FR2887846A1 - Procede de fabrication d'une structure ployee et structure obtenue par un tel procede. - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une structure ployée (1) comprenant au moins un empilement (2) d'au moins deux nappes de lames (5), le procédé comportant les étapes suivantes :- réaliser ledit empilement d'au moins deux nappes de lames, chaque lame ayant deux bords longitudinaux, les lames de chaque nappe de l'empilement étant disposées de manière adjacente deux à deux suivant leurs bords longitudinaux, les bords adjacents de deux lames se superposant à une lame de la nappe sous-jacente de l'empilement, cet empilement étant reçu dans une enveloppe souple permettant de créer une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe,- générer une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe souple, la pression à l'extérieur étant plus grande que la pression à l'intérieur de l'enveloppe souple, de manière à ce qu'au moins les deux nappes de l'empilement s'appliquent l'une contre l'autre sous l'effet de la différence de pression,- former la structure (1) en ployant l'empilement ainsi maintenu dans l'enveloppe souple, au contact d'un support (30) tel qu'un jeu de gabarits.

Description

La présente invention concerne la fabrication de structures ployées.

L'invention concerne notamment le domaine de la construction navale, dans lequel différents procédés sont connus pour réaliser des structures ayant une forme non développable.

Parmi ces procédés, on peut citer par exemple: - chaudronnerie et emboutissage de feuilles métalliques, par exemple en acier ou en aluminium, - construction par planches en bois formant des bordés de coque, ployées sur la membrure d'un navire, - construction de coques en bois moulé, avec des lames de faible épaisseur posées et collées en plusieurs strates croisées, sur un mannequin matérialisant la forme de la coque, - construction de coques en strie-planking utilisant une structure en sandwich formée de lames en bois, appliquée sur un mannequin et recouverte de chaque côté d'une peau en matériau composite stratifié, construction de coques en ferro-ciment, ce procédé utilisant un moule mâle en bois sur lequel est disposé un ferraillage sous forme de treillis, ce ferraillage étant noyé dans un ciment relativement plastique, construction de coques à partir d'éléments en matériau composite contenant des fibres de différentes natures noyées dans une matrice en polymère, ces éléments pouvant être réalisés sous la forme de structures en sandwich ou être monolithiques. Ce procédé peut être mis en oeuvre avec un moule ouvert ou fermé, avec ou sans vide d'air, éventuellement avec une circulation de résine. Ce procédé est mis en oeuvre en général dans un ou plusieurs moules femelles ou mâles, avec les étapes de drapage d'un ou de plusieurs tissus et imprégnation de ces tissus de résines thermodurcissables.

Certains de ces procédés sont employés dans la construction en série et requièrent un outillage relativement élaboré et coûteux, permettant une production de qualité et une intervention manuelle réduite.

On connaît également des procédés davantage adaptés à la construction à l'unité ou en petites séries. Ces procédés consomment généralement une main d'oeuvre importante dans la mesure où la construction est réalisée principalement de manière manuelle en utilisant des gabarits, mannequins ou moules qui peuvent présenter, dans certains cas, des dimensions très importantes, notamment en hauteur, ce qui impose des conditions de travail relativement pénibles, voire dangereuses du fait de la présence de certains matériaux insalubres tels que des résines.

En outre, la phase de finition qui comporte notamment des opérations de 5 ponçage et de ragréage longues et répétées, peut encore aggraver les mauvaises conditions de travail.

Certains de ces procédés permettent d'obtenir des structures de forme non développable présentant des caractéristiques physiques relativement satisfaisantes, avec notamment un rapport légèreté/résistance avantageux.

Ces procédés, outre qu'ils impliquent des conditions de travail pénibles, présentent un coût de revient relativement élevé du fait de la main d'oeuvre et, dans certains cas, des matériaux utilisés.

La présente invention vise notamment à remédier aux inconvénients précités.

