COMPOSITION THERMOPLASTIQUE ÉLASTOMÈRE - SILICONE
DOMAINE TECHNIQUE
La présente invention concerne des compositions polymères thermoplastiques élastomères-silicone ainsi que des articles fabriqués à partir de ces compositions.
ARRIERE-PLAN TECHNIQUE
Les polymères thermoplastiques élastomères (TPE) tels que les polyuréthanes thermoplastiques (TPU) ou les copolymères à blocs polyamide et blocs polyéther (PEBA) sont utilisés dans différentes applications telles que le sport, l’électronique, l’optique, l’automobile, et l’électroménager. Leur dureté typique est de 25 à 80 Shore D. Leurs principaux avantages sont leur processabilité (c'est-à-dire facilité de mise en oeuvre en moulage par injection et extrusion), leurs propriétés mécaniques élastomères, leur haute résilience, leur bonne résistance aux chocs et leur faible densité.
Toutefois, les TPE existants connaissent certaines limitations :
-il n’est pas possible de cibler une dureté (en Shore D) inférieure à 25 shore D, soit (en Shore A) une dureté inférieure à 80 shore A, tout en gardant une bonne processabilité surtout en injection ;
-l’exsudation des composants de faible poids moléculaire est observée, en particulier pour les grades souples, avec un taux élevé de blocs souples polyéther, notamment en raison de la compatibilité limitée entre les blocs de polyamide dur et les blocs souples polyéther ;
- ils présentent une résistance limitée à l’abrasion ;
- ils présentent une faible résistance chimique aux composants huileux comme le sébum ;
-ils présentent une résistance limitée à la salissure c’est-à-dire au transfert de couleur issu d’un produit externe ;
- ils ont une résistance thermomécanique limitée ;
-leurs propriétés haptiques ne sont pas entièrement satisfaisantes.
En revanche, les matériaux à base de silicone sont généralement utilisés dans les applications grand public en raison d’un certain nombre d’avantages :
-dureté faible (< 80 shore A) ;
-bonnes propriétés haptiques ;
-bonne résistance chimique, en particulier au sébum ;
-bonnes propriétés thermomécaniques.
Leur processabilité est leur inconvénient principal, à cause des temps de cycle longs requis. Leurs propriétés mécaniques (résistance au déchirement, résistance à l’abrasion) sont limitées. En outre, leur liaison ou leur compatibilité avec les autres thermoplastiques est généralement faible ou requiert l’utilisation d’un apprêt ou d’un compatibilisant.
Il existe donc un besoin pour des systèmes polymères sans les divers inconvénients mentionnés ci-dessus, pour la fabrication d’un matériau présentant un bon compromis entre :
- la souplesse et la durabilité du matériau TPE : résistances à l’abrasion et à la déchirure, résistances chimique et mécanique suffisantes pour une utilisation courante répétée, et
- l’esthétique et le toucher doux et soyeux (notamment « peau de pèche »), attendus par les utilisateurs.
La présente invention cible au moins certaines, voire la plupart, des propriétés suivantes, dont les normes de mesure sont précisées par la suite dans le tableau 2 de cette description :
- Dureté, instantanée (Shore A) <80
- Dureté, 15 s (Shore A) <75
- Essais de traction, contrainte à la déformation de 25 % (MPa) <2.0
- Essai de traction, contrainte à 100% de déformation (MPa) <4.0
- Essai de traction, contrainte à la rupture (MPa) >10
- Essai de traction, Elongation à la rupture (%) >500
- Module de flexion (MPa) < ou = 12
- Résistance à la déchirure (kN/m) >40
- Résistance à l’abrasion Taber - meule H18 (perte de masse en mg /1000 révolutions) <50
- Résistance à l’abrasion Taber - meule CS10 (perte de masse en mg /1000 révolutions)
- Déformation rémanente à la compression à 23° C (°/<) <20
- Facilité de mise en oeuvre, et de démoulage.
- Recyclabilité
- Densité < 1 ,00
- Résistance à l’exsudation
- Résistance chimique (dont sébum)
- Résistance aux taches et à la salissure.
RÉSUMÉ DE L’INVENTION
La présente invention a donc pour objet une composition comprenant :
- (A) un copolymère à blocs rigides et blocs souples (TPE),
- (B) un silicone non réticulé, c’est-à-dire du polysiloxane, tel que le polydiméthylsiloxane linéaire, de préférence un polyorganosiloxane
- éventuellement (C) un compatibilisant, améliorant la compatibilité entre le TPE et le silicone, et avantageusement choisi parmi une polyoléfine ou un mélange de plusieurs polyoléfines.
Avantageusement, lesdits blocs rigides comprennent au moins un bloc choisi parmi : polyamide, polyuréthane, polyester, et leurs copolymères. Avantageusement, lesdits blocs souples comprennent au moins un bloc choisi parmi : polyéther, polyester, polysiloxane, polyoléfine, polycarbonate, et leurs copolymères.
De préférence, le copolymère à blocs est choisi parmi les copolymères à blocs polyester et blocs polyéther, les copolymères à blocs polyuréthane et blocs polyéther et les copolymères à blocs polyamide et blocs polyéther, et de préférence c’est un copolymère à blocs polyamide et blocs polyéther.
Selon un mode de réalisation, le ratio en poids de TPE (A) par rapport au silicone (B) est de 10:90 à 95:5, de préférence 50:50 à 90:10, voire mieux de 60:40 à 85:15.
De préférence, la composition de l’invention comprend, en poids :
- de 55 à 95% de copolymère (A), de préférence de 60 à 80%,
- de 5 à 45% de silicone (B), de préférence de 10 à 40%,
éventuellement
- de 0 à 45% de compatibilisant (C), de préférence de 5 à 30%,
- de 0 à 15% d’additifs (D), de préférence de 0,1 à 10%,
sur le poids total de la composition, celui-ci étant de 100%.
Le pourcentage en poids de silicone est ainsi fixé pour améliorer les propriétés de résistance à l’abrasion, de toucher et de résistance à la salissure du produit. Cette solution permet également d’éliminer les phénomènes d’exsudation observés sur les TPE les plus souples et de faciliter la mise en oeuvre du produit, le silicone limitant l’adhésion du mélange sur les parois métalliques.
Selon un mode de réalisation, les blocs souples sont des blocs polyéther dans le copolymère (A), et sont de préférence des blocs polytétraméthylène glycol.
Selon un mode de réalisation, les blocs rigides sont des blocs polyamide dans le copolymère (A), et sont de préférence des blocs PA 1 1 ou PA 12.
Selon un mode de réalisation, la masse molaire moyenne en nombre Mn des blocs souples, notamment polyéther, est supérieure à 800 g/mol, de préférence supérieure à 1000 g/mol, de préférence supérieure à 1200 g/mol, de préférence supérieure à 1400 g/mol, de préférence supérieure à 1600 g/mol, de préférence supérieure à 1800 g/mol et de préférence supérieure ou égale à 2000 g/mol
Avantageusement, le ratio en poids des blocs rigides, notamment polyamide, sur les blocs souples, notamment polyéther, dans le copolymère (A) est inférieur ou égal à 1 ,2, de préférence inférieur ou égale à 1 , de préférence inférieur ou égale à 0,8 et de préférence inférieur ou égal à 0,5.
