première forme, dans laquelle les deux branches latérales sont éloignées l'une de l'autre, et une deuxième forme, dans laquelle les deux branches latérales sont rapprochées l'une de l'autre, et ces branches latérales sont sensiblement parallèles l'une à l'autre dans ladite première forme et convergent l'une vers l'autre en direction de leurs extrémités libres dans ladite deuxième forme. Selon l'invention, la branche centrale présente, dans ladite première forme, une forme sensiblement rectiligne, et, dans ladite deuxième forme, une forme arquée ou angulée, telle que cette branche centrale forme une courbure concave du côté opposé à celui sur lequel s'étendent les branches latérales, ou un "V" s'ouvrant du côté opposé à celui sur lequel s'étendent ces branches latérales, la courbure ou I'angulation de la branche centrale dans ladite deuxième forme étant telle que cette branche centrale s'étend, après implantation, à proximité des corticales des parties d'os dans lesquelles cette agrafe est implantée. 3 Grâce à la forme arquée ou à l'angulation précitée de la branche centrale après implantation, et également grâce au pivotement précité des branches latérales, l'agrafe selon l'invention permet une mise en compression des zones des interfaces osseuses proches de cette branche centrale, tout en ayant une faible tendance à l'expulsion. De plus, la forme arquée ou angulée de la branche centrale de l'agrafe correspond sensiblement à l'angulation des deux parties d'os à réunir, de sorte que cette agrafe fait peu saillie au-delà de la corticale des parties d'os et ne vient pas particulièrement en conflit avec les tissus mous environnants.
De préférence, la branche centrale comprend deux trous aménagés au travers d'elle, de part et d'autre de sa zone médiane, destinés à recevoir chacun une vis de fixation de l'agrafe à la partie d'os correspondante. Ces vis permettent d'assurer parfaitement la fixation de l'agrafe aux parties d'os. De plus, lorsque l'agrafe est à mémoire de forme, le pivotement précité des branches latérales se réalise après mise en place des vis et permet à ces branches latérales de venir appuyer contre les vis de fixation dans le sens tendant à rapprocher les extrémités libres de ces vis l'une de l'autre, ce qui permet de réaliser une mise en compression des zones des interfaces osseuses éloignées de la branche centrale de l'agrafe. L'agrafe permet ainsi d'assurer une parfaite mise en compression des interfaces osseuses, ce qui est une condition essentielle pour la bonne réalisation de l'ostéosynthèse. Le guide de perçage utilisable pour la pose de cette agrafe comprend, selon l'invention, un premier bloc comprenant un premier trou de guidage de perçage et un deuxième bloc comprenant un deuxième trou de guidage de perçage, ces deux blocs pouvant coulisser l'un par rapport à l'autre dans le sens du rapprochement ou de l'éloignement desdits trous. Ce guide de perçage permet ainsi de percer les trous dans l'os avant réalisation de l'ostéotomie, donc de manière simple et facile, dans des parties 30 d'os stables. De préférence, - les moyens de coulissement des deux blocs sont tels que chacun des deux blocs peut venir en contact avec l'autre bloc au niveau de faces transversales d'interface que comprennent les blocs, et 4 - sur chaque bloc, la distance séparant le trou de guidage de perçage et la face transversale d'interface correspondante est égale à la distance séparant chaque branche latérale de l'agrafe et la zone médiane de la branche centrale de cette agrafe.
Le guide de perçage selon l'invention permet ainsi, au moyen desdites faces transversales d'interface, de repérer sur la corticale proximale la largeur de l'ostéotomie à réaliser, et d'aménager dans l'os les trous de réception des branches latérales de l'agrafe, à la distance adéquate par rapport aux interfaces osseuses qui résulteront de l'ostéotomie.
Un parfait positionnement des trous de réception des branches latérales de l'agrafe est ainsi obtenu quelle que soit la largeur de l'ostéotomie à réaliser au niveau de la corticale proximale. En pratique, les deux blocs sont écartés l'un de l'autre selon la largeur proximale de l'ostéotomie à réaliser et le guide de perçage est appliqué contre la corticale proximale ; la largeur de l'ostéotomie à réaliser est ensuite repérée aux droit desdites faces transversales d'interface, puis les trous de réception des branches latérales de l'agrafe sont percés. Le guide de perçage est ensuite retiré et l'ostéotomie est réalisée. Après pivotement de deux parties d'os ainsi formées, l'agrafe est mise en place par engagement de ses branches latérales dans les trous de réception précités, la zone transversale médiane de la branche centrale venant se positionner précisément à l'aplomb des interfaces d'ostéotomie. L'agrafe prend ensuite ladite deuxième forme, réalisant la mise en compression des zones proximales des interfaces osseuses par la courbure accentuée ou l'angulation accentuée de sa branche centrale et par le pivotement de ses branches latérales, et réalisant la mise en compression des zones distales des interfaces osseuses. Lorsque l'agrafe comprend des vis de fixation, ces vis de fixation sont mises en place après implantation de l'agrafe ; l'appui des branches latérales contre les vis suite au pivotement de ces branches latérales favorise la mise en compression des zones distales des interfaces osseuses ainsi que le maintien des vis dans l'os. De préférence, les faces du guide de perçage destinées à venir en contact avec l'os présentent une forme concave leur permettant de s'adapter à la forme convexe de l'os, ce qui facilite le positionnement de ce guide sur cet os.