Selon l'un de ses aspects, l'invention a pour objet un procédé de fabrication 15 d'une structure ployée comprenant au moins un empilement d'au moins deux nappes de lames, ce procédé comportant les étapes suivantes: - réaliser ledit empilement d'au moins deux nappes de lames, chaque lame ayant deux bords longitudinaux, les lames de chaque nappe de l'empilement étant disposées de manière adjacente deux à deux suivant leurs bords longitudinaux, les bords adjacents de deux lames d'une nappe se superposant à une lame de la nappe sous-jacente de l'empilement, cet empilement étant reçu dans une enveloppe souple permettant de créer une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe, générer une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe souple, la pression à l'extérieur étant plus grande que la pression à l'intérieur de l'enveloppe souple, de manière à ce qu'au moins les deux nappes de l'empilement s'appliquent l'une contre l'autre sous l'effet de la différence de pression, - former la structure en ployant l'empilement ainsi maintenu dans l'enveloppe souple, au contact d'un support tel qu'un jeu de gabarits.

Selon l'invention, les bords adjacents peuvent être en contact l'un de l'autre ou, 30 en variante, être proches l'un de l'autre sans être en contact direct, avec par exemple un adhésif entre ces bords.

Grâce à l'invention, lors du ployage de l'empilement, la pression appliquée sur l'extérieur de l'enveloppe souple a pour effet de plaquer deux nappes successives de l'empilement l'une contre l'autre.

La différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe souple 5 peut correspondre par exemple à une dépression générée à l'intérieur de l'enveloppe, la pression extérieure étant par exemple égale à la pression atmosphérique.

En variante, la différence de pression peut correspondre à une surpression générée à l'extérieur de l'enveloppe, voire à une surpression à l'extérieur et une dépression à l'intérieur.

L'empilement maintenu dans l'enveloppe souple avec la différence de pression forme un ensemble monobloc qui peut être manipulé de manière simple.

L'invention permet de réduire le prix de revient de la structure, notamment du fait de l'emploi d'une main d'oeuvre moins importante.

De plus, l'utilisation d'une enveloppe fermée permet de manipuler des 15 substances nocives, notamment des adhésifs, dans un espace confiné, ce qui réduit l'impact de ces substances sur les personnes et/ou l'environnement.

L'enveloppe souple peut être récupérable ou, en variante, à usage unique. L'enveloppe souple peut être réalisée, le cas échéant, au moins partiellement en un matériau anti-adhérent qui n'adhère pas à un adhésif éventuel utilisé pour coller les lames entre elles.

L'enveloppe souple peut être réalisée par exemple au moins partiellement en PTFE, polyéthylène ou PVC, cette liste n'étant pas limitative.

Les nappes de l'empilement peuvent être maintenues ensemble par collage, par exemple à l'aide d'une couche d'adhésif, d'un tissu imprégné d'un adhésif ou d'un film adhésif structurel. L'adhésif peut être une colle époxy ou polyuréthane, par exemple. L'adhésif peut être polymérisable à froid ou à chaud. Un tissu imprégné d'un adhésif peut être polymérisé par exemple à environ 80 C.

L'adhésif utilisé lors du collage peut améliorer l'étanchéité de la structure. L'encollage des différentes nappes peut permettre d'éviter ou de réduire l'utilisation d'éléments de maintien mécaniques tels que des clous, vis ou agrafes, ce qui peut être avantageux car de tels éléments peuvent affecter l'étanchéité de la structure. La structure ployée peut s'étendre suivant une surface développable ou non.

Avantageusement, l'empilement est ployé au contact du support par l'application de contraintes sur deux zones de bordure longitudinale opposées de l'empilement. Cela peut permettre d'éviter d'avoir à appliquer une pression constante sur toute une section transversale de l'empilement.

Dans un exemple de mise en oeuvre de l'invention, le ployage de l'empilement au contact du support entraîne une déformation de l'une au moins des lames, donnant à celle-ci une forme sensiblement incurvée suivant une section transversale sensiblement perpendiculaire à l'un au moins des bords longitudinaux de la lame.