Selon un mode de réalisation, la composition de l’invention comporte en outre un ou plusieurs additifs (D).
L’invention se rapporte également à un procédé de fabrication de la composition ci-dessus, comprenant la réalisation du mélange d’au moins un copolymère à blocs (A) et d’un silicone non réticulé. Selon un mode de réalisation, le procédé est réalisé dans un dispositif de mélange à l’état fondu, de préférence dans une extrudeuse bi-vis, de préférence à une température de l’ordre de 150 à 250 ° C, de préférence de 160 ° C à 220 ° C.
L’invention se rapporte également à un article comprenant au moins une partie ayant une composition conforme à la présente invention.
Selon un mode de réalisation, l’article est fabriqué par un procédé de fabrication impliquant une étape du moulage par injection, surmoulage, extrusion ou co-extrusion de la composition selon l’invention.
Les applications de la composition selon l’invention comprennent avantageusement les produits de grande consommation contenant une partie souple exposée à l’usure quotidienne (chaussures, parties décoratives intérieures en automobile), une partie en contact régulier avec la peau (lunettes, médical, électronique) ou encore l’industrie (bandes de convoyeur).
Selon un mode de réalisation, l’article est un article électrique ou électronique comprenant un boîtier ou boîtier de protection fabriqué à partir de la composition selon l’invention, ledit article étant de préférence un ordinateur portable, un téléphone portable ou une tablette.
La présente invention permet de surmonter les inconvénients de l’art antérieur. En particulier l’invention fournit des compositions combinant les propriétés avantageuses des TPE et des silicones et en particulier :
-bonne aptitude à la mise en forme (en moulage par injection et extrusion), -propriétés mécaniques élastomères,
- haute résilience,
-faible densité,
-faible dureté,
- bonne résistance à l’abrasion,
- bonnes propriétés en compression,
- bonnes propriétés haptiques et esthétiques ;
- bonne résistance chimique, en particulier au sébum ;
- propriétés thermomécaniques élevées ;
- bonnes propriétés d’adhérence à d’autres matériaux tels que polyamides, y compris les polyamides mélangés avec charges tels que les fibres de verre, les polyéther bloc amides (PEBA), les copolyétheresters (COPE), les polyuréthanes thermoplastiques (TPU), le polycarbonate (PC), l’ABS et le PC-ABS.
Ceci est réalisé en fournissant un élastomère thermoplastique sous la forme d’une composition selon l’invention, à base de TPE, de préférence à base de PEBA, et de silicone non réticulé.
Il s’est avéré particulièrement avantageux d’utiliser un copolymère (A) dans laquelle les blocs souples de préférence polyéther ont une masse molaire relativement élevée. Sans vouloir être lié par la théorie, on suppose que les blocs polyéther aident la compatibilité avec les silicones non réticulés de la composition selon l’invention.
DESCRIPTION DE MODES DE RÉALISATION
L’invention est maintenant décrite plus en détail et de façon non limitative dans la description qui suit.
Dans la présente description, on précise que lorsqu’il est fait référence à des intervalles, les expressions du type « allant de... à » ou « comportant/comprenant de... à » incluent les bornes de l’intervalle. A l’inverse, les expressions du type « compris entre... et... » excluent les bornes de l’intervalle.
Sauf mention contraire, les pourcentages exprimés sont des pourcentages massiques. Sauf mention contraire, les paramètres auxquels il est fait référence sont mesurés à pression atmosphérique, et température ambiante (20-25 °C, généralement 23°C).
La composition de la présente invention est un élastomère thermoplastique, obtenu en mélangeant un TPE (A) et un silicone non réticulé (B), et éventuellement un polymère compatibilisant (C), améliorant la compatibilité entre le TPE et le silicone.
La composition selon l’invention est un mélange intime ou alliage de polymères, c’est-à-dire un mélange macroscopiquement homogène d'au moins deux polymères (A) et (B), voire des polymères (A), (B) et (C).
Des composants additionnels, tels que divers additifs (D) peuvent également être ajoutés dans la composition selon l’invention.
Cooolvmère (A) :
Par copolymère à blocs selon l’invention, on entend les polymères thermoplastiques élastomères (TPE), qui comprennent, en alternance, des blocs ou segments dits durs ou rigides (au comportement plutôt thermoplastique) et des blocs ou segments dits souples ou flexibles (au comportement plutôt élastomère). Par exemple, les blocs polyamide sont connus pour être des segments dits rigides à température de fusion (Tf) ou température de transition vitreuse (Tg) plus élevées que la température d'utilisation du polymère, tandis que les blocs polyéther sont des segments dits souples à Tf ou Tg moins élevées que la température d'utilisation dudit polymère.
Plus précisément, un bloc est dit « souple » s’il présente une faible température de transition vitreuse (Tg). Par faible température de transition vitreuse, on entend une température de transition vitreuse Tg inférieure à 15 °C, de préférence inférieure à 0° C, avantageusement inférieure à -15 O, encore plus avantageusement à -30 ° C, éventuellement inférieureà -50 °C.
Par blocs souples ou mous envisageables dans le copolymère selon l’invention, on entend notamment ceux choisis parmi les blocs polyéther, les blocs polyester, les blocs polysiloxane, tels que les blocs polydiméthylsiloxane ou PDMS, les blocs polyoléfine, les blocs polycarbonate, et leurs mélanges. Les blocs souples envisageables sont décrits par exemple dans la demande de brevet français n ° : 0950637 page 32 ligne 3 à page 38 ligne 23. A titre d’exemple, les blocs polyéthers sont choisis parmi le poly(éthylène glycol) (PEG), le poly(1 ,2-propylène glycol) (PPG), le poly(1 ,3-propylène glycol) (P03G), le poly(tétraméthylène glycol) (PTMG), et leurs copolymères ou mélanges.
Les blocs rigides peuvent être à base de polyamide, de polyuréthane, de polyester ou d’un mélange de ces polymères. Ces blocs sont notamment décrits dans la demande de brevet français n ° : 0856752. Les blocs rigides sont de préférence à base de polyamide. Les blocs polyamide (abrégé PA) peuvent comporter des homopolyamides ou des copolyamides. Les blocs polyamide envisageables dans la composition de l’invention sont notamment ceux définis dans la demande FR0950637 de la page 27 ligne 18 à la page 31 ligne 14.