L'invention sera bien comprise, et d'autres caractéristiques et avantages de celle-ci apparaîtront, en référence au dessin schématique annexé, représentant, à titre d'exemple non limitatif, de plusieurs formes de réalisation possibles de l'agrafe qu'elle concerne. 5 Les figures 1 à 3 en sont des vues selon une première forme de réalisation, respectivement de côté dans un état de non déformation, en perspective dans cet état de non déformation, et de côté dans un état de déformation ; les figures 4 à 6 en sont des vues selon une deuxième forme de 10 réalisation, respectivement de côté dans un état de non déformation, en perspective dans cet état de non déformation, et de côté dans un état de déformation ; les figures 7 et 8 en sont des vues en perspective selon une troisième forme de réalisation, respectivement dans une première forme et une 15 deuxième forme ; la figure 9 est une vue en perspective d'un bloc de coupe permettant la pose de l'agrafe ; la figure 10 est une vue de ce bloc et d'un os métatarsien devant faire l'objet du traitement d'un hallux valgus ; 20 la figure 11 est une vue de cet os après réalisation d'une ostéotomie et en cours de mise en place de l'agrafe selon les figures 7 et 8, et la figure 12 est une vue similaire à la figure 11, après fixation définitive de l'agrafe à l'os. Par simplification, les parties ou éléments d'une forme de réalisation qui 25 se retrouvent de manière identique ou similaire dans une autre forme de réalisation seront identifiés par les mêmes références numériques et ne seront pas à nouveau décrits. Les figures 1 à 8 représentent une agrafe d'ostéosynthèse 1 particulièrement destinée à la chirurgie correctrice de l'hallux valgus. 30 La correction d'un hallux valgus consiste, ainsi que cela apparaît sur les figures 10 à 12, à réaliser une ostéotomie 101 sur un os 100 (cf. figure 10), puis à réaliser une ostéosynthèse des deux parties de l'os 100a, 100b ainsi générées, en maintenant ces deux parties d'os dans la position angulée de correction (cf. figures 11 et 12). Le maintien des deux parties d'os 100a, 100b 35 dans cette position de correction est réalisé au moyen de l'agrafe 1.
Les figures 1 à 3 montrent une agrafe 1 en un matériau hyperélastique, comprenant une branche centrale la et deux branches latérales lb reliées à la branche centrale la, chaque branche latérale lb étant destinée à être insérée dans l'une des deux parties d'os 100a, 100b à réunir.
L'agrafe 1 est déformable entre un état normal, de non déformation, montré sur les figures 1 et 2, et un état de déformation élastique, montré sur la figure 3. Dans son état de non déformation, la branche centrale la de l'agrafe 1 forme un "V" ouvert, s'ouvrant du côté opposé à celui sur lequel s'étendent les branches latérales lb, et les branches latérales lb de l'agrafe 1 convergent l'une vers l'autre en direction de leurs extrémités libres. Dans son état de déformation élastique, l'agrafe 1 est amenée dans une forme dans laquelle sa branche centrale la est rectiligne ou forme un "V" nettement plus ouvert que dans l'état normal de non déformation, de telle sorte que les deux branches latérales sont plus éloignées l'une de l'autre que dans l'état de non déformation, selon une direction parallèle à la longueur de la branche centrale la. Dans ce même état de déformation élastique, les branches latérales lb de l'agrafe 1 sont sensiblement parallèles l'une à l'autre. L'agrafe 1 est amenée dans cet état de déformation élastique au moment de son implantation, à l'aide d'un instrument approprié. Les figures 4 à 6 montrent une agrafe 1 très semblable à celle représentée sur les figures 1 à 3, sinon que la branche centrale la, au lieu de former un "V", présente une forme arquée avec sa courbure concave tournée du côté opposé à celui sur lequel s'étendent les branches latérales lb.