Le ployage de l'empilement peut entraîner par exemple la déformation de l'une au moins des lames autour d'au moins un axe, par exemple au moins deux axes perpendiculaires, notamment trois axes perpendiculaires, et/ou le vrillage de cette lame.

Dans un exemple de mise en oeuvre de l'invention, les bords longitudinaux de chaque lame sont sensiblement rectilignes et parallèles, les bords adjacents de deux lames d'une nappe s'étendant de préférence sensiblement suivant une ligne médiane d'une lame de la nappe sous-jacente se superposant à ces bords adjacents.

L'empilement peut être initialement sensiblement plan, étant par exemple posé sur une surface de travail, laquelle peut être horizontale, inclinée ou verticale.

L'empilement peut être pré-découpé afin d'obtenir, après ployage, une structure ayant des contours souhaités, sans nécessiter de reprise. En variante, une découpe, localisée ou non, peut être réalisée sur la structure après ployage.

L'une au moins des lames de l'empilement peut présenter, avant ployage de la structure, une section transversale sensiblement rectangulaire.

L'une au moins des lames, notamment toutes les lames de la structure, peuvent s'étendre d'une première extrémité de la structure à une deuxième extrémité, opposée à la 25 première.

Lorsque la différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe n'est pas suffisante pour maintenir adjacents, lors du ployage, des bords longitudinaux de deux lames voisines, il est avantageusement prévu des moyens additionnels pour maintenir les lames adjacentes lors du ployage.

Ces moyens peuvent comporter par exemple au moins un élément tel qu'une sangle ou un feuillard, agencé pour ceinturer les nappes de lames de l'empilement, de préférence de manière provisoire.

Dans un exemple de mise en oeuvre de l'invention, l'élément ceinturant les nappes est immobilisé dans au moins une encoche adjacente à un bord longitudinal de l'empilement.

Les moyens additionnels peuvent comporter par exemple au moins un organe de calage sur lequel est réalisée ladite encoche, l'organe de calage étant de préférence disposé de manière adjacente à un bord longitudinal de l'empilement.

En variante ou en combinaison avec ce qui précède, une partie au moins des lames peut présenter une forme choisie de manière à ce qu'une lame d'une première nappe coopère par emboîtement avec deux lames d'une deuxième nappe sous-jacente de l'empilement pour maintenir ces deux lames adjacentes lors du ployage.

Les lames peuvent par exemple présenter une section transversale sensiblement en U, la concavité du U de la lame de la première nappe étant agencée pour recevoir l'une des deux branches du U des deux lames de la deuxième nappe et immobiliser les deux branches adjacentes desdites deux lames.

Les lames peuvent, en variante ou en combinaison avec ce qui précède, présenter chacune, sur une face venant en regard d'une lame de la nappe sous-jacente, une pluralité de stries parallèles coopérant avec des stries d'une lame de la nappe sous-jacente.

Dans un exemple de mise en oeuvre de l'invention, la structure comporte au moins deux empilements avec chacun au moins deux nappes de lames superposées et, entre ces deux empilements, au moins une couche d'un matériau non adhésif, par exemple en bois, en polymère, par exemple en polyuréthane, ou en un matériau alvéolaire, par exemple une mousse, notamment une mousse de PVC.

L'une au moins des lames peut être monolithique ou, en variante, comporter une superposition de strates de différents matériaux. L'une au moins des lames peut être réalisée en un matériau composite. L'une au moins des lames peut être réalisée au moins partiellement par extrusion.

L'une au moins des lames peut comporter par exemple du bois, une mousse ou un métal tel que l'aluminium.