Avantageusement, ledit au moins un copolymère à blocs comprend au moins un bloc choisi parmi : les blocs polyéther, les blocs polyester, les blocs polyamide, les blocs polyuréthane, et leurs mélanges. A titre d'exemple de copolymère à blocs rigides et blocs souples, on peut citer respectivement (a) les copolymères à blocs polyester et blocs polyéther (appelés aussi COPE ou copolyétheresters), (b) les copolymères à blocs polyuréthane et blocs polyéther (appelés aussi TPU abréviation de polyuréthanes thermoplastiques) et (c) les copolymères à blocs polyamide et blocs polyéther (appelés aussi PEBA selon l'IUPAC, ou encore polyéther-bloc-amide).
De préférence, ledit au moins un copolymère à blocs (A) comprend un copolymère à blocs polyamide et blocs polyéther (PEBA).
Les PEBA résultent de la polycondensation de blocs polyamides à extrémités réactives avec des blocs polyéthers à extrémités réactives, telle que, entre autres la polycondensation :
1 ) de blocs polyamides à bouts de chaîne diamines avec des blocs polyoxyalkylènes à bouts de chaînes dicarboxyliques ;
2) de blocs polyamides à bouts de chaînes dicarboxyliques avec des blocs polyoxyalkylènes à bouts de chaînes diamines, obtenues par exemple par cyanoéthylation et hydrogénation de blocs
polyoxyalkylène a,w- dihydroxylées aliphatiques appelés polyétherdiols
3) de blocs polyamides à bouts de chaînes dicarboxyliques avec des polyétherdiols, les produits obtenus étant, dans ce cas particulier, des polyétheresteramides.
Les blocs polyamides à bouts de chaînes dicarboxyliques proviennent, par exemple, de la condensation de précurseurs de polyamides en présence d'un diacide carboxylique limiteur de chaîne. Les blocs polyamides à bouts de chaînes diamines proviennent par exemple de la condensation de précurseurs de polyamides en présence d'une diamine limiteur de chaîne.
On peut utiliser avantageusement trois types de blocs polyamides.
Selon un premier type, les blocs polyamides proviennent de la condensation d'un diacide carboxylique, en particulier ceux ayant de 4 à 20 atomes de carbone, de préférence ceux ayant de 6 à 18 atomes de carbone, et d'une diamine aliphatique ou aromatique, en particulier celles ayant de 2 à 20 atomes de carbone, de préférence celles ayant de 6 à 14 atomes de carbone.
A titre d’exemples d’acides dicarboxyliques, on peut citer l’acide 1 ,4- cyclohexyldicarboxylique, les acides butanedioïque, adipique, azélaïque,
subérique, sébacique, dodécanedicarboxylique, octadécanedicarboxylique et les acides téréphtalique et isophtalique, mais aussi les acides gras dimérisés.
A titre d’exemples de diamines, on peut citer la tétraméthylène diamine, l’hexaméthylènediamine, la 1 ,10-décaméthylènediamine, la
dodécaméthylènediamine, la triméthylhexaméthylène diamine, les isomères des bis-(4-aminocyclohexyl)-méthane (BACM), bis-(3-méthyl-4- aminocyclohexyl)méthane (BMACM), et 2-2-bis-(3-méthyl-4- aminocyclohexyl)-propane (BMACP), le para-amino-di-cyclo-hexyl-méthane (PACM), l’isophoronediamine (IPDA), la 2,6-bis-(aminométhyl)-norbornane (BAMN) et la pipérazine (Pip).
Avantageusement, des blocs polyamides PA 4.12, PA 4.14, PA 4.18, PA 6.10, PA 6.12, PA 6.14, PA 6.18, PA 9.12, PA 10.10, PA 10.12, PA 10.14 et PA 10.18 sont utilisés. Dans la notation PA X.Y, X représente le nombre d’atomes de carbone issu des résidus de diamine, et Y représente le nombre d’atomes de carbone issu des résidus de diacide, de façon conventionnelle.
Selon un deuxième type, les blocs polyamides résultent de la condensation d'un ou plusieurs acides a,w-aminocarboxyliques et/ou d'un ou plusieurs lactames ayant de 6 à 12 atomes de carbone en présence d'un diacide carboxylique ayant de 4 à 12 atomes de carbone ou d'une diamine. A titre d’exemples de lactames, on peut citer le caprolactame, l’oenantholactame et le lauryllactame. A titre d’exemples d'acide a,w-amino carboxylique, on peut citer les acides
aminocaproïque, amino-7-heptanoïque, amino-1 1 - undécanoïque et amino-12-dodécanoïque.
Avantageusement les blocs polyamides du deuxième type sont des blocs de PA 1 1 (polyundécanamide), de PA 12 (polydodécanamide) ou de PA 6 (polycaprolactame). Dans la notation PA X, X représente le nombre d’atomes de carbone issus des résidus d’aminoacide.
Selon un troisième type, les blocs polyamides résultent de la condensation d'au moins un acide a,w-aminocarboxylique (ou un lactame), au moins une diamine et au moins un diacide carboxylique.
Dans ce cas, on prépare les blocs polyamide PA par polycondensation :
de la ou des diamines aliphatiques linéaires ou aromatiques ayant X atomes de carbone ;
du ou des diacides carboxyliques ayant Y atomes de carbone ; et du ou des comonomères {Z}, choisis parmi les lactames et les acides a,w- aminocarboxyliques ayant Z atomes de carbone et les mélanges équimolaires d’au moins une diamine ayant X1 atomes de carbone et d’au moins un diacide carboxylique ayant Y1 atomes de carbones, (X1 , Y1 ) étant différent de (X, Y),
ledit ou lesdits comonomères {Z} étant introduits dans une proportion pondérale allant avantageusement jusqu’à 50%, de préférence jusqu’à 20%, encore plus avantageusement jusqu’à 10% par rapport à l’ensemble des monomères précurseurs de polyamide ;
en présence d’un limiteur de chaîne choisi parmi les diacides carboxyliques. Avantageusement, on utilise comme limiteur de chaîne le diacide carboxylique ayant Y atomes de carbone, que l’on introduit en excès par rapport à la stœchiométrie de la ou des diamines.