Les figures 7 et 8 montrent une agrafe 1 en matériau à mémoire de forme, notamment en alliage nickel-titane connu sous la dénomination "nitinol". Cette agrafe 1 a, au moment de sa mise en place, la forme montrée sur la figure 7, dans laquelle sa branche centrale la est rectiligne ou forme un "V" très ouvert et dans laquelle ses branches latérales lb sont parallèles ; l'agrafe 1 adopte, après implantation, par mémoire de forme, la forme montrée sur la figure 8, dans laquelle sa branche centrale la forme un "V" refermé, rapprochant les branches latérales lb, et dans laquelle ses branches latérales lb convergent l'une vers l'autre en direction de leurs extrémités libres. 7 L'agrafe 1 comprend par ailleurs deux trous 2 aménagés au travers de sa branche centrale la, pour la mise en place de vis 5 de fixation de l'agrafe 1 à l'os 100, visibles sur la figure 12. La figure 9 représente un guide 10 de perçage utilisable pour la pose de l'agrafe 1. Ce guide 10 est formé par deux blocs 11, 12, reliés l'un à l'autre, délimitant des faces transversales d'interface 13 et des faces 14 de venue au contact de l'os. Le bloc 11 comprend un trou 15 de guidage de perçage débouchant dans la face 14 de ce bloc, et le bloc 12 comprend un trou 16 de guidage de perçage débouchant également dans la face 14 de ce bloc. Sur chaque bloc 11, 12, la distance séparant le trou 15, 16 et la face transversale d'interface 13 correspondante est égale à la distance séparant chaque branche latérale lb de l'agrafe 1 et la zone médiane de la branche centrale la de cette agrafe. Les deux blocs 11, 12 sont reliés l'un à l'autre de manière coulissante, de telle sorte que les deux blocs peuvent coulisser l'un par rapport à l'autre dans le sens du rapprochement ou de l'éloignement mutuel des trous 15 et 16. Ce coulissement peut être réalisé par tous moyens de coulissement appropriés, notamment sous forme de patins solidaires de l'un des blocs, engagés à coulissement dans des rainures de coulissement aménagées dans l'autre bloc. Ces moyens de coulissement sont tels que chacun des deux blocs 11, 12 peut venir en contact avec l'autre bloc au niveau desdites faces transversales d'interface 13. Les faces 14 présentent une forme concave leur permettant de s'adapter à la forme convexe de l'os 100.
En outre, le bloc 11 est solidaire d'une tige de préhension 17, facilitant la manipulation du guide 10. Pour la mise en place d'une agrafe à mémoire de forme telle que montrée sur les figures 7 et 8, comme cela apparaît sur les figures 10 à 12, les deux blocs 11, 12 sont écartés l'un de l'autre selon la largeur proximale de l'ostéotomie 101 à réaliser (une graduation aménagée sur l'un des blocs et un repère aménagé sur l'autre bloc peuvent être prévus pour mesurer précisément l'écartement des deux blocs) ; l'écartement des faces 13 constitue alors un repère de la largeur de l'ostéotomie 101 à réaliser ; le guide de perçage 10 est ensuite appliqué contre la corticale proximale de l'os 100 et des repères sont aménagés sur cette corticale au droit des faces 13 ; les 8 trous 102 de réception des branches latérales 1 b de l'agrafe 1 sont ensuite percés, en se servant des trous 15 et 16 comme guide de perçage (figure 10). Le guide 10 est alors retiré et l'ostéotomie 101 est réalisée. Après pivotement de deux parties d'os 100a, 100b ainsi formées, l'agrafe 1 est mise en place sur l'os 100 par engagement de ses branches latérales lb dans les trous 102, la zone transversale médiane de la branche centrale la venant se positionner précisément à l'aplomb des interfaces d'ostéotomie 103 (figure 11). Les vis de fixation 5 sont alors mises en place, après éventuel perçage 10 de pré-trous destinés à les recevoir. L'agrafe 1 reprend ensuite, par mémoire de forme, sa deuxième forme montrée sur la figure 12, réalisant la mise en compression des zones proximales des interfaces d'ostéotomie 103 par l'angulation accentuée de la branche centrale la de l'agrafe, qui rapproche les branches latérales lb l'une 15 de l'autre, et par le pivotement de ces branches latérales lb de telle sorte qu'elles convergent en direction de leur extrémité libre. Ce pivotement permet à ces branches latérales 1 b de venir appuyer contre les vis 5 dans le sens tendant à rapprocher les extrémités libres de ces vis l'une de l'autre, ce qui permet de réaliser une mise en compression des zones distales des interfaces 20 d'ostéotomie 103. L'invention fournit ainsi une agrafe d'ostéosynthèse en matériau hyperélastique ou à mémoire de forme, particulièrement destinée à la chirurgie correctrice de l'hallux valgus, et un guide de perçage pour la pose de cette agrafe, qui remédient de manière déterminante aux inconvénients des 25 matériels homologues de la technique antérieure. L'invention a été décrite ci-dessus en référence à des formes de réalisation données purement à titre d'exemples. Il va de soi qu'elle n'est pas limitée à ces formes de réalisation mais qu'elle s'étend à toutes les autres formes de réalisations couvertes par les revendications ci-annexées.