Au moins une couche de tissu de renfort peut être interposée entre les nappes de lames ou superposée extérieurement à l'empilement, la ou les couches de tissu pouvant être de différentes natures, par exemple en verre ou en matière synthétique, par exemple à base de fibres d'aramide ou de carbone. Le tissu peut par exemple être à base de fibres en Kevlar. Les fibres peuvent par exemple être noyées dans une matrice en polyester, polyuréthane, cette liste n'étant pas limitative. La matrice peut être à base d'un matériau thermoformable ou thermodurcissable.

La structure peut par exemple comporter un tissu à l'extérieur, fixé au moyen de résine, par exemple un tissu de fibres de verre.

L'invention a encore pour objet une structure ployée comportant au moins un empilement d'au moins deux nappes de lames assemblées par collage, chaque lame ayant deux bords longitudinaux, les lames de chaque nappe de l'empilement étant disposées de manière adjacente deux à deux suivant leurs bords longitudinaux, les bords adjacents de deux lames d'une nappe se superposant à une lame de la nappe sous-jacente de l'empilement.

L'une au moins des lames présente avantageusement en section transversale une forme incurvée.

La structure ployée peut, si on le souhaite, présenter en section transversale une 15 forme dite en tulipe, avec un contour présentant une inflexion.

L'invention a encore pour objet un procédé comportant les étapes suivantes: - réaliser au moins deux structures ployées telles que définies ci-dessus, la forme et les dimensions des deux structures étant choisies de manière à pouvoir s'emboîter l'une dans l'autre, - assembler les deux structures par emboîtement et éventuellement collage. Cette manière de procéder est avantageuse lorsque l'on souhaite obtenir un ensemble ployé avec une épaisseur relativement importante.

L'invention a encore pour objet une coque d'un navire, par exemple de plaisance, comportant au moins une structure ployée telle que définie cidessus.

L'invention pourra être mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui va suivre, d'exemples de mise en oeuvre non limitatifs de celle-ci, et à l'examen du dessin annexé, sur lequel: - la figure 1 représente, schématiquement et partiellement, un empilement posé sur une surface de travail, conformément à une étape d'un procédé de fabrication selon l'invention, - la figure 2 représente, schématiquement et partiellement, en coupe transversale, un ensemble de nappes pouvant être utilisé pour réaliser une structure conforme à l'invention, - la figure 3 est une vue de dessus, schématique et partielle, d'un empilement conforme à l'invention, - les figures 4 à 6 représentent, schématiquement et partiellement, différentes étapes du procédé de fabrication conforme à l'invention, - la figure 7 est une vue en coupe transversale, schématique et partielle, d'une lame d'une structure ployée conforme à l'invention, la figure 8 représente, schématiquement et partiellement, en coupe transversale, une structure ployée conforme à l'invention, - la figure 9 représente isolément, de manière schématique et partielle, une lame d'une structure ployée selon l'invention, - la figure 10 représente, schématiquement et partiellement, un empilement de 15 lames maintenu par des éléments de maintien, et - les figures 11 et 12 sont deux coupes transversales, schématiques et partielles, d'empilements conformes à deux exemples de mise en oeuvre de l'invention.

On va décrire ci-dessous différentes étapes du procédé de fabrication d'une structure ployée 1 conforme à l'invention, destinée à la réalisation d'une coque d'un navire, par exemple un navire de plaisance, à voiles ou à moteur.

Dans l'exemple considéré, la structure ployée 1 comporte un empilement 2 de deux nappes 4 de lames 5, comme illustré sur les figures 1 et 6 notamment.

Les lames 5 peuvent être réalisées en bois, par exemple en bois de conifère ou en bois exotique, éventuellement traité à l'autoclave. En variante, l'une au moins des lames 25 peut comporter par exemple un matériau synthétique tel qu'un polymère, par exemple une mousse, ou un métal tel que l'aluminium, cette liste n'étant pas limitative.

Les lames 5 peuvent être monolithiques ou, en variante, comporter une superposition de strates de différents matériaux.

Les nappes 4 de l'empilement 2 sont maintenues ensemble par collage, par 30 exemple à l'aide d'une couche d'adhésif, d'un tissu imprégné d'un adhésif ou d'un film adhésif structurel.