Selon une variante de ce troisième type, les blocs polyamides résultent de la condensation d'au moins deux acides a,w-aminocarboxyliques ou d'au moins deux lactames ayant de 6 à 12 atomes de carbone ou d'un lactame et d'un acide aminocarboxylique n'ayant pas le même nombre d'atomes de carbone en présence éventuelle d'un limiteur de chaîne. A titre d'exemples d'acide a,w- aminocarboxylique aliphatique, on peut citer les acides aminocaproïques, amino-7-heptanoïque, amino-1 1 -undécanoïque et amino- 12-dodécanoïque. A titre d'exemples de lactame, on peut citer le caprolactame, l'oenantholactame et le lauryllactame. A titre d'exemples de diamines aliphatiques, on peut citer l’hexaméthylènediamine, la dodécaméthylènediamine et la triméthylhexaméthylène diamine. A titre d'exemples de diacides cycloaliphatiques, on peut citer l'acide 1 ,4- cyclohexyldicarboxylique. A titre d'exemples de diacides aliphatiques, on peut citer les acides butane-dioïque, adipique, azélaïque, subérique, sébacique, dodécanedicarboxylique, les acides gras dimérisés. Ces acides gras dimérisés ont de préférence une teneur en dimère d'au moins 98% ; de préférence ils sont hydrogénés ; il s’agit par exemple des produits commercialisés sous la marque "PRIPOL" par la société "CRODA", ou sous la marque EMPOL par la société BASF, ou sous la marque Radiacid par la société OLEON, et des polyoxyalkylènes a,w-diacides. A titre d'exemples de diacides aromatiques, on peut citer les acides téréphtalique (T) et isophtalique (I). A titre d'exemples de diamines cycloaliphatiques, on peut citer les isomères des bis-(4- aminocyclohexylj-méthane (BACM), bis-(3-méthyl-4- aminocyclohexyljméthane (BMACM) et 2-2-bis-(3-méthyl-4-aminocyclohexyl)-propane(BMACP), et le para- amino-di-cyclo-hexyl-méthane (PACM). Les autres diamines couramment utilisées peuvent être l'isophoronediamine (IPDA), la 2,6-bis-(aminométhyl)- norbornane (BAMN) et la pipérazine.
A titre d'exemples de blocs polyamides du troisième type, on peut citer les suivants : - le PA 6.6/6, où 6.6 désigne des motifs hexaméthylènediamine condensée avec l'acide adipique et 6 désigne des motifs résultant de la condensation du caprolactame ;
- le PA 6.6/6.10/1 1 /12, où 6.6 désigne l'hexaméthylènediamine condensée avec l'acide adipique, 6.10 désigne l'hexaméthylènediamine condensée avec l'acide sébacique, 1 1 désigne des motifs résultant de la condensation de l'acide aminoundécanoïque et 12 désigne des motifs résultant de la condensation du lauryllactame.
Les notations PA X/Y, PA X/Y/Z, etc. se rapportent à des copolyamides dans lesquels X, Y, Z, etc. représentent des unités homopolyamides telles que décrites ci-dessus.
Avantageusement, les blocs polyamides du copolymère utilisé dans l’invention comprennent des blocs de polyamide PA 6, PA 1 1 , PA 12, PA 5.4, PA 5.9, PA
5.10, PA 5.12, PA 5.13, PA 5.14, PA 5.16, PA 5.18, PA 5.36, PA 6.4, PA 6.9, PA
6.10, PA 6.12, PA 6.13, PA 6.14, PA 6.16, PA 6.18, PA 6.36, PA 10.4, PA 10.9, PA 10.10, PA 10.12, PA 10.13, PA 10.14, PA 10.16, PA 10.18, PA 10.36, PA 10.T, PA 12.4, PA 12.9, PA 12.10, PA 12.12, PA 12.13, PA 12.14, PA 12.16, PA 12.18, PA 12.36, PA 12. T, ou des mélanges ou copolymères de ceux-ci ; et de préférence comprennent des blocs de polyamide PA 6, PA 1 1 , PA 12, PA
6.10, PA 10.10, PA 10.12, ou des mélanges ou copolymères de ceux-ci.
Les blocs polyéthers sont constitués de motifs d’oxyde d'alkylène. Les blocs polyéthers peuvent notamment être des blocs PEG (polyéthylène glycol) c'est à dire constitués de motifs oxyde d'éthylène, et/ou des blocs PPG (propylène glycol) c'est à dire constitués de motifs oxyde de propylène, et/ou des blocs P03G (polytriméthylène glycol) c’est-à-dire constitués de motifs polytriméthylène ether de glycol, et/ou des blocs PTMG c'est à dire constitués de motifs tetraméthylène de glycol appelés aussi polytétrahydrofurane. Les copolymères PEBA peuvent comprendre dans leur chaîne plusieurs types de polyéthers, les copolyéthers pouvant être à blocs ou statistiques.
On peut également utiliser des blocs obtenus par oxyéthylation de bisphénols, tels que par exemple le bisphénol A. Ces derniers produits sont décrits notamment dans le document EP 613919.
Les blocs polyéthers peuvent aussi être constitués d'amines primaires éthoxylées. A titre d'exemple d'amines primaires éthoxylées on peut citer les produits de formule :
dans laquelle m et n sont des entiers compris entre 1 et 20 et x un entier compris entre 8 et 18. Ces produits sont par exemple disponibles dans le commerce sous la marque NORAMOX® de la société CECA et sous la marque GENAMIN® de la société CLARIANT.
Les blocs souples polyéthers peuvent comprendre des blocs polyoxyalkylènes à bouts de chaînes NH2, de tels blocs pouvant être obtenus par cyanoacétylation de blocs polyoxyalkylène a,w-dihydroxylés aliphatiques appelées polyétherdiols. Plus particulièrement, les produits commerciaux Jeffamine ou Elastamine peuvent être utilisés (par exemple Jeffamine® D400, D2000, ED 2003, XTJ 542, produits commerciaux de la société Huntsman, également décrits dans les documents JP 2004346274, JP 2004352794 et EP 148201 1 ).
Les blocs polyétherdiols sont soit utilisés tels quels et copolycondensés avec des blocs polyamides à extrémités carboxyliques, soit aminés pour être transformés en polyéthers diamines et condensés avec des blocs polyamides à extrémités carboxyliques. La méthode générale de préparation en deux étapes des copolymères PEBA ayant des liaisons esters entre les blocs PA et les blocs PE est connue et est décrite, par exemple, dans le document FR 2846332. La méthode générale de préparation des copolymères PEBA de l’invention ayant des liaisons amides entre les blocs PA et les blocs PE est connue et décrite, par exemple dans le document EP 148201 1 . Les blocs polyéthers peuvent être aussi mélangés avec des précurseurs de polyamide et un limiteur de chaîne diacide pour préparer les polymères à blocs polyamides et blocs polyéthers ayant des motifs répartis de façon statistique (procédé en une étape).
Bien entendu, la désignation PEBA dans la présente description de l’invention se rapporte aussi bien aux PEBAX® commercialisés par Arkema, aux Vestamid® commercialisés par Evonik®, aux Grilamid®, aux Griflex commercialisés par EMS, qu’aux Pelestat® type PEBA commercialisés par Sanyo ou à tout autre PEBA d’autres fournisseurs.
Si les copolymères à blocs décrits ci-dessus comprennent généralement au moins un bloc polyamide et au moins un bloc polyéther, la présente invention couvre également tous les alliages de copolymères comprenant deux, trois, quatre (voire plus) blocs différents choisis parmi ceux décrits dans la présente description.
Par exemple, le copolymère selon l’invention peut être un copolymère segmenté à blocs comprenant trois types de blocs différents (ou « tribloc »), qui résulte de la condensation de plusieurs des blocs décrits ci-dessus. Ledit tribloc est de préférence choisi parmi les copolyétheresteramides et les copolyétheramideuréthanes.
Des copolymères PEBA particulièrement préférés dans le cadre de l’invention sont : PA12-PEG, PA6-PEG, PA6/12-PEG, PA1 1 -PEG, PA12-PTMG, PA6-PTMG, PA6/12-PTMG, PA1 1 -PTMG, PA12-PEG/PPG, PA6-PEG/PPG, PA6/12- PEG/PPG, PA1 1 -PEG/PPG, PA1 1 /P03G, PA6.10/PO3G et/ou PA10.10/P03G.
De préférence, les blocs PA comprennent au moins 30 %, de préférence au moins 50 %, de préférence au moins 75 %, de préférence 100 % en poids de PA 1 1 et/ou PA 12 en ce qui concerne le poids total des blocs PA.
Les blocs de polyéther représentent de préférence 50 % à 80 % du poids total du copolymère à blocs (A) utilisé dans la composition selon l’invention.
Avantageusement, la masse molaire moyenne en nombre des blocs polyamides dans le copolymère PEBA vaut de 200 à 2000 g/mol ; la masse molaire moyenne en nombre des blocs polyéthers vaut de 800 à 2500 g/mol ; et le rapport massique des blocs polyamides par rapport aux blocs polyéthers du copolymère est de 0,1 à 1 ,2.
La masse molaire moyenne en nombre est fixée par la teneur en limiteur de chaîne. Elle peut être calculée selon la relation :
Mn = (nmonomère / nlimiteur) * Mmotif de répétition + Mlimiteur
nmonomère = nombre de moles de monomère
nlimiteur = nombre de moles de diacide en excès
Mmotif de répétition = Masse molaire du motif de répétition
Mlimiteur = Masse molaire du diacide en excès
Selon des modes de réalisation particuliers, les copolymèress sont définis par les gammes de masses molaires moyennes en nombre Mn suivantes :
De préférence, le rapport massique des blocs polyamides par rapport aux blocs polyéthers du copolymère est de 0,1 à 1 ,2 ; de préférence de 0,1 à 1 ; de préférence de 0,2 à 0,5. Ce rapport massique peut être calculé en divisant la masse molaire moyenne en nombre des blocs polyamides par la masse molaire moyenne en nombre des blocs polyéthers.
Selon des modes de réalisation particuliers, ce rapport vaut de 0,1 à 0,2 ; ou de 0,2 à 0,3 ; ou de 0,3 à 0,4 ; ou de 0,4 à 0,5 ; ou de 0,5 à 0,6 ; ou de 0,6 à 0,7 ; UO de 0,7 à 0,8 ; ou de 0,8 à 0,9.
De préférence, le copolymère utilisé dans l’invention présente une dureté instantanée inférieure ou égale à 45 Shore D, de préférence encore inférieure ou égale à 35 Shore D, de préférence encore inférieure ou égale à 25 Shore D. Les mesures de dureté peuvent être effectuées selon la norme ISO 868.
Avantageusement, le copolymère a une viscosité inhérente de 2 ou moins ; de préférence de 1 ,5 ou moins ; de préférence de 1 ,4 ou moins ; de préférence de 1 ,3 ou moins ; de préférence de 1 ,2 ou moins. Dans la présente description, la viscosité inhérente est déterminée selon la norme ISO 307:2007 dans le m-crésol à une température de 20 °C, à une concentration de polymère de 0,5 % en poids en solution dans le métacrésol sur le poids total de la solution, en utilisant un viscosimètre Ubbelohde.
Le silicone (B)
Le silicone ou « polysiloxane » utilisé dans la composition de la présente invention est non réticulé et non réticulable. Il peut être avantageusement polyorganosiloxane en comportant une ou plusieures chaînes organiques, voire comporter des groupements, de préférence des fonctions polaires, qui favorisent sa compatibilité ou son mélange avec les autres composants, notamment le TPE, de la présente composition.
Au sens de la présente invention, on entend :
- par « silicone non réticulé », un silicone qui n’est ni réticulé ni réticulable, même in-situ, dans la composition selon l’invention ou lors de sa mise en oeuvre pour obtenir le produit final. En particulier on entend par silicone non réticulé/non réticulable, un silicone ne contenant pas de groupes alcényle ayant de 2 à 20 atomes de carbone dans la molécule, en particulier un silicone ne contenant pas de groupe : vinyle, allyle, butényle, pentényle, hexényle ou decényle susceptible de faire réticuler le silicone.
Cette exigence requise pour le silicone de la présente composition assure non seulement la capacité de transformation (processabilité), la facilité de mise en oeuvre, mais aussi la recyclabilité de la composition selon l’invention.
- par « polysiloxane », un polymère comprenant un squelette polymérique composé de motifs répétitifs siloxy -(Si(FÎ2)-0-)- qui peuvent être des motifs, cycliques, linéaires ou ramifiés, par exemple des motifs dialkyles inférieurs siloxy comme notamment des motifs diméthylsiloxy et éventuellement des groupes latéraux organiques.
Les groupes organiques (c.-à-d., non-alcényle) liés par le silicium sont de préférence indépendamment tirés d’hydrocarbures ou de groupes d’hydrocarbures halogénés qui ne contiennent aucune insaturation aliphatique. Ceux-ci peuvent être spécifiquement illustrées par des groupes alkyles ayant de 1 à 20 atomes de carbone, tels que le méthyle, éthyle, propyle, butyle, pentyle et hexylique ; groupes cycloalkyle comme cyclohexyle et cycloheptyle ; groupes aryle de 6 à 12 atomes de carbone, tels que le phényle, tolyle et de xylyle ; groupes aralkyle de 7 à 20 atomes de carbone, tels que benzyle et phénéthyl ; et groupements alkyles halogénés ayant de 1 à 20 atomes de carbone, tels que 3,3,3-trifluoropropyl et chlorométhyl.
On peut notamment citer tout simplement le polydiméthylsiloxane (PDMS) linéaire.
- par « polyorganosiloxane », un polymère qui combine des motifs répétitifs siloxy -(Si(R2)-0-)- des silicones avec des hydrocarbures ou des motifs répétitifs à chaîne principale hydrocarbonée. Il peut alors s’agir de copolymères. Un exemple d’intérêt est le polysiloxane-co-urethane (par exemple dans la gamme Carbosil® de DSM).
Il peut aussi s’agir de copolymère branché. Un exemple est la gamme CoatOSil® de Momentive, qui porte un groupe polyéther pendant sur un squelette silicone. A l’inverse, un squelette hydrocarboné branché de chaîne silicone est également envisageable et compris dans la définition du polyorganosiloxane utilisable dans la composition selon l’invention.
- par « poly(organo)siloxane à fonction polaire », un poly(organo)siloxane possédant au moins un radical polaire, le radical polaire étant présent à l'une des extrémités du squelette poly(organo)siloxane ou sur le squelette poly(organo)siloxane.
- par « radical polaire », on entend un radical qui confère des propriétés polaires à l'organopolysiloxane. Des exemples de radicaux polaires selon la présente invention sont : hydroxy, hydroxyle, urée, amine, amide, carboxylate, ester, éther, acrylate, thiol, sulfonate, sulfate, et phosphate. On peut citer à titre d’exemple, la gamme Baysilone® de Momentive qui comporte notamment un polyorganosiloxane fonctionnalisé amine.