L'empilement 2 peut comporter plus de deux nappes 4 de lames 5, si on le souhaite. Par exemple, l'empilement 2 peut comporter trois nappes superposées, ou plus.

Dans une variante de mise en oeuvre de l'invention, la structure ployée peut être réalisée à partir d'un ensemble 1' comportant successivement, comme illustré sur la figure 2: - un premier empilement 2 de deux nappes 4 de lames 5, - une couche 7 comportant des lames croisées ou, en variante, un tissu, par exemple de verre, imprégné d'un adhésif, -une âme 8, comportant par exemple un empilement de deux couches de 10 lames d'un matériau non adhésif, par exemple en Balza, en mousse, notamment en mousse de PVC, ou en polyuréthane, cette liste n'étant pas limitative, - une autre couche 7, - un autre empilement 2.

Chaque lame 5 présente deux bords longitudinaux 10 rectilignes et parallèles.

Les lames 5 de chaque nappe 4 sont disposées de manière adjacente deux à deux suivant leurs bords longitudinaux 10, les bords adjacents 10 de deux lames 5 d'une nappe 4 se superposant à une lame 5 de la nappe 4 sousjacente.

Autrement dit, les lames 5 d'une nappe 4 et celles de la nappe 4 sousjacente sont disposées de manière décalée suivant une direction transversale des lames 5, comme 20 illustré sur la figure 3, sur laquelle les lames de la nappe de dessus sont représentées en traits pleins et celles de la nappe sous-jacente en pointillés.

A l'étape de la figure 1, l'empilement 2 est posé sur une feuille souple 15 étendue sur la surface de travail 3.

Cette surface de travail 3 peut par exemple être le sol d'un atelier, un plateau en bois ou un marbre, cette liste n'étant pas limitative.

La surface de travail 3 peut être disposée horizontalement, de manière inclinée ou verticalement, et être muni d'accessoires et/ou d'outils appropriés.

Il est possible de tracer sur la surface de travail 3 le contour de l'empilement permettant d'obtenir la structure ployée à réaliser ou, en variante, disposer sur cette surface 30 de travail 3 un gabarit correspondant à ce contour.

L'empilement 2 peut être réalisé de manière à présenter un contour, représenté en vue de dessus sur la figure 3, correspondant à la coque du navire, hormis éventuellement le tableau arrière.

Si on le souhaite, il est possible d'immobiliser, de manière provisoire ou permanente, les lattes 5 les unes par rapport aux autres, à leurs extrémités longitudinales, à l'aide d'un dispositif de maintien 16, comme représenté très schématiquement sur la figure 3.

A l'étape illustrée sur la figure 4, on forme une enveloppe souple 17 en pliant la feuille 15 de manière à envelopper complètement l'empilement 2.

L'enveloppe 17 est rendue étanche grâce à un joint d'étanchéité 18 réalisé, par exemple en mastic, s'étendant sur le pourtour de cette enveloppe 17.

La feuille 15 peut être remplacée par une enveloppe souple préfabriquée.

Une ou plusieurs buses 19 d'extraction d'air raccordées par exemple à une pompe à vide sont mises en place sur l'enveloppe 17.

A l'étape de la figure 5, l'air contenu dans l'enveloppe souple 17 est extrait, de sorte qu'une dépression dans cette enveloppe 17 soit créée.

L'enveloppe souple 17 se plaque alors contre l'empilement 2.

La dépression à l'intérieur de l'enveloppe 17 a pour effet d'immobiliser les lames 5 les unes par rapport aux autres et d'exercer une pression sur l'adhésif présent entre les lames 5.

L'empilement 2 dans l'enveloppe 17 sous vide forme un ensemble monobloc, ce qui permet de manipuler cet empilement de manière relativement simple, par exemple à l'aide d'un chariot élévateur ou d'un pont roulant.