Le compatibilisant (C) :
Le compatibilisant est avantageusement constitué par un polymère présentant un module de flexion inférieur à 100 MPa mesuré selon la norme ISO 178 et de Tg inférieure à 0°C (mesurée selon la noime 1 1357-2 au niveau du point d’inflexion du thermogramme DSC), en particulier une polyoléfine.
La polyoléfine du compatibilisant peut être fonctionnalisée ou non fonctionnalisée ou être un mélange d'au moins une fonctionnalisée et/ou d'au moins une non fonctionnalisée. Pour simplifier on a désigné la polyoléfine par (C) et on a décrit ci-dessous des polyoléfines fonctionnalisées (C1 ) et des polyoléfines non fonctionnalisées (C2).
Une polyoléfine non fonctionnalisée (C2) est classiquement un homo polymère ou copolymère d'alpha oléfines ou de dioléfines, telles que par exemple, éthylène, propylène, butène-1 , octène-1 , butadiène. A titre d'exemple, on peut citer
- les homo polymères et copolymères du polyéthylène, en particulier LDPE, HDPE, LLDPE (linear low density polyéthylène, ou polyéthylène basse densité linéaire), VLDPE (very low density polyéthylène, ou polyéthylène très basse densité) et le polyéthylène métallocène .
- les homopolymères ou copolymères du propylène.
- les copolymères éthylène/alpha-oléfine tels qu'éthylène/propylène, les EPR(abréviation d'éthylène-propylene-rubber) et éthylène/propylène/diène (EPDM).
- les copolymères blocs styrène/éthylène-butène/styrène (SEBS), styrène/butadiène/styrène (SBS), styrène/isoprène/ styrène (SIS), styrène/éthylène-propylène/styrène (SEPS).
- les copolymères de l'éthylène avec au moins un produit choisi parmi les sels ou les esters d'acides carboxyliques insaturés tel que le (méth)acrylate d'alkyle (par exemple acrylate de méthyle), ou les esters vinyliques d'acides carboxyliques saturés tel que l'acétate de vinyle (EVA), la proportion de comonomère pouvant atteindre 40% en poids.
La polyoléfine fonctionnalisée (C1 ) peut être un polymère d'alpha oléfines ayant des motifs réactifs (les fonctionnalités) ; de tels motifs réactifs sont les fonctions acides, anhydrides, ou époxy. À titre d'exemple, on peut citer les polyoléfines précédentes (C2) greffées ou co- ou ter polymérisées par des époxydes insaturés tels que le (méth) acrylate de glycidyle, ou par des acides carboxyliques ou les sels ou esters correspondants tels que l'acide (méth)acrylique (celui-ci pouvant être neutralisé totalement ou partiellement par des métaux tels que Zn, etc.) ou encore par des anhydrides d'acides carboxyliques tels que l'anhydride maléique. Une polyoléfine fonctionnalisée est par exemple un mélange PE/EPR, dont le ratio en poids peut varier dans de larges mesures, par exemple entre 40/60 et 90/10, ledit mélange étant co-greffé avec un anhydride, notamment anhydride maléique, selon un taux de greffage par exemple de 0,01 à 5% en poids.
La polyoléfine fonctionnalisée (C1 ) peut être choisie parmi les (co)polymères suivants, greffés avec anhydride maléique ou méthacrylate de glycidyle, dans lesquels le taux de greffage est par exemple de 0,01 à 5% en poids
- du PE, du PP, des copolymères de l'éthylène avec propylène, butène, hexène, ou octène contenant par exemple de 35 à 80% en poids d'éthylène ;
- les copolymères éthylène/alpha-oléfine tels qu'éthylène/propylène, les EPR(abréviation d'éthylène-propylene-rubber) et éthylène/propylène/diène (EPDM).
- les copolymères blocs styrène/éthylène-butène/styrène (SEBS), styrène/butadiène/styrène (SBS), styrène/isoprène/ styrène (SIS), styrène/éthylène-propylène/styrène (SEPS).
- des copolymères éthylène et acétate de vinyle (EVA), contenant jusqu'à 40% en poids d'acétate de vinyle ;
- des copolymères éthylène et (méth) acrylate d'alkyle, contenant jusqu'à 40% en poids de (méth) acrylate d'alkyle ;
- des copolymères éthylène et acétate de vinyle (EVA) et (méth)acrylate d'alkyle, contenant jusqu'à 40% en poids de comonomères.
La polyoléfine fonctionnalisée (C1 ) peut être aussi choisie parmi les copolymères éthylène/propylène majoritaires en propylène greffés par de l'anhydride maléique puis condensés avec du polyamide (ou un oligomère de polyamide) mono aminé (produits décrits dans EP-A-0342066).
La polyoléfine fonctionnalisée (C1 ) peut aussi être un co- ou ter polymère d'au moins les motifs suivants : (1 ) éthylène, (2) (méth)acrylate d'alkyle ou ester vinylique d'acide carboxylique saturé et (3) anhydride tel que anhydride maléique ou acide (méth)acrylique ou époxy tel que (méth)acrylate de glycidyle.
A titre d'exemple de polyoléfines fonctionnalisées de ce dernier type, on peut citer les copolymères suivants, où l'éthylène représente de préférence au moins 60% en poids et où le ter monomère (la fonction) représente par exemple de 0,1 à 10% en poids du copolymère :
- les copolymères éthylène/(méth)acrylate d'alkyle / acide (méth)acrylique ou anhydride maléique ou méthacrylate de glycidyle ;
- les copolymères éthylène/acétate de vinyle/anhydride maléique ou méthacrylate de glycidyle ;
- les copolymères éthylène/acétate de vinyle ou (méth)acrylate d'alkyle / acide (méth)acrylique ou anhydride maléique ou méthacrylate de glycidyle.
Dans les copolymères qui précèdent, l'acide (méth)acrylique peut être salifié avec Zn ou Li.
Le terme "(méth)acrylate d'alkyle" dans (C1 ) ou (C2) désigne les méthacrylates et les acrylates d'alkyle en C1 à C8, et peut être choisi parmi l'acrylate de méthyle, l'acrylate d'éthyle, l'acrylate de n-butyle, l'acrylate d'iso butyle, l'acrylate d'éthyl-2-hexyle, l'acrylate de cyclohexyle, le méthacrylate de méthyle et le méthacrylate d'éthyle.
Les copolymères mentionnés ci-dessus, (C1 ) et (C2), peuvent être copolymérisés de façon statistique ou séquencée et présenter une structure linéaire ou ramifiée.
Le poids moléculaire, l'indice MFI, la densité de ces polyoléfines peuvent aussi varier dans une large mesure, ce que l'homme de l'art appréciera. MFI, abréviation de Melt Flow Index, est l'indice de fluidité à l'état fondu. On le mesure selon la norme ISO 1 133.
Avantageusement les polyoléfines (C2) non fonctionnalisées sont choisies parmi les homopolymères ou copolymères du polypropylène et tout homo polymère de l’éthylène ou copolymère de l’éthylène et d’un comonomère de type alpha oléfinique supérieur tel que le butène, l’hexène, l’octène ou le 4-méthyl 1 - Pentène. On peut citer par exemple les PP, les PE de haute densité, PE de moyenne densité, PE basse densité linéaire, PE basse densité, PE de très basse
densité. Ces polyéthylènes sont connus par l’Homme de l’Art comme étant produits selon un procédé « radicalaire », selon une catalyse de type « Ziegler » ou, plus récemment, selon une catalyse dite « métallocène ».
Avantageusement les polyoléfines fonctionnalisées (C1 ) sont choisies parmi tout polymère comprenant des motifs alpha oléfiniques et des motifs porteurs de fonctions réactives polaires comme les fonctions époxy, acide carboxylique ou anhydride d’acide carboxylique. A titre d’exemples de tels polymères, on peut citer les ter polymères de l’éthylène, d’acrylate d’alkyle et d’anhydride maléique ou de méthacrylate de glycidyle comme les Lotader® de la Demanderesse ou des polyoléfines greffées par de l’anhydride maléique comme les Orevac® de la Demanderesse ainsi que des ter polymères de l’éthylène, d’acrylate d’alkyle et d’acide (meth) acrylique. On peut citer aussi les homopolymères ou copolymères du polypropylène greffés par un anhydride d'acide carboxylique puis condensés avec des polyamides ou des oligomères mono aminés de polyamide.
Le MFI du copolymère (A), le MFI du compatibilisant (C) peuvent être choisis dans une large plage. Il est cependant recommandé pour faciliter la dispersion de (C) que le MFI du copolymère (A) soit plus grand que celui de (C).
Additifs
Avantageusement, la composition de l’invention comprend au moins un additif sélectionné parmi les charges organiques ou inorganiques, les agents de renforcement, plastifiants, stabilisants, antioxydants, anti-UV, retardateurs de flamme, noir de carbone, nanotubes de carbone, pigments, colorants, agents de démoulage, lubrifiants, agents moussants, agents résistant aux chocs, retardateurs de flamme, agents nucléants, agents modificateurs de surface, et leurs mélanges.
Procédé de fabrication
Le procédé de fabrication de la composition selon l’invention comprend la réalisation du mélange de copolymère à blocs (A) et de silicone non réticulé (B), et des éventuels autres composants (C) et/ou (D).
Le mélange est de préférence réalisé dans un dispositif de mélange à l’état fondu, tel qu’une extrudeuse bi-vis ou mono-vis, ou bien dans un dispositif utilisant des co-malaxeurs buss.
De préférence ledit mélange est réalisé dans une extrudeuse bi-vis.
Il est réalisé de préférence à une température de l’ordre de 150 à 250 °C, de préférence de 160° C à 220 ° C.
La composition élastomère thermoplastique selon l’invention peut alors être mise en oeuvre par les techniques conventionnelles, telles que l’extrusion, formage sous vide, moulage par injection, moulage par soufflage, surmoulage ou moulage par compression. En outre, les compositions selon l’invention peuvent être retransformées (recyclées) avec peu ou pas de dégradation des propriétés mécaniques.
Applications
Les nouveaux élastomères thermoplastiques de composition conforme à la présente invention peuvent être utilisés pour fabriquer des isolants de fils et de câbles ; des composants d’amortissement des sons et des vibrations ; des connecteurs électriques ; des composants et appareils pour l’automobile, tels que des courroies, tuyaux, conduites d’air, soufflets, joints et composants de conduites de carburants; composants de meubles ; poignées au toucher doux « soft-feel » pour appareils portables (p. exemple des manches pour outils) ; des joints pour l’architecture ; la fermeture de bouteilles ; dispositifs médicaux ; articles de sport ; et autres parties de pièces généralement d’aspect caoutchouc pouvant être remplacées par des pièces de composition selon l’invention.
La présente invention a notamment pour objet un article ou une partie d’article choisi parmi une semelle de chaussure, notamment de sport, telle qu’une semelle intérieure, semelle intermédiaire, ou semelle extérieure, un chausson de ski, une chaussette, une raquette, un ballon, une balle, un flotteur, des gants, un équipement de protection individuel, un casque, une semelle pour rail, une pièce automobile, une pièce pour poussette, un pneu, une roue, une roue à roulement doux comme un pneu, une poignée, un élément de siège, une pièce de siège-auto pour enfant, une pièce de construction, une pièce d'équipement électrique et/ou électronique, une pièce de protection électronique, une pièce d’équipement audio, d’isolation acoustique et/ou thermique, une pièce visant à amortir des chocs et/ou des vibrations, tels que ceux générés par un moyen de transport, un élément de rembourrage, un jouet, un objet médical, tel qu’une attelle, une orthèse, un collier cervical, un pansement, notamment un pansement en mousse antimicrobienne, un objet d’art ou d’artisanat, un gilet de sauvetage, un sac à dos, une membrane, un tapis, un tapis de sport, un revêtement de sol sportif, un sous-tapis, et tout article comprenant un mélange de ces articles.
Les élastomères thermoplastiques de la présente invention sont particulièrement utiles pour fabriquer les articles suivants :
-chaussures et en particulier chaussures de sport, notamment les semelles, semelles externes, internes ou intermédiaires; en effet, les compositions de l’invention ont des propriétés de bonne adhérence au PEBA et au polyamide notamment par surmoulage, une bonne résistance à l’abrasion et elles peuvent être facilement transformées en composants de chaussure ;
-dans l’industrie optique : composants de montures de lunettes, plaquettes ou coussinets de nez, éléments de protection sur les montures ; en effet, les compositions de l’invention ont un toucher doux-soyeux, adhèrent bien au polyamide et plus précisément au polyamide transparent par surmoulage, et résistent au sébum ;
- dans l’industrie automobile : éléments décoratifs d’intérieur ; en effet, les compositions de l’invention ont un toucher doux, de bonnes propriétés haptiques, adhèrent parfaitement par surmoulage, sont résistantes au sébum et résistantes à l’abrasion ;
- dans l’industrie manufacturière : courroies de transmission ou de transport, engrenages silencieux ; en effet, les compositions de l’invention sont résistantes à la chaleur, résistantes à l’abrasion, et faciles à mettre en oeuvre par surmoulage ;
- dans le secteur médical : patchs, patchs biofeedback (biorétroaction), dispositifs d’administration de médicaments, capteurs ;
- dans l’industrie électronique : casques d’écoute, écouteurs, bijouterie et montres Bluetooth®, écrans d’afficheurs, montres connectées, lunettes connectées, composants et dispositifs de jeux interactifs, GPS, chaussures connectées, moniteurs et capteurs de bioactivité, ceintures et bracelets interactifs, traqueur pour enfant ou animal familier, scanner ou ordinateur de poche, capteurs d’emplacement, traqueurs, aide à la vision.