L'empilement 2 maintenu dans l'enveloppe 17 est ployé au contact d'un support 30, comme illustré à l'étape de la figure 6.

Ce support 30 peut être constitué par exemple par un gabarit, un mannequin ou une partie d'un moule, et être configuré pour conférer à l'empilement 2 une forme non développable.

Le ployage de l'empilement 2 est réalisé en exerçant des contraintes par 30 exemple au moyen de dispositifs de serrage 20, sur deux zones de bordure 21 de l'empilement 2.

Les contraintes lors du ployage peuvent être exercées par tout autre moyen approprié et par exemple, lorsque le support 30 est une portion d'un moule, en fermant le moule.

Comme on peut le constater, il n'est pas nécessaire de prévoir un dispositif pour appliquer une pression constante sur toute une section transversale de l'empilement 2. Lors du ployage, les lames 5 peuvent prendre en section transversale une forme incurvée. La figure 7 représente isolément une telle lame 5.

L'empilement ainsi ployé peut être introduit dans une étuve ou autoclave afin de provoquer le thermodurcissement du ou des adhésifs présents dans l'empilement 2.

En variante, l'empilement 2 est maintenu contre le support 30 jusqu'à ce que le ou les adhésifs aient pris.

On obtient finalement, après enlèvement de l'enveloppe, une structure ployée 1 présentant une forme non développable.

Le ployage de l'empilement peut entraîner la déformation de l'une au moins 15 des lames autour de trois axes perpendiculaires et le vrillage de celle-ci, comme illustré sur la figure 9.

Si on le souhaite, il est possible de réaliser une structure ployée 1 ayant, en section transversale, une forme dite en tulipe avec des contrecourbures, comme illustré sur la figure 8.

A cet effet, il est possible d'utiliser une pluralité de jeux de gabarits.

Lorsque la différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe souple 17 n'est pas suffisante pour maintenir adjacents, lors du ployage, les bords longitudinaux 10 de deux lames 5 voisines, il peut être prévu des moyens additionnels pour maintenir les lames adjacentes lors du ployage.

Ces moyens comportent notamment une pluralité d'éléments 40 agencés pour ceinturer les nappes de lames 5 de l'empilement de manière provisoire, dans une direction perpendiculaire aux bords longitudinaux 10 des lames 5.

Chaque élément 40 peut être constitué par une sangle ou un feuillard.

Des organes de calage 41 sont disposés le long des bords longitudinaux 42 de l'empilement et comportent des encoches 43 dans lesquelles sont immobilisés les éléments de maintien 40.

L'un au moins des organes de calage 41 peut être remplacé par une pluralité de blocs, non représentés, par exemple en aluminium ou en bois, fixés, par exemple par vissage, sur l'empilement de lames et définissant entre eux des espaces pour recevoir les éléments de maintien 40.

Le maintien des lames lors du ployage peut, en variante, être assuré sans élément distinct des lames 5.

Les lames 5 peuvent présenter une forme choisie de manière à ce qu'une lame d'une première nappe coopère par emboîtement avec deux lames d'une deuxième nappe sous-jacente de l'empilement pour maintenir ces deux lames adjacentes lors du ployage.

Les lames 5 peuvent par exemple présenter une section transversale sensiblement en U, la concavité 50 du U de la lame de la première nappe étant agencée pour recevoir une branche 51 du U des deux lames de la deuxième nappe et immobiliser les deux branches adjacentes desdites deux lames, comme illustré sur la figure 11.

Les lames 5 peuvent, en variante, présenter chacune sur une face venant en regard d'une lame de la nappe sous-jacente, une pluralité de stries 55 parallèles coopérant avec des stries 55 d'une lame de la nappe sousjacente, comme illustré sur la figure 12.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples de mise en oeuvre qui viennent d'être décrits.

On peut par exemple réaliser une structure ployée servant pour la construction 20 d'un bâtiment, par exemple d'une toiture ou d'un réservoir, d'un meuble, ou d'un article de décoration.

La structure ployée peut par exemple présenter une forme développable, notamment conique, tronconique ou cylindrique, ou une combinaison de ces formes. L'enveloppe peut être exposée à une surpression extérieure plutôt qu'à une dépression intérieure.

Claims (14)

REVENDICATIONS

1. Procédé de fabrication d'une structure ployée (1) comprenant au moins un empilement (2) d'au moins deux nappes (4) de lames (5), le procédé comportant les étapes suivantes: - réaliser ledit empilement d'au moins deux nappes de lames, chaque lame ayant deux bords longitudinaux (10), les lames de chaque nappe de l'empilement étant disposées de manière adjacente deux à deux suivant leurs bords longitudinaux, les bords adjacents de deux lames se superposant à une lame de la nappe sous- jacente de l'empilement, cet empilement étant reçu dans une enveloppe souple (17) permettant de créer une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe, - générer une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enveloppe souple (17), la pression à l'extérieur étant plus grande que la pression à l'intérieur de l'enveloppe souple, de manière à ce qu'au moins les deux nappes (4) de l'empilement s'appliquent l'une contre l'autre sous l'effet de la différence de pression, - former la structure (1) en ployant l'empilement ainsi maintenu dans l'enveloppe souple, au contact d'un support (30) tel qu'un jeu de gabarits.

2. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé par le fait que les nappes (4) de l'empilement sont maintenues ensemble par collage.

3. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la structure ployée (1) s'étend suivant une surface non développable.

4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'empilement (2) est ployé au contact du support (30) par l'application de contraintes sur deux zones de bordure longitudinale opposées de l'empilement.

5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que le ployage de l'empilement (2) au contact du support (30) entraîne une déformation de l'une au moins des lames donnant à celle-ci une forme incurvée suivant une section transversale sensiblement perpendiculaire à l'un au moins des bords longitudinaux de la lame.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que le ployage de l'empilement entraîne la déformation de l'une au moins des lames autour d'au moins un axe, par exemple au moins deux axes perpendiculaires, notamment trois axes perpendiculaires, et/ou le vrillage de celle-ci.

7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que les bords longitudinaux (10) de chaque lame sont sensiblement rectilignes et parallèles, les bords adjacents de deux lames d'une nappe s'étendant de préférence sensiblement suivant une ligne médiane d'une lame de la nappe sous-jacente recouvrant ces bords adjacents.

8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'empilement (2) est initialement sensiblement plan.

9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'une au moins des lames comporte l'un au moins des matériaux suivants: du bois, une mousse, un métal, notamment de l'aluminium.

10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la structure comporte au moins deux empilements avec chacun au moins deux nappes de lames superposées et, entre ces deux empilements, au moins une couche d'un matériau non adhésif, par exemple en bois, en polyuréthane ou en mousse, notamment une mousse en PVC.

11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'il est prévu des moyens additionnels pour maintenir les lames adjacentes lors du ployage, ces moyens comportant notamment au moins un élément tel qu'une sangle ou un feuillard, agencé pour ceinturer les nappes de lames de l'empilement.

12. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'une partie au moins des lames présente une forme choisie de manière à ce qu'une lame d'une première nappe coopère par emboîtement avec deux lames d'une deuxième nappe sous-jacente de l'empilement pour maintenir ces deux lames adjacentes lors du ployage.

13. Structure ployée (1) comportant au moins un empilement (2) d'au moins deux nappes (4) de lames (5) assemblées par collage, chaque lame ayant deux bords longitudinaux, les lames de chaque nappe de l'empilement étant disposées de manière adjacente deux à deux suivant leurs bords longitudinaux, les bords adjacents de deux lames d'une nappe se superposant à une lame de l'autre nappe de l'empilement, l'une au moins des lames (5) présentant en section transversale une forme incurvée.

14. Coque d'un navire comportant au moins une structure ployée selon la revendication 13.