Dans un mode de réalisation préféré, les compositions de l’invention sont utilisées pour la fabrication de boîtier ou boîtier de protection dans les équipements électriques ou électroniques, tels que notamment un ordinateur portable, un téléphone portable ou une tablette.
EXEMPLES
Les exemples suivants illustrent l’invention sans le limiter.
Matériaux utilisés dans les exemples :
Compositions selon l’invention
A :
PEBA 2 + 30% de copolymère polyorganosiloxane polycarbonate polyuréthane (Carbosil® 20 80A silicone de DSM).
B :
PEBA 2 + 15% de copolymère polyorganosiloxane polycarbonate polyuréthane (Carbosil® 20 80A de DSM) + 15% de copolymère à blocs styrène- éthylène/butylène-styrène greffé par de l’anhydride maléïque (Kraton® FG-1924). C :
PEBA 3 + 15% de copolymère polyorganosiloxane polycarbonate polyuréthane (Carbosil® 20 80A de DSM) + 15% de copolymère à blocs styrène- éthylène/butylène-styrène greffé par de l’anhydride maléïque (Kraton® FG-1924). D :
PEBA 4 (PA12-PTMG (Mn : 2000-1000), copolymère à blocs PA 12 et blocs PTMG de masses moléculaires moyennes en nombre (Mn) respectives 2000 - 1000. Le ratio massique : blocs PA / blocs PE = 2)
+ 15% de copolymère polyorganosiloxane polycarbonate polyuréthane (Carbosil® 20 80A de DSM) + 15% de copolymère à blocs styrène-éthylène/butylène-styrène greffé par de l’anhydride maléïque (Kraton® FG-1924).
Comparatifs
E :
PEBA 1 : PA 12-PTMG (Mn : 600-2000)
PEBA 1 est un copolymère à blocs PA 12 et blocs PTMG de masses moléculaires moyennes en nombre (Mn) respectives 600 - 2000.
Le ratio massique : blocs PA / blocs PE = 0,3
F :
PEBA 2 : PA 12-PTMG (Mn : 850-2000)
PEBA 2 est un copolymère selon l’invention, à blocs PA 12 et blocs PTMG de masses moléculaires moyennes en nombre (Mn) respectives 850 - 2000.
Le ratio massique : blocs PA / blocs PE = 0,4
G :
PEBA 3 : PA 12-PTMG (Mn : 2000-2000)
PEBA 3 est un copolymère selon l’invention, à blocs PA 12 et blocs PTMG de masses moléculaires moyennes en nombre (Mn) respectives 2000 - 2000.
Le ratio massique : blocs PA / blocs PE = 1
H :
Silicone réticulé thermoplastique à base de TPU (TPSiV® 4000-75A SR, Multibase)
I :
TPU (Desmopan® 9370AU, Covestro)
Les formulations A à I sont préparées (par mélange dans le cas de A, B, C et D) dans une extrudeuse bi-vis à une température de 210° C.
Des plaques et des barres de traction sont produites par moulage par injection à 200°C dans un moule à 30 ° C.
Les résultats de mesure des propriétés de ces plaques et barres, de compositions respectives A à I, sont indiqués dans le tableau 1 suivant.
Tableau 1 :
Valeurs cibles recherchées par l’invention et résultats de mesure des propriétés mesurées sur des haltères (plaques ou barres ) des compositions
A à l
Les protocoles de mesure des propriétés caractérisées selon la présente invention et mesurées selon les exemples sont décrits dans le tableau 2 ci-dessous :
Tableau 2 :
Méthodes et normes de mesure des propriétés
Les caractérisations sont effectuées sur des échantillons conditionnés pendant 2 semaines à 23 ° C, 50% d'humidité relative.
Les compositions de l’invention présentent une faible dureté shore A, spécialement les formulations A et B, présentant une dureté shore A inférieure ou égale à 70 après 15 s, tout en gardant une bonne transformabilité en moulage par injection, et pas d’exsudation. Ces formulations montrent les propriétés haptiques requises par les applications grand public comme les appareils de sport, les appareils portables par exemple dans les équipements électroniques, ou les accessoires optiques comme les lunettes.
Les compositions de l’invention combinant également un faible module de flexion en gardant une très bonne transformabilité en moulage par injection et aucune exsudation, ainsi qu’une bonne résistance aux hautes températures.
Les compositions de l’invention, en la composition B comprenant une compatibilisant SEBS maléisé, présentent une meilleure résistance à l’abrasion que les matériaux PEBA et que les TPSiV® issus de TPU. Les caractéristiques de surface après l’abrasion sont améliorées : la surface reste lisse et homogène sans rayure profonde. L’aspect visuel est conservé après l’abrasion, et il n’y a aucun risque de blessure au contact de la peau, ce qui est nécessaire pour les matériaux utilisés dans les composants de la chaussure comme le talon de chaussure par exemple, ou pour les équipements de sport.
Les formulations de l’invention sont une solution pour éviter l’étape de collage nécessaire aujourd'hui pour coller la semelle extérieure en caoutchouc thermodurcissable aux pièces thermoplastiques de la chaussure de ski. Cette étape de collage prend du temps, nécessite l’utilisation de primaire et de la colle qui peuvent contenir des solvants, et nécessite une étape de réticulation à haute température.
Au contraire, les formulations de l’invention peuvent être combinées directement aux thermoplastiques utilisés dans les chaussures de ski comme le PEBA, le TPU.
Les compositions de l’invention ont une surface plus mate et un toucher plus doux que les matériaux de référence PEBA.
Les compositions de l’invention ne présentent pas d’exsudation visible contrairement aux PEBA.
Les compositions de l’invention ont une absorption de l’humidité plus faible que les matériaux de référence PEBA. Cela contribue à donner une plus grande résistance aux taches, spécialement envers les taches hydrophiles (café, thé, vin,...).
Les compositions de l’invention ont une déformation rémanente en compression plus faible comparée aux PEBAs (comparatifs E, F et G) et à TPSiV®
(H) issu des TPU, spécialement à 70 ° C. Cela contirbue à obtenir de meilleures performances sous contrainte ou stress, par exemple dans les équipements sportifs ou des applications industrielles comme les produits d’étanchéité.
Il a été constaté que les matériaux mous de PEBA (typiques d’une dureté inférieure à 35 shore D) sont difficiles à injecter car ils ont tendance à coller au moule et à se déformer pendant le démoulage. La composition (comprenant du silicone) de l’invention est une solution pour résoudre ce problème d’injection tout en gardant les différentes propriétés avantageuses des PEBA, ceci pour des matériaux encore plus souples.
De plus lorsque la conception du moule devient complexe, le PEBA standard ne peut pas être injecté (en raison de sa rigidité), alors qu’il n’y a aucun problème pour injecter la composition (PEBA-silicone) selon l’invention.